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-Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914, by Various
-
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most
-other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of
-the Project Gutenberg License included with this eBook or online at
-www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have
-to check the laws of the country where you are located before using this ebook.
-
-
-
-Title: L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914
-
-Author: Various
-
-Release Date: December 15, 2016 [EBook #53737]
-
-Language: French
-
-Character set encoding: UTF-8
-
-*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3736, 10 ***
-
-
-
-
-Produced by Juliet Sutherland, Claudine Corbasson and the
-Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- Au lecteur
-
- Cette version numérisée reproduit dans son intégralité la version
- originale.
-
- La ponctuation n'a pas été modifiée hormis quelques corrections
- mineures.
-
- L'orthographe a été conservée. Seuls quelques mots ont été modifiés.
- La liste des modifications se trouve à la fin du texte.
-
-
-
-
- Nº 3736.--72e Année. Prix du Numéro:
- _10 Octobre 1914_ _Un Franc_
-
-
- L'ILLUSTRATION
-
- JOURNAL UNIVERSEL
- HEBDOMADAIRE
-
- R. BASCHET, Directeur-Gérant
-
- _13, Rue Saint-Georges_
- _PARIS_
-
-
-
-
-[Illustration: SIX NOUVEAUX DRAPEAUX ALLEMANDS AUX INVALIDES
-
-Trophées des derniers combats, qui avaient été envoyés à Bordeaux, et
-que le président de la République a rapportés à Paris.
-
-_Voir l'article, page 259._]
-
-
-
-
-LES GRANDES HEURES
-
-
-UNE AUTRE VIE
-
-Impropres au service militaire et demeurés dans les villes, tous, tant
-que nous sommes, même ceux qui n'ont rien modifié à leurs habitudes,
-nous menons cependant depuis deux mois «une autre vie».
-
-A la première minute du réveil cela commence. Nous ouvrons des yeux
-mal assurés. L'esprit remonte à la surface, avec une anxiété assoupie
-encore.--«Qu'y a-t-il donc? Il y a quelque chose...» Et, tout de suite,
-le mot... le mot redoutable tombe dans le jour indifférent qui naît,
-comme une lourde pierre dans l'eau d'un lac: la guerre...
-
-La guerre! Voilà ce qui prend, étreint, opprime, obsède, poursuit
-sans relâche. C'est l'idée _dominante_ qui préside à tout ce que nous
-faisons, à nos travaux accomplis dans la fièvre, comme à nos amers
-et rares loisirs pris à regret. La guerre!... Pensée de Nessus qui
-brûle et dévore! S'y arrêter nous terrifie, nous ensanglante et nous
-martyrise. S'en écarter nous coûte et nous est un reproche affreux
-d'égoïsme, de lâcheté, presque un remords. Ainsi nous allons d'un parti
-à l'autre, jamais soulagés, toujours mécontents de nous-mêmes. Le calme
-du voisin--que nous ne savons pas observer--nous étonne et parfois nous
-irrite, surtout quand nous ne le comprenons pas... et avec la même
-injustice nous condamnons l'excitation, la nervosité, les transports,
-tous les mouvements, même généreux, des irréfléchis et des désordonnés.
-Presque tous, nous pouvons même dire tous, nous sommes dédoublés, et
-souvent plusieurs fois... Tous nous avons un fils, ou un frère, ou un
-parent, ou un ami, ou beaucoup d'amis qui sont au peuple des armées.
-Le plus obscur, le plus humble des Français, sans relations, ne peut
-même pas, à cette heure, entreprendre le compte de ceux qu'il connaît,
-auxquels il est attaché et qui luttent sous les drapeaux... parce que
-cela serait trop long et que ce calcul le plongerait dans un inutile et
-coupable découragement.
-
-Malgré tout il faut vivre. Nous vivons donc. Nous vivons cette _autre
-vie_, cette vie brusque et nouvelle. Mais dans quelles conditions?
-Nous la vivons dans autrui, dans ces «nôtres». dans ces «meilleurs
-de nous» qui nous sont si précieux et si chers. Nous la vivons par
-eux, à travers eux, pour eux... Ils sont là, visibles et présents,
-aux avant-postes de nos craintes, montant la garde au seuil de nos
-espoirs, sentinelles de nos desseins, comme nous--par l'esprit, par le
-cœur, les souhaits, le vœu, l'invocation, l'élan de l'âme et la prière
-interrompue, même aux instants où elle n'est plus formulée--nous sommes
-leurs éclaireurs, leur renfort, le soutien de leur flanc... Toutes nos
-besognes et nos occupations, par choc en retour, se rapportent aux
-leurs. Quand nous mangeons nous pensons à leur nourriture, ou à leur
-diète; quand nous nous étendons dans nos draps... au lit de terre sur
-lequel ils couchent. Notre sommeil se passionne à leur repos. Jusqu'en
-dormant nous suivons un par un les chemins creux de leur insomnie. Nous
-ne pouvons nous empêcher de nous les figurer tels qu'ils sont, eux
-aussi, dans leur _autre vie_, sous les loques de leur autre et glorieux
-costume, avec des visages défaits mais parfaits, avec des yeux embrasés
-qui portent plus haut et plus loin, avec des mains désaccoutumées de
-tout et consacrées uniquement aux armes. Soixante fois par minute
-notre tendresse instantanée les photographie sous ce tragique aspect,
-dans mille poses de péril et de combat. Ils sont l'éternel objet des
-questions auxquelles nul ne peut répondre. Nous nous demandons: «Où
-sont-_ils_ en ce moment? Que font-_ils_?» Tout ce dont nous sommes
-sûrs c'est qu'ils pensent à nous à l'instant où nous les évoquons. A
-moins qu'ils ne se battent! Car alors ils ne _s'appartiennent plus_.
-La guerre, et tout ce qui gravite autour d'elle, se localise en ces
-représentants, en ces avantageux «remplaçants» de nous-mêmes, et dès
-que l'on prononce son nom de Bellone, son grand nom de famille, c'est
-leur petit à eux, leur nom d'intime appellation qui frappe nos oreilles
-et devient par excellence leur nom de baptême, de baptême du feu, ce
-sacrement nouveau de l'_autre vie_.
-
-Qu'ils nous semblent depuis longtemps partis, les soldats! Que leur
-retour paraît lointain! Ils nous font l'effet de ne vivre cette _autre
-vie_, actuelle et précaire, que par un miracle incessamment accordé,
-un bail providentiel renouvelé tous les soirs, que par une grâce
-extraordinaire de durée courte et fragile, inconcevable! Nous ne nous
-expliquons pas comment ils vivent, comment ils font pour s'en tirer.
-Leur vie a l'air d'un défi, d'une bravade, d'un tour de force, d'un
-paradoxe, d'un problème. Chaque lettre d'eux, si brève, tracée toujours
-en hâte comme un post-scriptum, et qui nous renseigne si peu, contient
-cependant l'essentiel de la félicité pour nous quand y éclatent ces
-trois mots: «Je vais bien.» L'écriture, que nous reconnaissons, elle
-aussi a changé. Elle a pris plus de caractère. Les termes employés sont
-bien les mêmes qu'auparavant, mais ils veulent dire autre chose... Tout
-a aujourd'hui un sens différent, soudain, conquis et prodigieux, qui
-donne une commotion, le coup de fouet de la balle.
-
- *
- * *
-
-Car en dehors des hommes, la nature, le ciel, la terre, et aussi les
-objets inanimés, tout ce qui saute aux yeux, tout ce qui retient la
-pensée s'est métamorphosé pour offrir la signification générale d'un
-mystère qui se dévoile. Cette vie nouvelle est comme un rêve tour
-à tour affreux, superbe, entrecoupé d'inquiétudes et d'espérances,
-peuplé de fantômes de gloire et d'horribles visions, décoré de
-mirages... comme un rêve très long, sans fin... qui n'a rien des petits
-rêves d'ici-bas, d'une heure ou d'une nuit, un rêve étrange, voulu,
-formidable, supérieur, marqué des signes successifs de la sanction et
-de la récompense, un rêve que l'on fait debout, éveillé, aux confins
-du vertige et se demandant à toute minute si l'on n'est pas le jouet
-d'un délire sans exemple... Il y a une voix, une persistante et pauvre
-voix étouffée, bâillonnée au fond de nous, qui au milieu de tout ce
-que nous traversons haletants, s'écrie à chaque souffle: «Est-ce
-vrai? Est-ce bien vrai? Tout ce qui arrive: ces batailles, ce sang...
-ces fracas, ces incendies, ces morts, ces héroïsmes, ces sacrifices,
-ces confiances, ces résolutions, cette certitude ailée?... cet état
-inouï dans lequel nous sommes en plein, sans désemparer,... cet océan
-d'émotions, de souffrances, de désirs fous sur les flots duquel nous
-sommes balancés, secoués, tantôt emportés à des sommets et tantôt
-amenés sur la pente d'abîmes, comme à la crête et au vallon de la
-vague... tout cela, est-ce vrai, Seigneur? Est-ce vrai? Dites-moi que
-non!» Et l'écho de notre clameur nous répond seul: «C'est vrai. C'est
-bien vrai. _Cela est. Cela se passe_, et pendant que tu es vivant...
-Tu assistes à ces choses, tu les touches, tu les vois, et un jour
-viendra où, les ayant de tes yeux vues, sans y croire encore même après
-beaucoup d'années, tu les raconteras, comme les stupéfiants souvenirs
-d'une existence antérieure.» Quelle situation! Et que nous sommes
-malheureux!
-
-Eh bien non! Voilà ce qu'il faut, en se relevant d'un bond, conclure et
-reconnaître en face, et proclamer avec la joie de nos cœurs percés des
-glaives qui les couronnent... Cette vie nouvelle, cette _autre vie_,
-elle est--pour les soldats comme pour nous-mêmes--la plus méritoire, la
-plus féconde et la plus admirable!
-
-Oui!... ne tenant qu'à un fil, jouée et risquée, renoncée, quittée
-d'avance, offerte à chaque pas, prise ou refusée, prodiguée, gaspillée,
-comme dans une fête, une fête nationale... la plus grande de toutes,
-par la multitude de nos enfants entraînés au sublime, cette _autre vie_
-est une splendeur que rien n'atteint, n'égale, ne dépasse, au bas de
-laquelle végètent en rampant toutes les façons de gâcher le temps sur
-la terre.
-
-Et pour nous cette suite d'alarmes, de soupirs, ces attentes, ces
-pleurs refoulés, ces fièvres, ces saintes angoisses, ces supplices de
-la lenteur et de la résignation, ces ravages de l'espérance, cette
-manière surprenante et indicible de constamment mourir «qui n'est pas
-une vie»... tout ce nouvel état est de qualité magnifique et nous
-hausse en ces jours de flamme au pinacle de nous-mêmes. Nous sentons,
-nous savons de source certaine, que nous sommes en valeur, dépouillés
-de nos scories, remontés de nos boues, gradés par la souffrance, et
-que cette épreuve purificatrice est d'ailleurs temporaire, que nous en
-sortirons avec un métal plus resserré, lancés plus droit dans l'avenir
-comme le boulet jaillit plus direct et plus fier des flancs étroits du
-canon rayé qui le pressaient. Tout compte fait, de toutes celles que
-nous aurons vécues, ces heures sombres seront les plus lumineuses. Plus
-tard elles nous apparaîtront, en arrière, ce qu'elles étaient vraiment
-sous leurs nuages de pourpre et leurs ténèbres en train d'enfanter la
-clarté: une aube!... éblouissante, aveuglante de bonheur, celle d'un
-âge d'or, salué par des tonnerres, comme à sa venue au monde un enfant
-royal, un enfant de France dont le règne attendu sera plus durable et
-plus beau que celui de tous les empereurs et de tous les rois.
-
- HENRI LAVEDAN.
-
-
-
-
-LA NEUTRALITÉ HOLLANDAISE
-
-
-Le jour même où paraissait notre dernier numéro, nous recevions de
-M. le chevalier de Stuers, ministre plénipotentiaire des Pays-Bas en
-France, une lettre que nous nous empressons d'insérer:
-
- Bordeaux, le 29 septembre 1914.
-
- Monsieur le directeur,
-
- A de nombreuses reprises des rumeurs peu bienveillantes ont été
- répandues dans le public, surtout en France, d'après lesquelles
- l'intégrité du territoire du royaume des Pays-Bas et par conséquent
- sa neutralité auraient été violées par des troupes allemandes qui, en
- investissant la Belgique, auraient traversé l'extrémité méridionale
- du Limbourg.
-
- Sur les ordres de mon gouvernement, j'ai non seulement opposé
- itérativement par la voie de la presse le démenti le plus absolu
- à cette fausse représentation des faits, mais encore transmis une
- protestation officielle au gouvernement de la République française.
-
- Nonobstant ces démarches, _L'Illustration_ a publié dans son numéro
- du 8 août, page 108, un article avec une carte, avançant de nouveau
- «que l'armée allemande pénétra sur le territoire belge et trouvant
- des ponts coupés, qui retardaient sa marche, écorna le territoire du
- Limbourg hollandais, franchit la Meuse à Eysden et arriva à Visé».
-
- Je renouvelle donc ici la rectification déjà donnée, que le
- territoire néerlandais n'a pas été traversé par l'armée allemande.
-
- Ce qui aura probablement donné lieu à cette erreur, c'est que
- quelques soldats allemands et belges, égarés sur le territoire
- hollandais aux environs d'Eysden, y ont été arrêtés et désarmés, et
- internés ensuite à Alkmaar.
-
- D'ailleurs, dans le discours du trône que la reine des Pays-Bas
- prononça récemment lors de l'ouverture du Parlement, Sa Majesté
- déclara qu'à sa grande satisfaction la neutralité absolue, que la
- Hollande observe et maintient de toutes ses forces, n'a d'aucune
- façon été violée jusqu'ici.
-
- L'armée néerlandaise, mise sur pied de guerre et comptant plus de
- 300.000 hommes, veille sur le territoire du royaume et saura au
- besoin bravement le défendre.
-
- Je vous serais très obligé, monsieur le directeur, si vous vouliez
- bien donner à ces lignes une place dans le prochain numéro de votre
- beau journal.
-
- Agréez, monsieur le directeur, l'assurance de ma considération la
- plus distinguée.
-
- Le ministre des Pays-Bas,
-
- A. DE STUERS.
-
-Nous avons déjà, la semaine dernière, fait accueil à des protestations
-qui venaient de nous être adressées directement de Hollande, par des
-particuliers, sur le même sujet. La date tardive de ces diverses
-demandes de rectification nous avait d'abord paru inexplicable:
-mais nous avons appris que nos numéros du mois d'août n'ont pu être
-distribués ou mis en vente dans les Pays-Bas que tout récemment.
-De là l'émotion causée à la fin de septembre par une phrase et une
-carte publiées près de deux mois auparavant, et qui n'avaient fait
-que reproduire, sans insister, sans incriminer le moins du monde le
-gouvernement des Pays-Bas, les premières informations données par la
-presse sur l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes.
-
-Nous avons été heureux d'apprendre depuis que la neutralité
-néerlandaise avait été mieux respectée par l'Allemagne que les
-neutralités luxembourgeoise et belge. Nous le sommes encore plus
-aujourd'hui de constater avec quelle énergie nos lecteurs de Hollande,
-et le représentant lui-même de S. M. la reine Wilhelmine, déclarent
-que leur pays entend observer et maintenir une neutralité absolue, que
-saurait au besoin faire respecter l'armée néerlandaise, mise sur le
-pied de guerre et forte de plus de 300.000 hommes.
-
-
-
-
-M. POINCARÉ AUX ARMÉES
-
-
-M. Poincaré a accompli cette semaine l'un des plus solennels devoirs
-de sa charge. Accompagné de M. Viviani, président du Conseil, et de M.
-Millerand, ministre de la Guerre, il a quitté Bordeaux en automobile
-et s'est rendu au quartier général des armées françaises, où il s'est
-entretenu durant plusieurs heures avec le général Joffre. Il s'est
-ensuite fait conduire au quartier général anglais où l'a reçu le
-maréchal French. Enfin, le président de la République a visité deux
-de nos armées combattantes et le lendemain, avec M. Millerand et le
-général Galliéni, le camp retranché de Paris, plusieurs hôpitaux
-militaires et le cimetière de Bagneux.
-
-Le chef de l'Etat, voulant exprimer publiquement la satisfaction que
-lui avait causée sa visite aux armées anglaises et françaises, a
-adressé au roi George V d'Angleterre un télégramme de félicitations en
-le priant de bien vouloir en faire donner connaissance aux vaillantes
-troupes britanniques. M. Poincaré a aussi félicité le ministre de la
-Guerre français dans une lettre éloquente, en l'invitant à transmettre
-ses félicitations au général Joffre et au général Galliéni. Ces
-lettres, qui seront lues aux troupes, leur apporteront le témoignage de
-l'admiration et de la reconnaissance de la nation tout entière.
-
-[Illustration: Le président de la République, se rendant aux armées,
-part en automobile de sa résidence provisoire de Bordeaux, rue
-Vital-Carles: sur le seuil, Mme Raymond Poincaré.--_Phot. E. Jacques._]
-
-En quittant Bordeaux, M. Poincaré avait emporté avec lui les six
-étendards allemands pris récemment à l'ennemi et les avait fait déposer
-à l'Elysée. Mercredi dernier, ils ont été transportés par une compagnie
-de la garde républicaine à l'Hôtel des Invalides. Chaque drapeau
-allemand était porté sur l'épaule, l'étoffe pendant vers le sol, par
-un sous-officier. Dans la cour d'honneur, le général Niox, commandant
-des Invalides, reçut les trophées, qui, remis aux vieux soldats aux
-moustaches blanches, furent transportés par eux dans la chapelle.
-
-[Illustration: Le général Niox et les Invalides prennent livraison de
-six drapeaux enlevés aux régiments allemands, rapportés de Bordeaux par
-M. Poincaré.]
-
-
-[Illustration: QUAND NOS TROUPES FONT DES PRISONNIERS ALLEMANDS.
-
-On les nourrit d'abord, s'ils se plaignent d'être affamés.]
-
-[Illustration: ... On les interroge ensuite.
-
-_Photographies prises à la frontière d'Alsace._]
-
-
-[Illustration: LES OPÉRATIONS VICTORIEUSES DE L'ARMÉE SERBE
-
-Entrée de l'armée serbe à Semlin, la ville hongroise au confluent du
-Danube et de la Save, en face de Belgrade, capitale de la Serbie, dont
-les armées austro-hongroises n'ont jamais réussi à s'emparer.]
-
-[Illustration: Devant Belgrade: bateau autrichien capturé.]
-
-[Illustration: Le prince Georges blessé.]
-
-[Illustration: Passage de la Save par l'artillerie.
-
-_Photographies de notre correspondant spécial, Samson Tchernof._]
-
-
-[Illustration: LES CONTINGENTS ALGÉRIENS ET TUNISIENS DE LA FRANCE
-
-La commission de recrutement qui fonctionna à Tunis pour l'inscription,
-devant le Caïd, des tirailleurs tunisiens volontaires; neuf mille se
-sont présentés en une seule journée.--_Phot. Samama Chikli._]
-
-[Illustration: L'arrivée, à Mostaganem, de deux cents Arabes, retraités
-militaires, convoqués par une affiche de mobilisation et qui ont rallié
-leur corps dans le plus grand enthousiasme.--_Phot. P. Souffron._]
-
-
-[Illustration: LES CONTINGENTS INDIENS DE L'ANGLETERRE
-
-L'armée de l'Inde en France: à leur arrivée à Marseille, avant de
-rejoindre le corps expéditionnaire du général French, les soldats
-hindous ont campé quelques jours au parc Borély.--_Phot. Costa._]
-
-[Illustration: Un défilé, à Marseille, de l'infanterie indigène de
-l'Inde, vêtue de khaki comme toute l'armée britannique, mais coiffée du
-traditionnel turban.]
-
-
-[Illustration: APRÈS LE PASSAGE DES ALLEMANDS
-
-L'école de Cuvergnon, dans l'Oise, que les Allemands avaient
-transformée en dortoir, et d'où ils furent chassés par notre
-artillerie.--_Phot. A. Tétart._ ]
-
-[Illustration: Un obus allemand de 77 millimètres qui a pénétré
-profondément, sans éclater, dans le tronc d'un poirier.
-
-_Phot. A. Tétart._]
-
-[Illustration: La salle à manger du château de Semp, près de Malines,
-en Belgique, évacuée brusquement par les Allemands qui y festoyaient.]
-
-
-[Illustration:DEUX TOMBES ÉMOUVANTES
-
-Tombe de quatre cuirassiers et de treize zouaves, à Joche, sur un des
-champs de bataille entre la Marne et l'Aisne: des casques ont été
-pieusement disposés devant la croix.]
-
-[Illustration: Tombe d'un soldat anglais, enseveli au lieu dit «Les
-Bondons» par un ami français qui traça sur un écriteau une touchante et
-simple épitaphe.
-
-_Phot. C. Belval._]
-
-
-[Illustration: LES RAVAGES DU BOMBARDEMENT DANS LES DIFFÉRENTS QUARTIERS
-DE REIMS
-
-L'énorme plaie d'un obus sur la façade d'une maison du faubourg de
-Cérès.]
-
-[Illustration: Une pâtisserie de la place Royale: derrière la façade,
-il n'y a plus rien que des ruines.]
-
-[Illustration: La maison des Musiciens (au second plan), seulement
-ébranlée par le projectile tombé sur la maison voisine.]
-
-
-[Illustration: LE PRINCE DE GALLES PORTE-DRAPEAU DES GRENADIERS DE LA
-GARDE
-
-Le prince de Galles.
-
-Dès l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne, le prince de Galles,
-qui avait déjà accompli une période d'instruction militaire, fut
-incorporé comme lieutenant dans les Grenadier-Guards. Pendant plusieurs
-semaines, il fut donné aux Londoniens de voir passer dans les rues de
-la capitale, à la tête de sa section, leur futur souverain, portant
-élégamment et martialement l'uniforme des grenadiers. Mais ces
-exercices quotidiens ne suffisaient pas à l'ardeur du jeune prince,
-qui sollicita l'honneur de se rendre en France pour y combattre dans
-les rangs de l'armée expéditionnaire. Lord Kitchener, ému de recevoir
-cette requête du fils de son roi, a promis, dit-on, de lui donner
-bientôt satisfaction. En attendant, l'héritier de la couronne a eu la
-joie d'être promu au rang de _standard bearer_: il porte le drapeau de
-son régiment aux heures où les grenadiers de la garde font la relève
-au Palais-Royal de Buckingham. Rien de charmant comme la juvénile
-silhouette du _crown-prince_,--dont la physionomie offre le plus
-heureux contraste avec celle de ce soudard orgueilleux, insolent et
-brutal, le _kronprinz_. Rien qui exprime mieux aussi le contraste des
-deux races, des deux éducations, des deux cultures. Le prince anglais
-garde sur son visage ombragé par la casquette militaire le reflet de
-la grâce de sa jeunesse et de ses sentiments; tandis que l'autre avoue
-par tous les traits de sa physionomie trop connue qu'il n'a reçu qu'un
-enseignement de haine sournoise et d'orgueil inhumain.]
-
-
-[Illustration: LA VEILLÉE
-
-_Cette chambre d'une quiète maison de province environnée d'ordinaire
-de silence est devenue mortuaire et glorieuse. Dans la ville bombardée,
-la mitraille fait ses ravages. Les vitres ont éclaté; mais la maison
-est encore debout. On a transporté là le général, qu'un obus vient de
-blesser à mort, tout près. Il a expiré sur le vieux lit aux rideaux
-épais._
-
-_Hâtivement on lui a rendu le dernier hommage: ses yeux fermés par son
-officier d'ordonnance, on a rejeté sur lui son manteau de campagne.
-Pour cierges, deux bougies dans les simples chandeliers familiaux, et,
-sur la poitrine du vaillant soldat, l'or et l'émail de la croix de la
-Légion d'honneur s'éveillent aux lueurs vacillantes des deux minces
-flammes._
-
-_Un cavalier au visage grave, le sabre au poing, veille seul le corps du
-chef. Au dehors, le fracas de la bataille continue._
-
- _Dessin de GEORGES SCOTT._]
-
-
-[Illustration: L'INCENDIE DE LA CATHÉDRALE DE REIMS
-
-Le clocher à l'Ange et la toiture du chevet en feu.]
-
-[Illustration: La chute de l'échafaudage embrasé de la tour Nord-Ouest.
-
-_Photographies instantanées de M. T. Holden Waterhouse._]
-
-
-[Illustration: UN ÉMOUVANT DOCUMENT PHOTOGRAPHIQUE: LA CATHÉDRALE DE
-REIMS EN FLAMMES
-
-Vue prise du Nord: la flamme dévore, à l'Est, le clocheton du chevet,
-dit clocher à l'Ange, et, à l'autre bout de la basilique, la tour
-Nord-Ouest; la couverture de plomb de la toiture a déjà fondu et on
-voit le jour à travers la charpente qui brûle mais n'est pas encore
-effondrée.
-
-_Collection Madouthi; reproduction interdite._
-
-_Phot. Jules Matot, Reims._]
-
-[Illustration: Reims pendant l'occupation allemande: à gauche de la
-façade de la cathédrale, l'échafaudage qui fut ensuite incendié par les
-obus.--_Phot. J. Matot; reprod. interdite._]
-
-
-
-
-LE CRIME DE REIMS
-
-UN TÉMOIGNAGE SUR LE BOMBARDEMENT ET L'INCENDIE DE LA CATHÉDRALE
-
-
-M. l'abbé Thinot (et non Chinot), maître de chapelle à la cathédrale de
-Reims, après avoir lu, dans _L'Illustration_ du 26 septembre, l'article
-de M. Ashmead Bartlett, a bien voulu nous fournir quelques précisions
-et des détails complémentaires.
-
-Lors du bombardement du 4 septembre, non seulement la cathédrale fut
-visée, puisque la ligne des rues et des édifices frappés s'étend,
-droite, en avant et en arrière de la basilique, non seulement deux obus
-qui ont éclaté à proximité endommagèrent, l'un d'admirables statues au
-grand portail, l'autre les vitraux de la basse nef Nord, mais encore
-un projectile est tombé directement sur le socle du pignon du transept
-Nord, saccageant l'architecture et les toits.
-
-Le projecteur électrique qui avait été installé par nos officiers sur
-la tour Nord ne l'a été qu'une seule nuit durant, comme un essai qui
-n'eut aucune suite, et, en tout cas, bien avant l'entrée en contact
-avec l'ennemi.
-
-C'est le jeudi 17 que des blessés allemands--de 70 à 80--furent amenés
-à Notre-Dame. Les Allemands, le matin du jour qui vit leur retraite (12
-septembre), avaient exigé un aménagement de la cathédrale permettant
-d'y installer 3.000 de leurs blessés, mais ils n'eurent pas le loisir
-d'en amener un seul. C'est l'autorité française qui fit utiliser,
-pour les blessés abandonnés à Reims par l'ennemi, la paille et les
-couvertures qui avaient été accumulées dans l'édifice. Le général
-Franchet d'Espérey prenait ainsi, pensait-il, alors que la ville
-souffrait, depuis trois jours déjà du bombardement, les garanties les
-meilleures pour la protection du monument.
-
-Le vendredi 18 cependant, et le samedi 19, la cathédrale fut très
-nettement et impitoyablement visée. Un _minimum_ de 35 à 40 obus,
-presque tous du plus fort calibre, se sont abattus sur le vaisseau,
-n'en épargnant aucune partie, depuis les puissantes assises des
-contre-forts jusqu'au sommet des tours, en passant par la dentelle
-de pierre qui couronne les combles, depuis l'abside jusqu'à la
-merveilleuse façade où, sur des échafaudages, devait tomber le premier
-projectile incendiaire. De ces affirmations notre interlocuteur peut
-témoigner; nous savons qu'en compagnie de l'archiprêtre il n'a pas
-quitté Notre-Dame pendant ces journées douloureuses. Nous laissons
-d'ailleurs ici la parole à M. l'abbé Thinot:
-
- «C'est le vendredi 18, dans la matinée, que des débris d'architecture
- projetés par un obus ont tué, dans la basse nef Sud, deux des blessés
- étendus. La mitraille en atteignit bien d'autres.
-
- »Deux fois ce jour-là, pendant la terrible rafale, et une fois le
- lendemain samedi, nous mîmes ces malheureux, à l'abri dans l'escalier
- de la tour Nord. Je ne fis, dans cette opération qu'aider M.
- l'archiprêtre,--et non Mgr le cardinal, comme on l'a dit par erreur,
- puisque Son Eminence, de retour du conclave, ne put rallier sa ville
- épiscopale que quatre jours après le sinistre.
-
- »Et c'est encore M. l'abbé Landrieux, curé-archiprêtre de la
- cathédrale, dont je n'avais qu'à admirer le sang-froid et à suivre
- le calme courage pendant ces jours et particulièrement ces heures
- tragiques, qui, au moment où les blessés cherchaient à sortir de
- l'édifice en flammes, prévint les plus terribles excès: il releva
- le canon des fusils que le scrupule de la consigne abaissait, il
- raisonna l'exaspération d'un peuple que le forfait des ennemis
- ne justifiait que trop, il empêcha, en un mot, des faits que le
- lendemain nous eussions très amèrement déplorés.»
-
-Pendant que nous prenions congé de lui, M. l'abbé Thinot nous montre
-les formidables éclats d'un des trois obus de siège que, cinq jours
-après leur crime, les Allemands jetèrent encore sur la cathédrale.
-
-
-
-
-Mme MACHEREZ, «MAIRE» DE SOISSONS
-
-
-C'est une figure bien française que celle de Mme Macherez qui ne
-craignit pas de s'improviser maire de Soissons pour recevoir les
-Allemands et défendre contre eux la vie et les intérêts de ses
-concitoyens. A l'approche de l'ennemi, en l'absence du maire élu et
-de presque tout le conseil municipal, Mme Macherez, femme de l'ancien
-sénateur de l'Aisne, prit l'initiative de grouper autour d'elle, pour
-assumer de lourdes responsabilités, quelques autres personnalités
-énergiques: Mgr Péchenard, évêque de Soissons; M. Blamoutier, notaire,
-et un conseiller municipal demeuré à son poste, M. Musard.
-
-[Illustration: Une femme héroïque: Mme Macherez.]
-
-Ce petit comité, auquel s'était joint M. Arfeuille, pharmacien, eut le
-noble rôle de tenir tête aux exigences de l'envahisseur qui, durant
-plus d'un mois, défila dans la malheureuse ville sur laquelle ne
-cessaient de pleuvoir les plus fantastiques réquisitions, et, entre
-temps, les obus. Par son sang-froid, par son énergie hautaine, parfois
-ironique, Mme Macherez réussit à en imposer aux officiers allemands.
-Plus heureuse que son voisin, l'héroïque maire de Senlis, la vaillante
-femme épargna à ses concitoyens les horreurs du pillage et des
-fusillades; la ville de Soissons, qui, sans elle, eût sans doute été
-réduite en cendres, n'a souffert que des obus lancés par les Allemands
-au commencement de leur retraite.
-
-[Illustration: LES PRISONNIERS DE GUERRE ALLEMANDS.--Un millier de
-soldats de toutes armes, capturés par les Anglais.]
-
-[Illustration: LES BONS MOMENTS DE NOS BLESSÉS.--La lecture du journal,
-par une infirmière, dans le jardin de l'hôpital de Saint-Maixent.]
-
-[Illustration: ÉPISODE DE BATAILLE
-
-Sous les murs du château de Mondement: infanterie française contre
-garde prussienne.
-
-M. Frédéric Villiers, artiste correspondant de guerre de notre
-confrère anglais _The Illustrated London News_, a pu noter sur place
-un des épisodes les plus dramatiques de la bataille de la Marne. A
-10 kilomètres de Sézanne, l'antique château de Mondement se dresse
-fièrement sur un mamelon d'où l'on domine les marais de Saint-Gond et
-la vaste plaine fermée au loin par la silhouette indécise de l'Argonne.
-L'importance stratégique de cette position était telle qu'au cours
-de la journée où s'effectua la retraite définitive des Allemands les
-deux armées se la disputèrent avec un acharnement extraordinaire. Nos
-troupes, qui l'occupaient d'abord, en furent délogées deux fois;
-fortement appuyées par l'artillerie, elles livrèrent un dernier assaut
-à la baïonnette, et, entrant par les fenêtres, trouvèrent le dîner
-servi pour les officiers allemands qui n'avaient point prévu ce retour
-offensif. Dans sa traduction exacte de ce que dut être la lutte, notre
-dessin fait revivre une de ces mêlées sauvages, héroïques, qui se
-livraient sous les donjons du moyen âge. L'incendie, les trous d'obus
-semblent peu de chose à côté d'un si terrible corps à corps, et cet
-épisode de la grande bataille est d'autant plus glorieux pour nos armes
-qu'on y vit la garde prussienne enfoncée par deux régiments de ligne,
-dont un de l'armée de réserve.
-
-_Dessin de M. H. W. Koekkoek, d'après un croquis de M. Frédéric
-Villiers._]
-
-
-[Illustration: LA GUERRE, COMME ILS LA FONT
-
-Le chef-d'œuvre de la dévastation allemande: une rue de la petite ville
-d'Albert, dans la Somme.]
-
-[Illustration: Un salon du château d'Acy, dans l'Aisne où ils ont
-couché.]
-
-[Illustration: Sous-officier allemand tué au fond de sa tranchée
-individuelle, à Vincy-Manœuvre.
-
-_Photo prise de haut en bas, du bord de la tranchée._]
-
-[Illustration: Le coffre-fort du maire d'Acy, dynamité par les
-Allemands.]
-
-[Illustration: Ce qu'ils ont fait de la ferme d'Hozel, près de
-Cléry-sur-Somme, sur la route de Péronne.]
-
-
-
-
-LA DIXIÈME SEMAINE DE GUERRE
-
-
-La semaine qui s'achève, la dixième de la guerre, aura été la plus
-mouvementée par la rapidité des changements dans les théâtres de
-batailles. En ces quelques jours on a vu la bataille de l'Aisne devenir
-bataille de l'Oise, puis de la Somme, ensuite de l'Ancre et de la
-Scarpe. Aux dernières nouvelles, on signalait l'apparition d'une forte
-cavalerie ennemie sur la Lys, entre Armentières et Tourcoing, ville
-voisine de cette rivière, à moins de deux lieues de Lille, puisque l'on
-était aux prises vers Lens et la Bassée.
-
-
-ENTRE L'OISE ET LA SOMME
-
-Les Allemands ont brusquement transporté les opérations sur une ligne
-que l'on peut jalonner ainsi du Sud au Nord: environs de Montdidier,
-Rosières-en-Santerre, Albert, Arras et, maintenant, Lille. Ces renforts
-n'auraient pas été obtenus à l'aide de forces nouvelles tirées
-d'Allemagne, mais par des prélèvements parfois énormes sur les armées
-qui s'étendent de l'Argonne à la Suippe et, au long de cette rivière,
-jusqu'à l'Aisne, puis jusqu'à la forêt de Laigue, située dans la
-presqu'île formée par la jonction de l'Aisne et de l'Oise.
-
-Ce mouvement, dont il convient de signaler la rapidité d'exécution,
-correspond du reste à la manœuvre que nous paraissions nous-mêmes
-exécuter en nous élevant vers le Nord. La menace était grave, aussi
-l'état-major allemand a-t-il tenté de percer nos lignes par une de ces
-attaques en masse qui sont le fond de sa tactique. Il a fait passer ses
-corps d'armée sur la rive droite de l'Oise en franchissant la rivière
-sans doute vers Noyon, Chauny et la Fère. Nous occupions alors des
-positions depuis Lassigny et Roye jusqu'à la Somme; d'autres troupes
-françaises étaient sur les plateaux au Nord du petit fleuve, entre
-Albert et Combles.
-
-L'ennemi a dirigé contre nous, depuis les derniers jours de septembre,
-des attaques acharnées que nous avons repoussées dans une série de
-combats de jour et de nuit d'une extrême violence; sur certains points,
-nous avons parfois reculé, mais, en somme, les Allemands n'ont pu
-réussir leur manœuvre; nulle part ils n'ont percé les lignes que nous
-leur opposons à l'Est d'Amiens, loin de cette grande ville. A la date
-du 6, ils n'avaient même pu forcer nos positions de Lassigny, contre
-lesquelles ils dirigeaient une attaque importante.
-
-
-AU NORD DE LA SOMME
-
-Pendant que ces luttes ardentes avaient lieu entre la Somme et
-l'Oise, d'autres, sur lesquelles on ne nous a donné jusqu'ici aucun
-renseignement précis, se produisaient entre la Somme et son affluent,
-l'Ancre, et vers la petite ville historique de Bapaume. Albert était
-détruite à distance par des obus allemands sans que la bataille
-paraisse s'être étendue jusqu'à elle.
-
-En même temps qu'on nous laissait deviner ces efforts dans la direction
-d'Amiens, nous apprenions que d'autres rencontres avaient lieu au Sud
-d'Arras, puis que des détachements français, sortis de cette ville et
-se portant dans une direction qui nous est encore inconnue, avaient
-été obligés de se replier vers l'Est et le Nord, c'est-à-dire dans la
-vallée de la Scarpe et dans la direction de Lens. Ces événements nous
-étaient signalés vers le 3 octobre; depuis lors on passait sous silence
-les faits de guerre qui ont pu se produire à ces confins de l'Artois et
-de la Flandre. Le communiqué du 6 signalait une nouvelle extension des
-opérations allemandes par l'apparition de masses de cavalerie sur la
-Lys, depuis Armentières jusqu'aux campagnes de Tourcoing, c'est-à-dire
-vers les villes jumelles de Menin et d'Halluin, dans le voisinage
-immédiat de Lille. Le 7 on apprenait que nous étions aux prises vers
-Lens et la Bassée.
-
-On voit combien a été prompt le changement de front des Allemands; il
-ne l'a d'ailleurs pas été davantage que le mouvement de nos armées
-s'élevant rapidement au long d'une ligne que l'on peut tracer par le
-chemin de fer d'Amiens à Arras et à Lille.
-
-Brusquement la physionomie de la campagne s'est donc modifiée;
-le silence s'est fait un moment sur les plateaux du Soissonnais,
-leurs carrières transformées en retranchements et constituant une
-série de cavernes aménagées en batteries invisibles. Toutefois nous
-n'abandonnons pas la partie de ce côté. Français et Anglais, passés
-maîtres dans la recherche de ces terriers qui rappellent la chasse au
-renard avec le danger en plus, parviennent à découvrir ces gîtes, à
-les tourner, pour y pénétrer à la baïonnette, si nos obus n'y ont pas
-d'abord produit leurs terrifiants effets.
-
-
-DE REIMS A LA WOËVRE
-
-Au centre, c'est-à-dire dans la Champagne pouilleuse, étendue de Reims
-à l'Argonne, le calme parut un moment se faire. Les Allemands, ayant
-envoyé la plus grande partie de leurs troupes entre l'Oise, la Somme et
-la Scarpe, se bornent à occuper les lignes de retranchements qu'ils ont
-entaillées dans la craie. Nous ne les en délogeons que peu à peu. Ainsi
-progressions-nous mercredi vers Berry-au-Bac, c'est-à-dire au pied des
-hauteurs de Craonne et du Laonnais.
-
-Plus importants sont les événements du côté de l'Argonne, et par
-Argonne il faut entendre non seulement la forêt de ce nom, mais tout
-le pays étendu depuis la plaine champenoise jusqu'à la Meuse. L'armée
-du kronprinz apparut comme bloquée entre le fleuve et la région
-forestière; un de ses éléments les plus importants, le 16e corps,
-effectuant un mouvement malaisé à comprendre, a subi un grave échec.
-Engagé dans la partie de la forêt d'Argonne comprise entre Varennes et
-la vallée inférieure de la Biesme, vers Vienne-le-Château, partie de la
-grande sylve que l'on appelle bois de la Gruerie, il a été rejeté sur
-la route de Varennes à Vienne-le-Château qui parcourt un de ces plis
-ou _échavées_ dont la forêt est sillonnée. C'est ce que l'on appelait
-jadis le défilé de la Chalade.
-
-Sur la Meuse, des événements imparfaitement connus se sont produits;
-des forces allemandes venues de Metz ont voulu tendre la main à
-l'armée du kronprinz. Grâce à leur nombre, sans doute, à leur tactique
-de ruée furibonde, sans compter avec les pertes, les ennemis ont pu
-forcer les Hauts de Meuse dans leur partie la plus étroite et arriver
-à Saint-Mihiel, pour y tenter le passage de la Meuse. Ces efforts ont
-échoué, les ponts jetés par l'ennemi furent détruits, aucun élément
-n'a pu prendre pied sur la rive gauche. Pendant ce temps, des troupes
-françaises venaient du Sud, c'est-à-dire de la région de Toul et de
-Nancy, tandis que d'autres accouraient probablement des parages de
-Verdun, et la colonne allemande allongée entre Apremont-de-Woëvre et
-Saint-Mihiel se trouvait menacée.
-
-Nos forces montant du Sud à travers la plaine de Woëvre ont refoulé les
-éléments ennemis qui l'occupaient jusqu'au delà d'une ligne formée par
-la route de Commercy à Pont-à-Mousson; les avant-gardes atteignaient
-bientôt le village de Seicheprey, au cœur de la Woëvre; puis nos
-troupes descendaient dans la vallée du Rupt de Mad. Depuis lors, elles
-n'ont pas cessé d'avancer, assez lentement toutefois.
-
-Quant à l'extrême aile droite de nos armées, région de Nancy,
-Lunéville, Saint-Dié et chaîne des Vosges, le plus grand mystère règne
-sur ce qui s'y passe. Situation inchangée, se bornent à dire les
-communiqués, mais nous ne savons rien de la situation à laquelle fait
-allusion ce mot _inchangée_.
-
-
-EN BELGIQUE
-
-En Belgique, les opérations militaires se résument presque entièrement
-dans les attaques contre Anvers. Les Allemands déploient devant cette
-place un acharnement qui s'explique par le caractère de réduit suprême
-offert à la principale armée belge par le camp retranché. Ils n'ont
-peut-être ni les hommes ni le matériel nécessaires pour un siège
-régulier précédé d'un investissement. Le rayon défendu par les forts
-détachés les plus éloignés représente en effet un circuit de 100
-kilomètres; il faudrait plusieurs armées pour opérer l'investissement.
-Aussi les Allemands s'efforcent-ils d'enlever un ou deux des forts
-extérieurs, de façon à atteindre la seconde ligne formée par les forts
-du général Brialmont.
-
-[Illustration: Le camp retranché d'Anvers.]
-
-Anvers, on le sait, est sur l'Escaut; ce fleuve reçoit, au Sud de
-la ville, le Rupel, formé par la Dyle et la Nèthe. Le fleuve et les
-rivières affluentes constituent un fossé précieux pour la défense de la
-région fortifiée. En amont de la jonction du Rupel, le territoire, au
-Nord de l'Escaut, jusqu'à la frontière des Pays-Bas, est très étroit;
-en outre, il est encore rétréci par la zone de terrains inondables
-étendus au Nord de Saint-Nicolas. Cette bande de terrain est la ligne
-de retraite de l'armée belge vers l'Ouest, dans le cas où elle voudrait
-évacuer Anvers pour aller tenir campagne dans les deux provinces de
-Flandre ou en France; aussi les Allemands ont-ils tenté des efforts
-inouïs pour franchir l'Escaut et faire du côté de l'Ouest le blocus
-de la place. De là leur acharnement contre Termonde, qui possède les
-derniers ponts fixes sur le fleuve, et l'incendie de cette pauvre
-ville, coupable d'avoir empêché tous les mouvements de l'ennemi.
-
-[Illustration: Les Hauts de Meuse et la Woëvre.]
-
-La ligne de l'Escaut a pu être préservée jusqu'ici; en ce moment c'est
-celle de la Nèthe qui est l'objet des attaques; mais, pour aborder la
-rivière, il faut d'abord s'emparer des forts de sa rive gauche; de là
-ces attaques furibondes contre les forts de Wawre, de Waelhem et de
-Koningshoyekt. Jusqu'à présent, il ne semble pas qu'elles aient été
-couronnées de succès; au contraire, soit les forts, soit les sorties de
-la garnison, ont causé des pertes terribles aux Allemands. Mais ceux-ci
-ne sont pas avares du sang de leurs soldats: des milliers d'hommes
-peuvent tomber, des milliers d'autres sont amenés sous le feu des
-canons.
-
-A cela se bornent les renseignements sur la Belgique, mais de grands
-mouvements de troupes ennemies ont dû avoir lieu dans le Sud des
-Flandres, puisque les Allemands ont franchi la frontière belge en
-traversant la Lys.
-
-
-LES ARMÉES RUSSES
-
-En Russie, les événements se sont précipités. On pouvait croire
-que les Allemands n'allaient pas tarder à atteindre le cœur de la
-Pologne; ils avaient pénétré jusqu'aux abords du Niémen et menaçaient
-d'atteindre Kovno, au Nord, Grodno, au Sud, puis, près de la Narèw,
-Bielostok. Vilna paraissait le but; plus au Sud c'était Varsovie.
-A suivre sur la carte la marche allemande, on pouvait craindre le
-refoulement des Russes vers l'intérieur; déjà, les Allemands avaient
-amené l'artillerie de siège autour de la place forte d'Ossowetz, sur la
-rivière Bobr, dont la prise pouvait les rendre maîtres des chemins de
-fer conduisant au cœur de la Pologne.
-
-Tout à coup, tout a changé, les généraux russes qui attendaient sur
-les bords du Niémen, bousculent les têtes de colonnes allemandes,
-rompent à coups de canon les ponts jetés sur le fleuve, puis, prenant
-l'offensive, chassent les armées qui se croyaient déjà victorieuses des
-villes où elles étaient parvenues. Ainsi fut dégagée Mariampol, ainsi
-fut reprise Souvalki; un autre chef-lieu de province, Augustovo, où
-paraît s'être fait le plus grand déploiement allemand, fut le théâtre
-d'une sanglante bataille qui dura près d'une semaine. Mais la victoire
-a été complète, l'armée allemande, coupée en deux tronçons, a été
-écrasée; autour d'Augustovo, l'un d'eux aurait perdu 60.000 hommes.
-Ce fut alors une véritable déroute, les Allemands ont dû repasser la
-frontière et pénétrer en désordre dans la région lacustre de la Mazurie
-(Mazurenland) où, une première fois, ils avaient été battus.
-
-D'autres succès ont marqué l'offensive russe au Sud de la Pologne,
-dans ces régions de Lodz et de Kielce que l'invasion allemande avait
-atteintes, et l'on pressent que des masses formidables, descendant de
-Varsovie, vont refouler les envahisseurs sur Cracovie où se prépare une
-rencontre peut-être décisive.
-
-Les Russes, tout en poursuivant le siège de la grande forteresse de
-Przemysl, s'avancent en même temps vers Cracovie par la route de l'Est;
-on calcule que deux millions d'hommes se heurteront bientôt à ces
-confins de la Galicie et de la Silésie.
-
-Nos alliés n'ont pas ce seul objectif, ils ont franchi les Karpathes
-sur plusieurs points, atteint quelques villes importantes des pays
-slaves--Ruthènes--opprimés par les Hongrois, et se préparent à marcher
-sur Budapest.
-
-
-DANS LES BALKANS
-
-Les Serbes et les Monténégrins ne restent pas inactifs. En même temps
-que les Autrichiens, contenus sur le Danube et la Save, en arrivent à
-abandonner leur grotesque bombardement de Belgrade, les deux petits
-royaumes alliés pénètrent hardiment en Bosnie et Herzégovine, leur
-domaine de demain. Sarajevo, capitale de la Bosnie, entourée par eux,
-ne tardera pas à tomber.
-
-La place nous manque pour parler des événements de l'Adriatique, nous
-y reviendrons bientôt. Disons seulement que le blocus de cette mer est
-effectif et que l'occupation des bouches de Cattaro paraît imminente.
-
- ARDOUIN-DUMAZET.
-
-
-
-
-LE COMTE ALBERT DE MUN
-
-
-Le comte Albert de Mun, membre de l'Académie française, député du
-Finistère, l'un de nos plus grands orateurs, l'un de nos meilleurs
-écrivains, est mort subitement à Bordeaux dans la nuit de lundi à
-mardi dernier. Celui qu'on avait nommé le «Cuirassier blanc» n'avait
-guère changé depuis les jours où, jeune lieutenant de chasseurs, il
-défendait Metz contre l'armée prussienne, jusqu'à hier où, condamné au
-repos laborieux par ses soixante-treize ans, il ne défendait plus notre
-patrie que par la plume.
-
-Quand le mal eut éteint sa voix, il continua d'accomplir son devoir
-en écrivant, et c'était la même éloquence, la même force, la même
-opiniâtreté. Ses convictions illuminaient sa prose comme elles avaient
-enflammé ses discours.
-
-Il avait la stature héroïque et martiale des cavaliers intrépides. Il
-avait l'esprit ardent, la parole harmonieuse mais vibrante. C'était
-un combattant, toujours, même dans sa foi de catholique fervent, même
-dans sa générosité, sa charité, sa pitié. Ses adversaires l'estimaient
-sincèrement; d'aucuns durent l'aimer. Quand il reprit sa place à la
-Chambre, d'où la maladie l'avait momentanément éloigné, il fut salué
-par toute l'assemblée émue et Jean Jaurès, dressé à son banc, lui
-adressa de la voix et du geste un sonore témoignage d'admiration et de
-respect.
-
-[Illustration: Le comte Albert de Mun.--_Phot. Nadar._]
-
-Les condoléances que reçoit Mme la comtesse de Mun disent assez quelles
-étaient les vertus du Français que le pays vient de perdre. Le Pape, le
-cardinal Amette, le président de la République et même le rédacteur en
-chef de l'_Humanité_ se rencontrent ou se suivent dans l'expression de
-cet hommage. Ses amis, ses confrères de l'Académie viennent aussi sur
-sa tombe témoigner de leur regret pieux. M. Frédéric Masson salue le
-«grand chrétien». M. Paul Bourget lui rend les derniers devoirs dans
-un article qui est aussi émouvant par son ton de sincérité que par
-l'élégance de sa forme: «Les qualités de l'artiste en parole, dit-il,
-étaient incomparables chez de Mun. Il n'était pas besoin de la tribune
-pour qu'il les déployât. Que de fois, dans nos séances de l'Académie,
-j'ai admiré en lui cette puissance du verbe animé à l'occasion d'un
-débat auquel il prenait part!» Et sur l'homme même: «Chez Albert de
-Mun, la sérénité d'une existence vécue pleinement se reconnaissait à
-la bonne grâce, à l'aménité qu'il savait conserver à travers tous les
-désaccords.» Et pourtant, le sort ne le comblait point de ses faveurs:
-«Il est dur, il est cruel d'appartenir à une cause toujours vaincue,
-lorsqu'on sent que l'on porte en soi un homme d'Etat qui n'aura pas
-son heure. Quel ambassadeur eût fait un Albert de Mun, avec les dons
-de finesse qu'il avait aussi, avec ses façons de grand seigneur aimable
-et sa séduction faite de grâce, de tact et de fermeté.»
-
-Il continuait son apostolat patriotique avec une virile énergie. Ses
-trois fils, qu'il avait formés à son exemple, combattaient aux armées.
-Lui, dans sa retraite, écrivait chaque jour une page éloquente que
-l'_Echo de Paris_ publiait et où le public haletant trouvait à calmer
-son angoisse, à raffermir sa volonté. Il est mort pour ainsi dire
-sur le champ de bataille même, face à face avec ces ennemis qu'il
-avait affrontés déjà quand il avait trente ans. Sa mort met en deuil
-non seulement tous ceux qu'animent sa foi religieuse et ses espoirs
-politiques, mais tous les Français. Car en ces jours de guerre, tous
-les sentiments et toutes les idées se confondent, la foi avec le
-courage, le spiritualisme avec le patriotisme.
-
-
-
-
-OBUS ET SHRAPNELLS ALLEMANDS
-
-
-Le dernier rapport du général French nous a fourni des détails
-pittoresques sur les effets de l'artillerie allemande, et,
-principalement, sur ceux des howitzers lourds de campagne, qui lancent
-des obus d'un diamètre de 21 centimètres. Ces énormes projectiles font
-plus de bruit que de mal, dit le rapport. Ils ne sont dangereux que
-pour les êtres ou les objets placés dans leur «sphère de contact». Ils
-explosent, en touchant le sol, avec un fracas terrifiant, et creusent
-une sorte de cratère assez vaste pour qu'on puisse y enterrer cinq
-chevaux. Mais leurs éclats font gerbe en une seule direction, au lieu
-d'être projetés en tous sens comme ceux de notre obus de 75, si bien
-que des officiers français ont pu conter que ces projectiles, tombant à
-moins de deux mètres de distance, n'avaient eu d'autres résultats que
-de les recouvrir de poussière. Au moment de l'explosion, le projectile
-dégage une épaisse fumée noire qui affecte la forme d'une colonne ou
-d'un bouquet, d'où les sobriquets que lui ont décernés les troupiers
-anglais: _coal-boxe_ (boîte à charbon) _Jack-Johnson_ (en souvenir du
-champion nègre), _Black-Maria_ (la Marie-Noire).
-
-Comme le constate le général French, les Allemands semblaient compter
-sur l'impression démoralisante que ces gros projectiles devaient
-produire sur nos troupes, autant par le fracas de l'explosion que par
-les sifflements sinistres qui accompagnent leur trajectoire. Leurs obus
-de 210 auront eu ce résultat d'enrichir l'argot de «Tommy Atkins».
-
-La seconde de nos photographies, prise le 4 octobre, au moment où
-les Allemands bombardaient les forts d'Anvers avec un redoublement
-d'énergie, montre le flocon de fumée grise, curieusement déchiqueté,
-que produisent les shrapnells alors qu'ils explosent à 50 ou 100 mètres
-au-dessus du sol en projetant en cône, comme une pomme d'arrosoir,
-une pluie de balles sphériques qui rappellent, par leur grosseur, les
-billes des écoliers.
-
-[Illustration: LA FUMÉE D'ÉCLATEMENT DES PROJECTILES ALLEMANDS
-
-Colonnes de fumée noire d'un obus d'artillerie lourde de 210.]
-
-[Illustration: Bombes de fumée grise des shrapnels de 77 ou de 105.]
-
-
-
-
- TABLE
-
- PAGES.
-
- LES GRANDES HEURES 258
-
- Une autre vie 258
-
- LA NEUTRALITÉ HOLLANDAISE 258
-
- M. POINCARÉ AUX ARMÉES 259
-
- LE CRIME DE REIMS 270
-
- Un témoignage sur le bombardement et l'incendie de la 270
- cathédrale
-
- Mme MACHEREZ, «MAIRE» DE SOISSONS 270
-
- LA DIXIÈME SEMAINE DE GUERRE 274
-
- Entre l'Oise et la Somme 274
-
- Au nord de la Somme 274
-
- De Reims à la Woëvre 274
-
- En Belgique 274
-
- Les armées russes 275
-
- Dans les Balkans 276
-
- LE COMTE ALBERT DE MUN 276
-
- OBUS ET SHRAPNELLS ALLEMANDS 276
-
-
- * * * * *
-
-
- Liste des modifications:
-
- Page 268: «Watherouse» par «Waterhouse» (M. T. Holden Waterhouse)
- Page 270: «réquisisitions» remplacé par «réquisitions» (les plus
- fantastiques réquisitions)
- Page 276: «leurs» par «leur» (leur grotesque bombardement de Belgrade)
- Page 276: «Atkin» par «Atkins» (l'argot de «Tommy Atkins».)
-
-
-
-
-
-End of Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914, by Various
-
-*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3736, 10 ***
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-<pre>
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-Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914, by Various
-
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most
-other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of
-the Project Gutenberg License included with this eBook or online at
-www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have
-to check the laws of the country where you are located before using this ebook.
-
-
-
-Title: L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914
-
-Author: Various
-
-Release Date: December 15, 2016 [EBook #53737]
-
-Language: French
-
-Character set encoding: UTF-8
-
-*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3736, 10 ***
-
-
-
-
-Produced by Juliet Sutherland, Claudine Corbasson and the
-Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net
-
-
-
-
-
-
-</pre>
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-
-<hr class="full" />
-
-<p><a href="#note_au_lecteur">Au lecteur</a></p>
-
-<p><a href="#table_des_chapitres">Table</a></p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_257">257</span></p>
-
-<div class="titlepage">
- <p class="title1">N<sup>o</sup> 3736.—72e Année.<br /><br /><i>10 Octobre 1914</i></p>
-
- <p class="title2">Prix du Numéro:<br /><br /><i>Un Franc</i></p>
-
- <h1>L'ILLUSTRATION</h1>
-
- <p class="title3"><span class="smcap">Journal Universel</span></p>
-
- <p class="title4">HEBDOMADAIRE</p>
-
- <hr class="small2" />
-
- <p class="title5"><span class="smcap">R. BASCHET</span>, Directeur-Gérant</p>
-
- <hr class="small2" />
-
- <p class="title6"><i>13, Rue Saint-Georges</i></p>
-
- <p class="title7"><i>Paris</i></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter" style="width: 600px;">
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-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_258">258</span></p>
-
-<h2 id="ch_1">LES GRANDES HEURES</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<h3 id="ch_1a">UNE AUTRE VIE</h3>
-
-<p>Impropres au service militaire et demeurés dans les villes, tous, tant
-que nous sommes, même ceux qui n’ont rien modifié à leurs habitudes,
-nous menons cependant depuis deux mois «une autre vie».</p>
-
-<p>A la première minute du réveil cela commence. Nous ouvrons des yeux
-mal assurés. L’esprit remonte à la surface, avec une anxiété assoupie
-encore.—«Qu’y a-t-il donc? Il y a quelque chose...» Et, tout de suite,
-le mot... le mot redoutable tombe dans le jour indifférent qui naît,
-comme une lourde pierre dans l’eau d’un lac: la guerre...</p>
-
-<p>La guerre! Voilà ce qui prend, étreint, opprime, obsède, poursuit
-sans relâche. C’est l’idée <i>dominante</i> qui préside à tout ce que nous
-faisons, à nos travaux accomplis dans la fièvre, comme à nos amers
-et rares loisirs pris à regret. La guerre!... Pensée de Nessus qui
-brûle et dévore! S’y arrêter nous terrifie, nous ensanglante et nous
-martyrise. S’en écarter nous coûte et nous est un reproche affreux
-d’égoïsme, de lâcheté, presque un remords. Ainsi nous allons d’un parti
-à l’autre, jamais soulagés, toujours mécontents de nous-mêmes. Le calme
-du voisin—que nous ne savons pas observer—nous étonne et parfois nous
-irrite, surtout quand nous ne le comprenons pas... et avec la même
-injustice nous condamnons l’excitation, la nervosité, les transports,
-tous les mouvements, même généreux, des irréfléchis et des désordonnés.
-Presque tous, nous pouvons même dire tous, nous sommes dédoublés, et
-souvent plusieurs fois... Tous nous avons un fils, ou un frère, ou un
-parent, ou un ami, ou beaucoup d’amis qui sont au peuple des armées.
-Le plus obscur, le plus humble des Français, sans relations, ne peut
-même pas, à cette heure, entreprendre le compte de ceux qu’il connaît,
-auxquels il est attaché et qui luttent sous les drapeaux... parce que
-cela serait trop long et que ce calcul le plongerait dans un inutile et
-coupable découragement.</p>
-
-<p>Malgré tout il faut vivre. Nous vivons donc. Nous vivons cette <i>autre
-vie</i>, cette vie brusque et nouvelle. Mais dans quelles conditions?
-Nous la vivons dans autrui, dans ces «nôtres». dans ces «meilleurs de
-nous» qui nous sont si précieux et si chers. Nous la vivons par eux,
-à travers eux, pour eux... Ils sont là, visibles et présents, aux
-avant-postes de nos craintes, montant la garde au seuil de nos espoirs,
-sentinelles de nos desseins, comme nous—par l’esprit, par le cœur,
-les souhaits, le vœu, l’invocation, l’élan de l’âme et la prière
-interrompue, même aux instants où elle n’est plus formulée—nous sommes
-leurs éclaireurs, leur renfort, le soutien de leur flanc... Toutes nos
-besognes et nos occupations, par choc en retour, se rapportent aux
-leurs. Quand nous mangeons nous pensons à leur nourriture, ou à leur
-diète; quand nous nous étendons dans nos draps... au lit de terre sur
-lequel ils couchent. Notre sommeil se passionne à leur repos. Jusqu’en
-dormant nous suivons un par un les chemins creux de leur insomnie. Nous
-ne pouvons nous empêcher de nous les figurer tels qu’ils sont, eux
-aussi, dans leur <i>autre vie</i>, sous les loques de leur autre et glorieux
-costume, avec des visages défaits mais parfaits, avec des yeux embrasés
-qui portent plus haut et plus loin, avec des mains désaccoutumées de
-tout et consacrées uniquement aux armes. Soixante fois par minute
-notre tendresse instantanée les photographie sous ce tragique aspect,
-dans mille poses de péril et de combat. Ils sont l’éternel objet des
-questions auxquelles nul ne peut répondre. Nous nous demandons: «Où
-sont-<i>ils</i> en ce moment? Que font-<i>ils</i>?» Tout ce dont nous sommes
-sûrs c’est qu’ils pensent à nous à l’instant où nous les évoquons. A
-moins qu’ils ne se battent! Car alors ils ne <i>s’appartiennent plus</i>.
-La guerre, et tout ce qui gravite autour d’elle, se localise en ces
-représentants, en ces avantageux «remplaçants» de nous-mêmes, et dès
-que l’on prononce son nom de Bellone, son grand nom de famille, c’est
-leur petit à eux, leur nom d’intime appellation qui frappe nos oreilles
-et devient par excellence leur nom de baptême, de baptême du feu, ce
-sacrement nouveau de l’<i>autre vie</i>.</p>
-
-<p>Qu’ils nous semblent depuis longtemps partis, les soldats! Que leur
-retour paraît lointain! Ils nous font l’effet de ne vivre cette <i>autre
-vie</i>, actuelle et précaire, que par un miracle incessamment accordé,
-un bail providentiel renouvelé tous les soirs, que par une grâce
-extraordinaire de durée courte et fragile, inconcevable! Nous ne nous
-expliquons pas comment ils vivent, comment ils font pour s’en tirer.
-Leur vie a l’air d’un défi, d’une bravade, d’un tour de force, d’un
-paradoxe, d’un problème. Chaque lettre d’eux, si brève, tracée toujours
-en hâte comme un post-scriptum, et qui nous renseigne si peu, contient
-cependant l’essentiel de la félicité pour nous quand y éclatent ces
-trois mots: «Je vais bien.» L’écriture, que nous reconnaissons, elle
-aussi a changé. Elle a pris plus de caractère. Les termes employés sont
-bien les mêmes qu’auparavant, mais ils veulent dire autre chose... Tout
-a aujourd’hui un sens différent, soudain, conquis et prodigieux, qui
-donne une commotion, le coup de fouet de la balle.</p>
-
-<p class="center">*<br />
-*&nbsp;&nbsp;&nbsp;*</p>
-
-<p>Car en dehors des hommes, la nature, le ciel, la terre, et aussi les
-objets inanimés, tout ce qui saute aux yeux, tout ce qui retient la
-pensée s’est métamorphosé pour offrir la signification générale d’un
-mystère qui se dévoile. Cette vie nouvelle est comme un rêve tour
-à tour affreux, superbe, entrecoupé d’inquiétudes et d’espérances,
-peuplé de fantômes de gloire et d’horribles visions, décoré de
-mirages... comme un rêve très long, sans fin... qui n’a rien des petits
-rêves d’ici-bas, d’une heure ou d’une nuit, un rêve étrange, voulu,
-formidable, supérieur, marqué des signes successifs de la sanction et
-de la récompense, un rêve que l’on fait debout, éveillé, aux confins
-du vertige et se demandant à toute minute si l’on n’est pas le jouet
-d’un délire sans exemple... Il y a une voix, une persistante et pauvre
-voix étouffée, bâillonnée au fond de nous, qui au milieu de tout ce
-que nous traversons haletants, s’écrie à chaque souffle: «Est-ce
-vrai? Est-ce bien vrai? Tout ce qui arrive: ces batailles, ce sang...
-ces fracas, ces incendies, ces morts, ces héroïsmes, ces sacrifices,
-ces confiances, ces résolutions, cette certitude ailée?... cet état
-inouï dans lequel nous sommes en plein, sans désemparer,... cet océan
-d’émotions, de souffrances, de désirs fous sur les flots duquel nous
-sommes balancés, secoués, tantôt emportés à des sommets et tantôt
-amenés sur la pente d’abîmes, comme à la crête et au vallon de la
-vague... tout cela, est-ce vrai, Seigneur? Est-ce vrai? Dites-moi que
-non!» Et l’écho de notre clameur nous répond seul: «C’est vrai. C’est
-bien vrai. <i>Cela est. Cela se passe</i>, et pendant que tu es vivant...
-Tu assistes à ces choses, tu les touches, tu les vois, et un jour
-viendra où, les ayant de tes yeux vues, sans y croire encore même après
-beaucoup d’années, tu les raconteras, comme les stupéfiants souvenirs
-d’une existence antérieure.» Quelle situation! Et que nous sommes
-malheureux!</p>
-
-<p>Eh bien non! Voilà ce qu’il faut, en se relevant d’un bond, conclure
-et reconnaître en face, et proclamer avec la joie de nos cœurs
-percés des glaives qui les couronnent... Cette vie nouvelle, cette
-<i>autre vie</i>, elle est—pour les soldats comme pour nous-mêmes—la plus
-méritoire, la plus féconde et la plus admirable!</p>
-
-<p>Oui!... ne tenant qu’à un fil, jouée et risquée, renoncée, quittée
-d’avance, offerte à chaque pas, prise ou refusée, prodiguée, gaspillée,
-comme dans une fête, une fête nationale... la plus grande de toutes,
-par la multitude de nos enfants entraînés au sublime, cette <i>autre vie</i>
-est une splendeur que rien n’atteint, n’égale, ne dépasse, au bas de
-laquelle végètent en rampant toutes les façons de gâcher le temps sur
-la terre.</p>
-
-<p>Et pour nous cette suite d’alarmes, de soupirs, ces attentes, ces
-pleurs refoulés, ces fièvres, ces saintes angoisses, ces supplices de
-la lenteur et de la résignation, ces ravages de l’espérance, cette
-manière surprenante et indicible de constamment mourir «qui n’est pas
-une vie»... tout ce nouvel état est de qualité magnifique et nous
-hausse en ces jours de flamme au pinacle de nous-mêmes. Nous sentons,
-nous savons de source certaine, que nous sommes en valeur, dépouillés
-de nos scories, remontés de nos boues, gradés par la souffrance, et
-que cette épreuve purificatrice est d’ailleurs temporaire, que nous en
-sortirons avec un métal plus resserré, lancés plus droit dans l’avenir
-comme le boulet jaillit plus direct et plus fier des flancs étroits du
-canon rayé qui le pressaient. Tout compte fait, de toutes celles que
-nous aurons vécues, ces heures sombres seront les plus lumineuses. Plus
-tard elles nous apparaîtront, en arrière, ce qu’elles étaient vraiment
-sous leurs nuages de pourpre et leurs ténèbres en train d’enfanter la
-clarté: une aube!... éblouissante, aveuglante de bonheur, celle d’un
-âge d’or, salué par des tonnerres, comme à sa venue au monde un enfant
-royal, un enfant de France dont le règne attendu sera plus durable et
-plus beau que celui de tous les empereurs et de tous les rois.</p>
-
-<p class="rsignature"><span class="smcap">Henri Lavedan.</span></p>
-
-<h2 id="ch_2">LA NEUTRALITÉ HOLLANDAISE</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>Le jour même où paraissait notre dernier numéro, nous recevions de
-M. le chevalier de Stuers, ministre plénipotentiaire des Pays-Bas en
-France, une lettre que nous nous empressons d’insérer:</p>
-
-<div class="quote">
- <p class="rdate">Bordeaux, le 29 septembre 1914.</p>
-
- <p class="ldedication">Monsieur le directeur,</p>
-
- <p>A de nombreuses reprises des rumeurs peu bienveillantes ont été
- répandues dans le public, surtout en France, d’après lesquelles
- l’intégrité du territoire du royaume des Pays-Bas et par conséquent
- sa neutralité auraient été violées par des troupes allemandes qui, en
- investissant la Belgique, auraient traversé l’extrémité méridionale du
- Limbourg.</p>
-
- <p>Sur les ordres de mon gouvernement, j’ai non seulement opposé
- itérativement par la voie de la presse le démenti le plus absolu
- à cette fausse représentation des faits, mais encore transmis une
- protestation officielle au gouvernement de la République française.</p>
-
- <p>Nonobstant ces démarches, <i>L’Illustration</i> a publié dans son numéro
- du 8 août, page 108, un article avec une carte, avançant de nouveau
- «que l’armée allemande pénétra sur le territoire belge et trouvant <span class="pagenum" id="Page_259">259</span>
- des ponts coupés, qui retardaient sa marche, écorna le territoire du
- Limbourg hollandais, franchit la Meuse à Eysden et arriva à Visé».</p>
-
- <p>Je renouvelle donc ici la rectification déjà donnée, que le territoire
- néerlandais n’a pas été traversé par l’armée allemande.</p>
-
- <p>Ce qui aura probablement donné lieu à cette erreur, c’est que quelques
- soldats allemands et belges, égarés sur le territoire hollandais aux
- environs d’Eysden, y ont été arrêtés et désarmés, et internés ensuite à
- Alkmaar.</p>
-
- <p>D’ailleurs, dans le discours du trône que la reine des Pays-Bas
- prononça récemment lors de l’ouverture du Parlement, Sa Majesté déclara
- qu’à sa grande satisfaction la neutralité absolue, que la Hollande
- observe et maintient de toutes ses forces, n’a d’aucune façon été
- violée jusqu’ici.</p>
-
- <p>L’armée néerlandaise, mise sur pied de guerre et comptant plus de
- 300.000 hommes, veille sur le territoire du royaume et saura au besoin
- bravement le défendre.</p>
-
- <p>Je vous serais très obligé, monsieur le directeur, si vous vouliez bien
- donner à ces lignes une place dans le prochain numéro de votre beau
- journal.</p>
-
- <p>Agréez, monsieur le directeur, l’assurance de ma considération la plus
- distinguée.</p>
-
- <p class="rsignature">Le ministre des Pays-Bas,</p>
-
- <p class="rsignature2"><span class="smcap">A. de Stuers</span>.</p>
-</div>
-
-<p>Nous avons déjà, la semaine dernière, fait accueil à des protestations
-qui venaient de nous être adressées directement de Hollande, par des
-particuliers, sur le même sujet. La date tardive de ces diverses
-demandes de rectification nous avait d’abord paru inexplicable:
-mais nous avons appris que nos numéros du mois d’août n’ont pu être
-distribués ou mis en vente dans les Pays-Bas que tout récemment.
-De là l’émotion causée à la fin de septembre par une phrase et une
-carte publiées près de deux mois auparavant, et qui n’avaient fait
-que reproduire, sans insister, sans incriminer le moins du monde le
-gouvernement des Pays-Bas, les premières informations données par la
-presse sur l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes.</p>
-
-<p>Nous avons été heureux d’apprendre depuis que la neutralité
-néerlandaise avait été mieux respectée par l’Allemagne que les
-neutralités luxembourgeoise et belge. Nous le sommes encore plus
-aujourd’hui de constater avec quelle énergie nos lecteurs de Hollande,
-et le représentant lui-même de S. M. la reine Wilhelmine, déclarent
-que leur pays entend observer et maintenir une neutralité absolue, que
-saurait au besoin faire respecter l’armée néerlandaise, mise sur le
-pied de guerre et forte de plus de 300.000 hommes.</p>
-
-<h2 id="ch_3">M. POINCARÉ AUX ARMÉES</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>M. Poincaré a accompli cette semaine l’un des plus solennels devoirs
-de sa charge. Accompagné de M. Viviani, président du Conseil, et de M.
-Millerand, ministre de la Guerre, il a quitté Bordeaux en automobile
-et s’est rendu au quartier général des armées françaises, où il s’est
-entretenu durant plusieurs heures avec le général Joffre. Il s’est
-ensuite fait conduire au quartier général anglais où l’a reçu le
-maréchal French. Enfin, le président de la République a visité deux
-de nos armées combattantes et le lendemain, avec M. Millerand et le
-général Galliéni, le camp retranché de Paris, plusieurs hôpitaux
-militaires et le cimetière de Bagneux.</p>
-
-<p>Le chef de l’Etat, voulant exprimer publiquement la satisfaction que
-lui avait causée sa visite aux armées anglaises et françaises, a
-adressé au roi George V d’Angleterre un télégramme de félicitations en
-le priant de bien vouloir en faire donner connaissance aux vaillantes
-troupes britanniques. M. Poincaré a aussi félicité le ministre de la
-Guerre français dans une lettre éloquente, en l’invitant à transmettre
-ses félicitations au général Joffre et au général Galliéni. Ces
-lettres, qui seront lues aux troupes, leur apporteront le témoignage de
-l’admiration et de la reconnaissance de la nation tout entière.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 575px;">
- <img src="images/page-259a.jpg" alt="" width="575" height="379" />
- <p class="captioncenter">Le président de la République, se rendant aux armées,
- part en automobile de sa résidence provisoire de Bordeaux, rue
- Vital-Carles: sur le seuil, M<sup>me</sup> Raymond Poincaré.&nbsp;—&nbsp;<i>Phot.&nbsp;E.&nbsp;Jacques.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-259a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p>En quittant Bordeaux, M. Poincaré avait emporté avec lui les six
-étendards allemands pris récemment à l’ennemi et les avait fait déposer
-à l’Elysée. Mercredi dernier, ils ont été transportés par une compagnie
-de la garde républicaine à l’Hôtel des Invalides. Chaque drapeau
-allemand était porté sur l’épaule, l’étoffe pendant vers le sol, par
-un sous-officier. Dans la cour d’honneur, le général Niox, commandant
-des Invalides, reçut les trophées, qui, remis aux vieux soldats aux
-moustaches blanches, furent transportés par eux dans la chapelle.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 410px;">
- <img src="images/page-259b.jpg" alt="" width="410" height="277" />
- <p class="captioncenter">Le général Niox et les Invalides prennent livraison de
- six drapeaux enlevés aux régiments allemands, rapportés de Bordeaux par
- M.&nbsp;Poincaré.
- <span class="link"><a href="images/x-page-259b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_260">260</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-260a.jpg" alt="" width="600" height="409" />
- <p class="captioncenter"><b>QUAND NOS TROUPES FONT DES PRISONNIERS ALLEMANDS.</b><br />On les nourrit d’abord, s’ils se plaignent d’être affamés.
- <span class="link"><a href="images/x-page-260a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-260b.jpg" alt="" width="600" height="407" />
- <p class="captioncenter">... On les interroge ensuite.<br /><i>Photographies prises à la frontière d’Alsace.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-260b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_261">261</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-261a.jpg" alt="" width="600" height="604" />
- <p class="captioncenter">Entrée de l’armée serbe à Semlin, la ville hongroise
- au confluent du Danube et de la Save, en face de Belgrade, capitale
- de la Serbie, dont les armées austro-hongroises n’ont jamais réussi à
- s’emparer.
- <span class="link"><a href="images/x-page-261a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-261b.jpg" alt="" width="600" height="219" />
- <p class="captioncenter">— Devant Belgrade: bateau autrichien capturé.<br />— Le prince Georges blessé.<br />— Passage de la Save par l’artillerie.
- <span class="link"><a href="images/x-page-261b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LES OPÉRATIONS VICTORIEUSES DE L’ARMÉE SERBE</b><br />
- <i>Photographies de notre correspondant spécial, Samson Tchernof.</i></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_262">262</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-262a.jpg" alt="" width="600" height="410" />
- <p class="captioncenter">La commission de recrutement qui fonctionna à Tunis pour
- l’inscription, devant le Caïd, des tirailleurs tunisiens volontaires;
- neuf mille se sont présentés en une seule journée.&nbsp;—&nbsp;<i>Phot.&nbsp;Samama&nbsp;Chikli.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-262a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-262b.jpg" alt="" width="600" height="399" />
- <p class="captioncenter">L’arrivée, à Mostaganem, de deux cents Arabes, retraités
- militaires, convoqués par une affiche de mobilisation et qui ont rallié
- leur corps dans le plus grand enthousiasme.—<i>Phot. P. Souffron.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-262b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LES CONTINGENTS ALGÉRIENS ET TUNISIENS DE LA FRANCE</b></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_263">263</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-263a.jpg" alt="" width="600" height="406" />
- <p class="captioncenter">L’armée de l’Inde en France: à leur arrivée à Marseille,
- avant de rejoindre le corps expéditionnaire du général French, les
- soldats hindous ont campé quelques jours au parc Borély.—<i>Phot. Costa.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-263a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-263b.jpg" alt="" width="600" height="414" />
- <p class="captioncenter">Un défilé, à Marseille, de l’infanterie indigène de
- l’Inde, vêtue de khaki comme toute l’armée britannique, mais coiffée du
- traditionnel turban.
- <span class="link"><a href="images/x-page-263b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LES CONTINGENTS INDIENS DE L’ANGLETERRE</b></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_264">264</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-264a.jpg" alt="" width="600" height="289" />
- <p class="captioncenter">— L’école de Cuvergnon, dans l’Oise, que les Allemands avaient
- transformée en dortoir, et d’où ils furent chassés par notre
- artillerie.—<i>Phot. A. Tétart.</i><br />
-
- — Un obus allemand de 77 millimètres qui a pénétré
- profondément, sans éclater, dans le tronc d’un poirier.—<i>Phot. A. Tétart.</i><br />
-
- — La salle à manger du château de Semp, près de Malines, en Belgique,
- évacuée brusquement par les Allemands qui y festoyaient.
- <span class="link"><a href="images/x-page-264a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>APRÈS LE PASSAGE DES ALLEMANDS</b></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-264b.jpg" alt="" width="600" height="206" />
- <p class="captioncenter">— Tombe de quatre cuirassiers et de treize zouaves, à Joche, sur un des
- champs de bataille entre la Marne et l’Aisne: des casques ont été
- pieusement disposés devant la croix.<br />
-
- — Tombe d’un soldat anglais, enseveli au lieu dit «Les
- Bondons» par un ami français qui traça sur un écriteau une touchante et
- simple épitaphe. <i>Phot. C. Belval.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-264b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>DEUX TOMBES ÉMOUVANTES</b></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-264c.jpg" alt="" width="600" height="277" />
- <p class="captioncenter">— L’énorme plaie d’un obus sur la façade d’une maison du
- faubourg de Cérès.<br />
- — Une pâtisserie de la place Royale: derrière la façade,
- il n’y a plus rien que des ruines.<br />
- — La maison des Musiciens (au second plan), seulement
- ébranlée par le projectile tombé sur la maison voisine.
- <span class="link"><a href="images/x-page-264c.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LES RAVAGES DU BOMBARDEMENT DANS LES DIFFÉRENTS QUARTIERS DE REIMS</b></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_265">265</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-265.jpg" alt="" width="600" height="759" />
- <p class="captioncenter">Le prince de Galles.
- <span class="link"><a href="images/x-page-265.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LE PRINCE DE GALLES PORTE-DRAPEAU DES GRENADIERS DE LA GARDE</b></p>
-</div>
-
-<p>Dès l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne, le prince de Galles,
-qui avait déjà accompli une période d’instruction militaire, fut
-incorporé comme lieutenant dans les Grenadier-Guards. Pendant plusieurs
-semaines, il fut donné aux Londoniens de voir passer dans les rues de
-la capitale, à la tête de sa section, leur futur souverain, portant
-élégamment et martialement l’uniforme des grenadiers. Mais ces
-exercices quotidiens ne suffisaient pas à l’ardeur du jeune prince,
-qui sollicita l’honneur de se rendre en France pour y combattre dans
-les rangs de l’armée expéditionnaire. Lord Kitchener, ému de recevoir
-cette requête du fils de son roi, a promis, dit-on, de lui donner
-bientôt satisfaction. En attendant, l’héritier de la couronne a eu la
-joie d’être promu au rang de <i>standard bearer</i>: il porte le drapeau de
-son régiment aux heures où les grenadiers de la garde font la relève
-au Palais-Royal de Buckingham. Rien de charmant comme la juvénile
-silhouette du <i>crown-prince</i>,—dont la physionomie offre le plus
-heureux contraste avec celle de ce soudard orgueilleux, insolent et
-brutal, le <i>kronprinz</i>. Rien qui exprime mieux aussi le contraste des
-deux races, des deux éducations, des deux cultures. Le prince anglais
-garde sur son visage ombragé par la casquette militaire le reflet de
-la grâce de sa jeunesse et de ses sentiments; tandis que l’autre avoue
-par tous les traits de sa physionomie trop connue qu’il n’a reçu qu’un
-enseignement de haine sournoise et d’orgueil inhumain.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_266">266</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-266-267.jpg" alt="" width="600" height="429" />
- <p class="captioncenter"><b>LA VEILLÉE</b>
- <span class="link"><a href="images/x-page-266-267.jpg"><img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
- <p class="captionright"><i>Dessin de <span class="smcap">Georges SCOTT</span>.</i></p>
-</div>
-
-<p><i>Cette chambre d’une quiète maison de province environnée
-d’ordinaire de silence est devenue mortuaire et glorieuse. Dans la
-ville bombardée, la mitraille fait ses ravages. Les vitres ont éclaté;
-mais la maison est encore debout. On a transporté là le général, qu’un
-obus vient de blesser à mort, tout près. Il a expiré sur le vieux lit
-aux rideaux épais.</i></p>
-
-<p><i>Hâtivement on lui a rendu le dernier hommage: ses yeux fermés par
-son officier d’ordonnance, on a rejeté sur lui son manteau de campagne.
-Pour cierges, deux bougies dans les simples chandeliers familiaux, et,
-sur la poitrine du vaillant soldat, l’or et l’émail de la croix de la
-Légion d’honneur s’éveillent aux lueurs vacillantes des deux minces
-flammes.</i></p>
-
-<p><i>Un cavalier au visage grave, le sabre au poing, veille seul le
-corps du chef. Au dehors, le fracas de la bataille continue.</i></p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_268">268</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-268.jpg" alt="" width="600" height="424" />
- <p class="captioncenter">— Le clocher à l’Ange et la toiture du chevet en feu.<br />
- — La chute de l’échafaudage embrasé de la tour Nord-Ouest.
- <span class="link"><a href="images/x-page-268.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>L’INCENDIE DE LA CATHÉDRALE DE REIMS</b><br />
- <i>Photographies instantanées de M. T. Holden <ins title="Watherouse">Waterhouse.</ins></i></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_269">269</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-269.jpg" alt="" width="600" height="403" />
- <p class="captioncenter"><b>UN ÉMOUVANT DOCUMENT PHOTOGRAPHIQUE: LA CATHÉDRALE DE REIMS EN FLAMMES</b><br />
- Vue prise du Nord: la flamme dévore, à l’Est, le clocheton du chevet,
- dit clocher à l’Ange, et, à l’autre bout de la basilique, la tour
- Nord-Ouest; la couverture de plomb de la toiture a déjà fondu et on
- voit le jour à travers la charpente qui brûle mais n’est pas encore
- effondrée.
- <span class="link"><a href="images/x-page-269.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <i>Collection Madouthi; reproduction interdite.</i>&nbsp;&nbsp;—<i>&nbsp;&nbsp;Phot. Jules Matot, Reims.</i></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_270">270</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-270a.jpg" alt="" width="600" height="479" />
- <p class="captioncenter">Reims pendant l’occupation allemande: à gauche de la
- façade de la cathédrale, l’échafaudage qui fut ensuite incendié par les
- obus.—<i>Phot. J. Matot; reprod. interdite.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-270a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<h2 id="ch_4">LE CRIME DE REIMS</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<h3 id="ch_4a">UN TÉMOIGNAGE SUR LE BOMBARDEMENT ET L’INCENDIE DE LA CATHÉDRALE</h3>
-
-<p>M. l’abbé Thinot (et non Chinot), maître de chapelle à la cathédrale de
-Reims, après avoir lu, dans <i>L’Illustration</i> du 26 septembre, l’article
-de M. Ashmead Bartlett, a bien voulu nous fournir quelques précisions
-et des détails complémentaires.</p>
-
-<p>Lors du bombardement du 4 septembre, non seulement la cathédrale fut
-visée, puisque la ligne des rues et des édifices frappés s’étend,
-droite, en avant et en arrière de la basilique, non seulement deux obus
-qui ont éclaté à proximité endommagèrent, l’un d’admirables statues au
-grand portail, l’autre les vitraux de la basse nef Nord, mais encore
-un projectile est tombé directement sur le socle du pignon du transept
-Nord, saccageant l’architecture et les toits.</p>
-
-<p>Le projecteur électrique qui avait été installé par nos officiers sur
-la tour Nord ne l’a été qu’une seule nuit durant, comme un essai qui
-n’eut aucune suite, et, en tout cas, bien avant l’entrée en contact
-avec l’ennemi.</p>
-
-<p>C’est le jeudi 17 que des blessés allemands—de 70 à 80—furent amenés
-à Notre-Dame. Les Allemands, le matin du jour qui vit leur retraite (12
-septembre), avaient exigé un aménagement de la cathédrale permettant
-d’y installer 3.000 de leurs blessés, mais ils n’eurent pas le loisir
-d’en amener un seul. C’est l’autorité française qui fit utiliser,
-pour les blessés abandonnés à Reims par l’ennemi, la paille et les
-couvertures qui avaient été accumulées dans l’édifice. Le général
-Franchet d’Espérey prenait ainsi, pensait-il, alors que la ville
-souffrait, depuis trois jours déjà du bombardement, les garanties les
-meilleures pour la protection du monument.</p>
-
-<p>Le vendredi 18 cependant, et le samedi 19, la cathédrale fut très
-nettement et impitoyablement visée. Un <i>minimum</i> de 35 à 40 obus,
-presque tous du plus fort calibre, se sont abattus sur le vaisseau,
-n’en épargnant aucune partie, depuis les puissantes assises des
-contre-forts jusqu’au sommet des tours, en passant par la dentelle
-de pierre qui couronne les combles, depuis l’abside jusqu’à la
-merveilleuse façade où, sur des échafaudages, devait tomber le premier
-projectile incendiaire. De ces affirmations notre interlocuteur peut
-témoigner; nous savons qu’en compagnie de l’archiprêtre il n’a pas
-quitté Notre-Dame pendant ces journées douloureuses. Nous laissons
-d’ailleurs ici la parole à M. l’abbé Thinot:</p>
-
-<div class="quote">
- <p>«C’est le vendredi 18, dans la matinée, que des débris d’architecture
- projetés par un obus ont tué, dans la basse nef Sud, deux des blessés
- étendus. La mitraille en atteignit bien d’autres.</p>
-
- <p>»Deux fois ce jour-là, pendant la terrible rafale, et une fois le
- lendemain samedi, nous mîmes ces malheureux, à l’abri dans l’escalier
- de la tour Nord. Je ne fis, dans cette opération qu’aider M.
- l’archiprêtre,—et non Mgr le cardinal, comme on l’a dit par erreur,
- puisque Son Eminence, de retour du conclave, ne put rallier sa ville
- épiscopale que quatre jours après le sinistre.</p>
-
- <p>»Et c’est encore M. l’abbé Landrieux, curé-archiprêtre de la
- cathédrale, dont je n’avais qu’à admirer le sang-froid et à suivre
- le calme courage pendant ces jours et particulièrement ces heures
- tragiques, qui, au moment où les blessés cherchaient à sortir de
- l’édifice en flammes, prévint les plus terribles excès: il releva le
- canon des fusils que le scrupule de la consigne abaissait, il raisonna
- l’exaspération d’un peuple que le forfait des ennemis ne justifiait que
- trop, il empêcha, en un mot, des faits que le lendemain nous eussions
- très amèrement déplorés.»</p>
-</div>
-
-<p>Pendant que nous prenions congé de lui, M. l’abbé Thinot nous montre
-les formidables éclats d’un des trois obus de siège que, cinq jours
-après leur crime, les Allemands jetèrent encore sur la cathédrale.</p>
-
-<h2 id="ch_5">M<sup>me</sup> MACHEREZ, «MAIRE» DE SOISSONS</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>C’est une figure bien française que celle de M<sup>me</sup> Macherez qui
-ne craignit pas de s’improviser maire de Soissons pour recevoir
-les Allemands et défendre contre eux la vie et les intérêts de ses
-concitoyens. A l’approche de l’ennemi, en l’absence du maire élu et de
-presque tout le conseil municipal, M<sup>me</sup> Macherez, femme de l’ancien
-sénateur de l’Aisne, prit l’initiative de grouper autour d’elle, pour
-assumer de lourdes responsabilités, quelques autres personnalités
-énergiques: Mgr Péchenard, évêque de Soissons; M. Blamoutier, notaire,
-et un conseiller municipal demeuré à son poste, M. Musard.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 180px;">
- <img src="images/page-270b.jpg" alt="" width="180" height="249" />
- <p class="captioncenter">Une femme héroïque: M<sup>me</sup>&nbsp;Macherez.
- <span class="link"><a href="images/x-page-270b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p>Ce petit comité, auquel s’était joint M. Arfeuille, pharmacien, eut le
-noble rôle de tenir tête aux exigences de l’envahisseur qui, durant
-plus d’un mois, défila dans la malheureuse ville sur laquelle ne
-cessaient de pleuvoir les plus fantastiques <ins title="réquisisitions">réquisitions</ins>, et, entre
-temps, les obus. Par son sang-froid, par son énergie hautaine, parfois
-ironique, M<sup>me</sup> Macherez réussit à en imposer aux officiers allemands.
-Plus heureuse que son voisin, l’héroïque maire de Senlis, la vaillante
-femme épargna à ses concitoyens les horreurs du pillage et des
-fusillades; la ville de Soissons, qui, sans elle, eût sans doute été
-réduite en cendres, n’a souffert que des obus lancés par les Allemands
-au commencement de leur retraite.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_271">271</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-271a.jpg" alt="" width="600" height="435" />
- <p class="captioncenter">LES PRISONNIERS DE GUERRE ALLEMANDS.—Un millier de
- soldats de toutes armes, capturés par les Anglais.
- <span class="link"><a href="images/x-page-271a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-271b.jpg" alt="" width="600" height="380" />
- <p class="captioncenter">LES BONS MOMENTS DE NOS BLESSÉS.—La lecture du journal,
- par une infirmière, dans le jardin de l’hôpital de Saint-Maixent.
- <span class="link"><a href="images/x-page-271b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_272">272</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-272.jpg" alt="" width="600" height="758" />
- <p class="captioncenter"><b>ÉPISODE DE BATAILLE</b><br /><br />
- Sous les murs du château de Mondement: infanterie française contre
- garde prussienne.<br />
- <i>Dessin de M. H. W. Koekkoek, d’après un croquis de M. Frédéric
- Villiers.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-272.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p>M. Frédéric Villiers, artiste correspondant de guerre de notre
-confrère anglais <i>The Illustrated London News</i>, a pu noter sur place
-un des épisodes les plus dramatiques de la bataille de la Marne. A
-10 kilomètres de Sézanne, l’antique château de Mondement se dresse
-fièrement sur un mamelon d’où l’on domine les marais de Saint-Gond et
-la vaste plaine fermée au loin par la silhouette indécise de l’Argonne.
-L’importance stratégique de cette position était telle qu’au cours
-de la journée où s’effectua la retraite définitive des Allemands les
-deux armées se la disputèrent avec un acharnement extraordinaire. Nos
-troupes, qui l’occupaient d’abord, en furent délogées deux fois;
-fortement appuyées par l’artillerie, elles livrèrent un dernier assaut
-à la baïonnette, et, entrant par les fenêtres, trouvèrent le dîner
-servi pour les officiers allemands qui n’avaient point prévu ce retour
-offensif. Dans sa traduction exacte de ce que dut être la lutte, notre
-dessin fait revivre une de ces mêlées sauvages, héroïques, qui se
-livraient sous les donjons du moyen âge. L’incendie, les trous d’obus
-semblent peu de chose à côté d’un si terrible corps à corps, et cet
-épisode de la grande bataille est d’autant plus glorieux pour nos armes
-qu’on y vit la garde prussienne enfoncée par deux régiments de ligne,
-dont un de l’armée de réserve.</p>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_273">273</span></p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-273a.jpg" alt="" width="600" height="400" />
- <p class="captioncenter">Le chef-d’œuvre de la dévastation allemande: une rue
- de la petite ville d’Albert, dans la Somme.
- <span class="link"><a href="images/x-page-273a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-273b.jpg" alt="" width="600" height="451" />
- <p class="captioncenter">— Un salon du château d’Acy, dans l’Aisne où ils ont
- couché.<br />
- — Sous-officier allemand tué au fond de sa tranchée
- individuelle, à Vincy-Manœuvre.<br /><i>Photo prise de haut en bas, du bord de la tranchée.</i><br />
- — Le coffre-fort du maire d’Acy, dynamité par les Allemands.<br />
- — Ce qu’ils ont fait de la ferme d’Hozel, près de
- Cléry-sur-Somme, sur la route de Péronne.
- <span class="link"><a href="images/x-page-273b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LA GUERRE, COMME ILS LA FONT</b></p>
-</div>
-
-<p><span class="pagenum" id="Page_274">274</span></p>
-
-<h2 id="ch_6">LA DIXIÈME SEMAINE DE GUERRE</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>La semaine qui s’achève, la dixième de la guerre, aura été la plus
-mouvementée par la rapidité des changements dans les théâtres de
-batailles. En ces quelques jours on a vu la bataille de l’Aisne devenir
-bataille de l’Oise, puis de la Somme, ensuite de l’Ancre et de la
-Scarpe. Aux dernières nouvelles, on signalait l’apparition d’une forte
-cavalerie ennemie sur la Lys, entre Armentières et Tourcoing, ville
-voisine de cette rivière, à moins de deux lieues de Lille, puisque l’on
-était aux prises vers Lens et la Bassée.</p>
-
-<h3 id="ch_6a">ENTRE L’OISE ET LA SOMME</h3>
-
-<p>Les Allemands ont brusquement transporté les opérations sur une ligne
-que l’on peut jalonner ainsi du Sud au Nord: environs de Montdidier,
-Rosières-en-Santerre, Albert, Arras et, maintenant, Lille. Ces renforts
-n’auraient pas été obtenus à l’aide de forces nouvelles tirées
-d’Allemagne, mais par des prélèvements parfois énormes sur les armées
-qui s’étendent de l’Argonne à la Suippe et, au long de cette rivière,
-jusqu’à l’Aisne, puis jusqu’à la forêt de Laigue, située dans la
-presqu’île formée par la jonction de l’Aisne et de l’Oise.</p>
-
-<p>Ce mouvement, dont il convient de signaler la rapidité d’exécution,
-correspond du reste à la manœuvre que nous paraissions nous-mêmes
-exécuter en nous élevant vers le Nord. La menace était grave, aussi
-l’état-major allemand a-t-il tenté de percer nos lignes par une de ces
-attaques en masse qui sont le fond de sa tactique. Il a fait passer ses
-corps d’armée sur la rive droite de l’Oise en franchissant la rivière
-sans doute vers Noyon, Chauny et la Fère. Nous occupions alors des
-positions depuis Lassigny et Roye jusqu’à la Somme; d’autres troupes
-françaises étaient sur les plateaux au Nord du petit fleuve, entre
-Albert et Combles.</p>
-
-<p>L’ennemi a dirigé contre nous, depuis les derniers jours de septembre,
-des attaques acharnées que nous avons repoussées dans une série de
-combats de jour et de nuit d’une extrême violence; sur certains points,
-nous avons parfois reculé, mais, en somme, les Allemands n’ont pu
-réussir leur manœuvre; nulle part ils n’ont percé les lignes que
-nous leur opposons à l’Est d’Amiens, loin de cette grande ville. A la
-date du 6, ils n’avaient même pu forcer nos positions de Lassigny,
-contre lesquelles ils dirigeaient une attaque importante.</p>
-
-<h3 id="ch_6b">AU NORD DE LA SOMME</h3>
-
-<p>Pendant que ces luttes ardentes avaient lieu entre la Somme et
-l’Oise, d’autres, sur lesquelles on ne nous a donné jusqu’ici aucun
-renseignement précis, se produisaient entre la Somme et son affluent,
-l’Ancre, et vers la petite ville historique de Bapaume. Albert était
-détruite à distance par des obus allemands sans que la bataille
-paraisse s’être étendue jusqu’à elle.</p>
-
-<p>En même temps qu’on nous laissait deviner ces efforts dans la direction
-d’Amiens, nous apprenions que d’autres rencontres avaient lieu au Sud
-d’Arras, puis que des détachements français, sortis de cette ville et
-se portant dans une direction qui nous est encore inconnue, avaient
-été obligés de se replier vers l’Est et le Nord, c’est-à-dire dans la
-vallée de la Scarpe et dans la direction de Lens. Ces événements nous
-étaient signalés vers le 3 octobre; depuis lors on passait sous silence
-les faits de guerre qui ont pu se produire à ces confins de l’Artois et
-de la Flandre. Le communiqué du 6 signalait une nouvelle extension des
-opérations allemandes par l’apparition de masses de cavalerie sur la
-Lys, depuis Armentières jusqu’aux campagnes de Tourcoing, c’est-à-dire
-vers les villes jumelles de Menin et d’Halluin, dans le voisinage
-immédiat de Lille. Le 7 on apprenait que nous étions aux prises vers
-Lens et la Bassée.</p>
-
-<p>On voit combien a été prompt le changement de front des Allemands; il
-ne l’a d’ailleurs pas été davantage que le mouvement de nos armées
-s’élevant rapidement au long d’une ligne que l’on peut tracer par le
-chemin de fer d’Amiens à Arras et à Lille.</p>
-
-<p>Brusquement la physionomie de la campagne s’est donc modifiée;
-le silence s’est fait un moment sur les plateaux du Soissonnais,
-leurs carrières transformées en retranchements et constituant une
-série de cavernes aménagées en batteries invisibles. Toutefois nous
-n’abandonnons pas la partie de ce côté. Français et Anglais, passés
-maîtres dans la recherche de ces terriers qui rappellent la chasse au
-renard avec le danger en plus, parviennent à découvrir ces gîtes, à
-les tourner, pour y pénétrer à la baïonnette, si nos obus n’y ont pas
-d’abord produit leurs terrifiants effets.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 369px;">
- <img src="images/page-274.jpg" alt="" width="369" height="408" />
- <p class="captioncenter">Le camp retranché d’Anvers.
- <span class="link"><a href="images/x-page-274.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<h3 id="ch_6c">DE REIMS A LA WOËVRE</h3>
-
-<p>Au centre, c’est-à-dire dans la Champagne pouilleuse, étendue de Reims
-à l’Argonne, le calme parut un moment se faire. Les Allemands, ayant
-envoyé la plus grande partie de leurs troupes entre l’Oise, la Somme et
-la Scarpe, se bornent à occuper les lignes de retranchements qu’ils ont
-entaillées dans la craie. Nous ne les en délogeons que peu à peu. Ainsi
-progressions-nous mercredi vers Berry-au-Bac, c’est-à-dire au pied des
-hauteurs de Craonne et du Laonnais.</p>
-
-<p>Plus importants sont les événements du côté de l’Argonne, et par
-Argonne il faut entendre non seulement la forêt de ce nom, mais tout
-le pays étendu depuis la plaine champenoise jusqu’à la Meuse. L’armée
-du kronprinz apparut comme bloquée entre le fleuve et la région
-forestière; un de ses éléments les plus importants, le 16<sup>e</sup> corps,
-effectuant un mouvement malaisé à comprendre, a subi un grave échec.
-Engagé dans la partie de la forêt d’Argonne comprise entre Varennes et
-la vallée inférieure de la Biesme, vers Vienne-le-Château, partie de la
-grande sylve que l’on appelle bois de la Gruerie, il a été rejeté sur
-la route de Varennes à Vienne-le-Château qui parcourt un de ces plis
-ou <i>échavées</i> dont la forêt est sillonnée. C’est ce que l’on appelait
-jadis le défilé de la Chalade.</p>
-
-<p>Sur la Meuse, des événements imparfaitement connus se sont produits;
-des forces allemandes venues de Metz ont voulu tendre la main à
-l’armée du kronprinz. Grâce à leur nombre, sans doute, à leur tactique
-de ruée furibonde, sans compter avec les pertes, les ennemis ont pu
-forcer les Hauts de Meuse dans leur partie la plus étroite et arriver
-à Saint-Mihiel, pour y tenter le passage de la Meuse. Ces efforts ont
-échoué, les ponts jetés par l’ennemi furent détruits, aucun élément
-n’a pu prendre pied sur la rive gauche. Pendant ce temps, des troupes
-françaises venaient du Sud, c’est-à-dire de la région de Toul et de
-Nancy, tandis que d’autres accouraient probablement des parages de
-Verdun, et la colonne allemande allongée entre Apremont-de-Woëvre et
-Saint-Mihiel se trouvait menacée.</p>
-
-<p>Nos forces montant du Sud à travers la plaine de Woëvre ont refoulé les
-éléments ennemis qui l’occupaient jusqu’au delà d’une ligne formée par
-la route de Commercy à Pont-à-Mousson; les avant-gardes atteignaient
-bientôt le village de Seicheprey, au cœur de la Woëvre; puis nos
-troupes descendaient dans la vallée du Rupt de Mad. Depuis lors, elles
-n’ont pas cessé d’avancer, assez lentement toutefois.</p>
-
-<p>Quant à l’extrême aile droite de nos armées, région de Nancy,
-Lunéville, Saint-Dié et chaîne des Vosges, le plus grand mystère règne
-sur ce qui s’y passe. Situation inchangée, se bornent à dire les
-communiqués, mais nous ne savons rien de la situation à laquelle fait
-allusion ce mot <i>inchangée</i>.</p>
-
-<h3 id="ch_6d">EN BELGIQUE</h3>
-
-<p>En Belgique, les opérations militaires se résument presque entièrement
-dans les attaques contre Anvers. Les Allemands déploient devant cette
-place un acharnement qui s’explique par le caractère de réduit suprême
-offert à la principale armée belge par le camp retranché. Ils n’ont
-peut-être ni les hommes ni le matériel nécessaires pour un siège
-régulier précédé d’un investissement. Le rayon défendu par les forts
-détachés les plus éloignés représente en effet un circuit de 100
-kilomètres; il faudrait plusieurs armées pour opérer l’investissement.
-Aussi les Allemands s’efforcent-ils d’enlever un ou deux des forts
-extérieurs, de façon à atteindre la seconde ligne formée par les forts
-du général Brialmont.</p>
-
-<p>Anvers, on le sait, est sur l’Escaut; ce fleuve reçoit, au Sud de
-la ville, le Rupel, formé par la Dyle et la Nèthe. Le fleuve et les
-rivières affluentes constituent un fossé précieux pour la défense de la
-région fortifiée. En amont de la jonction du Rupel, le territoire, au
-Nord de l’Escaut, jusqu’à la frontière des Pays-Bas, est très étroit;
-en outre, il est encore rétréci par la zone de terrains inondables
-étendus au Nord de Saint-Nicolas. Cette bande de terrain est la ligne
-de retraite de l’armée belge vers l’Ouest, dans le cas où elle voudrait
-évacuer Anvers pour aller tenir campagne dans les deux provinces de
-Flandre ou en France; aussi les Allemands ont-ils tenté des efforts
-inouïs pour franchir l’Escaut et faire du côté de l’Ouest le blocus
-de la place. De là leur acharnement contre Termonde, qui possède les
-derniers ponts fixes sur le fleuve, et l’incendie de <span class="pagenum" id="Page_275">275</span> cette pauvre
-ville, coupable d’avoir empêché tous les mouvements de l’ennemi.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-275.jpg" alt="" width="600" height="599" />
- <p class="captioncenter">Les Hauts de Meuse et la Woëvre.
- <span class="link"><a href="images/x-page-275.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p>La ligne de l’Escaut a pu être préservée jusqu’ici; en ce moment c’est
-celle de la Nèthe qui est l’objet des attaques; mais, pour aborder la
-rivière, il faut d’abord s’emparer des forts de sa rive gauche; de là
-ces attaques furibondes contre les forts de Wawre, de Waelhem et de
-Koningshoyekt. Jusqu’à présent, il ne semble pas qu’elles aient été
-couronnées de succès; au contraire, soit les forts, soit les sorties de
-la garnison, ont causé des pertes terribles aux Allemands. Mais ceux-ci
-ne sont pas avares du sang de leurs soldats: des milliers d’hommes
-peuvent tomber, des milliers d’autres sont amenés sous le feu des
-canons.</p>
-
-<p>A cela se bornent les renseignements sur la Belgique, mais de grands
-mouvements de troupes ennemies ont dû avoir lieu dans le Sud des
-Flandres, puisque les Allemands ont franchi la frontière belge en
-traversant la Lys.</p>
-
-<h3 id="ch_6e">LES ARMÉES RUSSES</h3>
-
-<p>En Russie, les événements se sont précipités. On pouvait croire que
-les Allemands n’allaient pas tarder à atteindre le cœur de la
-Pologne; ils avaient pénétré jusqu’aux abords du Niémen et menaçaient
-d’atteindre Kovno, au Nord, Grodno, au Sud, puis, près de la Narèw,
-Bielostok. Vilna paraissait le but; plus au Sud c’était Varsovie.
-A suivre sur la carte la marche allemande, on pouvait craindre le
-refoulement des Russes vers l’intérieur; déjà, les Allemands avaient
-amené l’artillerie de siège autour de la place forte d’Ossowetz, sur la
-rivière Bobr, dont la prise pouvait les rendre maîtres des chemins de
-fer conduisant au cœur de la Pologne.</p>
-
-<p>Tout à coup, tout a changé, les généraux russes qui attendaient sur
-les bords du Niémen, bousculent les têtes de colonnes allemandes,
-rompent à coups de canon les ponts jetés sur le fleuve, puis, prenant
-l’offensive, chassent les armées qui se croyaient déjà victorieuses des
-villes où elles étaient parvenues. Ainsi fut dégagée Mariampol, ainsi
-fut reprise Souvalki; un autre chef-lieu de province, Augustovo, où
-paraît s’être fait le plus grand déploiement allemand, fut le théâtre
-d’une sanglante bataille qui dura près d’une semaine. Mais la victoire
-a été complète, l’armée allemande, coupée en deux tronçons, a été
-écrasée; autour d’Augustovo, l’un d’eux aurait perdu 60.000 hommes.
-Ce fut alors une véritable déroute, les Allemands ont dû repasser la
-frontière et pénétrer en désordre dans la région lacustre de la Mazurie
-(Mazurenland) où, une première fois, ils avaient été battus.</p>
-
-<p>D’autres succès ont marqué l’offensive russe au Sud de la Pologne,
-dans ces régions de Lodz et de Kielce que l’invasion allemande avait
-atteintes, et l’on pressent que des masses formidables, descendant de
-Varsovie, vont refouler les envahisseurs sur Cracovie où se prépare une
-rencontre peut-être décisive.</p>
-
-<p>Les Russes, tout en poursuivant le siège de la grande forteresse de
-Przemysl, s’avancent en même temps vers Cracovie par la route de l’Est;
-on calcule que deux millions d’hommes se heurteront bientôt à ces
-confins de la Galicie et de la Silésie.</p>
-
-<p>Nos alliés n’ont pas ce seul objectif, ils ont franchi les Karpathes
-sur plusieurs points, atteint quelques villes importantes des pays
-slaves—Ruthènes—<span class="pagenum" id="Page_276">276</span>opprimés par les Hongrois, et se préparent à
-marcher sur Budapest.</p>
-
-<h3 id="ch_6f">DANS LES BALKANS</h3>
-
-<p>Les Serbes et les Monténégrins ne restent pas inactifs. En même temps
-que les Autrichiens, contenus sur le Danube et la Save, en arrivent à
-abandonner <ins title="leurs">leur</ins> grotesque bombardement de Belgrade, les deux petits
-royaumes alliés pénètrent hardiment en Bosnie et Herzégovine, leur
-domaine de demain. Sarajevo, capitale de la Bosnie, entourée par eux,
-ne tardera pas à tomber.</p>
-
-<p>La place nous manque pour parler des événements de l’Adriatique, nous
-y reviendrons bientôt. Disons seulement que le blocus de cette mer est
-effectif et que l’occupation des bouches de Cattaro paraît imminente.</p>
-
-<p class="rsignature"><span class="smcap">Ardouin-Dumazet.</span></p>
-
-<h2 id="ch_7">LE COMTE ALBERT DE MUN</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>Le comte Albert de Mun, membre de l’Académie française, député du
-Finistère, l’un de nos plus grands orateurs, l’un de nos meilleurs
-écrivains, est mort subitement à Bordeaux dans la nuit de lundi à
-mardi dernier. Celui qu’on avait nommé le «Cuirassier blanc» n’avait
-guère changé depuis les jours où, jeune lieutenant de chasseurs, il
-défendait Metz contre l’armée prussienne, jusqu’à hier où, condamné au
-repos laborieux par ses soixante-treize ans, il ne défendait plus notre
-patrie que par la plume.</p>
-
-<p>Quand le mal eut éteint sa voix, il continua d’accomplir son devoir
-en écrivant, et c’était la même éloquence, la même force, la même
-opiniâtreté. Ses convictions illuminaient sa prose comme elles avaient
-enflammé ses discours.</p>
-
-<p>Il avait la stature héroïque et martiale des cavaliers intrépides. Il
-avait l’esprit ardent, la parole harmonieuse mais vibrante. C’était
-un combattant, toujours, même dans sa foi de catholique fervent, même
-dans sa générosité, sa charité, sa pitié. Ses adversaires l’estimaient
-sincèrement; d’aucuns durent l’aimer. Quand il reprit sa place à la
-Chambre, d’où la maladie l’avait momentanément éloigné, il fut salué
-par toute l’assemblée émue et Jean Jaurès, dressé à son banc, lui
-adressa de la voix et du geste un sonore témoignage d’admiration et de
-respect.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 191px;">
- <img src="images/page-276a.jpg" alt="" width="191" height="288" />
- <p class="captioncenter">Le comte Albert de Mun.—<i>Phot. Nadar.</i>
- <span class="link"><a href="images/x-page-276a.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span></p>
-</div>
-
-<p>Les condoléances que reçoit M<sup>me</sup> la comtesse de Mun disent assez
-quelles étaient les vertus du Français que le pays vient de perdre.
-Le Pape, le cardinal Amette, le président de la République et même le
-rédacteur en chef de l’<i>Humanité</i> se rencontrent ou se suivent dans
-l’expression de cet hommage. Ses amis, ses confrères de l’Académie
-viennent aussi sur sa tombe témoigner de leur regret pieux. M. Frédéric
-Masson salue le «grand chrétien». M. Paul Bourget lui rend les derniers
-devoirs dans un article qui est aussi émouvant par son ton de sincérité
-que par l’élégance de sa forme: «Les qualités de l’artiste en parole,
-dit-il, étaient incomparables chez de Mun. Il n’était pas besoin de
-la tribune pour qu’il les déployât. Que de fois, dans nos séances
-de l’Académie, j’ai admiré en lui cette puissance du verbe animé à
-l’occasion d’un débat auquel il prenait part!» Et sur l’homme même:
-«Chez Albert de Mun, la sérénité d’une existence vécue pleinement se
-reconnaissait à la bonne grâce, à l’aménité qu’il savait conserver à
-travers tous les désaccords.» Et pourtant, le sort ne le comblait point
-de ses faveurs: «Il est dur, il est cruel d’appartenir à une cause
-toujours vaincue, lorsqu’on sent que l’on porte en soi un homme d’Etat
-qui n’aura pas son heure. Quel ambassadeur eût fait un Albert de Mun,
-avec les dons de finesse qu’il avait aussi, avec ses façons de grand
-seigneur aimable et sa séduction faite de grâce, de tact et de fermeté.»</p>
-
-<p>Il continuait son apostolat patriotique avec une virile énergie. Ses
-trois fils, qu’il avait formés à son exemple, combattaient aux armées.
-Lui, dans sa retraite, écrivait chaque jour une page éloquente que
-l’<i>Echo de Paris</i> publiait et où le public haletant trouvait à calmer
-son angoisse, à raffermir sa volonté. Il est mort pour ainsi dire
-sur le champ de bataille même, face à face avec ces ennemis qu’il
-avait affrontés déjà quand il avait trente ans. Sa mort met en deuil
-non seulement tous ceux qu’animent sa foi religieuse et ses espoirs
-politiques, mais tous les Français. Car en ces jours de guerre, tous
-les sentiments et toutes les idées se confondent, la foi avec le
-courage, le spiritualisme avec le patriotisme.</p>
-
-<h2 id="ch_8">OBUS ET SHRAPNELLS ALLEMANDS</h2>
-
-<hr class="small2" />
-
-<p>Le dernier rapport du général French nous a fourni des détails
-pittoresques sur les effets de l’artillerie allemande, et,
-principalement, sur ceux des howitzers lourds de campagne, qui lancent
-des obus d’un diamètre de 21 centimètres. Ces énormes projectiles font
-plus de bruit que de mal, dit le rapport. Ils ne sont dangereux que
-pour les êtres ou les objets placés dans leur «sphère de contact». Ils
-explosent, en touchant le sol, avec un fracas terrifiant, et creusent
-une sorte de cratère assez vaste pour qu’on puisse y enterrer cinq
-chevaux. Mais leurs éclats font gerbe en une seule direction, au lieu
-d’être projetés en tous sens comme ceux de notre obus de 75, si bien
-que des officiers français ont pu conter que ces projectiles, tombant à
-moins de deux mètres de distance, n’avaient eu d’autres résultats que
-de les recouvrir de poussière. Au moment de l’explosion, le projectile
-dégage une épaisse fumée noire qui affecte la forme d’une colonne ou
-d’un bouquet, d’où les sobriquets que lui ont décernés les troupiers
-anglais: <i>coal-boxe</i> (boîte à charbon) <i>Jack-Johnson</i> (en souvenir du
-champion nègre), <i>Black-Maria</i> (la Marie-Noire).</p>
-
-<p>Comme le constate le général French, les Allemands semblaient compter
-sur l’impression démoralisante que ces gros projectiles devaient
-produire sur nos troupes, autant par le fracas de l’explosion que par
-les sifflements sinistres qui accompagnent leur trajectoire. Leurs obus
-de 210 auront eu ce résultat d’enrichir l’argot de «Tommy <ins title="Atkin">Atkins</ins>».</p>
-
-<p>La seconde de nos photographies, prise le 4 octobre, au moment où
-les Allemands bombardaient les forts d’Anvers avec un redoublement
-d’énergie, montre le flocon de fumée grise, curieusement déchiqueté,
-que produisent les shrapnells alors qu’ils explosent à 50 ou 100 mètres
-au-dessus du sol en projetant en cône, comme une pomme d’arrosoir,
-une pluie de balles sphériques qui rappellent, par leur grosseur, les
-billes des écoliers.</p>
-
-<div class="figcenter2" style="width: 600px;">
- <img src="images/page-276b.jpg" alt="" width="600" height="327" />
- <p class="captioncenter">— Colonnes de fumée noire d’un
- obus d’artillerie lourde de 210.<br />
- — Bombes de fumée grise des shrapnels de 77 ou de 105.
- <span class="link"><a href="images/x-page-276b.jpg">
- <img class="agrandissement" src="images/agrandissement.jpg" alt="" width="18" height="14" /></a></span><br /><br />
- <b>LA FUMÉE D’ÉCLATEMENT DES PROJECTILES ALLEMANDS</b></p>
-</div>
-
-<hr class="small" />
-
-<h2 id="table_des_chapitres">TABLE</h2>
-
- <table summary="table_des_chapitres">
- <colgroup span="2">
- <col width="90%" />
- <col width="10%" />
- </colgroup>
- <tbody>
- <tr>
- <td>&nbsp;</td>
- <td class="tdrtop"><span class="smcap">PAGES.</span></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">LES GRANDES HEURES</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_1">258</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">Une autre vie</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_1a">258</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">LA NEUTRALITÉ HOLLANDAISE</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_2">258</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">M. POINCARÉ AUX ARMÉES</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_3">259</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">LE CRIME DE REIMS</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_4">270</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">Un témoignage sur le bombardement et l’incendie de la cathédrale</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_4a">270</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">M<sup>me</sup> MACHEREZ, «MAIRE» DE SOISSONS</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_5">270</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">LA DIXIÈME SEMAINE DE GUERRE</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6">274</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">Entre l’Oise et la Somme</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6a">274</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">Au nord de la Somme</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6b">274</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">de Reims à la Woëvre</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6c">274</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">en Belgique</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6d">274</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">les armées russes</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6e">275</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop2"><span class="smcap">dans les Balkans</span></td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_6f">276</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">LE COMTE ALBERT DE MUN</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_7">276</a></td>
- </tr>
- <tr>
- <td class="tdltop">OBUS ET SHRAPNELLS ALLEMANDS</td>
- <td class="tdrtop"><a href="#ch_8">276</a></td>
- </tr>
- </tbody>
- </table>
-
-<hr class="small2" />
-
-<div id="note_au_lecteur" class="tnote">
- <h2>Au lecteur</h2>
-
- <p class="line">~~~~~</p>
-
- <p>Cette version numérisée reproduit dans son intégralité la version
- originale.</p>
-
- <p>La ponctuation n’a pas été modifiée hormis quelques corrections
- mineures.</p>
-
- <p> Une table à été ajoutée.</p>
-
- <p>L’orthographe a été conservée. Seuls quelques mots ont été modifiés.
- Ils sont soulignés par des tirets. Passer la <ins title="orthographe originale">souris</ins> sur
- le mot pour voir le texte original.</p>
-</div>
-
-<hr class="full" />
-
-
-
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-
-
-
-
-<pre>
-
-
-
-
-
-End of Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3736, 10 Oct 1914, by Various
-
-*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3736, 10 ***
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--- a/old/53737-h/images/page-276a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/page-276b.jpg b/old/53737-h/images/page-276b.jpg
deleted file mode 100644
index 61a9512..0000000
--- a/old/53737-h/images/page-276b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-couverture.jpg b/old/53737-h/images/x-couverture.jpg
deleted file mode 100644
index c567dfd..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-couverture.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-259a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-259a.jpg
deleted file mode 100644
index 8156214..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-259a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-259b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-259b.jpg
deleted file mode 100644
index 3c9c436..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-259b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-260a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-260a.jpg
deleted file mode 100644
index 232ead6..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-260a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-260b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-260b.jpg
deleted file mode 100644
index f4d7349..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-260b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-261a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-261a.jpg
deleted file mode 100644
index ad07afb..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-261a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-261b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-261b.jpg
deleted file mode 100644
index 84adbb0..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-261b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-262a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-262a.jpg
deleted file mode 100644
index d704938..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-262a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-262b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-262b.jpg
deleted file mode 100644
index 8f1fd78..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-262b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-263a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-263a.jpg
deleted file mode 100644
index b896eeb..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-263a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-263b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-263b.jpg
deleted file mode 100644
index 0ae7f0d..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-263b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-264a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-264a.jpg
deleted file mode 100644
index 7bed536..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-264a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-264b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-264b.jpg
deleted file mode 100644
index 1714848..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-264b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-264c.jpg b/old/53737-h/images/x-page-264c.jpg
deleted file mode 100644
index 7895fd6..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-264c.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-265.jpg b/old/53737-h/images/x-page-265.jpg
deleted file mode 100644
index c67b776..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-265.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-266-267.jpg b/old/53737-h/images/x-page-266-267.jpg
deleted file mode 100644
index 210b2bf..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-266-267.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-268.jpg b/old/53737-h/images/x-page-268.jpg
deleted file mode 100644
index bf9f1b0..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-268.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-269.jpg b/old/53737-h/images/x-page-269.jpg
deleted file mode 100644
index a40627b..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-269.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-270a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-270a.jpg
deleted file mode 100644
index d5b69d5..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-270a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-270b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-270b.jpg
deleted file mode 100644
index 494f037..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-270b.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-271a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-271a.jpg
deleted file mode 100644
index 401bb8f..0000000
--- a/old/53737-h/images/x-page-271a.jpg
+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-271b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-271b.jpg
deleted file mode 100644
index 9e6b1c9..0000000
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+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-272.jpg b/old/53737-h/images/x-page-272.jpg
deleted file mode 100644
index ef8c25a..0000000
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Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-273a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-273a.jpg
deleted file mode 100644
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+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-273b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-273b.jpg
deleted file mode 100644
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Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-274.jpg b/old/53737-h/images/x-page-274.jpg
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Binary files differ
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index 212a74e..0000000
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Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-276a.jpg b/old/53737-h/images/x-page-276a.jpg
deleted file mode 100644
index e80f966..0000000
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+++ /dev/null
Binary files differ
diff --git a/old/53737-h/images/x-page-276b.jpg b/old/53737-h/images/x-page-276b.jpg
deleted file mode 100644
index fb0a1ef..0000000
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Binary files differ