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+Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905, by Various
+
+This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
+almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
+re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
+with this eBook or online at www.gutenberg.org
+
+
+Title: L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905
+
+Author: Various
+
+Release Date: April 18, 2011 [EBook #35897]
+
+Language: French
+
+Character set encoding: ISO-8859-1
+
+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK
+L'ILLUSTRATION, NO. 3262, 2 SEPTEMBRE 1905 ***
+
+
+
+
+Produced by Jeroen Hellingman and Rénald Lévesque
+
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+
+L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905
+
+
+
+[Illustration: LA REVUE COMIQUE, par Henriot.]
+
+Suppléments de ce numéro:
+1° Quatre pages tirées à part sur la COUPE DES PYRÉNÉES.
+2° Supplément musical contenant un fragment des «HÉRÉTIQUES».
+
+[Illustration: L'ILLUSTRATION
+_Prix du Numéro: 75 Centimes._
+SAMEDI 2 SEPTEMBRE 1905
+_63e Année.--N° 3262_]
+
+[Illustration: LES TROIS ARTISANS DE LA PAIX RUSSO-JAPONAISE Le
+président Théodore Roosevelt, le baron Komura et M. Serge Witte. Trois
+portraits caractéristiques, d'après des photographies instantanées.
+_Stereograph copyright 1905 by Underwood and Underwood, London and
+New-York_.]
+
+
+
+COURRIER DE PARIS
+
+JOURNAL D'UNE ÉTRANGÈRE
+
+Une amie m'écrit: «Vous vous plaignez d'avoir retrouvé Paris sur les
+plages du Sud-Ouest? Alors, remontez au nord et suivez la côte bretonne.
+Il y a bien là encore, pour la femme sauvage que vous êtes, quelques
+coins à éviter et, si les élégances de Biarritz vous ont fait peur, je
+doute que celles de Dinard vous séduisent. A Dinard aussi, vous
+trouverez une nature terriblement pomponnée, ratissée, truquée; trop de
+magasins à l'instar de Paris; tout l'implacable attirail des grandes
+villégiatures mondaines... Mais n'allez pas jusque-là. Simplement
+promenez-vous, en deçà de Saint-Enogat, le long de ce délicieux morceau
+de littoral qui va du cap Fréhel à Saint-Lunaire. Là vraiment vous
+savourerez la volupté d'ignorer Paris pendant quelques jours, ce qui
+vous sera une bonne façon de vous préparer à le mieux _raimer_ le mois
+prochain.»
+
+J'ai suivi le conseil qu'on me donnait. Je connaissais un peu ce pays;
+j'y suis retournée, et depuis une semaine j'ai vécu selon mon rêve, en
+effet,--au milieu de braves gens venus ici, comme moi, pour s'y abrutir
+délicieusement dans la contemplation d'un horizon d'émeraude; pour y
+regarder du matin au soir la vague ourler d'écume les granits noirs de
+la plage silencieuse, en ne pensant à rien du tout.
+
+J'avais emporté des livres, je ne les lis pas. Et mes voisins d'hôtel
+ont les poches bourrées de journaux dont ils oublient de déchirer les
+bandes. Qu'est-ce que cela nous fait, ce qui se passe hors d'ici? On
+n'imagine pas quelle distance prodigieuse il y a entre Paris et tels
+coins d'univers que sépare à peine du boulevard un trajet de dix heures
+d'express et comme l'attrait de ce qu'on appelle «des nouvelles»
+s'amoindrit, se banalise, se dénature au cours de certains voyages... On
+m'apporte à la plage mon journal tous les matins. Et, tandis qu'autour
+de moi les enfants jouent, construisent des forts dans le sable et que,
+tout là-bas, l'eau dort parmi les rochers nus ou mugit doucement dans
+l'effort de travail qui la ramène, comme à lentes enjambées, vers
+l'alignement rose et blanc de nos cabines, je regarde ce que dit, ce que
+fait Paris... Déplacements ministériels... Assemblée générale des
+actionnaires du Printemps... L'escroc Gallay ramené de Bahia... Au
+courrier des théâtres: le directeur du Gymnase vient d'engager je ne
+sais qui; celui du Vaudeville nous fait connaître le programme de sa
+saison. Pourquoi ces choses, qui m'intéressaient il y a quinze jours, ne
+m'intéressent-elles plus? Je n'éprouve même pas le besoin d'en vouloir à
+M. Bérard, contre qui je vois qu'une campagne furieuse est engagée par
+quelques journaux. On reproche à ce haut fonctionnaire d'accabler ses
+commis de trop d'ouvrage, sans profit pour une clientèle qui se plaint
+de n'avoir jamais été plus mal servie. En effet, il se peut que les
+lettres que j'ai écrites cet été n'aient pas toutes atteint leur
+destination dans le délai prescrit; et, plusieurs fois aussi, il m'a
+semblé que mes dépêches n'excédaient guère en vitesse l'allure d'un
+train de marchandises. Je n'en ressens aucun dépit; et, dans l'immense
+paix qui m'enveloppe, j'excuse les télégraphistes d'avoir, eux aussi, en
+ce moment, l'âme distraite ou la main molle...
+
+J'excuserais même les politiciens de ne point faire ce mois-ci de
+politique. Je lis--j'essaye de lire ce qu'ils écrivent. Je les vois
+échanger les mêmes injures que l'hiver dernier, pour les mêmes raisons
+qui les feront de nouveau s'entre-dévorer l'hiver prochain; et j'admire
+la ténacité de passions si fortes qu'elles résistent même aux séductions
+d'une trêve possible--la trêve des grandes vacances.
+
+Je me rappelle qu'un jour un Irlandais de mes amis, à qui je rendais
+visite, à Dublin, me dit:
+
+--Quel dommage, madame, que vous n'ayez pas été ici le 12 juillet
+dernier. C'est le jour où les catholiques et les protestants se battent
+dans les rues. Vous ne sauriez imaginer combien cela est curieux. Dès le
+matin, la police et la troupe prennent leurs dispositions en vue des
+bagarres de la journée. De leur côté, catholiques et protestants
+s'assemblent, s'organisent et s'arment. Il y a chaque fois des blessés
+et des morts.
+
+--Pourquoi ce jour-là, demandai-je, et non un autre?
+
+--C'est que le 12 juillet marque l'anniversaire de la fondation de notre
+Ligue catholique en Irlande. Les adversaires des deux camps, qui se
+détestent toute l'année, ont donc choisi ce jour pour régler leurs
+comptes et foncer loyalement les uns sur les autres. Cela fait, chacun
+retourne à ses affaires et, pendant tout le reste de l'année, on est
+tranquille.
+
+Voilà de la sagesse. Pourquoi les polémistes de France n'imitent-ils pas
+cet exemple? On ne saurait leur demander de ne s'injurier qu'un jour par
+an; mais ne serait-ce pas charmant qu'ils consentissent à se reposer,
+l'été venu, et que, durant ces deux mois d'été où la mer est si belle,
+ils fissent semblant de s'oublier les uns les autres? En vérité,
+l'inutilité de toute cette prose me confond.
+
+Mais ce sont surtout nos chroniqueurs, nos échotiers--les professionnels
+de la fantaisie--qui me semblent falots, vus de si loin... Car eux non
+plus ne désarment pas. Ils ne consentent pas à cesser d'être spirituels
+un instant. Même à la campagne où ils se sont retirés--et feignent de
+vouloir qu'on les oublie--ils ont des mots «cruels» ou charmants que
+leurs amis rapportent diligemment, comme un butin précieux, aux
+gazettes, ou qu'eux-mêmes prennent soin d'y adresser. Et ces mots ne
+semblent plus drôles du tout... Ils ressemblent à ces coquillages qu'on
+voit au bord de la mer, sur lesquels l'humidité de l'eau fait chatoyer
+mille couleurs tendres et qui ont, dans l'instant où on les ramasse, une
+grâce étrange de joyaux vivants. Tirez-les, au bout de quelques jours,
+du filet ou de la poche où vous les avez mis. Ce sont de petites choses
+desséchées, sans couleur, et qui semblent mortes. Les «mots» que nous
+fabrique l'esprit parisien ressemblent à cela. C'est _sur place_ qu'il
+les faut ramasser et qu'il en faut jouir. A distance, ils n'amusent
+plus; leurs couleurs s'éteignent, leur grâce semble fanée. Ce sont les
+coquillages de la plage parisienne; des coquillages qui, à cette
+époque-ci de l'année surtout, ne supportent point les déplacements.
+
+Car il nous importe si peu qu'il y ait, à cinq ou six cents kilomètres
+d'ici, des hommes d'esprit! La mer nous procure une joie supérieure à
+toutes; en amusant nos yeux par l'incessante diversité de ses
+spectacles, elle nous ôte le goût, la volonté de penser; et c'est--au
+gré d'une force, implacable et très douce à la fois, qui le berce--comme
+un anéantissement délicieux de tout l'esprit.
+
+Nous sommes ici, à l'heure de la marée basse, à l'heure du bain--à
+toutes les heures--quelques centaines de flâneurs qui goûtons cette joie
+et qu'a rassemblés sur cette petite plage lointaine un même besoin de
+fuir pour un instant le monde, de nous reposer de «l'esprit de Paris».
+Cette communauté de sentiment crée parmi nous des rapprochements
+inattendus, des amitiés éphémères, mais qui ont leur charme et leur
+prix. «Liaisons de plage.» J'ai entendu souvent des gens se moquer de
+ces liaisons-là. Et il est vrai que ce coin de grève où je passe mes
+journées est le centre d'un bien étrange assemblement de personnes. Les
+conditions sociales les plus diverses sont représentées là et
+fraternellement s'y coudoient, s'y mêlent... Je note: une famille de
+fonctionnaires, un peintre connu, les femmes et les enfants de deux
+industriels et d'un banquier parisiens, une cantatrice célèbre qui goûte
+en notre compagnie le réconfort de quelques semaines
+d'«embourgeoisement»... L'agrément de cette réunion a attiré vers nous
+une clientèle de jeunes gens dont la jovialité entretient autour de nous
+une atmosphère de bonne humeur un peu folle. Et, petit à petit, un
+courant de familiarité s'est établi. La continuité du contact incite à
+de vénielles audaces. On affuble de sobriquets les jeunes gens; les
+enfants, après huit jours de tennis, se tutoient. Nous formons une
+espèce de grande famille, improvisée on ne sait comment, qui se
+disloquera dans quelques jours. Et cette séparation, je le sens déjà,
+nous laissera au coeur une petite mélancolie.
+
+N'avons-nous pas joui, en effet, durant ces journées si vite passées à
+ne rien faire, d'un des plus rares plaisirs que la vie offre aux hommes:
+celui de s'abandonner librement aux sympathies que crée le hasard des
+rencontres?
+
+Toute l'année, des nécessités de métier, des préjugés, le souci de je ne
+sais quelles convenances familiales ou mondaines, nous ont interdit
+d'user de cette liberté-là, car nos amitiés sont soumises; dans
+l'ordinaire de l'existence, à un régime de discipline et de précautions
+qui ne souffre guère qu'on l'enfreigne... C'est le charme des vacances,
+justement, de rendre pour quelques semaines ces infractions possibles.
+Et il en résulte une infinie douceur de vivre. Nul souci des conditions
+et du rang: on a fui, pour se reposer, l'agitation des villes; on a
+ressenti, devant les prodigieuses beautés du ciel et de la mer, des
+émotions pareilles; en causant, on s'est aperçu qu'il y a un certain
+nombre de choses qu'on aime ou qu'on déteste de la même façon; on s'est
+rapproché; et voilà une amitié improvisée pour un mois, pour huit jours.
+Amitié nécessaire? Non. Solide? J'en doute. Désintéressée? Assurément.
+Et sont-elles si nombreuses, les amitiés où l'intérêt, l'habitude, le
+préjugé, la vanité, n'ont point de part et qu'a seule formées la
+fraternité spontanée de deux esprits, de deux coeurs, de deux caprices?
+
+Ne médisons pas trop des «liaisons de plage».
+
+SONIA.
+
+
+
+LE 19 AOUT A MOSCOU
+
+S'il est, entre toutes les villes de Russie, une ville qui ait dû être
+déçue par la promulgation du manifeste impérial instituant la douma
+d'empire, c'est bien Moscou.
+
+Aspirant tout à coup à reprendre son rang de capitale politique de
+l'empire, au point d'éveiller les susceptibilités de Saint-Pétersbourg,
+la capitale administrative, Moscou, a joué, dans le développement de la
+crise actuelle, le rôle le plus actif, le plus efficace. C'est là qu'est
+né, sous l'inspiration de M. Chipof, ancien maire de Moscou, tout ce
+mouvement des zemstvos qui a ému la bureaucratie et le gouvernement et
+précipité, évidemment, la décision impériale. Moscou est, et va demeurer
+pour longtemps, sans doute, la première citadelle du parlementarisme
+russe.
+
+Les Moscovites sont si bien conscients de l'action qu'ils ont exercée;
+ils étaient si intimement persuadés qu'on leur rendait, au dehors, une
+justice entière, qu'ils n'avaient manifesté nulle surprise quand on leur
+avait annoncé que c'est du haut du Kremlin, de l'iconostase de cette
+cathédrale de l'Assomption où les tsars ceignent la lourde couronne
+bilobée, que serait promulguée «la Constitution». On leur avait fixé la
+date de cette cérémonie: le 30 juillet--12 août, jour anniversaire de la
+naissance de l'héritier impérial. On leur avait laissé espérer que le
+tsar, en personne, viendrait solennellement proclamer _urbi et orbi_, en
+ce lieu auguste, ses volontés. Puis, le 12 août avait passé sans rien
+réaliser de toutes ces espérances. Et Une semaine seulement, jour pour
+jour, après cette date tant attendue, le manifeste paraissait au
+_Moniteur du gouvernement_, sans éclats, sans fanfares. Le lendemain, il
+en était donné lecture, à la fin de l'office, dans la cathédrale de
+l'Assomption--comme par les popes dans chaque église des Russies--par le
+métropolite chargé d'or et de gemmes.
+
+Mais la foule qui l'écoutait, recueillie, sans trop comprendre au juste,
+peut-être,--cette foule, en majeure partie, connaissait déjà et la
+proclamation et la loi qu'elle annonce. Elle était venue là surtout pour
+jouir de la pompe habituelle à ces offices solennels, du défilé des
+équipages amenant au Kremlin la phalange brillante des fonctionnaires,
+des officiers en uniformes de gala. Car tout ce qui sait lire avait
+longuement lu et relu, dès la veille, la parole impériale. Les voyageurs
+placides des tramways, les flâneurs désoeuvrés des jardins et des
+boulevards, les _izvosztchiks_ sur leur petit siège bas, guettant le
+client à quelque coin de rue, tous penchés, attentifs, sur les pages
+blanches et noires des journaux, sur les larges feuilles vertes des
+télégrammes, avaient médité ce manifeste de Nicolas II, ces articles de
+loi, qui remplissaient quelques colonnes des gazettes et qui vont
+changer peut-être du tout au tout les destinées de la vieille, de la
+sainte Russie.
+
+
+
+LES JAPONAISES DE LA CROIX-ROUGE
+
+Depuis le commencement de la guerre russo-japonaise, nous avons publié
+de nombreuses gravures initiant nos lecteurs au fonctionnement des
+ambulances nippones dans les diverses phases d'une bataille. On sait que
+l'organisation de ce service a provoqué l'admiration de tous les
+officiers européens.
+
+[Illustration: LA CROIX-ROUGE AU JAPON.--Princesses japonaises apprenant
+à panser les blessés.]
+
+Au Japon même, on a surtout remarqué le rôle des femmes. Toutes se sont
+affiliées à la Croix-Rouge et, non contentes de travailler pour les
+soldats tombés en Mandchourie, les plus grandes dames ont tenu, comme
+leurs soeurs des autres pays en pareille circonstance, à soigner
+elles-mêmes les blessés des deux nations qui avaient été ramenés dans
+l'empire du mikado. En Russie, d'ailleurs, on avait constaté le même
+élan et, au début des hostilités, nous avons montré l'impératrice
+présidant elle-même l'ouvroir des dames de Saint-Pétersbourg.
+
+La gravure que nous donnons aujourd'hui traduit, avec une éloquente et
+gracieuse simplicité, cet état d'âme des nobles japonaises. Dans un coin
+de parc, les princesses Nashimoto et Yorihito ont fait apporter un
+mannequin spécialement construit pour cet usage. Sous les yeux de la
+baronne Sannomiya, Anglaise d'origine, directrice de la Croix-Rouge,
+guidées par un vénérable docteur de leur pays, elles apprennent à panser
+les blessures que font les balles et les shrapnells. Et la grâce du
+tableau forme un contraste saisissant avec les scènes de tuerie qu'il
+évoque.
+
+
+
+[Illustration: Les dvorniks (concierges) lisant le journal devant leur
+porte.]
+
+[Illustration: Les izvosztchiks (cochers de fiacre) le lisant sur leur
+siège.]
+
+[Illustration: Vendeur de journaux devant un tramway.]
+
+[Illustration: Sur les bancs des promenades publiques.]
+
+ASPECT DE MOSCOU, LE 19 AOUT, JOUR DE LA PUBLICATION DE L'OUKASE CRÉANT
+UNE ASSEMBLÉE NATIONALE
+
+DEUX GRANDS ÉVÉNEMENTS EN RUSSIE: L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET LA PAIX AVEC
+LE JAPON
+
+[Illustration: LA LECTURE DES JOURNAUX DANS LE PEUPLE _Photographie
+prise à Moscou, sur un marché aux fruits, par notre correspondant._]
+
+Nous avons montré plus haut quelle impression avait produite, à Moscou,
+la publication du manifeste impérial annonçant l'institution d'une
+assemblée nationale, avec quel empressement on s'était jeté sur les
+feuilles où était reproduit ce document historique, et quel spectacle,
+assez inusité, avait offert toute une journée l'ancienne capitale des
+tsars, avec cette multitude de gens pressés de lire la proclamation
+impériale depuis si longtemps attendue. A quelques jours de là, un autre
+événement, non moins grand, non moins désiré, la conclusion de la paix
+avec le Japon, allait donner aux journaux russes l'occasion d'un gros
+tirage,--fait rare dans leurs annales. Et l'on put revoir, au seuil des
+maisons, aux carrefours, dans les petits marchés que tiennent, de place
+en place, les marchands ambulants, les mêmes scènes se reproduire, et
+les «lettrés» déchiffrant pour leurs camarades ignorants les gazettes,
+et leur apprenant, d'une Voix souvent mal assurée, l'émouvante nouvelle
+après laquelle soupirait depuis des mois la Russie entière.
+
+
+
+[Illustration: L'éclipse à 1 h. 9 (ciel couvert).]
+
+[Illustration: L'éclipse à 1 h. 15 (ciel dégagé).]
+
+[Illustration: Boulevard des Italiens, sur un toit: le photographe
+Gerschell prenant les deux images de l'éclipse.]
+
+[Illustration: Observation du phénomène réfléchi dans un seau.]
+
+[Illustration: Les agents en observation.]
+
+[Illustration: A travers son parapluie.]
+
+Les photographies scientifiques prises par les astronomes en Espagne ou
+en Tunisie, dans les régions de l'éclipse totale, n'ont pu nous parvenir
+encore. Mais nous pouvons du moins enregistrer, dès cette semaine, le
+succès de curiosité qu'a obtenu à Paris même l'éclipse partielle, dont
+toute la France a dû se contenter. C'était à l'heure du déjeuner, et les
+quartiers ouvriers, avec le va-et-vient qui les anime à ce moment, comme
+les boulevards et les rues du centre, où les flâneurs semblaient s'être
+donné rendez-vous avec les employés et les «midinettes» échappées de
+leurs, ateliers, ont présenté le spectacle le plus original. Les nuages
+s'étant écartés à la minute voulue, vers une heure, chacun cherchait à
+voir de son mieux le phénomène à sa façon, d'après les recettes de son
+journal, qui à travers de vieux clichés photographiques ou des verres
+fumés à la flamme d'une bougie et qui noircissaient les doigts, qui par
+des trous d'épingle percés au fond de son chapeau ou au travers d'une
+feuille de carton, tel fantaisiste ingénieux enfin à travers l'étoffe
+mince de son parapluie. Dans les restaurants soudain vidés, les tables
+demeuraient désertes. Mille petites scènes amusantes s'offraient, le
+long du trottoir, à l'observateur. Ce sont quelques-unes d'entre elles
+que _L'Illustration_, grâce à l'ubiquité et à la rapidité de ses
+services photographiques, peut offrir ici à ses lecteurs.
+
+[Illustration: Contre la balustrade du Métro, place de l'Opéra.]
+
+[Illustration: Les balcons de la mode, rue de la Paix.]
+
+[Illustration: Par un trou de son chapeau.]
+
+[Illustration: Les midinettes, rue de la Paix.]
+
+[Illustration: Un observateur attentif.]
+
+[Illustration: L'ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 30 AOUT, A PARIS.]
+
+
+
+[Illustration: M. Alexandre Bérard, sous-secrétaire d'État, dans son
+cabinet de travail, avec M. Pierre Jouhannaud, son chef de cabinet.]
+
+LA "CRISE" DES POSTES
+
+Personne ne peut plus l'ignorer. Elle a fait trop de bruit. Les journaux
+sont remplis de doléances et de plaintes: public d'un côté, employés de
+l'autre se répondent en lamentations alternées, comme les strophes et
+les antistrophes du choeur antique. Ceux-ci sont surmenés, ceux-là sont
+mal servis. Le public y met plus d'acharnement que les employés,
+disposés en général à rendre hommage à la bienveillance particulière du
+sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, M. Alexandre Bérard,
+et à mettre hors de discussion les bonnes intentions d'un chef qui a
+fait pour eux plus qu'aucun de ses prédécesseurs.
+
+En somme, cette crise est périodique: elle se reproduit chaque année
+avec la saison des villégiatures. On donnait, l'autre jour, un exemple
+bien caractéristique de cette augmentation du trafic postal qu'apporte
+l'été: la receveuse d'une petite commune du Pas-de-Calais qui n'a, en
+hiver, que 1.500 habitants, a dû expédier, du 20 juillet au 20 août,
+30.000 cartes postales illustrées--1.000 par jour! Le croirait-on: la
+carte postale illustrée, la malencontreuse carte, est à peu près la
+seule cause, la principale du moins, du mal dont on se plaint.
+
+Sans doute, ce mal sévissait depuis quelques années déjà. Il est allé
+croissant. Le voici arrivé à l'état aigu, au moment où il faut
+impérieusement lui trouver un remède rapide.
+
+Pourtant, à voir fonctionner, à la recette principale de Paris, si
+régulièrement, si parfaitement, les rouages délicats et compliqués dont
+l'ensemble compose le service postal, on s'étonne de toutes ces
+doléances qu'on a entendues. Mais, précisément, cet organe formidable
+est peut-être celui dont on ait le moins lieu de se plaindre. Sous la
+direction de M. G. Serres--qui fut naguère l'organisateur du service
+postal de l'Exposition de 1900, l'un des rares services de la foire du
+monde qui ait marché à souhait--la recette principale de Paris apparaît
+comme un modèle auquel on voudrait voir ressembler, toutes proportions
+gardées, pour la régularité, la ponctualité, le plus infime des bureaux
+de France. C'est ici qu'il faut venir pour se faire rapidement une idée,
+au moins sommaire, de l'organisation du service postal en France.
+
+[Illustration: Le tri des sacs vides, au retour.]
+
+Une lettre jetée à la boîte, en un point quelconque, passe par trois
+phases principales: l'expédition, le transport, la distribution. Au
+point de vue de l'expédition des correspondances, les bureaux de Paris,
+sont classés en deux catégories: 1° bureaux à service restreint dits
+_bureaux satellites_; 2° bureaux de tri ou de transit dits _bureaux de
+passe_.
+
+Au bureau, quel qu'il soit, sont centralisées les correspondances jetées
+dans ses boîtes mêmes et celles qui sont confiées aux boîtes de
+quartier, placées sur la voie publique. Il les traite de la même façon.
+Bureau satellite, il les sépare en quatre parts: 1° lettres pour Paris;
+2° pour la banlieue parisienne; 3° pour les départements français; 4°
+pour l'étranger. Il forme ainsi quatre liasses insérées dans un même sac
+envoyé au bureau de passe. Celui-ci a donc à expédier ses propres
+lettres, plus celles des bureaux satellites de son rayon. Il a d'abord
+procédé pour ses correspondances à un classement identique à celui de
+ces bureaux. Il joint à chacune de ses quatre liasses à lui les liasses
+ayant mêmes destinations qui lui arrivent dans des sacs. Il achemine à
+son tour vers la recette principale, vers l'hôtel des Postes, les trois
+sacs collecteurs, appelés _dépêches_, qui contiennent les lettres pour
+Paris, la banlieue et l'étranger. Il garde les lettres pour les
+départements, car il est chargé d'en effectuer le tri et de les
+acheminer directement vers les gares, vers les bureaux ambulants qui les
+conduisent à destination.
+
+Donc, toutes les lettres pour Paris, la banlieue et l'étranger sont
+centralisées à l'hôtel des Postes. Dix fois le jour, de 7 h. 30 du matin
+à 10 h. 20 du soir, chaque bureau de passe les lui expédie. Ce service
+des transports, très important, est assuré, tant de bureau à bureau que
+des bureaux aux gares, par 123 tilburys, 70 fourgons à un cheval, 53
+fourgons à deux chevaux et 12 automobiles. Tout ce matériel appartient à
+l'Administration. Un entrepreneur fournit les chevaux, les cochers et
+les chauffeurs, moyennant une indemnité de tant par kilomètre. Le crédit
+annuel qui lui est versé va aux environs de 1.400.000 francs.
+
+[Illustration: Au départ des imprimés: Les journaux du samedi.]
+
+[Illustration: En route vers le tri.]
+
+L'HOTEL DES POSTES DE PARIS
+
+Voici donc les correspondances centralisées à la recette principale, qui
+les joint à son tour à celles qu'elle a recueillies dans ses boîtes. Des
+services différents vont être chargés d'en assurer l'expédition ou la
+distribution.
+
+[Illustration: Le mess de l'hôtel des Postes.]
+
+Le service de la distribution dans Paris est, de tous, le plus vivant,
+le plus pittoresque. La photographie même donne une bien pâle idée de
+l'animation endiablée qui y règne pendant une demi-heure, de 6 h. 1/2 à
+7 heures, pendant la période de préparation de la distribution du matin,
+la plus forte de la journée. Ce labeur précipité et silencieux, dans
+cette haute salle aux élégantes membrures de fer, est extraordinairement
+impressionnant.
+
+Au point de vue de la distribution, Paris est divisé en deux zones: une,
+desservie par la recette principale, comprend le vieux Paris, les onze
+arrondissements du centre; la seconde, desservie par neuf bureaux
+centraux--un par arrondissement--comprend la zone annexée, la
+périphérie.
+
+Mais l'ancien Paris, lui-même, se subdivise en onze rayons ne présentant
+d'ailleurs aucune concordance avec les onze arrondissements, car on a
+cherché surtout, en vue de la bonne exécution du service, à égaliser
+autant que possible le travail entre les rayons. Ce sont, en somme, onze
+bureaux autonomes réunis dans le même établissement. A chacun correspond
+en quelque sorte une case, une division de l'immense hall. Toutes ces
+divisions sont semblables: une série de hauts casiers à parois de verre
+où les lettres, d'abord, au cours d'un premier tri à l'arrivée, classées
+par rayons, sont classées maintenant par _quartiers_ comprenant chacun
+un certain nombre de rues et desservis chacun par quatre brigades de
+facteurs de lettres et trois de facteurs d'imprimés. Chaque facteur
+prend, dans les casiers de verre étiquetés, son lot de lettres qu'il
+classe à son tour sur une table, par rues, suivant son itinéraire. Au
+premier coup de 7 heures, c'est un hourvari terrible: «Ficelons!
+Ficelons! Dépêchons!» répètent les voix des chefs de service, et en un
+clin d'oeil la salle, si grouillante tout à l'heure, est vide. Tandis
+que les facteurs ont gagné les grands omnibus qui doivent les déposer
+chacun dans son quartier, le personnel qui reste à l'hôtel s'en va vers
+la petite cantine coopérative, ou vers le «chauffoir» où quelque facteur
+adroit, ancien coiffeur du régiment, rase pour un prix minime, coupe les
+cheveux des camarades. Et sept fois par jour la salle se remplit de
+nouveau, s'anime un moment du bruissement des papiers hâtivement maniés,
+puis retombe dans le silence.
+
+[Illustration: Entre deux tournées: un coiffeur du «chauffoir».]
+
+Au service du départ, ce même travail de classement s'effectue en sens
+inverse. Le personnel des _trieurs_ sépare les correspondances--lettres
+ou imprimés--par destination dans des casiers de verre tout pareils à
+ceux de la distribution, où les _releveurs_ viennent les prendre pour
+les mettre dans des sacs et en former des _dépêches_. S'il s'agit de la
+province ou de l'étranger, on fera une dépêche de tout ce qui doit
+prendre la même direction, être confié au même _ambulant_. Par des
+glissières en spirale, sortes de toboggans traversant de haut en bas
+tout l'hôtel, on laisse descendre les dépêches bien closes et cachetées,
+et les employés préposés aux fourgons les recueillent au
+rez-de-chaussée.
+
+Et un chiffre donnera une idée de ce mouvement de dépêches: 30.000 sacs
+environ sont manipulés chaque jour, déposés vides, puis triés dans la
+cour de l'hôtel, en un tas où se mêlent aux sacs gris du service
+français les sacs rayés ou bariolés des divers offices postaux du monde,
+enfin, remplis et réexpédiés. Le service des bureaux ambulants, qui fait
+circuler à travers la France, vers les frontières ou les paquebots,
+toutes ces lettres, tous ces plis, est l'un des plus pénibles qui soient
+et l'un des plus chargés.
+
+[Illustration: Au pied des glissières: la dernière étape d'une lettre à
+la recette principale.]
+
+[Illustration: A l'heure de la distribution: les omnibus des facteurs.]
+
+L'HOTEL DES POSTES DE PARIS
+
+[Illustration: A L'HOTEL DES POSTES DE PARIS: LE GRAND HALL, A L'HEURE
+OU S'OPÈRE LE TRI POUR LA PREMIÈRE DISTRIBUTION DU MATIN.]
+
+Il faut avoir vu l'intérieur d'un de ces immenses wagons sans fenêtres,
+aux parois toutes couvertes de casiers, où se recommence, pour chaque
+point du trajet, l'opération du tri, pour se rendre compte à quel point
+doivent être rudes aux employés les douze ou quinze heures passées là.
+
+Ils accomplissent leur besogne avec zèle et intelligence, et les
+correspondances acheminées sur les grandes lignes sont celles qui
+donnent le moins de sujets de plaintes. On s'étonnera toujours un peu de
+voir une lettre se rendre de Paris à Bordeaux ou à Marseille en moins de
+temps qu'une autre de Chantilly à Meudon. C'est que celle-ci, manipulée
+déjà au départ puis amenée à la gare du Nord, aura encore à subir, au
+bureau de tri de la gare Saint-Lazare, vers lequel elle sera dirigée,
+une autre manipulation, le tri définitif, qui l'amènera à bon port.
+
+Evidemment, le service des postes, comme tant d'autres services publics,
+est perfectible. Le public est patient, l'Administration remplie de bon
+vouloir, le personnel appliqué à son devoir. Les incidents de ces
+derniers jours auront heureusement, espérons-le, rapproché la solution.
+Ils ont montré qu'il y avait, aussi bien du côté des employés que de la
+part de l'Administration, un égal désir d'aboutir à une amélioration
+dont tout le monde doit profiter. Souhaitons que cette crise, dont on
+s'est tant ému, procure enfin à M. Alexandre Bérard les crédits que
+lui-même réclame depuis si longtemps. Et ainsi il sera démontré une fois
+de plus qu'«à quelque chose malheur est bon.»
+
+
+
+[Illustration: Le grand cloître, construit en marbre de Carrare et
+mesurant 200 mètres de longueur.]
+
+LA GRANDE-CHARTREUSE DE FARNETA
+
+Nous avons reproduit récemment (29 octobre 1904) une série de
+photographies prises par M. Boyer d'Agen à l'intérieur d'un couvent de
+carmélites, ordre dont le cloître est justement considéré comme le plus
+inaccessible de tous les cloîtres. Notre collaborateur nous introduit
+aujourd'hui dans le monastère de la nouvelle Grande-Chartreuse.
+Plusieurs artistes avaient essayé déjà de nous représenter l'existence
+des disciples de Saint-Bruno; on possédait des photographies «inanimées»
+de certaines parties de leurs monastères. Mais celles que nous publions
+ici sont les premières qui aient surpris le chartreux lui-même dans son
+cloître et jusque dans sa cellule.
+
+En quittant la France, les moines de la Grande-Chartreuse se partagèrent
+en deux groupes: l'un s'installa à Tarragone, en Espagne, où fonctionne
+aujourd'hui la distillerie jadis établie à Fourvoirie; l'autre, plus
+nombreux, comprenant le général de l'ordre, dom Michel II, se réfugiait
+provisoirement au Monte Oliveto, en Italie. Non loin de là, entre Pise
+et Florence, à 5 kilomètres de Lucques, la vieille chartreuse de Farneta
+restait abandonnée depuis l'époque où Bonaparte, après en avoir fait un
+hôtel de passage pour ses généraux, la donnait à la famille Bacciocchi
+qui se borna à cultiver aux alentours une olive considérée comme la plus
+délicate de la Péninsule. Les chartreux de France achetèrent l'immeuble
+avec ses dépendances et assurèrent, en quelques mois, la restauration de
+l'antique monastère presque entièrement construit en marbre de Carrare,
+dont les fameuses carrières sont toutes proches.
+
+Le touriste qui s'acheminera vers cette nouvelle Grande-Chartreuse
+éprouvera des sensations différentes de celles que lui offrait la route
+à la fois sauvage et verdoyante du Désert. Nous sommes ici dans le doux
+pays de Toscane, à une vingtaine de kilomètres de Pise, en allant à
+Florence par Pistoie. De l'autre côté des remparts de la petite ville de
+Lucques, silencieuse et recueillie, la campagne est fertile et chaude;
+des villas nombreuses éclairent les massifs d'oliviers qui garnissent la
+montagne; et, bientôt, la chartreuse de Farneta étale sa blancheur de
+marbre que rend encore plus éclatante le voisinage des cyprès et des
+pins parasols.
+
+[Illustration: Vue générale de la Grande-Chartreuse de Farneta.]
+
+[Illustration: Chartreux cultivant le jardin attenant à sa cellule.]
+
+[Illustration: Un chartreux forgeron. (Chaque cellule comporte un
+atelier pour le métier que le Père a choisi.)]
+
+[Illustration: Frère lai remettant la «sportule» (repas) au guichet de
+chaque cellule.]
+
+[Illustration: Le réfectoire où les moines prennent en commun le repas
+de midi, le dimanche et les jours de fête.]
+
+[Illustration: L'office dans la chapelle: le choeur des Pères.]
+
+[Illustration: 1. Rentrée en cellule.--2. Le «spacîment» ou promenade
+hebdomadaire. (Les Pères âgés portent un pliant.)]
+
+Nos gravures nous montrent le chartreux aux principales heures de son
+immuable journée. Tout d'abord le défilé silencieux sous le grand
+cloître pour se rendre à la chapelle où s'alignent les vagues
+silhouettes des moines, telles que le profane peut, chaque jour, les
+appercevoir de loin. Après la rentrée dans la cellule, impénétrable aux
+étrangers, voici les religieux se distrayant des longues méditations par
+une heure ou deux de travail manuel. Parfois le visiteur rencontre le
+Frère lai chargé de porter à chaque Père son maigre repas; mais l'entrée
+du réfectoire reste interdite à l'heure où la communauté s'y rassemble
+pour le repas du dimanche. Et c'est seulement le jour de la promenade
+hebdomadaire que nous pourrons rencontrer sur la route, et saluer d'un
+bonjour auquel il leur est permis de répondre, les disciples de
+Saint-Bruno arrachés un instant à leur cloître et à leur silence.
+
+Le chapitre général a récemment défini le monastère de Farneta
+_Grande-Chartreuse_, c'est-à-dire maison mère de toutes les chartreuses
+existantes; et c'est encore un Français, dom Herbault, qui a remplacé
+dom Michel, prieur général de l'ordre, lequel, malgré les fatigues
+physiques et morales résultant de si dures épreuves, ne voulut point
+quitter son poste avant d'avoir donné un nouvel abri à sa chère
+communauté.
+
+
+
+[Illustration: Les nègres de Missoum-Missoum célèbrent par des danses
+l'arrivée des Français.]
+
+L'INCIDENT DE MISSOUM-MISSOUM
+
+Le courrier du Congo vient de nous apporter quelques documents sur la
+rencontre qui eut lieu, le 9 mai dernier, entre les troupes allemandes
+au service de la Compagnie du Sud-Cameroun et les miliciens du Congo
+français, rencontre qui fit, parmi ces derniers, cinq victimes: quatre
+morts et un blessé.
+
+La carte ci-dessous nous fera comprendre l'origine du conflit. La
+frontière entre le Cameroun et le Congo français sépare en même temps
+les territoires exploités par la Société du Sud-Cameroun de la
+concession de 60.000 kilomètres carrés accordée, dans le Congo français,
+à la Compagnie N'Goko Sangha, et qui s'étend entre le 9e et le 14e degré
+de longitude est. Or, la détermination de cette frontière est encore
+incomplète.
+
+[Illustration: Carte de la région de Missoum-Missoum, montrant les
+régions de la concession de la Compagnie française N'Goko Sangha,
+successivement évacuées par la Compagnie allemande du Sud-Cameroun.]
+
+En 1901-1902, une commission, où la France était représentée par le
+docteur Cureau, a fixé au 2°10'20" un parallèle antérieurement prévu
+comme base de délimitation. Elle a, ensuite, établi la frontière à
+partir des rapides de Chollet, sur la rivière N'Goko, jusqu'à la rivière
+Sangha. Aucune ratification n'est encore intervenue, le gouvernement
+allemand ayant soulevé des objections pour la partie qui touche la
+Sangha; toutefois, le caractère restreint de ces protestations semble
+prouver que les deux parties admettent le parallèle 2°10'20" comme
+frontière entre un point situé à l'est de la N'Goko et l'océan
+Atlantique, soit sur une longueur d'environ 500 kilomètres.
+
+Mais, jusqu'ici, aucune mission officielle n'a repéré sur le terrain,
+par rapport à cette ligne purement astronomique, les villages ou les
+points saillants qui s'en trouvent rapprochés. Les diverses cartes
+existantes présentent souvent des indications contradictoires; aucune,
+d'ailleurs, ne saurait, en l'absence d'un accord précis, faire loi
+diplomatiquement.
+
+Une telle situation devait provoquer des difficultés continuelles entre
+les deux Compagnies voisines. A en croire la N'Goko Sangha, dont les
+dires paraissent appuyés de documents sérieux, la Société du Cameroun
+s'était attribué un morceau important du territoire français. Depuis
+trois ans, nos compatriotes l'obligeaient à reculer peu à peu, en
+opposant, aux incertitudes et aux erreurs des cartes, des observations
+astronomiques partielles dont les agents du Sud-Cameroun pouvaient
+aisément contrôler l'exactitude. Il est, en effet, aussi facile de
+déterminer la position exacte d'un village que de relever le point sur
+un navire; l'opération est identique. Ces restitutions forcées, quoique
+légitimes, dont notre croquis fait ressortir l'importance, ont, sans
+doute, exaspéré ceux qui s'y voyaient contraints.
+
+Le 10 février dernier, la chaloupe _Madeleine_, de la N'Goko Sangha,
+remontant la N'Goko, dont la navigation est libre, est arrêtée au poste
+allemand de Moloudou où l'on confisque une partie du chargement, alors
+qu'aucun règlement douanier n'autorisait cette mesure.
+
+Quelques semaines plus tard, la Compagnie française revendiquait le
+village de Missoum-Missoum, auquel on assigne trois positions
+différentes, indiquées sur notre carte, mais qui, d'après un relevé
+opéré en 1904 par le lieutenant français Braun, se trouve
+incontestablement à 4 ou 5 kilomètres au sud de la frontière, par
+conséquent en territoire français. La Compagnie Sud-Cameroun aurait pris
+l'engagement d'évacuer, pour le 9 mai, la factorerie qu'elle possédait à
+500 mètres au nord du village. En attendant, la Compagnie N'Goko Sangha
+installait dans le village même un poste de miliciens dont les indigènes
+célébrèrent l'arrivée par des danses... en grand costume, comme le
+montre notre gravure.
+
+Le 9 mai, au petit jour, un groupe de soldats allemands, qui s'étaient
+avancés en se dissimulant dans la brousse, envahissent le poste
+français, sous les ordres du capitaine Schoenemann, tuant quatre hommes,
+dont le sergent Maïssa-Coumba, chef de poste, représenté ci-dessus entre
+M. Dupont, administrateur français, et M. Karmel, agent de la Compagnie
+N'Goko Sangha. En outre, un cinquième milicien était sérieusement
+blessé.
+
+[Illustration: Le sergent Maïssa-Coumba, chef du poste de
+Missoum-Missoum, où il fut tué. (Debout entre M. Karmel et
+l'administrateur Dupont.)]
+
+D'après l'officier allemand, c'est notre sous-officier qui tira le
+premier. D'après le rapport de l'agent français, Maïssa, en luttant
+contre les soldats qui s'étaient jetés sur lui, fit partir son fusil
+dont la balle frappa la terre, et, aussitôt, le capitaine Schonemann
+commanda le feu. Cette version paraît plus vraisemblable, car on ne
+signale aucun mort ni blessé du côté allemand, alors qu'il y eut, du
+côté français, quatre morts et un blessé.
+
+Quoi qu'il en soit, ces faits regrettables constituent moins un incident
+international, dans le sens politique du mot, qu'un incident privé de
+cette vie coloniale où les différences de nationalité, l'influence du
+soleil et la puissance des Compagnies concessionnaires contribuent si
+souvent à augmenter, dans une mesure peu fréquente en pays civilisé,
+l'âpreté de la lutte pour la vie.
+
+[Illustration: Une factorerie de la Compagnie N'Goko Sangha.]
+
+[Illustration: La chaloupe française _Madeleine_, qui fut arrêtée par
+les Allemands.]
+
+
+
+[Illustration: LE PREMIER TRONÇON DU TUNNEL DESTINÉ AU PASSAGE DU
+MÉTROPOLITAIN SOUS LA SEINE
+
+Arrivée du «caisson» près du pont au Change, en amont duquel il doit
+être immergé et logé sous le lit du grand bras de la Seine.--_Voir
+l'article à la page suivante._]
+
+LE PASSAGE DU MÉTROPOLITAIN
+SOUS LA SEINE
+
+Voir la gravure, page 161.
+
+Les Parisiens qui, vendredi dernier, vers 5 heures du matin, suivaient
+les quais de la Seine entre le pont de Solférino et le pont au Change
+ont joui d'un spectacle peu banal. Tandis que de nombreux agents
+cyclistes couraient d'un pont à l'autre au milieu d'automobiles dont les
+allées et venues accentuaient cette animation insolite, la navigation
+était complètement interrompue. Seul, un immense coffre en fer glissait
+sur l'eau entre deux remorqueurs chargés l'un de le traîner, l'autre
+d'assurer sa direction. Comme le montre notre gravure, cette masse
+puissante mais peu élégante jetait dans le décor pittoresque et endormi
+de la Seine une note étrange. De la berge du pont de Solférino, où il
+fut construit, on amenait, au point du fleuve où il va être immergé,
+puis «foncé», le premier des cinq caissons devant former le tunnel qui
+permettra à une prochaine ligne du Métropolitain de passer sous les deux
+bras de la Seine.
+
+Cette ligne relie la porte de Clignancourt à la porte d'Orléans, en
+touchant les gares du Nord et de l'Est et en desservant les Halles, la
+Cité, le boulevard Saint-Germain, la rue de Rennes et la gare
+Montparnasse. Elle atteint la Seine en débouchant de la place du
+Châtelet, un peu en amont du pont au Change, et traverse en biais les
+deux bras du fleuve dans la direction de la place Saint-Michel.
+
+C'est la première fois que l'on procédera de cette façon pour passer
+sous une rivière. Jusqu'ici on avait coutume d'avancer directement sous
+l'eau au moyen du bouclier. En raison des dimensions nécessaires pour
+placer les deux voies dans un même tunnel, ce mode d'exécution n'a point
+paru offrir une sécurité assez grande, et les ingénieurs ont préféré
+inaugurer la solution du problème par l'emploi des caissons foncés
+verticalement avec emploi d'air comprimé.
+
+Le caisson que représente notre gravure mesure les dimensions suivantes:
+longueur, 36 mètres; hauteur, 9 mètres; largeur extérieure, 9 m. 60;
+largeur intérieure, 7 m. 30. Il pèse 280 tonnes.
+
+Deux autres caissons, de longueur un peu différente, formeront, avec
+celui-ci, un tunnel courbe de 120 mètres de longueur, ayant un rayon de
+350 mètres, dans lequel on franchira le grand bras du fleuve; le tunnel
+du petit bras, rectiligne, sera formé par deux caissons donnant une
+longueur de 60 mètres.
+
+Le _cuvelage_, ou revêtement intérieur du caisson, en fonte, a une
+épaisseur de 4 centimètres avec nervures en saillie de 12 centimètres. A
+l'intérieur, il est garni d'un enduit imperméable; à l'extérieur, il est
+hérissé d'une armature destinée à fixer le béton que l'on coulera tout
+autour, enveloppant ainsi la fonte d'un revêtement de béton armé qui
+aura 90 centimètres d'épaisseur à la clé. La paroi extérieure, en acier,
+interrompue au dossier du niveau des naissances du cintre, n'a d'autre
+objet que de former un compartiment étanche pour le coulage du béton
+jusqu'au point où le caisson sortira de l'eau quand il reposera sur le
+fond de la Seine.
+
+Dans quelques jours, ce caisson, qui plonge actuellement sur environ 2
+m. 30, sera lesté de manière à toucher le fond de la Seine qui se trouve
+à 5 mètres du niveau normal. Il émergera donc, encore, d'environ 4
+mètres. On procédera, alors, au bétonnage en ménageant plusieurs
+cheminées pour le travail ultérieur de fonçage. Le cuirassement terminé,
+on enfoncera cette énorme masse sous le lit de la Seine par le procédé
+classique de l'air comprimé. Comme on compte laisser un intervalle d'un
+mètre entre la clé de voûte et le fond de l'eau, on devra donc creuser
+jusqu'à une dizaine de mètres.
+
+Ce travail, qui ne présente dans sa dernière période aucune difficulté
+technique particulière, demande une précision de calculs et une sûreté
+d'exécution absolues. L'opération de la mise à l'eau et du transport, en
+apparence si simple, était déjà fort délicate. Préparée et dirigée par
+M. Bienvenue, ingénieur en chef du service du Métropolitain, et M.
+Locherer, ingénieur en chef adjoint, elle s'est effectuée sans le plus
+léger accroc. Une huitaine de jours ont été consacrés à l'établissement
+de glissières que des scaphandriers ont assujetties au fond de l'eau. Le
+25 août, à 4 h. 35 du matin, le caisson, mis à l'eau la veille,
+commençait à s'éloigner du pont de Solférino; il s'arrêtait à 6 heures
+près du pont au Change.
+
+Nous pouvons avoir assez de confiance en nos ingénieurs pour ne pas
+craindre de voir un jour la Seine tomber dans le Métro.
+
+
+
+[Illustration: UN SOUVENIR DE l'ATTENTAT DE LA RUE DE ROHAN
+
+La peau du cheval du capitaine Schneider, transformée en tapis pour être
+offerte au roi d'Espagne]
+
+
+
+[Illustration: Les meurtriers du commandant de Cuverville, notre attaché
+naval à Port-Arthur.]
+
+DOCUMENTS et INFORMATIONS
+
+LES ASSASSINS DU COMMANDANT DE CUVERVILLE.
+
+Le mystère qui enveloppait la mort du malheureux commandant de
+Cuverville, notre attaché naval à l'ambassade de Saint-Pétersbourg,
+envoyé à Port-Arthur pour y suivre les opérations de guerre, s'est
+éclairci à la suite de l'arrestation de trois de ses assassins.
+
+On se rappelle que le commandant de Cuverville avait quitté, le 17 août
+1904, la place assiégée, en compagnie de l'attaché naval allemand, M. de
+Gilgenheim, et d'un officier lusse. Ils s'étaient embarqués à la baie du
+Pigeon à destination de Tché-Fou, sur une jonque chinoise qui battait
+pavillon français. Jamais ils n'arrivèrent au port, et toutes les
+recherches faites pour les retrouver, aussi bien par la marine allemande
+que par la marine française, demeurèrent infructueuses. En janvier
+suivant seulement, les autorités chinoises signalèrent qu'elles avaient
+mis la main sur la jonque que montaient les disparus. Elles firent
+arrêter le patron de cette embarcation et deux des hommes de l'équipage;
+deux autres ont jusqu'ici échappé à toutes les poursuites. Emprisonnés
+d'abord à Tché-Fou, puis à Fu-San-Chien, le centre judiciaire auquel
+ressortit Tché-Fou, le patron Yuc-Chich-Yen et les deux matelots
+Chang-Yen-Ga et Li-Chang-Fat, savamment bâtonnés et torturés, ont fini
+par confesser leur crime: les trois officiers furent tués à coups de
+hache pendant leur sommeil et leurs cadavres jetés à la mer. Après quoi,
+on se partagea ce qu'ils avaient. Quelques-uns de leurs bijoux ont été
+retrouvés. Mais l'enquête se poursuit encore, les trois assassins
+n'avouant la vérité que par bribes. Et puis, des accusations graves ont
+été portées contre les Japonais. On s'efforce de faire sur ce point la
+lumière.
+
+LE PRIX D'UN COEUR.
+
+Quelle peut bien être la valeur marchandé d'un coeur humain? Il ne
+s'agit pas de la somme qu'une personne indélicate peut devoir à une
+autre, du sexe opposé--et plutôt du sexe faible--en Angleterre ou en
+Amérique, pour avoir brisé cet organe au sens figuré du mot: il s'agit
+de la valeur de l'organe même. Une annonce a récemment paru dans un
+journal de New-York, par laquelle une personne met en vente son coeur,
+après sa mort. Il faut dire que cette personne en a deux, et elle
+voudrait tirer quelque argent de cette malformation, de son vivant, en
+cédant ses coeurs à qui voudra en prendre livraison après sa mort. Ce
+possesseur de deux coeurs est un charpentier de l'État de New-York, âgé
+de trente-cinq ans, et pourvu d'une santé satisfaisante. Il mène une vie
+active et laborieuse. Il y a deux ans, son médecin lui a découvert
+l'anomalie dont il cherche maintenant à tirer profit. On raconte qu'un
+spécialiste a offert 50.000 francs au charpentier, pour le privilège de
+lui enlever un de ses coeurs; mais, sagement, le charpentier a refusé.
+Il n'avait pas confiance! D'autres personnes lui ont offert, à ce qu'il
+prétend, de grosses sommes pour son corps, après décès. Ceci lui plaît
+davantage, mais il veut obtenir le meilleur prix, et c'est pourquoi il
+se met aux enchères _post mortem_. Il a un émule. C'est un Bâlois qui,
+lui, aurait déjà trouvé acquéreur: l'Académie de médecine de Londres lui
+aurait retenu sa dépouille pour l'honorable somme de 75.000 francs. Quel
+prix l'Américain obtiendra-t-il? Nous ne savons; mais il ne peut
+décemment se vendre au rabais. De toute façon, le prix d'un coeur--ou
+plutôt de deux coeurs--est élevé: le tarif actuel ne permet pas d'en
+acquérir dans des conditions médiocres.
+
+UN SOUVENIR DE L'ATTENTAT DE LA RUE DE ROHAN.
+
+Le roi Alphonse XIII va recevoir ces jours-ci un original cadeau. Le
+propriétaire d'une de nos plus grandes tanneries, M. Lepage, de Segré,
+ayant acheté les peaux des deux chevaux tués par la bombe de la rue de
+Rohan, l'un appartenant au capitaine Schneider et l'autre à un garde
+républicain, les a transformées, grâce à un tannage spécial, en deux
+étranges tapis qui, pour être neufs, n'en sont pas moins criblés de
+trous. Bien que le protocole des cours s'oppose à la réception de
+cadeaux faits par un simple particulier, le roi a déclaré qu'il
+acceptait les deux tapis, en raison de l'événement, qu'ils lui
+rappelaient.
+
+[Illustration: Un pont de 3 kilomètres sur le fleuve Jaune, pour le
+chemin de fer de Péking à Hankow.]
+
+UN PONT DE 3 KILOMÈTRES SUR LE PLEUVE JAUNE.
+
+Le pont, d'apparence fort peu chinoise, que représentent nos gravures a
+été lancé dernièrement sur le fleuve Jaune. Le chemin de fer de Péking à
+Hankow se trouve ainsi terminé, et ses 250 derniers kilomètres seront
+livrés à l'exploitation à la fin de septembre, complétant une ligne de
+1.250 kilomètres, soit, à peu près, la distance de Paris à Gênes.
+
+Ce pont mesure une longueur totale de 3.010 mètres. Il comprend 50
+travées de 31 mètres et 52 travées de 21 mètres. Les fondations des
+piles sont faites en pieux à vis enfoncés, en moyenne, de 16 mètres dans
+le sable. (Le pieu à vis est un tube métallique extérieurement muni
+d'ailettes que l'on enfonce par rotation dans les terrains sablonneux où
+son emploi est préféré à celui de l'antique pilotis enfoncé par
+battage.) La fourniture métallique a été partagée entre l'industrie
+française et l'industrie belge. Les chantiers, éclairés à l'électricité,
+étaient en activité jour et nuit.
+
+La «FLÈCHE DE LARD» DE DUMNOW.
+
+Voici, certes, l'une des fêtes locales les plus curieuses qui existent
+en Angleterre: à Dumnow, un usage, d'une très ancienne origine, veut
+que, chaque année, l'on décerne la «flèche de lard» à ceux des ménages
+concurrents qui n'ont jamais eu de dispute depuis le mariage et qui,
+depuis un an et un jour, n'ont pas pensé de mal l'un de l'autre.
+
+Le jugement qui prononce sur les mérites des candidats est rendu, dans
+une cour d'amour, par un juge en robe rouge, assisté de six jeunes gens
+et de six jeunes filles, après plaidoiries contradictoires de l'avocat
+des candidats et de l'avocat du lard. Le mois dernier, la cour de Dumnow
+a décerné deux flèches, la première au pasteur Jenkins et à Mrs. Jenkins;
+la seconde aux époux Noakes, de Ludlow.
+
+Détail curieux: le révérend Jenkins, l'un des heureux bénéficiaires de
+la «flèche de lard», était végétarien.
+
+LES MICROBES DES MONNAIES.
+
+Les pièces de monnaie et les billets de banque devraient attirer
+l'attention des hygiénistes, car nul objet plus que ceux-là ne passe de
+main en main, et surtout de poche en poche, quand ce n'est pas même de
+bouche en bouche, après un contact intimé avec le mouchoir ou la salive,
+ces deux réceptacles de microbes dangereux, parmi lesquels celui de la
+tuberculose se rencontre si fréquemment.
+
+Il est même stupéfiant de noter avec quelle indifférence des mains
+délicates, qui se gantent couramment pour éviter les contacts suspects,
+manient les pièces de monnaie et des billets de banque, souvent plus
+crasseux que des chiffons qu'on ne prendrait qu'avec des pincettes. Il
+semble que la valeur représentative de ces objets les purifie ou les
+immunise contre les microbes, véhicules de la contagion.
+
+_A priori_, on pourrait affirmer que les billets, surtout quand ils sont
+un peu vieux, sont recouverts de nombreux microbes.
+
+Deux bactériologistes de New-York, MM. Darlington et Park, ont
+d'ailleurs vérifié le fait expérimentalement: sur un billet modérément
+propre, ils ont compté 1.250 bactéries, et sur des billets sales, ils en
+ont trouvé jusqu'à 73.000.
+
+Les pièces de monnaie sont beaucoup moins «microbifères». Le nombre des
+microbes qu'on peut recueillir à leur surface peut ne pas dépasser de 25
+à 50. Il semble que les métaux, par l'action dissolvante de l'humidité,
+soient peu favorables à la vie des microbes.
+
+Au contraire, les billets de banque les conservent virulents, pendant
+très longtemps, à leur surface.
+
+L'argent n'a pas d'odeur, a-t-on dit au figuré. Matériellement, on le
+manie comme s'il était toujours propre.
+
+LA GÉNÉALOGIE DE W. BOUGUEREAU.
+
+Nous recevons d'un de nos abonnés, M. de Richemond, archiviste
+départemental de la Charente-Inférieure, des renseignements concernant
+les ascendants de M. William Bouguereau, qui complètent d'intéressante
+façon la biographie de l'artiste et que personne, que nous sachions, n'a
+publiés encore.
+
+La famille Bouguereau est connue à la Rochelle depuis 1523, époque à
+laquelle vivait Jehan Bouguereau, marchand et bourgeois. Un Jean-Massé
+Bouguereau, marchand orfèvre, eut une fille, Marie, qui épousa, en 1624,
+Jehan de Layzement, aussi orfèvre, dont un fils, pasteur à la Rochelle,
+suivit ses collègues dans l'exil en 1685, et un fils, Jean-Massé
+Bouguereau, né en 1603, orfèvre et officier de la Monnaie.
+
+Les descendants ou les alliés de la famille Bouguereau embrassent
+généralement cette même profession d'orfèvres ou appartiennent au clergé
+protestant.
+
+En 1676 naît un Jehan Bouguereau, qui, plus tard, orfèvre et essayeur de
+la Monnaie, épousera Marie-Madelaine Seignette. Elle lui donna un fils,
+Jean-Elie, maître monnayeur, qui, de son mariage avec Suzanne-Louise Le
+Page, eut dix enfants, dont huit filles. Des deux fils de ceux-ci l'un,
+l'aîné de toute la famille, Samuel-Elie, abjura le protestantisme et fut
+professeur d'anglais au collège de la Rochelle.
+
+Il eut à son tour huit enfants, dont l'aîné, Elie-Sulpice-Théodore, fut
+père du peintre. Un autre des fils de Samuel-Elie, Jean-Baptiste-Eugène,
+né le 25 août 1811 et décédé le 28 mars 1893, entra dans les ordres et
+fut successivement vicaire, puis curé à Rochefort (1846) et se distingua
+pendant une épidémie de choléra. Il fut nommé chanoine honoraire en
+1860. Ce fut lui, comme on sait, qui éleva M. William Bouguereau. Mais
+la mère de l'artiste, née Marie-Marguerite Bonnin, qui mourut à Paris en
+1896, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, était protestante.
+
+Comme toutes les bonnes vieilles familles bourgeoises, les Bouguereau
+ont des armoiries; ils portent: _d'azur à une croix d'or chargée de cinq
+roses de gueules_. Ce blason figure au Cabinet des titres, 399.
+Bibliothèque nationale, Charles d'Hozier, manuscrit 56, pages 277-278.
+
+[Illustration: UNE CURIEUSE COUTUME ANGLAISE.--Deux couples bien unis à
+qui a été décernée la «flèche de lard».]
+
+
+[Illustration: Plaquette qui fut offerte, le 26 octobre 1901, à M.
+Ernest Cronier, «à l'apogée de sa carrière industrielle», par la Société
+Say et le personnel des raffineries et sucreries.]
+
+DEUX KRACHS SUCRIERS
+
+La crise des magasins du Printemps, qui avait eu sa cause première dans
+les spéculations malheureuses sur les sucres faites par M. Jules
+Jaluzot, vient de se dénouer heureusement. Lundi dernier, l'assemblée
+générale des actionnaires, réunie à la salle des Ingénieurs civils, rue
+Blanche, a reçu et accepté la démission donnée par M. Jules Jaluzot de
+ses fonctions de gérant statutaire de la Société; elle lui a accordé
+_quitus_ de sa gestion. Enfin, elle a élu comme gérant, à sa place, M.
+Gustave Laguionie, de la maison Laguionie et Anfrie, membre de la
+Chambre de commerce de Paris. M. Laguionie est essentiellement ce qu'on
+appelle un fils de ses oeuvres. Né à Lanouaille (Dordogne), il a conquis
+de haute lutte, à force de travail et d'énergie, la grosse situation
+commerciale qu'il occupe. Il avait déjà fait partie du personnel du
+Printemps. Il y débutait comme petit employé en 1866. Rapidement, il
+était devenu chef de rayon à la soierie, puis, en fin de compte, fondé
+de pouvoir de M. Jaluzot. En 1883, il s'était associé à une grande
+maison de soieries qui devint par la suite la maison G. Laguionie et A.
+Anfrie.
+
+[Illustration: M. Laguionie, le nouveau directeur du Printemps.]
+
+Ce même jour où la perte de M. Jaluzot était consommée on apprenait que
+la spéculation venait de faire une nouvelle victime,--et il n'est
+malheureusement pas certain que ce soit la dernière!
+
+Dans la nuit de samedi à dimanche, M. Ernest Cronier, président du
+conseil d'administration de la Raffinerie Say, se tuait dans son cabinet
+de toilette, d'une balle au coeur, après avoir, tant il était décidé à
+mourir, absorbé du cyanure de potassium.
+
+Comme M. Jaluzot, M. Cronier avait joué sur les sucres,--joué et perdu
+des sommes considérables qu'il est difficile de chiffrer exactement,
+mais qu'on a évaluées aux environs de 100 millions. Il était le
+liquidateur de la succession de M. Henry Say, et la majeure partie de la
+fortune des héritiers Say serait, à ce qu'on assure, engloutie dans la
+catastrophe.
+
+Cependant M. Ernest Cronier jouissait de la confiance, de l'estime, de
+l'affection générales. Le 26 octobre 1901, les administrateurs de la
+Société des Raffineries Say, tout le personnel des usines, offraient à
+leur président, arrivé «à l'apogée de sa carrière», disait la dédicace
+d'une photographie qui lui fut remise, une double plaquette en or et en
+argent due au médailleur M. O. Roty, et qui n'est d'ailleurs pas son
+chef-d'oeuvre. On entendait fêter l'homme qui avait conduit la maison
+Say à la victoire à l'Exposition de 1900, le philanthrope qui avait
+secondé M. Henry Say dans la fondation des oeuvres d'assistance en
+faveur des employés et ouvriers des usines. Et les devises modelées par
+M. Roty aux deux faces de son oeuvre célébraient la Prévoyance, la
+Solidarité, et aussi l'Initiative, la Justice et la Bonté. Enfin le
+maître graveur avait repris, au bas de l'allégorie où la Reconnaissance
+apportait des fleurs à M. Cronier, une phrase appliquée par M. Henry Say
+à son collaborateur: «...Son génie n'a d'autre rival que son coeur...»
+Hélas!... comme dit le grand tragique grec: «Ne proclame jamais un homme
+heureux qu'après sa mort...»
+
+
+
+NOTRE SUPPLÉMENT MUSICAL
+
+La création, aux Arènes de Béziers, des _Hérétiques_, opéra en trois
+actes de M. Ch. Levadé sur un poème de M. A. Ferdinand-Hérold, a été
+l'événement artistique de la huitaine. Deux représentations en ont été
+données, les 27 et 29 août. Elles ont été extrêmement brillantes.
+
+La partition de M. Ch. Levadé est pleine de couleur et de vie, tour à
+tour attendrie, émouvante, et atteint à une grande énergie dans les
+passages dramatiques. Devant un public où la critique parisienne, si
+exigeante, si raffinée, se mêlait à une foule passionnée de musique,
+elle a obtenu un très franc succès.
+
+Le fragment que nous publions dans notre supplément musical: _Loin du
+monde impur_, est l'air que chante, à son apparition en scène,
+Bellissenda, femme de Roger, comte de Béziers, le héros du drame.
+
+Un _Air de Ballet_ pour piano complète notre supplément musical. Il est
+de M. Henry Eymieu, élève de Widor, fondateur de la Société de Musique
+nouvelle, si accueillante aux jeunes compositeurs. Ce morceau est tiré
+de la _Légende du Ménétrier_, pièce en quatre actes, en vers, de M.
+Jacques Roullet, que le théâtre Molière a représentée la saison
+dernière. M. Henry Eymieu avait écrit pour cette oeuvre une musique de
+scène d'une jolie couleur, attendrie et mélancolique.
+
+[Illustration: L'assemblée extraordinaire des actionnaires du Printemps,
+le 28 août.]
+
+[Illustration: M. Ernest Cronier.--_Phot. Nadar._]
+
+
+
+UN ÉLÉPHANT QUI TUE SON GARDIEN
+
+L'éléphant _Saïd_, le plus imposant des pensionnaires du Jardin des
+Plantes, vient de se rendre, mercredi dernier, coupable d'un meurtre: il
+a tué son gardien, Neff.
+
+[Illustration: L'éléphant _Saïd_ et sa victime, le gardien Neff.]
+
+_Saïd_ est depuis vingt ans au Jardin des Plantes. C'est un éléphant
+d'Afrique superbe. Neff l'avait élevé et, de longues années, l'homme et
+la bête avaient fait un excellent ménage. Mais, en vieillissant, _Saïd_
+était devenu difficile de caractère. A diverses reprises, des scènes
+avaient eu lieu entre Neff et lui. Si bien qu'on avait défendu au
+gardien d'entrer dans la rotonde où était son pensionnaire, son ancien
+ami. Comment? pourquoi enfreignit-il, mercredi, cette consigne?
+
+Quand les collègues de Neff accoururent à ses cris, l'éléphant l'avait
+saisi de sa trompe par la taille, jeté à terre, puis broyé contre la
+grille de l'enclos. Il ne relevèrent plus, après avoir détourné
+l'attention de _Saïd_, qu'un cadavre tuméfié, horrible. Tout le drame
+n'avait pas duré deux minutes.
+
+
+
+[Illustration: INCIDENT DE VOYAGE, par Henriot.]
+
+
+
+_NOUVELLES INVENTIONS_
+
+_(Tous les articles compris sous cette rubrique sont entièrement
+gratuits.)_
+
+NOUVEAU BEC INTENSIF RENVERSÉ
+
+Les inventeurs ont toujours rencontré d'assez grandes difficultés
+lorsqu'ils ont voulu produire l'incandescence des manchons Auer dans les
+becs à flamme renversée. Ces difficultés tiennent soit à la position de
+l'injecteur surmontant le brûleur, soit à la forme du conduit en col de
+cygne, quand l'injecteur occupe une position latérale par rapport au
+brûleur.
+
+En effet, dans le premier cas, l'injecteur placé directement au-dessus
+du brûleur ne peut recevoir que de l'air plus ou moins chaud contenant
+de l'acide carbonique; dans le second cas, la forme en col de cygne du
+conduit ne se prête pas au mélange parfait des deux fluides. En outre,
+dans les deux cas, il ne se produit pas de brassage rendant intime les
+mélanges des deux éléments, de sorte que le pouvoir lumineux du manchon
+laisse beaucoup à désirer. L'influence de ce brassage est bien plus
+considérable qu'on ne serait tenté de le croire et peut varier du simple
+au double l'intensité de la lumière produite.
+
+Le nouveau bec intensif brûlant à flamme renversée, représenté dans le
+dessin ci-joint, se caractérise essentiellement par la disposition à
+angle droit du conduit du brûleur par rapport au conduit d'arrivée du
+mélange.
+
+Le conduit du brûleur forme chambre d'angle à l'endroit de son coude
+d'assemblage et présente un orifice de sortie conique.
+
+Ceci posé, voici quel est le fonctionnement de ce bec: le gaz
+d'éclairage et l'air passant par l'injecteur Bunsen sont entraînés
+d'abord ensemble dans le conduit de la manière ordinaire; mais, en
+arrivant dans le coude, la veine fluide en mouvement se brise contre la
+paroi verticale qu'elle rencontre et tourbillonne dans la chambre
+d'angle, de sorte que les deux éléments brassés dans cette chambre et
+dans le conduit du brûleur arrivent à celui-ci sous la forme d'un
+mélange tout à fait intime.
+
+Au sortir du bec, le mélange brûle en crépitant et en produisant une
+flamme bleue, ce que l'on n'obtient pas avec les autres becs renversés.
+
+Il va sans dire que le diamètre du conduit d'arrivée doit être
+proportionné au débit de gaz.
+
+Le Bunsen peut être placé soit horizontalement, soit verticalement. Dans
+ce dernier cas, le conduit du brûleur est coudé un peu au-dessus du
+Bunsen pour continuer ensuite à angle droit sa jonction avec le conduit
+d'arrivée du mélange.
+
+Ce bec intensif ne noircit pas les manchons et ne produit pas de retours
+de flamme.
+
+Des rendements photométriques ayant été faits dans plusieurs
+laboratoires ont donné, d'après l'inventeur, des résultats supérieurs à
+tous les autres becs renversés connus.
+
+Citons des exemples:
+
+Le bec nº 1 dépense 44 Litres pour un pouvoir éclairant de 40 bougies
+ -- nº 2 -- 68 -- 65 --
+ -- nº 3 -- 95 -- 95 --
+ -- nº 4 -- 140 -- 130 --
+
+La suppression des ombres que donnent les becs droits procure encore un
+avantage lumineux appréciable. Ces becs brûlent très bien à partir de 15
+millimètres de pression, résultat non obtenu jusqu'à présent avec les
+becs renversés ordinaires.
+
+Pour se procurer ces appareils, s'adresser à M. Compin, 57, rue du
+Cherche-Midi, Paris.
+
+PLIOIR MÉTALLIQUE POUR LIGNES
+
+Les plioirs employés jusqu'à présent sont constitués soit par un morceau
+de roseau, soit plus généralement par une petite planchette en bois; ils
+présentent tous l'inconvénient de couper la ligne en crin ou en racine
+de Florence, d'abord par leurs angles vifs et ensuite lorsque la ligne
+sèche sur le plioir, le crin se rétrécit et exerce une traction souvent
+considérable sur les fibres du bois.
+
+En outre, ces plioirs ont le défaut de conserver l'humidité de la ligne
+appliquée contre la planchette, ce qui en empêche le séchage rapide et
+facilite leur mise hors service.
+
+Le plioir métallique représenté par notre gravure a pour but et pour
+effet d'obvier à ces inconvénients; il est formé d'un fil de métal
+disposé de manière à ce que l'ensemble présente une élasticité
+suffisante pour céder sous l'action exercée par la tension de la ligne.
+Ce plioir offre l'avantage de sécher rapidement la ligne qui se conserve
+ainsi plus longtemps en bon état. D'autre part, la ligne étant enroulée
+sur des parties rondes, ne se coupe pas comme sur les angles vifs de la
+planchette constituant les plioirs ordinaires.
+
+Tous ces avantages, qui seront appréciés par les pêcheurs soigneux,
+feront préférer ce plioir métallique au plioir en bois, d'autant plus
+que son prix n'est pas sensiblement plus élevé.
+
+Il se fait de plusieurs formes et de différentes dimensions et se vend
+de 1 fr. 20 à 1 fr. 60 la douzaine (longueur de 0m,14 à 0m,20) et 1 fr.
+45 assorti.
+
+Ce plioir se trouve au détail chez _M. Mérat, 63, rue Oberkampf, Paris_.
+Pour la vente en gros de cet objet, ainsi que des vérons secs et
+montures décrits dans _L'Illustration_ du 22 juillet dernier, s'adresser
+à _M. Robillard, fabricant d'articles de pêche, 25, rue
+Notre-Dame-de-Nazareth, Paris._
+
+
+
+Suppléments de ce numéro:
+1° Quatre pages tirées à part sur la COUPE DES PYRÉNÉES. (Ci-après.)
+2° Supplément musical contenant un fragment des «HÉRÉTIQUES».
+(Ce supplément ne nous a pas été fourni.--Note du transcripteur.)
+
+
+
+LA COUPE DES PYRÉNÉES
+
+[Illustration: PASSAGE DES CONCURRENTS AU PIED DE LA VILLA DU POÈTE
+EDMOND ROSTAND _Photographie prise au pont Aguara, entre Cambo et
+Larressore, par G. Ouvrard._]
+
+_On sait que M. Edmond Rostand s'est choisi un asile charmant à
+Cambo-les-Bains, au pays basque. Sa villa, toute neuve, claire et gaie,
+domine une route à flanc de colline, où ont passé les concurrents de la
+Coupe des Pyrénées. Si bien que l'auteur de_ Cyrano, _sa famille et ses
+amis ont pu suivre un moment, de la terrasse même de l'élégant château
+moderne, les péripéties de cette belle épreuve sportive._
+
+[Illustration: M. J. Caubère de la «Dépêche». M. de Perrodil. M. Arnoux
+La voiture du contrôle.]
+
+[Illustration: Cap. Gentil. M. Tampier. Ct. Ferrus. M. Sorel. Le
+maharajah. M. Arnoux. M. Lumet. Le vainqueur (M. Sorel) et le jury de la
+Coupe.]
+
+[Illustration: M. Maurice Sarraut, directeur des services parisiens de
+_la Dépêche de Toulouse_, organisateur de la «Coupe des Pyrénées».]
+
+[Illustration: M. Dubief. M. Berteaux, M. Ruau. M. Chaumié. M. Gauthier.
+Le maire, M. Serres, Le général Fabre. M. Cruppi, député. Cinq ministres
+à Toulouse pour la distribution des récompenses:]
+
+[Illustration: Le baron Henri de Rothschild sur la voiture 83.]
+
+[Illustration: A la descente du col de Puymorens (1.931 m.).]
+
+[Illustration: A 12 kilomètres de Luchon: route neutralisée longeant la
+Pique.]
+
+[Illustration: Arrivée des concurrents au dernier contrôle, à
+Toulouse-Braqueville.]
+
+[Illustration: Un arrêt des concurrents: au Mas-d'Azil, entre Foix et
+Luchon.]
+
+[Illustration: QUATRE VAINQUEURS.--M. Sorel, qui a remporté la Coupe sur
+une voiture de Diétrich de 40 chevaux (n° 80): parmi ses passagers, le
+maharajah de Sihavy.--M. Belleville, sur voiture Brouhot (n° 20) de 15
+chevaux.--M. Bardin, sur voiture de Dion de 8 chevaux (n° 2).--M.
+Bablot, sur voiture Berliet de 16-22 chevaux (n° 48).]
+
+[Illustration: A Cauterets: les guides pyrénéens formant la tête du
+cortège pour la réception de M. Ruau, ministre de l'Agriculture.]
+
+LA COUPE AUTOMOBILE DES PYRÉNÉES (20-27 AOUT 1905)
+
+_La course pour la Coupe des Pyrénées s'est terminée très brillamment,
+et l'accident malheureux que nous signalions la semaine dernière, au
+début du circuit, a été le seul qui l'ait attristée._ La Dépêche de
+Toulouse, _qui avait patronné cette épreuve, et son directeur parisien,
+M. Maurice Sarraut, qui en a été le dévoué et très expert organisateur,
+peuvent être fiers de ce succès. Affirmé par l'enthousiasme des
+populations sur tout le parcours, par l'accueil excellent qu'elles
+réservaient aux coureurs, il a été consacré encore officiellement par la
+présence, à la distribution des prix, de cinq ministres... MM. Berteaux,
+Chaumié, Gauthier, Dubief et Ruau._
+
+[Illustration: LA REPRÉSENTATION DES _HÉRÉTIQUES_ AUX ARÈNES DE BÉZIERS.
+--_Phot. Ch. Cochet._]
+
+_La dernière représentation des_ Hérétiques, _donnée aux Arènes de
+Béziers, était en l'honneur des chauffeurs qui venaient de courir la
+«Coupe des Pyrénées» et des nombreux amis et curieux qui les
+accompagnaient. Ils ont ratifié, par leurs applaudissements chaleureux,
+l'accueil que la critique et le public de la première avaient fait
+l'avant-veille à la partition de M. Ch. Levadé et le grandiose décor de
+Jambon les a enthousiasmés. Qu'on imagine une citadelle entière
+reconstituée, un admirable paysage héroïque évoquant le souvenir d'un
+Jean-Paul Laurens; les remparts de Béziers, avec, leurs créneaux, leurs
+mâchicoulis, leurs échauguettes, leurs tours en poivrières; tout un coin
+de ville moyenâgeux, très imposant. Jamais compositeur, jamais auteur
+dramatique n'osèrent rêver pour leur oeuvre un pareil cadre._
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre
+1905, by Various
+
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+L'ILLUSTRATION, NO. 3262, 2 SEPTEMBRE 1905 ***
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+trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
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+that arise directly or indirectly from any of the following which you do
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+work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
+Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.
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+
+Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
+
+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
+electronic works in formats readable by the widest variety of computers
+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
+because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
+people in all walks of life.
+
+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
+assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
+goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
+remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
+and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
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+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
+
+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
+SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
+particular state visit http://pglaf.org
+
+While we cannot and do not solicit contributions from states where we
+have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
+against accepting unsolicited donations from donors in such states who
+approach us with offers to donate.
+
+International donations are gratefully accepted, but we cannot make
+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
+
+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card donations.
+To donate, please visit: http://pglaf.org/donate
+
+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
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+Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905, by Various
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+with this eBook or online at www.gutenberg.org
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+Title: L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905
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+Author: Various
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+Release Date: April 18, 2011 [EBook #35897]
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+*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK
+L'ILLUSTRATION, NO. 3262, 2 SEPTEMBRE 1905 ***
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+Produced by Jeroen Hellingman and Rénald Lévesque
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+<br><br>
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+<div class="cont">
+
+
+
+<p>L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905</p>
+
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/000small.png"><br><a href="images/000large.png">(Agrandissement)</a></p>
+
+<p><span class="sml">Suppléments de ce numéro:<br>
+1° Quatre pages tirées à part sur la <span class="sc">Coupe des Pyrénées</span>.<br>
+2° Supplément musical contenant un fragment
+des <span class="sc">«Hérétiques»</span>.</span></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/001.png"></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/001a.png"><br><b>LES TROIS ARTISANS DE LA PAIX RUSSO-JAPONAISE<br>Le
+président Théodore Roosevelt, le baron Komura et M. Serge Witte. Trois
+portraits caractéristiques, d'après des photographies instantanées.</b><br>
+<i>Stereograph copyright 1905 by Underwood and Underwood, London and
+New-York.</i></p>
+<br>
+
+<h3>COURRIER DE PARIS</h3>
+
+<h4><span class="sc">Journal d'une étrangère</span></h4>
+
+<p>Une amie m'écrit: «Vous vous plaignez d'avoir retrouvé Paris sur les
+plages du Sud-Ouest? Alors, remontez au nord et suivez la côte bretonne.
+Il y a bien là encore, pour la femme sauvage que vous êtes, quelques
+coins à éviter et, si les élégances de Biarritz vous ont fait peur, je
+doute que celles de Dinard vous séduisent. A Dinard aussi, vous
+trouverez une nature terriblement pomponnée, ratissée, truquée; trop de
+magasins à l'instar de Paris; tout l'implacable attirail des grandes
+villégiatures mondaines... Mais n'allez pas jusque-là. Simplement
+promenez-vous, en deçà de Saint-Enogat, le long de ce délicieux morceau
+de littoral qui va du cap Fréhel à Saint-Lunaire. Là vraiment vous
+savourerez la volupté d'ignorer Paris pendant quelques jours, ce qui
+vous sera une bonne façon de vous préparer à le mieux <i>raimer</i> le mois
+prochain.»</p>
+
+<p>J'ai suivi le conseil qu'on me donnait. Je connaissais un peu ce pays;
+j'y suis retournée, et depuis une semaine j'ai vécu selon mon rêve, en
+effet,--au milieu de braves gens venus ici, comme moi, pour s'y abrutir
+délicieusement dans la contemplation d'un horizon d'émeraude; pour y
+regarder du matin au soir la vague ourler d'écume les granits noirs de
+la plage silencieuse, en ne pensant à rien du tout.</p>
+
+<p>J'avais emporté des livres, je ne les lis pas. Et mes voisins d'hôtel
+ont les poches bourrées de journaux dont ils oublient de déchirer les
+bandes. Qu'est-ce que cela nous fait, ce qui se passe hors d'ici? On
+n'imagine pas quelle distance prodigieuse il y a entre Paris et tels
+coins d'univers que sépare à peine du boulevard un trajet de dix heures
+d'express et comme l'attrait de ce qu'on appelle «des nouvelles»
+s'amoindrit, se banalise, se dénature au cours de certains voyages... On
+m'apporte à la plage mon journal tous les matins. Et, tandis qu'autour
+de moi les enfants jouent, construisent des forts dans le sable et que,
+tout là-bas, l'eau dort parmi les rochers nus ou mugit doucement dans
+l'effort de travail qui la ramène, comme à lentes enjambées, vers
+l'alignement rose et blanc de nos cabines, je regarde ce que dit, ce que
+fait Paris... Déplacements ministériels... Assemblée générale des
+actionnaires du Printemps... L'escroc Gallay ramené de Bahia... Au
+courrier des théâtres: le directeur du Gymnase vient d'engager je ne
+sais qui; celui du Vaudeville nous fait connaître le programme de sa
+saison. Pourquoi ces choses, qui m'intéressaient il y a quinze jours, ne
+m'intéressent-elles plus? Je n'éprouve même pas le besoin d'en vouloir à
+M. Bérard, contre qui je vois qu'une campagne furieuse est engagée par
+quelques journaux. On reproche à ce haut fonctionnaire d'accabler ses
+commis de trop d'ouvrage, sans profit pour une clientèle qui se plaint
+de n'avoir jamais été plus mal servie. En effet, il se peut que les
+lettres que j'ai écrites cet été n'aient pas toutes atteint leur
+destination dans le délai prescrit; et, plusieurs fois aussi, il m'a
+semblé que mes dépêches n'excédaient guère en vitesse l'allure d'un
+train de marchandises. Je n'en ressens aucun dépit; et, dans l'immense
+paix qui m'enveloppe, j'excuse les télégraphistes d'avoir, eux aussi, en
+ce moment, l'âme distraite ou la main molle...</p>
+
+<p>J'excuserais même les politiciens de ne point faire ce mois-ci de
+politique. Je lis--j'essaye de lire ce qu'ils écrivent. Je les vois
+échanger les mêmes injures que l'hiver dernier, pour les mêmes raisons
+qui les feront de nouveau s'entre-dévorer l'hiver prochain; et j'admire
+la ténacité de passions si fortes qu'elles résistent même aux séductions
+d'une trêve possible--la trêve des grandes vacances.</p>
+
+<p>Je me rappelle qu'un jour un Irlandais de mes amis, à qui je rendais
+visite, à Dublin, me dit:</p>
+
+<p>--Quel dommage, madame, que vous n'ayez pas été ici le 12 juillet
+dernier. C'est le jour où les catholiques et les protestants se battent
+dans les rues. Vous ne sauriez imaginer combien cela est curieux. Dès le
+matin, la police et la troupe prennent leurs dispositions en vue des
+bagarres de la journée. De leur côté, catholiques et protestants
+s'assemblent, s'organisent et s'arment. Il y a chaque fois des blessés
+et des morts.</p>
+
+<p>--Pourquoi ce jour-là, demandai-je, et non un autre?</p>
+
+<p>--C'est que le 12 juillet marque l'anniversaire de la fondation de notre
+Ligue catholique en Irlande. Les adversaires des deux camps, qui se
+détestent toute l'année, ont donc choisi ce jour pour régler leurs
+comptes et foncer loyalement les uns sur les autres. Cela fait, chacun
+retourne à ses affaires et, pendant tout le reste de l'année, on est
+tranquille.</p>
+
+<p>Voilà de la sagesse. Pourquoi les polémistes de France n'imitent-ils pas
+cet exemple? On ne saurait leur demander de ne s'injurier qu'un jour par
+an; mais ne serait-ce pas charmant qu'ils consentissent à se reposer,
+l'été venu, et que, durant ces deux mois d'été où la mer est si belle,
+ils fissent semblant de s'oublier les uns les autres? En vérité,
+l'inutilité de toute cette prose me confond.</p>
+
+<p>Mais ce sont surtout nos chroniqueurs, nos échotiers--les professionnels
+de la fantaisie--qui me semblent falots, vus de si loin... Car eux non
+plus ne désarment pas. Ils ne consentent pas à cesser d'être spirituels
+un instant. Même à la campagne où ils se sont retirés--et feignent de
+vouloir qu'on les oublie--ils ont des mots «cruels» ou charmants que
+leurs amis rapportent diligemment, comme un butin précieux, aux
+gazettes, ou qu'eux-mêmes prennent soin d'y adresser. Et ces mots ne
+semblent plus drôles du tout... Ils ressemblent à ces coquillages qu'on
+voit au bord de la mer, sur lesquels l'humidité de l'eau fait chatoyer
+mille couleurs tendres et qui ont, dans l'instant où on les ramasse, une
+grâce étrange de joyaux vivants. Tirez-les, au bout de quelques jours,
+du filet ou de la poche où vous les avez mis. Ce sont de petites choses
+desséchées, sans couleur, et qui semblent mortes. Les «mots» que nous
+fabrique l'esprit parisien ressemblent à cela. C'est <i>sur place</i> qu'il
+les faut ramasser et qu'il en faut jouir. A distance, ils n'amusent
+plus; leurs couleurs s'éteignent, leur grâce semble fanée. Ce sont les
+coquillages de la plage parisienne; des coquillages qui, à cette
+époque-ci de l'année surtout, ne supportent point les déplacements.</p>
+
+<p>Car il nous importe si peu qu'il y ait, à cinq ou six cents kilomètres
+d'ici, des hommes d'esprit! La mer nous procure une joie supérieure à
+toutes; en amusant nos yeux par l'incessante diversité de ses
+spectacles, elle nous ôte le goût, la volonté de penser; et c'est--au
+gré d'une force, implacable et très douce à la fois, qui le berce--comme
+un anéantissement délicieux de tout l'esprit.</p>
+
+<p>Nous sommes ici, à l'heure de la marée basse, à l'heure du bain--à
+toutes les heures--quelques centaines de flâneurs qui goûtons cette joie
+et qu'a rassemblés sur cette petite plage lointaine un même besoin de
+fuir pour un instant le monde, de nous reposer de «l'esprit de Paris».
+Cette communauté de sentiment crée parmi nous des rapprochements
+inattendus, des amitiés éphémères, mais qui ont leur charme et leur
+prix. «Liaisons de plage.» J'ai entendu souvent des gens se moquer de
+ces liaisons-là. Et il est vrai que ce coin de grève où je passe mes
+journées est le centre d'un bien étrange assemblement de personnes. Les
+conditions sociales les plus diverses sont représentées là et
+fraternellement s'y coudoient, s'y mêlent... Je note: une famille de
+fonctionnaires, un peintre connu, les femmes et les enfants de deux
+industriels et d'un banquier parisiens, une cantatrice célèbre qui goûte
+en notre compagnie le réconfort de quelques semaines
+d'«embourgeoisement»... L'agrément de cette réunion a attiré vers nous
+une clientèle de jeunes gens dont la jovialité entretient autour de nous
+une atmosphère de bonne humeur un peu folle. Et, petit à petit, un
+courant de familiarité s'est établi. La continuité du contact incite à
+de vénielles audaces. On affuble de sobriquets les jeunes gens; les
+enfants, après huit jours de tennis, se tutoient. Nous formons une
+espèce de grande famille, improvisée on ne sait comment, qui se
+disloquera dans quelques jours. Et cette séparation, je le sens déjà,
+nous laissera au coeur une petite mélancolie.</p>
+
+<p>N'avons-nous pas joui, en effet, durant ces journées si vite passées à
+ne rien faire, d'un des plus rares plaisirs que la vie offre aux hommes:
+celui de s'abandonner librement aux sympathies que crée le hasard des
+rencontres?</p>
+
+<p>Toute l'année, des nécessités de métier, des préjugés, le souci de je ne
+sais quelles convenances familiales ou mondaines, nous ont interdit
+d'user de cette liberté-là, car nos amitiés sont soumises; dans
+l'ordinaire de l'existence, à un régime de discipline et de précautions
+qui ne souffre guère qu'on l'enfreigne... C'est le charme des vacances,
+justement, de rendre pour quelques semaines ces infractions possibles.
+Et il en résulte une infinie douceur de vivre. Nul souci des conditions
+et du rang: on a fui, pour se reposer, l'agitation des villes; on a
+ressenti, devant les prodigieuses beautés du ciel et de la mer, des
+émotions pareilles; en causant, on s'est aperçu qu'il y a un certain
+nombre de choses qu'on aime ou qu'on déteste de la même façon; on s'est
+rapproché; et voilà une amitié improvisée pour un mois, pour huit jours.
+Amitié nécessaire? Non. Solide? J'en doute. Désintéressée? Assurément.
+Et sont-elles si nombreuses, les amitiés où l'intérêt, l'habitude, le
+préjugé, la vanité, n'ont point de part et qu'a seule formées la
+fraternité spontanée de deux esprits, de deux coeurs, de deux caprices?</p>
+
+<p>Ne médisons pas trop des «liaisons de plage».<br>
+
+<span class="rig"><span class="sc">Sonia.</span></span></p><br><br>
+
+<h3>LE 19 AOUT A MOSCOU</h3>
+
+<p>S'il est, entre toutes les villes de Russie, une ville qui ait dû être
+déçue par la promulgation du manifeste impérial instituant la douma
+d'empire, c'est bien Moscou.</p>
+
+<p>Aspirant tout à coup à reprendre son rang de capitale politique de
+l'empire, au point d'éveiller les susceptibilités de Saint-Pétersbourg,
+la capitale administrative, Moscou, a joué, dans le développement de la
+crise actuelle, le rôle le plus actif, le plus efficace. C'est là qu'est
+né, sous l'inspiration de M. Chipof, ancien maire de Moscou, tout ce
+mouvement des zemstvos qui a ému la bureaucratie et le gouvernement et
+précipité, évidemment, la décision impériale. Moscou est, et va demeurer
+pour longtemps, sans doute, la première citadelle du parlementarisme
+russe.</p>
+
+<p>Les Moscovites sont si bien conscients de l'action qu'ils ont exercée;
+ils étaient si intimement persuadés qu'on leur rendait, au dehors, une
+justice entière, qu'ils n'avaient manifesté nulle surprise quand on leur
+avait annoncé que c'est du haut du Kremlin, de l'iconostase de cette
+cathédrale de l'Assomption où les tsars ceignent la lourde couronne
+bilobée, que serait promulguée «la Constitution». On leur avait fixé la
+date de cette cérémonie: le 30 juillet--12 août, jour anniversaire de la
+naissance de l'héritier impérial. On leur avait laissé espérer que le
+tsar, en personne, viendrait solennellement proclamer <i>urbi et orbi</i>, en
+ce lieu auguste, ses volontés. Puis, le 12 août avait passé sans rien
+réaliser de toutes ces espérances. Et Une semaine seulement, jour pour
+jour, après cette date tant attendue, le manifeste paraissait au
+<i>Moniteur du gouvernement</i>, sans éclats, sans fanfares. Le lendemain, il
+en était donné lecture, à la fin de l'office, dans la cathédrale de
+l'Assomption--comme par les popes dans chaque église des Russies--par le
+métropolite chargé d'or et de gemmes.</p>
+
+<p>Mais la foule qui l'écoutait, recueillie, sans trop comprendre au juste,
+peut-être,--cette foule, en majeure partie, connaissait déjà et la
+proclamation et la loi qu'elle annonce. Elle était venue là surtout pour
+jouir de la pompe habituelle à ces offices solennels, du défilé des
+équipages amenant au Kremlin la phalange brillante des fonctionnaires,
+des officiers en uniformes de gala. Car tout ce qui sait lire avait
+longuement lu et relu, dès la veille, la parole impériale. Les voyageurs
+placides des tramways, les flâneurs désoeuvrés des jardins et des
+boulevards, les <i>izvosztchiks</i> sur leur petit siège bas, guettant le
+client à quelque coin de rue, tous penchés, attentifs, sur les pages
+blanches et noires des journaux, sur les larges feuilles vertes des
+télégrammes, avaient médité ce manifeste de Nicolas II, ces articles de
+loi, qui remplissaient quelques colonnes des gazettes et qui vont
+changer peut-être du tout au tout les destinées de la vieille, de la
+sainte Russie.</p>
+
+<p class="lef"><img alt="" src="images/002a.png"><br><span class="sc">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<b>La Croix-Rouge au Japon.</b></span><br>
+<b>Princesses japonaises apprenant à panser les blessés.</b></p>
+
+<h3>LES JAPONAISES DE LA CROIX-ROUGE</h3>
+
+<p>Depuis le commencement de la guerre russo-japonaise, nous avons publié
+de nombreuses gravures initiant nos lecteurs au fonctionnement des
+ambulances nippones dans les diverses phases d'une bataille. On sait que
+l'organisation de ce service a provoqué l'admiration de tous les
+officiers européens.</p>
+
+<p>Au Japon même, on a surtout remarqué le rôle des femmes. Toutes se sont
+affiliées à la Croix-Rouge et, non contentes de travailler pour les
+soldats tombés en Mandchourie, les plus grandes dames ont tenu, comme
+leurs soeurs des autres pays en pareille circonstance, à soigner
+elles-mêmes les blessés des deux nations qui avaient été ramenés dans
+l'empire du mikado. En Russie, d'ailleurs, on avait constaté le même
+élan et, au début des hostilités, nous avons montré l'impératrice
+présidant elle-même l'ouvroir des dames de Saint-Pétersbourg.</p>
+
+<p>La gravure que nous donnons aujourd'hui traduit, avec une éloquente et
+gracieuse simplicité, cet état d'âme des nobles japonaises. Dans un coin
+de parc, les princesses Nashimoto et Yorihito ont fait apporter un
+mannequin spécialement construit pour cet usage. Sous les yeux de la
+baronne Sannomiya, Anglaise d'origine, directrice de la Croix-Rouge,
+guidées par un vénérable docteur de leur pays, elles apprennent à panser
+les blessures que font les balles et les shrapnells. Et la grâce du
+tableau forme un contraste saisissant avec les scènes de tuerie qu'il
+évoque.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/002b.png"><br><b>Les dvorniks (concierges) lisant le journal devant leur
+porte.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/002c.png"><br><b>Les izvosztchiks (cochers de fiacre) le lisant sur leur
+siège.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/002d.png"><br><b>Vendeur de journaux devant un tramway.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/002e.png"><br><b>Sur les bancs des promenades publiques.</b></p>
+
+<h4>ASPECT DE MOSCOU, LE 19 AOUT, JOUR DE LA PUBLICATION DE L'OUKASE CRÉANT
+UNE ASSEMBLÉE NATIONALE</h4>
+
+<h3>DEUX GRANDS ÉVÉNEMENTS EN RUSSIE: L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET LA PAIX AVEC
+LE JAPON</h3>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/003.png"><br><b>LA LECTURE DES JOURNAUX DANS LE PEUPLE</b><br><i>Photographie
+prise à Moscou, sur un marché aux fruits, par notre correspondant.</i></p>
+
+<p>Nous avons montré plus haut quelle impression avait produite, à Moscou,
+la publication du manifeste impérial annonçant l'institution d'une
+assemblée nationale, avec quel empressement on s'était jeté sur les
+feuilles où était reproduit ce document historique, et quel spectacle,
+assez inusité, avait offert toute une journée l'ancienne capitale des
+tsars, avec cette multitude de gens pressés de lire la proclamation
+impériale depuis si longtemps attendue. A quelques jours de là, un autre
+événement, non moins grand, non moins désiré, la conclusion de la paix
+avec le Japon, allait donner aux journaux russes l'occasion d'un gros
+tirage,--fait rare dans leurs annales. Et l'on put revoir, au seuil des
+maisons, aux carrefours, dans les petits marchés que tiennent, de place
+en place, les marchands ambulants, les mêmes scènes se reproduire, et
+les «lettrés» déchiffrant pour leurs camarades ignorants les gazettes,
+et leur apprenant, d'une Voix souvent mal assurée, l'émouvante nouvelle
+après laquelle soupirait depuis des mois la Russie entière.</p>
+
+
+<h3> L'ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 30 AOUT, A PARIS.</h3>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004a.png"><br>
+
+<b>L'éclipse à 1 h. 9 (ciel couvert).
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
+L'éclipse à 1 h. 15 (ciel dégagé).</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004b.png"><br><b>Boulevard des Italiens, sur un toit: le photographe<br>
+Gerschell prenant les deux images de l'éclipse.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004c.png"><br><b>Observation du phénomène réfléchi dans un seau.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004d.png"><br>
+
+<b>Les agents en observation.
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
+A travers son parapluie.</b></p>
+
+<p>Les photographies scientifiques prises par les astronomes en Espagne ou
+en Tunisie, dans les régions de l'éclipse totale, n'ont pu nous parvenir
+encore. Mais nous pouvons du moins enregistrer, dès cette semaine, le
+succès de curiosité qu'a obtenu à Paris même l'éclipse partielle, dont
+toute la France a dû se contenter. C'était à l'heure du déjeuner, et les
+quartiers ouvriers, avec le va-et-vient qui les anime à ce moment, comme
+les boulevards et les rues du centre, où les flâneurs semblaient s'être
+donné rendez-vous avec les employés et les «midinettes» échappées de
+leurs, ateliers, ont présenté le spectacle le plus original. Les nuages
+s'étant écartés à la minute voulue, vers une heure, chacun cherchait à
+voir de son mieux le phénomène à sa façon, d'après les recettes de son
+journal, qui à travers de vieux clichés photographiques ou des verres
+fumés à la flamme d'une bougie et qui noircissaient les doigts, qui par
+des trous d'épingle percés au fond de son chapeau ou au travers d'une
+feuille de carton, tel fantaisiste ingénieux enfin à travers l'étoffe
+mince de son parapluie. Dans les restaurants soudain vidés, les tables
+demeuraient désertes. Mille petites scènes amusantes s'offraient, le
+long du trottoir, à l'observateur. Ce sont quelques-unes d'entre elles
+que <i>L'Illustration</i>, grâce à l'ubiquité et à la rapidité de ses
+services photographiques, peut offrir ici à ses lecteurs.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004e.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Contre la balustrade du Métro, place de l'Opéra.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Les balcons de la mode, rue de la Paix.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/004f.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 20%; text-align: center;">
+<b>Par un trou de son chapeau.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 60%; text-align: center;">
+<b>Les midinettes, rue de la Paix.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 20%; text-align: center;">
+<b>Un observateur attentif.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/005a.png"><br><b>M. Alexandre Bérard, sous-secrétaire d'État, dans son<br>
+cabinet de travail, avec M. Pierre Jouhannaud, son chef de cabinet.</b></p>
+
+<h3>LA "CRISE" DES POSTES</h3>
+
+<p>Personne ne peut plus l'ignorer. Elle a fait trop de bruit. Les journaux
+sont remplis de doléances et de plaintes: public d'un côté, employés de
+l'autre se répondent en lamentations alternées, comme les strophes et
+les antistrophes du choeur antique. Ceux-ci sont surmenés, ceux-là sont
+mal servis. Le public y met plus d'acharnement que les employés,
+disposés en général à rendre hommage à la bienveillance particulière du
+sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, M. Alexandre Bérard,
+et à mettre hors de discussion les bonnes intentions d'un chef qui a
+fait pour eux plus qu'aucun de ses prédécesseurs.</p>
+
+<p>En somme, cette crise est périodique: elle se reproduit chaque année
+avec la saison des villégiatures. On donnait, l'autre jour, un exemple
+bien caractéristique de cette augmentation du trafic postal qu'apporte
+l'été: la receveuse d'une petite commune du Pas-de-Calais qui n'a, en
+hiver, que 1.500 habitants, a dû expédier, du 20 juillet au 20 août,
+30.000 cartes postales illustrées--1.000 par jour! Le croirait-on: la
+carte postale illustrée, la malencontreuse carte, est à peu près la
+seule cause, la principale du moins, du mal dont on se plaint.</p>
+
+<p>Sans doute, ce mal sévissait depuis quelques années déjà. Il est allé
+croissant. Le voici arrivé à l'état aigu, au moment où il faut
+impérieusement lui trouver un remède rapide.</p>
+
+<p>Pourtant, à voir fonctionner, à la recette principale de Paris, si
+régulièrement, si parfaitement, les rouages délicats et compliqués dont
+l'ensemble compose le service postal, on s'étonne de toutes ces
+doléances qu'on a entendues. Mais, précisément, cet organe formidable
+est peut-être celui dont on ait le moins lieu de se plaindre. Sous la
+direction de M. G. Serres--qui fut naguère l'organisateur du service
+postal de l'Exposition de 1900, l'un des rares services de la foire du
+monde qui ait marché à souhait--la recette principale de Paris apparaît
+comme un modèle auquel on voudrait voir ressembler, toutes proportions
+gardées, pour la régularité, la ponctualité, le plus infime des bureaux
+de France. C'est ici qu'il faut venir pour se faire rapidement une idée,
+au moins sommaire, de l'organisation du service postal en France.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/005b.png"><br><b>Le tri des sacs vides, au retour.</b></p>
+
+<p>Une lettre jetée à la boîte, en un point quelconque, passe par trois
+phases principales: l'expédition, le transport, la distribution. Au
+point de vue de l'expédition des correspondances, les bureaux de Paris,
+sont classés en deux catégories: 1° bureaux à service restreint dits
+<i>bureaux satellites</i>; 2° bureaux de tri ou de transit dits <i>bureaux de
+passe</i>.</p>
+
+<p>Au bureau, quel qu'il soit, sont centralisées les correspondances jetées
+dans ses boîtes mêmes et celles qui sont confiées aux boîtes de
+quartier, placées sur la voie publique. Il les traite de la même façon.
+Bureau satellite, il les sépare en quatre parts: 1° lettres pour Paris;
+2° pour la banlieue parisienne; 3° pour les départements français; 4°
+pour l'étranger. Il forme ainsi quatre liasses insérées dans un même sac
+envoyé au bureau de passe. Celui-ci a donc à expédier ses propres
+lettres, plus celles des bureaux satellites de son rayon. Il a d'abord
+procédé pour ses correspondances à un classement identique à celui de
+ces bureaux. Il joint à chacune de ses quatre liasses à lui les liasses
+ayant mêmes destinations qui lui arrivent dans des sacs. Il achemine à
+son tour vers la recette principale, vers l'hôtel des Postes, les trois
+sacs collecteurs, appelés <i>dépêches</i>, qui contiennent les lettres pour
+Paris, la banlieue et l'étranger. Il garde les lettres pour les
+départements, car il est chargé d'en effectuer le tri et de les
+acheminer directement vers les gares, vers les bureaux ambulants qui les
+conduisent à destination.</p>
+
+<p class="lef"><img alt="" src="images/005c.png"><br>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<b>En route vers le tri.</b></p>
+
+<p>Donc, toutes les lettres pour Paris, la banlieue et l'étranger sont
+centralisées à l'hôtel des Postes. Dix fois le jour, de 7 h. 30 du matin
+à 10 h. 20 du soir, chaque bureau de passe les lui expédie. Ce service
+des transports, très important, est assuré, tant de bureau à bureau que
+des bureaux aux gares, par 123 tilburys, 70 fourgons à un cheval, 53
+fourgons à deux chevaux et 12 automobiles. Tout ce matériel appartient à
+l'Administration. Un entrepreneur fournit les chevaux, les cochers et
+les chauffeurs, moyennant une indemnité de tant par kilomètre. Le crédit
+annuel qui lui est versé va aux environs de 1.400.000 francs.</p><br><br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/005d.png"><br><b>Au départ des imprimés: Les journaux du samedi.</b></p>
+
+
+
+<h4>L'HOTEL DES POSTES DE PARIS</h4>
+
+<p class="rig"><img alt="" src="images/006a.png"><br><b>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Entre deux tournées:<br>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;un coiffeur du «chauffoir».</b></p>
+
+<p>Voici donc les correspondances centralisées à la recette principale, qui
+les joint à son tour à celles qu'elle a recueillies dans ses boîtes. Des
+services différents vont être chargés d'en assurer l'expédition ou la
+distribution.</p>
+
+
+
+<p>Le service de la distribution dans Paris est, de tous, le plus vivant,
+le plus pittoresque. La photographie même donne une bien pâle idée de
+l'animation endiablée qui y règne pendant une demi-heure, de 6 h. 1/2 à
+7 heures, pendant la période de préparation de la distribution du matin,
+la plus forte de la journée. Ce labeur précipité et silencieux, dans
+cette haute salle aux élégantes membrures de fer, est extraordinairement
+impressionnant.</p>
+
+<p>Au point de vue de la distribution, Paris est divisé en deux zones: une,
+desservie par la recette principale, comprend le vieux Paris, les onze
+arrondissements du centre; la seconde, desservie par neuf bureaux
+centraux--un par arrondissement--comprend la zone annexée, la
+périphérie.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/006b.png"><br><b>Le mess de l'hôtel des Postes.</b></p>
+
+<p>Mais l'ancien Paris, lui-même, se subdivise en onze rayons ne présentant
+d'ailleurs aucune concordance avec les onze arrondissements, car on a
+cherché surtout, en vue de la bonne exécution du service, à égaliser
+autant que possible le travail entre les rayons. Ce sont, en somme, onze
+bureaux autonomes réunis dans le même établissement. A chacun correspond
+en quelque sorte une case, une division de l'immense hall. Toutes ces
+divisions sont semblables: une série de hauts casiers à parois de verre
+où les lettres, d'abord, au cours d'un premier tri à l'arrivée, classées
+par rayons, sont classées maintenant par <i>quartiers</i> comprenant chacun
+un certain nombre de rues et desservis chacun par quatre brigades de
+facteurs de lettres et trois de facteurs d'imprimés. Chaque facteur
+prend, dans les casiers de verre étiquetés, son lot de lettres qu'il
+classe à son tour sur une table, par rues, suivant son itinéraire. Au
+premier coup de 7 heures, c'est un hourvari terrible: «Ficelons!
+Ficelons! Dépêchons!» répètent les voix des chefs de service, et en un
+clin d'oeil la salle, si grouillante tout à l'heure, est vide. Tandis
+que les facteurs ont gagné les grands omnibus qui doivent les déposer
+chacun dans son quartier, le personnel qui reste à l'hôtel s'en va vers
+la petite cantine coopérative, ou vers le «chauffoir» où quelque facteur
+adroit, ancien coiffeur du régiment, rase pour un prix minime, coupe les
+cheveux des camarades. Et sept fois par jour la salle se remplit de
+nouveau, s'anime un moment du bruissement des papiers hâtivement maniés,
+puis retombe dans le silence.</p>
+
+<p>Au service du départ, ce même travail de classement s'effectue en sens
+inverse. Le personnel des <i>trieurs</i> sépare les correspondances--lettres
+ou imprimés--par destination dans des casiers de verre tout pareils à
+ceux de la distribution, où les <i>releveurs</i> viennent les prendre pour
+les mettre dans des sacs et en former des <i>dépêches</i>. S'il s'agit de la
+province ou de l'étranger, on fera une dépêche de tout ce qui doit
+prendre la même direction, être confié au même <i>ambulant</i>. Par des
+glissières en spirale, sortes de toboggans traversant de haut en bas
+tout l'hôtel, on laisse descendre les dépêches bien closes et cachetées,
+et les employés préposés aux fourgons les recueillent au
+rez-de-chaussée.</p>
+
+<p>Et un chiffre donnera une idée de ce mouvement de dépêches: 30.000 sacs
+environ sont manipulés chaque jour, déposés vides, puis triés dans la
+cour de l'hôtel, en un tas où se mêlent aux sacs gris du service
+français les sacs rayés ou bariolés des divers offices postaux du monde,
+enfin, remplis et réexpédiés. Le service des bureaux ambulants, qui fait
+circuler à travers la France, vers les frontières ou les paquebots,
+toutes ces lettres, tous ces plis, est l'un des plus pénibles qui soient
+et l'un des plus chargés.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/006c.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Au pied des glissières: la dernière étape<br>d'une lettre à
+la recette principale.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>A l'heure de la distribution: les omnibus<br>des facteurs.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+
+
+
+
+<h4>L'HOTEL DES POSTES DE PARIS</h4>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/007.png"><br><b>A L'HOTEL DES POSTES DE PARIS: LE GRAND HALL, A L'HEURE<br>
+OU S'OPÈRE LE TRI POUR LA PREMIÈRE DISTRIBUTION DU MATIN.</b></p>
+
+<p>Il faut avoir vu l'intérieur d'un de ces immenses wagons sans fenêtres,
+aux parois toutes couvertes de casiers, où se recommence, pour chaque
+point du trajet, l'opération du tri, pour se rendre compte à quel point
+doivent être rudes aux employés les douze ou quinze heures passées là.</p>
+
+<p>Ils accomplissent leur besogne avec zèle et intelligence, et les
+correspondances acheminées sur les grandes lignes sont celles qui
+donnent le moins de sujets de plaintes. On s'étonnera toujours un peu de
+voir une lettre se rendre de Paris à Bordeaux ou à Marseille en moins de
+temps qu'une autre de Chantilly à Meudon. C'est que celle-ci, manipulée
+déjà au départ puis amenée à la gare du Nord, aura encore à subir, au
+bureau de tri de la gare Saint-Lazare, vers lequel elle sera dirigée,
+une autre manipulation, le tri définitif, qui l'amènera à bon port.</p>
+
+<p>Evidemment, le service des postes, comme tant d'autres services publics,
+est perfectible. Le public est patient, l'Administration remplie de bon
+vouloir, le personnel appliqué à son devoir. Les incidents de ces
+derniers jours auront heureusement, espérons-le, rapproché la solution.
+Ils ont montré qu'il y avait, aussi bien du côté des employés que de la
+part de l'Administration, un égal désir d'aboutir à une amélioration
+dont tout le monde doit profiter. Souhaitons que cette crise, dont on
+s'est tant ému, procure enfin à M. Alexandre Bérard les crédits que
+lui-même réclame depuis si longtemps. Et ainsi il sera démontré une fois
+de plus qu'«à quelque chose malheur est bon.»</p>
+<br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/008a.png"><br>
+<b>Le grand cloître, construit en marbre de Carrare<br> et
+mesurant 200 mètres de longueur.</b></p>
+
+<h3>LA GRANDE-CHARTREUSE DE FARNETA</h3>
+
+<p>Nous avons reproduit récemment (29 octobre 1904) une série de
+photographies prises par M. Boyer d'Agen à l'intérieur d'un couvent de
+carmélites, ordre dont le cloître est justement considéré comme le plus
+inaccessible de tous les cloîtres. Notre collaborateur nous introduit
+aujourd'hui dans le monastère de la nouvelle Grande-Chartreuse.
+Plusieurs artistes avaient essayé déjà de nous représenter l'existence
+des disciples de Saint-Bruno; on possédait des photographies «inanimées»
+de certaines parties de leurs monastères. Mais celles que nous publions
+ici sont les premières qui aient surpris le chartreux lui-même dans son
+cloître et jusque dans sa cellule.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/008b.png"><br><b>Vue générale de la Grande-Chartreuse de Farneta.</b></p>
+
+<p>En quittant la France, les moines de la Grande-Chartreuse se partagèrent
+en deux groupes: l'un s'installa à Tarragone, en Espagne, où fonctionne
+aujourd'hui la distillerie jadis établie à Fourvoirie; l'autre, plus
+nombreux, comprenant le général de l'ordre, dom Michel II, se réfugiait
+provisoirement au Monte Oliveto, en Italie. Non loin de là, entre Pise
+et Florence, à 5 kilomètres de Lucques, la vieille chartreuse de Farneta
+restait abandonnée depuis l'époque où Bonaparte, après en avoir fait un
+hôtel de passage pour ses généraux, la donnait à la famille Bacciocchi
+qui se borna à cultiver aux alentours une olive considérée comme la plus
+délicate de la Péninsule. Les chartreux de France achetèrent l'immeuble
+avec ses dépendances et assurèrent, en quelques mois, la restauration de
+l'antique monastère presque entièrement construit en marbre de Carrare,
+dont les fameuses carrières sont toutes proches.</p>
+
+<p>Le touriste qui s'acheminera vers cette nouvelle Grande-Chartreuse
+éprouvera des sensations différentes de celles que lui offrait la route
+à la fois sauvage et verdoyante du Désert. Nous sommes ici dans le doux
+pays de Toscane, à une vingtaine de kilomètres de Pise, en allant à
+Florence par Pistoie. De l'autre côté des remparts de la petite ville de
+Lucques, silencieuse et recueillie, la campagne est fertile et chaude;
+des villas nombreuses éclairent les massifs d'oliviers qui garnissent la
+montagne; et, bientôt, la chartreuse de Farneta étale sa blancheur de
+marbre que rend encore plus éclatante le voisinage des cyprès et des
+pins parasols.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/008c.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Chartreux cultivant le jardin attenant à sa cellule.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Un chartreux forgeron. (Chaque cellule<br>
+comporte un atelier pour le métier que le<br>
+ Père a choisi.)</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/009a.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Frère lai remettant la «sportule» (repas) au guichet de
+chaque cellule.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Le réfectoire où les moines prennent<br>
+ en commun le repas de midi, le dimanche<br>
+ et les jours de fête.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<img alt="" src="images/009b.png"><br><b>L'office dans la chapelle: le choeur des Pères.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<img alt="" src="images/009c.png"><br><b>1. Rentrée en cellule.--2. Le «spacîment» ou promenade
+hebdomadaire. (Les Pères âgés portent un pliant.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<p>Nos gravures nous montrent le chartreux aux principales heures de son
+immuable journée. Tout d'abord le défilé silencieux sous le grand
+cloître pour se rendre à la chapelle où s'alignent les vagues
+silhouettes des moines, telles que le profane peut, chaque jour, les
+appercevoir de loin. Après la rentrée dans la cellule, impénétrable aux
+étrangers, voici les religieux se distrayant des longues méditations par
+une heure ou deux de travail manuel. Parfois le visiteur rencontre le
+Frère lai chargé de porter à chaque Père son maigre repas; mais l'entrée
+du réfectoire reste interdite à l'heure où la communauté s'y rassemble
+pour le repas du dimanche. Et c'est seulement le jour de la promenade
+hebdomadaire que nous pourrons rencontrer sur la route, et saluer d'un
+bonjour auquel il leur est permis de répondre, les disciples de
+Saint-Bruno arrachés un instant à leur cloître et à leur silence.</p>
+
+<p>Le chapitre général a récemment défini le monastère de Farneta
+<i>Grande-Chartreuse</i>, c'est-à-dire maison mère de toutes les chartreuses
+existantes; et c'est encore un Français, dom Herbault, qui a remplacé
+dom Michel, prieur général de l'ordre, lequel, malgré les fatigues
+physiques et morales résultant de si dures épreuves, ne voulut point
+quitter son poste avant d'avoir donné un nouvel abri à sa chère
+communauté.</p>
+<br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/010a.png"><br><b>Les nègres de Missoum-Missoum célèbrent par des danses<br>
+l'arrivée des Français.</b></p>
+
+<h3>L'INCIDENT DE MISSOUM-MISSOUM</h3>
+
+<p>Le courrier du Congo vient de nous apporter quelques documents sur la
+rencontre qui eut lieu, le 9 mai dernier, entre les troupes allemandes
+au service de la Compagnie du Sud-Cameroun et les miliciens du Congo
+français, rencontre qui fit, parmi ces derniers, cinq victimes: quatre
+morts et un blessé.</p>
+
+<p>La carte ci-dessous nous fera comprendre l'origine du conflit. La
+frontière entre le Cameroun et le Congo français sépare en même temps
+les territoires exploités par la Société du Sud-Cameroun de la
+concession de 60.000 kilomètres carrés accordée, dans le Congo français,
+à la Compagnie N'Goko Sangha, et qui s'étend entre le 9e et le 14e degré
+de longitude est. Or, la détermination de cette frontière est encore
+incomplète.</p>
+
+<p class="rig"><img alt="" src="images/010b.png"><br><b>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Carte de la région de Missoum-Missoum, montrant les<br>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;régions de la concession de la Compagnie française<br>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;N'Goko Sangha, successivement évacuées par la<br>
+&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Compagnie allemande du Sud-Cameroun.</b></p>
+
+<p>En 1901-1902, une commission, où la France était représentée par le
+docteur Cureau, a fixé au 2°10'20" un parallèle antérieurement prévu
+comme base de délimitation. Elle a, ensuite, établi la frontière à
+partir des rapides de Chollet, sur la rivière N'Goko, jusqu'à la rivière
+Sangha. Aucune ratification n'est encore intervenue, le gouvernement
+allemand ayant soulevé des objections pour la partie qui touche la
+Sangha; toutefois, le caractère restreint de ces protestations semble
+prouver que les deux parties admettent le parallèle 2°10'20" comme
+frontière entre un point situé à l'est de la N'Goko et l'océan
+Atlantique, soit sur une longueur d'environ 500 kilomètres.</p>
+
+<p>Mais, jusqu'ici, aucune mission officielle n'a repéré sur le terrain,
+par rapport à cette ligne purement astronomique, les villages ou les
+points saillants qui s'en trouvent rapprochés. Les diverses cartes
+existantes présentent souvent des indications contradictoires; aucune,
+d'ailleurs, ne saurait, en l'absence d'un accord précis, faire loi
+diplomatiquement.</p>
+
+<p>Une telle situation devait provoquer des difficultés continuelles entre
+les deux Compagnies voisines. A en croire la N'Goko Sangha, dont les
+dires paraissent appuyés de documents sérieux, la Société du Cameroun
+s'était attribué un morceau important du territoire français. Depuis
+trois ans, nos compatriotes l'obligeaient à reculer peu à peu, en
+opposant, aux incertitudes et aux erreurs des cartes, des observations
+astronomiques partielles dont les agents du Sud-Cameroun pouvaient
+aisément contrôler l'exactitude. Il est, en effet, aussi facile de
+déterminer la position exacte d'un village que de relever le point sur
+un navire; l'opération est identique. Ces restitutions forcées, quoique
+légitimes, dont notre croquis fait ressortir l'importance, ont, sans
+doute, exaspéré ceux qui s'y voyaient contraints.</p>
+
+<p>Le 10 février dernier, la chaloupe <i>Madeleine</i>, de la N'Goko Sangha,
+remontant la N'Goko, dont la navigation est libre, est arrêtée au poste
+allemand de Moloudou où l'on confisque une partie du chargement, alors
+qu'aucun règlement douanier n'autorisait cette mesure.</p>
+
+<p class="lef"><img alt="" src="images/010c.png"><br>
+<b>Le sergent Maïssa-Coumba, chef du poste de<br>
+Missoum-Missoum, où il fut tué. (Debout<br>entre M.
+Karmel et l'administrateur Dupont.)</b></p>
+
+<p>Quelques semaines plus tard, la Compagnie française revendiquait le
+village de Missoum-Missoum, auquel on assigne trois positions
+différentes, indiquées sur notre carte, mais qui, d'après un relevé
+opéré en 1904 par le lieutenant français Braun, se trouve
+incontestablement à 4 ou 5 kilomètres au sud de la frontière, par
+conséquent en territoire français. La Compagnie Sud-Cameroun aurait pris
+l'engagement d'évacuer, pour le 9 mai, la factorerie qu'elle possédait à
+500 mètres au nord du village. En attendant, la Compagnie N'Goko Sangha
+installait dans le village même un poste de miliciens dont les indigènes
+célébrèrent l'arrivée par des danses... en grand costume, comme le
+montre notre gravure.</p>
+
+<p>Le 9 mai, au petit jour, un groupe de soldats allemands, qui s'étaient
+avancés en se dissimulant dans la brousse, envahissent le poste
+français, sous les ordres du capitaine Schoenemann, tuant quatre hommes,
+dont le sergent Maïssa-Coumba, chef de poste, représenté ci-dessus entre
+M. Dupont, administrateur français, et M. Karmel, agent de la Compagnie
+N'Goko Sangha. En outre, un cinquième milicien était sérieusement
+blessé.</p>
+
+
+
+<p>D'après l'officier allemand, c'est notre sous-officier qui tira le
+premier. D'après le rapport de l'agent français, Maïssa, en luttant
+contre les soldats qui s'étaient jetés sur lui, fit partir son fusil
+dont la balle frappa la terre, et, aussitôt, le capitaine Schonemann
+commanda le feu. Cette version paraît plus vraisemblable, car on ne
+signale aucun mort ni blessé du côté allemand, alors qu'il y eut, du
+côté français, quatre morts et un blessé.</p>
+
+<p>Quoi qu'il en soit, ces faits regrettables constituent moins un incident
+international, dans le sens politique du mot, qu'un incident privé de
+cette vie coloniale où les différences de nationalité, l'influence du
+soleil et la puissance des Compagnies concessionnaires contribuent si
+souvent à augmenter, dans une mesure peu fréquente en pays civilisé,
+l'âpreté de la lutte pour la vie.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/010d.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>Une factorerie de la<br>Compagnie N'Goko Sangha.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 50%; text-align: center;">
+<b>La chaloupe française <i>Madeleine</i>, qui<br>fut arrêtée par
+les Allemands.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+
+<br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/011.png"><br><b>LE PREMIER TRONÇON DU TUNNEL DESTINÉ AU PASSAGE DU
+MÉTROPOLITAIN SOUS LA SEINE</b></p>
+
+<p>Arrivée du «caisson» près du pont au Change, en amont duquel il doit
+être immergé et logé sous le lit du grand bras de la Seine.</p>
+
+<h3>LE PASSAGE DU MÉTROPOLITAIN<br>
+SOUS LA SEINE</h3>
+
+<p>Les Parisiens qui, vendredi dernier, vers 5 heures du matin, suivaient
+les quais de la Seine entre le pont de Solférino et le pont au Change
+ont joui d'un spectacle peu banal. Tandis que de nombreux agents
+cyclistes couraient d'un pont à l'autre au milieu d'automobiles dont les
+allées et venues accentuaient cette animation insolite, la navigation
+était complètement interrompue. Seul, un immense coffre en fer glissait
+sur l'eau entre deux remorqueurs chargés l'un de le traîner, l'autre
+d'assurer sa direction. Comme le montre notre gravure, cette masse
+puissante mais peu élégante jetait dans le décor pittoresque et endormi
+de la Seine une note étrange. De la berge du pont de Solférino, où il
+fut construit, on amenait, au point du fleuve où il va être immergé,
+puis «foncé», le premier des cinq caissons devant former le tunnel qui
+permettra à une prochaine ligne du Métropolitain de passer sous les deux
+bras de la Seine.</p>
+
+<p>Cette ligne relie la porte de Clignancourt à la porte d'Orléans, en
+touchant les gares du Nord et de l'Est et en desservant les Halles, la
+Cité, le boulevard Saint-Germain, la rue de Rennes et la gare
+Montparnasse. Elle atteint la Seine en débouchant de la place du
+Châtelet, un peu en amont du pont au Change, et traverse en biais les
+deux bras du fleuve dans la direction de la place Saint-Michel.</p>
+
+<p>C'est la première fois que l'on procédera de cette façon pour passer
+sous une rivière. Jusqu'ici on avait coutume d'avancer directement sous
+l'eau au moyen du bouclier. En raison des dimensions nécessaires pour
+placer les deux voies dans un même tunnel, ce mode d'exécution n'a point
+paru offrir une sécurité assez grande, et les ingénieurs ont préféré
+inaugurer la solution du problème par l'emploi des caissons foncés
+verticalement avec emploi d'air comprimé.</p>
+
+<p>Le caisson que représente notre gravure mesure les dimensions suivantes:
+longueur, 36 mètres; hauteur, 9 mètres; largeur extérieure, 9 m. 60;
+largeur intérieure, 7 m. 30. Il pèse 280 tonnes.</p>
+
+<p>Deux autres caissons, de longueur un peu différente, formeront, avec
+celui-ci, un tunnel courbe de 120 mètres de longueur, ayant un rayon de
+350 mètres, dans lequel on franchira le grand bras du fleuve; le tunnel
+du petit bras, rectiligne, sera formé par deux caissons donnant une
+longueur de 60 mètres.</p>
+
+<p>Le <i>cuvelage</i>, ou revêtement intérieur du caisson, en fonte, a une
+épaisseur de 4 centimètres avec nervures en saillie de 12 centimètres. A
+l'intérieur, il est garni d'un enduit imperméable; à l'extérieur, il est
+hérissé d'une armature destinée à fixer le béton que l'on coulera tout
+autour, enveloppant ainsi la fonte d'un revêtement de béton armé qui
+aura 90 centimètres d'épaisseur à la clé. La paroi extérieure, en acier,
+interrompue au dossier du niveau des naissances du cintre, n'a d'autre
+objet que de former un compartiment étanche pour le coulage du béton
+jusqu'au point où le caisson sortira de l'eau quand il reposera sur le
+fond de la Seine.</p>
+
+<p>Dans quelques jours, ce caisson, qui plonge actuellement sur environ 2
+m. 30, sera lesté de manière à toucher le fond de la Seine qui se trouve
+à 5 mètres du niveau normal. Il émergera donc, encore, d'environ 4
+mètres. On procédera, alors, au bétonnage en ménageant plusieurs
+cheminées pour le travail ultérieur de fonçage. Le cuirassement terminé,
+on enfoncera cette énorme masse sous le lit de la Seine par le procédé
+classique de l'air comprimé. Comme on compte laisser un intervalle d'un
+mètre entre la clé de voûte et le fond de l'eau, on devra donc creuser
+jusqu'à une dizaine de mètres.</p>
+
+<p>Ce travail, qui ne présente dans sa dernière période aucune difficulté
+technique particulière, demande une précision de calculs et une sûreté
+d'exécution absolues. L'opération de la mise à l'eau et du transport, en
+apparence si simple, était déjà fort délicate. Préparée et dirigée par
+M. Bienvenue, ingénieur en chef du service du Métropolitain, et M.
+Locherer, ingénieur en chef adjoint, elle s'est effectuée sans le plus
+léger accroc. Une huitaine de jours ont été consacrés à l'établissement
+de glissières que des scaphandriers ont assujetties au fond de l'eau. Le
+25 août, à 4 h. 35 du matin, le caisson, mis à l'eau la veille,
+commençait à s'éloigner du pont de Solférino; il s'arrêtait à 6 heures
+près du pont au Change.</p>
+
+<p>Nous pouvons avoir assez de confiance en nos ingénieurs pour ne pas
+craindre de voir un jour la Seine tomber dans le Métro.</p>
+
+
+
+<h3>DOCUMENTS et INFORMATIONS</h3>
+
+<h4><span class="sc">Les assassins du commandant de Cuverville.</span></h4>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/012a.png"><br><b>Les meurtriers du commandant de Cuverville, notre attaché
+naval à Port-Arthur.</b></p>
+
+<p>Le mystère qui enveloppait la mort du malheureux commandant de
+Cuverville, notre attaché naval à l'ambassade de Saint-Pétersbourg,
+envoyé à Port-Arthur pour y suivre les opérations de guerre, s'est
+éclairci à la suite de l'arrestation de trois de ses assassins.</p>
+
+<p>On se rappelle que le commandant de Cuverville avait quitté, le 17 août
+1904, la place assiégée, en compagnie de l'attaché naval allemand, M. de
+Gilgenheim, et d'un officier lusse. Ils s'étaient embarqués à la baie du
+Pigeon à destination de Tché-Fou, sur une jonque chinoise qui battait
+pavillon français. Jamais ils n'arrivèrent au port, et toutes les
+recherches faites pour les retrouver, aussi bien par la marine allemande
+que par la marine française, demeurèrent infructueuses. En janvier
+suivant seulement, les autorités chinoises signalèrent qu'elles avaient
+mis la main sur la jonque que montaient les disparus. Elles firent
+arrêter le patron de cette embarcation et deux des hommes de l'équipage;
+deux autres ont jusqu'ici échappé à toutes les poursuites. Emprisonnés
+d'abord à Tché-Fou, puis à Fu-San-Chien, le centre judiciaire auquel
+ressortit Tché-Fou, le patron Yuc-Chich-Yen et les deux matelots
+Chang-Yen-Ga et Li-Chang-Fat, savamment bâtonnés et torturés, ont fini
+par confesser leur crime: les trois officiers furent tués à coups de
+hache pendant leur sommeil et leurs cadavres jetés à la mer. Après quoi,
+on se partagea ce qu'ils avaient. Quelques-uns de leurs bijoux ont été
+retrouvés. Mais l'enquête se poursuit encore, les trois assassins
+n'avouant la vérité que par bribes. Et puis, des accusations graves ont
+été portées contre les Japonais. On s'efforce de faire sur ce point la
+lumière.</p>
+
+<h4><span class="sc">Le prix d'un coeur.</span></h4>
+
+<p>Quelle peut bien être la valeur marchandé d'un coeur humain? Il ne
+s'agit pas de la somme qu'une personne indélicate peut devoir à une
+autre, du sexe opposé--et plutôt du sexe faible--en Angleterre ou en
+Amérique, pour avoir brisé cet organe au sens figuré du mot: il s'agit
+de la valeur de l'organe même. Une annonce a récemment paru dans un
+journal de New-York, par laquelle une personne met en vente son coeur,
+après sa mort. Il faut dire que cette personne en a deux, et elle
+voudrait tirer quelque argent de cette malformation, de son vivant, en
+cédant ses coeurs à qui voudra en prendre livraison après sa mort. Ce
+possesseur de deux coeurs est un charpentier de l'État de New-York, âgé
+de trente-cinq ans, et pourvu d'une santé satisfaisante. Il mène une vie
+active et laborieuse. Il y a deux ans, son médecin lui a découvert
+l'anomalie dont il cherche maintenant à tirer profit. On raconte qu'un
+spécialiste a offert 50.000 francs au charpentier, pour le privilège de
+lui enlever un de ses coeurs; mais, sagement, le charpentier a refusé.
+Il n'avait pas confiance! D'autres personnes lui ont offert, à ce qu'il
+prétend, de grosses sommes pour son corps, après décès. Ceci lui plaît
+davantage, mais il veut obtenir le meilleur prix, et c'est pourquoi il
+se met aux enchères <i>post mortem</i>. Il a un émule. C'est un Bâlois qui,
+lui, aurait déjà trouvé acquéreur: l'Académie de médecine de Londres lui
+aurait retenu sa dépouille pour l'honorable somme de 75.000 francs. Quel
+prix l'Américain obtiendra-t-il? Nous ne savons; mais il ne peut
+décemment se vendre au rabais. De toute façon, le prix d'un coeur--ou
+plutôt de deux coeurs--est élevé: le tarif actuel ne permet pas d'en
+acquérir dans des conditions médiocres.</p>
+
+<h4><span class="sc">Un souvenir de l'attentat de la rue de Rohan.</span></h4>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/012b.png"><br><b>UN SOUVENIR DE l'ATTENTAT DE LA RUE DE ROHAN</b></p><br>
+
+<b>La peau du cheval du capitaine Schneider, transformée en tapis<br> pour être
+offerte au roi d'Espagne.</b>
+
+<p>Le roi Alphonse XIII va recevoir ces jours-ci un original cadeau. Le
+propriétaire d'une de nos plus grandes tanneries, M. Lepage, de Segré,
+ayant acheté les peaux des deux chevaux tués par la bombe de la rue de
+Rohan, l'un appartenant au capitaine Schneider et l'autre à un garde
+républicain, les a transformées, grâce à un tannage spécial, en deux
+étranges tapis qui, pour être neufs, n'en sont pas moins criblés de
+trous. Bien que le protocole des cours s'oppose à la réception de
+cadeaux faits par un simple particulier, le roi a déclaré qu'il
+acceptait les deux tapis, en raison de l'événement, qu'ils lui
+rappelaient.</p>
+
+<h4><span class="sc">Un pont de 3 kilomètres sur le pleuve Jaune.</span></h4>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/013a.png"><br><b>
+Un pont de 3 kilomètres sur le fleuve Jaune,<br>
+pour le chemin de fer de Péking à Hankow.</b></p>
+
+
+
+<p>Le pont, d'apparence fort peu chinoise, que représentent nos gravures a
+été lancé dernièrement sur le fleuve Jaune. Le chemin de fer de Péking à
+Hankow se trouve ainsi terminé, et ses 250 derniers kilomètres seront
+livrés à l'exploitation à la fin de septembre, complétant une ligne de
+1.250 kilomètres, soit, à peu près, la distance de Paris à Gênes.</p>
+
+<p>Ce pont mesure une longueur totale de 3.010 mètres. Il comprend 50
+travées de 31 mètres et 52 travées de 21 mètres. Les fondations des
+piles sont faites en pieux à vis enfoncés, en moyenne, de 16 mètres dans
+le sable. (Le pieu à vis est un tube métallique extérieurement muni
+d'ailettes que l'on enfonce par rotation dans les terrains sablonneux où
+son emploi est préféré à celui de l'antique pilotis enfoncé par
+battage.) La fourniture métallique a été partagée entre l'industrie
+française et l'industrie belge. Les chantiers, éclairés à l'électricité,
+étaient en activité jour et nuit.</p>
+
+<h4><span class="sc">La «FLÈCHE DE LARD» DE DUMNOW.</span></h4>
+
+<p>Voici, certes, l'une des fêtes locales les plus curieuses qui existent
+en Angleterre: à Dumnow, un usage, d'une très ancienne origine, veut
+que, chaque année, l'on décerne la «flèche de lard» à ceux des ménages
+concurrents qui n'ont jamais eu de dispute depuis le mariage et qui,
+depuis un an et un jour, n'ont pas pensé de mal l'un de l'autre.</p>
+
+<p>Le jugement qui prononce sur les mérites des candidats est rendu, dans
+une cour d'amour, par un juge en robe rouge, assisté de six jeunes gens
+et de six jeunes filles, après plaidoiries contradictoires de l'avocat
+des candidats et de l'avocat du lard. Le mois dernier, la cour de Dumnow
+a décerné deux flèches, la première au pasteur Jenkins et à Mrs. Jenkins;
+la seconde aux époux Noakes, de Ludlow.</p>
+
+<p>Détail curieux: le révérend Jenkins, l'un des heureux bénéficiaires de
+la «flèche de lard», était végétarien.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/013b.png"><br><b>UNE CURIEUSE COUTUME ANGLAISE.<br>--Deux couples bien unis à
+qui a été décernée la «flèche de lard».</b></p>
+<br>
+
+<h4><span class="sc">Les microbes des monnaies.</span></h4>
+
+<p>Les pièces de monnaie et les billets de banque devraient attirer
+l'attention des hygiénistes, car nul objet plus que ceux-là ne passe de
+main en main, et surtout de poche en poche, quand ce n'est pas même de
+bouche en bouche, après un contact intimé avec le mouchoir ou la salive,
+ces deux réceptacles de microbes dangereux, parmi lesquels celui de la
+tuberculose se rencontre si fréquemment.</p>
+
+<p>Il est même stupéfiant de noter avec quelle indifférence des mains
+délicates, qui se gantent couramment pour éviter les contacts suspects,
+manient les pièces de monnaie et des billets de banque, souvent plus
+crasseux que des chiffons qu'on ne prendrait qu'avec des pincettes. Il
+semble que la valeur représentative de ces objets les purifie ou les
+immunise contre les microbes, véhicules de la contagion.</p>
+
+<p><i>A priori</i>, on pourrait affirmer que les billets, surtout quand ils sont
+un peu vieux, sont recouverts de nombreux microbes.</p>
+
+<p>Deux bactériologistes de New-York, MM. Darlington et Park, ont
+d'ailleurs vérifié le fait expérimentalement: sur un billet modérément
+propre, ils ont compté 1.250 bactéries, et sur des billets sales, ils en
+ont trouvé jusqu'à 73.000.</p>
+
+<p>Les pièces de monnaie sont beaucoup moins «microbifères». Le nombre des
+microbes qu'on peut recueillir à leur surface peut ne pas dépasser de 25
+à 50. Il semble que les métaux, par l'action dissolvante de l'humidité,
+soient peu favorables à la vie des microbes.</p>
+
+<p>Au contraire, les billets de banque les conservent virulents, pendant
+très longtemps, à leur surface,</p>
+
+<p>L'argent n'a pas d'odeur, a-t-on dit au figuré. Matériellement, on le
+manie comme s'il était toujours propre.</p>
+
+<h4><span class="sc">La généalogie de W. Bouguereau.</span></h4>
+
+<p>Nous recevons d'un de nos abonnés, M. de Richemond, archiviste
+départemental de la Charente-Inférieure, des renseignements concernant
+les ascendants de M. William Bouguereau, qui complètent d'intéressante
+façon la biographie de l'artiste et que personne, que nous sachions, n'a
+publiés encore.</p>
+
+<p>La famille Bouguereau est connue à la Rochelle depuis 1523, époque à
+laquelle vivait Jehan Bouguereau, marchand et bourgeois. Un Jean-Massé
+Bouguereau, marchand orfèvre, eut une fille, Marie, qui épousa, en 1624,
+Jehan de Layzement, aussi orfèvre, dont un fils, pasteur à la Rochelle,
+suivit ses collègues dans l'exil en 1685, et un fils, Jean-Massé
+Bouguereau, né en 1603, orfèvre et officier de la Monnaie.</p>
+
+<p>Les descendants ou les alliés de la famille Bouguereau embrassent
+généralement cette même profession d'orfèvres ou appartiennent au clergé
+protestant.</p>
+
+<p>En 1676 naît un Jehan Bouguereau, qui, plus tard, orfèvre et essayeur de
+la Monnaie, épousera Marie-Madelaine Seignette. Elle lui donna un fils,
+Jean-Elie, maître monnayeur, qui, de son mariage avec Suzanne-Louise Le
+Page, eut dix enfants, dont huit filles. Des deux fils de ceux-ci l'un,
+l'aîné de toute la famille, Samuel-Elie, abjura le protestantisme et fut
+professeur d'anglais au collège de la Rochelle.</p>
+
+<p>Il eut à son tour huit enfants, dont l'aîné, Elie-Sulpice-Théodore, fut
+père du peintre. Un autre des fils de Samuel-Elie, Jean-Baptiste-Eugène,
+né le 25 août 1811 et décédé le 28 mars 1893, entra dans les ordres et
+fut successivement vicaire, puis curé à Rochefort (1846) et se distingua
+pendant une épidémie de choléra. Il fut nommé chanoine honoraire en
+1860. Ce fut lui, comme on sait, qui éleva M. William Bouguereau. Mais
+la mère de l'artiste, née Marie-Marguerite Bonnin, qui mourut à Paris en
+1896, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, était protestante.</p>
+
+<p>Comme toutes les bonnes vieilles familles bourgeoises, les Bouguereau
+ont des armoiries; ils portent: <i>d'azur à une croix d'or chargée de cinq
+roses de gueules</i>. Ce blason figure au Cabinet des titres, 399.
+Bibliothèque nationale, Charles d'Hozier, manuscrit 56, pages 277-278.</p>
+<br>
+
+<h4>DEUX KRACHS SUCRIERS</h4>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/014a.png"><br><b>Plaquette qui fut offerte, le 26 octobre 1901, à M.
+Ernest Cronier,<br>«à l'apogée de sa carrière industrielle», par la Société
+Say et le personnel<br>des raffineries et sucreries.</b></p>
+
+
+<p>La crise des magasins du Printemps, qui avait eu sa cause première dans
+les spéculations malheureuses sur les sucres faites par M. Jules
+Jaluzot, vient de se dénouer heureusement. Lundi dernier, l'assemblée
+générale des actionnaires, réunie à la salle des Ingénieurs civils, rue
+Blanche, a reçu et accepté la démission donnée par M. Jules Jaluzot de
+ses fonctions de gérant statutaire de la Société; elle lui a accordé
+<i>quitus</i> de sa gestion. Enfin, elle a élu comme gérant, à sa place, M.
+Gustave Laguionie, de la maison Laguionie et Anfrie, membre de la
+Chambre de commerce de Paris. M. Laguionie est essentiellement ce qu'on
+appelle un fils de ses oeuvres. Né à Lanouaille (Dordogne), il a conquis
+de haute lutte, à force de travail et d'énergie, la grosse situation
+commerciale qu'il occupe. Il avait déjà fait partie du personnel du
+Printemps. Il y débutait comme petit employé en 1866. Rapidement, il
+était devenu chef de rayon à la soierie, puis, en fin de compte, fondé
+de pouvoir de M. Jaluzot. En 1883, il s'était associé à une grande
+maison de soieries qui devint par la suite la maison G. Laguionie et A.
+Anfrie.</p>
+
+<p class="lef"><img alt="" src="images/014b.png"><br><b>
+M. Laguionie, le nouveau directeur du<br>
+Printemps.</b></p>
+
+<p>Ce même jour où la perte de M. Jaluzot était consommée on apprenait que
+la spéculation venait de faire une nouvelle victime,--et il n'est
+malheureusement pas certain que ce soit la dernière!</p>
+
+<p>Dans la nuit de samedi à dimanche, M. Ernest Cronier, président du
+conseil d'administration de la Raffinerie Say, se tuait dans son cabinet
+de toilette, d'une balle au coeur, après avoir, tant il était décidé à
+mourir, absorbé du cyanure de potassium.</p>
+
+<p>Comme M. Jaluzot, M. Cronier avait joué sur les sucres, --joué et perdu
+des sommes considérables qu'il est difficile de chiffrer exactement,
+mais qu'on a évaluées aux environs de 100 millions. Il était le
+liquidateur de la succession de M. Henry Say, et la majeure partie de la
+fortune des héritiers Say serait, à ce qu'on assure, engloutie dans la
+catastrophe.</p>
+
+<p>Cependant M. Ernest Cronier jouissait de la confiance, de l'estime, de
+l'affection générales. Le 26 octobre 1901, les administrateurs de la
+Société des Raffineries Say, tout le personnel des usines, offraient à
+leur président, arrivé «à l'apogée de sa carrière», disait la dédicace
+d'une photographie qui lui fut remise, une double plaquette en or et en
+argent due au médailleur M. O. Roty, et qui n'est d'ailleurs pas son
+chef-d'oeuvre. On entendait fêter l'homme qui avait conduit la maison
+Say à la victoire à l'Exposition de 1900, le philanthrope qui avait
+secondé M. Henry Say dans la fondation des oeuvres d'assistance en
+faveur des employés et ouvriers des usines. Et les devises modelées par
+M. Roty aux deux faces de son oeuvre célébraient la Prévoyance, la
+Solidarité, et aussi l'Initiative, la Justice et la Bonté. Enfin le
+maître graveur avait repris, au bas de l'allégorie où la Reconnaissance
+apportait des fleurs à M. Cronier, une phrase appliquée par M. Henry Say
+à son collaborateur: «...Son génie n'a d'autre rival que son coeur...»
+Hélas!... comme dit le grand tragique grec: «Ne proclame jamais un homme
+heureux qu'après sa mort...»</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/014d.png"><br><b>L'assemblée extraordinaire des actionnaires du Printemps,
+le 28 août.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/014c.png"><br><b>M. Ernest Cronier.</b>--<i>Phot. Nadar.</i></p>
+<br>
+
+<h3>NOTRE SUPPLÉMENT MUSICAL</h3>
+
+<p>La création, aux Arènes de Béziers, des <i>Hérétiques</i>, opéra en trois
+actes de M. Ch. Levadé sur un poème de M. A. Ferdinand-Hérold, a été
+l'événement artistique de la huitaine. Deux représentations en ont été
+données, les 27 et 29 août. Elles ont été extrêmement brillantes.</p>
+
+<p>La partition de M. Ch. Levadé est pleine de couleur et de vie, tour à
+tour attendrie, émouvante, et atteint à une grande énergie dans les
+passages dramatiques. Devant un public où la critique parisienne, si
+exigeante, si raffinée, se mêlait à une foule passionnée de musique,
+elle a obtenu un très franc succès.</p>
+
+<p>Le fragment que nous publions dans notre supplément musical: <i>Loin du
+monde impur</i>, est l'air que chante, à son apparition en scène,
+Bellissenda, femme de Roger, comte de Béziers, le héros du drame.</p>
+
+<p>Un <i>Air de Ballet</i> pour piano complète notre supplément musical. Il est
+de M. Henry Eymieu, élève de Widor, fondateur de la Société de Musique
+nouvelle, si accueillante aux jeunes compositeurs. Ce morceau est tiré
+de la <i>Légende du Ménétrier</i>, pièce en quatre actes, en vers, de M.
+Jacques Roullet, que le théâtre Molière a représentée la saison
+dernière. M. Henry Eymieu avait écrit pour cette oeuvre une musique de
+scène d'une jolie couleur, attendrie et mélancolique.</p>
+
+
+<p>UN ÉLÉPHANT QUI TUE SON GARDIEN</p>
+
+<p>L'éléphant <i>Saïd</i>, le plus imposant des pensionnaires du Jardin des
+Plantes, vient de se rendre, mercredi dernier, coupable d'un meurtre: il
+a tué son gardien, Neff.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/014e.png"><br><b>L'éléphant <i>Saïd</i> et sa victime, le gardien Neff.</b></p>
+
+<p><i>Saïd</i> est depuis vingt ans au Jardin des Plantes. C'est un éléphant
+d'Afrique superbe. Neff l'avait élevé et, de longues années, l'homme et
+la bête avaient fait un excellent ménage. Mais, en vieillissant, <i>Saïd</i>
+était devenu difficile de caractère. A diverses reprises, des scènes
+avaient eu lieu entre Neff et lui. Si bien qu'on avait défendu au
+gardien d'entrer dans la rotonde où était son pensionnaire, son ancien
+ami. Comment? pourquoi enfreignit-il, mercredi, cette consigne?</p>
+
+<p>Quand les collègues de Neff accoururent à ses cris, l'éléphant l'avait
+saisi de sa trompe par la taille, jeté à terre, puis broyé contre la
+grille de l'enclos. Il ne relevèrent plus, après avoir détourné
+l'attention de <i>Saïd</i>, qu'un cadavre tuméfié, horrible. Tout le drame
+n'avait pas duré deux minutes.</p>
+
+<br>
+<p class="mid"><img alt="" src="images/015small.png"><br><a href="images/015large.png">(Agrandissement)</a></p>
+<br>
+
+<h3><i>NOUVELLES INVENTIONS</i></h3>
+
+<p class="mid"><i>(Tous les articles compris sous cette rubrique sont entièrement
+gratuits.)</i></p>
+<br>
+
+
+<h4>NOUVEAU BEC INTENSIF RENVERSÉ</h4>
+
+
+<p>Les inventeurs ont toujours rencontré d'assez grandes difficultés
+lorsqu'ils ont voulu produire l'incandescence des manchons Auer dans les
+becs à flamme renversée. Ces difficultés tiennent soit à la position de
+l'injecteur surmontant le brûleur, soit à la forme du conduit en col de
+cygne, quand l'injecteur occupe une position latérale par rapport au
+brûleur.</p>
+
+<p>En effet, dans le premier cas, l'injecteur placé directement au-dessus
+du brûleur ne peut recevoir que de l'air plus ou moins chaud contenant
+de l'acide carbonique; dans le second cas, la forme en col de cygne du
+conduit ne se prête pas au mélange parfait des deux fluides. En outre,
+dans les deux cas, il ne se produit pas de brassage rendant intime les
+mélanges des deux éléments, de sorte que le pouvoir lumineux du manchon
+laisse beaucoup à désirer. L'influence de ce brassage est bien plus
+considérable qu'on ne serait tenté de le croire et peut varier du simple
+au double l'intensité de la lumière produite.</p>
+
+<p>Le nouveau bec intensif brûlant à flamme renversée, représenté dans le
+dessin ci-joint, se caractérise essentiellement par la disposition à
+angle droit du conduit du brûleur par rapport au conduit d'arrivée du
+mélange.</p>
+
+<p>Le conduit du brûleur forme chambre d'angle à l'endroit de son coude
+d'assemblage et présente un orifice de sortie conique.</p>
+
+<p>Ceci posé, voici quel est le fonctionnement de ce bec: le gaz
+d'éclairage et l'air passant par l'injecteur Bunsen sont entraînés
+d'abord ensemble dans le conduit de la manière ordinaire; mais, en
+arrivant dans le coude, la veine fluide en mouvement se brise contre la
+paroi verticale qu'elle rencontre et tourbillonne dans la chambre
+d'angle, de sorte que les deux éléments brassés dans cette chambre et
+dans le conduit du brûleur arrivent à celui-ci sous la forme d'un
+mélange tout à fait intime.</p>
+
+<p>Au sortir du bec, le mélange brûle en crépitant et en produisant une
+flamme bleue, ce que l'on n'obtient pas avec les autres becs renversés.</p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/016a.png"></p>
+
+<p>Il va sans dire que le diamètre du conduit d'arrivée doit être
+proportionné au débit de gaz.</p>
+
+<p>Le Bunsen peut être placé soit horizontalement, soit verticalement. Dans
+ce dernier cas, le conduit du brûleur est coudé un peu au-dessus du
+Bunsen pour continuer ensuite à angle droit sa jonction avec le conduit
+d'arrivée du mélange.</p>
+
+<p>Ce bec intensif ne noircit pas les manchons et ne produit pas de retours
+de flamme.</p>
+
+<p>Des rendements photométriques ayant été faits dans plusieurs
+laboratoires ont donné, d'après l'inventeur, des résultats supérieurs à
+tous les autres becs renversés connus.</p>
+
+<p>Citons des exemples:</p>
+
+<pre>
+Le bec nº 1 dépense 44 Litres pour un pouvoir éclairant de 40 bougies
+ nº 2 -- 68 -- 65 --
+ nº 3 -- 95 -- 95 --
+ nº 4 -- 140 -- 130 --</pre>
+
+<p>La suppression des ombres que donnent les becs droits procure encore un
+avantage lumineux appréciable. Ces becs brûlent très bien à partir de 15
+millimètres de pression, résultat non obtenu jusqu'à présent avec les
+becs renversés ordinaires.</p>
+
+<p>Pour se procurer ces appareils, s'adresser à M. Compin, 57, rue du
+Cherche-Midi, Paris.</p>
+<br>
+
+<h4>PLIOIR MÉTALLIQUE POUR LIGNES</h4>
+
+<p class="rig"><img alt="" src="images/016b.png"></p>
+
+<p>Les plioirs employés jusqu'à présent sont constitués soit par un morceau
+de roseau, soit plus généralement par une petite planchette en bois; ils
+présentent tous l'inconvénient de couper la ligne en crin ou en racine
+de Florence, d'abord par leurs angles vifs et ensuite lorsque la ligne
+sèche sur le plioir, le crin se rétrécit et exerce une traction souvent
+considérable sur les fibres du bois.</p>
+
+<p>En outre, ces plioirs ont le défaut de conserver l'humidité de la ligne
+appliquée contre la planchette, ce qui en empêche le séchage rapide et
+facilite leur mise hors service.</p>
+
+<p>Le plioir métallique représenté par notre gravure a pour but et pour
+effet d'obvier à ces inconvénients; il est formé d'un fil de métal
+disposé de manière à ce que l'ensemble présente une élasticité
+suffisante pour céder sous l'action exercée par la tension de la ligne.
+Ce plioir offre l'avantage de sécher rapidement la ligne qui se conserve
+ainsi plus longtemps en bon état. D'autre part, la ligne étant enroulée
+sur des parties rondes, ne se coupe pas comme sur les angles vifs de la
+planchette constituant les plioirs ordinaires.</p>
+
+<p>Tous ces avantages, qui seront appréciés par les pêcheurs soigneux,
+feront préférer ce plioir métallique au plioir en bois, d'autant plus
+que son prix n'est pas sensiblement plus élevé.</p>
+
+<p>Il se fait de plusieurs formes et de différentes dimensions et se vend
+de 1 fr. 20 à 1 fr. 60 la douzaine (longueur de 0m,14 à 0m,20) et 1 fr.
+45 assorti.</p>
+
+<p>Ce plioir se trouve au détail chez <i>M. Mérat, 63, rue Oberkampf, Paris</i>.
+Pour la vente en gros de cet objet, ainsi que des vérons secs et
+montures décrits dans <i>L'Illustration</i> du 22 juillet dernier, s'adresser
+à <i>M. Robillard, fabricant d'articles de pêche, 25, rue
+Notre-Dame-de-Nazareth, Paris.</i></p>
+<br>
+
+<p>Suppléments de ce numéro:<br>
+1° Quatre pages tirées à part sur la <span class="sc">Coupe des Pyrénées</span>. (Ci-après.)<br>
+2° Supplément musical contenant un fragment
+des <span class="sc">«Hérétiques»</span>. (Ce supplément ne nous a pas été fourni.)</p>
+<br>
+
+<div class="suppl">
+<br>
+<h2>LA COUPE DES PYRÉNÉES</h2>
+<br>
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp2.png"><br> <b>
+PASSAGE DES CONCURRENTS AU PIED DE LA VILLA DU POÈTE<br>
+EDMOND ROSTAND</b><br><i>Photographie prise au pont Aguara, entre Cambo et
+Larressore, par G. Ouvrard.</i>]</p>
+
+<p><i>On sait que M. Edmond Rostand s'est choisi un asile charmant à
+Cambo-les-Bains, au pays basque. Sa villa, toute neuve, claire et gaie,
+domine une route à flanc de colline, où ont passé les concurrents de la
+Coupe des Pyrénées. Si bien que l'auteur de</i> Cyrano, <i>sa famille et ses
+amis ont pu suivre un moment, de la terrasse même de l'élégant château
+moderne, les péripéties de cette belle épreuve sportive.</i></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3a.png"><br><b>M. Maurice Sarraut, directeur des services parisiens de<br>
+<i>la Dépêche de Toulouse</i>, organisateur de la «Coupe des Pyrénées».</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3b.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 35%; text-align: center;">
+<span class="sml">M. J. Caubère de la «Dépêche». M. de Perrodil. M. Arnoux</span><br>
+<b>La voiture du contrôle.</b>
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 65%; text-align: center;">
+<span class="sml">Cap. Gentil. M. Tampier. Ct. Ferrus. M. Sorel. Le
+maharajah.<br>M. Arnoux. M. Lumet.</span><br><b>Le vainqueur (M. Sorel) et le jury de la
+Coupe.</b>
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3c.png"></p>
+
+<table cellpadding="2" cellspacing="2" border="0"
+ style="width: 100%; text-align: left;" summary="tableau">
+ <tbody>
+ <tr>
+ <td style="vertical-align: top; width: 65%; text-align: center;">
+<span class="sml">M. Dubief. M. Berteaux, M. Ruau. M. Chaumié. M. Gauthier.<br>
+Le maire, M. Serres, Le général Fabre. M. Cruppi, député.</span><br>
+<b>Cinq ministres
+à Toulouse pour la distribution des récompenses.</b>
+
+ </td>
+ <td style="vertical-align: top; width: 35%; text-align: center;">
+<b>Le baron Henri de Rothschild<br>sur la voiture 83.</b>
+
+ </td>
+ </tr>
+ </tbody>
+</table>
+
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3d.png"><br><b>A la descente du col de Puymorens (1.931 m.).</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3e.png"><br><b>A 12 kilomètres de Luchon: route neutralisée longeant la
+Pique.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3f.png"><br><b>Arrivée des concurrents au dernier contrôle, à
+Toulouse-Braqueville.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3g.png"><br><b>Un arrêt des concurrents: au Mas-d'Azil, entre Foix et
+Luchon.</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3h.png"><br> QUATRE VAINQUEURS.--<b>M. Sorel, qui a remporté la Coupe sur
+une voiture de Diétrich de 40 chevaux (n° 80): parmi ses passagers, le
+maharajah de Sihavy.--M. Belleville, sur voiture Brouhot (n° 20) de 15
+chevaux.--M. Bardin, sur voiture de Dion de 8 chevaux (n° 2).--M.
+Bablot, sur voiture Berliet de 16-22 chevaux (n° 48).</b></p>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp3j.png"><br><b>A Cauterets: les guides pyrénéens formant la tête du
+cortège pour la réception de M. Ruau, ministre de l'Agriculture.</b></p>
+
+<h4>LA COUPE AUTOMOBILE DES PYRÉNÉES (20-27 AOUT 1905)</h4>
+
+<p><i>La course pour la Coupe des Pyrénées s'est terminée très brillamment,
+et l'accident malheureux que nous signalions la semaine dernière, au
+début du circuit, a été le seul qui l'ait attristée.</i> La Dépêche de
+Toulouse, <i>qui avait patronné cette épreuve, et son directeur parisien,
+M. Maurice Sarraut, qui en a été le dévoué et très expert organisateur,
+peuvent être fiers de ce succès. Affirmé par l'enthousiasme des
+populations sur tout le parcours, par l'accueil excellent qu'elles
+réservaient aux coureurs, il a été consacré encore officiellement par la
+présence, à la distribution des prix, de cinq ministres... MM. Berteaux,
+Chaumié, Gauthier, Dubief et Ruau.</i></p>
+
+<br>
+
+<p class="mid"><img alt="" src="images/supp4.png"><br><b>LA REPRÉSENTATION DES <i>HÉRÉTIQUES</i> AUX ARÈNES DE BÉZIERS.</b><br>
+--<i>Phot. Ch. Cochet.</i></p>
+
+<p><i>La dernière représentation des</i> Hérétiques, <i>donnée aux Arènes de
+Béziers, était en l'honneur des chauffeurs qui venaient de courir la
+«Coupe des Pyrénées» et des nombreux amis et curieux qui les
+accompagnaient. Ils ont ratifié, par leurs applaudissements chaleureux,
+l'accueil que la critique et le public de la première avaient fait
+l'avant-veille à la partition de M. Ch. Levadé et le grandiose décor de
+Jambon les a enthousiasmés. Qu'on imagine une citadelle entière
+reconstituée, un admirable paysage héroïque évoquant le souvenir d'un
+Jean-Paul Laurens; les remparts de Béziers, avec, leurs créneaux, leurs
+mâchicoulis, leurs échauguettes, leurs tours en poivrières; tout un coin
+de ville moyenâgeux, très imposant. Jamais compositeur, jamais auteur
+dramatique n'osèrent rêver pour leur oeuvre un pareil cadre.</i></p>
+<br><br>
+</div>
+
+<br><br>
+</div>
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+<pre>
+
+
+
+
+
+End of the Project Gutenberg EBook of L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre
+1905, by Various
+
+*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK
+L'ILLUSTRATION, NO. 3262, 2 SEPTEMBRE 1905 ***
+
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+electronic works
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+electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
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+works. See paragraph 1.E below.
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+or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project
+Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the
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+Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
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+including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
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+people in all walks of life.
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+Volunteers and financial support to provide volunteers with the
+assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
+goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
+remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
+Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
+and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
+To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
+and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
+and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.
+
+
+Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
+Foundation
+
+The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
+501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
+state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
+Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
+number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
+http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
+permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
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+The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
+Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
+throughout numerous locations. Its business office is located at
+809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
+business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact
+information can be found at the Foundation's web site and official
+page at http://pglaf.org
+
+For additional contact information:
+ Dr. Gregory B. Newby
+ Chief Executive and Director
+ gbnewby@pglaf.org
+
+
+Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
+Literary Archive Foundation
+
+Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
+spread public support and donations to carry out its mission of
+increasing the number of public domain and licensed works that can be
+freely distributed in machine readable form accessible by the widest
+array of equipment including outdated equipment. Many small donations
+($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
+status with the IRS.
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+The Foundation is committed to complying with the laws regulating
+charities and charitable donations in all 50 states of the United
+States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
+considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
+with these requirements. We do not solicit donations in locations
+where we have not received written confirmation of compliance. To
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+particular state visit http://pglaf.org
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+approach us with offers to donate.
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+any statements concerning tax treatment of donations received from
+outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
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+Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
+methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
+ways including checks, online payments and credit card donations.
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+
+Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
+works.
+
+Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
+concept of a library of electronic works that could be freely shared
+with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
+Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
+
+
+Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
+editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
+unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
+keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
+
+
+Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
+
+ http://www.gutenberg.org
+
+This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
+including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
+Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
+subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
+
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+++ b/35897-h/images/012b.png
Binary files differ
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--- /dev/null
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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Binary files differ
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