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-Project Gutenberg's Le Sylphe, by Claude-Prosper Jolyot de Crébillon
-
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most
-other parts of the world at no cost and with almost no restrictions
-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of
-the Project Gutenberg License included with this eBook or online at
-www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have
-to check the laws of the country where you are located before using this ebook.
-
-Title: Le Sylphe
- ou Songe de Mme de R***, écrit par elle-même à Mme de S***
-
-Author: Claude-Prosper Jolyot de Crébillon
-
-Release Date: December 10, 2019 [EBook #60892]
-
-Language: French
-
-Character set encoding: ISO-8859-1
-
-*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE SYLPHE ***
-
-
-
-
-Produced by René Galluvot (This file was produced from
-images generously made available by the Bibliothèque
-nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
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-
- LE
- SYLPHE,
-
- OU
- Songe de Madame de R***
- écrit par elle-même
- à Madame de S***.
-
- Par M. de Crebillon le fils.
-
- _Le prix est de douze sols_
-
- A PARIS
- Chez PRAULT Fils, Quai de Conti,
- vis-à-vis la descente du Pont-Neuf,
- à la Charité,
-
- M. DCCXXXV.
- _Avec Approbation & Permission._
-
-
-
-
-LE
-
-SYLPHE,
-
-_OU_
-
-Songe de Madame de R***
-
-
-Vous vous plaignez à tort de mon silence, Madame, & ce n'est pas assez
-pour accuser les gens de paresse d'être une fois sorti de la sienne. Que
-je vous ennuyerois si mon exactitude vous forçoit quelquefois à
-m'écrire! à peine avez-vous le tems de penser: considerez, peut-être ne
-l'avez-vous jamais fait, qu'il n'y a pas d'oisiveté au monde plus
-occupée que la vôtre. Le tumulte de Paris qui ne vous laisse pas le
-loisir de former une idée nette, les plaisirs qui se succedent sans
-cesse, la compagnie nombreuse dont le mélange amuse toujours, quelque
-ridicule qu'il puisse être; les façons de nos honnêtes gens,
-l'impertinence & la fadeur de nos petits maîtres, tant de Cour que de
-Ville, contraste bisarre, qui dans le grand nombre se trouve toujours
-réuni. Les avantures qui arrivent, & qui fournissent perpetuellement des
-occasions de médisance, les occupations de coeur, qui divertissent, même
-quand elles n'interessent pas. Le tems de la toilette si agréablement
-rempli par nos jeunes Sénateurs. Le plaisir toujours varié que donne la
-coquetterie, le jeu qui occupe quand la désertion d'un Amant ou les
-égards pour les bienséances laissent des momens à perdre: Eh comment!
-dans cet embarras pourriez-vous quelquefois songer à moi? Vous me
-reprochez mon goût pour la solitude; si vous sçaviez combien j'ai été
-agréablement occupée dans la mienne, vous viendriez avec moi prendre
-part à mes amusemens, quelque peu réels qu'ils soient peut-être. Vous
-vous moquerez de moi, sans doute, quand je vous avouerai que ces
-plaisirs que je vous vante tant, ne sont que des songes; oui, Madame, ce
-sont des songes; mais il en est dont l'illusion est pour nous un bonheur
-réel, & dont le flatteur souvenir contribüe plus à notre félicité que
-ces plaisirs d'habitude qui reviennent sans cesse, & qui nous pesent au
-milieu même du desir que nous avons de les bien goûter.
-
-Vous sçavez que de tout tems j'ai souhaité avec ardeur de voir un de ces
-esprits élémentaires, connus parmi nous sous le nom de Sylphes; j'ai
-toujours cru que ce n'étoit point dans le fracas des Villes qu'ils
-aimoient à se produire, & le pourrez-vous croire? Voilà l'idée qui
-m'entraînoit si souvent à la campagne, & me faisoit rejetter si
-fierement les conteurs de fleurettes: peut-être sans l'envie que j'avois
-d'être digne de l'amour d'un sylphe, aurois-je succombé? car il y en a
-de jolis de ces conteurs-là; je ne me repens point de ma séverité,
-puisqu'elle m'a conduite à mon but, c'est un songe, je ne vous donnerai
-mon avanture que sur ce pied-là, il faut ménager votre incrédulité.
-Cependant si c'étoit un songe, je me souviendrois de m'être endormie
-avant que de l'avoir commencé; j'aurois senti mon reveil, & puis quelle
-apparence qu'un songe eût autant de suite qu'il y en a dans ce que je
-vais vous raconter? comment aurois-je si bien retenu les discours du
-Sylphe? il n'est pas naturel que j'aie pensé ce que vous allez entendre,
-toutes les idées que vous y trouverez ne m'ont jamais été familieres: Oh
-assurément! je n'ai pas rêvé, vous en croirez au reste ce qu'il vous
-plaira; quant à moi, je ne me servirai pas de ces mots, il me sembloit,
-je croyois voir; je dirai, j'étois, je voyois; mais finissons ce
-préambule.
-
-J'étois un ces derniers jours de la semaine passée, retirée dans ma
-chambre; la nuit étoit chaude, j'étois couchée d'une façon modeste, pour
-quelqu'un qui se croit seul, mais qui ne l'auroit pas été, si j'eusse
-crû avoir des spectateurs. Ennuyée d'une compagnie Provinciale qui
-m'avoit obsedée toute la journée, je cherchois quelque dédommagement
-dans un Livre de morale, lorsque j'entendis prononcer distinctement,
-quoi qu'à demi bas, & avec un soupir: O dieu que d'appas! Ces paroles me
-surprirent, & quittant mon livre, je tâchai malgré la frayeur qui
-commençoit à me saisir, de prêter une oreille attentive; n'entendant
-plus rien dans ma chambre, je crûs m'être trompée, & m'imaginai que mon
-esprit distrait m'avoit rendu présent ce que je venois de lire:
-cependant il n'y avoit pas d'apparence qu'il dût se trouver avec de la
-morale; d'ailleurs dans ce moment je ne rêvois à rien qui y pût
-convenir. J'étois encore plongée dans ces réflexions lorsque j'entendis
-plus distinctement que la premiere fois: O mortels! êtes-vous faits pour
-la posseder! quelque flatteuse que fût cette exclamation, elle redoubla
-ma peur, & rentrant précipitamment dans mon lit, je me mis le drap sur
-la tête, demi morte, & dans l'état affreux où peut se trouver une femme
-peureuse. Ah cruelle! s'écria-t'on alors, pourquoi vous dérober à ma
-vûe? que craignez-vous de quelqu'un qui vous adore, & qui
-malheureusement pour lui est si respectueux, qu'il n'ose employer la
-violence pour vous voir; répondez-moi du moins, ne mettez pas mon amour
-au désespoir. Helas! repris-je d'une voix étouffée, que pourrois-je
-répondre dans l'état où une avanture si surprenante me réduit! mais que
-pouvez-vous craindre avec moi? replique-t'on, je vous ai déja dit que je
-vous adore, rassurez-vous, je ne me montrerai pas; & quoique ma vûe pût
-bannir la crainte de votre ame, je ne veux pas vous exposer encore à la
-surprise qu'elle vous causeroit. Remise un peu par ces paroles, je
-releve doucement mon drap, je vis qu'il ne s'agissoit que d'une
-déclaration d'amour, & je me souvins que j'en avois soutenu plus d'une
-avec fierté. Je n'ai pas l'ame foible, & je crus d'ailleurs n'avoir rien
-à redouter d'une avanture qui commençoit de cette sorte. Cependant on
-étoit amoureux, j'étois seule, & dans un état où j'avois tout à craindre
-de quelqu'un d'entreprenant, & à qui je supposois plus de force qu'à un
-homme. Cette réflexion m'inquieta, je vis tout d'un coup le risque que
-je courois, & le vis avec d'autant plus de peur, que je ne trouvois pas
-de moyen de le prévenir. Voilà de ces fâcheuses occasions où la vertu ne
-sauve de rien; j'imaginai aussi que c'étoit un esprit qui me parloit, &
-d'abord je le jugeai impalpable; cependant cet esprit étoit sensible, il
-m'aimoit: qu'est-ce qui l'auroit empêché de prendre un corps? ces
-differentes idées me tenoient dans une irrésolution qui ne finissoit
-pas, lorsque la voix reprenant, je sçais tout ce qui se passe dans votre
-ame, ma belle Comtesse, je serai respectueux, nous ne sommes
-entreprenans que quand nous sommes aimez. Bon, dis-je en moi-même, je ne
-crois pas que je te mette jamais à portée de me manquer de respect. N'en
-répondez pas, dit la voix, nous sommes des Amans un peu dangereux, nous
-sçavons tout ce qui se passe dans le coeur d'une femme, elle ne sçauroit
-former de désirs que nous ne satisfassions, nous entrons dans tous ses
-caprices, nous vieillissons ses Rivales, & nous augmentons ses charmes,
-nous connoissons toutes ses foiblesses, & quand elle pousse un soupir
-d'amour, que la nature dans un moment de distraction se trouve la plus
-forte, nous le saisissons; en un mot, la plus legere idée de tentation
-devient par nos soins, tentation violente, & bien-tôt satisfaite; avouez
-que si les hommes avoient notre science, il n'y auroit pas une femme qui
-leur échappât. Ajoutez à cela que notre invisibilité est contre les
-maris jaloux, ou les meres ridicules, d'une ressource merveilleuse;
-point de précautions pour prévenir les leurs; point d'yeux surveillans
-qu'on ne trompe avec ce secret; mais de grace, ajouta-t'il, cessez de
-vous cacher à mes yeux, cette complaisance ne vous engage à rien,
-puisque vous ne me verrez que quand vous le voudrez, & que vos sentimens
-pour moi dépendent uniquement de vous. A ces mots je me montrai, &
-l'esprit, car c'en étoit un, fit à ma vûe un cri qui pensa me faire
-rentrer sous le drap; je me rassurai pourtant. Ah! s'écria-t'il, en me
-voyant, que de beautez! quel dommage qu'elles fussent destinées à un vil
-mortel! il est impossible qu'elles m'échappent. Quoi! vous croyez, lui
-dis-je, que je ne vous échapperai pas? oui sans doute, je le crois. Je
-trouve, repris-je, bien de la présomption dans cette idée; vous vous
-trompez, il y en a beaucoup moins que de connoissance de votre coeur:
-toutes les femmes ont la même façon de penser, les mêmes mouvemens, les
-mêmes desirs, la même vanité, & à peu de choses près, les mêmes
-réflexions, & ces réflexions toujours foibles, quand il s'agit de
-combattre le penchant. Mais, la vertu, lui dis-je, croyez-vous qu'elle
-soit inutile? Elle ne devroit pas l'être, reprit-il, & cependant,
-j'imagine que vous lui donnez peu d'exercice; c'est trop mal penser de
-nous, repris-je, de nous croire incapables de la moindre réflexion; non,
-répondit-il, je crois que vous réfléchissez, mais que votre coeur plus
-vif & plus prompt, échappe à la réflexion, & vous détermine plutôt pour
-le sentiment, que pour la raison. Ce n'est pas que vous ne pensiez assez
-bien pour connoître ce qu'il faut éviter, il s'éleve des combats dans
-votre coeur, vous les soutenez pendant quelque tems, & vous succombez
-enfin avec cette consolation, que si votre coeur s'étoit trouvé moins
-fort que vous, vous auriez remporté la victoire. Croyez-vous donc,
-repris-je, que nous ne puissions jamais vaincre notre penchant.
-Sommes-nous si cruellement esclaves de nos passions que rien ne puisse
-les réprimer? Cet article seroit, répondit-il, d'une trop longue
-discussion, je crois qu'il n'est pas impossible de trouver des femmes
-vertueuses, mais autant que j'en ai pû juger par votre commerce, la
-vertu n'est pas ce qui vous amuse le plus: vous sçavez qu'il en faut
-avoir, & il me semble que vous ne cedez à cette necessité qu'à regret.
-Une chose qui me paroît autoriser mon sentiment est la tristesse, & la
-mauvaise humeur qui regnent sur le visage d'une femme vertueuse, d'une
-prude, de ces personnes qui se sont faites de la vertu par orgueil, pour
-avoir le plaisir d'insulter aux foiblesses de leur sexe. Il est des tems
-où elles payent ce plaisir bien cherement, & qu'elles voudroient pouvoir
-y renoncer. Mais, comment faire? c'est une vertu affichée qu'il faut
-soutenir, elles en gemissent en secret; toujours tentées, elles se
-feroient bientôt un délice de la tentation qui les tourmente, si elles
-pouvoient être sûres que leurs foiblesses fussent ignorées. Leurs
-crieries perpetuelles contre les plaisirs, prouvent moins la haine
-qu'elles leur portent que le regret qu'elles ont de s'en être privées,
-par une vanité mal entenduë: ajoutez à cela, qu'il est rare qu'une jolie
-femme soit prude, ou qu'une prude soit jolie femme, ce qui la condamne à
-se tenir justement à cette vertu que personne n'ose attaquer, & qui est
-sans cesse chagrine du repos dans lequel on la laisse languir. Mais,
-pensez-vous, lui dis-je, que toutes les femmes soient prudes? Les
-hommes, répondit-il, seroient bien malheureux s'il n'y avoit que des
-femmes de ce caractere. Cependant, repris-je, ils veulent que nous
-soyons vertueuses. C'est, dit-il, un rafinement de goût chez eux de
-devoir à leurs séductions l'anéantissement d'une chose qui leur a tant
-couté à établir dans votre ame, & qui vous sied bien, quoique vous en
-disiez. Non, cette vertu farouche qui n'en est que la grimace, mais
-celle que j'imagine, & que je ne puis vous peindre, parce que je n'en ai
-point encore trouvé de cette sorte. Qu'est-ce donc, lui demandai-je, que
-les hommes appellent vertu? La résistance que vous opposez à leurs
-desirs, & qui naît de votre attention sur vos devoirs. Et quels
-sont-ils, repris-je, ces devoirs? ils étoient immenses, repliqua-t'il;
-mais comme vous les abregez chaque jour, je crois qu'il ne vous en
-restera plus à observer; aujourd'hui ils ne consistent plus que dans la
-bienséance, encore n'est-elle pas exactement suivie. Ce dérangement
-durera-t'il long-tems, lui demandai-je? tant, répondit-il, que les
-femmes croiront la vertu idéale, & le plaisir réel, & je ne vois pas
-d'apparence qu'elles changent de façon de penser. D'ailleurs il n'y a
-point de femme qui n'ait quelque foible, & ce foible quelque bien
-déguisé qu'il soit, n'échappe jamais à la recherche opiniâtre de
-l'amant. La voluptueuse se rend au plaisir des sens. La délicate, au
-charme de sentir son coeur occupé. La curieuse, au desir de s'instruire.
-Il en couteroit trop à l'indolente pour refuser. La vaine perdroit trop
-si ses appas étoient ignorés, elle veut lire dans la fureur des desirs
-d'un Amant, l'impression qu'elle peut faire sur les hommes. L'avare cede
-au vil amour des presens. L'ambitieuse aux conquêtes éclatantes, & la
-coquête à l'habitude de se rendre: vous êtes bien sçavant, lui dis-je;
-c'est, répondit-il, que j'ai voyagé de bonne heure. Mais, ne
-commencez-vous pas à vous endormir? cette grande envie de philosopher ne
-sied pas dans cette rencontre, & je suis sûr qu'actuellement vous me
-prenez pour un Sylphe des plus novices. Qui sçait si mal profiter des
-momens aussi doux que ceux que je passe auprès de vous, ne merite pas
-qu'on les lui donne. Un Sylphe amoureux! parler morale, en bonne foi me
-pardonnerez-vous d'avoir si mal employé mon tems. Je ne sçais pas,
-repris-je, quel autre usage vous en voudriez faire, vous m'avez piquée,
-& je serai bien aise de vous prouver qu'il y a de la vertu:
-c'est-à-dire, répondit-il, en riant, que vous n'en aurez que par
-contradiction. Je ne doute cependant pas que vous n'en ayez, & si je ne
-vous ai pas dit là-dessus tout ce que je pense, c'est qu'une aussi belle
-personne que vous offre tant de choses à louer, qu'on n'a pas auprès
-d'elle le tems de vanter celle-là. Je ne vous pardonne pourtant pas de
-l'avoir oubliée, lui dis-je, vous m'aimez, je vous en ferai bien
-repentir. Ma belle Comtesse, répondit-il, on dit à une belle qu'elle a
-des agrémens, parce qu'en le lui repetant souvent, c'est une façon polie
-de l'exhorter à en faire usage; mais ira-t'on la faire souvenir de sa
-vertu, quand il est de notre intérêt qu'elle l'oublie? Au reste, point
-de menaces, toutes ces finesses sont bonnes avec les hommes, mais songez
-que vous ne pouvez me tromper. Cela est embarassant, & je ne m'étonne
-pas de vous voir rêver: un Amant qui sçait tout ce qu'on pense, qui
-pénétre tout, avec lequel on n'a aucune ressource, est quelque chose de
-bien incommode: en ce cas, répondis-je, je puis ne point essuyer cette
-fatigue: je ne vous aimerai pas. Vous n'en ferez rien, dit-il, pour
-éviter de m'aimer, il faudroit que vous me disiez bien serieusement de
-cesser de vous voir. Qui plus est il faudroit le vouloir, & c'est ce que
-vous ne voudrez pas. Curieuse comme vous l'êtes, vous ne pourrez jamais
-vous empêcher de voir la fin de cette avanture. Vous êtes précisément
-avec moi, dans le cas où sont toutes les femmes dans les commencemens
-d'une passion. Elles sçavent que pour ne pas succomber, il faudroit
-fuïr; mais la passion plaît, elle échauffe le coeur, éteint les
-réflexions, la séduction est continuelle, le retour sur soi-même,
-momentané, le plaisir redouble, la vertu disparoît, l'Amant reste,
-comment fuïr? & assurément, vous ne fuirez pas. Vous me paroissez un peu
-trop sûr de votre conquête, répondis-je, je voudrois un Amant plus
-respectueux, & dont les desirs plus timides me menageassent davantage.
-C'est-à-dire, interrompit-il, que vous voudriez que je perdisse un tems
-qui m'est précieux, je ne suis point fait à cela. Les femmes, sans
-doute, ne vous y ont point accoutumé! Non assurément, reprit-il; & vous
-avez plû par tout où vous avez adressé vos voeux? Par tout, non,
-repliqua-t'il; j'ai été souvent obligé de changer de forme pour me faire
-aimer; la premiere personne qui me plut étoit une jeune innocente qui
-avoit encore peur des esprits; je m'avisai de lui parler la nuit, je
-pensai la faire mourir. J'eus beau lui dire que j'étois un esprit
-Aërien, que nous étions beaux, bien faits, l'énumeration que je lui fis
-de nos bonnes qualitez ne la rendit que plus craintive, & si je n'avois
-pris la figure de son Maître de Musique, j'étois perdu. Celle à laquelle
-je m'adressai ensuite, étoit une Dame de grande condition, fort
-ignorante, qui ne comprit rien non plus aux substances celestes, & qui
-ne voulut pas imaginer que je pûsse être un corps solide; cette idée me
-fit auprès d'elle un tort considerable. Ne pouvant la vaincre malgré
-elle-même, je crus qu'en prenant la ressemblance d'un fort aimable homme
-qui l'aimoit, je pourrois la ramener, je perdis mon tems. Enfin, ne
-sçachant plus que faire, je me mis à son service, & me travestis si bien
-qu'elle ne m'auroit jamais pris pour un esprit élementaire; & voyez la
-bisarrerie! je réussis. En Espagne je trouvai une femme, qui après
-m'avoir vû, ne voulut pas de moi, & me prefera son amant; je n'ai pas
-encore eu ce chagrin en France. Le détail de mes avantures seroit trop
-long; je ne dois cependant pas oublier une femme sçavante, dont les
-études avoient eu pour principal objet l'Astronomie, & la Physique. Je
-la vis, & lui dis qui j'étois; je ne l'effrayai pas, mais quoiqu'avec
-des efforts incroyables, je ne la persuadai point. Comment, disoit-elle,
-est-il possible, si vous êtes dans votre région, matiere corporelle, que
-notre air ne vous ait point étouffé en descendant parmi nous; & si votre
-être n'est qu'un composé de vapeurs fines qui ne peuvent résister aux
-impressions de l'air, & que le moindre vent peut dissoudre, à quoi
-pouvez-vous être bon ici? loin de refuter cet argument par des discours,
-je la priai de m'admettre aux preuves; elle y consentit; déterminée,
-sans doute, par le peu de risque qu'elle crut y courir, ou, supposé
-qu'il y en eût, par le plaisir d'avoir trouvé dans la Physique élevée
-quelque chose d'extraordinaire que tout le monde ne sçût pas. J'essayai
-donc de la convaincre; mais dans le tems que je devois esperer qu'elle
-cédoit à la force de mes raisons, ah Dieu! quel songe! s'écria-t'elle.
-Avez-vous jamais vû d'incrédulité plus opiniâtre? Je ne me rebutai pas
-d'abord; mais voyant qu'à quelque heure, & de quelque façon que je lui
-parlasse, elle s'obstinoit, ainsi que vous le ferez, sans doute, à me
-traiter de chimere & de songe, je m'ennuyai de lui donner matiere à
-rêver & la quittai, quoiqu'elle me fît esperer une conversion prochaine;
-mais vous, ajouta-t'il, ne seriez-vous pas aussi incrédule? Je ne serois
-pas du moins si curieuse, lui répondis-je, je suis persuadée que je
-rêve; mais contente du plaisir que ce songe me donne, je ne veux pas
-sçavoir s'il pourroit être verité. Et moi, reprit l'esprit, je sens que
-tout devient trop verité auprès de vous. Je ne veux plus m'exposer au
-danger de voir vos charmes, je pars assez malheureux pour n'avoir pû me
-faire aimer de vous, je vais me dérober aux rigueurs que votre cruauté
-me prépare. Que vous êtes impatient! Comment voulez-vous que je vous
-aime? Sçais-je seulement ce que vous êtes? Avez-vous eu, repliqua-t'il,
-la curiosité de le demander? Helas! répondis-je, j'ai craint de vous
-fâcher en vous le demandant, cette peur & celle que vous ne fussiez pis
-qu'un esprit, m'ont contrainte; mais puisque vous me le permettez,
-qu'êtes-vous? Vous, dit-il, qui croyez-vous que je sois? Je vous crois,
-repris-je, Esprit, Démon ou Magicien. Mais sous quelque espece que je
-vous imagine, je vous crois quelque chose de fort aimable & de fort
-singulier. Voudriez-vous me voir, répondit l'esprit? Non, dis-je, il
-n'est pas tems: répondez de grace à mes questions, qu'êtes-vous? Je suis
-un Sylphe. Un sylphe, m'écriai-je avec transport! Un sylphe! Oui,
-charmante Comtesse, les aimeriez-vous? Si je les aime! Grand dieu! Mais
-vous me trompez, il n'en est point; ou s'il en est, qu'est-ce que les
-mortels peuvent pour votre bonheur, & comment! une essence aussi celeste
-que la vôtre, peut-elle descendre au commerce des hommes? Notre
-felicité, dit-il, nous ennuye quand nous ne la partageons avec personne,
-& tout notre soin est de chercher quelque objet aimable qui mérite de
-nous attacher. Mais, interrompis-je, j'ai lû que les Sylphides étoient
-si belles, pourquoi... Je vous entends, dit-il, pourquoi ne nous pas
-attacher constamment à elles? Nous ne les touchons pas assez, elles nous
-voyent trop, & ce n'est jamais que par raison, & pour ne pas laisser
-perdre la race des Sylphes qu'elles nous accordent quelques faveurs; la
-même consideration nous détermine, & comme vous voyez, cela ne doit pas
-former entre nous des liens fort tendres. C'est à peu près agir comme
-vous autres humains quand vous êtes mariés. Nous cherchons des femmes
-qui nous tirent de notre léthargie, comme elles cherchent de leur côté
-des hommes qui les dédommagent de l'ennui que nous leur causons. Toutes
-ces choses sont reglées entre nous, & nous nous laissons de part &
-d'autre aller à notre penchant sans jalousie & sans mauvaise humeur.
-Vous rêvez, ajouta-t'il, avouez que c'est une chose gracieuse que
-d'avoir un Sylphe pour amant. Il n'est point, comme je vous l'ai dit, de
-fantaisie que nous ne satisfassions, de biens dont nous ne comblions ce
-que nous aimons; plus esclaves qu'amans, nous sommes soumis à toutes ses
-volontés, incommodes dans un point seulement. Quel est-il, demandai-je
-brusquement? Nous exigeons de la constance, & je veux bien vous avertir
-que la mort la plus cruelle suit toujours avec nous la moindre apparence
-d'infidelité. Misericorde! m'écriai-je, je renonce à vous pour jamais.
-L'esprit à ce discours fit un éclat de rire qui me fit remarquer la
-simplicité de ma peur. Vous riez, mon Sylphe, lui dis-je. Je ris,
-repartit-il, de ce qu'il n'y a point de femmes qui ne se révoltent sur
-cet article, & qui n'aiment mieux renoncer à tous les avantages que
-notre possession leur assure qu'à leur inconstance naturelle. Vous vous
-trompez, lui dis-je, ne voulant point être inconstante, je n'ai rien à
-redouter, & cependant l'idée de ne la pouvoir devenir sans risque,
-m'afflige sensiblement. Vous croirez toujours ne devoir mon attachement
-pour vous qu'à la crainte du châtiment, vous m'en aimerez moins.
-Pouvez-vous le croire, répondit-il! si nous sommes gênans pour les
-femmes dissimulées, parce que nous sçavons tout ce qu'elles pensent,
-celles qui ont le coeur bon & droit doivent être charmées que rien ne
-nous échappe; nous leur tenons compte de ces délicatesses de l'ame, de
-ces sentimens fins que la stupidité & l'indolence des hommes
-n'apperçoivent pas, & plus nous connoissons leur amour, plus leur
-bonheur est parfait. Ne croyez cependant pas que la condition que je
-propose soit si terrible. Les Sylphes sont à tous égards si forts
-au-dessus des hommes, qu'il s'en faut bien que ce soit un supplice de
-les aimer constamment. J'imagine que l'ennui d'une habitude où le coeur
-languit, est la seule chose qui détermine une femme vers l'inconstance:
-elle ne voit plus dans un amant ces desirs tumultueux, lesquels, soit
-qu'elle les rebutât, soit qu'elle voulût les satisfaire, l'amusoient
-également. Ce n'est plus qu'un homme ennuyé qui s'excite par bienséance,
-qui dit nonchalamment qu'il aime, qui le prouve avec plus d'embarras
-encore, & dont le visage muet & glacé n'aide jamais à persuader ce que
-sa bouche prononce. Que fera une femme en pareil cas? Par un honneur
-vain & mal entendu, passera-t'elle le reste de sa jeunesse dans un lien
-qui ne fait plus son bonheur? Elle change, & fait bien. On lui fait un
-crime de ce qu'elle change la premiere; c'est qu'elle sent plus vivement
-que les hommes, & qu'elle n'a pas de tems à perdre. D'ailleurs c'est
-souvent par bonté pour celui qu'elle a aimé; elle le voit languir auprès
-d'elle sans pouvoir se résoudre à la quitter, parce qu'il craint de se
-deshonorer; elle lui fournit un prétexte, & se charge du crime. C'est un
-procedé bien genereux, & que les hommes ne méritent pas, car ils ont
-l'impertinence de s'en fâcher. Les sylphes, lui demandai-je, ne sont
-donc pas sujets à l'ennui & au dégoût? ils sont, sans doute, aussi
-constans qu'ils exigent qu'on le soit pour eux. Du moins, répondit-il,
-quand ils changent, c'est si subitement, qu'on n'a pas le tems de s'en
-défier, on les voit encore amoureux un quart d'heure avant qu'ils
-disparoissent. Mais quelqu'un qui s'en défieroit, & qui changeroit avant
-eux, lui dis-je, oubliez-vous que... ah je m'en souviens! Vous êtes de
-cruelles gens de nous priver de toutes nos ressources. Quand,
-repartit-il, vous n'auriez point l'objet de la mort devant les yeux,
-vous ne voudriez point changer. Le meilleur moyen d'empêcher une femme
-d'être inconstante, est de ne lui pas donner le tems d'appuyer sur un
-caprice; mais ce soin seroit trop fatiguant pour les humains, & ce n'est
-qu'aux Sylphes qu'il appartient de sçavoir employer tous les instans, &
-de prévenir ces fantaisies momentanées qui naissent dans votre coeur. Je
-crois, lui dis-je, qu'avec ces talens heureux que vous attribuez aux
-Sylphes, on peut encore se dégoûter d'eux; il est bon de nous laisser
-désirer quelquefois, il est des tems où nos réflexions sur nos plaisirs
-nous amusent plus que tous les empressemens d'un amant; d'ailleurs vous
-avouërez que des soins perpetuels fatiguent, & ce seroit assez pour
-m'empêcher de vous désirer que la certitude de ne vous désirer jamais
-vainement: ce sentiment est assez singulier, repartit-il, & je doute
-qu'il soit vrai. Croyez qu'avec nous on n'a pas le tems de faire ces
-réflexions; vous devenez Sylphides par notre commerce, & participant à
-notre substance, le soin de répondre à nos empressemens devient aussi
-leger pour vous qu'il l'est pour elles. Vous sçavez lever toutes les
-difficultez, lui dis-je, mais quand vous quittez une femme, lui
-reste-t'il quelque essence de vous? quelquefois par bonté, répondit-il,
-nous lui en enlevons une partie, par malice souvent nous la lui laissons
-toute entiere. Ce procedé n'est pas bon, repris-je. Je conviens, dit-il,
-que nous pourrions nous dispenser de laisser après nous des desirs que
-nous seuls pouvons éteindre, mais nous ne connoissons que cela pour être
-regrettez, & c'est un plaisir qui nous touche. Vous rêvez. Il est vrai,
-dis-je, je rêve que je connois dans le monde nombre de femmes Sylphides.
-Oh! vraiment, me dit-il, comme c'est à la Cour que nous faisons nos plus
-grands coups, il n'est pas difficile d'y reconnoître nos traces, mais il
-me semble que cette espece de malice ne vous effraye pas tant que la
-mort sur laquelle vous vous êtes tantôt récriée, elle a pourtant des
-inconveniens. Je les crains, mais je puis les éviter. En ne m'aimant
-pas, dit le Sylphe, vous n'y gagneriez rien, c'est aussi la punition de
-celles qui nous résistent. Eh! grand Dieu, m'écriai-je, de quel côté
-fuïr! Laissons tout ce badinage, reprit le Sylphe. Oh! assurément nous
-le laisserons, me récriai-je toute effrayée, point de commerce, M. le
-Démon: si vous vouliez m'engager à vous donner l'immortalité, il falloit
-me cacher la perversité de votre caractere & les risques qui suivent les
-engagemens qu'on prend avec vous. Expliquons-nous, répondit-il, je vois
-que l'esprit imbu des rêveries que le Comte de Gabalis a débitées, vous
-croyez que vous pouvez nous donner l'immortalité, c'est-à-dire que vous
-faites ce que la nature n'a pas jugé à propos de faire; je pense encore
-que selon ces belles idées vous nous croyez soumis aux foibles lumieres
-de vos sages, & que nous descendons à leurs évocations: quelle
-apparence! qu'une essence superieure à celle de l'homme ait besoin
-d'être instruite par lui, & puisse être forcée à lui obéïr! pour
-l'immortalité que vous prétendez pouvoir nous donner, cette imagination
-est encore ridicule, puisqu'il est à présumer qu'un commerce frequent
-avec une substance inferieure aviliroit la nôtre, loin de lui donner de
-nouvelles forces; je vois, lui répondis-je, que j'ai été trop crédule,
-mais je n'en suis pas plus disposée à vous aimer, je vous crains:
-rassurez-vous, reprit-il; quant à la mort dont je vous ai menacée, nous
-n'en venons pas toujours à cette extrêmité, souvent nous changeons
-nous-mêmes, & vous pouvez alors rentrer dans vos droits; mais nous ne
-voulons pas plus qu'on nous prévienne que vous-même quand vous êtes
-engagées, ce sont des affronts que vous ne pardonnez point, & notre
-vanité est aussi sensible que la vôtre. Quant à l'autre châtiment, à
-moins que vous ne me le demandiez vous-même, je vous l'épargnerai:
-Voyez, consultez-vous, congediez-moi bien serieusement, ou acceptez les
-conditions que je vous propose; comment voulez-vous, répondis-je, que je
-puisse assurer de ma tendresse quelqu'un que je ne connois pas, que je
-n'ai pas vû? je ne désavoue pas que vous ne me plaisiez déja un peu;
-mais si malheureusement vous n'étiez qu'un Gnome...[1] n'en dites point
-de mal, interrompit le Sylphe: il est vrai qu'ils ne sont pas d'une
-figure avantageuse, mais ils ne laissent pas de nous dérober bien des
-conquêtes; ils sont parmi nous ce que les Financiers sont parmi les
-hommes, & ce n'est pas ce que votre sexe considere le moins. Tous les
-jours même ils nous enlevent nos Sylphides. Comment! lui demandai-je,
-une espece aussi superieure que la leur, est-elle sensible aux presens?
-oui, dit-il, elles prennent des Gnomes pour donner à leurs Amans, &
-quand ce soin ne les obligeroit pas à répondre à la passion de ces
-esprits hideux, elles sont femelles, par consequent capricieuses; le
-changement les amuse, & la bizarrerie de leur goût est pour elles un
-plaisir d'autant plus touchant qu'il peut leur être reproché. Mais, ma
-belle Comtesse, ne voudrez-vous point me faire des questions plus
-interessantes; & votre curiosité s'arrêtera-t'elle toujours sur d'aussi
-petits objets que ceux sur lesquels je l'ai satisfaite? ne me
-permettez-vous donc point de me montrer? Ah mon sylphe! m'écriai-je! que
-je crains votre presence, que ne la souhaitez-vous! dit-il en soupirant.
-Je ne répondis moi-même que par un soupir. En ce moment une lueur
-extraordinaire remplit ma chambre, & je vis au chevet de mon lit le plus
-bel homme qu'il soit possible d'imaginer, des traits majestueux, &
-l'ajustement le plus galant, & le plus noble. Sa vûë m'étonna, mais ne
-m'effraya pas. Eh bien, dit-il, en se jettant à genoux devant moi avec
-un air plein d'amour & de respect, eh bien, charmante Comtesse,
-pourriez-vous me jurer fidelité? oui mon cher, mon aimable Sylphe!
-m'écriai-je, je vous jure une ardeur éternelle, je ne redoute plus que
-votre inconstance. Mais comment ai-je pû meriter?... votre mépris pour
-les hommes, & la passion secrete que vous aviez pour nous, me dit-il,
-ont déterminé la mienne, elle est plus tendre que vous ne pensez; je
-pouvois vous susciter un songe, & me rendre heureux malgré vous; mais je
-pense avec plus de delicatesse, & n'ai voulu rien devoir qu'à votre
-coeur. Hélas! je montrai peut-être dans ce moment trop de foiblesse à
-mon Sylphe, mais je l'adorois; que vous êtes charmant, lui dis-je, mais
-que je serois malheureuse si vous n'étiez qu'une illusion! est-il bien
-vrai que... Ah... vous êtes palpable!
-
- [1] Esprits Habitans de la Terre, Gardiens des Trésors.
-
-J'en étois là, Madame, avec mon Sylphe, & je ne sçais ce qui seroit
-arrivé de mon égarement, & de ses transports, si ma femme de chambre qui
-entra dans le moment ne l'eût pas effrayé; il s'envola: je l'ai depuis
-vainement rappellé, son indifference pour moi me fait penser que ce
-n'est qu'une agréable illusion qui s'est presentée à mon esprit, mais
-n'est-il pas dommage que ce ne soit qu'un songe?
-
-
-FIN.
-
-
-
-
-
-
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-
-*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE SYLPHE ***
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- The Project Gutenberg eBook of Le Sylphe, by Crebillon.
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-<pre>
-
-Project Gutenberg's Le Sylphe, by Claude-Prosper Jolyot de Crébillon
-
-This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most
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-whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of
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-
-Title: Le Sylphe
- ou Songe de Mme de R***, écrit par elle-même à Mme de S***
-
-Author: Claude-Prosper Jolyot de Crébillon
-
-Release Date: December 10, 2019 [EBook #60892]
-
-Language: French
-
-Character set encoding: ISO-8859-1
-
-*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE SYLPHE ***
-
-
-
-
-Produced by René Galluvot (This file was produced from
-images generously made available by the Bibliothèque
-nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
-
-
-
-
-
-
-</pre>
-
-<h1>LE<br />
-<span class="large">SYLPHE</span>,</h1>
-
-<p class="c"><i>OU</i><br />
-<span class="large">Songe de Madame de R***<br />
-écrit par elle-même
-à Madame de S***.</span></p>
-
-<p class="c">Par M. <span class="sc">de Crebillon</span> le fils.</p>
-
-<p class="c"><i>Le prix est de douze sols</i></p>
-
-<p class="c"><span class="large g">A PARIS</span><br />
-Chez <span class="sc">Prault</span> Fils, Quai de Conti,
-vis-à-vis la descente du Pont-Neuf,
-à la Charité,</p>
-
-<p class="c">M. DCCXXXV.<br />
-<i>Avec Approbation &amp; Permission.</i></p>
-
-
-<div class="chapter"></div>
-<h2 class="nobreak">LE<br />
-<span class="large">SYLPHE</span>,<br />
-<i class="small">OU</i><br />
-Songe de Madame de R***</h2>
-
-
-<p>Vous vous plaignez à tort de mon
-silence, Madame,
-&amp; ce n'est pas assez
-pour accuser les gens de paresse
-d'être une fois sorti de la sienne.
-Que je vous ennuyerois si mon
-exactitude vous forçoit quelquefois
-à m'écrire! à peine avez-vous
-le tems de penser: considerez,
-peut-être ne l'avez-vous jamais fait,
-qu'il n'y a pas d'oisiveté au monde
-plus occupée que la vôtre. Le tumulte
-de Paris qui ne vous laisse
-pas le loisir de former une idée
-nette, les plaisirs qui se succedent
-sans cesse, la compagnie nombreuse
-dont le mélange amuse toujours,
-quelque ridicule qu'il puisse
-être; les façons de nos honnêtes
-gens, l'impertinence &amp; la fadeur
-de nos petits maîtres, tant de Cour
-que de Ville, contraste bisarre,
-qui dans le grand nombre se trouve
-toujours réuni. Les avantures
-qui arrivent, &amp; qui fournissent perpetuellement
-des occasions de médisance,
-les occupations de c&oelig;ur,
-qui divertissent, même quand elles
-n'interessent pas. Le tems de la toilette
-si agréablement rempli par
-nos jeunes Sénateurs. Le plaisir
-toujours varié que donne la coquetterie,
-le jeu qui occupe quand
-la désertion d'un Amant ou les égards
-pour les bienséances laissent
-des momens à perdre: Eh comment!
-dans cet embarras pourriez-vous
-quelquefois songer à moi?
-Vous me reprochez mon goût pour
-la solitude; si vous sçaviez combien
-j'ai été agréablement occupée
-dans la mienne, vous viendriez
-avec moi prendre part à mes amusemens,
-quelque peu réels qu'ils
-soient peut-être. Vous vous moquerez
-de moi, sans doute, quand
-je vous avouerai que ces plaisirs
-que je vous vante tant, ne sont
-que des songes; oui, Madame,
-ce sont des songes; mais il en est
-dont l'illusion est pour nous un bonheur
-réel, &amp; dont le flatteur souvenir
-contribüe plus à notre félicité
-que ces plaisirs d'habitude qui
-reviennent sans cesse, &amp; qui nous
-pesent au milieu même du desir
-que nous avons de les bien goûter.</p>
-
-<p>Vous sçavez que de tout tems
-j'ai souhaité avec ardeur de voir un
-de ces esprits élémentaires, connus
-parmi nous sous le nom de Sylphes;
-j'ai toujours cru que ce n'étoit
-point dans le fracas des Villes
-qu'ils aimoient à se produire, &amp;
-le pourrez-vous croire? Voilà l'idée
-qui m'entraînoit si souvent à la
-campagne, &amp; me faisoit rejetter si
-fierement les conteurs de fleurettes:
-peut-être sans l'envie que
-j'avois d'être digne de l'amour d'un
-sylphe, aurois-je succombé? car
-il y en a de jolis de ces conteurs-là;
-je ne me repens point de ma
-séverité, puisqu'elle m'a conduite
-à mon but, c'est un songe, je ne
-vous donnerai mon avanture que
-sur ce pied-là, il faut ménager votre
-incrédulité. Cependant si c'étoit
-un songe, je me souviendrois
-de m'être endormie avant que de
-l'avoir commencé; j'aurois senti
-mon reveil, &amp; puis quelle apparence
-qu'un songe eût autant de
-suite qu'il y en a dans ce que je vais
-vous raconter? comment aurois-je
-si bien retenu les discours du Sylphe?
-il n'est pas naturel que j'aie
-pensé ce que vous allez entendre,
-toutes les idées que vous y
-trouverez ne m'ont jamais été
-familieres: Oh assurément! je
-n'ai pas rêvé, vous en croirez au
-reste ce qu'il vous plaira; quant
-à moi, je ne me servirai pas de
-ces mots, il me sembloit, je
-croyois voir; je dirai, j'étois, je
-voyois; mais finissons ce préambule.</p>
-
-<p>J'étois un ces derniers jours de
-la semaine passée, retirée dans ma
-chambre; la nuit étoit chaude, j'étois
-couchée d'une façon modeste,
-pour quelqu'un qui se croit seul,
-mais qui ne l'auroit pas été, si j'eusse
-crû avoir des spectateurs. Ennuyée
-d'une compagnie Provinciale qui
-m'avoit obsedée toute la journée,
-je cherchois quelque dédommagement
-dans un Livre de morale,
-lorsque j'entendis prononcer distinctement,
-quoi qu'à demi bas,
-&amp; avec un soupir: O dieu que d'appas!
-Ces paroles me surprirent, &amp;
-quittant mon livre, je tâchai malgré
-la frayeur qui commençoit à me
-saisir, de prêter une oreille attentive;
-n'entendant plus rien dans ma
-chambre, je crûs m'être trompée,
-&amp; m'imaginai que mon esprit distrait
-m'avoit rendu présent ce que
-je venois de lire: cependant il n'y
-avoit pas d'apparence qu'il dût se
-trouver avec de la morale; d'ailleurs
-dans ce moment je ne rêvois
-à rien qui y pût convenir. J'étois
-encore plongée dans ces réflexions
-lorsque j'entendis plus distinctement
-que la premiere fois: O mortels!
-êtes-vous faits pour la posseder!
-quelque flatteuse que fût cette
-exclamation, elle redoubla ma
-peur, &amp; rentrant précipitamment
-dans mon lit, je me mis le drap sur
-la tête, demi morte, &amp; dans l'état
-affreux où peut se trouver une femme
-peureuse. Ah cruelle! s'écria-t'on
-alors, pourquoi vous dérober
-à ma vûe? que craignez-vous de
-quelqu'un qui vous adore, &amp; qui
-malheureusement pour lui est si respectueux,
-qu'il n'ose employer la
-violence pour vous voir; répondez-moi
-du moins, ne mettez pas
-mon amour au désespoir. Helas! repris-je
-d'une voix étouffée, que pourrois-je
-répondre dans l'état où une
-avanture si surprenante me réduit!
-mais que pouvez-vous craindre avec
-moi? replique-t'on, je vous ai
-déja dit que je vous adore, rassurez-vous,
-je ne me montrerai pas; &amp;
-quoique ma vûe pût bannir la crainte
-de votre ame, je ne veux pas
-vous exposer encore à la surprise
-qu'elle vous causeroit. Remise un
-peu par ces paroles, je releve doucement
-mon drap, je vis qu'il ne
-s'agissoit que d'une déclaration d'amour,
-&amp; je me souvins que j'en
-avois soutenu plus d'une avec fierté.
-Je n'ai pas l'ame foible, &amp; je
-crus d'ailleurs n'avoir rien à redouter
-d'une avanture qui commençoit
-de cette sorte. Cependant
-on étoit amoureux, j'étois seule,
-&amp; dans un état où j'avois tout à
-craindre de quelqu'un d'entreprenant,
-&amp; à qui je supposois plus de
-force qu'à un homme. Cette réflexion
-m'inquieta, je vis tout d'un
-coup le risque que je courois, &amp;
-le vis avec d'autant plus de peur,
-que je ne trouvois pas de moyen
-de le prévenir. Voilà de ces fâcheuses
-occasions où la vertu ne
-sauve de rien; j'imaginai aussi que
-c'étoit un esprit qui me parloit, &amp;
-d'abord je le jugeai impalpable;
-cependant cet esprit étoit sensible,
-il m'aimoit: qu'est-ce qui l'auroit
-empêché de prendre un corps? ces
-differentes idées me tenoient dans
-une irrésolution qui ne finissoit pas,
-lorsque la voix reprenant, je sçais
-tout ce qui se passe dans votre ame,
-ma belle Comtesse, je serai respectueux,
-nous ne sommes entreprenans
-que quand nous sommes
-aimez. Bon, dis-je en moi-même,
-je ne crois pas que je te mette jamais
-à portée de me manquer de
-respect. N'en répondez pas, dit la
-voix, nous sommes des Amans un
-peu dangereux, nous sçavons tout
-ce qui se passe dans le c&oelig;ur d'une
-femme, elle ne sçauroit former de
-désirs que nous ne satisfassions,
-nous entrons dans tous ses caprices,
-nous vieillissons ses Rivales,
-&amp; nous augmentons ses charmes,
-nous connoissons toutes ses foiblesses,
-&amp; quand elle pousse un
-soupir d'amour, que la nature dans
-un moment de distraction se trouve
-la plus forte, nous le saisissons;
-en un mot, la plus legere idée de
-tentation devient par nos soins,
-tentation violente, &amp; bien-tôt satisfaite;
-avouez que si les hommes
-avoient notre science, il n'y auroit
-pas une femme qui leur échappât.
-Ajoutez à cela que notre invisibilité
-est contre les maris jaloux, ou
-les meres ridicules, d'une ressource
-merveilleuse; point de précautions
-pour prévenir les leurs; point
-d'yeux surveillans qu'on ne trompe
-avec ce secret; mais de grace,
-ajouta-t'il, cessez de vous cacher
-à mes yeux, cette complaisance
-ne vous engage à rien, puisque
-vous ne me verrez que quand vous
-le voudrez, &amp; que vos sentimens
-pour moi dépendent uniquement
-de vous. A ces mots je me montrai,
-&amp; l'esprit, car c'en étoit un, fit à
-ma vûe un cri qui pensa me faire
-rentrer sous le drap; je me rassurai
-pourtant. Ah! s'écria-t'il, en
-me voyant, que de beautez!
-quel dommage qu'elles fussent
-destinées à un vil mortel! il est
-impossible qu'elles m'échappent.
-Quoi! vous croyez, lui dis-je, que
-je ne vous échapperai pas? oui
-sans doute, je le crois. Je trouve,
-repris-je, bien de la présomption
-dans cette idée; vous vous trompez,
-il y en a beaucoup moins que
-de connoissance de votre c&oelig;ur:
-toutes les femmes ont la même façon
-de penser, les mêmes mouvemens,
-les mêmes desirs, la même
-vanité, &amp; à peu de choses près, les
-mêmes réflexions, &amp; ces réflexions
-toujours foibles, quand il s'agit de
-combattre le penchant. Mais, la
-vertu, lui dis-je, croyez-vous
-qu'elle soit inutile? Elle ne devroit
-pas l'être, reprit-il, &amp; cependant,
-j'imagine que vous lui donnez peu
-d'exercice; c'est trop mal penser
-de nous, repris-je, de nous croire
-incapables de la moindre réflexion;
-non, répondit-il, je crois que vous
-réfléchissez, mais que votre c&oelig;ur
-plus vif &amp; plus prompt, échappe à
-la réflexion, &amp; vous détermine
-plutôt pour le sentiment, que pour
-la raison. Ce n'est pas que vous ne
-pensiez assez bien pour connoître
-ce qu'il faut éviter, il s'éleve des
-combats dans votre c&oelig;ur, vous les
-soutenez pendant quelque tems,
-&amp; vous succombez enfin avec cette
-consolation, que si votre c&oelig;ur
-s'étoit trouvé moins fort que vous,
-vous auriez remporté la victoire.
-Croyez-vous donc, repris-je, que
-nous ne puissions jamais vaincre
-notre penchant. Sommes-nous si
-cruellement esclaves de nos passions
-que rien ne puisse les réprimer?
-Cet article seroit, répondit-il,
-d'une trop longue discussion, je
-crois qu'il n'est pas impossible de
-trouver des femmes vertueuses,
-mais autant que j'en ai pû juger par
-votre commerce, la vertu n'est pas
-ce qui vous amuse le plus: vous
-sçavez qu'il en faut avoir, &amp; il me
-semble que vous ne cedez à cette
-necessité qu'à regret. Une chose
-qui me paroît autoriser mon sentiment
-est la tristesse, &amp; la mauvaise
-humeur qui regnent sur le visage
-d'une femme vertueuse, d'une prude,
-de ces personnes qui se sont
-faites de la vertu par orgueil, pour
-avoir le plaisir d'insulter aux foiblesses
-de leur sexe. Il est des tems où
-elles payent ce plaisir bien cherement,
-&amp; qu'elles voudroient pouvoir
-y renoncer. Mais, comment
-faire? c'est une vertu affichée qu'il
-faut soutenir, elles en gemissent
-en secret; toujours tentées, elles
-se feroient bientôt un délice de la
-tentation qui les tourmente, si elles
-pouvoient être sûres que leurs foiblesses
-fussent ignorées. Leurs crieries
-perpetuelles contre les plaisirs,
-prouvent moins la haine qu'elles
-leur portent que le regret qu'elles
-ont de s'en être privées, par une
-vanité mal entenduë: ajoutez à cela,
-qu'il est rare qu'une jolie femme
-soit prude, ou qu'une prude
-soit jolie femme, ce qui la condamne
-à se tenir justement à cette vertu
-que personne n'ose attaquer, &amp;
-qui est sans cesse chagrine du repos
-dans lequel on la laisse languir.
-Mais, pensez-vous, lui dis-je, que
-toutes les femmes soient prudes?
-Les hommes, répondit-il, seroient
-bien malheureux s'il n'y avoit que
-des femmes de ce caractere. Cependant,
-repris-je, ils veulent que
-nous soyons vertueuses. C'est, dit-il,
-un rafinement de goût chez eux
-de devoir à leurs séductions l'anéantissement
-d'une chose qui leur
-a tant couté à établir dans votre
-ame, &amp; qui vous sied bien, quoique
-vous en disiez. Non, cette vertu
-farouche qui n'en est que la grimace,
-mais celle que j'imagine,
-&amp; que je ne puis vous peindre,
-parce que je n'en ai point encore
-trouvé de cette sorte. Qu'est-ce
-donc, lui demandai-je, que les
-hommes appellent vertu? La résistance
-que vous opposez à leurs desirs,
-&amp; qui naît de votre attention
-sur vos devoirs. Et quels sont-ils,
-repris-je, ces devoirs? ils étoient
-immenses, repliqua-t'il; mais comme
-vous les abregez chaque jour,
-je crois qu'il ne vous en restera
-plus à observer; aujourd'hui ils ne
-consistent plus que dans la bienséance,
-encore n'est-elle pas exactement
-suivie. Ce dérangement
-durera-t'il long-tems, lui demandai-je?
-tant, répondit-il, que les
-femmes croiront la vertu idéale,
-&amp; le plaisir réel, &amp; je ne vois pas
-d'apparence qu'elles changent de
-façon de penser. D'ailleurs il n'y a
-point de femme qui n'ait quelque
-foible, &amp; ce foible quelque bien
-déguisé qu'il soit, n'échappe jamais
-à la recherche opiniâtre de l'amant.
-La voluptueuse se rend au plaisir
-des sens. La délicate, au charme
-de sentir son c&oelig;ur occupé. La curieuse,
-au desir de s'instruire. Il en
-couteroit trop à l'indolente pour
-refuser. La vaine perdroit trop si
-ses appas étoient ignorés, elle veut
-lire dans la fureur des desirs d'un
-Amant, l'impression qu'elle peut
-faire sur les hommes. L'avare cede
-au vil amour des presens. L'ambitieuse
-aux conquêtes éclatantes, &amp;
-la coquête à l'habitude de se rendre:
-vous êtes bien sçavant, lui
-dis-je; c'est, répondit-il, que j'ai
-voyagé de bonne heure. Mais, ne
-commencez-vous pas à vous endormir?
-cette grande envie de
-philosopher ne sied pas dans cette
-rencontre, &amp; je suis sûr qu'actuellement
-vous me prenez pour un
-Sylphe des plus novices. Qui sçait
-si mal profiter des momens aussi
-doux que ceux que je passe auprès
-de vous, ne merite pas qu'on les
-lui donne. Un Sylphe amoureux!
-parler morale, en bonne foi me
-pardonnerez-vous d'avoir si mal
-employé mon tems. Je ne sçais pas,
-repris-je, quel autre usage vous en
-voudriez faire, vous m'avez piquée,
-&amp; je serai bien aise de vous
-prouver qu'il y a de la vertu: c'est-à-dire,
-répondit-il, en riant, que
-vous n'en aurez que par contradiction.
-Je ne doute cependant
-pas que vous n'en ayez, &amp; si je ne
-vous ai pas dit là-dessus tout ce que
-je pense, c'est qu'une aussi belle
-personne que vous offre tant de
-choses à louer, qu'on n'a pas auprès
-d'elle le tems de vanter celle-là.
-Je ne vous pardonne pourtant
-pas de l'avoir oubliée, lui dis-je,
-vous m'aimez, je vous en ferai
-bien repentir. Ma belle Comtesse,
-répondit-il, on dit à une belle
-qu'elle a des agrémens, parce qu'en
-le lui repetant souvent, c'est une
-façon polie de l'exhorter à en faire
-usage; mais ira-t'on la faire souvenir
-de sa vertu, quand il est de notre
-intérêt qu'elle l'oublie? Au reste,
-point de menaces, toutes ces finesses
-sont bonnes avec les hommes,
-mais songez que vous ne
-pouvez me tromper. Cela est embarassant,
-&amp; je ne m'étonne pas de
-vous voir rêver: un Amant qui
-sçait tout ce qu'on pense, qui pénétre
-tout, avec lequel on n'a aucune
-ressource, est quelque chose
-de bien incommode: en ce cas,
-répondis-je, je puis ne point essuyer
-cette fatigue: je ne vous aimerai
-pas. Vous n'en ferez rien, dit-il,
-pour éviter de m'aimer, il faudroit
-que vous me disiez bien serieusement
-de cesser de vous voir. Qui
-plus est il faudroit le vouloir, &amp;
-c'est ce que vous ne voudrez pas.
-Curieuse comme vous l'êtes, vous
-ne pourrez jamais vous empêcher
-de voir la fin de cette avanture.
-Vous êtes précisément avec moi,
-dans le cas où sont toutes les femmes
-dans les commencemens d'une
-passion. Elles sçavent que pour
-ne pas succomber, il faudroit fuïr;
-mais la passion plaît, elle échauffe
-le c&oelig;ur, éteint les réflexions, la
-séduction est continuelle, le retour
-sur soi-même, momentané,
-le plaisir redouble, la vertu disparoît,
-l'Amant reste, comment
-fuïr? &amp; assurément, vous ne fuirez
-pas. Vous me paroissez un peu
-trop sûr de votre conquête, répondis-je,
-je voudrois un Amant
-plus respectueux, &amp; dont les desirs
-plus timides me menageassent davantage.
-C'est-à-dire, interrompit-il,
-que vous voudriez que je perdisse
-un tems qui m'est précieux,
-je ne suis point fait à cela. Les
-femmes, sans doute, ne vous y
-ont point accoutumé! Non assurément,
-reprit-il; &amp; vous avez plû
-par tout où vous avez adressé vos
-v&oelig;ux? Par tout, non, repliqua-t'il;
-j'ai été souvent obligé de changer
-de forme pour me faire aimer;
-la premiere personne qui me plut
-étoit une jeune innocente qui avoit
-encore peur des esprits; je m'avisai
-de lui parler la nuit, je pensai la
-faire mourir. J'eus beau lui dire
-que j'étois un esprit Aërien, que
-nous étions beaux, bien faits, l'énumeration
-que je lui fis de nos
-bonnes qualitez ne la rendit que
-plus craintive, &amp; si je n'avois pris
-la figure de son Maître de Musique,
-j'étois perdu. Celle à laquelle
-je m'adressai ensuite, étoit une
-Dame de grande condition, fort
-ignorante, qui ne comprit rien
-non plus aux substances celestes,
-&amp; qui ne voulut pas imaginer que
-je pûsse être un corps solide; cette
-idée me fit auprès d'elle un tort
-considerable. Ne pouvant la vaincre
-malgré elle-même, je crus
-qu'en prenant la ressemblance d'un
-fort aimable homme qui l'aimoit,
-je pourrois la ramener, je perdis
-mon tems. Enfin, ne sçachant
-plus que faire, je me mis à son service,
-&amp; me travestis si bien qu'elle
-ne m'auroit jamais pris pour un
-esprit élementaire; &amp; voyez la
-bisarrerie! je réussis. En Espagne je
-trouvai une femme, qui après m'avoir
-vû, ne voulut pas de moi, &amp;
-me prefera son amant; je n'ai pas
-encore eu ce chagrin en France.
-Le détail de mes avantures seroit
-trop long; je ne dois cependant
-pas oublier une femme sçavante,
-dont les études avoient eu pour
-principal objet l'Astronomie, &amp; la
-Physique. Je la vis, &amp; lui dis qui
-j'étois; je ne l'effrayai pas, mais
-quoiqu'avec des efforts incroyables,
-je ne la persuadai point.
-Comment, disoit-elle, est-il possible,
-si vous êtes dans votre région,
-matiere corporelle, que notre air
-ne vous ait point étouffé en descendant
-parmi nous; &amp; si votre être
-n'est qu'un composé de vapeurs fines
-qui ne peuvent résister aux impressions
-de l'air, &amp; que le moindre
-vent peut dissoudre, à quoi
-pouvez-vous être bon ici? loin de
-refuter cet argument par des discours,
-je la priai de m'admettre
-aux preuves; elle y consentit; déterminée,
-sans doute, par le peu
-de risque qu'elle crut y courir, ou,
-supposé qu'il y en eût, par le plaisir
-d'avoir trouvé dans la Physique
-élevée quelque chose d'extraordinaire
-que tout le monde ne sçût pas.
-J'essayai donc de la convaincre;
-mais dans le tems que je devois
-esperer qu'elle cédoit à la force
-de mes raisons, ah Dieu! quel
-songe! s'écria-t'elle. Avez-vous jamais
-vû d'incrédulité plus opiniâtre?
-Je ne me rebutai pas d'abord;
-mais voyant qu'à quelque heure,
-&amp; de quelque façon que je lui parlasse,
-elle s'obstinoit, ainsi que
-vous le ferez, sans doute, à
-me traiter de chimere &amp; de songe,
-je m'ennuyai de lui donner matiere
-à rêver &amp; la quittai, quoiqu'elle
-me fît esperer une conversion
-prochaine; mais vous, ajouta-t'il,
-ne seriez-vous pas aussi incrédule?
-Je ne serois pas du moins si curieuse,
-lui répondis-je, je suis persuadée
-que je rêve; mais contente
-du plaisir que ce songe me donne,
-je ne veux pas sçavoir s'il pourroit
-être verité. Et moi, reprit l'esprit,
-je sens que tout devient trop verité
-auprès de vous. Je ne veux plus
-m'exposer au danger de voir vos
-charmes, je pars assez malheureux
-pour n'avoir pû me faire aimer
-de vous, je vais me dérober
-aux rigueurs que votre cruauté me
-prépare. Que vous êtes impatient!
-Comment voulez-vous que je vous
-aime? Sçais-je seulement ce que
-vous êtes? Avez-vous eu, repliqua-t'il,
-la curiosité de le demander?
-Helas! répondis-je, j'ai craint
-de vous fâcher en vous le demandant,
-cette peur &amp; celle que vous
-ne fussiez pis qu'un esprit, m'ont
-contrainte; mais puisque vous me
-le permettez, qu'êtes-vous? Vous,
-dit-il, qui croyez-vous que je sois?
-Je vous crois, repris-je, Esprit,
-Démon ou Magicien. Mais sous
-quelque espece que je vous imagine,
-je vous crois quelque chose
-de fort aimable &amp; de fort singulier.
-Voudriez-vous me voir, répondit
-l'esprit? Non, dis-je, il
-n'est pas tems: répondez de grace
-à mes questions, qu'êtes-vous? Je
-suis un Sylphe. Un sylphe, m'écriai-je
-avec transport! Un sylphe!
-Oui, charmante Comtesse,
-les aimeriez-vous? Si je les aime!
-Grand dieu! Mais vous me trompez,
-il n'en est point; ou s'il en est,
-qu'est-ce que les mortels peuvent
-pour votre bonheur, &amp; comment!
-une essence aussi celeste que la
-vôtre, peut-elle descendre au commerce
-des hommes? Notre felicité,
-dit-il, nous ennuye quand nous
-ne la partageons avec personne,
-&amp; tout notre soin est de chercher
-quelque objet aimable qui mérite
-de nous attacher. Mais, interrompis-je,
-j'ai lû que les Sylphides
-étoient si belles, pourquoi&hellip; Je
-vous entends, dit-il, pourquoi ne
-nous pas attacher constamment à
-elles? Nous ne les touchons pas
-assez, elles nous voyent trop, &amp;
-ce n'est jamais que par raison, &amp;
-pour ne pas laisser perdre la race
-des Sylphes qu'elles nous accordent
-quelques faveurs; la même
-consideration nous détermine, &amp;
-comme vous voyez, cela ne doit
-pas former entre nous des liens
-fort tendres. C'est à peu près agir
-comme vous autres humains quand
-vous êtes mariés. Nous cherchons
-des femmes qui nous tirent de notre
-léthargie, comme elles cherchent
-de leur côté des hommes qui les
-dédommagent de l'ennui que nous
-leur causons. Toutes ces choses sont
-reglées entre nous, &amp; nous nous
-laissons de part &amp; d'autre aller à
-notre penchant sans jalousie &amp; sans
-mauvaise humeur. Vous rêvez, ajouta-t'il,
-avouez que c'est une chose
-gracieuse que d'avoir un Sylphe
-pour amant. Il n'est point, comme
-je vous l'ai dit, de fantaisie que nous
-ne satisfassions, de biens dont nous
-ne comblions ce que nous aimons;
-plus esclaves qu'amans, nous sommes
-soumis à toutes ses volontés,
-incommodes dans un point seulement.
-Quel est-il, demandai-je
-brusquement? Nous exigeons de
-la constance, &amp; je veux bien vous
-avertir que la mort la plus cruelle
-suit toujours avec nous la moindre
-apparence d'infidelité. Misericorde!
-m'écriai-je, je renonce à vous
-pour jamais. L'esprit à ce discours
-fit un éclat de rire qui me fit remarquer
-la simplicité de ma peur.
-Vous riez, mon Sylphe, lui dis-je.
-Je ris, repartit-il, de ce qu'il
-n'y a point de femmes qui ne se révoltent
-sur cet article, &amp; qui n'aiment
-mieux renoncer à tous les
-avantages que notre possession leur
-assure qu'à leur inconstance naturelle.
-Vous vous trompez, lui dis-je,
-ne voulant point être inconstante,
-je n'ai rien à redouter, &amp;
-cependant l'idée de ne la pouvoir
-devenir sans risque, m'afflige sensiblement.
-Vous croirez toujours
-ne devoir mon attachement pour
-vous qu'à la crainte du châtiment,
-vous m'en aimerez moins. Pouvez-vous
-le croire, répondit-il! si nous
-sommes gênans pour les femmes
-dissimulées, parce que nous sçavons
-tout ce qu'elles pensent, celles
-qui ont le c&oelig;ur bon &amp; droit
-doivent être charmées que rien ne
-nous échappe; nous leur tenons
-compte de ces délicatesses de l'ame,
-de ces sentimens fins que la
-stupidité &amp; l'indolence des hommes
-n'apperçoivent pas, &amp; plus nous
-connoissons leur amour, plus leur
-bonheur est parfait. Ne croyez cependant
-pas que la condition que
-je propose soit si terrible. Les Sylphes
-sont à tous égards si forts au-dessus
-des hommes, qu'il s'en faut
-bien que ce soit un supplice de les
-aimer constamment. J'imagine que
-l'ennui d'une habitude où le c&oelig;ur
-languit, est la seule chose qui détermine
-une femme vers l'inconstance:
-elle ne voit plus dans un
-amant ces desirs tumultueux, lesquels,
-soit qu'elle les rebutât, soit
-qu'elle voulût les satisfaire, l'amusoient
-également. Ce n'est plus
-qu'un homme ennuyé qui s'excite
-par bienséance, qui dit nonchalamment
-qu'il aime, qui le prouve
-avec plus d'embarras encore, &amp;
-dont le visage muet &amp; glacé n'aide
-jamais à persuader ce que sa bouche
-prononce. Que fera une femme
-en pareil cas? Par un honneur
-vain &amp; mal entendu, passera-t'elle
-le reste de sa jeunesse dans un lien
-qui ne fait plus son bonheur? Elle
-change, &amp; fait bien. On lui fait un
-crime de ce qu'elle change la premiere;
-c'est qu'elle sent plus vivement
-que les hommes, &amp; qu'elle
-n'a pas de tems à perdre. D'ailleurs
-c'est souvent par bonté pour celui
-qu'elle a aimé; elle le voit languir
-auprès d'elle sans pouvoir se résoudre
-à la quitter, parce qu'il craint
-de se deshonorer; elle lui fournit
-un prétexte, &amp; se charge du crime.
-C'est un procedé bien genereux,
-&amp; que les hommes ne méritent
-pas, car ils ont l'impertinence
-de s'en fâcher. Les sylphes, lui demandai-je,
-ne sont donc pas sujets
-à l'ennui &amp; au dégoût? ils sont,
-sans doute, aussi constans qu'ils exigent
-qu'on le soit pour eux. Du
-moins, répondit-il, quand ils changent,
-c'est si subitement, qu'on n'a
-pas le tems de s'en défier, on les
-voit encore amoureux un quart
-d'heure avant qu'ils disparoissent.
-Mais quelqu'un qui s'en défieroit,
-&amp; qui changeroit avant eux, lui
-dis-je, oubliez-vous que&hellip; ah
-je m'en souviens! Vous êtes de
-cruelles gens de nous priver de
-toutes nos ressources. Quand, repartit-il,
-vous n'auriez point l'objet
-de la mort devant les yeux,
-vous ne voudriez point changer.
-Le meilleur moyen d'empêcher
-une femme d'être inconstante, est
-de ne lui pas donner le tems d'appuyer
-sur un caprice; mais ce soin
-seroit trop fatiguant pour les humains,
-&amp; ce n'est qu'aux Sylphes
-qu'il appartient de sçavoir employer
-tous les instans, &amp; de prévenir
-ces fantaisies momentanées
-qui naissent dans votre c&oelig;ur. Je
-crois, lui dis-je, qu'avec ces talens
-heureux que vous attribuez
-aux Sylphes, on peut encore se dégoûter
-d'eux; il est bon de nous
-laisser désirer quelquefois, il est des
-tems où nos réflexions sur nos plaisirs
-nous amusent plus que tous les
-empressemens d'un amant; d'ailleurs
-vous avouërez que des soins perpetuels
-fatiguent, &amp; ce seroit assez
-pour m'empêcher de vous désirer
-que la certitude de ne vous désirer
-jamais vainement: ce sentiment
-est assez singulier, repartit-il,
-&amp; je doute qu'il soit vrai.
-Croyez qu'avec nous on n'a pas
-le tems de faire ces réflexions;
-vous devenez Sylphides par notre
-commerce, &amp; participant à notre
-substance, le soin de répondre à nos
-empressemens devient aussi leger
-pour vous qu'il l'est pour elles.
-Vous sçavez lever toutes les difficultez,
-lui dis-je, mais quand vous
-quittez une femme, lui reste-t'il
-quelque essence de vous? quelquefois
-par bonté, répondit-il,
-nous lui en enlevons une partie,
-par malice souvent nous la lui
-laissons toute entiere. Ce procedé
-n'est pas bon, repris-je. Je conviens,
-dit-il, que nous pourrions
-nous dispenser de laisser après nous
-des desirs que nous seuls pouvons
-éteindre, mais nous ne connoissons
-que cela pour être regrettez, &amp;
-c'est un plaisir qui nous touche.
-Vous rêvez. Il est vrai, dis-je, je
-rêve que je connois dans le monde
-nombre de femmes Sylphides.
-Oh! vraiment, me dit-il, comme
-c'est à la Cour que nous faisons nos
-plus grands coups, il n'est pas difficile
-d'y reconnoître nos traces,
-mais il me semble que cette espece
-de malice ne vous effraye pas
-tant que la mort sur laquelle vous
-vous êtes tantôt récriée, elle a
-pourtant des inconveniens. Je les
-crains, mais je puis les éviter. En
-ne m'aimant pas, dit le Sylphe,
-vous n'y gagneriez rien, c'est aussi
-la punition de celles qui nous résistent.
-Eh! grand Dieu, m'écriai-je,
-de quel côté fuïr! Laissons
-tout ce badinage, reprit le Sylphe.
-Oh! assurément nous le laisserons,
-me récriai-je toute effrayée,
-point de commerce, M. le Démon:
-si vous vouliez m'engager à vous
-donner l'immortalité, il falloit me
-cacher la perversité de votre caractere
-&amp; les risques qui suivent
-les engagemens qu'on prend avec
-vous. Expliquons-nous, répondit-il,
-je vois que l'esprit imbu des rêveries
-que le Comte de Gabalis a
-débitées, vous croyez que vous
-pouvez nous donner l'immortalité,
-c'est-à-dire que vous faites ce que
-la nature n'a pas jugé à propos de
-faire; je pense encore que selon
-ces belles idées vous nous croyez
-soumis aux foibles lumieres de vos
-sages, &amp; que nous descendons à
-leurs évocations: quelle apparence!
-qu'une essence superieure à
-celle de l'homme ait besoin d'être
-instruite par lui, &amp; puisse être forcée
-à lui obéïr! pour l'immortalité
-que vous prétendez pouvoir nous
-donner, cette imagination est encore
-ridicule, puisqu'il est à présumer
-qu'un commerce frequent
-avec une substance inferieure aviliroit
-la nôtre, loin de lui donner
-de nouvelles forces; je vois, lui
-répondis-je, que j'ai été trop crédule,
-mais je n'en suis pas plus disposée
-à vous aimer, je vous crains:
-rassurez-vous, reprit-il; quant à la
-mort dont je vous ai menacée,
-nous n'en venons pas toujours à
-cette extrêmité, souvent nous changeons
-nous-mêmes, &amp; vous pouvez
-alors rentrer dans vos droits; mais
-nous ne voulons pas plus qu'on
-nous prévienne que vous-même
-quand vous êtes engagées, ce sont
-des affronts que vous ne pardonnez
-point, &amp; notre vanité est aussi
-sensible que la vôtre. Quant à l'autre
-châtiment, à moins que vous
-ne me le demandiez vous-même,
-je vous l'épargnerai: Voyez, consultez-vous,
-congediez-moi bien
-serieusement, ou acceptez les conditions
-que je vous propose; comment
-voulez-vous, répondis-je,
-que je puisse assurer de ma tendresse
-quelqu'un que je ne connois
-pas, que je n'ai pas vû? je ne désavoue
-pas que vous ne me plaisiez
-déja un peu; mais si malheureusement
-vous n'étiez qu'un Gnome&hellip;<a id="FNanchor_1" href="#Footnote_1" class="fnanchor">[1]</a>
-n'en dites point de mal, interrompit
-le Sylphe: il est vrai qu'ils
-ne sont pas d'une figure avantageuse,
-mais ils ne laissent pas de
-nous dérober bien des conquêtes;
-ils sont parmi nous ce que les Financiers
-sont parmi les hommes,
-&amp; ce n'est pas ce que votre sexe
-considere le moins. Tous les jours
-même ils nous enlevent nos Sylphides.
-Comment! lui demandai-je,
-une espece aussi superieure que la
-leur, est-elle sensible aux presens?
-oui, dit-il, elles prennent des
-Gnomes pour donner à leurs
-Amans, &amp; quand ce soin ne les
-obligeroit pas à répondre à la passion
-de ces esprits hideux, elles
-sont femelles, par consequent
-capricieuses; le changement les
-amuse, &amp; la bizarrerie de leur goût
-est pour elles un plaisir d'autant
-plus touchant qu'il peut leur être
-reproché. Mais, ma belle Comtesse,
-ne voudrez-vous point me
-faire des questions plus interessantes;
-&amp; votre curiosité s'arrêtera-t'elle
-toujours sur d'aussi petits objets
-que ceux sur lesquels je l'ai satisfaite?
-ne me permettez-vous
-donc point de me montrer? Ah
-mon sylphe! m'écriai-je! que je
-crains votre presence, que ne la
-souhaitez-vous! dit-il en soupirant.
-Je ne répondis moi-même que par
-un soupir. En ce moment une lueur
-extraordinaire remplit ma chambre,
-&amp; je vis au chevet de mon lit
-le plus bel homme qu'il soit possible
-d'imaginer, des traits majestueux,
-&amp; l'ajustement le plus galant,
-&amp; le plus noble. Sa vûë m'étonna,
-mais ne m'effraya pas. Eh
-bien, dit-il, en se jettant à genoux
-devant moi avec un air plein d'amour
-&amp; de respect, eh bien, charmante
-Comtesse, pourriez-vous
-me jurer fidelité? oui mon cher,
-mon aimable Sylphe! m'écriai-je,
-je vous jure une ardeur éternelle,
-je ne redoute plus que votre inconstance.
-Mais comment ai-je pû
-meriter?&hellip; votre mépris pour les
-hommes, &amp; la passion secrete que
-vous aviez pour nous, me dit-il,
-ont déterminé la mienne, elle est
-plus tendre que vous ne pensez; je
-pouvois vous susciter un songe, &amp;
-me rendre heureux malgré vous;
-mais je pense avec plus de delicatesse,
-&amp; n'ai voulu rien devoir
-qu'à votre c&oelig;ur. Hélas! je montrai
-peut-être dans ce moment trop
-de foiblesse à mon Sylphe, mais
-je l'adorois; que vous êtes charmant,
-lui dis-je, mais que je serois
-malheureuse si vous n'étiez
-qu'une illusion! est-il bien vrai
-que&hellip; Ah&hellip; vous êtes palpable!</p>
-
-<div class="footnote"><p><a id="Footnote_1" href="#FNanchor_1"><span class="label">[1]</span></a> Esprits Habitans de la Terre, Gardiens des Trésors.</p>
-</div>
-<p>J'en étois là, Madame, avec
-mon Sylphe, &amp; je ne sçais ce qui
-seroit arrivé de mon égarement,
-&amp; de ses transports, si ma femme
-de chambre qui entra dans le moment
-ne l'eût pas effrayé; il s'envola:
-je l'ai depuis vainement rappellé,
-son indifference pour moi
-me fait penser que ce n'est qu'une
-agréable illusion qui s'est presentée
-à mon esprit, mais n'est-il pas dommage
-que ce ne soit qu'un songe?</p>
-
-
-<p class="c gap">FIN.</p>
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-<pre>
-
-
-
-
-
-End of Project Gutenberg's Le Sylphe, by Claude-Prosper Jolyot de Crébillon
-
-*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE SYLPHE ***
-
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