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authorRoger Frank <rfrank@pglaf.org>2025-10-15 04:53:45 -0700
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+Project Gutenberg's Les vrais sous-offs, by Georges Darien and Édouard Dubus
+
+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
+almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
+re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
+with this eBook or online at www.gutenberg.org
+
+
+Title: Les vrais sous-offs
+ Réponse à M. Descaves
+
+Author: Georges Darien and Édouard Dubus
+
+Release Date: June 17, 2006 [EBook #18611]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VRAIS SOUS-OFFS ***
+
+
+
+
+Produced by Chuck Greif, Carlo Traverso and the Online
+Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This
+file was produced from images generously made available
+by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at
+http://gallica.bnf.fr)
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+GEORGES DARIEN ET ÉDOUARD DUBUS
+
+LES VRAIS =Sous-Offs=
+
+RÉPONSE A M. DESCAVES
+
+ Il faut passer par la
+ mort pour naître à la
+ gloire.
+
+ _Sergent_ Bobillot.
+
+[Illustration]
+
+PARIS
+
+NOUVELLE LIBRAIRIE PARISIENNE
+
+ALBERT SAVINE, ÉDITEUR
+
+12, RUE DES PYRAMIDES, 12
+
+ * * * * *
+
+AUX SOUS-OFFICIERS
+
+_Des Armées de Terre et de Mer,_
+
+AUX GLORIEUX MUTILÉS
+
+DONT LES MEMBRES
+
+JONCHENT LES PAGES DE NOTRE HISTOIRE:
+
+AUX INVALIDES, A L'ARMÉE, A LA PATRIE
+
+_Cette OEuvre de Réparation est dédiée._
+
+ * * * * *
+
+
+
+
+LES VRAIS SOUS-OFFS
+
+
+A l'heure où l'ennemi nous guette par dessus la frontière; à l'heure où
+la barbarie teutonne étire ses griffes, encore rouges de sang, vers la
+civilisation latine; à l'heure où un adversaire brutal médite d'étouffer
+sous le talon de sa botte notre génie national; à l'heure lugubre où,
+devant les ambitions affamées du despotisme, va sonner peut-être le
+tocsin vengeur des dernières libertés, un homme s'est rencontré qui n'a
+pas craint de lancer la calomnie, comme un bélier destructeur, contre
+les remparts de la Patrie; qui n'a pas hésité à éclabousser de boue le
+drapeau tricolore; qui a osé se rire de notre honneur et railler nos
+espérances:
+
+Il a insulté l'armée française!
+
+Un livre scandaleux a paru, qui a la prétention de faire un tableau
+fidèle de la vie des sous-officiers. Dans ce livre, il n'est question ni
+de dévouement, ni de courage, ni de désintéressement, ni de loyauté. On
+n'y parle que de lâcheté, que de moeurs honteuses, que de concussions.
+A en croire ce livre, du caporal à l'adjudant, on ne trouve dans les
+casernes que prévaricateurs, couards, équivoques gredins...
+
+ * * * * *
+
+Ce n'est pas la première fois, disons-le, en nous voilant la face, qu'un
+écrivain sans doute altéré de réclame, a déversé l'immonde injure,
+l'ignoble outrage, sur les défenseurs de nos foyers. MM. Péladan,
+Huysmans,--il sent son Prussien, ce nom là--Abel Hermant, Perrin, Octave
+Mirbeau, Bonnetain, Robert Gaze, ont voulu nous peindre, sous les
+couleurs les plus odieuses, cette vie d'abnégation, de renoncement et
+d'héroïsme discret, qui est celle des cadres de notre armée.
+
+L'indifférence avait jusqu'ici fait justice de ces attaques haineuses
+inspirées par une basse rancune ou une étrange aberration.
+
+Quant aux diffamés, ils avaient su montrer sur le terrain qu'on ne se
+jouait pas impunément de leur honneur.
+
+Les honnêtes gens pouvaient croire que la leçon avait été comprise et
+que c'en était fini de cette campagne anti-française.
+
+Ils se trompaient.
+
+Ramassant toutes les infamies tombées au ruisseau, renchérissant sur
+elles, les aggravant encore, M. Lucien Descaves, puisqu'il faut
+l'appeler par son nom, est parvenu à forcer l'attention publique, par
+une accumulation d'outrages encore sans précédent.
+
+ * * * * *
+
+Dans _Sous-Offs_, M. Descaves affiche l'outrecuidante prétention de nous
+donner la psychologie du sous-officier.
+
+A cet effet, il imagine un régiment, tout de fantaisie--et quelle
+fantaisie!--un régiment, où les officiers paraissent à peine, où les
+sous-officiers, déchargés de tout contrôle supérieur, s'abandonnent à
+des instincts mauvais, qu'aucune autorité, ni morale ni hiérarchique, ne
+vient refréner.
+
+Il en fait des rustres, des manants, sans éducation, sans instruction,
+sortis des couches les plus abjectes de la société, apportant au
+régiment des moeurs de repris de justice, des habitudes de souteneur.
+
+Sans autre souci que celui du bien-être à satisfaire à tout prix,
+remplaçant le sentiment du devoir à remplir par un appétit effréné de
+jouissance, ils mettent dans la poche des plus misérables créatures, des
+doigts crochus qu'ils n'hésitent pas à plonger au besoin dans la caisse
+du régiment.
+
+Sans cesse occupés à parfumer d'odeurs canailles, dérobées dans des
+maisons louches, leur peau qu'efféminent chaque jour des contacts
+dégradants--une peau qu'ils marchandent sans vergogne au Pays en
+danger--ils endorment un temps volé à l'exercice de leurs fonctions dans
+la paresse et l'ivrognerie.
+
+Précisons. Étudions le roman de M. Descaves. Portons le scalpel de
+l'analyse dans cette production monstrueuse.
+
+Ou plutôt; non! Qu'on ne nous accuse point ici de partialité! Refrénons
+l'indignation qui fait bondir le coeur de tout bon Français à la
+lecture de ces pages maudites. Laissons la parole aux organes autorisés
+de l'opinion publique. Quelque doctrine politique qu'ils défendent, à
+quelque parti qu'ils soient inféodés, ils se sont rencontrés, cette
+fois, dans un sentiment d'unanime réprobation.
+
+ * * * * *
+
+Monsieur Francisque Sarcey écrivait dans le _Parti National_ du 15
+novembre 1889:
+
+ «Il a paru un volume de M. Descaves, qui a pour titre _Sous-Offs_.
+ Je n'ai pu en soutenir la lecture jusqu'au bout. Elle est
+ impatientante et parfois même révoltante.»
+
+Dans la _Liberté_ du 17 novembre, M. de Molènes, ce judicieux critique,
+s'écriait:
+
+ «Quant aux moeurs infâmes, accompagnées d'escroqueries chez
+ certains, laissons les conseils de guerre en faire justice et
+ _détournons les yeux_.»
+
+Oui! Mais quel est le conseil de guerre qui fera justice du
+calomniateur?
+
+M. Scaramouche, le sosie de M. Henri Fouquier, publiait dans le
+_Gaulois_ du 29 novembre, ces lignes où court un grand souffle
+patriotique:
+
+ «On vole dans la caserne, on s'y saoûle en payant les
+ sous-officiers; et si on en sort, c'est pour vivre en d'ignobles et
+ gratuites débauches dans de mauvais lieux. Et voilà l'armée!»
+
+ Nous lisons dans l'_Estafette_ du 30 novembre, sous la signature
+ transparente d'un anonyme:
+
+ «Qui touche à l'armée est un mauvais Français.»
+
+ Vous entendez, M. Descaves?
+
+ M. de Lyden s'exprime ainsi dans la _Patrie_ du 5 novembre:
+
+ «Ce livre est un livre contre l'armée; j'ajoute que c'est un livre
+ contre la France. Et je ne serais pas surpris que M. de Bismarck
+ lui infligeât le déshonneur d'être traduit en allemand, pour la
+ plus grande édification de nos implacables ennemis!»
+
+ M. de Lyden a été bon prophète: c'est fait!!!
+
+ M. Laisant imprimait dans les colonnes de la _Presse_
+ du 6 décembre l'appréciation suivante:
+
+ «Je ne crois guère à l'existence des mauvais livres. Celui dont je
+ veux parler aujourd'hui fait exception, car il est de nature à
+ ralentir la grande oeuvre de réconciliation nationale autour du
+ drapeau, et à réjouir nos ennemis de l'autre côté du Rhin!»
+
+ Dans le _Paris_ du 13 décembre, M. Charles Laurent donne cet
+ excellent conseil:
+
+ «Avez vous lu _Sous-Offs_? Non. Eh bien, ne le lisez pas!»
+
+M. Tony-Révillon, dans les colonnes du _Radical_ du 15 décembre,
+flétrissait en ces termes les inventions nauséabondes de M. Descaves:
+
+ «_Sous-Offs_ est une satire de l'armée. C'est la vie à la caserne,
+ dans la brasserie de femmes et dans la maison de filles. Tous les
+ soldats, dont nous parle l'auteur, sont des brutes... Et tous les
+ sous-officiers qu'il nomme sont des voleurs et des souteneurs.»
+
+Nous n'avons rien à ajouter à une appréciation aussi judicieuse.
+
+M. Paul de Cassagnac, dans l'_Autorité_ du 13 décembre, se montrait
+sévère mais juste:
+
+ «Pour ce livre, il ne faut pas de circonstances atténuantes. On
+ doit le flétrir comme doivent être flétries les oeuvres qui
+ s'attachent à détruire ce qu'il y a de plus respectable au monde,
+ ce qu'il y a de plus sacré après Dieu, après la famille, l'Armée
+ enfin!»
+
+ «_Le feu seul peut épurer une telle oeuvre en la détruisant_.»
+
+Plus d'un soldat a déjà dû lancer au feu, après en avoir parcouru la
+première page, le volume dont il s'agit.
+
+M. Carle des Perrières, dans le _Gaulois_ du 12 décembre,
+s'adresse à M. le ministre de la guerre:
+
+ «Je suppose, M. le ministre, que votre désir est d'avoir une armée
+ vigoureuse, instruite, brave, et fière de son uniforme... Votre
+ mission est de la faire respecter sur l'heure, de la mettre à
+ l'abri des insultes du ruisseau.»
+
+Cet appel éloquent a été entendu.
+
+Dans le _XIXe Siècle_ du 15 décembre, M. Francisque Sarcey écrit en
+ces termes émus à M. Saint-Genest du _Figaro_:
+
+ «Le régiment a été pour vous, mon cher Saint-Genest, ce qu'a été
+ pour moi l'Ecole Normale, avec cette différence tout à votre
+ avantage que l'Ecole Normale n'est après tout qu'une coterie de
+ professeurs, tandis que l'armée c'est la France!»
+
+Il est réconfortant d'entendre de pareilles vérités exprimées dans un
+pareil style.
+
+Dans la _France_ du 17 décembre, nous trouvons sous la signature de M.
+Mermeix:
+
+ «Les poursuites contre M. Descaves sont fâcheuses, parce que, le
+ jour où il se défendra devant le jury, les CORRESPONDANTS ALLEMANDS
+ seront tous à leur poste dans la salle.»
+
+Nous trouvons dans le _Petit Journal_ du 17 décembre:
+
+ «On compte dans l'armée 30,000 officiers, 100,000 sous-officiers.
+ Si l'auteur du livre en question veut faire un peu de statistique,
+ il verra que l'armée, au point de vue du caractère, est encore
+ l'école qui développe au plus haut degré les sentiments d'honneur
+ et de moralité.»
+
+La statistique: c'est le salut, c'est le droit! Faites-en, M. Descaves.
+
+Après avoir cité des passages de _Sous-Offs_, M. Paul Bluysen écrivait
+dans la _République Française_ du 15 décembre:
+
+ «Ces citations qui font bondir tout Français appelé à servir le
+ pays en quelque contrée que ce soit, ne suffisent pas encore à
+ prouver combien est fausse et écoeurante l'oeuvre de M.
+ Descaves.»
+
+Dans le _Gil Blas_ du 21 décembre, M. Charles Leser donne cette
+appréciation:
+
+ «C'est l'armée que M. Descaves a outragée, et l'armée ne peut pas
+ avoir d'autre avocat que son chef. C'est une honte déjà qu'elle ait
+ besoin d'un avocat.»
+
+En réponse à une sorte de protestation en faveur de _Sous-Offs_, M. De
+Cassagnac, dans l'_Autorité_ du 26 décembre, revient sur un sujet qui
+l'écoeure profondément:
+
+ «J'ose croire que le gouvernement repoussera honteusement cette
+ levée de plumes d'oie. Il nous plait, à nous, de défendre contre
+ vos prétentions exorbitantes l'âme de la France! Nous vous
+ défendons d'y toucher, vous entendez.»
+
+C'est ce qui s'appelle clouer d'un seul coup le bec à la plume des
+folliculaires.
+
+Dans le _Matin_ du 9 janvier 1890, M. Jules Simon, jugeant qu'il n'est
+jamais trop tard pour dire une bonne chose, s'écrie:
+
+ «Le collège préparera la caserne, _c'est parfait_. Que la caserne,
+ à son tour, RAPPELLE UN PEU ET CONTINUE LE COLLÈGE.»
+
+Dans l'_Eclair_ du 9 janvier, M. Camille Doucet, de l'Académie
+française, dans sa passion pour la considération, reproche à M. Descaves
+les moyens qu'il y a employés pour s'assurer un succès de mauvais aloi:
+
+ «Je n'ai pas lu _Sous-Offs_. Mais l'auteur a choisi un excellent
+ moyen de forcer l'indifférence et de s'imposer à l'attention
+ publique.»
+
+Dans la _République Française_ du 9 janvier, M. Albert Delpit, un de nos
+illustres romanciers, donne l'appréciation suivante:
+
+ «Le roman de M. Descaves n'est qu'une lanterne magique, où passent
+ et repassent des bonshommes grotesques et répugnants. Ce sont des
+ caricatures... Je comprends qu'on aille de temps en temps dans un
+ mauvais lieu, mais, vrai! ça «me fatiguerait d'y passer ma vie tout
+ entière.»
+
+C'est la leçon de l'expérience.
+
+ * * * * *
+
+Assez de citations. Nos lecteurs sont édifiés sur la portée de
+_Sous-Offs_. Personne n'a été dupe de ce roman et l'opinion publique
+s'est chargée d'infliger à M. Descaves le démenti le plus sévère.
+
+C'est une rude leçon, mais elle n'est point complète. A chacune des
+accusations échappées à une plume aigrie par la rancune, il ne suffit
+pas de répondre par une négation: une affirmation est nécessaire.
+
+Il est temps d'élever une digue indestructible devant le flot débordant
+d'injures, d'imputations calomnieuses, qui tente de submerger l'honneur
+de notre armée.
+
+Aux faits imaginaires avancés par l'invention malade du malsain
+pamphlétaire, nous allons opposer des faits historiques, des faits
+indiscutables, des faits qui prouveront qu'aujourd'hui, comme par le
+passé, il y a dans l'âme du _Sous-Offs_ autre chose que de la sanie et
+de la boue!
+
+Où M. Descaves trouve couardise et lâcheté, nous allons montrer bravoure
+et héroïsme.
+
+Où M. Descaves trouve concussion et vol, nous allons montrer abnégation
+et sacrifice.
+
+Où M. Descaves trouve des vices honteux et des moeurs infâmes, nous
+allons montrer une tempérance parfois stoïque et de généreuses passions.
+
+Où M. Descaves trouve l'égoïsme le plus abject, nous allons montrer la
+France!
+
+ * * * * *
+
+ «On demandait des volontaires pour le Tonkin.
+
+ «... Les gradés devaient faire l'objet d'un état ad hoc.
+
+ «Au déjeuner des sergents, les fourriers qui venaient d'assister à
+ la lecture du rapport, dans les chambres, divulguèrent
+ l'_impression générale_:
+
+ «--C'est un four. Un seul sous-officier s'est fait inscrire:
+ l'adjudant Rupert.
+
+ «--_Parce qu'il sait qu'on ne le prendra pas_, avec sa maladie.
+
+ «--Oui, mais vis à vis des chefs, c'est adroit.
+
+ «On discutait surtout l'abstention du seul sergent rengagé que
+ possédât le bataillon, Vaubourgeix.
+
+ «--Vaubourgeix! dit quelqu'un, on devrait l'envoyer là-bas
+ d'office. C'est son métier, n'est-ce pas? Mais voilà: _ceux qui
+ restent au régiment lui donnent non leur peau_, MAIS LE POIL QU'ILS
+ ONT DANS LA MAIN...
+
+ «... Quant aux hommes, les quatre compagnies réunies n'en
+ fournissaient que huit. On cita deux caporaux récemment cassés de
+ leur grade, deux engagés volontaires, deux découcheurs tenaces,
+ actuellement en prison, un ivrogne et une forte tête.
+
+ «...--Leur Tonkin, on l'a quelque part!
+
+ «... Et, sous ce raisonnement en façade, sous ces prétextes
+ décoratifs, une inquiète lâcheté s'aménageait, se terrait dans les
+ caves de l'âme, ou bien apparaissait aux fenêtres du for intérieur,
+ aux lucarnes du corps, fardée, tremblant pour la bâtisse, criant
+ éperduement, par la bouche et par les yeux, son _insatiable amour
+ de la peau_...»
+
+Sans la crainte d'être accusé de parti pris et d'exagération en
+affirmant que _Sous-Offs_ représente notre armée, comme un ramassis de
+lâches, jamais nous ne nous serions permis de citer les lignes honteuses
+qui précèdent.
+
+Nous ne voulons pas les discuter. Notre histoire militaire tout entière
+crie au mensonge et s'inscrit en faux.
+
+Depuis qu'il y a des sous-officiers, les exemples de courage, les traits
+d'héroïsme ne se comptent pas.
+
+N'était-ce pas un _sous-off_, ce grenadier qui, à l'assaut de Prague,
+monta le premier sur les remparts et assura la capture de la ville par
+l'héroïque Chevert?
+
+Dans la même campagne (1745 à 1748), lorsque Chevert fut obligé
+d'abandonner la ville de Moncalvo, il y laissa, dit le duc de Broglie, à
+qui nous empruntons ces lignes, ses blessés et ses malades, en les
+recommandant à la clémence du vainqueur, qui, entrant dans la ville sans
+résistance, n'aurait eu aucune raison pour maltraiter des infortunés.
+Mais avant que les Piémontais eussent paru devant les remparts, un de
+ces pauvres abandonnés, un sergent, qui portait le nom de guerre de
+Va-de-bon-coeur, se soulevant sur son grabat et se retournant vers ses
+compagnons: «Camarades, leur dit-il, est-ce que nous allons nous rendre
+sans souffrir au moins pour _deux liards_ de siège?» Et il leur fit
+comprendre que, moyennant quelques vieilles pièces de canon rouillées,
+mises en place sur les remparts, on pouvait faire un simulacre de
+défense qui leur donnerait droit aux conditions d'une capitulation
+honorable. Aussitôt dit, aussitôt fait, et quand le baron de Leutrum
+arriva aux portes de la ville, il fut reçu, à sa grande surprise, par
+une décharge d'artillerie qui mit quelques-uns de ses hommes hors de
+combat. Touché lui-même de ce trait d'énergie, il fit tout de suite
+offrir à ces défenseurs improvisés de leur accorder le traitement qui
+leur conviendrait. «Non, répondit Va-de-bon-coeur, nous ne nous
+rendrons pas que vous n'ayez fait une tranchée, ne fût-elle que de la
+longueur de ma pipe.» Leutrum se prêta à la plaisanterie, et après une
+heure de bombardement assez mollement opéré, il accorda aux assiégés
+une capitulation qui leur permettait de sortir avec les honneurs de la
+guerre. Le régiment des infirmes défila alors devant lui, chacun
+portant, en guise des armes qu'il n'aurait peut-être pas été en état de
+soutenir, quelque signe de sa maladie ou de sa blessure: celui-ci
+brandissant sa béquille, cet autre le bras en écharpe, quelques-uns
+montés sur les épaules de leurs camarades, et ce fut dans cet appareil
+qu'ils rejoignirent l'armée française, où ils furent reçus avec de
+joyeuses acclamations.
+
+N'était-ce pas un sous-off, encore, que ce sergent Dubois, qui, avec le
+chevalier d'Assas, poussa, à Klostercamp, un cri héroïque et légendaire,
+qui lui valut la mort: «A moi, Auvergne, ce sont les ennemis!»
+
+Mais qu'est-il besoin de citer des exemples empruntés à l'histoire du
+siècle dernier? Sans parler des quatre sergents de la Rochelle, les
+récentes guerres sont pleines de traits d'héroïsme accomplis par des
+sous-officiers.
+
+Le 4 juin 1853, à Magenta, l'adjudant Savière du 2e bataillon des
+zouaves, s'élance sur un porte-drapeau autrichien et à la gloire de
+s'emparer de l'étendard ennemi.
+
+Le 24 juin 1859, c'est le sergent Garnier, de la 1re compagnie du 10e
+bataillon de chasseurs, qui s'empare du drapeau du 60e de ligne
+autrichien.
+
+Au Mexique, à l'affaire du Borezzo, un drapeau est enlevé par le sergent
+de grenadiers Picarent. Le fourrier Besançon, le 28 janvier 1865,
+s'empare d'un drapeau de la division Rojas.
+
+A la bataille de l'Alma, le sergent-clairon Gesland, le poignet brisé
+par un boulet, se fait amputer, et revient se placer à la tête de ses
+clairons.
+
+Est-il besoin de retracer les exploits du sergent Blandan en Algérie? La
+France reconnaissante élevait hier un monument à sa mémoire, et le récit
+de ses exploits est encore dans toutes les bouches.
+
+C'était aussi un sous-off, que ce sergent Bobillot, tombé au champ
+d'honneur, dans ce Tonkin dont, au dire de M. Descaves, les Français ont
+peur, et où ils ne vont point.
+
+Savez-vous ce qu'il écrivait dans une lettre, la dernière peut-être
+qu'on ait reçue de lui:
+
+ «Moi, je rêve de quelque grand projet irréalisable, d'une flèche
+ iroquoise, d'une fièvre jaune ou d'un chemin de fer
+ transatlantique.
+
+ «... Il _paraît qu'il faut passer par la mort pour naître à la
+ gloire_.
+
+ «Je voudrais mourir comme Chénier sur l'échafaud, comme Dolet sur
+ le bûcher, comme Mürger à l'hôpital. Mais l'hôpital est encore si
+ peu. Oh! qu'il vienne une guerre sibérienne, chinoise ou
+ patagonienne, mais qu'elle vienne et que j'y tombe: _je me
+ relèverai roi_.»
+
+Dans un court billet, écrit à la veille de sa mort, il disait encore:
+
+ «J'AI LE PRESSENTIMENT JOYEUX QUE JE NE REVIENDRAI PAS EN
+ FRANCE...»
+
+Et l'illustre sergent Hoff, le héros du siège de Paris, qui attend
+aujourd'hui, entre le revolver d'honneur qui lui a été offert, et ses
+bottes déjà graissées pour le départ, l'heure où il faudra marcher pour
+la Revanche, savez-vous en quelle estime le tiennent ses chefs
+hiérarchiques?
+
+Le général Le Flô, dans une lettre datée de 9 mars 1873 raconte ce qui
+suit:
+
+ «Chaque fois que je l'ai vu, il m'a touché par sa simplicité, sa
+ modestie, et j'ajoute: par son désintéressement. Au moment de
+ quitter Paris pour essayer de porter une lettre de moi au maréchal
+ Bazaine, et ayant reçu la promesse d'une récompense de 20,000
+ francs, s'il me rapportait une réponse à cette dépêche, il me dit:
+ merci, mon général, mais permettez-moi de refuser toute récompense
+ pécuniaire, je ne veux pas d'argent.»
+
+Nous pourrions multiplier à l'infini de pareils exemples. Il n'est pas
+un de nos régiments qui ne possède les noms de sous-officiers inscrits
+sur son livre d'or. Nos annales sont remplies d'actes d'héroïsme, car le
+soldat français n'a pas son égal au monde. Il sait obéir et mourir pour
+son pays et il aura toujours pour devise ces deux mots gravés dans son
+coeur: «Honneur et Patrie!»
+
+Ne vous rappelez-vous point, M. Descaves, vous qui avez eu l'honneur de
+porter l'uniforme, avoir entendu, le soir, les conteurs ordinaires des
+chambrées, enthousiasmer leur auditoire avec le récit dramatique des
+exploits accomplis par quelqu'un des sous-officiers légendaires dont
+nous avons cité les noms?
+
+Ah! Ce n'est pas le vôtre qu'ils citeront, soyez en sûr! Ceux qu'ils
+citent ont trouvé la gloire par l'héroïsme avant que vous n'ayez atteint
+à la célébrité par le scandale...
+
+A votre âge, Monsieur, Bobillot était mort!!
+
+ * * * * *
+
+S'il a été facile de convaincre M. Descaves de mauvaise foi, alors qu'il
+accusait nos sous-officiers de lâcheté, il ne sera pas moins aisé de le
+confondre, alors qu'il essaye de les flétrir en leur reprochant le vol
+et la concussion.
+
+ «C'était de la part du fourrier, écrit-il à la page 56 de son
+ libelle, les semaines de distribution, un rabiau minutieux sur le
+ pain, sur le sucre et le café livrés au percolateur, sur le vin
+ fourni par l'ordinaire, sur les étiquettes de paquetage et de
+ râtelier d'armes, sur les permissions _établies_, vendues aux
+ _bleus_.
+
+ «Toute l'ignominie de l'exploitation des grades, toutes les
+ roueries de l'intimidation, des responsabilités esquivées,
+ déplacées; le CYNISME DANS L'ESCROQUERIE ET LA LÂCHETÉ DANS LE
+ DÉPOUILLEMENT--les deux nouveaux fourriers firent ce honteux
+ apprentissage à bonne école...»
+
+Il faut supposer dans le lecteur l'ignorance la plus profonde des lois
+et règlements militaires pour oser lui imposer de pareilles allégations.
+
+Est-ce que, dans l'armée, l'examen le plus rigoureux ne s'étend pas aux
+faits les plus minimes?
+
+Les sous-officiers donnent le prêt irrégulièrement, prétend M. Descaves.
+
+Est-ce que, s'il en était ainsi, les soldats hésiteraient à réclamer,
+avec d'autant plus de certitude d'être écoutés, sans courir le moindre
+risque, que le sergent-major prévaricateur serait immédiatement cassé?
+
+Est-il nécessaire de discuter des histoires de compromissions indignes
+avec les fournisseurs? Mais les denrées fournies par ces derniers ne
+sont-elles pas soumises à l'examen scrupuleux de la commission des
+ordinaires?
+
+Est-ce que la sollicitude paternelle des chefs de corps, qui s'intéresse
+aux plus infimes détails de l'existence du troupier, ne peut pas
+contrôler à l'improviste la gestion de l'ordinaire, et rectifier
+immédiatement une erreur, d'ailleurs improbable?
+
+Le décret du 28 décembre 1883, portant règlement sur le service
+intérieur des troupes d'infanterie, porte, en termes exprès au
+paragraphe 9, chapitre premier:
+
+ «Le colonel a la haute surveillance des ordinaires du régiment. Il
+ détermine le mode de gestion à suivre d'après les instructions du
+ commandement et suivant les circonstances locales. Il provoque la
+ concurrence entre les fournisseurs, il recourt à l'intervention des
+ autorités municipales, du sous-préfet et du préfet, lorsque le
+ régiment éprouve des difficultés provenant de coalitions ou de
+ collusions.
+
+ «Il fixe le versement à faire à l'ordinaire, demande des ordres au
+ général de brigade au sujet du taux du boni, veille à la formation
+ judicieuse des fonds d'économie et s'assure que la somme qui
+ dépasse le maximum fixé est déposée dans la caisse du trésorier
+ (art. 90).»
+
+Ainsi, rien n'échappe à l'oeil vigilant du colonel.
+
+N'est-elle pas légendaire au régiment, la visite de cet officiel
+supérieur dans les cuisines? Qui ne l'a pas vu goûter diligemment au
+succulent bouillon qu'on prépare pour les hommes?
+
+M. Descaves a vraiment de l'impudeur lorsqu'il vient vous raconter que
+sous-officiers et bouchers s'entendent comme larrons en foire pour
+empoisonner nos soldats avec des viandes de rebut!
+
+Et d'ailleurs, la condamnation sévère qui, tout dernièrement encore,
+frappait des misérables, coupables d'avoir fourni des vivres avariés aux
+troupes du camp d'Avor, est un exemple saisissant, présent à toutes les
+mémoires, de la surveillance exercée par l'autorité militaire pour
+rendre impossibles les faits avancés sans vergogne par l'auteur de
+_Sous-Offs_.
+
+ * * * * *
+
+Il n'a pu dissimuler sur ce point, comme sur bien d'autres du reste, la
+fragilité de ses arguments. Il a senti trembler sous ses pieds, comme le
+sol de l'Etna à la veille d'une éruption, le terrain sur lequel il se
+plaçait. Aussi a-t-il employé, à l'appui de sa thèse, un artifice
+subtil, un stratagème de composition, que nous ne saurions trop flétrir.
+
+A côté d'une foule de sous-officiers, qu'il habille en gibier de Cour
+d'Assises, et pour nous faire croire à une impartialité dont nous ne
+sommes pas dupes, il a tracé le portrait d'un adjudant intègre.
+
+Le piège est grossier, et personne n'y a été pris.
+
+Il aurait fallu, pour le tendre avec quelque chance de succès, que M.
+Descaves ne couvrit point de ridicule, en nous le peignant comme un
+esprit borné, le seul honnête homme qu'il ait daigné voir dans l'armée.
+
+Ah, certes! en mettant en scène l'adjudant Boisguillaume, qui vit
+modestement à la caserne, passant entre son épouse et son sabre les
+rares instants que lui laisse l'accomplissement de ses doubles devoirs,
+on avait une belle oeuvre à faire.
+
+C'est une oeuvre de haine qu'on a perpétrée!
+
+Ah! la haine!!...
+
+Combien il eut mieux valu, pourtant, ne pas se laisser aveugler par la
+rancune, et voir les choses telles qu'elles sont.
+
+Mais, vous n'avez donc jamais assisté, M. Descaves, au défilé
+prestigieux de nos braves troupiers, à Longchamps, le 14 juillet?
+
+Le colonel en avant, précédé des tambours et des clairons, les
+capitaines à la tête de leurs compagnies, nos braves sous-officiers en
+serre-file, les régiments, sous les plis claquants du drapeau qui semble
+rire à la victoire, aux mâles accents de la Marseillaise, défilent
+devant les représentants de la Patrie!
+
+Si vous aviez assisté à ce spectacle grandiose, M. Descaves, vous auriez
+appris, à l'allure martiale, à la belle tenue, à la santé radieuse, à
+l'héroïque gaîté de nos soldats qu'il ne peut y avoir place dans leurs
+rangs pour toutes les plaies honteuses que vous avez voulu nous y
+montrer!
+
+Et puis, prenez y garde, M. Descaves. En accusant les moeurs de
+l'armée, en taxant d'immoralité ceux qui sont ses véritables
+instructeurs, vous jetez l'injure à la France tout entière.
+
+L'uniforme, tout le monde le porte, aujourd'hui. Les galons, ils sont
+l'apanage des plus dévoués et des plus dignes; tous peuvent y prétendre;
+et c'est maintenant surtout, que tout soldat porte dans sa giberne le
+bâton de maréchal!
+
+L'armée n'est plus une caste; c'est l'incarnation du Peuple. Le fossé
+qui séparait autrefois l'élément militaire de l'élément civil n'existe
+plus.
+
+Ce fossé, la redingote de M. de Freycinet l'a comblé!
+
+ * * * * *
+
+Admettre la corruption de l'armée, c'est croire à la corruption de la
+nation elle-même. Accuser les sous-officiers de vol et de concussion,
+c'est accuser tous ces modestes travailleurs qui, dans nos
+administrations, tant privées que publiques, dans nos usines, dans nos
+ateliers, sont les plus intelligents et les plus dévoués auxiliaires de
+cette prospérité dont notre immortelle Exposition a donné un éclatant
+témoignage.
+
+Ouvrez les journaux à la _Chronique du Bien_, lisez les comptes-rendus
+de ces séances où l'Académie française récompense solennellement des
+actes de vertu ou de haute probité; prenez connaissance de ces longues
+listes de médailles qui vont briller, éclatants témoignages de
+dévouement, sur la poitrine des sauveteurs, et comptez combien de noms
+d'anciens sous-officiers figurent sur les palmarès de l'honneur!
+
+Pour les besoins de son infâme campagne de calomnies, M. Descaves veut
+nous faire croire que des gens qui font preuve, après avoir quitté
+l'uniforme, du désintéressement le plus méritoire, n'ont pas fait sous
+les drapeaux l'apprentissage de la vertu!
+
+C'est se moquer de nous!
+
+Non! Les soldats d'aujourd'hui sont les dignes fils de leurs aînés et
+nous pourrions les voir, si des heures lugubres sonnaient encore pour
+les destinées de la Patrie, sacrifier jusqu'à l'or de leurs galons sur
+ses autels, et, semblables aux vétérans de l'An II, porter comme l'a dit
+Victor Hugo:
+
+ L'épaulette de laine et la dragonne en cuir!
+
+ * * * * *
+
+M. Descaves ne s'est pas tenu pour satisfait de nous montrer les
+sous-officiers lâches et cupides, il lui a fallu encore les souffleter
+avec une abominable accusation d'ivrognerie et de moeurs infâmes.
+
+Alcool et absinthe, voilà leurs dieux!
+
+Femmes mariées, servantes d'auberges, filles de mauvais lieu, sont
+l'objet de leur exploitation éhontée. Pour en tirer de l'argent, tous
+les moyens leur sont bons. Ils s'en vantent entre eux. Ils en rient.
+Leur cynisme laisse bien loin derrière lui celui des rôdeurs de
+barrière. M. Descaves a cousu le galon de leur grade sur une casquette à
+trois ponts!
+
+Il nous est douloureux de nous étendre sur un pareil sujet, et, sans
+notre désir ardent de ne pas laisser debout une seule des poutres de cet
+échafaudage de carton qu'est _Sous-Offs_, nous nous arrêterions ici.
+
+D'ailleurs, le sujet que nous traitons maintenant est d'une gravité
+exceptionnelle. Il ne suffit plus de donner un aperçu du livre, il faut
+en citer des passages entiers, pour n'être point taxé d'invraisemblance
+et de parti pris dans sa réfutation.
+
+Laissons la parole à M. Descaves. Puisqu'il a osé porter le vilebrequin
+du cynisme dans le tonneau de la honte, qu'il en boive l'amère liqueur.
+
+Voici des passages entiers de _Sous-Offs_:
+
+_Page 45:_
+
+ «Deux sous-officiers, au moment de rentrer au quartier, heurtèrent
+ deux vieilles femmes en cheveux, grelottant, l'une dans un paletot
+ d'homme, l'autre dans un vaterproof trentenaire.
+
+ «--Nous nous retrouverons là, dit Favières.
+
+ «Et, sommairement, ils en emmenèrent chacun une, droit devant
+ soi... Favières était tombé sur le dos, tout à coup impuissant, les
+ yeux délicieusement frais sous les compresses de nuit pleuvante,
+ roulé dans le beuglement de cette formidable bouche d'ombre qui
+ l'injuriait, crachotait sur sa nudité partielle, tandis que la
+ vieille femme rémunérée s'escrimait honnêtement.
+
+ «Il retrouva Tétrelle--délesté--qui l'attendait...»
+
+_Page 55:_
+
+ «C'est drôle, notait Favières, chez le soldat, les sentiments
+ habitent les parties basses; l'âme se répartit dans la culotte,
+ entre la poche, la brayette et le fond...»
+
+Décidément, pour la peinture des tableaux infâmes, M. Descaves est sans
+rival.
+
+_Page 59:_
+
+ «Petitmangin, de ses nuitées en ville, ne rapportait que des
+ sucreries et des pâtisseries légères, pêle-mêle avec du tabac, au
+ fond de ses poches...»
+
+Des goûts de petite fille à un militaire? Allons donc!
+
+_Page 5:_
+
+ «Alors le sergent, les yeux humides, la face cuite, le nez pareil à
+ une langue de feu dans un incendie de façade... A peu près ivre, il
+ parlait seul, faisait des tournées d'inspection dans les
+ compartiments voisins. On devait le hisser. On le passait comme un
+ colis triomphal qui s'écroulait sous les banquettes.»
+
+Quelle invraisemblance! Cet ivrogne amène des conscrits au régiment!
+
+_Page 62:_
+
+ «Il s'était assis en tailleur, par terre, devant la malle béante,
+ exposant le premier de ses compartiments superposés: Un capharnaüm
+ où les objets de toilette et d'étagère confondus semblaient
+ provenir du pillage d'une chambre de fille.»
+
+C'est clair, cela. L'accusation est précise! Sans une citation
+textuelle, on ne l'eut pas cru.
+
+_Page 64:_
+
+ «Nous dînons tous les dimanches au restaurant. _Elle_ me donne son
+ porte-monnaie avant d'entrer et je le lui rends en sortant, après
+ avoir payé... par exemple, des cadeaux utiles toujours...»
+
+Cela soulève le coeur.
+
+_Page 84:_
+
+ «Aucun choix n'était possible. Ils empoignèrent au hasard les
+ femmes, la mère et la fille côte à côte, les renversèrent sur eux
+ toujours assis...
+
+ «Favières exulta lorsque ses approches fourragères eurent pressenti
+ Généreuse à l'indulgent accès d'un praticable estuaire.»
+
+Sans le devoir de révéler tout entières les turpitudes du livre, jamais
+nous ne nous serions permis de reproduire cette abominable scène!
+
+_Page 88:_
+
+Dans une maison publique:
+
+ «Des femmes sur les genoux ou collées aux flancs, buvant, chantant
+ et fumant, dans une atmosphère de luxure et d'ivresse, DES
+ SOLDATS...»
+
+Des soldats! M. Descaves ne les a jamais vus que dans un lieu infâme. Il
+ignore donc ce que c'est qu'un champ de bataille?
+
+_Page 90:_
+
+Une fille parle à un sous-officier:
+
+ «Justement mes amies n'ont personne; elles voudraient bien un petit
+ homme comme toi, bien gentil, et qui les aimerait bien. Vrai, je
+ fais des jalouses.»
+
+Cette fille n'avait donc pas vu les deux sardines d'or?
+
+_Page 95:_
+
+ «Deux prostitutions se partageaient le soldat sans relâche. La
+ Maison se couchait quand s'éveillait le Quartier.»
+
+C'est hideux!
+
+_Page 100:_
+
+ «--Comment! Vous payez encore le coucher, s'écria Devouge, en
+ réponse à l'énumération geignarde faite par Tétrelle des frais
+ qu'entraînaient les plaisirs tarifés.
+
+ «--Ah! Tu ne voudrais pas. C'est déjà joli de ne leur rien donner,
+ protesta Favières.
+
+ «--C'est différent... du moment que vous mettez du sentiment dans
+ ces choses-là!...
+
+ «--Si vous vouliez, je dirais deux mots à Laure, qui parlerait à
+ vos femmes... Le Gouvernement ne vous paye pas pour les
+ entretenir...
+
+ «--C'est vrai, insinua Tétrelle. En somme il ne nous reste rien
+ entre les mains...
+
+ «--L'argent n'a pas d'odeur, rectifia Devouge.»
+
+La langue française n'a pas de mots pour flétrir de semblables
+indignités!
+
+_Page 102:_
+
+ «Pâquerette s'était rassise en face de son amant; elle s'accroupit,
+ explora une resserre dérobée, parvint à en extraire une pièce
+ blanche, qu'elle glissa dans la main de Tétrelle:
+
+ «--Règle, dit-elle.
+
+ «Il prit l'argent...»
+
+! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
+
+_Page 110:_
+
+Une fille écrit à son _sous-off_:
+
+ «Ne viens donc pas cette semaine. Je ne pourrais pas payer pour
+ toi.»
+
+Quel abîme de scélératesse!
+
+_Page 111:_
+
+ «Autour d'eux, la boue montait, plus dense. Comme les femmes
+ continuaient à payer les consommations, et qu'elles ne se
+ trouvaient pas toujours là, quand le garçon rapportait la monnaie,
+ Tétrelle réduisait le pourboire au strict convenable, et empochait
+ la différence.
+
+ «Ce qui tombe au fossé est pour le soldat, disait Devouge.»
+
+Ce qui tombe à l'égoût du mépris c'est un roman souillé de pareilles
+calomnies!!!
+
+_Page 125:_
+
+ «C'était Blanc, le sergent de la classe, se soûlant effroyablement
+ avec les pompiers de Neuville, sous prétexte d'apprendre les
+ batteries à leur tambour.
+
+ «C'était Edeline, réussissant à s'introduire dans toute une
+ famille... Il dînait, flattait le père, s'insinuait dans les BONNES
+ GRACES de la mère, tout prêt d'atteindre son but. Le gîte, la table
+ et... le reste, ce qu'il appelait les accessoires de solde.»
+
+L'insulte à la famille, maintenant!
+
+_Page 126:_
+
+ «Civil, dans la bouche du soldat, cela n'a d'équivalent que PANTE
+ dans l'argot des souteneurs.»
+
+Quelles expressions! C'est sans doute dans les carrières d'Amérique que
+le pamphlétaire les a recueillies.
+
+_Page 193:_
+
+ «Des soldats attirés par le fracas de la musique avaient envahi la
+ salle, s'y bousculaient pour tarir les bouteilles, recueillir le
+ fond des verres, boire au moins l'ivresse des autres, pendant que
+ Blanc, à croupetons dans un coin, facilitait paisiblement la
+ libération de son estomac.»
+
+Cela se passe le 14 Juillet, dans une cantine où nos braves
+sous-officiers célèbrent par un banquet fraternel notre grande fête
+nationale!
+
+_Page 201:_
+
+ «C'était jour de repos officiel, jour de trêve. Le gros numéro et
+ le numéro matricule prenaient _campos_. La Prostituée suspendait
+ l'adultération du sang français QUE LA PATRIE LUI ABANDONNE, quand
+ ses chantiers de carnage n'en ont pas soif.»
+
+C'est encore le 14 juillet, qu'on n'a pas honte de choisir, pour lancer
+un crachat à la face de la Patrie!
+
+O jour anniversaire de la prise de la Bastille, jour immortel, où le
+sang d'un peuple secouant ses chaines a scellé le monument de la Liberté
+future, c'est en vain que des reptiles visqueux essayent de te souiller
+de leur bave; tu es un soleil radieux et sans tache, qui planes trop
+haut dans les cieux modernes pour que l'outrage puisse t'atteindre
+jamais!
+
+Une imagination en délire aura beau vouloir te représenter, fête
+auguste, comme une odieuse saturnale, comme une priapée abjecte, tu n'en
+resteras pas moins le grand jour, sacré entre tous, où pas un
+Français--si ce n'est peut-être M. Descaves--n'oserait se déshonorer par
+une intempérance qui ferait la joie de nos ennemis!
+
+Ils ne sont pas nés en France, les ivrognes du 14 Juillet!
+
+ * * * * *
+
+Toutes les concessions qu'on peut accorder à la thèse de M. Descaves,
+elles ont été énumérées par la plume trop impartiale peut-être de M.
+Edmond Lepelletier.
+
+ «Tous nos sous-officiers, écrivait-il dans l'_Écho de Paris_ du 15
+ décembre 1889, ne sont pas des anges. Il est parmi eux, comme
+ partout, des souteneurs, des hypocrites, des lâches, des débauchés,
+ des filous et des Alphonses. Ils _sortent de la société, les
+ sous-offs, avant de sortir du rang_.
+
+ «Mais tous des misérables, des gibiers de lupanar, en attendant
+ qu'ils deviennent gibier de bagne ou de peloton, allons donc!
+
+ «Ce n'est pas seulement calomnier les gradés de la jeunesse armée,
+ c'est insulter odieusement toute la jeunesse française.»
+
+L'éminent écrivain, à qui nous empruntons ces lignes, a dû se borner,
+dans un article de journal, à montrer l'exagération cynique des
+reproches adressés aux moeurs des sous-officiers. Il a montré ce
+qu'ils ne sont pas, nous allons faire voir ce qu'ils sont.
+
+Qui n'a pas vu, par un radieux matin de printemps, par une belle
+après-midi d'été, par un beau ciel d'automne clair et rose, le pays et
+la payse, ce couple légendaire, s'avancer à pas lents, côte à côte,
+pleins d'affectueux respects mutuels, et chuchotant, avec une passion
+contenue, des mots d'amour?--Vision attendrissante que l'un de nos
+poëtes militaires les plus distingués rendait en ces vers mâles et
+vigoureux, où il rappelle ses modestes plaisirs hors de la caserne:
+
+ Le soir tombait, un soir équivoque d'automne
+ Les bonnes se pendant rêveuses à nos bras,
+ Dirent alors des mots si spéciaux, tout bas,
+ Que notre âme depuis ce temps tremble et s'étonne.
+
+Et ce sont ces gens là qui ne connaîtraient d'autre distraction que les
+plaisirs malsains des maisons de débauche, dont ils mettraient les
+filles en coupe réglées!
+
+Ce n'est pas à dire, certes--et M. Edmond Lepelletier en a fait la
+judicieuse remarque--qu'on ne voie jamais la capote à galons étalée sur
+des canapés suspects. Mais, si certains civils mettaient un peu plus de
+discrétion dans les invitations qu'ils adressent à nos sous-officiers,
+de pareils faits n'auraient guère d'exemple.
+
+D'ailleurs, une chute n'est jamais irrémédiable. Si bas qu'on soit
+entraîné, on peut toujours s'arracher à l'influence néfaste des mauvais
+conseils et rentrer dans le chemin du devoir et de l'honneur.
+
+Nous n'en voulons pour témoin que cette citation d'un beau livre de
+C.-J. Lecour, la _Prostitution à Paris et à Londres_: «Le tragique,
+c'est ce militaire qui, en 48, entré pendant la nuit dans un lieu de
+débauche, se réveillait le lendemain dans les bras de sa soeur.»
+
+L'auteur ne nous donne pas la suite de cet épouvantable récit, mais
+d'autres la connaissent. Le militaire, devenu sous-officier, sut faire
+des économies pour payer les dettes de sa soeur et l'arracher à
+l'infamie. Il la maria à un de ses collègues. Elle fut bonne épouse et
+bonne mère.
+
+ * * * * *
+
+Nous n'avons pas parlé jusqu'ici du mariage des sous-officiers. C'est un
+sujet que M. Descaves a traité avec son venin habituel. Il n'a pas
+hésité à nous montrer le cantinier du régiment qu'il met en scène, marié
+avec une coquine de bas étage, dont la seule préoccupation est de le
+tromper.
+
+Vous êtes là pour répondre, noble pléïade de Françaises, héroïnes
+modestes, toutes cantinières, qui avez reçu la croix de la Légion
+d'honneur: Veuve Perrot décorée en Afrique; Annette Drevon, décorée en
+1859, pour action d'éclat sur le champ de bataille de Magenta, où vous
+avez sauvé le drapeau du deuxième zouaves; Perrine Cros, du bataillon
+de chasseurs à pieds de la garde impériale, blessée à Palestro et à
+Magenta; Jeanne Bonnemère, du 21e régiment d'infanterie, médaillée en
+1870, pour avoir avalé une dépêche au moment où les Prussiens
+s'emparaient de vous!
+
+Si toutes les femmes de sous-officiers ne sont pas arrivées à votre
+gloire, du moins donnent-elles dans leur ménage l'exemple de toutes les
+vertus civiques, qui sont l'apanage de la Française.
+
+Celles-ci, lorsque leurs maris, ayant quitté l'armée, occupent une de
+ces places accordées si libéralement par l'Etat à ses anciens
+serviteurs; celles-là apportent dans la vie civile l'exemple de toutes
+les qualités militaires. Elles nous préparent une génération forte et
+saine, ornement de nos sociétés de gymnastique et de nos orphéons; et le
+jour venu, elles n'hésiteraient pas, comme les mères Spartiates, à
+envoyer leurs fils au combat. Elles leur mettraient elles-mêmes dans la
+main l'arme vengeresse, en criant, sans pâlir:
+
+--Voilà le sabre de ton père!
+
+ * * * * *
+
+Il est temps de conclure.
+
+Que reste-t-il de l'oeuvre de M. Descaves?
+
+Dans l'opinion publique, elle est jugée. Ce n'est pas seulement un
+mauvais livre, c'est une mauvaise action. Les esprits, un instant
+troublés par l'audace des attaques contre notre armée, se sont
+heureusement rassérénés. Le peuple français tout entier sait qu'il peut
+avoir confiance dans ses défenseurs, et les familles, lorsque leurs
+enfants quittent le foyer pour aller payer l'impôt du sang, les confient
+joyeusement à la Caserne, comme à une école de dévouement et d'honneur.
+
+La tentative anti-patriotique de M. Descaves a échoué. Il n'a plus,
+maintenant, devant le flot unanime des réprobations, qu'à courber la
+tête comme un coupable démasqué.
+
+S'il lui reste au fond du coeur quelque chose de ce qui constitue un
+Français, il doit faire d'amères réflexions.
+
+Le remords doit hanter vos nuits, M. Descaves. Comme les petits soldats
+du magnifique tableau de Detaille regardent passer en rêve les grandes
+ombres glorieuses des aïeux, qui, la face auréolée de gloire, agitent
+d'illustres drapeaux, vous devez voir, dans vos sommeils troublés de
+cauchemars, les spectres des héros que vous avez insultés, tendre vers
+votre front des bras accusateurs!
+
+Par toutes leurs blessures béantes, ils crient vengeance contre vous.
+
+Puissiez-vous, rentrant enfin en vous même, faire amende honorable; et,
+si vous ne brisez pas votre plume, après en avoir fait une arme
+empoisonnée, l'employer maintenant à cicatriser les plaies qu'elle a
+ouvertes.
+
+Quant à vous, sous-officiers, héros modestes, serviteurs obscurs et
+dévoués de la plus noble des causes, ne vous inquiétez pas des viles
+attaques dirigées contre vous.
+
+La patrie vous couvre de son palladium.
+
+ «Voulez-vous mon avis, mes chers sous-offs? écrivait M.
+ Saint-Genest dans le _Figaro_ du 13 Décembre 1889; ne vous
+ inquiétez pas: cela n'est rien. Secouez dédaigneusement la boue que
+ l'on vous jette, et continuez à porter la tête haute, car tous ceux
+ qui vous attaquent voudraient bien avoir la considération dont vous
+ jouissez.»
+
+ * * * * *
+
+Imp. Beaudelot et Méliès, 16, rue de Verneuil, Paris.
+
+EN VENTE A LA MÊME LIBRAIRIE
+
+Collection In-18 Jésus à 3 fr. 50
+
+_Envoi franco au reçu de timbres ou mandat_
+
+Georges DARIEN
+
+=Biribi=, discipline militaire.
+
+=Bas les Coeurs=, 1870-1871.
+
+Marcel LUGUET
+
+=Élève-Martyr=, roman militaire.
+
+Pauline DROUARD
+
+=En Pays envahi=.
+
+J.-H. ROSNY
+
+=Le Termite=. =Le Bilatéral=.
+
+=L'Immolation=. =Nell Horn=.
+
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of Les vrais sous-offs, by
+Georges Darien and Édouard Dubus
+
+*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VRAIS SOUS-OFFS ***
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+subject to the trademark license, especially commercial
+redistribution.
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+*** START: FULL LICENSE ***
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+PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK
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+(or any other work associated in any way with the phrase "Project
+Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project
+Gutenberg-tm License (available with this file or online at
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+electronic works
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+Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the
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+through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the
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+terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked
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+permission of the copyright holder found at the beginning of this work.
+
+1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
+License terms from this work, or any files containing a part of this
+work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.
+
+1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
+electronic work, or any part of this electronic work, without
+prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
+active links or immediate access to the full terms of the Project
+Gutenberg-tm License.
+
+1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,
+compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any
+word processing or hypertext form. However, if you provide access to or
+distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than
+"Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version
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+request, of the work in its original "Plain Vanilla ASCII" or other
+form. Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm
+License as specified in paragraph 1.E.1.
+
+1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
+performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works
+unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.
+
+1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing
+access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided
+that
+
+- You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
+ the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method
+ you already use to calculate your applicable taxes. The fee is
+ owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he
+ has agreed to donate royalties under this paragraph to the
+ Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments
+ must be paid within 60 days following each date on which you
+ prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax
+ returns. Royalty payments should be clearly marked as such and
+ sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the
+ address specified in Section 4, "Information about donations to
+ the Project Gutenberg Literary Archive Foundation."
+
+- You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
+ you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
+ does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm
+ License. You must require such a user to return or
+ destroy all copies of the works possessed in a physical medium
+ and discontinue all use of and all access to other copies of
+ Project Gutenberg-tm works.
+
+- You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any
+ money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
+ electronic work is discovered and reported to you within 90 days
+ of receipt of the work.
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+- You comply with all other terms of this agreement for free
+ distribution of Project Gutenberg-tm works.
+
+1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm
+electronic work or group of works on different terms than are set
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+both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael
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+Foundation as set forth in Section 3 below.
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+INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
+DAMAGE.
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+defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
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+is also defective, you may demand a refund in writing without further
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+
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+in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS', WITH NO OTHER
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+WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
+
+1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied
+warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages.
+If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the
+law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be
+interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by
+the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any
+provision of this agreement shall not void the remaining provisions.
+
+1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
+trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
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+with this agreement, and any volunteers associated with the production,
+promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,
+harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,
+that arise directly or indirectly from any of the following which you do
+or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
+work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
+Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.
+
+
+Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
+
+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
+electronic works in formats readable by the widest variety of computers
+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
+because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
+people in all walks of life.
+
+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
+assistance they need, is critical to reaching Project Gutenberg-tm's
+goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
+remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
+and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
+
+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
+SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
+particular state visit http://pglaf.org
+
+While we cannot and do not solicit contributions from states where we
+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
+against accepting unsolicited donations from donors in such states who
+approach us with offers to donate.
+
+International donations are gratefully accepted, but we cannot make
+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
+
+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card
+donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
+
+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
+
+*** END: FULL LICENSE ***
+
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+Project Gutenberg's Les vrais sous-offs, by Georges Darien and Édouard Dubus
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+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
+almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
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+with this eBook or online at www.gutenberg.org
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+Title: Les vrais sous-offs
+ Réponse à M. Descaves
+
+Author: Georges Darien and Édouard Dubus
+
+Release Date: June 17, 2006 [EBook #18611]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VRAIS SOUS-OFFS ***
+
+
+
+
+Produced by Chuck Greif, Carlo Traverso and the Online
+Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This
+file was produced from images generously made available
+by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at
+http://gallica.bnf.fr)
+
+
+
+
+
+
+</pre>
+
+
+<h1>GEORGES DARIEN <span class="smcap">et</span> &Eacute;DOUARD DUBUS</h1>
+
+<h1>LES VRAIS <b>Sous-Offs</b></h1>
+
+<h3>R&Eacute;PONSE A M. DESCAVES</h3>
+
+<div class="poem"><div class="stanza"><div class="doit">
+<span class="i2">Il faut passer par la<br /></span>
+<span class="i0">mort pour na&icirc;tre &agrave; la<br /></span>
+<span class="i0">gloire.<br /></span>
+</div></div>
+<div class="stanza"><div class="doit">
+<span class="i4"><i>Sergent</i> Bobillot.<br /></span>
+</div></div></div>
+
+<div class="center">
+ <img src="images/medalion.jpg"
+ alt="image" title="image" />
+</div>
+
+<h3>PARIS</h3>
+
+<h3>NOUVELLE LIBRAIRIE PARISIENNE</h3>
+
+<h3>ALBERT SAVINE, &Eacute;DITEUR</h3>
+
+<h3>12, RUE DES PYRAMIDES, 12</h3>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<h3>AUX SOUS-OFFICIERS</h3>
+
+<p class="center"><i>Des Arm&eacute;es de Terre et de Mer,</i></p>
+
+<p class="center">AUX GLORIEUX MUTIL&Eacute;S</p>
+
+<p class="center">DONT LES MEMBRES</p>
+
+<p class="center">JONCHENT LES PAGES DE NOTRE HISTOIRE:</p>
+
+<p class="center">AUX INVALIDES, A L'ARM&Eacute;E, A LA PATRIE</p>
+
+<p class="center"><i>Cette &OElig;uvre de R&eacute;paration est d&eacute;di&eacute;e.</i></p>
+
+
+<hr style="width: 65%;" />
+<h2><a name="LES_VRAIS_SOUS-OFFS" id="LES_VRAIS_SOUS-OFFS"></a>LES VRAIS SOUS-OFFS</h2>
+
+
+<p>A l'heure o&ugrave; l'ennemi nous guette par dessus la fronti&egrave;re; &agrave; l'heure o&ugrave;
+la barbarie teutonne &eacute;tire ses griffes, encore rouges de sang, vers la
+civilisation latine; &agrave; l'heure o&ugrave; un adversaire brutal m&eacute;dite d'&eacute;touffer
+sous le talon de sa botte notre g&eacute;nie national; &agrave; l'heure lugubre o&ugrave;,
+devant les ambitions affam&eacute;es du despotisme, va sonner peut-&ecirc;tre le
+tocsin vengeur des derni&egrave;res libert&eacute;s, un homme s'est rencontr&eacute; qui n'a
+pas craint de lancer la calomnie, comme un b&eacute;lier destructeur, contre
+les remparts de la Patrie; qui n'a pas h&eacute;sit&eacute; &agrave; &eacute;clabousser de boue le
+drapeau tricolore; qui a os&eacute; se rire de notre honneur et railler nos
+esp&eacute;rances:</p>
+
+<p>Il a insult&eacute; l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise!</p>
+
+<p>Un livre scandaleux a paru, qui a la pr&eacute;tention de faire un tableau
+fid&egrave;le de la vie des sous-officiers. Dans ce livre, il n'est question ni
+de d&eacute;vouement, ni de courage, ni de d&eacute;sint&eacute;ressement, ni de loyaut&eacute;. On
+n'y parle que de l&acirc;chet&eacute;, que de m&oelig;urs honteuses, que de concussions.
+A en croire ce livre, du caporal &agrave; l'adjudant, on ne trouve dans les
+casernes que pr&eacute;varicateurs, couards, &eacute;quivoques gredins...</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Ce n'est pas la premi&egrave;re fois, disons-le, en nous voilant la face, qu'un
+&eacute;crivain sans doute alt&eacute;r&eacute; de r&eacute;clame, a d&eacute;vers&eacute; l'immonde injure,
+l'ignoble outrage, sur les d&eacute;fenseurs de nos foyers. MM. P&eacute;ladan,
+Huysmans,&mdash;il sent son Prussien, ce nom l&agrave;&mdash;Abel Hermant, Perrin, Octave
+Mirbeau, Bonnetain, Robert Gaze, ont voulu nous peindre, sous les
+couleurs les plus odieuses, cette vie d'abn&eacute;gation, de renoncement et
+d'h&eacute;ro&iuml;sme discret, qui est celle des cadres de notre arm&eacute;e.</p>
+
+<p>L'indiff&eacute;rence avait jusqu'ici fait justice de ces attaques haineuses
+inspir&eacute;es par une basse rancune ou une &eacute;trange aberration.</p>
+
+<p>Quant aux diffam&eacute;s, ils avaient su montrer sur le terrain qu'on ne se
+jouait pas impun&eacute;ment de leur honneur.</p>
+
+<p>Les honn&ecirc;tes gens pouvaient croire que la le&ccedil;on avait &eacute;t&eacute; comprise et
+que c'en &eacute;tait fini de cette campagne anti-fran&ccedil;aise.</p>
+
+<p>Ils se trompaient.</p>
+
+<p>Ramassant toutes les infamies tomb&eacute;es au ruisseau, rench&eacute;rissant sur
+elles, les aggravant encore, M. Lucien Descaves, puisqu'il faut
+l'appeler par son nom, est parvenu &agrave; forcer l'attention publique, par
+une accumulation d'outrages encore sans pr&eacute;c&eacute;dent.</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Dans <i>Sous-Offs</i>, M. Descaves affiche l'outrecuidante pr&eacute;tention de nous
+donner la psychologie du sous-officier.</p>
+
+<p>A cet effet, il imagine un r&eacute;giment, tout de fantaisie&mdash;et quelle
+fantaisie!&mdash;un r&eacute;giment, o&ugrave; les officiers paraissent &agrave; peine, o&ugrave; les
+sous-officiers, d&eacute;charg&eacute;s de tout contr&ocirc;le sup&eacute;rieur, s'abandonnent &agrave;
+des instincts mauvais, qu'aucune autorit&eacute;, ni morale ni hi&eacute;rarchique, ne
+vient refr&eacute;ner.</p>
+
+<p>Il en fait des rustres, des manants, sans &eacute;ducation, sans instruction,
+sortis des couches les plus abjectes de la soci&eacute;t&eacute;, apportant au
+r&eacute;giment des m&oelig;urs de repris de justice, des habitudes de souteneur.</p>
+
+<p>Sans autre souci que celui du bien-&ecirc;tre &agrave; satisfaire &agrave; tout prix,
+rempla&ccedil;ant le sentiment du devoir &agrave; remplir par un app&eacute;tit effr&eacute;n&eacute; de
+jouissance, ils mettent dans la poche des plus mis&eacute;rables cr&eacute;atures, des
+doigts crochus qu'ils n'h&eacute;sitent pas &agrave; plonger au besoin dans la caisse
+du r&eacute;giment.</p>
+
+<p>Sans cesse occup&eacute;s &agrave; parfumer d'odeurs canailles, d&eacute;rob&eacute;es dans des
+maisons louches, leur peau qu'eff&eacute;minent chaque jour des contacts
+d&eacute;gradants&mdash;une peau qu'ils marchandent sans vergogne au Pays en
+danger&mdash;ils endorment un temps vol&eacute; &agrave; l'exercice de leurs fonctions dans
+la paresse et l'ivrognerie.</p>
+
+<p>Pr&eacute;cisons. &Eacute;tudions le roman de M. Descaves. Portons le scalpel de
+l'analyse dans cette production monstrueuse.</p>
+
+<p>Ou plut&ocirc;t; non! Qu'on ne nous accuse point ici de partialit&eacute;! Refr&eacute;nons
+l'indignation qui fait bondir le c&oelig;ur de tout bon Fran&ccedil;ais &agrave; la
+lecture de ces pages maudites. Laissons la parole aux organes autoris&eacute;s
+de l'opinion publique. Quelque doctrine politique qu'ils d&eacute;fendent, &agrave;
+quelque parti qu'ils soient inf&eacute;od&eacute;s, ils se sont rencontr&eacute;s, cette
+fois, dans un sentiment d'unanime r&eacute;probation.</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Monsieur <span class="smcap">Francisque Sarcey</span> &eacute;crivait dans le <i>Parti National</i> du 15
+novembre 1889:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Il a paru un volume de M. Descaves, qui a pour titre <i>Sous-Offs</i>.
+Je n'ai pu en soutenir la lecture jusqu'au bout. Elle est
+impatientante et parfois m&ecirc;me r&eacute;voltante.&raquo;</p></div>
+
+<p>Dans la <i>Libert&eacute;</i> du 17 novembre, <span class="smcap">M. de Mol&egrave;nes</span>, ce judicieux critique,
+s'&eacute;criait:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Quant aux m&oelig;urs inf&acirc;mes, accompagn&eacute;es d'escroqueries chez
+certains, laissons les conseils de guerre en faire justice et
+<i>d&eacute;tournons les yeux</i>.&raquo;</p></div>
+
+<p>Oui! Mais quel est le conseil de guerre qui fera justice du
+calomniateur?</p>
+
+<p><span class="smcap">M. Scaramouche</span>, le sosie de M. Henri Fouquier, publiait dans le
+<i>Gaulois</i> du 29 novembre, ces lignes o&ugrave; court un grand souffle
+patriotique:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;On vole dans la caserne, on s'y sao&ucirc;le en payant les
+sous-officiers; et si on en sort, c'est pour vivre en d'ignobles et
+gratuites d&eacute;bauches dans de mauvais lieux. Et voil&agrave; l'arm&eacute;e!&raquo;
+</p></div>
+<p>Nous lisons dans l'<i>Estafette</i> du 30 novembre, sous la signature
+transparente d'un anonyme:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Qui touche &agrave; l'arm&eacute;e est un mauvais Fran&ccedil;ais.&raquo;
+</p></div>
+<p>Vous entendez, M. Descaves?</p>
+
+<p>M. de <span class="smcap">Lyden</span> s'exprime ainsi dans la <i>Patrie</i> du 5 novembre:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Ce livre est un livre contre l'arm&eacute;e; j'ajoute que c'est un livre
+contre la France. Et je ne serais pas surpris que M. de Bismarck
+lui inflige&acirc;t le d&eacute;shonneur d'&ecirc;tre traduit en allemand, pour la
+plus grande &eacute;dification de nos implacables ennemis!&raquo;
+</p></div>
+
+<p>M. de Lyden a &eacute;t&eacute; bon proph&egrave;te: c'est fait!!!</p>
+
+<p>M. <span class="smcap">Laisant</span> imprimait dans les colonnes de la <i>Presse</i>
+du 6 d&eacute;cembre l'appr&eacute;ciation suivante:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Je ne crois gu&egrave;re &agrave; l'existence des mauvais livres. Celui dont je
+veux parler aujourd'hui fait exception, car il est de nature &agrave;
+ralentir la grande &oelig;uvre de r&eacute;conciliation nationale autour du
+drapeau, et &agrave; r&eacute;jouir nos ennemis de l'autre c&ocirc;t&eacute; du Rhin!&raquo;
+</p></div>
+
+<p>Dans le <i>Paris</i> du 13 d&eacute;cembre, M. <span class="smcap">Charles Laurent</span> donne cet
+excellent conseil:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Avez vous lu <i>Sous-Offs</i>? Non. Eh bien, ne le lisez pas!&raquo;</p></div>
+
+<p>M. <span class="smcap">Tony-R&eacute;villon</span>, dans les colonnes du <i>Radical</i> du 15 d&eacute;cembre,
+fl&eacute;trissait en ces termes les inventions naus&eacute;abondes de M. Descaves:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;<i>Sous-Offs</i> est une satire de l'arm&eacute;e. C'est la vie &agrave; la caserne,
+dans la brasserie de femmes et dans la maison de filles. Tous les
+soldats, dont nous parle l'auteur, sont des brutes... Et tous les
+sous-officiers qu'il nomme sont des voleurs et des souteneurs.&raquo;</p></div>
+
+<p>Nous n'avons rien &agrave; ajouter &agrave; une appr&eacute;ciation aussi judicieuse.</p>
+
+<p>M. <span class="smcap">Paul de Cassagnac</span>, dans l'<i>Autorit&eacute;</i> du 13 d&eacute;cembre, se montrait
+s&eacute;v&egrave;re mais juste:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Pour ce livre, il ne faut pas de circonstances att&eacute;nuantes. On
+doit le fl&eacute;trir comme doivent &ecirc;tre fl&eacute;tries les &oelig;uvres qui
+s'attachent &agrave; d&eacute;truire ce qu'il y a de plus respectable au monde,
+ce qu'il y a de plus sacr&eacute; apr&egrave;s Dieu, apr&egrave;s la famille, l'<span class="smcap">Arm&eacute;e</span>
+enfin!&raquo;</p>
+
+<p>&laquo;<i>Le feu seul peut &eacute;purer une telle &oelig;uvre en la d&eacute;truisant</i>.&raquo;</p></div>
+
+<p>Plus d'un soldat a d&eacute;j&agrave; d&ucirc; lancer au feu, apr&egrave;s en avoir parcouru la
+premi&egrave;re page, le volume dont il s'agit.</p>
+
+<p>M. <span class="smcap">Carle des Perri&egrave;res</span>, dans le <i>Gaulois</i> du 12 d&eacute;cembre,
+s'adresse &agrave; M. le ministre de la guerre:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Je suppose, M. le ministre, que votre d&eacute;sir est d'avoir une arm&eacute;e
+vigoureuse, instruite, brave, et fi&egrave;re de son uniforme... Votre
+mission est de la faire respecter sur l'heure, de la mettre &agrave;
+l'abri des insultes du ruisseau.&raquo;</p></div>
+
+<p>Cet appel &eacute;loquent a &eacute;t&eacute; entendu.</p>
+
+<p>Dans le <i>XIX<sup>e</sup> Si&egrave;cle</i> du 15 d&eacute;cembre, M. <span class="smcap">Francisque Sarcey</span> &eacute;crit en
+ces termes &eacute;mus &agrave; M. <span class="smcap">Saint-Genest</span> du <i>Figaro</i>:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Le r&eacute;giment a &eacute;t&eacute; pour vous, mon cher Saint-Genest, ce qu'a &eacute;t&eacute;
+pour moi l'Ecole Normale, avec cette diff&eacute;rence tout &agrave; votre
+avantage que l'Ecole Normale n'est apr&egrave;s tout qu'une coterie de
+professeurs, tandis que l'arm&eacute;e c'est la France!&raquo;</p></div>
+
+<p>Il est r&eacute;confortant d'entendre de pareilles v&eacute;rit&eacute;s exprim&eacute;es dans un
+pareil style.</p>
+
+<p>Dans la <i>France</i> du 17 d&eacute;cembre, nous trouvons sous la signature de M.
+<span class="smcap">Mermeix</span>:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Les poursuites contre M. Descaves sont f&acirc;cheuses, parce que, le
+jour o&ugrave; il se d&eacute;fendra devant le jury, les CORRESPONDANTS ALLEMANDS
+seront tous &agrave; leur poste dans la salle.&raquo;</p></div>
+
+<p>Nous trouvons dans le <i>Petit Journal</i> du 17 d&eacute;cembre:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;On compte dans l'arm&eacute;e 30,000 officiers, 100,000 sous-officiers.
+Si l'auteur du livre en question veut faire un peu de statistique,
+il verra que l'arm&eacute;e, au point de vue du caract&egrave;re, est encore
+l'&eacute;cole qui d&eacute;veloppe au plus haut degr&eacute; les sentiments d'honneur
+et de moralit&eacute;.&raquo;</p></div>
+
+<p>La statistique: c'est le salut, c'est le droit! Faites-en, M. Descaves.</p>
+
+<p>Apr&egrave;s avoir cit&eacute; des passages de <i>Sous-Offs</i>, M. <span class="smcap">Paul Bluysen</span> &eacute;crivait
+dans la <i>R&eacute;publique Fran&ccedil;aise</i> du 15 d&eacute;cembre:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Ces citations qui font bondir tout Fran&ccedil;ais appel&eacute; &agrave; servir le
+pays en quelque contr&eacute;e que ce soit, ne suffisent pas encore &agrave;
+prouver combien est fausse et &eacute;c&oelig;urante l'&oelig;uvre de M.
+Descaves.&raquo;</p></div>
+
+<p>Dans le <i>Gil Blas</i> du 21 d&eacute;cembre, M. <span class="smcap">Charles Leser</span> donne cette
+appr&eacute;ciation:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;C'est l'arm&eacute;e que M. Descaves a outrag&eacute;e, et l'arm&eacute;e ne peut pas
+avoir d'autre avocat que son chef. C'est une honte d&eacute;j&agrave; qu'elle ait
+besoin d'un avocat.&raquo;</p></div>
+
+<p>En r&eacute;ponse &agrave; une sorte de protestation en faveur de <i>Sous-Offs</i>, M. <span class="smcap">De
+Cassagnac</span>, dans l'<i>Autorit&eacute;</i> du 26 d&eacute;cembre, revient sur un sujet qui
+l'&eacute;c&oelig;ure profond&eacute;ment:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;J'ose croire que le gouvernement repoussera honteusement cette
+lev&eacute;e de plumes d'oie. Il nous plait, &agrave; nous, de d&eacute;fendre contre
+vos pr&eacute;tentions exorbitantes l'&acirc;me de la France! Nous vous
+d&eacute;fendons d'y toucher, vous entendez.&raquo;</p></div>
+
+<p>C'est ce qui s'appelle clouer d'un seul coup le bec &agrave; la plume des
+folliculaires.</p>
+
+<p>Dans le <i>Matin</i> du 9 janvier 1890, M. <span class="smcap">Jules Simon</span>, jugeant qu'il n'est
+jamais trop tard pour dire une bonne chose, s'&eacute;crie:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Le coll&egrave;ge pr&eacute;parera la caserne, <i>c'est parfait</i>. Que la caserne,
+&agrave; son tour, <span class="smcap">rappelle un peu et continue le coll&egrave;ge.</span>&raquo;</p></div>
+
+<p>Dans l'<i>Eclair</i> du 9 janvier, M. <span class="smcap">Camille Doucet</span>, de l'Acad&eacute;mie
+fran&ccedil;aise, dans sa passion pour la consid&eacute;ration, reproche &agrave; M. Descaves
+les moyens qu'il y a employ&eacute;s pour s'assurer un succ&egrave;s de mauvais aloi:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Je n'ai pas lu <i>Sous-Offs</i>. Mais l'auteur a choisi un excellent
+moyen de forcer l'indiff&eacute;rence et de s'imposer &agrave; l'attention
+publique.&raquo;</p></div>
+
+<p>Dans la <i>R&eacute;publique Fran&ccedil;aise</i> du 9 janvier, M. <span class="smcap">Albert Delpit</span>, un de nos
+illustres romanciers, donne l'appr&eacute;ciation suivante:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Le roman de M. Descaves n'est qu'une lanterne magique, o&ugrave; passent
+et repassent des bonshommes grotesques et r&eacute;pugnants. Ce sont des
+caricatures... Je comprends qu'on aille de temps en temps dans un
+mauvais lieu, mais, vrai! &ccedil;a &laquo;me fatiguerait d'y passer ma vie tout
+enti&egrave;re.&raquo;</p></div>
+
+<p>C'est la le&ccedil;on de l'exp&eacute;rience.</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Assez de citations. Nos lecteurs sont &eacute;difi&eacute;s sur la port&eacute;e de
+<i>Sous-Offs</i>. Personne n'a &eacute;t&eacute; dupe de ce roman et l'opinion publique
+s'est charg&eacute;e d'infliger &agrave; M. Descaves le d&eacute;menti le plus s&eacute;v&egrave;re.</p>
+
+<p>C'est une rude le&ccedil;on, mais elle n'est point compl&egrave;te. A chacune des
+accusations &eacute;chapp&eacute;es &agrave; une plume aigrie par la rancune, il ne suffit
+pas de r&eacute;pondre par une n&eacute;gation: une affirmation est n&eacute;cessaire.</p>
+
+<p>Il est temps d'&eacute;lever une digue indestructible devant le flot d&eacute;bordant
+d'injures, d'imputations calomnieuses, qui tente de submerger l'honneur
+de notre arm&eacute;e.</p>
+
+<p>Aux faits imaginaires avanc&eacute;s par l'invention malade du malsain
+pamphl&eacute;taire, nous allons opposer des faits historiques, des faits
+indiscutables, des faits qui prouveront qu'aujourd'hui, comme par le
+pass&eacute;, il y a dans l'&acirc;me du <i>Sous-Offs</i> autre chose que de la sanie et
+de la boue!</p>
+
+<p>O&ugrave; M. Descaves trouve couardise et l&acirc;chet&eacute;, nous allons montrer bravoure
+et h&eacute;ro&iuml;sme.</p>
+
+<p>O&ugrave; M. Descaves trouve concussion et vol, nous allons montrer abn&eacute;gation
+et sacrifice.</p>
+
+<p>O&ugrave; M. Descaves trouve des vices honteux et des m&oelig;urs inf&acirc;mes, nous
+allons montrer une temp&eacute;rance parfois sto&iuml;que et de g&eacute;n&eacute;reuses passions.</p>
+
+<p>O&ugrave; M. Descaves trouve l'&eacute;go&iuml;sme le plus abject, nous allons montrer la
+France!</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;On demandait des volontaires pour le Tonkin.</p>
+
+<p>&laquo;... Les grad&eacute;s devaient faire l'objet d'un &eacute;tat ad hoc.</p>
+
+<p>&laquo;Au d&eacute;jeuner des sergents, les fourriers qui venaient d'assister &agrave;
+la lecture du rapport, dans les chambres, divulgu&egrave;rent
+l'<i>impression g&eacute;n&eacute;rale</i>:</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;C'est un four. Un seul sous-officier s'est fait inscrire:
+l'adjudant Rupert.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;<i>Parce qu'il sait qu'on ne le prendra pas</i>, avec sa maladie.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;Oui, mais vis &agrave; vis des chefs, c'est adroit.</p>
+
+<p>&laquo;On discutait surtout l'abstention du seul sergent rengag&eacute; que
+poss&eacute;d&acirc;t le bataillon, Vaubourgeix.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;Vaubourgeix! dit quelqu'un, on devrait l'envoyer l&agrave;-bas
+d'office. C'est son m&eacute;tier, n'est-ce pas? Mais voil&agrave;: <i>ceux qui
+restent au r&eacute;giment lui donnent non leur peau</i>, <span class="smcap">mais le poil qu'ils
+ont dans la main</span>...</p>
+
+<p>&laquo;... Quant aux hommes, les quatre compagnies r&eacute;unies n'en
+fournissaient que huit. On cita deux caporaux r&eacute;cemment cass&eacute;s de
+leur grade, deux engag&eacute;s volontaires, deux d&eacute;coucheurs tenaces,
+actuellement en prison, un ivrogne et une forte t&ecirc;te.</p>
+
+<p>&laquo;...&mdash;Leur Tonkin, on l'a quelque part!</p>
+
+<p>&laquo;... Et, sous ce raisonnement en fa&ccedil;ade, sous ces pr&eacute;textes
+d&eacute;coratifs, une inqui&egrave;te l&acirc;chet&eacute; s'am&eacute;nageait, se terrait dans les
+caves de l'&acirc;me, ou bien apparaissait aux fen&ecirc;tres du for int&eacute;rieur,
+aux lucarnes du corps, fard&eacute;e, tremblant pour la b&acirc;tisse, criant
+&eacute;perduement, par la bouche et par les yeux, son <i>insatiable amour
+de la peau</i>...&raquo;</p></div>
+
+<p>Sans la crainte d'&ecirc;tre accus&eacute; de parti pris et d'exag&eacute;ration en
+affirmant que <i>Sous-Offs</i> repr&eacute;sente notre arm&eacute;e, comme un ramassis de
+l&acirc;ches, jamais nous ne nous serions permis de citer les lignes honteuses
+qui pr&eacute;c&egrave;dent.</p>
+
+<p>Nous ne voulons pas les discuter. Notre histoire militaire tout enti&egrave;re
+crie au mensonge et s'inscrit en faux.</p>
+
+<p>Depuis qu'il y a des sous-officiers, les exemples de courage, les traits
+d'h&eacute;ro&iuml;sme ne se comptent pas.</p>
+
+<p>N'&eacute;tait-ce pas un <i>sous-off</i>, ce grenadier qui, &agrave; l'assaut de Prague,
+monta le premier sur les remparts et assura la capture de la ville par
+l'h&eacute;ro&iuml;que Chevert?</p>
+
+<p>Dans la m&ecirc;me campagne (1745 &agrave; 1748), lorsque Chevert fut oblig&eacute;
+d'abandonner la ville de Moncalvo, il y laissa, dit le duc de Broglie, &agrave;
+qui nous empruntons ces lignes, ses bless&eacute;s et ses malades, en les
+recommandant &agrave; la cl&eacute;mence du vainqueur, qui, entrant dans la ville sans
+r&eacute;sistance, n'aurait eu aucune raison pour maltraiter des infortun&eacute;s.
+Mais avant que les Pi&eacute;montais eussent paru devant les remparts, un de
+ces pauvres abandonn&eacute;s, un sergent, qui portait le nom de guerre de
+Va-de-bon-c&oelig;ur, se soulevant sur son grabat et se retournant vers ses
+compagnons: &laquo;Camarades, leur dit-il, est-ce que nous allons nous rendre
+sans souffrir au moins pour <i>deux liards</i> de si&egrave;ge?&raquo; Et il leur fit
+comprendre que, moyennant quelques vieilles pi&egrave;ces de canon rouill&eacute;es,
+mises en place sur les remparts, on pouvait faire un simulacre de
+d&eacute;fense qui leur donnerait droit aux conditions d'une capitulation
+honorable. Aussit&ocirc;t dit, aussit&ocirc;t fait, et quand le baron de Leutrum
+arriva aux portes de la ville, il fut re&ccedil;u, &agrave; sa grande surprise, par
+une d&eacute;charge d'artillerie qui mit quelques-uns de ses hommes hors de
+combat. Touch&eacute; lui-m&ecirc;me de ce trait d'&eacute;nergie, il fit tout de suite
+offrir &agrave; ces d&eacute;fenseurs improvis&eacute;s de leur accorder le traitement qui
+leur conviendrait. &laquo;Non, r&eacute;pondit Va-de-bon-c&oelig;ur, nous ne nous
+rendrons pas que vous n'ayez fait une tranch&eacute;e, ne f&ucirc;t-elle que de la
+longueur de ma pipe.&raquo; Leutrum se pr&ecirc;ta &agrave; la plaisanterie, et apr&egrave;s une
+heure de bombardement assez mollement op&eacute;r&eacute;, il accorda aux assi&eacute;g&eacute;s
+une capitulation qui leur permettait de sortir avec les honneurs de la
+guerre. Le r&eacute;giment des infirmes d&eacute;fila alors devant lui, chacun
+portant, en guise des armes qu'il n'aurait peut-&ecirc;tre pas &eacute;t&eacute; en &eacute;tat de
+soutenir, quelque signe de sa maladie ou de sa blessure: celui-ci
+brandissant sa b&eacute;quille, cet autre le bras en &eacute;charpe, quelques-uns
+mont&eacute;s sur les &eacute;paules de leurs camarades, et ce fut dans cet appareil
+qu'ils rejoignirent l'arm&eacute;e fran&ccedil;aise, o&ugrave; ils furent re&ccedil;us avec de
+joyeuses acclamations.</p>
+
+<p>N'&eacute;tait-ce pas un sous-off, encore, que ce sergent Dubois, qui, avec le
+chevalier d'Assas, poussa, &agrave; Klostercamp, un cri h&eacute;ro&iuml;que et l&eacute;gendaire,
+qui lui valut la mort: &laquo;A moi, Auvergne, ce sont les ennemis!&raquo;</p>
+
+<p>Mais qu'est-il besoin de citer des exemples emprunt&eacute;s &agrave; l'histoire du
+si&egrave;cle dernier? Sans parler des quatre sergents de la Rochelle, les
+r&eacute;centes guerres sont pleines de traits d'h&eacute;ro&iuml;sme accomplis par des
+sous-officiers.</p>
+
+<p>Le 4 juin 1853, &agrave; Magenta, l'adjudant Savi&egrave;re du 2<sup>e</sup> bataillon des
+zouaves, s'&eacute;lance sur un porte-drapeau autrichien et &agrave; la gloire de
+s'emparer de l'&eacute;tendard ennemi.</p>
+
+<p>Le 24 juin 1859, c'est le sergent Garnier, de la 1<sup>re</sup> compagnie du 10<sup>e</sup>
+bataillon de chasseurs, qui s'empare du drapeau du 60<sup>e</sup> de ligne
+autrichien.</p>
+
+<p>Au Mexique, &agrave; l'affaire du Borezzo, un drapeau est enlev&eacute; par le sergent
+de grenadiers Picarent. Le fourrier Besan&ccedil;on, le 28 janvier 1865,
+s'empare d'un drapeau de la division Rojas.</p>
+
+<p>A la bataille de l'Alma, le sergent-clairon Gesland, le poignet bris&eacute;
+par un boulet, se fait amputer, et revient se placer &agrave; la t&ecirc;te de ses
+clairons.</p>
+
+<p>Est-il besoin de retracer les exploits du sergent Blandan en Alg&eacute;rie? La
+France reconnaissante &eacute;levait hier un monument &agrave; sa m&eacute;moire, et le r&eacute;cit
+de ses exploits est encore dans toutes les bouches.</p>
+
+<p>C'&eacute;tait aussi un sous-off, que ce sergent Bobillot, tomb&eacute; au champ
+d'honneur, dans ce Tonkin dont, au dire de M. Descaves, les Fran&ccedil;ais ont
+peur, et o&ugrave; ils ne vont point.</p>
+
+<p>Savez-vous ce qu'il &eacute;crivait dans une lettre, la derni&egrave;re peut-&ecirc;tre
+qu'on ait re&ccedil;ue de lui:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Moi, je r&ecirc;ve de quelque grand projet irr&eacute;alisable, d'une fl&egrave;che
+iroquoise, d'une fi&egrave;vre jaune ou d'un chemin de fer
+transatlantique.</p>
+
+<p>&laquo;... Il <i>para&icirc;t qu'il faut passer par la mort pour na&icirc;tre &agrave; la
+gloire</i>.</p>
+
+<p>&laquo;Je voudrais mourir comme Ch&eacute;nier sur l'&eacute;chafaud, comme Dolet sur
+le b&ucirc;cher, comme M&uuml;rger &agrave; l'h&ocirc;pital. Mais l'h&ocirc;pital est encore si
+peu. Oh! qu'il vienne une guerre sib&eacute;rienne, chinoise ou
+patagonienne, mais qu'elle vienne et que j'y tombe: <i>je me
+rel&egrave;verai roi</i>.&raquo;</p></div>
+
+<p>Dans un court billet, &eacute;crit &agrave; la veille de sa mort, il disait encore:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;<span class="smcap">j'ai le pressentiment joyeux que je ne reviendrai pas en
+france</span>...&raquo;</p></div>
+
+<p>Et l'illustre sergent Hoff, le h&eacute;ros du si&egrave;ge de Paris, qui attend
+aujourd'hui, entre le revolver d'honneur qui lui a &eacute;t&eacute; offert, et ses
+bottes d&eacute;j&agrave; graiss&eacute;es pour le d&eacute;part, l'heure o&ugrave; il faudra marcher pour
+la Revanche, savez-vous en quelle estime le tiennent ses chefs
+hi&eacute;rarchiques?</p>
+
+<p>Le g&eacute;n&eacute;ral Le Fl&ocirc;, dans une lettre dat&eacute;e de 9 mars 1873 raconte ce qui
+suit:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Chaque fois que je l'ai vu, il m'a touch&eacute; par sa simplicit&eacute;, sa
+modestie, et j'ajoute: par son d&eacute;sint&eacute;ressement. Au moment de
+quitter Paris pour essayer de porter une lettre de moi au mar&eacute;chal
+Bazaine, et ayant re&ccedil;u la promesse d'une r&eacute;compense de 20,000
+francs, s'il me rapportait une r&eacute;ponse &agrave; cette d&eacute;p&ecirc;che, il me dit:
+merci, mon g&eacute;n&eacute;ral, mais permettez-moi de refuser toute r&eacute;compense
+p&eacute;cuniaire, je ne veux pas d'argent.&raquo;</p></div>
+
+<p>Nous pourrions multiplier &agrave; l'infini de pareils exemples. Il n'est pas
+un de nos r&eacute;giments qui ne poss&egrave;de les noms de sous-officiers inscrits
+sur son livre d'or. Nos annales sont remplies d'actes d'h&eacute;ro&iuml;sme, car le
+soldat fran&ccedil;ais n'a pas son &eacute;gal au monde. Il sait ob&eacute;ir et mourir pour
+son pays et il aura toujours pour devise ces deux mots grav&eacute;s dans son
+c&oelig;ur: &laquo;Honneur et Patrie!&raquo;</p>
+
+<p>Ne vous rappelez-vous point, M. Descaves, vous qui avez eu l'honneur de
+porter l'uniforme, avoir entendu, le soir, les conteurs ordinaires des
+chambr&eacute;es, enthousiasmer leur auditoire avec le r&eacute;cit dramatique des
+exploits accomplis par quelqu'un des sous-officiers l&eacute;gendaires dont
+nous avons cit&eacute; les noms?</p>
+
+<p>Ah! Ce n'est pas le v&ocirc;tre qu'ils citeront, soyez en s&ucirc;r! Ceux qu'ils
+citent ont trouv&eacute; la gloire par l'h&eacute;ro&iuml;sme avant que vous n'ayez atteint
+&agrave; la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; par le scandale...</p>
+
+<p>A votre &acirc;ge, Monsieur, Bobillot &eacute;tait mort!!</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>S'il a &eacute;t&eacute; facile de convaincre M. Descaves de mauvaise foi, alors qu'il
+accusait nos sous-officiers de l&acirc;chet&eacute;, il ne sera pas moins ais&eacute; de le
+confondre, alors qu'il essaye de les fl&eacute;trir en leur reprochant le vol
+et la concussion.</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;C'&eacute;tait de la part du fourrier, &eacute;crit-il &agrave; la page 56 de son
+libelle, les semaines de distribution, un rabiau minutieux sur le
+pain, sur le sucre et le caf&eacute; livr&eacute;s au percolateur, sur le vin
+fourni par l'ordinaire, sur les &eacute;tiquettes de paquetage et de
+r&acirc;telier d'armes, sur les permissions <i>&eacute;tablies</i>, vendues aux
+<i>bleus</i>.</p>
+
+<p>&laquo;Toute l'ignominie de l'exploitation des grades, toutes les
+roueries de l'intimidation, des responsabilit&eacute;s esquiv&eacute;es,
+d&eacute;plac&eacute;es; le <span class="smcap">cynisme dans l'escroquerie et la l&acirc;chet&eacute; dans le
+d&eacute;pouillement</span>&mdash;les deux nouveaux fourriers firent ce honteux
+apprentissage &agrave; bonne &eacute;cole...&raquo;</p></div>
+
+<p>Il faut supposer dans le lecteur l'ignorance la plus profonde des lois
+et r&egrave;glements militaires pour oser lui imposer de pareilles all&eacute;gations.</p>
+
+<p>Est-ce que, dans l'arm&eacute;e, l'examen le plus rigoureux ne s'&eacute;tend pas aux
+faits les plus minimes?</p>
+
+<p>Les sous-officiers donnent le pr&ecirc;t irr&eacute;guli&egrave;rement, pr&eacute;tend M. Descaves.</p>
+
+<p>Est-ce que, s'il en &eacute;tait ainsi, les soldats h&eacute;siteraient &agrave; r&eacute;clamer,
+avec d'autant plus de certitude d'&ecirc;tre &eacute;cout&eacute;s, sans courir le moindre
+risque, que le sergent-major pr&eacute;varicateur serait imm&eacute;diatement cass&eacute;?</p>
+
+<p>Est-il n&eacute;cessaire de discuter des histoires de compromissions indignes
+avec les fournisseurs? Mais les denr&eacute;es fournies par ces derniers ne
+sont-elles pas soumises &agrave; l'examen scrupuleux de la commission des
+ordinaires?</p>
+
+<p>Est-ce que la sollicitude paternelle des chefs de corps, qui s'int&eacute;resse
+aux plus infimes d&eacute;tails de l'existence du troupier, ne peut pas
+contr&ocirc;ler &agrave; l'improviste la gestion de l'ordinaire, et rectifier
+imm&eacute;diatement une erreur, d'ailleurs improbable?</p>
+
+<p>Le d&eacute;cret du 28 d&eacute;cembre 1883, portant r&egrave;glement sur le service
+int&eacute;rieur des troupes d'infanterie, porte, en termes expr&egrave;s au
+paragraphe 9, chapitre premier:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Le colonel a la haute surveillance des ordinaires du r&eacute;giment. Il
+d&eacute;termine le mode de gestion &agrave; suivre d'apr&egrave;s les instructions du
+commandement et suivant les circonstances locales. Il provoque la
+concurrence entre les fournisseurs, il recourt &agrave; l'intervention des
+autorit&eacute;s municipales, du sous-pr&eacute;fet et du pr&eacute;fet, lorsque le
+r&eacute;giment &eacute;prouve des difficult&eacute;s provenant de coalitions ou de
+collusions.</p>
+
+<p>&laquo;Il fixe le versement &agrave; faire &agrave; l'ordinaire, demande des ordres au
+g&eacute;n&eacute;ral de brigade au sujet du taux du boni, veille &agrave; la formation
+judicieuse des fonds d'&eacute;conomie et s'assure que la somme qui
+d&eacute;passe le maximum fix&eacute; est d&eacute;pos&eacute;e dans la caisse du tr&eacute;sorier
+(art. 90).&raquo;</p></div>
+
+<p>Ainsi, rien n'&eacute;chappe &agrave; l'&oelig;il vigilant du colonel.</p>
+
+<p>N'est-elle pas l&eacute;gendaire au r&eacute;giment, la visite de cet officiel
+sup&eacute;rieur dans les cuisines? Qui ne l'a pas vu go&ucirc;ter diligemment au
+succulent bouillon qu'on pr&eacute;pare pour les hommes?</p>
+
+<p>M. Descaves a vraiment de l'impudeur lorsqu'il vient vous raconter que
+sous-officiers et bouchers s'entendent comme larrons en foire pour
+empoisonner nos soldats avec des viandes de rebut!</p>
+
+<p>Et d'ailleurs, la condamnation s&eacute;v&egrave;re qui, tout derni&egrave;rement encore,
+frappait des mis&eacute;rables, coupables d'avoir fourni des vivres avari&eacute;s aux
+troupes du camp d'Avor, est un exemple saisissant, pr&eacute;sent &agrave; toutes les
+m&eacute;moires, de la surveillance exerc&eacute;e par l'autorit&eacute; militaire pour
+rendre impossibles les faits avanc&eacute;s sans vergogne par l'auteur de
+<i>Sous-Offs</i>.</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Il n'a pu dissimuler sur ce point, comme sur bien d'autres du reste, la
+fragilit&eacute; de ses arguments. Il a senti trembler sous ses pieds, comme le
+sol de l'Etna &agrave; la veille d'une &eacute;ruption, le terrain sur lequel il se
+pla&ccedil;ait. Aussi a-t-il employ&eacute;, &agrave; l'appui de sa th&egrave;se, un artifice
+subtil, un stratag&egrave;me de composition, que nous ne saurions trop fl&eacute;trir.</p>
+
+<p>A c&ocirc;t&eacute; d'une foule de sous-officiers, qu'il habille en gibier de Cour
+d'Assises, et pour nous faire croire &agrave; une impartialit&eacute; dont nous ne
+sommes pas dupes, il a trac&eacute; le portrait d'un adjudant int&egrave;gre.</p>
+
+<p>Le pi&egrave;ge est grossier, et personne n'y a &eacute;t&eacute; pris.</p>
+
+<p>Il aurait fallu, pour le tendre avec quelque chance de succ&egrave;s, que M.
+Descaves ne couvrit point de ridicule, en nous le peignant comme un
+esprit born&eacute;, le seul honn&ecirc;te homme qu'il ait daign&eacute; voir dans l'arm&eacute;e.</p>
+
+<p>Ah, certes! en mettant en sc&egrave;ne l'adjudant Boisguillaume, qui vit
+modestement &agrave; la caserne, passant entre son &eacute;pouse et son sabre les
+rares instants que lui laisse l'accomplissement de ses doubles devoirs,
+on avait une belle &oelig;uvre &agrave; faire.</p>
+
+<p>C'est une &oelig;uvre de haine qu'on a perp&eacute;tr&eacute;e!</p>
+
+<p>Ah! la haine!!...</p>
+
+<p>Combien il eut mieux valu, pourtant, ne pas se laisser aveugler par la
+rancune, et voir les choses telles qu'elles sont.</p>
+
+<p>Mais, vous n'avez donc jamais assist&eacute;, M. Descaves, au d&eacute;fil&eacute;
+prestigieux de nos braves troupiers, &agrave; Longchamps, le 14 juillet?</p>
+
+<p>Le colonel en avant, pr&eacute;c&eacute;d&eacute; des tambours et des clairons, les
+capitaines &agrave; la t&ecirc;te de leurs compagnies, nos braves sous-officiers en
+serre-file, les r&eacute;giments, sous les plis claquants du drapeau qui semble
+rire &agrave; la victoire, aux m&acirc;les accents de la Marseillaise, d&eacute;filent
+devant les repr&eacute;sentants de la Patrie!</p>
+
+<p>Si vous aviez assist&eacute; &agrave; ce spectacle grandiose, M. Descaves, vous auriez
+appris, &agrave; l'allure martiale, &agrave; la belle tenue, &agrave; la sant&eacute; radieuse, &agrave;
+l'h&eacute;ro&iuml;que ga&icirc;t&eacute; de nos soldats qu'il ne peut y avoir place dans leurs
+rangs pour toutes les plaies honteuses que vous avez voulu nous y
+montrer!</p>
+
+<p>Et puis, prenez y garde, M. Descaves. En accusant les m&oelig;urs de
+l'arm&eacute;e, en taxant d'immoralit&eacute; ceux qui sont ses v&eacute;ritables
+instructeurs, vous jetez l'injure &agrave; la France tout enti&egrave;re.</p>
+
+<p>L'uniforme, tout le monde le porte, aujourd'hui. Les galons, ils sont
+l'apanage des plus d&eacute;vou&eacute;s et des plus dignes; tous peuvent y pr&eacute;tendre;
+et c'est maintenant surtout, que tout soldat porte dans sa giberne le
+b&acirc;ton de mar&eacute;chal!</p>
+
+<p>L'arm&eacute;e n'est plus une caste; c'est l'incarnation du Peuple. Le foss&eacute;
+qui s&eacute;parait autrefois l'&eacute;l&eacute;ment militaire de l'&eacute;l&eacute;ment civil n'existe
+plus.</p>
+
+<p>Ce foss&eacute;, la redingote de M. de Freycinet l'a combl&eacute;!</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Admettre la corruption de l'arm&eacute;e, c'est croire &agrave; la corruption de la
+nation elle-m&ecirc;me. Accuser les sous-officiers de vol et de concussion,
+c'est accuser tous ces modestes travailleurs qui, dans nos
+administrations, tant priv&eacute;es que publiques, dans nos usines, dans nos
+ateliers, sont les plus intelligents et les plus d&eacute;vou&eacute;s auxiliaires de
+cette prosp&eacute;rit&eacute; dont notre immortelle Exposition a donn&eacute; un &eacute;clatant
+t&eacute;moignage.</p>
+
+<p>Ouvrez les journaux &agrave; la <i>Chronique du Bien</i>, lisez les comptes-rendus
+de ces s&eacute;ances o&ugrave; l'Acad&eacute;mie fran&ccedil;aise r&eacute;compense solennellement des
+actes de vertu ou de haute probit&eacute;; prenez connaissance de ces longues
+listes de m&eacute;dailles qui vont briller, &eacute;clatants t&eacute;moignages de
+d&eacute;vouement, sur la poitrine des sauveteurs, et comptez combien de noms
+d'anciens sous-officiers figurent sur les palmar&egrave;s de l'honneur!</p>
+
+<p>Pour les besoins de son inf&acirc;me campagne de calomnies, M. Descaves veut
+nous faire croire que des gens qui font preuve, apr&egrave;s avoir quitt&eacute;
+l'uniforme, du d&eacute;sint&eacute;ressement le plus m&eacute;ritoire, n'ont pas fait sous
+les drapeaux l'apprentissage de la vertu!</p>
+
+<p>C'est se moquer de nous!</p>
+
+<p>Non! Les soldats d'aujourd'hui sont les dignes fils de leurs a&icirc;n&eacute;s et
+nous pourrions les voir, si des heures lugubres sonnaient encore pour
+les destin&eacute;es de la Patrie, sacrifier jusqu'&agrave; l'or de leurs galons sur
+ses autels, et, semblables aux v&eacute;t&eacute;rans de l'An II, porter comme l'a dit
+Victor Hugo:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>L'&eacute;paulette de laine et la dragonne en cuir!</p></div>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>M. Descaves ne s'est pas tenu pour satisfait de nous montrer les
+sous-officiers l&acirc;ches et cupides, il lui a fallu encore les souffleter
+avec une abominable accusation d'ivrognerie et de m&oelig;urs inf&acirc;mes.</p>
+
+<p>Alcool et absinthe, voil&agrave; leurs dieux!</p>
+
+<p>Femmes mari&eacute;es, servantes d'auberges, filles de mauvais lieu, sont
+l'objet de leur exploitation &eacute;hont&eacute;e. Pour en tirer de l'argent, tous
+les moyens leur sont bons. Ils s'en vantent entre eux. Ils en rient.
+Leur cynisme laisse bien loin derri&egrave;re lui celui des r&ocirc;deurs de
+barri&egrave;re. M. Descaves a cousu le galon de leur grade sur une casquette &agrave;
+trois ponts!</p>
+
+<p>Il nous est douloureux de nous &eacute;tendre sur un pareil sujet, et, sans
+notre d&eacute;sir ardent de ne pas laisser debout une seule des poutres de cet
+&eacute;chafaudage de carton qu'est <i>Sous-Offs</i>, nous nous arr&ecirc;terions ici.</p>
+
+<p>D'ailleurs, le sujet que nous traitons maintenant est d'une gravit&eacute;
+exceptionnelle. Il ne suffit plus de donner un aper&ccedil;u du livre, il faut
+en citer des passages entiers, pour n'&ecirc;tre point tax&eacute; d'invraisemblance
+et de parti pris dans sa r&eacute;futation.</p>
+
+<p>Laissons la parole &agrave; M. Descaves. Puisqu'il a os&eacute; porter le vilebrequin
+du cynisme dans le tonneau de la honte, qu'il en boive l'am&egrave;re liqueur.</p>
+
+<p>Voici des passages entiers de <i>Sous-Offs</i>:</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 45:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Deux sous-officiers, au moment de rentrer au quartier, heurt&egrave;rent
+deux vieilles femmes en cheveux, grelottant, l'une dans un paletot
+d'homme, l'autre dans un vaterproof trentenaire.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;Nous nous retrouverons l&agrave;, dit Favi&egrave;res.</p>
+
+<p>&laquo;Et, sommairement, ils en emmen&egrave;rent chacun une, droit devant
+soi... Favi&egrave;res &eacute;tait tomb&eacute; sur le dos, tout &agrave; coup impuissant, les
+yeux d&eacute;licieusement frais sous les compresses de nuit pleuvante,
+roul&eacute; dans le beuglement de cette formidable bouche d'ombre qui
+l'injuriait, crachotait sur sa nudit&eacute; partielle, tandis que la
+vieille femme r&eacute;mun&eacute;r&eacute;e s'escrimait honn&ecirc;tement.</p>
+
+<p>&laquo;Il retrouva T&eacute;trelle&mdash;d&eacute;lest&eacute;&mdash;qui l'attendait...&raquo;</p></div>
+
+<p class="dent"><i>Page 55:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;C'est dr&ocirc;le, notait Favi&egrave;res, chez le soldat, les sentiments
+habitent les parties basses; l'&acirc;me se r&eacute;partit dans la culotte,
+entre la poche, la brayette et le fond...&raquo;</p></div>
+
+<p>D&eacute;cid&eacute;ment, pour la peinture des tableaux inf&acirc;mes, M. Descaves est sans
+rival.</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 59:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Petitmangin, de ses nuit&eacute;es en ville, ne rapportait que des
+sucreries et des p&acirc;tisseries l&eacute;g&egrave;res, p&ecirc;le-m&ecirc;le avec du tabac, au
+fond de ses poches...&raquo;</p></div>
+
+<p>Des go&ucirc;ts de petite fille &agrave; un militaire? Allons donc!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 5:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Alors le sergent, les yeux humides, la face cuite, le nez pareil &agrave;
+une langue de feu dans un incendie de fa&ccedil;ade... A peu pr&egrave;s ivre, il
+parlait seul, faisait des tourn&eacute;es d'inspection dans les
+compartiments voisins. On devait le hisser. On le passait comme un
+colis triomphal qui s'&eacute;croulait sous les banquettes.&raquo;</p></div>
+
+<p>Quelle invraisemblance! Cet ivrogne am&egrave;ne des conscrits au r&eacute;giment!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 62:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Il s'&eacute;tait assis en tailleur, par terre, devant la malle b&eacute;ante,
+exposant le premier de ses compartiments superpos&eacute;s: Un capharna&uuml;m
+o&ugrave; les objets de toilette et d'&eacute;tag&egrave;re confondus semblaient
+provenir du pillage d'une chambre de fille.&raquo;</p></div>
+
+<p>C'est clair, cela. L'accusation est pr&eacute;cise! Sans une citation
+textuelle, on ne l'eut pas cru.</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 64:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Nous d&icirc;nons tous les dimanches au restaurant. <i>Elle</i> me donne son
+porte-monnaie avant d'entrer et je le lui rends en sortant, apr&egrave;s
+avoir pay&eacute;... par exemple, des cadeaux utiles toujours...&raquo;</p></div>
+
+<p>Cela soul&egrave;ve le c&oelig;ur.</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 84:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Aucun choix n'&eacute;tait possible. Ils empoign&egrave;rent au hasard les
+femmes, la m&egrave;re et la fille c&ocirc;te &agrave; c&ocirc;te, les renvers&egrave;rent sur eux
+toujours assis...</p>
+
+<p>&laquo;Favi&egrave;res exulta lorsque ses approches fourrag&egrave;res eurent pressenti
+G&eacute;n&eacute;reuse &agrave; l'indulgent acc&egrave;s d'un praticable estuaire.&raquo;</p></div>
+
+<p>Sans le devoir de r&eacute;v&eacute;ler tout enti&egrave;res les turpitudes du livre, jamais
+nous ne nous serions permis de reproduire cette abominable sc&egrave;ne!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 88:</i></p>
+
+<p>Dans une maison publique:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Des femmes sur les genoux ou coll&eacute;es aux flancs, buvant, chantant
+et fumant, dans une atmosph&egrave;re de luxure et d'ivresse, <span class="smcap">des
+soldats</span>...&raquo;</p></div>
+
+<p>Des soldats! M. Descaves ne les a jamais vus que dans un lieu inf&acirc;me. Il
+ignore donc ce que c'est qu'un champ de bataille?</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 90:</i></p>
+
+<p>Une fille parle &agrave; un sous-officier:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Justement mes amies n'ont personne; elles voudraient bien un petit
+homme comme toi, bien gentil, et qui les aimerait bien. Vrai, je
+fais des jalouses.&raquo;</p></div>
+
+<p>Cette fille n'avait donc pas vu les deux sardines d'or?</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 95:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Deux prostitutions se partageaient le soldat sans rel&acirc;che. La
+Maison se couchait quand s'&eacute;veillait le Quartier.&raquo;</p></div>
+
+<p>C'est hideux!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 100:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;&mdash;Comment! Vous payez encore le coucher, s'&eacute;cria Devouge, en
+r&eacute;ponse &agrave; l'&eacute;num&eacute;ration geignarde faite par T&eacute;trelle des frais
+qu'entra&icirc;naient les plaisirs tarif&eacute;s.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;Ah! Tu ne voudrais pas. C'est d&eacute;j&agrave; joli de ne leur rien donner,
+protesta Favi&egrave;res.</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;C'est diff&eacute;rent... du moment que vous mettez du sentiment dans
+ces choses-l&agrave;!...</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;Si vous vouliez, je dirais deux mots &agrave; Laure, qui parlerait &agrave;
+vos femmes... Le Gouvernement ne vous paye pas pour les
+entretenir...</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;C'est vrai, insinua T&eacute;trelle. En somme il ne nous reste rien
+entre les mains...</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;L'argent n'a pas d'odeur, rectifia Devouge.&raquo;</p></div>
+
+<p>La langue fran&ccedil;aise n'a pas de mots pour fl&eacute;trir de semblables
+indignit&eacute;s!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 102:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;P&acirc;querette s'&eacute;tait rassise en face de son amant; elle s'accroupit,
+explora une resserre d&eacute;rob&eacute;e, parvint &agrave; en extraire une pi&egrave;ce
+blanche, qu'elle glissa dans la main de T&eacute;trelle:</p>
+
+<p>&laquo;&mdash;R&egrave;gle, dit-elle.</p>
+
+<p>&laquo;Il prit l'argent...&raquo;</p></div>
+
+<p>! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 110:</i></p>
+
+<p>Une fille &eacute;crit &agrave; son <i>sous-off</i>:</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Ne viens donc pas cette semaine. Je ne pourrais pas payer pour
+toi.&raquo;</p></div>
+
+<p>Quel ab&icirc;me de sc&eacute;l&eacute;ratesse!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 111:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Autour d'eux, la boue montait, plus dense. Comme les femmes
+continuaient &agrave; payer les consommations, et qu'elles ne se
+trouvaient pas toujours l&agrave;, quand le gar&ccedil;on rapportait la monnaie,
+T&eacute;trelle r&eacute;duisait le pourboire au strict convenable, et empochait
+la diff&eacute;rence.</p>
+
+<p>&laquo;Ce qui tombe au foss&eacute; est pour le soldat, disait Devouge.&raquo;</p></div>
+
+<p>Ce qui tombe &agrave; l'&eacute;go&ucirc;t du m&eacute;pris c'est un roman souill&eacute; de pareilles
+calomnies!!!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 125:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;C'&eacute;tait Blanc, le sergent de la classe, se so&ucirc;lant effroyablement
+avec les pompiers de Neuville, sous pr&eacute;texte d'apprendre les
+batteries &agrave; leur tambour.</p>
+
+<p>&laquo;C'&eacute;tait Edeline, r&eacute;ussissant &agrave; s'introduire dans toute une
+famille... Il d&icirc;nait, flattait le p&egrave;re, s'insinuait dans les <span class="smcap">bonnes
+graces</span> de la m&egrave;re, tout pr&ecirc;t d'atteindre son but. Le g&icirc;te, la table
+et... le reste, ce qu'il appelait les accessoires de solde.&raquo;</p></div>
+
+<p>L'insulte &agrave; la famille, maintenant!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 126:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Civil, dans la bouche du soldat, cela n'a d'&eacute;quivalent que <span class="smcap">pante</span>
+dans l'argot des souteneurs.&raquo;</p></div>
+
+<p>Quelles expressions! C'est sans doute dans les carri&egrave;res d'Am&eacute;rique que
+le pamphl&eacute;taire les a recueillies.</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 193:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Des soldats attir&eacute;s par le fracas de la musique avaient envahi la
+salle, s'y bousculaient pour tarir les bouteilles, recueillir le
+fond des verres, boire au moins l'ivresse des autres, pendant que
+Blanc, &agrave; croupetons dans un coin, facilitait paisiblement la
+lib&eacute;ration de son estomac.&raquo;</p></div>
+
+<p>Cela se passe le 14 Juillet, dans une cantine o&ugrave; nos braves
+sous-officiers c&eacute;l&egrave;brent par un banquet fraternel notre grande f&ecirc;te
+nationale!</p>
+
+<p class="dent"><i>Page 201:</i></p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;C'&eacute;tait jour de repos officiel, jour de tr&ecirc;ve. Le gros num&eacute;ro et
+le num&eacute;ro matricule prenaient <i>campos</i>. La Prostitu&eacute;e suspendait
+l'adult&eacute;ration du sang fran&ccedil;ais <span class="smcap">que la patrie lui abandonne</span>, quand
+ses chantiers de carnage n'en ont pas soif.&raquo;</p></div>
+
+<p>C'est encore le 14 juillet, qu'on n'a pas honte de choisir, pour lancer
+un crachat &agrave; la face de la Patrie!</p>
+
+<p>O jour anniversaire de la prise de la Bastille, jour immortel, o&ugrave; le
+sang d'un peuple secouant ses chaines a scell&eacute; le monument de la Libert&eacute;
+future, c'est en vain que des reptiles visqueux essayent de te souiller
+de leur bave; tu es un soleil radieux et sans tache, qui planes trop
+haut dans les cieux modernes pour que l'outrage puisse t'atteindre
+jamais!</p>
+
+<p>Une imagination en d&eacute;lire aura beau vouloir te repr&eacute;senter, f&ecirc;te
+auguste, comme une odieuse saturnale, comme une priap&eacute;e abjecte, tu n'en
+resteras pas moins le grand jour, sacr&eacute; entre tous, o&ugrave; pas un
+Fran&ccedil;ais&mdash;si ce n'est peut-&ecirc;tre M. Descaves&mdash;n'oserait se d&eacute;shonorer par
+une intemp&eacute;rance qui ferait la joie de nos ennemis!</p>
+
+<p>Ils ne sont pas n&eacute;s en France, les ivrognes du 14 Juillet!</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Toutes les concessions qu'on peut accorder &agrave; la th&egrave;se de M. Descaves,
+elles ont &eacute;t&eacute; &eacute;num&eacute;r&eacute;es par la plume trop impartiale peut-&ecirc;tre de M.
+Edmond Lepelletier.</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Tous nos sous-officiers, &eacute;crivait-il dans l'<i>&Eacute;cho de Paris</i> du 15
+d&eacute;cembre 1889, ne sont pas des anges. Il est parmi eux, comme
+partout, des souteneurs, des hypocrites, des l&acirc;ches, des d&eacute;bauch&eacute;s,
+des filous et des Alphonses. Ils <i>sortent de la soci&eacute;t&eacute;, les
+sous-offs, avant de sortir du rang</i>.</p>
+
+<p>&laquo;Mais tous des mis&eacute;rables, des gibiers de lupanar, en attendant
+qu'ils deviennent gibier de bagne ou de peloton, allons donc!</p>
+
+<p>&laquo;Ce n'est pas seulement calomnier les grad&eacute;s de la jeunesse arm&eacute;e,
+c'est insulter odieusement toute la jeunesse fran&ccedil;aise.&raquo;</p></div>
+
+<p>L'&eacute;minent &eacute;crivain, &agrave; qui nous empruntons ces lignes, a d&ucirc; se borner,
+dans un article de journal, &agrave; montrer l'exag&eacute;ration cynique des
+reproches adress&eacute;s aux m&oelig;urs des sous-officiers. Il a montr&eacute; ce
+qu'ils ne sont pas, nous allons faire voir ce qu'ils sont.</p>
+
+<p>Qui n'a pas vu, par un radieux matin de printemps, par une belle
+apr&egrave;s-midi d'&eacute;t&eacute;, par un beau ciel d'automne clair et rose, le pays et
+la payse, ce couple l&eacute;gendaire, s'avancer &agrave; pas lents, c&ocirc;te &agrave; c&ocirc;te,
+pleins d'affectueux respects mutuels, et chuchotant, avec une passion
+contenue, des mots d'amour?&mdash;Vision attendrissante que l'un de nos
+po&euml;tes militaires les plus distingu&eacute;s rendait en ces vers m&acirc;les et
+vigoureux, o&ugrave; il rappelle ses modestes plaisirs hors de la caserne:</p>
+
+<div class="poem"><div class="stanza">
+<span class="i0">Le soir tombait, un soir &eacute;quivoque d'automne<br /></span>
+<span class="i0">Les bonnes se pendant r&ecirc;veuses &agrave; nos bras,<br /></span>
+<span class="i0">Dirent alors des mots si sp&eacute;ciaux, tout bas,<br /></span>
+<span class="i0">Que notre &acirc;me depuis ce temps tremble et s'&eacute;tonne.<br /></span>
+</div></div>
+
+<p>Et ce sont ces gens l&agrave; qui ne conna&icirc;traient d'autre distraction que les
+plaisirs malsains des maisons de d&eacute;bauche, dont ils mettraient les
+filles en coupe r&eacute;gl&eacute;es!</p>
+
+<p>Ce n'est pas &agrave; dire, certes&mdash;et M. Edmond Lepelletier en a fait la
+judicieuse remarque&mdash;qu'on ne voie jamais la capote &agrave; galons &eacute;tal&eacute;e sur
+des canap&eacute;s suspects. Mais, si certains civils mettaient un peu plus de
+discr&eacute;tion dans les invitations qu'ils adressent &agrave; nos sous-officiers,
+de pareils faits n'auraient gu&egrave;re d'exemple.</p>
+
+<p>D'ailleurs, une chute n'est jamais irr&eacute;m&eacute;diable. Si bas qu'on soit
+entra&icirc;n&eacute;, on peut toujours s'arracher &agrave; l'influence n&eacute;faste des mauvais
+conseils et rentrer dans le chemin du devoir et de l'honneur.</p>
+
+<p>Nous n'en voulons pour t&eacute;moin que cette citation d'un beau livre de
+C.-J. Lecour, la <i>Prostitution &agrave; Paris et &agrave; Londres</i>: &laquo;Le tragique,
+c'est ce militaire qui, en 48, entr&eacute; pendant la nuit dans un lieu de
+d&eacute;bauche, se r&eacute;veillait le lendemain dans les bras de sa s&oelig;ur.&raquo;</p>
+
+<p>L'auteur ne nous donne pas la suite de cet &eacute;pouvantable r&eacute;cit, mais
+d'autres la connaissent. Le militaire, devenu sous-officier, sut faire
+des &eacute;conomies pour payer les dettes de sa s&oelig;ur et l'arracher &agrave;
+l'infamie. Il la maria &agrave; un de ses coll&egrave;gues. Elle fut bonne &eacute;pouse et
+bonne m&egrave;re.</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Nous n'avons pas parl&eacute; jusqu'ici du mariage des sous-officiers. C'est un
+sujet que M. Descaves a trait&eacute; avec son venin habituel. Il n'a pas
+h&eacute;sit&eacute; &agrave; nous montrer le cantinier du r&eacute;giment qu'il met en sc&egrave;ne, mari&eacute;
+avec une coquine de bas &eacute;tage, dont la seule pr&eacute;occupation est de le
+tromper.</p>
+
+<p>Vous &ecirc;tes l&agrave; pour r&eacute;pondre, noble pl&eacute;&iuml;ade de Fran&ccedil;aises, h&eacute;ro&iuml;nes
+modestes, toutes cantini&egrave;res, qui avez re&ccedil;u la croix de la L&eacute;gion
+d'honneur: Veuve Perrot d&eacute;cor&eacute;e en Afrique; Annette Drevon, d&eacute;cor&eacute;e en
+1859, pour action d'&eacute;clat sur le champ de bataille de Magenta, o&ugrave; vous
+avez sauv&eacute; le drapeau du deuxi&egrave;me zouaves; Perrine Cros, du bataillon
+de chasseurs &agrave; pieds de la garde imp&eacute;riale, bless&eacute;e &agrave; Palestro et &agrave;
+Magenta; Jeanne Bonnem&egrave;re, du 21<sup>e</sup> r&eacute;giment d'infanterie, m&eacute;daill&eacute;e en
+1870, pour avoir aval&eacute; une d&eacute;p&ecirc;che au moment o&ugrave; les Prussiens
+s'emparaient de vous!</p>
+
+<p>Si toutes les femmes de sous-officiers ne sont pas arriv&eacute;es &agrave; votre
+gloire, du moins donnent-elles dans leur m&eacute;nage l'exemple de toutes les
+vertus civiques, qui sont l'apanage de la Fran&ccedil;aise.</p>
+
+<p>Celles-ci, lorsque leurs maris, ayant quitt&eacute; l'arm&eacute;e, occupent une de
+ces places accord&eacute;es si lib&eacute;ralement par l'Etat &agrave; ses anciens
+serviteurs; celles-l&agrave; apportent dans la vie civile l'exemple de toutes
+les qualit&eacute;s militaires. Elles nous pr&eacute;parent une g&eacute;n&eacute;ration forte et
+saine, ornement de nos soci&eacute;t&eacute;s de gymnastique et de nos orph&eacute;ons; et le
+jour venu, elles n'h&eacute;siteraient pas, comme les m&egrave;res Spartiates, &agrave;
+envoyer leurs fils au combat. Elles leur mettraient elles-m&ecirc;mes dans la
+main l'arme vengeresse, en criant, sans p&acirc;lir:</p>
+
+<p>&mdash;Voil&agrave; le sabre de ton p&egrave;re!</p>
+
+<hr style='width: 45%;' />
+
+<p>Il est temps de conclure.</p>
+
+<p>Que reste-t-il de l'&oelig;uvre de M. Descaves?</p>
+
+<p>Dans l'opinion publique, elle est jug&eacute;e. Ce n'est pas seulement un
+mauvais livre, c'est une mauvaise action. Les esprits, un instant
+troubl&eacute;s par l'audace des attaques contre notre arm&eacute;e, se sont
+heureusement rass&eacute;r&eacute;n&eacute;s. Le peuple fran&ccedil;ais tout entier sait qu'il peut
+avoir confiance dans ses d&eacute;fenseurs, et les familles, lorsque leurs
+enfants quittent le foyer pour aller payer l'imp&ocirc;t du sang, les confient
+joyeusement &agrave; la Caserne, comme &agrave; une &eacute;cole de d&eacute;vouement et d'honneur.</p>
+
+<p>La tentative anti-patriotique de M. Descaves a &eacute;chou&eacute;. Il n'a plus,
+maintenant, devant le flot unanime des r&eacute;probations, qu'&agrave; courber la
+t&ecirc;te comme un coupable d&eacute;masqu&eacute;.</p>
+
+<p>S'il lui reste au fond du c&oelig;ur quelque chose de ce qui constitue un
+Fran&ccedil;ais, il doit faire d'am&egrave;res r&eacute;flexions.</p>
+
+<p>Le remords doit hanter vos nuits, M. Descaves. Comme les petits soldats
+du magnifique tableau de Detaille regardent passer en r&ecirc;ve les grandes
+ombres glorieuses des a&iuml;eux, qui, la face aur&eacute;ol&eacute;e de gloire, agitent
+d'illustres drapeaux, vous devez voir, dans vos sommeils troubl&eacute;s de
+cauchemars, les spectres des h&eacute;ros que vous avez insult&eacute;s, tendre vers
+votre front des bras accusateurs!</p>
+
+<p>Par toutes leurs blessures b&eacute;antes, ils crient vengeance contre vous.</p>
+
+<p>Puissiez-vous, rentrant enfin en vous m&ecirc;me, faire amende honorable; et,
+si vous ne brisez pas votre plume, apr&egrave;s en avoir fait une arme
+empoisonn&eacute;e, l'employer maintenant &agrave; cicatriser les plaies qu'elle a
+ouvertes.</p>
+
+<p>Quant &agrave; vous, sous-officiers, h&eacute;ros modestes, serviteurs obscurs et
+d&eacute;vou&eacute;s de la plus noble des causes, ne vous inqui&eacute;tez pas des viles
+attaques dirig&eacute;es contre vous.</p>
+
+<p>La patrie vous couvre de son palladium.</p>
+
+<div class="blockquot"><p>&laquo;Voulez-vous mon avis, mes chers sous-offs? &eacute;crivait M.
+Saint-Genest dans le <i>Figaro</i> du 13 D&eacute;cembre 1889; ne vous
+inqui&eacute;tez pas: cela n'est rien. Secouez d&eacute;daigneusement la boue que
+l'on vous jette, et continuez &agrave; porter la t&ecirc;te haute, car tous ceux
+qui vous attaquent voudraient bien avoir la consid&eacute;ration dont vous
+jouissez.&raquo;</p></div>
+
+<hr style="width: 65%;" />
+
+<h3>Imp. <span class="smcap">Beaudelot</span> et <span class="smcap">M&eacute;li&egrave;s</span>, 16, rue de Verneuil, Paris.</h3>
+<p><br /></p>
+<h4>EN VENTE A LA M&Ecirc;ME LIBRAIRIE</h4>
+
+<h4>Collection In-18 J&eacute;sus &agrave; 3 fr. 50</h4>
+
+<h4><i>Envoi franco au re&ccedil;u de timbres ou mandat</i></h4>
+
+
+<p class="noindent">
+<span class="smcap">Georges</span> DARIEN<br />
+<br />
+<b>Biribi</b>, discipline militaire.<br />
+<br />
+<b>Bas les C&oelig;urs</b>, 1870-1871.<br />
+<br />
+<span class="smcap">Marcel</span> LUGUET<br />
+<br />
+<b>&Eacute;l&egrave;ve-Martyr</b>, roman militaire.<br />
+<br />
+<span class="smcap">Pauline</span> DROUARD<br />
+<br />
+<b>En Pays envahi</b>.<br />
+<br />
+J.-H. ROSNY<br />
+<br />
+<b>Le Termite</b>. <b>Le Bilat&eacute;ral</b>.<br />
+<br />
+<b>L'Immolation</b>. <b>Nell Horn</b>.<br />
+</p>
+
+
+
+
+
+
+
+
+<pre>
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of Les vrais sous-offs, by
+Georges Darien and Édouard Dubus
+
+*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VRAIS SOUS-OFFS ***
+
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+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
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+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
+because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
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+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
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+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
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+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
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+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
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+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
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+approach us with offers to donate.
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+any statements concerning tax treatment of donations received from
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+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card
+donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
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+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
+
+*** END: FULL LICENSE ***
+
+
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Binary files differ
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+This eBook, including all associated images, markup, improvements,
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+in the PUBLIC DOMAIN IN THE UNITED STATES.
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+the "Copyright How-To" at https://www.gutenberg.org.
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+Project Gutenberg (https://www.gutenberg.org) public repository for
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