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+
+*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***
+
+
+
+
+
+
+ Union des
+ sentences de
+ Philosophie.
+
+
+ A Paris,
+
+ De l’Imprimerie de Leon Cavellat,
+ au mont sainct Hilaire au
+ Griphon d’argent.
+
+ M. D. Lxxxiii.
+
+
+
+
+Dixain.
+
+
+ Si tu desire en compagnie honneste,
+ Tenir propos qui soit d’authorité,
+ Ou si tu veux d’une grace modeste
+ Que tu sois veu parler en gravité:
+ Lire te faut ce brief present traicté,
+ Des bons autheurs sentences memorables,
+ Aorné de fleurs de science loüables.
+ Apprens les donc, & les mets en effect:
+ Et cognoistras combien sont profitables,
+ Pour estre en meurs accomply & parfaict.
+
+
+
+
+BREF ADVERTISSEMENT
+
+à tous Amateurs de vertu.
+
+
+Il n’y a celuy tant soit il peu versé és sciences des bonnes lettres,
+qui ne puisse facilement juger combien apporte de profit la reduction
+des sentences & memorables dicts de ceux qui ont surpassé le vulgaire en
+bonne doctrine & Philosophie Morale. Pour ceste cause considerant, que
+la multitude & diversité d’icelles (dispersees dedans un grand nombre &
+infinité d’Autheurs tant anciens que modernes) est telle qu’il seroit
+impossible à la plus part de les recueillir pour les mettre en usage &
+en faire leur profit, il m’a semblé bon & utile de faire un abregé et
+recueil de celles qui sont les plus singulieres & excellentes, & les
+ordonner selon l’ordre Alphabetique en forme de lieux communs: pour par
+ce moyen les delivrer d’une grande peine et travail d’esprit. Maintenant
+donc faictes en vostre profit, tellement qu’on voye d’oresnavant en voz
+propos, et en voz oeuvres reluire une gravité & modestie, telle que vous
+sera recommandee par la commodité de ce present livre à la gloire &
+honneur de Dieu, & l’edification des prochains. Que si ainsi vous le
+faictes me donnerez suffisant argument & occasion pour m’emploier à vous
+dedier ce present livre plus parfait et entier en peu de Jours.
+
+Grace avec vous.
+
+
+
+
+UNION DES SENTENCES
+
+de philosophie.
+
+
+Aage.
+
+Pytha.
+
+L’Aage qui est le temps & l’espace de la vie humaine, depuis la nativité
+jusques à la mort, Pythagoras le limitoit à quatre-vingts ans, qui est
+le point ou l’homme doit mourir, & le divisoit selon les saisons de
+l’annee, comparant l’Enfance au Printemps, l’Adolescence à l’Esté, la
+Jeunesse à l’Automne, la Vieillesse à l’Hyver.
+
+Platon.
+
+Platon le divisoit de sept ans en sept ans, & estimoit qu’au bout des
+sept ans, l’homme changeoit tousjours de complection, & se faisoit
+quelque metamorphose au corps humain, pour ceste cause estimoit le
+septiesme an estre perilleux, judiciaire, ou fatal.
+
+Patric.
+
+Aucuns Philosophes divisoient l’aage en six, enfance, puerilité,
+jeunesse, adolescence, virilité, & vieillesse.
+
+Them.
+
+Themistocles aagé de cent sept ans, regretoit finir sa vie lors qu’il
+commençoit à estre sage.
+
+Theop.
+
+Theophraste accusoit nature, qu’elle avoit donné aage si long aux cerfs
+& corbeaux, qui sont bestes inutiles, de nul proffit: Et aux hommes
+avoit donné la vie courte & de peu de duree, lesquels (s’il leur estoit
+permis par long aage) pourroient estre parfaicts en science, &
+abondamment puiser de l’eau en la fontaine de sagesse.
+
+Possid.
+
+Possidonius disoit qu’on devoit avoir plus cher, & estimer un seul jour
+d’un homme docte, que le long espace de l’aage d’un homme ignorant.
+
+Aug.
+
+Il ne me semble jamais tard à l’homme, pour apprendre ce qui est
+necessaire.
+
+Patric.
+
+Avec l’aage convient changer les moeurs.
+
+La chose en laquelle un jeune enfant s’adonne de son premier aage, le
+conduit jusques au sepulchre.
+
+Une mesme chose ne convient pas bien à tout aage, car nature se change
+avec le temps.
+
+Patric.
+
+Pour l’aage de maintenant les jeunes gens s’adonnent à toutes
+dissolutions, & plaisirs mondains, & quand sont grands ils ont honte
+d’apprendre, au lieu que plus tost devroyent estre honteux qu’ils n’ont
+apprins.
+
+
+Abstinence.
+
+Patric.
+
+Abstinence est de ne rien desirer de superflu, ne passer les limites de
+moderation, dompter convoitise soubs le joug de raison, celuy est
+abstinent à qui vice, & volupté desplaist: qui ne se resjouit d’exces,
+mais soudain retourne à mediocrité.
+
+Patric.
+
+Abstinence doit estre gardee, car superfluité & gourmandise
+affoiblissent le corps & rompent l’entendement. Ainsi comme abstinence
+faict la jeunesse longue, & conserve la santé, tient le corps en estat
+honneste: au contraire gourmandise haste la vieillesse, rend le corps
+debile, faict la face laide & salle.
+
+
+Acheter.
+
+Caton.
+
+Caton disoit, qu’il estoit requis de considerer deux choses en achetant
+une terre: premierement si elle estoit en bel air, & puis fertille, car
+si elle n’estoit en bel air, tu acheterois maladie, & si elle n’est
+fertille & feconde, pauvreté & perpetuel travail.
+
+Perian.
+
+Tu dois acheter pour un gain honneste & licite, non pas pour rapine &
+trop grande convoitise: car la troisiesme generation ne pourroit jouir
+de tes biens.
+
+Pythag.
+
+Sois songneux de rendre ce qu’on t’aura presté, car qui s’acquitte
+s’enrichit: sois plus soucieux de rendre, que tu n’as esté de prudence.
+
+
+Admonitions.
+
+Perian.
+
+Entens, & escoute les admonitions qu’on te fera, & ne desprise le bon
+conseil de tes amis, tout ce qui est à ton utilité & honneur soit par
+toy escouté.
+
+
+Adoration.
+
+S. J. iiii.
+
+L’heure est venue que les vrais Adorateurs adoreront le Pere en esprit,
+& verité, car Dieu est esprit.
+
+Sstien.
+
+J’ay eu crainte que ne transportasse l’honneur de mon Dieu à l’homme,
+que je n’adorasse aucun sinon mon Dieu.
+
+Act. x.
+
+Sainct Pierre dit à Corneille qui se jettoit à ses piedz, Lieve toy, je
+suis aussi moymesme serviteur de Dieu comme toy.
+
+Apoc. ix. & xxii.
+
+L’Ange dit à sainct Jean qui le vouloit adorer, Regarde que tu ne le
+face: Je suis serviteur de Dieu avec toy, & avec tes freres qui ont le
+tesmoignage de Jesus Christ.
+
+
+Adversitez.
+
+Chilo.
+
+Chilo voyant un qui se contristoit en ses adversitez (dit) si tu
+cognoissois les maux des autres, tu ne porterois les tiens si
+impatiemment.
+
+Perian.
+
+Tu dois aucunement celer, & ne donne point à cognoistre tes adversitez,
+à fin que tu ne donne occasion à tes envieux de se resjouir.
+
+Vives.
+
+Les adversitez de ce monde sont communes, & indifferemment peuvent
+advenir à un chacun.
+
+Perian.
+
+C’est signe d’homme de petit courage, de se contrister beaucoup des
+adversitez.
+
+
+Affaires.
+
+Bias.
+
+N’entreprens beaucoup d’affaires temerairement, & si elles sont
+commencees poursuis les avec diligence & prudence.
+
+
+Agreable.
+
+Chilo.
+
+Sois agreable à un chacun, & te gouverne si sagement que tu plaise à
+tous.
+
+Patric.
+
+Sois agreable à un chacun, & fay qu’en toy douceur & humanité abonde.
+
+
+Agriculture.
+
+Patric.
+
+L’agriculture nous apporte gain honneste, & sans tromperie: qui est
+necessaire pour la vie humaine.
+
+Agriculture est chose trop plus loüable que la guerre: elle promet vie
+paisible, & tranquille felicité: l’autre malheur, mort, & misere.
+
+
+Adultere.
+
+Patric.
+
+Il n’y a rien en ce monde qui cause plus tost un divorce, & separation
+de la saincte compagnie de mariage qu’adultere.
+
+Patric.
+
+On doit punir griefvement les adulteres, à fin que la saincte compagnie
+de mariage en soit plus stable.
+
+
+Affections.
+
+Vives.
+
+Si nous permettons noz affections regner en nous: elles nous apportent
+grandes calamitez, & souvent desespoir.
+
+Vives.
+
+Le remede en noz affections se trouve en nous mesmes.
+
+
+Ame.
+
+Patric.
+
+L’Ame est donnee de Dieu à l’homme, laquelle si faict bien son devoir,
+refrene l’appetit, appaise l’ire, mesprise volupté, pacifie convoitise,
+dompte soubs les pieds les troubles de l’esprit soubs la conduicte de
+raison & prudence.
+
+Cicero.
+
+Dieu a engendré l’Ame, & veut qu’elle soit la gouvernante de raison.
+
+Cicero.
+
+Dieu ne nous a donné chose en ce monde plus digne que l’ame.
+
+S. J. viiii.
+
+Le Fils de l’homme n’est pas venu pour damner nostre ame, ains pour la
+sauver.
+
+Cicero.
+
+Le corps n’est seulement que le vaisseau de l’ame.
+
+Vives.
+
+Le corps ayant en soy l’ame enclose, & souillee de vices & pechez, est
+comme un somptueux & ellegant sepulchre, dedans lequel gist une
+charrogne puante & infecte.
+
+Cicero.
+
+L’ame est capable et participante de raison, & rien plus excellent n’a
+esté creé par le createur.
+
+Cicero.
+
+Les ames des hommes sont immortelles, mais celles des vertueux sont
+divines.
+
+Pythag.
+
+Il est trop plus honneste mourir, que contaminer son ame d’incontinence
+& vice.
+
+Platon.
+
+Ceux faillent qui estiment les vices du corps estre plus grands que ceux
+de l’ame.
+
+Cicero.
+
+Convoitise, vaine gloire, ambition, volupté, & autres telles passions,
+sont les maladies de l’ame.
+
+Pythag.
+
+L’ame est une compagnie de l’appetit, et de la raison, neantmoins il
+faut tousjours que la raison domine, avec contemplation des choses
+hautes, & ardues.
+
+Pythag.
+
+L’appetit doit obeir à l’ame: ou bien ne desirer rien qui ne soit licite
+& honneste.
+
+Quin.
+
+L’ame a son origine des cieux, ainsi que les oyseaux sont naturellement
+nays à voler, les chevaux à courir: aussi nous a engendré nature nostre
+ame à vertu, & humanité.
+
+Cicero.
+
+D’autant que la force de l’ame est plus forte que celle du corps: Aussi
+les choses conceues en l’ame sont plus grandes & plus hautes que celle
+du corps.
+
+Cicero.
+
+La volupté de l’ame est plus grande que celle du corps.
+
+Platon.
+
+Par le corps nous ne sentons que les choses presentent, ou prochaines de
+nous, mais par l’ame nous sentons les passees & futures.
+
+Patric.
+
+Nous pouvons aysement juger nostre ame avoir prins source & origine des
+Cieux, par ce qu’elle contemple les choses celestes, predit & divine par
+prudence les futures.
+
+Sap. iii.
+
+Les ames des justes sont en la main de Dieu & le tourment de la mort ne
+les touchera point.
+
+
+Amys.
+
+Cicero.
+
+Il n’est rien plus propre à la vie humaine & convenable à bien &
+honnestement vivre, que d’avoir des amis, & de converser avec ceux qui
+nous ayment.
+
+Aristo.
+
+Les amys sont estimez estre le refuge en nostre pauvreté & calamité.
+
+Cicero.
+
+Les amys doivent estre liberaux vers leurs amys, à fin d’entretenir, &
+augmenter l’amitié.
+
+Isocra.
+
+Espreuve tes amis en tes adversitez: car ainsi que l’or s’espreuve au
+feu & sur la touche, aussi en tes adversitez cognoistras si tes amys te
+seront fideles.
+
+Cicero.
+
+Nous ne devons demander à noz amys chose qui ne soit honneste: ne faire
+aussi pour eux rien qui ne soit honneste & licite.
+
+Isocr.
+
+Fais amys avec discretion & prudence: & lors que les auras acquis, sois
+fidele, & entier vers eux.
+
+Perian.
+
+Ne reçoy aucun pour amy, si tu ne sçais comme il a versé au paravant
+avec ses amis: car tu dois esperer qu’il sera tel en ton endroit, comme
+il a esté envers les autres.
+
+Thal.
+
+Le proverbe est veritable qui dit que devant que faire amy, il faut
+manger un muy de sel avec luy: il faut cognoistre avant qu’aymer, & non
+pas aymer avant que cognoistre, le vray amy cele le secret, aide au
+besoing, l’honore en sa presence, & loue en son absence: Il le convient
+esprouver s’il est secret, ainsi qu’on essaye un vaisseau auquel on met
+de l’eau pour sçavoir s’il contiendra le vin.
+
+ Ne dy jamais avoir amy trouvé,
+ Si paravant tu ne l’as esprouvé.
+
+Pytha.
+
+N’estime celuy ton amy, lequel te flatte: & celuy duquel tu t’es
+apperceu, qu’il a pourchassé ton dommage, ou deshonneur, par ses fraudes
+& calomnies, evite le comme tu voudrois fuir la couleuvre cachee
+dessoubs l’herbe: telle amitié simulee ressemble à l’oyseleur, qui de
+son siflet deçoit les cailles tant qu’elles se viennent empestrer aux
+filets.
+
+Pytha.
+
+Pour petite occasion ne te fasche contre ton amy, & supporte ses
+imperfections.
+
+Chil.
+
+Ne change beaucoup tes amys, ne cherche point leurs tables, & à leurs
+calamitez sois prompt à les secourir.
+
+Solon.
+
+Sois pareil à tes amis en leurs adversitez, comme tu leur estois en
+leurs prosperitez.
+
+Isocra.
+
+Tu ne dois seulement ayder & subvenir à tes amys, mais aussi par charité
+secourir un chacun.
+
+Salom.
+
+Si tu veux entretenir ton amy, dy bien de luy, car ainsi comme loüange
+est commencement d’amitié: aussi detraction est origine de haine.
+
+Pline.
+
+Celuy est vray amy qui ne fait point de compte de son dommage propre,
+pour garder celuy de son amy.
+
+Cicero.
+
+L’amy ne doit point prier l’amy en demandant.
+
+Cicero.
+
+L’amy certain est cogneu és adversitez.
+
+Vives.
+
+Pour estre vray amy, il faut que tu ayme la personne, & non les biens.
+
+Il n’est archer de garde plus fort, que le fidele amy.
+
+Horace.
+
+Amitié se doit suivre jusqu’à la mort.
+
+Euseb.
+
+Celuy ne peut estre amy des bons, qui vit si follement qu’il se rend
+agreable aux meschans.
+
+Cicero.
+
+C’est chose loüable d’estre chery & amy des bons, mais d’estre craint &
+hay, c’est chose miserable.
+
+
+Amitié.
+
+Cicero.
+
+Si en amitié on ne demande chose licite, & honneste, il faut que la foy
+& crainte de Dieu soit preferé à amitié.
+
+Cicero.
+
+Amitié, plaisir & grace sont les biens de paix & concorde.
+
+Cicero.
+
+Amitié est desirer à son amy beaucoup de bien, & prosperité: encor’ que
+nul proffit ne luy en revienne.
+
+Cicero.
+
+Entre les choses qui sont donnees par la sapience divine, nulle n’est
+plus grande, ne meilleure que l’amitié.
+
+Quin.
+
+Amitié entre amis esgaux est stable, entre lesquels n’y a jamais eu
+experience de forces.
+
+Plin.
+
+Amitié est union de parfaicte volonté.
+
+Arist.
+
+Vraye amitié est entre les bons & vertueux.
+
+Cicero.
+
+Preferons amitié à toute chose, car il n’y a rien plus propre pour la
+conservation de la vie humaine.
+
+Vives.
+
+Celuy qui reprend & rejette l’amitié, faict autant que s’il ostoit le
+soleil du monde.
+
+Cicero.
+
+On doit honorer amitié: par ce que sans elle on ne peut vivre sans
+danger ne joyeusement.
+
+Patric.
+
+L’amitié qui est la plus ferme & certaine, est celle qui est conjoincte
+avec personnes semblables en meurs & conditions.
+
+Vives.
+
+Amitié ne peut estre qu’entre les bons, & vertueux.
+
+Patric.
+
+L’amitié qui est appuyee sur vertu, n’est point mise en oubly par longue
+diuturnité, ou distance des lieux, elle ne diminue par silence, & ne se
+resjouit point par soupçon ou nouvelle accointance.
+
+
+Amour honneste.
+
+Vives.
+
+Les faits de Jesus Christ nous mettent devant les yeux le vray exemple
+de ce precepte d’amour, afin que nous l’ensuivions.
+
+Pline.
+
+Nulle chose n’est en amour plus digne de louange que constance &
+perseverance.
+
+S. Au.
+
+Il est meilleur d’aymer avec severité, que decevoir avec douceur.
+
+Senec.
+
+Qui au premier assault d’amour faict resistence, a vaincu.
+
+Terenc.
+
+Les petites choses croissent, & s’augmentent par amour, & les grandes se
+ruinent par discorde.
+
+Vives.
+
+Amour faict toutes choses esgalles, personne ne cherche estre preferé
+l’un à l’autre, ne s’efforce de ravir ce qui est à son amy, & rend toute
+chose commune.
+
+Vives.
+
+Il n’est richesse plus asseuree ne plus certaine, que l’amour qu’on a
+les uns aux autres.
+
+
+Amour deshonneste.
+
+Patric.
+
+Amour est un desir insatiable, duquel quand nous en sommes rassasiez,
+nous tombons en repentance.
+
+Quin.
+
+Les amoureux ont de coustume de juger mal des beautez, par ce que
+l’amour obfusque le sens des yeux.
+
+Platon.
+
+Si celuy qui ayme est pauvre il est merveilleusement passionné.
+
+Senec.
+
+Parmy les banquets & le vin, amour brusle plus vivement.
+
+Platon.
+
+Platon disoit le coeur d’un amoureux mourir en son propre corps & vivre
+en celuy d’autruy.
+
+Senec.
+
+Apres que les amoureux ont assouvy leur insatiable desir, s’en repentent
+incontinent.
+
+
+Anciens.
+
+Tit. ii.
+
+Les anciens soyent sobres, graves, prudens, charitables & patiens.
+
+i. Tim. iii.
+
+Ne reprens point griefvement celuy qui est ancien: mais admoneste-le
+comme pere, & les jeunes comme freres.
+
+Porte honneur & reverence aux anciens.
+
+ Aux anciens remplis de sapience,
+ Tu dois porter honneur & reverence.
+
+
+Art.
+
+Patric.
+
+L’art accroist ce qui est utile à la nature.
+
+Lact.
+
+Les arts ont affaire de nature, d’enseignement & exercice.
+
+Patric.
+
+Ainsi qu’un cheval qui n’est duit ne dompté, jaçoit qu’il soit fort bien
+composé et de belle corpulence, ne peut estre propice ou utile à l’usage
+de l’homme: aussi celuy qui est sous art et doctrine, jaçoit qu’il soit
+ingenieux, ne peut acquerir vertu.
+
+
+Artisans.
+
+Patric.
+
+Les artisans rendent les villes riches, & font qu’elles sont frequentees
+de peuples.
+
+
+Argent.
+
+Patric.
+
+Argent est le sang & l’ame de la Republique, & celuy qui n’en a point,
+chemine comme mort entre les vivans.
+
+
+Avarice.
+
+Salust.
+
+Avarice est l’estude, & convoitise d’acumuler deniers, que nul sage ne
+doit desirer.
+
+Tit. li.
+
+Avarice & superfluité sont deux pestes qui sont cause de la destruction
+de maintes villes.
+
+Virgile.
+
+O maudite avarice, quel mal tant pervers induis-tu dedans le corps des
+mortels?
+
+Salust.
+
+Avarice faict ruiner la foy & la bonté.
+
+S. Au.
+
+Avarice n’est pas vice de l’or, mais de l’homme usant mal de l’or.
+
+Salom.
+
+Les jours seront longs de celuy qui hait l’avarice.
+
+Eccle.
+
+Qui ayme l’argent, jamais ne s’en rassasiera, & qui ayme l’abondance,
+est sans fruict.
+
+Lu. xii.
+
+Gardez vous d’avarice: car la vie de l’homme n’est pas aux choses qu’il
+possede.
+
+Pro. xv.
+
+Celuy qui s’adonne à avarice trouble sa maison: mais celuy qui est
+liberal, vivra.
+
+Platon.
+
+Le naturel d’un avaricieux est d’estre autant convoiteux d’un petit gain
+que d’un grand.
+
+Arist.
+
+Il y a des hommes aussi avaricieux comme s’ils devoient tousjours vivre,
+& les autres sont aussi prodigues, comme s’ils devoient mourir
+presentement.
+
+
+Audace.
+
+Isocr.
+
+Audace passe la mesure de force.
+
+Plutar.
+
+Es choses perilleuses, l’audace qui se faict avec raison est à louer:
+mais l’impetuosité qui se faict sans raison est temerité.
+
+
+Aumosne.
+
+Vives.
+
+Il n’est aumosne si bien faicte, que celle qui est distribuee aux
+pauvres: fais aumosne de ce que Dieu t’a donné.
+
+
+Beauté.
+
+Vives.
+
+Beauté du corps auquel repose un esprit ord & sale, est comme un beau
+logis, ou habite un hoste laid & deshonneste.
+
+Cicero.
+
+Beauté s’efface ou flestrit par maladie, & s’estaint par vieillesse.
+
+Aristo.
+
+En fait de recommandation, la beauté a plus de valeur que toutes les
+lettres missives.
+
+Platon.
+
+La beauté a ceste persecution, que sur toute autre chose agree & est
+amiable.
+
+Senec.
+
+Beauté a esté dommageable à plusieurs.
+
+
+Beau.
+
+Xenop.
+
+Le feu brusle de pres, mais le beau visage tant soit loin, enflamme &
+brusle les amoureux.
+
+Plutar.
+
+C’est chose plaisante de contempler les belles personnes: mais de les
+toucher, fort dangereuse.
+
+
+Bons.
+
+Euseb.
+
+Celuy qui desire de plaire aux bons est bon: ou au moins à le vouloir de
+l’estre, les bons ayment les bons, & les meschans ayment les meschans.
+
+Aristo.
+
+En faisant bien aux bons, il me semble que ce n’est donner, mais
+recevoir.
+
+Cicero.
+
+Nul ne peut estre bon par la volonté d’autruy, mais par la sienne
+propre.
+
+Aristi.
+
+La chose en ce monde qui est de plus grande admiration, c’est l’homme,
+pourveu qu’il soit bon.
+
+
+Charité.
+
+Vives.
+
+La charité que nous devons avoir en Dieu, est que nous preferions son
+honneur à toutes choses, & que nous l’ayons en plus singuliere
+recommandation que toutes autres choses.
+
+Vives.
+
+Tes abstinences ne te rendront point tant recommandable envers Dieu, que
+charité.
+
+Tu dois tenir tous hommes comme propres freres: te resjouir de leurs
+prosperitez, te contrister de leurs adversitez, & leur ayder par
+charité.
+
+
+Chasteté.
+
+Perian.
+
+Chasteté en la femme, est la forteresse de sa beauté.
+
+Cicer.
+
+C’est honte de voir celuy qui doit estre le patron & exemple de
+chasteté, se trouver surprins de vice.
+
+Vives.
+
+Entre les batailles des Chrestiens, les pires sont les brigues de
+chasteté: en laquelle est la guerre perpetuelle, & ont bien peu de
+victoire.
+
+
+Cité.
+
+Patric.
+
+Nulles richesses ne tributs n’augmentent tant une Cité que quand les
+citoyens sont bons amis, paisibles, unanimes, & bien affectionnez au
+bien publicq. Au contraire nulles puissances ne sont assez grandes,
+quand les Citoyens vacillent, & sont divisez par brigues.
+
+Perian.
+
+A une Cité on doit donner ordre, que peu de gens commandent & plusieurs
+obeissent.
+
+
+Citoyen.
+
+Patric.
+
+Le Citoyen qui volontiers se rend subject doit esperer que quelque jour
+on luy obeira.
+
+Patric.
+
+Il est convenable qu’un Citoyen ne soit ne trop riche ne trop pauvre, le
+pauvre ne peut rien, & le riche desdaigne ou ne veut ayder.
+
+
+Clemence.
+
+Senec.
+
+C’est clemence de pardonner au sang d’autruy comme au sien.
+
+
+Constance.
+
+Patric.
+
+Constance est fidelle garde de noz secrets.
+
+Patric.
+
+Un homme constant est tousjours en un estat, jamais ne se change, il
+ayme trop mieux estre bon que d’en avoir le renom. Il n’y a point en luy
+de faux semblant, ne dissimulation: il a tousjours un mesme front &
+oeil.
+
+
+Corps.
+
+Vives.
+
+Tant plus le corps est bien traicté & tant plus l’esprit est mal mené.
+
+Vives.
+
+Le corps doit obeir à l’esprit, l’esprit à l’entendement, &
+l’entendement à Dieu.
+
+
+Correction.
+
+Vives.
+
+Quand on t’aura corrigé, fay que la correction te profite.
+
+
+Crainte.
+
+Erasm.
+
+Il faut que celuy qui est craint de tous, luy mesme aussi craigne
+plusieurs: car celuy ne peut vivre en asseurance, qu’un chacun desire
+estre mort.
+
+
+Cruauté.
+
+Cicero.
+
+Cruauté doit estre en horreur, & clemence aymee.
+
+
+Curiosité.
+
+Arist.
+
+Curiosité des choses nouvelles a de coustume de plustost troubler &
+perdre un bien publique que le rendre meilleur.
+
+
+Diformité.
+
+Peria.
+
+Si tu cognois estre difforme & laid, corrige telle imperfection de
+nature par vertu & sagesse.
+
+
+Desespoir.
+
+Perian.
+
+Entre les perturbations de l’ame desespoir est la pire: & la plus
+horrible & espouventable, elle persuade à l’homme de se desfaire, violer
+nature, rompre la compagnie de l’ame & du corps: ce qui est la chose la
+plus terrible qu’on pourroit dire.
+
+
+Deshonneste.
+
+Isocr.
+
+Pense que les choses qui sont deshonnestes à dire sont aussi
+deshonnestes à faire.
+
+
+Dieu.
+
+Vives.
+
+Il est un Dieu seul, Prince, Autheur, & Recteur de ceste machine: Et
+tout ainsi qu’en la maison d’un bon pere de famille, ne se faict rien
+sans son commandement, aussi ne se faict rien de bien sans la bonne
+providence de Dieu.
+
+Vives.
+
+L’honnorer aymer, & approuver tout ce qu’il ordonne, est chose saincte,
+& vertueuse & loüable.
+
+Psal. c.
+
+Tout homme qui aymera Dieu, obeira à ses loix, & fera sa volonté.
+
+Vives.
+
+C’est une chose admirable & impossible à la captivité de l’homme humain
+de pouvoir comprendre sa grandeur.
+
+Vives.
+
+Il ne faut juger des secrets de Dieu, sinon avec reverence, craincte &
+honneur.
+
+Euseb.
+
+C’est chose impossible de comprendre la divinité de Dieu: car nous ne
+sommes point capables, avec ce corps mortel, d’exprimer une chose
+invisible, & sans corps: une chose eternelle estre cogneue par celle qui
+est mortelle & prend fin.
+
+S. Je. iiii.
+
+Dieu est charité & qui demeure en charité demeure en Dieu, & Dieu en
+luy.
+
+i. Jean i.
+
+Dieu est la lumiere, & n’y a point de tenebres en luy.
+
+Cicero.
+
+On doit parler peu de la puissance de Dieu & avec crainte & reverence.
+
+Grif.
+
+On ne peut assez recommander & persuader aux hommes l’adoration &
+honneur de Dieu, qui de sa grace nous eslargit tous biens, augmente noz
+vertus, nous illumine & baille vraye intelligence de sa doctrine, verité
+& parole, & par son sainct Esprit nous donne esperance de salut en la
+gloire advenir.
+
+Bias.
+
+Tu dois bien juger de Dieu, & de la vraye Religion Chrestienne, fidele
+assemblee en nostre Seigneur Jesus Christ: ne te mocque point des
+ceremonies d’icelle: fuy les disputes trop curieuses, garde-toy bien par
+tes paroles de prophaner le nom de Dieu.
+
+Cami.
+
+Vous trouverrez toutes choses bonnes estre advenues à ceux qui ont
+craint Dieu, & toutes adversitez à ceux qui l’ont mesprisé.
+
+Tertu.
+
+Dieu Createur de toutes choses ne peut aisement estre entendu: on ne
+peut parler de luy sinon avec grande difficulté.
+
+Xenop.
+
+Es choses prosperes ne faut oublier Dieu, ains l’avoir tousjours en la
+memoire.
+
+Platon.
+
+La cognoissance de Dieu est vraye sapience de vertu.
+
+Lacta.
+
+Dieu n’est point cogneu de nous, sinon en noz adversitez.
+
+Silvin.
+
+Pendant que les affaires des mortels sont en danger, lors font grand
+honneur à Dieu: & quand ils sont en prosperité, on ne voit plus fumer
+leurs autels.
+
+Cicero.
+
+C’est une chose donnee de nature, & comme engravee aux esprits des
+hommes qu’il est un Dieu.
+
+Euseb.
+
+Le Ciel, la terre, l’air, la mer, Astres, Planettes, se mouvent par le
+commandement de Dieu.
+
+Xenop.
+
+Il y a un Dieu lequel n’est point semblable aux hommes ny en la pensee
+ny quant au corps.
+
+Cicero.
+
+Qui est l’homme si incensé, hors du sens & entendement qui quand il
+contemple les Cieux, ne juge qu’il y a un seul Dieu, & qui n’estime
+toutes choses estre faictes par sa providence, & non par adventure ou
+fortune.
+
+Cicero.
+
+Nous pouvons cognoistre Dieu par ses oeuvres.
+
+Cicero.
+
+Jamais homme ne fut grand, ou excellent sans inspiration divine.
+
+Cicero.
+
+La coustume de trop curieusement s’enquerir de Dieu est mauvaise.
+
+
+Dignité.
+
+Vives.
+
+Dignité est la bonne reputation qu’ont les hommes d’une grande vertu.
+
+Cicero.
+
+D’autant que nous sommes haut eslevez en dignité, & honneur: d’autant en
+devons nous estre plus humbles, & moins arrogans.
+
+
+Discret.
+
+Patric.
+
+L’homme discret ne faict aucune chose dequoy il se puisse repentir.
+
+Patric.
+
+Discretion est raison de l’esprit & meur advis pour tout bien
+considerer.
+
+
+Druides.
+
+Druides furent jadis Philosophes sçavans, leur vie respondoit à leurs
+doctrines. Ilz ont parlé fort religieusement de Dieu immortel: Ils
+persuadoient par bonnes raisons naturelles, que la mort n’estoit qu’un
+passage à une vie perpetuelle & heureuse.
+
+
+Eglise.
+
+S. Aug.
+
+L’Eglise est l’assemblee, & congregation des fidelles.
+
+i. Ti. iii.
+
+La maison de Dieu vivant est la colomne & fermeté de verité.
+
+Coll. i.
+
+Jesus Christ est le chef du corps de l’Eglise.
+
+i. Cor. iii.
+
+Nul ne peut mettre autre fondement en l’Eglise que celuy qui est mis,
+lequel est Jesus Christ.
+
+Psa. viii.
+
+La verité de Dieu est l’Eglise des saincts.
+
+M. viii.
+
+Toutes & quantes fois que deux ou trois sont assemblez en mon nom je
+suis au millieu d’eux.
+
+M. xvi.
+
+Christ est la pierre, & sur icelle est edifiee l’Eglise.
+
+
+Enfans.
+
+Ro. viii.
+
+Si nous sommes enfans de Dieu, nous sommes aussi les heritiers, &
+coheritiers de Jesus Christ, voire si nous souffrons avec luy, afin que
+nous soyons aussi ensemble glorifiez.
+
+Vives.
+
+Ceux qui se mettent en devoir de reconsilier paix avec les hommes, sont
+appellez enfans de Dieu, tesmoins de Jesus Christ: au contraire ceux qui
+s’efforcent de rompre la Charité sont enfans de sathan.
+
+Arist.
+
+Aristote tient que le cry aux enfans leur est utile, par ce qu’il donne
+accroissance, dilate la poitrine, & donne force aux membres interieurs.
+
+Patr.
+
+Il est trop meilleur ne point jamais avoir enfans, & en estre
+perpetuellement privé, que d’en avoir de mal complectionnez.
+
+Patr.
+
+Un enfant est loué par sa simplesse, un jouvenceau par sa benignité, un
+ancien par sa gravité.
+
+Clerb.
+
+Si tu ayme tes enfans, fay qu’ils soient bien apprins & endoctrinez en
+bonnes meurs: car c’est le plus grand thresor que tu leur puisse
+acquerir.
+
+Patr.
+
+Enfans perdus, sont ceux qui corompus de vices & voluptez, perdent les
+biens de l’ame, ne vacquent à aucun art, s’adonnent à lascheté &
+paresse, avec gens oisifs & mal vivans.
+
+Silenn.
+
+C’est un grand bien que de naistre, & le plus grand bien apres, de
+mourir.
+
+
+Eloquence.
+
+Patri.
+
+Eloquence conjoincte avec raison & sagesse reprend les vices: faict les
+effeminez & paresseux, forts & audacieux: elle peut appaiser un peuple
+esmeu & en fureur, & luy donner courage quand il est en craincte.
+
+
+Equalité.
+
+Patric.
+
+Equalité entre Bourgeois rend la communauté stable & de longue duree:
+entretient concorde & amitié.
+
+
+Escriptures.
+
+Vives.
+
+Les Escriptures sainctes doivent estre receues en notre esprit avec
+devotion et reverence.
+
+
+Ennemis.
+
+Agis.
+
+Agis disoit qu’il ne falloit point demander combien estoient les
+ennemis: mais ou ils estoient pour combatre.
+
+
+Envie.
+
+Cicero.
+
+Envie est tristesse, & fascherie de la prosperité d’autruy.
+
+Euseb.
+
+Celuy qui porte envie à un homme de bien, qui faict bien, il porte envie
+à la republicque, et à soy-mesme.
+
+Arist.
+
+Ainsi que la roüillure mange le fer: aussi envie mange les envieux.
+
+Patric.
+
+Envie a de coustume de troubler les excellens & vertueux.
+
+Patric.
+
+Envie est celle qui se resjoüit du mal d’autruy, & se deult de la
+prosperité des gens de bien & vertueux.
+
+Patri.
+
+Envie est contraire à amitié.
+
+Solon.
+
+Envie abrege les jours de l’homme: elle ne veut bien à nul, & se
+tourmente soy-mesme.
+
+Caton.
+
+On n’a point d’envie sur celuy qui modestement use de sa fortune.
+
+Cicero.
+
+Envie est un plus grand mal contre nature que la mort.
+
+Perian.
+
+Ne porte point envie à aucun, ains plustost prens peine d’ensuivre ceux
+qui font bien.
+
+
+Envieux.
+
+Salust.
+
+Le propre d’un envieux est desirer qu’il n’advienne bien à aucun.
+
+Salust.
+
+C’est une tache de tout temps, de porter envie à vertu.
+
+Statio.
+
+Un envieux est triste & melancholique quand les affaires d’autruy
+prosperent.
+
+Pytha.
+
+Il n’est rien qui donne plus grand argument de la mauvaise & perverse
+volonté de l’homme, que de se resjouir & mocquer de l’adversité
+d’autruy.
+
+Chilo.
+
+Ne sois envieux des richesses d’autruy, qui sont transitoires.
+
+Arist.
+
+C’est une chose malaisee, d’eviter les yeux des envieux.
+
+Bion.
+
+Bion voyant un envieux qui avoit la face basse & enclinee, dit, O quel
+grand mal est advenu à celuy, ou grand bien à un autre.
+
+Patric.
+
+La felicité d’autruy est poison aux envieux, ils n’ont plaisir que quand
+ils jettent leur venin sur autruy.
+
+Theop.
+
+Les envieux ne se resjoüiront tant de leurs propres biens, comme des
+dommages & incommoditez d’autruy.
+
+Solon.
+
+Ne sois point envieux sur les biens d’autruy, mais prens peine d’en
+acquerir avec contentement, & lors envie cessera.
+
+Chil.
+
+Ne sois point envieux, ains te resjoüis avec un chacun par bonne amitié:
+car ceux qui sont envieux vivent en indigence, & ceux qui vivent en
+amitié abondent en grandes richesses.
+
+
+Esperance.
+
+Thal.
+
+Esperance est la confusion des chetifs & miserables, lesquels quand
+n’ont plus de moyens, vivent en esperance.
+
+Patric.
+
+Esperance est le songe de ceux qui veillent.
+
+Dona.
+
+Esperance & crainte, sont les deux passions des choses advenir.
+
+Socrat.
+
+La femme sans masle, & la bonne esperance sans travail, ne peuvent
+engendrer chose bonne.
+
+Socra.
+
+La mauvaise esperance se conduit en erreur & plaisir.
+
+Demo.
+
+L’esperance des sages n’est point vaine, mais celle des fols est nulle.
+
+S. Aug.
+
+Ainsi que par esperance nous sommes sauvez: aussi par esperance sommes
+pour estre bien heureux.
+
+Senec.
+
+L’esperance est le dernier refuge des adversitez.
+
+Plaut.
+
+Plustost adviennent les choses esperees, que non esperees, & souvent
+quand adviennent nous les mesprisons.
+
+Perian.
+
+Espere tousjours bien regler ta vie avec l’esperance d’avoir des biens
+en abondance.
+
+Ovid.
+
+Ou est la plus grande esperance de jouissance, là est le plus grand
+desir de luxure.
+
+
+Esprit.
+
+Eccle.
+
+L’esprit vient de Dieu, & retourne à celuy qui l’a creé.
+
+Rom.
+
+Celuy qui cognoist les oeuvres, cognoist les affections de l’esprit.
+
+Perian.
+
+C’est une chose tranquille, que le repos de l’esprit.
+
+Cicero.
+
+Il est necessaire que ton esprit soit sain, si tu veux que ton corps le
+soit.
+
+Quin.
+
+Celuy à qui l’esprit deffaut, l’entendement ne luy profite non plus que
+bonne culture aux champs steriles et sablonneux, lesquels combien qu’ils
+soient cultivez & labourez soigneusement, toutesfois ne rapportent point
+(ou que bien peu) de fruits.
+
+Quin.
+
+Par continuel exercice la dureté de l’esprit se peut vaincre.
+
+Quin.
+
+Il n’est homme si lourd d’entendement, & d’esprit, qui par continuel
+exercice ne comprenne quelque science.
+
+
+Exercice.
+
+Patric.
+
+L’exercice du corps est utile, & necessaire au corps: paresse hebete le
+corps, industrie le consolide, & le rend plus ferme et allegre.
+
+Demo.
+
+Par exercice continuel, l’homme devient plus habille & leger.
+
+Demo.
+
+Il y a plus d’hommes qui deviennent bons par exercice que par nature.
+
+Quin.
+
+Exercice est le gouverneur & maistre de toutes choses.
+
+Cicero.
+
+En quelque discipline que ce soit, les preceptes n’ont point d’effect
+sans exercice.
+
+
+Estat.
+
+Patric.
+
+Trop grand estat & superfluité d’accoustremens, est cause de la ruine
+d’une maison.
+
+
+Familiarité.
+
+Ter.
+
+Trop grande familiarité souvent engendre mespris.
+
+
+Femme.
+
+Euseb.
+
+La femme est une creature que Dieu a creé pour la compagnie de l’homme.
+
+Patric.
+
+Femme est un nom de dignité, & non de volupté, l’homme doit desirer &
+tenir sa femme pour sa compagnie, & non pour le contentement de ses
+plaisirs.
+
+Juven.
+
+Il n’y a creature qui ayme plus vengeance que la femme: & si sa force
+respondoit à son courage, elle feroit souvent grand trouble.
+
+Platon.
+
+C’est l’office de la femme de gouverner soigneusement la famille en
+l’absense du mary, & luy obeir en toutes choses.
+
+Pythag.
+
+Si tu es marié retien tousjours la seigneurie & domination sur ta femme,
+afin que par trop grande liberté & licence, elle ne te vueille
+surmonter.
+
+Patric.
+
+C’est l’office du mary d’enseigner sa femme en bonnes moeurs, & ne la
+doit injurier, menacer ou battre. Car le naturel de la femme est qu’elle
+s’endurcit aux coups, elle en devient pire, & quand elle se trouve avoir
+l’opportunité, elle s’en donne à son plaisir, se persuadant par tel
+moyen s’estre vengee de son mary.
+
+Salom.
+
+La malice de la femme est plus grande que celle du serpent: de sorte que
+si elle peut mettre les pieds sur la teste de l’homme, elle luy fera
+consumer ses jours en douleur: bien heureux est celuy qui a bonne femme,
+car c’est un don de Dieu.
+
+Pythag.
+
+Si tu prens femme, fay qu’elle soit pareille à toy.
+
+Plutar.
+
+Les maris qui ne veulent rire, joüer, et user des joyeux plaisirs, de
+Venus, avec leurs femmes, demonstrent qu’ils desirent prendre leurs
+voluptez ailleurs.
+
+Mur.
+
+Celuy qui se peut passer de femme, est exempt de grand ennuy.
+
+Patric.
+
+A tard est honteuse la femme, qui a perdu sa chasteté.
+
+Bion.
+
+Si tu as belle femme, tu seras en peril d’en estre trompé: & si elle est
+laide, elle te desplaira: la moyenne forme est la meilleure.
+
+Patric.
+
+Celuy qui se marie à une femme vefve a double peine: premierement de luy
+oster les conditions de son premier mary, & puis de l’accoustumer et
+apprendre à s’accommoder aux siennes.
+
+Thal.
+
+Si tu veux estre exempt de jalousie, tu dois plustost choisir une femme
+laide que belle.
+
+Patric.
+
+Esly femme qui soit pareille à toy: car une imparité engendre
+contemnement: Semblance & conformité lie les coeurs d’une amitié
+inseparable.
+
+Patric.
+
+Tout va mal en une famille ou la femme domine et l’homme obeit.
+
+Patric.
+
+C’est une chose que doit bien craindre la femme, que d’encourir mauvais
+bruit: car quand la femme est une fois diffamee soit à tort ou à bon
+droit, ne peut apres reparer son honneur.
+
+Marti.
+
+D’autant plus que la femme est detenue estroitement, d’autant plus est
+convoiteuse de luxure.
+
+S. Jero.
+
+Celuy qui aime femme plus ardamment qu’il n’est licite, est adultere.
+
+Senec.
+
+Nature a denié la force à la femme, autrement son courage tousjours
+plein de tromperies, seroit inexpugnable.
+
+Virgi.
+
+La femme est tousjours inconstante et muable.
+
+Mela.
+
+Il y a en ce monde trois grands dangers eminens, la femme, le feu, & la
+mer.
+
+Dioge.
+
+Diogenes loüoit les jouvenceaux, qui promettoyent de prendre femme &
+n’en prenoient jamais.
+
+Patric.
+
+La plus plaisante couverture du visage de la femme c’est modestie: &
+qu’en la face il reluise une joyeuse severité, & posee contenance, qui
+est indice que l’entendement est de mesme.
+
+Theop.
+
+L’homme sage doit prendre femme mediocrement belle, & bien apprise,
+riche et d’honneste lignage.
+
+Socrat.
+
+La principale vertu de la femme, c’est pudicité, laquelle incontinent
+qu’est suspecte, la femme vit en peine & misere.
+
+Phalar.
+
+Le lieu ou la femme s’est despouillee de sa premiere fleur de pudicité,
+luy est plus agreable.
+
+Demo.
+
+Estre gouverné de la femme est grande injure au mary.
+
+Gen.
+
+Il vaut mieux habiter dehors qu’avec une femme trop parlante.
+
+Patric.
+
+La fin est malheureuse de la femme qui est lubrique & paillarde.
+
+Patric.
+
+Les vrais accoustremens d’une femme de bien est modestie, & avoir ses
+enfans bien aprins en doctrine & bonnes moeurs.
+
+Patric.
+
+Que la femme se garde de se farder: car il n’est rien plus deshonneste
+que de se montrer autre que l’on est, & doit on mal juger d’une femme,
+qui cherche dehors estre loüee pour sa beauté.
+
+Patric.
+
+Femme qui ayme à courir, à tard est chaste & pudique.
+
+Patric.
+
+Un homme reprint sa femme, pource qu’elle ne l’advertissoit de ce qu’il
+avoit l’haleine puante: laquelle s’excusa modestement, (disant) qu’elle
+pensoit que tous les hommes sentissent comme luy.
+
+Avia (femme Romaine) reprinse de ce qu’elle ne se remarioit point, veu
+qu’elle estoit encores jeune, dit deux raisons: la premiere, Si elle
+rencontroit un bon mary, comme le sien premier, qu’elle ne vouloit estre
+perpetuellement en crainte de le perdre: ou s’il advenoit qu’elle en
+eust un mauvais, qu’elle ne le vouloit experimenter.
+
+Xeno.
+
+Amenie (femme de Perse) interrogee de son mary, ce que luy sembloit de
+la beauté de Cyrus, dit, qu’elle ne pouvoit juger d’autre beauté que de
+celle de son mary.
+
+Senec.
+
+Necessité est desloyalle garde de la pudicité de la femme.
+
+Lucie
+
+La mort du mary rompt l’amour d’une femme chaste.
+
+Ovide
+
+La femme est plus subjecte, ardente, & affectionnee en amour que
+l’homme.
+
+Juven.
+
+Le lict est plein de noise, ou la femme apporte grand doüaire.
+
+Senec.
+
+Amour de folle femme, enfer, le feu, & la terre, ne disent jamais c’est
+assez.
+
+Marc.
+
+Marie (fille de Caton) interrogee pour quoy elle ne se remarioit: Parce
+(dit elle) que je ne trouve homme qui me vueille plutost que mes biens.
+
+Gyrol.
+
+Nourrir une pauvre femme, c’est une chose difficile, & supporter une
+riche, grand tourment.
+
+Patric.
+
+La condition de la fille se cognoist par le naturel de la mere, & est à
+presumer qu’une mere chaste & pudique, entretient ses filles en honneur:
+& celle qui hayt reproche & infamie, ne souffrira à sa fille aucun vice.
+
+
+Foy.
+
+Hebr. ii.
+
+La foy est le fondement des choses que l’on espere, & certification des
+choses non apparantes.
+
+Hebr. ii.
+
+Il est impossible de plaire à Dieu sans foy.
+
+R. xiiii.
+
+Tout ce qui n’est point faict en foy, est peché.
+
+Eph. iii.
+
+Vous estes sauvez de grace, par la Foy, ce n’est point de vous, mais du
+don de Dieu, non point par les oeuvres, afin que nul ne se glorifie:
+Nous sommes son oeuvre creé en Jesus Christ.
+
+Gal. ii.
+
+L’homme n’est point justifié par les oeuvres de la Loy, sinon par la foy
+de Jesus Christ afin que nous soyons justifiez par la Foy de Jesus
+Christ, & non point par les oeuvres de la Loy, par ce que nulle chair
+n’est justifiee par les oeuvres de la Loy.
+
+Ro. iiii.
+
+La promesse n’a point esté faicte à Abraham, ou à sa semence, d’estre
+heritiers du monde par la Loy, mais par la justice de la Foy.
+
+Rom. iii.
+
+L’homme est justifié par Foy sans les oeuvres de la Foy.
+
+S. Amb.
+
+La Foy est le fondement de justice.
+
+Patric.
+
+Peu de foy est adjoustee aux personnes constituees en miseres &
+pauvreté.
+
+Patric.
+
+Foy est une chose fort loüable. Il n’est rien plus deshonneste à gens
+d’authorité, que de rompre la foy & encourir en une note d’infamie,
+laquelle tousjours dure.
+
+
+Fols.
+
+Senec.
+
+Ceux sont proprement fols, qui loüent les voluptez mondaines.
+
+Cicero.
+
+Nul fol heureux, nul sage qui ne soit heureux.
+
+Mena.
+
+Celuy qui fait au contraire de bien, doit estre reputé fol.
+
+Isocra.
+
+On feint que Protheus se change en plusieurs formes, aussi les pensees
+des fols sont diverses & muables.
+
+Euseb.
+
+Ceux la sont naturellement fols, qui honnorent les riches & mesprisent
+les sages ornez de science.
+
+Socra.
+
+Ainsi que les luxurieux ne peuvent estre gueris de leurs maladies, aussi
+les fols ne peuvent trouver remede contre leurs adversitez.
+
+Cicero.
+
+Les fols desirent souvent ce qui leur est ou seroit dommageable.
+
+Isocr.
+
+Les Pelerins s’esgarent souvent par les chemins, aussi les fols du
+sentier de vertu.
+
+Socra.
+
+Ainsi que le vin tourné n’est point desiré aux banquets, aussi ne sont
+les fols en compagnie honneste.
+
+Arist.
+
+Il vaut mieux estre pauvre, que fol.
+
+
+Folie.
+
+Cicero.
+
+C’est le propre de folie de voir les vices d’autruy & ignorer les siens.
+
+Tertul.
+
+C’est une folie de blasmer les choses non entendues, encore qu’elles
+meritassent d’estre hayes.
+
+Platon.
+
+Pense quel grand mal c’est de folie, qui cache les fautes que nous
+commettons.
+
+Cicero.
+
+C’est folie d’estre curieux d’estre cogneu des hommes: & ne se point
+cognoistre soy-mesme.
+
+Vives.
+
+C’est grande folie de commettre un crime soubs les arres d’une cupidité
+de vie incertaine.
+
+Vives.
+
+C’est folie de disputer, s’il n’y a espoir de profiter.
+
+Bion.
+
+Bion interrogué que c’est de folie, dit, que c’estoit empeschement de
+felicité.
+
+
+Force.
+
+Cicero.
+
+Le propre de force, est de ne craindre rien, ne faire conte de toutes
+choses humaines, & estimer que rien intollerable ne peut advenir à
+l’homme.
+
+Isocra.
+
+Force avec prudence ayde beaucoup mais sans icelle elle nuict.
+
+Arist.
+
+Force sans prudence, est temerité.
+
+Perian.
+
+Ne fay rien par force, mais plustost par douceur.
+
+Patric.
+
+Force, Prudence, Justice, & Temperance, sont quatre soeurs, qui sont
+aliees ensemble en telle sorte que l’une sans l’autre ne peut estre.
+
+
+Fort.
+
+Patric.
+
+Celuy doit estre reputé fort, qui est appareillé à mourir honnestement:
+& se trouve volontiers à tous hazards, ne se trouble pour aucun tumulte,
+& ne s’effraye par crainte.
+
+Patric.
+
+Il n’est rien si fort qui ne puisse estre debilité & rompu par force:
+mais vaincre son courage, & refrener ses passions, c’est le propre de
+l’homme constant, & celuy qui le faict, ne peut seulement estre comparé
+aux hommes parfaicts, mais participe beaucoup de la divinité.
+
+Platon.
+
+Platon enquis, Qui estoit le plus fort des humains, respondit, Celuy,
+qui peut moderer ses passions.
+
+Cicero.
+
+Celuy veritablement est fort qui ne se trouble point és adversitez.
+
+Senec.
+
+Celuy doit estre estimé fort, qui deschasse les vices comme ennemis.
+
+Cicero.
+
+Ceux qui repoussent l’outrage, doivent estre reputez forts, & non pas
+ceux qui les font.
+
+
+Fortune.
+
+Patric.
+
+Les anciens idolatres estimoient fortune estre une Deesse, qui estoit
+cause du bien ou du mal: mais tout se fait par la providence divine.
+
+
+Flateur.
+
+Quin.
+
+Cicero.
+
+Un Royaume est plus souvent destruit par la ruze & cautelle d’un
+flateur, que par les ennemis.
+
+Cicero.
+
+Le monde est si corrompu, que qui ne sçait flater, ou apparoir estre
+envieux, ou orgueilleux, n’est point le bien venu.
+
+Socra.
+
+Fuis comme chose abominable la benevolence des flateurs.
+
+Socra.
+
+Les loups sont semblables aux chiens, & les flateurs aux amys:
+neantmoins ils desirent choses differentes.
+
+Phano.
+
+Comme Acteon fut devoré par ses chiens: aussi plusieurs par les
+tromperies des flateurs.
+
+Plutar.
+
+Les chasseurs prennent les Lievres à l’aide des chiens: aussi les
+flateurs les fols avec fauces loüanges.
+
+
+Gain.
+
+Chilo.
+
+Ayme plustost faire ton dommage, que d’acquerir un gain deshonneste.
+
+
+Gendarme.
+
+Xenop.
+
+Le gendarme qui pour convoitise de vivre prend la fuitte, est fol: car
+souvent par vertu on se sauve, & void on trop plus tuer & s’accuger de
+gens en fuyant la mort, que de ceux qui bataillent virillement & avec
+grand courage.
+
+
+Gentilhomme.
+
+Vives.
+
+Gentilhomme est, estre bien nay, & naturellement apte à vertu.
+
+
+Gloire.
+
+Vives.
+
+Gloire est, estre bien nommé, & en bonne reputation, à cause de vertu.
+
+Cicero.
+
+Gloire est un renom illustre, de plusieurs grands benefices faicts
+envers son pays, & envers un chacun.
+
+Cicero.
+
+Nature nous a limité le corps de la vie bref: mais celuy de la gloire
+fort grand.
+
+Horace.
+
+On ne trouve homme qui apres avoir prins peine ne desire gloire, comme
+soulde & loyer de ses labeurs.
+
+Aristo.
+
+Qui est celuy qui prendroit tant de peine jour & nuit: si la gloire
+devoit terminer par mesme fin que la vie?
+
+Ovide.
+
+Gloire donne force à l’esprit, que par la cupidité de loüange, faict que
+le coeur entreprend chose honneste.
+
+Valer.
+
+Il n’est homme si humble, que quelquefois ne soit surpris de quelque
+affection de gloire.
+
+
+Gourmandise.
+
+Patric.
+
+Gourmandise faict plus mourir de gens que ne faict le glaive ou la
+famine.
+
+Hypocr.
+
+Hypocrates escrit, que ceux qui sont adonnez à gourmandise, ne sont
+jamais en santé, & ne vivent pas longuement: leurs ames sont empeschees
+de sang, comme si elles estoient envelopees de fange, & ordure: &
+pourtant ne pensent rien de celeste, mais ont tousjours le coeur à la
+cuisine.
+
+
+Gourmand.
+
+Patric.
+
+Les gourmands sont tousjours indispos, assiduellement malades, & peu
+souvent en santé, leur vie est brefve: nul gouffre n’engloutoit plustost
+le bien de l’homme que gourmandise: tant plus un gourmand est remply,
+tant plus a faim: tant plus disne, tant plus veut il souper: il n’y a
+possession si ample, ne mesnage si bien aorné, ne richesses si grandes,
+qu’en peu de temps ne soyent noyez & confondues dedans le ventre d’un
+gourmand.
+
+Diog.
+
+Diogenes voyant la maison d’un gourmand exposee en vente, dit par
+facecie, Je me doutois bien que ceste maison tousjours remplie & saoulee
+de vin & de viandes à la fin vomiroit son maistre.
+
+
+Guerre.
+
+Vives.
+
+Guerre est le comble de tous maux, par laquelle l’homme surmonte la
+cruauté de toutes bestes.
+
+Vives.
+
+On peut assez juger quelle horreur a nature de la guerre, veu qu’elle a
+engendré l’homme sans armes.
+
+Vives.
+
+Il n’est possible que l’homme puisse faire guerre sans peché & offence.
+
+Cicero.
+
+Guerre ne doit estre entreprise pour autre fin qu’afin qu’on puisse
+vivre en paix.
+
+Patric.
+
+Gens de guerre doivent contemner le commandement de ceux qui les
+induisent à combatre injustement, & soubs mauvaise querelle.
+
+
+Heresie.
+
+Vives.
+
+C’est heresie pleine d’impieté, de se mocquer des sainctes Escritures &
+de convertir le sens naturel d’icelles en resveries, & inventions
+superstitieuses.
+
+Patric.
+
+Heresie est d’estre obstiné en une opinion mauvaise, & contraire à la
+parolle de Dieu.
+
+
+Homme.
+
+Patric.
+
+L’homme se doit cognoistre soy-mesme, il s’esleve par si grande gloire,
+qu’il pense estre dominateur de la machine ronde, & qu’il peut dompter
+tous les animaux, & ce pendant n’est autre chose qu’un animal mortel,
+caducque & debile.
+
+Vives.
+
+L’homme est capable de corps, & d’esprit: le corps est faict des
+elemens, & l’esprit divin semblable à Dieu.
+
+Cicero.
+
+L’homme naturellement n’est apte à bien faire, ains enclin à mal.
+
+Ovide.
+
+L’homme void souvent ce qui luy est bon & utile: neantmoins fait le
+contraire.
+
+Aristo.
+
+L’homme est le meilleur d’entre toutes les bestes, quand il obeit à
+raison, & le pire quand il se desvoye et sort des limites de raison.
+
+Bias.
+
+Ne loüe point un homme ignorant par ses richesses, ains par sa vertu.
+
+Colum.
+
+L’homme ne faisant rien apprend à mal faire.
+
+Patric.
+
+Un Tigre n’exerce point sa cruauté sur un autre Tigre: un Lion ne faict
+la guerre à un autre Lion, un Dragon n’est ennemy au Dragon: mais
+l’homme tant est de nature perverse, prend plaisir de nuire à son
+semblable, & est celuy d’entre les bestes qui vit le plus mal asseuré.
+
+Vives.
+
+L’homme est suject à faire faute, mais c’est aux fols de perseverer en
+leurs pechez.
+
+Platon.
+
+L’homme n’est point nay pour soy-mesme mais pour son pays, ses enfans &
+prochains.
+
+Vives.
+
+Tu apprendras des sages à estre homme de bien, des fols à estre mieux
+advisé, tu ensuivras ce que les sages loüeront, & tu eviteras ce qui
+sera loüé par les fols.
+
+Vives.
+
+L’homme doit penser trois choses: Comme il doit estre sage, comme il
+doit bien dire, & comme il doit bien faire.
+
+Vives.
+
+Il n’est homme si hors de sens qu’il ne desire plustost parvenir au lieu
+ou il pretend faire sa demeure, que demourer en chemin.
+
+Vives.
+
+Il n’est possible d’avoir bonne estime de celuy, entre les mains duquel
+on se met avec crainte.
+
+Arist.
+
+Aristote interrogué que c’estoit de l’homme, dit: C’est l’exemple de
+maladie, proye du temps, jeu de fortune, image de ruine, balance
+d’envie, & calamité: et le reste flegme et cholere.
+
+Patric.
+
+L’homme est nay pour contempler les choses celestes, & mesme on le juge
+par sa face eslevee en hault, & par l’esprit.
+
+Patric.
+
+La nature de l’homme est telle qu’il ne cognoist son bien jusques à ce
+qu’il est perdu.
+
+Cicero.
+
+C’est chose mal seante à l’homme, de ne vouloir faire ce qu’il commande
+à un autre.
+
+Patric.
+
+Veu que tu es homme, tu dois considerer la commune condition, & te
+souvenir que tu es mortel.
+
+Vives.
+
+L’homme qui cherchera le Royaume de Dieu & sa Justice, n’aura jamais
+faute de ce qui luy est necessaire.
+
+Vives.
+
+L’homme ne face à autruy, que ce qu’il luy voudroit estre faict.
+
+
+Honneur.
+
+Vives.
+
+Il convient porter honneur aux bons seulement.
+
+Patric.
+
+L’honneur qui s’acquiert par science est plus loüable, que la gloire
+receue des faicts de guerre.
+
+Honneur nourrit les arts, & par icelle sommes enflammez à acquerir
+gloire.
+
+Demo.
+
+Donner honneur à aucun plus qu’il ne merite, c’est donner occasion aux
+fols de mal penser.
+
+Cicero.
+
+C’est honneur d’accuser les meschans & deffendre les bons.
+
+Cicero.
+
+Honneur se doit acquerir par vertu, & non point par finesse.
+
+Platon.
+
+Honneur est un bien divin, & ce que font les meschans ne merite honneur.
+
+S. Aug.
+
+Qui pourra endurer un riche homme estre mis au siege d’honneur, &
+l’homme honneste & sage estre mesprisé.
+
+Thal.
+
+Tu dois porter honneur (apres Dieu) à ton Prince & à ses Lieutenans, par
+ce que par eux le pays est gouverné en paix, la justice administree, les
+meschans corrigez, et les ennemis repoussez.
+
+
+Histoire.
+
+Patric.
+
+Histoire est le tesmoignage du temps, maistresse de la vie, lumiere de
+verité, et messagiere d’antiquité.
+
+Patric.
+
+Histoire nous propose devant les yeux les faits heroiques des hommes
+vertueux, par lesquels nous pouvons acquerir la maniere de bien &
+vertueusement vivre: eviter les dangers & folles entreprises, estre
+prudens & subtils aux affaires.
+
+Patric.
+
+L’histoire nous enflamme, à ce qui est honneste, elle deteste les vices,
+mesprise les meschans, loüe les bons & vertueux.
+
+
+Jesus Christ.
+
+Vives.
+
+Le fondement de nostre salut est croire en Jesus Christ nostre
+Legislateur, & que le sainct Esprit procede de luy, sans lequel nous ne
+pouvons faire, ne penser chose qui soit bonne.
+
+Act. iiii.
+
+Il n’y a point de salut sinon en Jesus Christ, il n’y a point d’autre
+nom donné entre les hommes, par lequel nous puissions estre sauvez.
+
+Mat. xi.
+
+Venez à moy vous tous qui estes affligez, & vous serez soulagez.
+
+Act. xiii.
+
+Par iceluy vous est annoncee la remission des pechez: qui croit est
+justifié par Jesus Christ.
+
+Vives.
+
+Il a moyenné la paix entre Dieu & le Genre humain, & a esté autheur de
+nostre salut, estant vray Dieu & vray homme.
+
+Vives.
+
+Il est venu en ce monde pour avoir compassion du genre humain, pour nous
+enseigner la droicte voye que nous devons tenir pour parvenir à Dieu:
+non seulement a enseigné un chemin tressur, mais aussi l’a demonstré par
+ses oeuvres & sa vie, laquelle rend tesmoignage de sa bonté, & ses
+miracles de sa grande puissance.
+
+
+Innocent.
+
+Patric.
+
+L’innocent ne craint point les Loix ne les tesmoins, l’accusateur ne le
+rapporteur: Il n’est subject à aucun, il n’obeit à nully: & ne faict
+tort ny injure à personne.
+
+
+Injure.
+
+Socra.
+
+Rendre injure pour injure, est autant que de laver la boüe avec la boüe.
+
+Lev. xx.
+
+Tu ne tiendras point ton courroux, et ne te vengeras point de l’injure
+que l’on t’aura faicte.
+
+Aristi.
+
+Aristipus estant injurié, dit, tu es le maistre de mal dire, & moy
+d’escouter.
+
+
+Ire.
+
+Patric.
+
+Ire est une perturbation de l’esprit, cruelle & mal seante à l’homme
+humain: elle change la doulceur de l’homme en la cruauté des bestes,
+contrainct souvent faire, ce dont incontinent on se reprend.
+
+Lacta.
+
+Si l’homme qui tient son ire gouverne Royaume, il trouble tout, respand
+le sang humain, faict tresbucher les citez, trouble le peuple, & rend
+les provinces desertes & inhabitables.
+
+Senec.
+
+Il n’y a chose qui face l’homme plus enclin à ire, que le nourrissement
+delicat.
+
+Senec.
+
+Persuasion de felicité a de coustume de nourrir l’ire.
+
+Heracli.
+
+C’est chose moins difficile de batailler contre volupté, que contre ire.
+
+Patric.
+
+L’ire change la nature de l’homme en nature de beste sauvage.
+
+
+Jeunesse.
+
+Patric.
+
+Jeunesse se commence, quand les enfans commencent à parler
+parfaictement, & qu’ils sont en aage pour estre instruits aux bonnes
+disciplines.
+
+i. Pie. v.
+
+Jeunes gens soient subjects aux anciens, & se monstrent humbles envers
+eux, parce que Dieu resiste aux orgueilleux, & donne grace aux humbles.
+
+
+Juge.
+
+Cicero.
+
+C’est l’office d’un Juge d’avoir au conseil gens de bien, sçavoir la
+Loy, observer la Religion, & garder inviolablement la Foy, faire cesser
+toute haine, envie, querelle, et convoitise.
+
+Cicero.
+
+Aux Juges est requis d’avoir vertu, specialement Force & Prudence.
+
+Cicero.
+
+Es choses de grande importance on regarde le soleil, puis les effects,
+puis apres les issues.
+
+Cicero.
+
+Le juge est corrompu plustost par le beau parler des Advocats, que par
+argent: toutesfois on prise celuy qui obtient par son eloquence, et qui
+corrompt par pecune est puny.
+
+Exode.
+
+Tu constitueras des Juges, afin qu’ils jugent le peuple par juste
+jugement, tu ne renverseras point le droit, & n’auras regard aux
+personnes, tu ne prendras aucuns presens, car le present aveugle les
+yeux des sages.
+
+Deut.
+
+Escoutez Juges, & jugez droictement, entre l’homme & le frere, &
+l’estranger: Vous n’aurez acception de personne: & supporterez autant le
+pauvre que le riche, vous ne craindrez la face de personne, car le
+jugement est à Dieu.
+
+Deut.
+
+Juges advisez ce que vous faictes, car vous n’exercerez point le
+jugement des hommes, mais le jugement de Dieu: Dont il vous sera faict
+selon les choses jugees, la craincte de Dieu soit en vous, ne faictes
+point d’iniquité vers le Seigneur Dieu, n’ayez acception de personne de
+convoitise de dons.
+
+
+Justice.
+
+Caius.
+
+Justice est de n’offenser personne, & rendre à un chacun ce qui luy
+appartient.
+
+Emped.
+
+Justice est le fondement de compagnie humaine, qui a esgard à la
+Religion Chrestienne.
+
+Patric.
+
+L’office de Justice, est de ne tromper personne, & de Prudence de garder
+d’estre trompé.
+
+Cicero.
+
+Il n’y a mal plus grand en Justice, que quand soubs couleur de justice,
+ceux sont reputez gens de bien qui sont malins & meschans.
+
+
+Langue.
+
+Vives.
+
+La langue est souvent cause de bien & de mal, parquoy la convient
+brider, afin qu’elle ne nuise à soy-mesme.
+
+Vives.
+
+Nul n’est digne d’estre en authorité, qui ne met point de loy à sa
+langue.
+
+Thal.
+
+Tu ne dois point avoir en la langue autre chose que tu as en la pensee.
+
+Thal.
+
+La mauvaise coustume des simulateurs, est que leurs coeurs pensent d’un
+& leurs langues dient d’autre.
+
+Salom.
+
+Malediction à l’homme qui a le coeur double, tu dois estre tel ce
+jourd’huy qu’hyer.
+
+
+Liberal.
+
+Cicero.
+
+Celuy est vrayement liberal, qui de ses richesses rachette les
+prisonniers qui sont detenus par guerre, & pirates de mer: ou celuy est
+liberal qui prend sur soy les debtes de ses amis, qui ayde à marier les
+pauvres filles.
+
+Cicero.
+
+Sois liberal à celuy qui le merite.
+
+Patric.
+
+C’est un acte de coeur noble, d’estre liberal, & faire service à un
+chacun. Ceux qui sont bienfaicteurs, semblent imiter Dieu qui tousjours
+eslargist ses bienfaicts aux humains.
+
+Bito.
+
+Ce n’est pas liberalité si tu donne plus par affection de vaine gloire,
+que par misericorde.
+
+Cicero.
+
+Il en y a plusieurs convoiteux de gloire qui ravissent aux uns pour se
+monstrer liberaux aux autres.
+
+
+Liberté.
+
+Just.
+
+Liberté est chose precieuse & qu’on ne pourroit assez priser.
+
+Patric.
+
+Gens de coeur & de vertu ayment plustost mourir, que de perdre leur
+liberté.
+
+Patric.
+
+C’est à faire à gens simples & de petite condition, de se laisser mettre
+soubs le joug.
+
+Epi.
+
+Il vaut trop mieux vivre en liberté, et sans peur avec pauvreté, qu’en
+servitude avec grandes richesses.
+
+Senec.
+
+Celuy doit estre reputé estre en liberté, qui souhaitte seulement les
+choses qui sont en sa puissance.
+
+
+Loy.
+
+i. Tit.
+
+La Loy est bonne si on en use bien. La Loy n’est pas pour les justes,
+ains pour punir les meschans.
+
+Rom. vi.
+
+Je n’ay point cognu peché sinon par la Loy, je ne sçavois que c’estoit
+de concupiscence, sinon que la Loy m’eut dit, Tu ne convoiteras point.
+
+Gal. iii.
+
+La Loy a esté nostre conducteur, pour venir à Jesus Christ, afin que
+nous soyons justifiez par la Foy. La Loy a esté donnee par Moyse: mais
+la grace a esté faicte par Jesus Christ.
+
+Ezech. xx. c.
+
+Ne cheminez point aux Loix de voz Peres, & n’observez point leurs
+jugemens, ne soyez point soüillez en leurs Images. Je suis le Seigneur
+vostre Dieu. Cheminez en mes commandemens, & gardez mes ordonnances.
+
+Cicero.
+
+Nous sommes enseignez par les Loix à dompter noz appetits, & reprimer
+toute convoitise, garder ce qui est nostre, ne convoiter ce qui est à
+autruy.
+
+Platon.
+
+La Cité n’est de longue duree en laquelle les Loix ne commandent point
+aux Magistrats, mais les Magistrats aux Loix.
+
+Pausa.
+
+Il faut que les Loix soient par dessus les hommes, & non pas les hommes
+par dessus les Loix.
+
+Patric.
+
+Les Loix civilles servent bien peu si elles ne sont conjoinctes au
+commandement de Dieu.
+
+Eras.
+
+Il est expedient qu’il y ait peu de Loix, & encores icelles de claire
+interpretation, à fin qu’on n’ait point de besoing de ceste maniere
+d’hommes praticiens, qui se nomment advocats, ce qui (à la verité) est
+un tiltre d’honneur: mais maintenant l’avarice, & trop grande convoitise
+d’argent donne mauvais bruit à cest estat.
+
+Platon.
+
+Il n’est rien plus dangereux que d’interpreter les Loix au plaisir des
+hommes.
+
+Erasm.
+
+Ainsi comme en maladie n’est point de besoing d’experimenter nouveaux
+remedes, si les vieux ont esté trouvez bons, aussi ne faut il point
+faire des Loix nouvelles, si les anciennes sont utilles & bonnes.
+
+Arist.
+
+En vain sont establies Loix s’il n’y a gens de bien pour les faire
+garder & advient souvent que les Loix bien aornees par la malice des
+gouverneurs & officiers, tournent au detriment de la Republique.
+
+
+Mariage.
+
+Platon.
+
+Il n’y a rien en la vie humaine, ou on trouve plus de consolation,
+amitié plus ferme & accomplie, qu’en mariage.
+
+Le mariage joinct ensemblement Citoyens avec Citoyens par bonne amitié,
+reconcilie les inimitiez.
+
+Ysodo.
+
+Il y a trois biens en mariage, foy, lignee, & mistere.
+
+He. xiii.
+
+Mariage est entre tous honnorable, & la couche sans macule, mais Dieu
+jugera les paillards.
+
+
+Mary.
+
+i. Cor. vi.
+
+Le mary rende la benevolence deue à sa femme: aussi pareillement la
+femme à son mary.
+
+La femme n’a point de puissance de son corps, ains son mary.
+
+Col. iii.
+
+Marys aymez voz femmes, & ne soyez point rigoureux vers elles.
+
+
+Martyrs.
+
+Ap. vi.
+
+Je voy soubs l’autel les Ames de ceux qui ont esté tuez pour la parolle
+de Dieu, & pour le tesmoignage qu’ils avoient: Et crioient à haute voix,
+disant, Jusques à quand Seigneur sainct & veritable, ne juge tu point, &
+ne venge tu point nostre sang, de ceux qui habitent en la terre: Et leur
+furent donnees à chacun robbes blanches, & leur fut dit, qu’ils se
+reposassent encores un peu de temps, jusques à ce que leurs compagnons
+serviteurs fussent accomplis & de leurs freres, qui devoient aussi estre
+martirisez comme eux.
+
+J. x. vi.
+
+Vous serez contristez, mais vostre tristesse sera convertie en joye.
+
+Apo. ii.
+
+Sois fidele jusques à la mort, & je te donneray la couronne de vie.
+
+Math. xiii.
+
+Les justes resplendiront comme le Soleil au Royaume de leur Pere.
+
+Ma. xv.
+
+Venez les beneits de mon Pere possedez le Royaume lequel vous est
+preparé des la fondation du monde. Puis dira à ceux qui seront à la
+fenestre: Maudits departez vous de moy au feu eternel, & allez au
+tourment eternel: Vous justes venez à moy, & joüissez de la vie
+eternelle.
+
+
+Medecine.
+
+Celsus.
+
+La Medecine est necessaire pour la vie humaine: L’agriculture promect
+nourrissement & la médecine santé.
+
+Vives.
+
+Si la Medecine du corps est necessaire, d’autant plus l’est celle de
+l’Ame, sans laquelle le corps ne peut estre bien dispos.
+
+
+Mediocrité.
+
+Horace.
+
+Vertu consiste en mediocrité, & vice en exces.
+
+Bito.
+
+On acquiert plus de loüange par mediocrité, que par exces.
+
+Senec.
+
+Toute chose qui est trop, se convertit en vice.
+
+Horace.
+
+Il y a moyen en toutes choses, & certaines limites & fins, lesquels la
+vertu n’outrepasse point.
+
+
+Mere.
+
+Phamo.
+
+Celle n’est point vraye mere qui permet nourrir son enfant d’autre laict
+que du sien: car les mammelles ne sont donnees à la femme pour
+l’aornement de sa poictrine: mais Nature les luy a donnees, pour le
+nourrissement de l’enfant.
+
+Patric.
+
+La bonne mere chaste & pudique qui a vescu sans blasme, ne permettra à
+ses enfans chose qui ne soit honneste.
+
+
+Menteurs.
+
+Cicero.
+
+Les hommes sont souvent menteurs contre ceux qu’ils ont en hayne.
+
+Arist.
+
+Les menteurs pour recompence de leurs menteries ont cecy, qu’encores
+qu’ils disent verité, ne sont jamais creuz.
+
+Eccle. xx.
+
+Un laron vaut mieux qu’un menteur ordinaire: mais tous deux auront
+confusion pour leur part.
+
+
+Mensonge.
+
+Eccles. xx.
+
+C’est un mauvais blasme à un homme, que mensonge: toutesfois il est
+souvent en la bouche folle.
+
+Eph. iiii.
+
+Otez le mensonge, & parlez verité chacun avec son prochain.
+
+
+Menace.
+
+Psam.
+
+Garde toy de menacer autruy, et ne desire te venger d’autruy, car à Dieu
+seul appartient la vengeance.
+
+
+Misericorde.
+
+Mat. xi. S. L. vi.
+
+Certes si vous sçavez que c’est, Je veux misericorde & non point
+sacrifice: vous n’eussiez point condamné les innocens, car aussi le Fils
+de l’homme est Seigneur mesme du jour, du repos, & est licite de bien
+faire és sabaths.
+
+
+Mort.
+
+Cicero.
+
+Cela doit estre imprimé en nous, dés nostre jeune aage, de ne point
+craindre la mort: Car si nous en avons craincte, nous vivons en
+perpetuel tourment.
+
+Isocra.
+
+Nature a condamné un chacun à mourir, mais les vertueux ont ce don
+propre de mourir avec gloire & loüange.
+
+Ap. xxiii.
+
+Bien heureux sont les morts qui meurent en la grace de Dieu, l’Esprit
+dit qu’ils reposent de leurs labeurs, & leurs oeuvres les suivent.
+
+Epi.
+
+Il y a des gens qui sont de telle nature qu’ils desirent mourir, & non
+mourir.
+
+Mus.
+
+Puis que c’est une chose arretee & certaine qu’il convient une fois
+mourir, je n’estime point celuy qui meurt tard heureux: mais celuy qui
+meurt avec honneur.
+
+Simoni.
+
+La mort est la medecine, & fin de tous noz maux.
+
+Aristo.
+
+Il n’est rien meilleur à l’homme, que de naistre: ne rien meilleur que
+de mourir au commencement de la vie.
+
+Patric.
+
+Il ne faut pas porter impatiemment ce qu’on ne sçauroit vaincre par
+force, ne par conseil, ains estimer que par la mort ne nous advient
+chose nouvelle, ne rien outre la condition de tous mortels: parquoy ne
+se faut contrister de ce qui est commun à chacune creature. Que nous
+sert-il de lamenter & plaindre, sinon que nous sommes veuz plus legers,
+& inconstans par cela?
+
+Erasm.
+
+Nous ne devons point plourer la mort d’autruy, si elle n’est
+deshonneste: car nous n’estimons point celuy estre le plus heureux, qui
+aura vescu plus longuement, mais plus honnestement.
+
+Cicero.
+
+La mort est le bout & extremité de toutes choses qui est le departement
+de l’Ame & du corps.
+
+Cicero.
+
+Il n’y a rien semblable à la mort que le dormir.
+
+Socra.
+
+La mort est incertaine: en sorte que personne ne se peut asseurer de
+vivre un an, non pas jusques à la vespree.
+
+Cicero.
+
+Qui est celuy tant soit-il jeune qui soit certain de vivre jusques au
+Soleil couché?
+
+Platon.
+
+Il faut que tout meure, & la mort, est la fin de misere & d’adversité.
+
+Ecclesi. xx.
+
+Ne pleurez point sur les morts, parce qu’ils reposent.
+
+Ecclesi. xxviii.
+
+Il n’y a point de retour de la mort, & ne te proffitera de rien de te
+tourmenter et fascher d’icelle.
+
+Sa. xii.
+
+David, de son enfant mort dit, Pourquoy ploreroy-je? Le puis-je faire
+revenir? J’iray à luy, & il ne viendra point à ensevelir les morts.
+
+Job. xiiii.
+
+L’homme qui est mort ne se releve plus & ne se reculera jusques à ce que
+les Cieux ne seront plus.
+
+Math. xxii.
+
+Dieu n’est point le Dieu des morts, ains des vivants.
+
+Deut.
+
+En toy ne sera trouvé homme qui face passer son fils, ou sa fille par le
+feu, ne Magitien usant de Magique, ne homme ayant regard au temps &
+oyseaux, ne Sorciers, ne Enchanteurs, ne hommes demandans conseil aux
+esprits familiers, ne Devins demandans advis aux morts: car tous ceux
+qui font telles choses sont abomination devant le Seigneur.
+
+Luc. vi.
+
+Les vivans ont Moyse & les Prophetes, qu’ils les oyent, s’ils ne les
+veulent ouyr aussi ne croiront-ils point aux morts quand ils
+ressusciteroient.
+
+i. Sam. xxviii.
+
+Saul fut puny pour avoir demandé conseil à la Sorciere, & aux morts.
+
+Jer. xxii.
+
+Ne pleurez point le mort, & ne soiez point esmeuz pour luy, ains celuy
+qui vient de naistre, car il ne retournera plus, & ne voira plus la
+terre de sa nativité.
+
+Cicero.
+
+Celuy qui craint la mort, laquelle on ne peut eviter, ne peut vivre en
+tranquilité & repos de son esprit.
+
+Cicero.
+
+Celuy qui ne craint point la mort, s’acquiert grand secours & moyen pour
+vivre heureusement.
+
+Cicero.
+
+La mort n’espouvente point l’homme sage, combien qu’elle luy soit tous
+les jours preparee.
+
+Socra.
+
+La mort honneste jamais ne doit estre fuye, mais plustost desiree.
+
+
+Musique.
+
+Patric.
+
+La Musique delecte l’esprit & rend les hommes plus prompts, & alaigres à
+la chose militaire.
+
+La Musique doit estre receue en la Cité de liberté, pourveu qu’elle ne
+donne que plaisir.
+
+
+Nature.
+
+Vives.
+
+Nature nous a enseigné ce qui est necessaire d’avoir: & folie a inventé
+ce qui est superflu.
+
+Vives.
+
+Si tu donne à nature ce qui luy est necessaire, elle y prend plaisir: &
+si tu luy donne chose superflue elle en est debilitee.
+
+Cicero.
+
+Nature vaut mieux sans doctrine, que doctrine sans nature.
+
+Cicero.
+
+J’ay cogneu plusieurs gens d’excellent esprit, qui sans avoir esté
+endoctrinez, ont estez grands personnages & vertueux: en sorte que l’on
+pouvoit juger qu’ils avoient une nature en eux, plustost divine
+qu’humaine.
+
+Phalar.
+
+Nature a pourveu aux commoditez de tous les animaux, aux uns donnant
+toisons, plumes, escailles & autres semblables: mais elle a produit les
+hommes tous nuds, & denuez de force: tellement que pour pourvoir à ses
+necessitez il faut qu’il travaille avec soing, labeur & industrie.
+
+
+Necessité.
+
+Leod.
+
+Necessité enseigne Nature & pouvoir à l’advenir, & s’accommoder à ce qui
+est propre pour pourvoir à la necessité des hommes.
+
+Patric.
+
+Necessité a plus d’efficace que nul art, qui ne se fortifie point d’ayde
+accoustumer: mais quiert & invente chose nouvelle pour sa deffence.
+
+
+Noblesse.
+
+Salust.
+
+La vraye noblesse, est de s’appuyer à sa propre vertu, & non à celle de
+ses Majeurs.
+
+S. Chr.
+
+Que sert la noblesse, à celuy qui est soüillé de vice? Que nuist à celuy
+l’obscure race s’il est aorné de vertu.
+
+Senec.
+
+Le noble coeur se delecte és choses vertueuses, & ne verrez point les
+choses d’excellence prendre plaisir aux choses viles.
+
+Quin.
+
+La vraye noblesse vient de vertu, & les autres choses sont de fortune.
+
+Fab.
+
+Nous n’estimons point qu’aucun merite le tiltre de noblesse à cause de
+sa naissance, & de sa race, ains pour l’excellence de sa vertu.
+
+Patric.
+
+Il est beaucoup meilleur d’estre en bonne reputation par actes vertueux,
+que d’estre meschant, & se couvrir de la vertu, & noblesse de ses
+Majeurs.
+
+Patric.
+
+Il faut vivre en sorte que l’on soit commancement & exemple de vertu à
+sa posterité.
+
+Patric.
+
+Il ne faut point degenerer, & obscurcir la gloire de ses ancestres par
+sa mauvaise vie.
+
+Patric.
+
+Noblesse sans bonté engendre orgueil, & richesse sans vertu, insolence.
+
+Socra.
+
+On reprochoit à un qu’il n’estoit point de noble sang, lequel respondit:
+Tant plus suis digne de loüange, par ce que ma noblesse commance à moy.
+
+Socra.
+
+Socrates interrogué que c’estoit que noblesse, dit, c’est une temperance
+de l’ame et du corps.
+
+Boet.
+
+La noblesse du sang d’autruy ne te rend noble si tu ne l’acquiers
+toymesme.
+
+Apul.
+
+La noblesse n’est à considerer selon le sang, ains selon les vertus.
+
+Vives.
+
+Noblesse est d’estre cogneu par l’excellence & hautesse de sa vertu,
+estre issu de gens vertueux & estre semblable à eux.
+
+Vives.
+
+Noblesse, honneur, puissance, & dignité, nous ont esté delaissez d’une
+vaine gloire & antique persuasion des hommes, laquelle Jesus Christ a
+arrachee du coeur des siens, & depuis a esté semee entre les Chrestiens
+comme Zizanie, que le diable ennemy des hommes a semé parmy la bonne
+semence.
+
+Vives.
+
+D’autant plus q’un homme est noble, et bien nourry, tant moins se doit
+estimer, mais se montrer modeste, gratieux & humain: car arrogance ne
+procede que de personne hebetee, & non pourveue de sçavoir &
+d’honnesteté.
+
+Vives.
+
+C’est le propre d’un homme noble, & bien nay, de pardonner & remettre
+les offences: Tenir sa rancune, & aymer vengeance, c’est à un homme
+cruel & inhumain.
+
+
+Officiers.
+
+Aristo.
+
+En une Republique bien ordonnee, ceste loy doit avoir lieu, que nul
+office ne soit à vendre: mais qu’un chacun en soit pourveu selon ce
+qu’il a merité.
+
+Cicero.
+
+Les officiers d’une Cité sont la Loy parlante, & les Loix sont officiers
+muetz.
+
+Isocra.
+
+Les Officiers doivent preferer l’utilité publique à leur profit
+particulier. Ainsi comme les ordonnances doivent commander aux
+officiers, aussi les officiers doivent commander au peuple.
+
+Euseb.
+
+Celuy qui tient office, & establit loix, ne doit estre gouverné par sa
+seule puissance, mais avec dignité & bon entendement se recognoistre par
+dessus tous les autres.
+
+Exode.
+
+Pourvoy entre le peuple de gens vertueux, craignans Dieu, hommes
+veritables hayssans avarice.
+
+
+Orgueilleux.
+
+Vives.
+
+L’orgueilleux est tousjours en discord avec les humbles, encores
+beaucoup plus avec les autres orgueilleux.
+
+
+Oysiveté.
+
+Patric.
+
+Oysifs ne doivent estre tollerez en une Cité bien policee, car les
+hommes ne faisans rien, apprennent à mal faire.
+
+Ovide.
+
+Si tu fuis oysiveté, Cupido ne te pourra nuire de ses darts.
+
+
+Parler.
+
+Patric.
+
+Il est beaucoup plus seant de se taire quand il est requis, que de
+parler à temps.
+
+Patric.
+
+Deux peuvent bien chanter ensemble: mais non pas parler.
+
+Cicero.
+
+Autant de fois que nous parlons: autant de fois lon juge de nous.
+
+Simoni.
+
+Je ne me repents jamais de m’estre teu, mais bien d’avoir trop parlé.
+
+Socra.
+
+Zenon voyant un jeune homme, qui estoit fort addonné à parler, luy dit,
+Sache que nature nous a donné deux aureilles, & une langue, qui veut
+signifier qu’il faut plus escouter que parler.
+
+Platon.
+
+Platon dit à un qui parloit trop en une compagnie, Sache que mesure de
+parler n’est pas à celuy qui parle, mais a celuy qui escoute.
+
+Cicero.
+
+Ne parle point beaucoup à table si tu ne veux faillir.
+
+Perian.
+
+Quand tu seras interrogué, respons à propos & non legerement.
+
+Vives.
+
+Il est meilleur d’escouter avec les gens sages, que de parler.
+
+Macr.
+
+On n’apparoit point moins sçavant en se taisant qu’en parlant.
+
+Mam.
+
+Plus grande science & prudence est de se taire que de parler.
+
+Bias.
+
+Tu dois plus escouter que parler: car tu ne seras point repris de te
+taire, mais bien de trop parler: Le fol en quoy resemble-il mieux aux
+sages? C’est quand il se tait: car lors on ne cognoist point sa follie.
+
+Bias.
+
+Sois prompt à escouter & tardif à parler: car il y a moins de peché à
+mal ouyr qu’à mal parler.
+
+
+Paroles.
+
+Platon.
+
+Paroles lascives & salles, doivent estre extirpees hors de la bouche,
+tout ainsi comme la poison des viandes.
+
+Caton.
+
+Ne t’accoustume point à parler legierement, et garde que tes paroles ne
+previennent tes pensees.
+
+
+Peché.
+
+Vives.
+
+Ne nous persuadons point que noz pechez s’effacent par or, argent, ou
+encens: mais par la grace du Seigneur: laquelle par la foy engendre en
+nous une bonté & syncerité de coeur.
+
+Vives.
+
+Il n’est possible de penser mal plus pernicieux que d’estre separé par
+peché de l’amour du Seigneur.
+
+Eras.
+
+Il n’y a rien plus miserable, que d’obeir aux pechez & passions
+sensuelles. Qu’y-a-il plus laid qu’estre serviteur d’appetit desordonné?
+d’ire, d’avarice, d’ambition, & autres maistres insolens & desreglez,
+qui s’attribuent jurisdiction sur les hommes?
+
+Perian.
+
+Reprens non seulement les pecheurs, mais aussi ceux qui se preparent à
+faire vice.
+
+
+Peres.
+
+Eph. vi.
+
+Peres ne provoquez point voz enfans à courroux, mais entretenez-les avec
+modestes instructions & remonstrances en la doctrine du Seigneur.
+
+Col. iii.
+
+Vous peres n’irritez point voz enfans à fin qu’ils ne se descouragent.
+
+Eccl. iii.
+
+La benediction du pere rend les maisons des enfans fermes: mais la
+malediction de la mere demolit les fondemens.
+
+Maxi.
+
+Les peres qui, en oubliance & mespris de leur sang par les allechemens &
+mignardises des marastres malicieuses, cherchent d’exhereder leurs
+propres enfans & d’en supplanter des estrangers, sont grandement à
+blasmer et despourveuz de leurs sens & entendement.
+
+Erasm.
+
+Un bon pere se doit plustost efforcer à delaisser à ses enfans bonne &
+honneste renommee qu’abondance de bien, pour ce qu’il est transitoire:
+mais le bon bruit est immortel.
+
+Par vertu on peut acquerir or & argent: mais par or on ne peut acquerir
+bonne renommee.
+
+Nava.
+
+Le pere doit employer toute la peine qu’il prend, à faire soigneusement
+endoctriner ses enfans en bonnes moeurs & en la craincte du seigneur.
+
+Bito.
+
+Il n’y a rien qui soit plus à craindre, que d’avoir des enfans qui
+denigrent de l’honnesteté du pere.
+
+Pytha.
+
+Tel que tu auras esté envers ton pere, tels aussi seront tes enfans
+envers toy.
+
+Papir.
+
+Si le pere cognoist que son enfant soit docile & de bon esprit, il ne
+doit rien espargner pour le faire parvenir aux sciences des bonnes
+lettres.
+
+Beren.
+
+Le pere ne doit rien plus desirer, que d’avoir son enfant bien apprins &
+sçavant, lequel non seulement doit souffrir d’estre vaincu de luy, en
+tout genre de loüange & de vertu, mais aussi estimer que l’honneur &
+dignité de son fils luy est une palme de victoire.
+
+Patric.
+
+Ce qui rend plus tenu & obligé un enfant envers son pere, est quand il
+congnoit que par son moyen il a esté instruit, et est parvenu à la
+cognoissance des bonnes lettres.
+
+Caius.
+
+Alexandre confessoit qu’il n’estoit point moins tenu à son precepteur,
+qu’à son pere, pource que l’un luy avoit donné le commencement de vie, &
+l’autre luy avoit donné la maniere de bien & vertueusement vivre.
+
+
+Prosperité.
+
+Perian.
+
+Si tu es en prosperité, gouverne tes affaires avec modestie: & en
+adversité, avec prudence.
+
+Ne te fie à la prosperité, par ce qu’il n’y a chose plus muable que
+fortune.
+
+
+Raison.
+
+Patric.
+
+Raison est la gouvernante, & maistresse de tous les faicts loüables sans
+laquelle lon ne peut rien dire ne penser qui soit bon: C’est celle la
+qui nous separe des bestes, & faict que nous sommes veuz approcher de la
+nature des Dieux.
+
+
+Religion.
+
+Vives.
+
+Religion & pieté Chrestienne, tend à ceste fin, que d’introduire une
+serenité & tranquillité dedans les esprits humains: à fin qu’estans
+paisibles & mortifiez, en nos affections, nous soyons semblables à Dieu
+et aux Anges.
+
+
+Renommee.
+
+Ovide.
+
+L’homme, apres son Ame n’a rien plus cher ne precieux, que bonne
+Renommee, laquelle une fois perdue, est tenu en mespris.
+
+Plin.
+
+Plusieurs craignent la mauvaise renommee: mais peu craignent leur
+conscience.
+
+Thal.
+
+Efforce toy d’acquerir bonne renommee, & la grace d’un chacun.
+
+
+Reprendre.
+
+Vives.
+
+Ne reprens autruy, que premier tu ne vois sur toy s’il y a rien à
+prendre.
+
+Vives.
+
+Croy que celuy t’ayme, qui te reprend amiablement.
+
+Vives.
+
+Si tu trouve mauvais d’estre reprins, fay que tu ne commette chose digne
+de reproche.
+
+
+Resjoüir.
+
+Vives.
+
+C’est à faire à l’homme cruel de se resjoüir du mal d’autruy.
+
+Vives.
+
+Il ne te faut point trop resjoüir s’il t’est venu quelque accroissement
+de bien à l’adventure: car il y a si grande mutation de fortune en
+toutes choses, que souvent douleur est voisine de folle & vaine
+resjoüissance.
+
+
+Riche.
+
+Patric.
+
+Il ne faut pas s’enrichir au dommage & detriment d’autruy.
+
+
+Richesses.
+
+Perian.
+
+Il advient peu souvent, que l’on soit excellent en richesses et en
+bonté.
+
+Pythag.
+
+Il est malaisé de retenir le cheval sans frain, ne aussi les richesses
+sans prudence.
+
+Vives.
+
+Richesses ne sont point pierres precieuses, rares metaux, bastimens
+sumptueux, ne beaux meubles: mais sont n’avoir faute des choses qui sont
+necessaires pour la garde & tuition de la vie humaine.
+
+Vives.
+
+Si tu n’es pourveu de richesses, garde toy bien d’en acquerir avec perte
+de la moindre vertu du monde.
+
+Vives.
+
+Avoir trop grande abondance de richesses, qu’est-ce autre chose qu’une
+pesante charge, & empeschement de trop de bagage.
+
+Calm.
+
+Richesses ne peuvent honnorer l’homme sans vertu: mais vertu sans
+richesses donne grand lustre et credit à l’homme vertueux.
+
+Democ.
+
+Si tu ne desire point de richesses, le peu te semble beaucoup.
+
+Simoni.
+
+Simonides interrogué lequel il aymeroit le mieux, ou richesses ou
+sçavoir, dit, J’en doubte: mais je voy tousjours les sages portez des
+riches.
+
+
+Sage.
+
+Patric.
+
+On vient plustost à bout des grandes affaires par le conseil d’un sage
+homme, que non point par les opinions de plusieurs indiscrets.
+
+Platon.
+
+Un homme sage ne se courrouce point quand on le vitupere: et ne se
+glorifie point quand on le loüe.
+
+Cicero.
+
+Il n’y a rien qui soit plus à blasmer à un sage, que de dire, Je n’y
+pensois pas.
+
+
+Sagesse.
+
+Vives.
+
+Sagesse est de se cognoistre soy-mesme.
+
+i. Co. iii.
+
+La sagesse mondaine est follie vers Dieu.
+
+
+Sacrifice.
+
+Vives.
+
+Le vray sacrifice que nous devons à Dieu, est de purger nostre Ame des
+perverses affections, de ne porter rancune à nostre prochain, nous
+mettre en devoir de profiter à un chacun.
+
+
+Santé.
+
+Vives.
+
+Santé est bonne habitude, tant du corps que de l’Ame.
+
+
+Secret.
+
+Socrat.
+
+C’est simplesse contempler les secrets de Nature, & negliger l’estat de
+nostre vie.
+
+Thales.
+
+Ce que tu entreprens, tiens-le secret, à fin que si tu ne viens à ton
+attente tu n’en sois mocqué.
+
+
+Sepulchres.
+
+Patric.
+
+La mode des Egiptiens, est de faire bastir des magnifiques & somptueux
+sepulchres, estimant que par leur folle & superstitieuse religion, ils
+peuvent servir de domicile aux morts.
+
+
+Sobrieté.
+
+Patric.
+
+Sobrieté conserve nostre santé, faict la vie de plus longue duree,
+conduit l’esprit, & le corps entier, & sain jusques à la fin de l’aage.
+
+Socrat.
+
+Socrates par sa grande sobrieté ne fut jamais trouvé malade.
+
+
+Temperance.
+
+Chal.
+
+Temperance est celle qui dompte les pensees: & qui deffend à l’homme de
+ne desirer que chose licite.
+
+
+Temerité.
+
+Isocra.
+
+Temerité & folle hardiesse sans advis ne conseil, mettent souvent
+l’homme en danger.
+
+
+Temps.
+
+Vives.
+
+Le temps consomme toutes choses, et esclarcit les choses faulses, &
+faict que les vrayes sont cognues.
+
+Patric.
+
+Le temps est plus precieux que toute autre chose car quand il est passé
+ne se peut recouvrer.
+
+Chilo.
+
+Ne pers point ton temps: car il n’y a rien si clair & precieux
+qu’iceluy, lequel soudain & avec un moment s’envole.
+
+
+Verité.
+
+Patric.
+
+Tu dois porter telle reverence à la Verité, que pour chose, tant soit de
+grande importance, ne t’en dois varier n’avoir aucun respect aux
+richesses, amys, prieres, ou crainte de mort.
+
+Cicero.
+
+Le proffit de mesnage n’est point de longue duree: aussi le dommage de
+verité ne nuit pas longuement.
+
+Vives.
+
+Il y a tousjours consentement du vray avec le vray: mais ce qui est faux
+ne s’accorde avec verité ny avec mensonge.
+
+Vives.
+
+La reputation que tu auras d’estre veritable, aura plus de foy que tous
+les grands sermens que les autres feront.
+
+
+Vertu.
+
+Horace.
+
+Celuy qui desire attaindre & parvenir au degré de vertu, ne peut sans
+peine et labeur.
+
+Vives.
+
+Vertu est une pieté & affection envers Dieu & les hommes, & volonté de
+bien faire.
+
+Cicero.
+
+Vertu ne peut estre au regne de volupté.
+
+Vives.
+
+Tout ce qui se faict avec vertu ne peut estre que honneste & loüable.
+
+Bias.
+
+Disputer de vertu & vivre en peché sont actes differents.
+
+Patric.
+
+Entre les choses de ce monde, vertu est la plus excellente.
+
+Vale.
+
+Vertu est fuir vice comme ennemy capital, & hair ceux qui sont addonnez
+à volupté mondaine.
+
+Cicero.
+
+Vertu est aucunement affoiblie par oysiveté & reforcee par peine &
+travail.
+
+Horace.
+
+Celuy qui a vertu, a tout ce qui luy est necessaire.
+
+Cicero.
+
+Il est trop meilleur servir à vertu, par peine & labeur (cognoissant
+qu’apres s’ensuit un loyer de gloire & honneur) que servir à volupté
+avec plaisir charnel, qui n’apporte que tristesse & mort.
+
+Caton.
+
+Si vous faictes chose (disoit Caton) vertueuse, le travail et le labeur
+se departiront: & le bien faict tant que vivrez vous demeurera: Mais si
+vous faictes quelque chose par oysiveté, & plaisir desordonné, votre
+volupté en un moment cessera, & le mal-faict tousjours vous
+accompagnera.
+
+Solon.
+
+Toutes choses passent, mais la seule vertu demeure entiere, qui rend son
+Autheur loüable: Au contraire vice est vituperable qui rend son Autheur
+infame.
+
+Cicero.
+
+Celuy est digne de loüange, qui par sa vertu est parvenu en hault estat,
+& non pas celuy qui par richesses, faveurs, & par la calamité d’autruy
+est eslevé en dignité.
+
+Les coeurs des humains sont esmeuz à aymer, quand ils cognoissent
+parfaictement la vertu de ceux avec lesquels ils hantent.
+
+Lact.
+
+Si vertu eschet à l’homme, il luy eschet aussi la beatitude & felicité.
+
+Cicero.
+
+Il y a en nous des semences de vertu, lesquelles si nous laissons venir
+en accroissement, il n’y a doubte que naturellement, nous ne parvenions
+à une fin heureuse.
+
+Patric.
+
+Alexandre souloit dire qu’il aymoit mieux surmonter les autres en vertu
+qu’en puissance.
+
+Cicero.
+
+Plusieurs s’attribuent le nom de vertu, mais ils ignorent ce qu’elle
+vault.
+
+Thal.
+
+Vertu fuit le vice comme son contraire, Qui veut acquerir le renom
+d’estre estimé vertueux, faut qu’il s’abstienne de tous vices, non
+seulement des vices exterieurs, mais aussi des interieurs qui demeurent
+en la pensee.
+
+Thal.
+
+Addonne toy aux choses vertueuses, & honnestes, à fin que tu en puisses
+avoir honneur & bonne renommee.
+
+Solon.
+
+Vertu est loüable de soy, laquelle porte son honneur avec elle, & bien
+souvent est loüee des meschans, contre leur gré: elle ressemble à la
+palme, que tant plus est courbee contre bas, tant plus elle se redresse
+en hault: aussi tant plus vertu est oppressee, tant plus est
+resplendissante.
+
+
+Vie humaine.
+
+Lact.
+
+Combien que ceste vie humaine soit remplie de plusieurs calamitez: ce
+neantmoins est desiree d’un chacun.
+
+Alcib.
+
+Il ne faut rien desirer en la vie humaine, sinon ce qui est conjoinct
+avec vertu & honnesteté.
+
+Patric.
+
+La vie d’un bon homme privé est trop plus seure que la vie de celuy qui
+a charge.
+
+Vives.
+
+Le temps de dormir n’est compté entre le temps de vie, car la vie n’est
+que veue.
+
+
+Volupté.
+
+Platon.
+
+Volupté est le nourrissement de tous maux, elle tue & pervertit la bonne
+nature de l’esprit, rompt & debilite le corps, hebete l’entendement,
+oste le conseil de raison.
+
+Cicero.
+
+Volupté est l’amorce de tous maux, par laquelle les hommes sont prins
+comme le poisson à l’ameçon.
+
+Perian.
+
+Les voluptez du corps se passent bien tost, mais vertu demeure.
+
+
+Fin.
+
+
+
+
+RENCONTRES FACECIEUX
+
+d’aucuns sçavans personnages.
+
+
+Quelqu’un admonestant Diogenes, luy dit, pourquoy, vu qu’il estoit deja
+vieil, il ne se deportoit de tant travailler: auquel il respondit, Si je
+courois au jeu de prix, il me fauldroit laisser la course quand je
+seroye prochain du bout de la lice.
+
+Quelquefois un sophiste pour monstrer son sçavoir disputoit hautement &
+avec ostentation des choses celestes: auquel Diogenes dit, Vrayement tu
+en parle comme sçavant, & pense qu’il n’y a guere que tu es venu du
+Ciel.
+
+On demanda à Diogenes à quelle heure l’homme pourroit prendre sa
+refection: lequel dit, S’il est riche quand luy plaira, & s’il est
+pauvre quand il pourra.
+
+On demanda à Diogenes quand c’est qu’il seroit bon se marier: lequel
+respondit, Aux jeunes il n’est pas encores temps, & aux vieux jamais.
+
+Alexandre ayant pris un escumeur de mer, luy demanda, de quelle
+authorité il deroboit sur la mer: de la mienne, dit-il: Et pource que le
+fais avec un petit Brigandin, on m’appelle Pirate: mais toy qui le fais
+avec une grosse armee, tu es appellé Roy.
+
+Cesar voyant à Rome un estranger qui portoit des petits cinges & des
+petits chiens pour plaisir, demanda si en son pays on ne faisoit point
+d’enfans.
+
+Agasides voyant qu’un sophiste exaltoit fort une petite matiere, dit, tu
+ne serois point bon cordonnier, de vouloir accommoder un grand soulier à
+un petit pied.
+
+Diogenes disoit que les paillardes estoient semblables au vin doux
+destrempé avec du venin, pource (disoit-il) qu’elles apportent au
+commencement un petit plaisir: mais apres une perpetuelle douleur &
+repentance.
+
+Diogenes disoit que ceux qui parloient disertement de vertu & ne
+vivoient point selon raison, estoient semblables à un Luth, le son
+duquel resjoüissoit les hommes, mais de soy il n’en sentoit rien.
+
+Diogenes voyant un joueur d’instrumens accorder sa harpe, luy dit, N’as
+tu point de honte que tu peux si parfaictement accorder ton instrument
+de bois, & tu ne peux accorder ta vie selon raison.
+
+Diogenes interrogué par quel moyen on se pourroit mieux venger de son
+ennemy, dit, En se monstrant homme de bien et vertueux.
+
+Quelqu’un reprochoit à Xenophanes, qu’il estoit craintif, et qu’il
+n’osoit joüer aux detz avec luy: lequel respondit, il est vray que je
+suis craintif, encores plus que tu ne dis, mais est aux choses
+deshonnestes.
+
+Themistocles faisant decreter un sien heritage dit au crieur, crie qu’il
+y a de bons voisins.
+
+Caton se repentoit de trois choses, d’avoir dit son secret à femme,
+d’avoir navigé sur mer, quand il pouvoit aller sur terre, & d’avoir
+passé aucun temps sans apprendre.
+
+
+Fin.
+
+
+ Le mien desir n’est point
+ mortel.
+
+
+
+
+NOTE DU TRANSCRIPTEUR
+
+
+L’orthographe et la ponctuation sont conformes à l’original. On a
+distingué les lettres i/j et u/v. Quelques erreurs manifestes ont été
+corrigées.
+
+
+
+
+*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***
diff --git a/75747-h/75747-h.htm b/75747-h/75747-h.htm
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+++ b/75747-h/75747-h.htm
@@ -0,0 +1,4545 @@
+<!DOCTYPE html>
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+ <title>Union des sentences de philosophie | Project Gutenberg</title>
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+<body>
+<div style='text-align:center'>*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***</div>
+<div class="x-ebookmaker-drop c"><img src="images/cover.jpg" alt=""></div>
+<div class="x-ebookmaker-drop break"></div>
+<h1 class="top2em">Union des<br>
+sentences de<br>
+Philosophie.</h1>
+
+
+<p class="c gap">A Paris,<br>
+De l’Imprimerie de Leon Cavellat,<br>
+au mont sainct Hilaire au<br>
+Griphon d’argent.</p>
+
+<p class="c"><ins title="L">M</ins>. D. Lxxxiii.</p>
+
+<div class="chapter"></div>
+
+<h2 class="nobreak">Dixain.</h2>
+
+
+<div class="flex">
+<div class="poetry">
+<div class="verse">Si tu desire en compagnie honneste,</div>
+<div class="verse">Tenir propos qui soit d’authorité,</div>
+<div class="verse">Ou si tu veux d’une grace modeste</div>
+<div class="verse">Que tu sois veu parler en gravité :</div>
+<div class="verse">Lire te faut ce brief present traicté,</div>
+<div class="verse">Des bons autheurs sentences memorables,</div>
+<div class="verse">Aorné de fleurs de science loüables.</div>
+<div class="verse">Apprens les donc, &amp; les mets en effect :</div>
+<div class="verse">Et cognoistras combien sont profitables,</div>
+<div class="verse">Pour estre en meurs accomply &amp; parfaict.</div>
+</div>
+
+</div>
+<p class="c"><img class="w20" src="images/deco1.jpg" alt=""></p>
+
+<div class="chapter"></div>
+<p class="c"><img src="images/deco2.jpg" alt=""></p>
+
+<h2 class="nobreak i">BREF ADVERTISSEMENT<br>
+à tous Amateurs de vertu.</h2>
+
+
+<p>Il n’y a celuy tant soit il peu versé
+és sciences des bonnes lettres,
+qui ne puisse facilement juger
+combien apporte de profit la reduction des sentences
+&amp; memorables dicts de ceux qui ont
+surpassé le vulgaire en bonne doctrine &amp; Philosophie
+Morale. Pour ceste cause considerant,
+que la multitude &amp; diversité d’icelles
+(dispersees dedans un grand nombre &amp; infinité
+d’Autheurs tant anciens que modernes)
+est telle qu’il seroit impossible à la plus part
+de les recueillir pour les mettre en usage &amp;
+en faire leur profit, il m’a semblé bon &amp;
+utile de faire un abregé et recueil de
+celles qui sont les plus singulieres &amp; excellentes,
+&amp; les ordonner selon l’ordre Alphabetique
+en forme de lieux communs : pour par
+ce moyen les delivrer d’une grande peine et
+travail d’esprit. Maintenant donc faictes
+en vostre profit, tellement qu’on voye
+d’oresnavant en voz propos, et en voz
+oeuvres reluire une gravité &amp; modestie, telle
+que vous sera recommandee par la commodité
+de ce present livre à la gloire &amp; honneur de
+Dieu, &amp; l’edification des prochains. Que
+si ainsi vous le faictes me donnerez suffisant
+argument &amp; occasion pour m’emploier
+à vous dedier ce present livre plus parfait
+et entier en peu de Jours.</p>
+
+<p class="c gap">Grace avec vous.</p>
+
+<p class="c gap"><img class="w20" src="images/deco3.jpg" alt=""></p>
+
+<div class="chapter"></div>
+<p class="c"><img src="images/deco4.jpg" alt=""></p>
+
+<h2 class="nobreak i">UNION DES SENTENCES<br>
+de philosophie.</h2>
+
+
+<h3>Aage.</h3>
+
+<p class="by">Pytha.</p>
+
+<p>L’Aage qui est le temps &amp; l’espace
+de la vie humaine, depuis la nativité
+jusques à la mort, Pythagoras
+le limitoit à quatre-vingts ans, qui est le
+point ou l’homme doit mourir, &amp; le divisoit
+selon les saisons de l’annee, comparant l’Enfance
+au Printemps, l’Adolescence à
+l’Esté, la Jeunesse à l’Automne, la
+Vieillesse à l’Hyver.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Platon le divisoit de sept ans en sept ans,
+&amp; estimoit qu’au bout des sept ans, l’homme
+changeoit tousjours de complection, &amp; se faisoit
+quelque metamorphose au corps humain,
+pour ceste cause estimoit le septiesme an estre
+perilleux, judiciaire, ou fatal.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Aucuns Philosophes divisoient l’aage en
+six, enfance, puerilité, jeunesse, adolescence,
+virilité, &amp; vieillesse.</p>
+
+<p class="by">Them.</p>
+
+<p>Themistocles aagé de cent sept ans,
+regretoit finir sa vie lors qu’il commençoit
+à estre sage.</p>
+
+<p class="by">Theop.</p>
+
+<p>Theophraste accusoit nature, qu’elle avoit
+donné aage si long aux cerfs &amp; corbeaux,
+qui sont bestes inutiles, de nul proffit :
+Et aux hommes avoit donné la vie courte
+&amp; de peu de duree, lesquels (s’il leur estoit
+permis par long aage) pourroient estre parfaicts
+en science, &amp; abondamment puiser de
+l’eau en la fontaine de sagesse.</p>
+
+<p class="by">Possid.</p>
+
+<p>Possidonius disoit qu’on devoit avoir
+plus cher, &amp; estimer un seul jour d’un
+homme docte, que le long espace de l’aage
+d’un homme ignorant.</p>
+
+<p class="by">Aug.</p>
+
+<p>Il ne me semble jamais tard à l’homme,
+pour apprendre ce qui est necessaire.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Avec l’aage convient changer les moeurs.</p>
+
+<p>La chose en laquelle un jeune enfant
+s’adonne de son premier aage, le conduit jusques
+au sepulchre.</p>
+
+<p>Une mesme chose ne convient pas bien à
+tout aage, car nature se change avec le
+temps.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Pour l’aage de maintenant les jeunes
+gens s’adonnent à toutes dissolutions, &amp;
+plaisirs mondains, &amp; quand sont grands
+ils ont honte d’apprendre, au lieu que plus
+tost devroyent estre honteux qu’ils n’ont
+apprins.</p>
+
+
+<h3>Abstinence.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Abstinence est de ne rien desirer de superflu,
+ne passer les limites de moderation,
+dompter convoitise soubs le joug de raison, celuy
+est abstinent à qui vice, &amp; volupté desplaist :
+qui ne se resjouit d’exces, mais soudain
+retourne à mediocrité.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Abstinence doit estre gardee, car superfluité
+&amp; gourmandise affoiblissent le
+corps &amp; rompent l’entendement. Ainsi comme
+abstinence faict la jeunesse longue, &amp;
+conserve la santé, tient le corps en estat honneste :
+au contraire gourmandise haste la
+vieillesse, rend le corps debile, faict la
+face laide &amp; salle.</p>
+
+
+<h3>Acheter.</h3>
+
+<p class="by">Caton.</p>
+
+<p>Caton disoit, qu’il estoit requis de considerer
+deux choses en achetant une terre : premierement
+si elle estoit en bel air, &amp; puis fertille,
+car si elle n’estoit en bel air, tu acheterois
+maladie, &amp; si elle n’est fertille &amp; feconde,
+pauvreté &amp; perpetuel travail.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Tu dois acheter pour un gain honneste &amp;
+licite, non pas pour rapine &amp; trop grande convoitise :
+car la troisiesme generation ne pourroit
+jouir de tes biens.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>Sois songneux de rendre ce qu’on t’aura
+presté, car qui s’acquitte s’enrichit : sois plus
+soucieux de rendre, que tu n’as esté de prudence.</p>
+
+
+<h3>Admonitions.</h3>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Entens, &amp; escoute les admonitions qu’on
+te fera, &amp; ne desprise le bon conseil de tes
+amis, tout ce qui est à ton utilité &amp; honneur
+soit par toy escouté.</p>
+
+
+<h3>Adoration.</h3>
+
+<p class="by">S. J. iiii.</p>
+
+<p>L’heure est venue que les vrais Adorateurs
+adoreront le Pere en esprit, &amp; verité,
+car Dieu est esprit.</p>
+
+<p class="by">Sstien.</p>
+
+<p>J’ay eu crainte que ne transportasse
+l’honneur de mon Dieu à l’homme, que je
+n’adorasse aucun sinon mon Dieu.</p>
+
+<p class="by">Act. x.</p>
+
+<p>Sainct Pierre dit à Corneille qui se jettoit
+à ses piedz, Lieve toy, je suis aussi
+moymesme serviteur de Dieu comme toy.</p>
+
+<p class="by">Apoc. ix.
+&amp; xxii.</p>
+
+<p>L’Ange dit à sainct Jean qui le vouloit
+adorer, Regarde que tu ne le face : Je suis
+serviteur de Dieu avec toy, &amp; avec tes freres
+qui ont le tesmoignage de Jesus Christ.</p>
+
+
+<h3>Adversitez.</h3>
+
+<p class="by">Chilo.</p>
+
+<p>Chilo voyant un qui se contristoit en ses adversitez
+(dit) si tu cognoissois les maux des
+autres, tu ne porterois les tiens si impatiemment.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Tu dois aucunement celer, &amp; ne donne
+point à cognoistre tes adversitez, à fin que tu
+ne donne occasion à tes envieux de se resjouir.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Les adversitez de ce monde sont communes,
+&amp; indifferemment peuvent advenir à un
+chacun.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>C’est signe d’homme de petit courage, de
+se contrister beaucoup des adversitez.</p>
+
+
+<h3>Affaires.</h3>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>N’entreprens beaucoup d’affaires temerairement,
+&amp; si elles sont commencees poursuis
+les avec diligence &amp; prudence.</p>
+
+
+<h3>Agreable.</h3>
+
+<p class="by">Chilo.</p>
+
+<p>Sois agreable à un chacun, &amp; te gouverne
+si sagement que tu plaise à tous.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Sois agreable à un chacun, &amp; fay qu’en
+toy douceur &amp; humanité abonde.</p>
+
+
+<h3>Agriculture.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’agriculture nous apporte gain honneste,
+&amp; sans tromperie : qui est necessaire
+pour la vie humaine.</p>
+
+<p>Agriculture est chose trop plus loüable que
+la guerre : elle promet vie paisible, &amp; tranquille
+felicité : l’autre malheur, mort, &amp; misere.</p>
+
+
+<h3>Adultere.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il n’y a rien en ce monde qui cause plus
+tost un divorce, &amp; separation de la saincte
+compagnie de mariage qu’adultere.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>On doit punir griefvement les adulteres,
+à fin que la saincte compagnie de mariage
+en soit plus stable.</p>
+
+
+<h3>Affections.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Si nous permettons noz affections regner
+en nous : elles nous apportent grandes
+calamitez, &amp; souvent desespoir.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le remede en noz affections se trouve
+en nous mesmes.</p>
+
+
+<h3>Ame.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’Ame est donnee de Dieu à l’homme,
+laquelle si faict bien son devoir, refrene
+l’appetit, appaise l’ire, mesprise volupté, pacifie
+convoitise, dompte soubs les pieds les
+troubles de l’esprit soubs la conduicte de raison
+&amp; prudence.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Dieu a engendré l’Ame, &amp; veut qu’elle
+soit la gouvernante de raison.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Dieu ne nous a donné chose en ce
+monde plus digne que l’ame.</p>
+
+<p class="by">S. J. viiii.</p>
+
+<p>Le Fils de l’homme n’est pas venu pour
+damner nostre ame, ains pour la sauver.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Le corps n’est seulement que le vaisseau
+de l’ame.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le corps ayant en soy l’ame enclose, &amp;
+souillee de vices &amp; pechez, est comme un
+somptueux &amp; ellegant sepulchre, dedans lequel
+gist une charrogne puante &amp; infecte.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>L’ame est capable et participante de
+raison, &amp; rien plus excellent n’a esté creé
+par le createur.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Les ames des hommes sont immortelles,
+mais celles des vertueux sont divines.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>Il est trop plus honneste mourir, que
+contaminer son ame d’incontinence &amp; vice.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Ceux faillent qui estiment les vices du
+corps estre plus grands que ceux de l’ame.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Convoitise, vaine gloire, ambition, volupté,
+&amp; autres telles passions, sont les maladies
+de l’ame.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>L’ame est une compagnie de l’appetit, et
+de la raison, neantmoins il faut tousjours
+que la raison domine, avec contemplation des
+choses hautes, &amp; ardues.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>L’appetit doit obeir à l’ame : ou bien ne
+desirer rien qui ne soit licite &amp; honneste.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>L’ame a son origine des cieux, ainsi que
+les oyseaux sont naturellement nays à voler,
+les chevaux à courir : aussi nous a engendré
+nature nostre ame à vertu, &amp; humanité.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>D’autant que la force de l’ame est plus
+forte que celle du corps : Aussi les choses
+conceues en l’ame sont plus grandes &amp; plus
+hautes que celle du corps.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>La volupté de l’ame est plus grande
+que celle du corps.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Par le corps nous ne sentons que les choses
+presentent, ou prochaines de nous,
+mais par l’ame nous sentons les passees
+&amp; futures.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Nous pouvons aysement juger nostre ame
+avoir prins source &amp; origine des Cieux, par
+ce qu’elle contemple les choses celestes, predit
+&amp; divine par prudence les futures.</p>
+
+<p class="by">Sap. iii.</p>
+
+<p>Les ames des justes sont en la main de
+Dieu &amp; le tourment de la mort ne les touchera
+point.</p>
+
+
+<h3>Amys.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il n’est rien plus propre à la vie humaine
+&amp; convenable à bien &amp; honnestement vivre,
+que d’avoir des amis, &amp; de converser avec
+ceux qui nous ayment.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>Les amys sont estimez estre le refuge
+en nostre pauvreté &amp; calamité.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Les amys doivent estre liberaux vers
+leurs amys, à fin d’entretenir, &amp; augmenter
+l’amitié.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Espreuve tes amis en tes adversitez : car
+ainsi que l’or s’espreuve au feu &amp; sur la touche,
+aussi en tes adversitez cognoistras si tes
+amys te seront fideles.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nous ne devons demander à noz amys
+chose qui ne soit honneste : ne faire aussi pour
+eux rien qui ne soit honneste &amp; licite.</p>
+
+<p class="by">Isocr.</p>
+
+<p>Fais amys avec discretion &amp; prudence : &amp;
+lors que les auras acquis, sois fidele, &amp; entier
+vers eux.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Ne reçoy aucun pour amy, si tu ne sçais
+comme il a versé au paravant avec ses amis :
+car tu dois esperer qu’il sera tel en ton endroit,
+comme il a esté envers les autres.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Le proverbe est veritable qui dit que devant
+que faire amy, il faut manger un muy
+de sel avec luy : il faut cognoistre avant
+qu’aymer, &amp; non pas aymer avant que cognoistre,
+le vray amy cele le secret, aide au
+besoing, l’honore en sa presence, &amp; loue en son
+absence : Il le convient esprouver s’il est secret,
+ainsi qu’on essaye un vaisseau auquel on
+met de l’eau pour sçavoir s’il contiendra le
+vin.</p>
+
+<div class="flex">
+<div class="poetry">
+<div class="verse">Ne dy jamais avoir amy trouvé,</div>
+<div class="verse">Si paravant tu ne l’as esprouvé.</div>
+</div>
+
+</div>
+<p class="by">Pytha.</p>
+
+<p>N’estime celuy ton amy, lequel te flatte :
+&amp; celuy duquel tu t’es apperceu, qu’il a pourchassé
+ton dommage, ou deshonneur, par ses
+fraudes &amp; calomnies, evite le comme tu voudrois
+fuir la couleuvre cachee dessoubs
+l’herbe : telle amitié simulee ressemble à l’oyseleur,
+qui de son siflet deçoit les cailles tant
+qu’elles se viennent empestrer aux filets.</p>
+
+<p class="by">Pytha.</p>
+
+<p>Pour petite occasion ne te fasche contre ton
+amy, &amp; supporte ses imperfections.</p>
+
+<p class="by">Chil.</p>
+
+<p>Ne change beaucoup tes amys, ne cherche
+point leurs tables, &amp; à leurs calamitez sois
+prompt à les secourir.</p>
+
+<p class="by">Solon.</p>
+
+<p>Sois pareil à tes amis en leurs adversitez,
+comme tu leur estois en leurs <ins title="proprietez">prosperitez</ins>.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Tu ne dois seulement ayder &amp; subvenir à
+tes amys, mais aussi par charité secourir
+un chacun.</p>
+
+<p class="by">Salom.</p>
+
+<p>Si tu veux entretenir ton amy, dy bien de luy,
+car ainsi comme loüange est commencement
+d’amitié : aussi detraction est origine de haine.</p>
+
+<p class="by">Pline.</p>
+
+<p>Celuy est vray amy qui ne fait point de
+compte de son dommage propre, pour garder
+celuy de son amy.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>L’amy ne doit point prier l’amy en demandant.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>L’amy certain est cogneu és adversitez.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Pour estre vray amy, il faut que tu ayme
+la personne, &amp; non les biens.</p>
+
+<p>Il n’est archer de garde plus fort, que le
+fidele amy.</p>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>Amitié se doit suivre jusqu’à la mort.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Celuy ne peut estre amy des bons, qui
+vit si follement qu’il se rend agreable aux
+meschans.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est chose loüable d’estre chery &amp; amy
+des bons, mais d’estre craint &amp; hay, c’est
+chose miserable.</p>
+
+
+<h3>Amitié.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Si en amitié on ne demande chose licite, &amp;
+honneste, il faut que la foy &amp; crainte de
+Dieu soit preferé à amitié.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Amitié, plaisir &amp; grace sont les biens
+de paix &amp; concorde.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Amitié est desirer à son amy beaucoup de
+bien, &amp; prosperité : encor’ que nul proffit ne
+luy en revienne.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Entre les choses qui sont donnees par la
+sapience divine, nulle n’est plus grande, ne
+meilleure que l’amitié.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Amitié entre amis esgaux est stable, entre
+lesquels n’y a jamais eu experience de forces.</p>
+
+<p class="by">Plin.</p>
+
+<p>Amitié est union de parfaicte volonté.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Vraye amitié est entre les bons &amp; vertueux.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Preferons amitié à toute chose, car il n’y
+a rien plus propre pour la conservation de la
+vie humaine.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Celuy qui reprend &amp; rejette l’amitié, faict
+autant que s’il ostoit le soleil du monde.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>On doit honorer amitié : par ce que sans
+elle on ne peut vivre sans danger ne joyeusement.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’amitié qui est la plus ferme &amp; certaine,
+est celle qui est conjoincte avec personnes
+semblables en meurs &amp; conditions.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Amitié ne peut estre qu’entre les bons, &amp;
+vertueux.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’amitié qui est appuyee sur vertu,
+n’est point mise en oubly par longue diuturnité,
+ou distance des lieux, elle ne diminue
+par silence, &amp; ne se resjouit point par
+soupçon ou nouvelle accointance.</p>
+
+
+<h3>Amour honneste.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Les faits de Jesus Christ nous mettent
+devant les yeux le vray exemple de ce precepte
+d’amour, afin que nous l’ensuivions.</p>
+
+<p class="by">Pline.</p>
+
+<p>Nulle chose n’est en amour plus digne
+de louange que constance &amp; perseverance.</p>
+
+<p class="by">S. Au.</p>
+
+<p>Il est meilleur d’aymer avec severité, que
+decevoir avec douceur.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Qui au premier assault d’amour faict
+resistence, a vaincu.</p>
+
+<p class="by">Terenc.</p>
+
+<p>Les petites choses croissent, &amp; s’augmentent
+par amour, &amp; les grandes se ruinent
+par discorde.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Amour faict toutes choses esgalles, personne
+ne cherche estre preferé l’un à l’autre,
+ne s’efforce de ravir ce qui est à son amy, &amp;
+rend toute chose commune.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est richesse plus asseuree ne plus certaine,
+que l’amour qu’on a les uns aux autres.</p>
+
+
+<h3>Amour deshonneste.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Amour est un desir insatiable, duquel
+quand nous en sommes rassasiez, nous
+tombons en repentance.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Les amoureux ont de coustume de juger
+mal des beautez, par ce que l’amour obfusque
+le sens des yeux.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Si celuy qui ayme est pauvre il est merveilleusement
+passionné.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Parmy les banquets &amp; le vin, amour
+brusle plus vivement.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Platon disoit le coeur d’un amoureux mourir
+en son propre corps &amp; vivre en celuy d’autruy.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Apres que les amoureux ont assouvy leur
+insatiable desir, s’en repentent incontinent.</p>
+
+
+<h3>Anciens.</h3>
+
+<p class="by">Tit. ii.</p>
+
+<p>Les anciens soyent sobres, graves, prudens,
+charitables &amp; patiens.</p>
+
+<p class="by">i. Tim. iii.</p>
+
+<p>Ne reprens point griefvement celuy qui
+est ancien : mais admoneste-le comme pere, &amp;
+les jeunes comme freres.</p>
+
+<p>Porte honneur &amp; reverence aux anciens.</p>
+
+<div class="flex">
+<div class="poetry">
+<div class="verse">Aux anciens remplis de sapience,</div>
+<div class="verse">Tu dois porter honneur &amp; reverence.</div>
+</div>
+
+</div>
+
+<h3>Art.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’art accroist ce qui est utile à la nature.</p>
+
+<p class="by">Lact.</p>
+
+<p>Les arts ont affaire de nature, d’enseignement
+&amp; exercice.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Ainsi qu’un cheval qui n’est duit ne
+dompté, jaçoit qu’il soit fort bien composé et
+de belle corpulence, ne peut estre propice
+ou utile à l’usage de l’homme : aussi celuy qui
+est sous art et doctrine, jaçoit qu’il soit
+ingenieux, ne peut acquerir vertu.</p>
+
+
+<h3>Artisans.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Les artisans rendent les villes riches, &amp;
+font qu’elles sont frequentees de peuples.</p>
+
+
+<h3>Argent.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Argent est le sang &amp; l’ame de la Republique,
+&amp; celuy qui n’en a point, chemine comme
+mort entre les vivans.</p>
+
+
+<h3>Avarice.</h3>
+
+<p class="by">Salust.</p>
+
+<p>Avarice est l’estude, &amp; convoitise d’acumuler
+deniers, que nul sage ne doit desirer.</p>
+
+<p class="by">Tit. li.</p>
+
+<p>Avarice &amp; superfluité sont deux pestes qui
+sont cause de la destruction de maintes villes.</p>
+
+<p class="by">Virgile.</p>
+
+<p>O maudite avarice, quel mal tant pervers
+induis-tu dedans le corps des mortels ?</p>
+
+<p class="by">Salust.</p>
+
+<p>Avarice faict ruiner la foy &amp; la bonté.</p>
+
+<p class="by">S. Au.</p>
+
+<p>Avarice n’est pas vice de l’or, mais
+de l’homme usant mal de l’or.</p>
+
+<p class="by">Salom.</p>
+
+<p>Les jours seront longs de celuy qui hait
+l’avarice.</p>
+
+<p class="by">Eccle.</p>
+
+<p>Qui ayme l’argent, jamais ne s’en rassasiera,
+&amp; qui ayme l’abondance, est sans fruict.</p>
+
+<p class="by">Lu. xii.</p>
+
+<p>Gardez vous d’avarice : car la vie de l’homme
+n’est pas aux choses qu’il possede.</p>
+
+<p class="by">Pro. xv.</p>
+
+<p>Celuy qui s’adonne à avarice trouble sa
+maison : mais celuy qui est liberal, vivra.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Le naturel d’un avaricieux est d’estre autant
+convoiteux d’un petit gain que d’un grand.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Il y a des hommes aussi avaricieux comme
+s’ils devoient tousjours vivre, &amp; les autres
+sont aussi prodigues, comme s’ils devoient
+mourir presentement.</p>
+
+
+<h3>Audace.</h3>
+
+<p class="by">Isocr.</p>
+
+<p>Audace passe la mesure de force.</p>
+
+<p class="by">Plutar.</p>
+
+<p>Es choses perilleuses, l’audace qui se
+faict avec raison est à louer : mais l’impetuosité
+qui se faict sans raison est temerité.</p>
+
+
+<h3>Aumosne.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est aumosne si bien faicte, que celle
+qui est distribuee aux pauvres : fais aumosne
+de ce que Dieu <ins title="ta">t’a</ins> donné.</p>
+
+
+<p class="by">Beauté.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Beauté du corps auquel repose un
+esprit ord &amp; sale, est comme un beau
+logis, ou habite un hoste laid &amp; deshonneste.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Beauté s’efface ou flestrit par maladie,
+&amp; s’estaint par vieillesse.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>En fait de recommandation, la beauté a plus
+de valeur que toutes les lettres missives.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>La beauté a ceste persecution, que sur
+toute autre chose agree &amp; est amiable.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Beauté a esté dommageable <ins title="a">à</ins> plusieurs.</p>
+
+
+<h3>Beau.</h3>
+
+<p class="by">Xenop.</p>
+
+<p>Le feu brusle de pres, mais le beau visage
+tant soit loin, enflamme &amp; brusle les amoureux.</p>
+
+<p class="by">Plutar.</p>
+
+<p>C’est chose plaisante de contempler les belles
+personnes : mais de les toucher, fort
+dangereuse.</p>
+
+
+<h3>Bons.</h3>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Celuy qui desire de plaire aux bons est bon :
+ou au moins à le vouloir de l’estre, les
+bons ayment les bons, &amp; les meschans
+ayment les meschans.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>En faisant bien aux bons, il me semble
+que ce n’est donner, mais recevoir.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nul ne peut estre bon par la volonté
+d’autruy, mais par la sienne propre.</p>
+
+<p class="by">Aristi.</p>
+
+<p>La chose en ce monde qui est de plus
+grande admiration, c’est l’homme, pourveu
+qu’il soit bon.</p>
+
+
+<h3>Charité.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>La charité que nous devons avoir
+en Dieu, est que nous preferions
+son honneur à toutes choses, &amp; que
+nous l’ayons en plus singuliere recommandation
+que toutes autres choses.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Tes abstinences ne te rendront point tant
+recommandable envers Dieu, que charité.</p>
+
+<p>Tu dois tenir tous hommes comme propres
+freres : te resjouir de leurs prosperitez,
+te contrister de leurs adversitez, &amp; leur
+ayder par charité.</p>
+
+
+<h3>Chasteté.</h3>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Chasteté en la femme, est la forteresse
+de sa beauté.</p>
+
+<p class="by">Cicer.</p>
+
+<p>C’est honte de voir celuy qui doit estre le
+patron &amp; exemple de chasteté, se trouver surprins
+de <ins title="vie">vice</ins>.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Entre les batailles des Chrestiens, les
+pires sont les brigues de chasteté : en laquelle
+est la guerre perpetuelle, &amp; ont bien peu de
+victoire.</p>
+
+
+<h3>Cité.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Nulles richesses ne tributs n’augmentent
+tant une Cité que quand les citoyens sont
+bons amis, paisibles, unanimes, &amp; bien affectionnez
+au bien publicq. Au contraire
+nulles puissances ne sont assez grandes,
+quand les Citoyens vacillent, &amp; sont divisez
+par brigues.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>A une Cité on doit donner ordre, que
+peu de gens commandent &amp; plusieurs
+obeissent.</p>
+
+
+<h3>Citoyen.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Le Citoyen qui volontiers se rend subject
+doit esperer que quelque jour on luy obeira.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il est convenable qu’un Citoyen ne soit
+ne trop riche ne trop pauvre, le pauvre ne
+peut rien, &amp; le riche desdaigne ou ne veut
+ayder.</p>
+
+
+<h3>Clemence.</h3>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>C’est clemence de pardonner au sang
+d’autruy comme au sien.</p>
+
+
+<h3>Constance.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Constance est fidelle garde de noz secrets.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Un homme constant est tousjours en un estat,
+jamais ne se change, il ayme trop mieux
+estre bon que d’en avoir le renom. Il n’y a
+point en luy de faux semblant, ne dissimulation :
+il a tousjours un mesme front &amp; oeil.</p>
+
+
+<h3>Corps.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Tant plus le corps est bien traicté &amp; tant
+plus l’esprit est mal mené.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le corps doit obeir à l’esprit, l’esprit à
+l’entendement, &amp; l’entendement à Dieu.</p>
+
+
+<h3>Correction.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Quand on t’aura corrigé, fay que la correction
+te profite.</p>
+
+
+<h3>Crainte.</h3>
+
+<p class="by">Erasm.</p>
+
+<p>Il faut que celuy qui est craint de tous,
+luy mesme aussi craigne plusieurs : car celuy
+ne peut vivre en asseurance, qu’un chacun
+desire estre mort.</p>
+
+
+<h3>Cruauté.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Cruauté doit estre en horreur, &amp; clemence
+aymee.</p>
+
+
+<h3>Curiosité.</h3>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Curiosité des choses nouvelles a de coustume
+de plustost troubler &amp; perdre un bien publique
+que le rendre meilleur.</p>
+
+
+<h3>Diformité.</h3>
+
+<p class="by">Peria.</p>
+
+<p>Si tu cognois estre difforme &amp; laid,
+corrige telle imperfection de nature
+par vertu &amp; sagesse.</p>
+
+
+<h3>Desespoir.</h3>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Entre les perturbations de l’ame desespoir
+est la pire : &amp; la plus horrible &amp; espouventable,
+elle persuade à l’homme de se desfaire,
+violer nature, rompre la compagnie de l’ame
+&amp; du corps : ce qui est la chose la plus terrible
+qu’on pourroit dire.</p>
+
+
+<h3>Deshonneste.</h3>
+
+<p class="by">Isocr.</p>
+
+<p>Pense que les choses qui sont deshonnestes à
+dire sont aussi deshonnestes à faire.</p>
+
+
+<h3>Dieu.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il est un Dieu seul, Prince, Autheur,
+&amp; Recteur de ceste machine : Et tout ainsi
+qu’en la maison d’un bon pere de famille, ne
+se faict rien sans son commandement, aussi
+ne se faict rien de bien sans la bonne providence
+de Dieu.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’honnorer aymer, &amp; approuver tout ce
+qu’il ordonne, est chose saincte, &amp; vertueuse &amp;
+loüable.</p>
+
+<p class="by">Psal. c.</p>
+
+<p>Tout homme qui aymera Dieu, obeira à
+ses loix, &amp; fera sa volonté.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est une chose admirable &amp; impossible à
+la captivité de l’homme humain de pouvoir
+comprendre sa grandeur.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il ne faut juger des secrets de Dieu, sinon
+avec reverence, craincte &amp; honneur.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>C’est chose impossible de comprendre la divinité
+de Dieu : car nous ne sommes point
+capables, avec ce corps mortel, d’exprimer
+une chose invisible, &amp; sans corps : une chose
+eternelle estre cogneue par celle qui est mortelle
+&amp; prend fin.</p>
+
+<p class="by">S. Je. iiii.</p>
+
+<p>Dieu est charité &amp; qui demeure en charité
+demeure en Dieu, &amp; Dieu en luy.</p>
+
+<p class="by">i. Jean i.</p>
+
+<p>Dieu est la lumiere, &amp; n’y a point de tenebres
+en luy.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>On doit parler peu de la puissance
+de Dieu &amp; avec crainte &amp; reverence.</p>
+
+<p class="by">Grif.</p>
+
+<p>On ne peut assez recommander &amp; persuader
+aux hommes l’adoration &amp; honneur de
+Dieu, qui de sa grace nous eslargit tous biens,
+augmente noz vertus, nous illumine &amp; baille
+vraye intelligence de sa doctrine, verité &amp;
+parole, &amp; par son sainct Esprit nous donne
+esperance de salut en la gloire advenir.</p>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>Tu dois bien juger de Dieu, &amp; de la
+vraye Religion Chrestienne, fidele assemblee
+en nostre Seigneur Jesus Christ : ne
+te mocque point des ceremonies d’icelle : fuy
+les disputes trop curieuses, garde-toy bien par
+tes paroles de prophaner le nom de
+Dieu.</p>
+
+<p class="by">Cami.</p>
+
+<p>Vous trouverrez toutes choses bonnes estre
+advenues à ceux qui ont craint Dieu, &amp; toutes
+adversitez à ceux qui l’ont mesprisé.</p>
+
+<p class="by">Tertu.</p>
+
+<p>Dieu Createur de toutes choses ne peut
+aisement estre entendu : on ne peut parler
+de luy sinon avec grande difficulté.</p>
+
+<p class="by">Xenop.</p>
+
+<p>Es choses prosperes ne faut oublier
+Dieu, ains l’avoir tousjours en la memoire.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>La cognoissance de Dieu est vraye sapience
+de vertu.</p>
+
+<p class="by">Lacta.</p>
+
+<p>Dieu n’est point cogneu de nous, sinon en
+noz adversitez.</p>
+
+<p class="by">Silvin.</p>
+
+<p>Pendant que les affaires des mortels sont
+en danger, lors font grand honneur à
+Dieu : &amp; quand ils sont en prosperité, on ne
+voit plus fumer leurs autels.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est une chose donnee de nature, &amp; comme
+engravee aux esprits des hommes qu’il est
+un Dieu.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Le Ciel, la terre, l’air, la mer, Astres,
+Planettes, se mouvent par le commandement
+de Dieu.</p>
+
+<p class="by"><ins title="Zenop">Xenop</ins>.</p>
+
+<p>Il y a un Dieu lequel n’est point semblable
+aux hommes ny en la pensee ny quant
+au corps.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Qui est l’homme si incensé, hors du sens
+&amp; entendement qui quand il contemple les Cieux,
+ne juge qu’il y a un seul Dieu, &amp; qui n’estime
+toutes choses estre faictes par sa providence,
+&amp; non par adventure ou fortune.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nous pouvons cognoistre Dieu par ses
+oeuvres.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Jamais homme ne fut grand, ou excellent
+sans inspiration divine.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>La coustume de trop curieusement s’enquerir
+de Dieu est mauvaise.</p>
+
+
+<h3>Dignité.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Dignité est la bonne reputation qu’ont les
+hommes d’une grande vertu.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>D’autant que nous sommes haut eslevez
+en dignité, &amp; honneur : d’autant en devons
+nous estre plus humbles, &amp; moins arrogans.</p>
+
+
+<h3>Discret.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’homme discret ne faict aucune chose
+dequoy il se puisse repentir.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Discretion est raison de l’esprit &amp; meur
+advis pour tout bien considerer.</p>
+
+
+<h3>Druides.</h3>
+
+<p>Druides furent jadis Philosophes sçavans,
+leur vie respondoit à leurs doctrines. Ilz
+ont parlé fort religieusement de Dieu immortel :
+Ils persuadoient par bonnes raisons
+naturelles, que la mort n’estoit qu’un passage
+à une vie perpetuelle &amp; heureuse.</p>
+
+
+<h3>Eglise.</h3>
+
+<p class="by">S. Aug.</p>
+
+<p>L’Eglise est l’assemblee, &amp; congregation
+des fidelles.</p>
+
+<p class="by">i. Ti. iii.</p>
+
+<p>La maison de Dieu vivant est
+la colomne &amp; fermeté de verité.</p>
+
+<p class="by">Coll. i.</p>
+
+<p>Jesus Christ est le chef du corps de
+l’Eglise.</p>
+
+<p class="by">i. Cor. iii.</p>
+
+<p>Nul ne peut mettre autre fondement en
+l’Eglise que celuy qui est mis, lequel est
+Jesus Christ.</p>
+
+<p class="by">Psa. viii.</p>
+
+<p>La verité de Dieu est l’Eglise des
+saincts.</p>
+
+<p class="by">M. viii.</p>
+
+<p>Toutes &amp; quantes fois que deux ou trois
+sont assemblez en mon nom je suis au millieu
+d’eux.</p>
+
+<p class="by">M. xvi.</p>
+
+<p>Christ est la pierre, &amp; sur icelle est edifiee
+l’Eglise.</p>
+
+
+<h3>Enfans.</h3>
+
+<p class="by">Ro. viii.</p>
+
+<p>Si nous sommes enfans de Dieu, nous
+sommes aussi les heritiers, &amp; coheritiers de
+Jesus Christ, voire si nous souffrons avec
+luy, afin que nous soyons aussi ensemble
+glorifiez.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Ceux qui se mettent en devoir de reconsilier
+paix avec les hommes, sont appellez enfans
+de Dieu, tesmoins de Jesus Christ : au
+contraire ceux qui s’efforcent de rompre la
+Charité sont enfans de sathan.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Aristote tient que le cry aux enfans leur
+est utile, par ce qu’il donne accroissance,
+dilate la poitrine, &amp; donne force aux membres
+interieurs.</p>
+
+<p class="by">Patr.</p>
+
+<p>Il est trop meilleur ne point jamais avoir
+enfans, &amp; en estre perpetuellement privé, que
+d’en avoir de mal complectionnez.</p>
+
+<p class="by">Patr.</p>
+
+<p>Un enfant est loué par sa simplesse, un
+jouvenceau par sa benignité, un ancien par
+sa gravité.</p>
+
+<p class="by">Clerb.</p>
+
+<p>Si tu ayme tes enfans, fay qu’ils soient
+bien apprins &amp; endoctrinez en bonnes meurs :
+car c’est le plus grand thresor que tu leur
+puisse acquerir.</p>
+
+<p class="by">Patr.</p>
+
+<p>Enfans perdus, sont ceux qui corompus de
+vices &amp; voluptez, perdent les biens de l’ame,
+ne vacquent à aucun art, s’adonnent à lascheté
+&amp; paresse, avec gens oisifs &amp; mal vivans.</p>
+
+<p class="by">Silenn.</p>
+
+<p>C’est un grand bien que de naistre, &amp; le
+plus grand bien apres, de mourir.</p>
+
+
+<h3>Eloquence.</h3>
+
+<p class="by">Patri.</p>
+
+<p>Eloquence conjoincte avec raison &amp; sagesse
+reprend les vices : faict les effeminez &amp; paresseux,
+forts &amp; audacieux : elle peut appaiser
+un peuple esmeu &amp; en fureur, &amp; luy donner
+courage quand il est en craincte.</p>
+
+
+<h3>Equalité.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Equalité entre Bourgeois rend la communauté
+stable &amp; de longue duree : entretient
+concorde &amp; amitié.</p>
+
+
+<h3>Escriptures.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Les Escriptures sainctes doivent estre
+receues en notre esprit avec devotion et
+reverence.</p>
+
+
+<h3>Ennemis.</h3>
+
+<p class="by">Agis.</p>
+
+<p>Agis disoit qu’il ne falloit point demander
+combien estoient les ennemis : mais
+ou ils estoient pour combatre.</p>
+
+
+<h3>Envie.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Envie est tristesse, &amp; fascherie de la prosperité
+d’autruy.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Celuy qui porte envie à un homme de bien,
+qui faict bien, il porte envie à la republicque,
+et à soy-mesme.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Ainsi que la roüillure mange le fer : aussi
+envie mange les envieux.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Envie a de coustume de troubler les excellens
+&amp; vertueux.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Envie est celle qui se resjoüit du mal
+d’autruy, &amp; se deult de la prosperité des
+gens de bien &amp; vertueux.</p>
+
+<p class="by">Patri.</p>
+
+<p>Envie est contraire à amitié.</p>
+
+<p class="by">Solon.</p>
+
+<p>Envie abrege les jours de l’homme : elle
+ne veut bien à nul, &amp; se tourmente soy-mesme.</p>
+
+<p class="by">Caton.</p>
+
+<p>On n’a point d’envie sur celuy qui modestement
+use de sa fortune.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Envie est un plus grand mal contre nature
+que la mort.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Ne porte point envie à aucun, ains plustost
+prens peine d’ensuivre ceux qui font bien.</p>
+
+
+<h3>Envieux.</h3>
+
+<p class="by">Salust.</p>
+
+<p>Le propre d’un envieux est desirer qu’il
+n’advienne bien à aucun.</p>
+
+<p class="by">Salust.</p>
+
+<p>C’est une tache de tout temps, de porter
+envie à vertu.</p>
+
+<p class="by">Statio.</p>
+
+<p>Un envieux est triste &amp; melancholique
+quand les affaires d’autruy prosperent.</p>
+
+<p class="by">Pytha.</p>
+
+<p>Il n’est rien qui donne plus grand argument
+de la mauvaise &amp; perverse volonté de
+l’homme, que de se resjouir &amp; mocquer de
+l’adversité d’autruy.</p>
+
+<p class="by">Chilo.</p>
+
+<p>Ne sois envieux des richesses d’autruy,
+qui sont transitoires.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>C’est une chose malaisee, d’eviter les
+yeux des envieux.</p>
+
+<p class="by">Bion.</p>
+
+<p>Bion voyant un envieux qui avoit la face
+basse &amp; enclinee, dit, O quel grand mal est
+advenu à celuy, ou grand bien à un autre.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La felicité d’autruy est poison aux envieux,
+ils n’ont plaisir que quand ils jettent
+leur venin sur autruy.</p>
+
+<p class="by">Theop.</p>
+
+<p>Les envieux ne se resjoüiront tant de
+leurs propres biens, comme des dommages
+&amp; incommoditez d’autruy.</p>
+
+<p class="by">Solon.</p>
+
+<p>Ne sois point envieux sur les biens d’autruy,
+mais prens peine d’en acquerir avec contentement,
+&amp; lors envie cessera.</p>
+
+<p class="by">Chil.</p>
+
+<p>Ne sois point envieux, ains te resjoüis avec
+un chacun par bonne amitié : car ceux qui sont
+envieux vivent en indigence, &amp; ceux qui vivent
+en amitié abondent en grandes richesses.</p>
+
+
+<h3>Esperance.</h3>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Esperance est la confusion des chetifs &amp;
+miserables, lesquels quand n’ont plus de
+moyens, vivent en esperance.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Esperance est le songe de ceux qui veillent.</p>
+
+<p class="by">Dona.</p>
+
+<p>Esperance &amp; crainte, sont les deux passions
+des choses advenir.</p>
+
+<p class="by"><ins title="Sobrat.">Socrat.</ins></p>
+
+<p>La femme sans masle, &amp; la bonne esperance
+<ins title="saus">sans</ins> travail, ne peuvent engendrer
+chose bonne.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>La mauvaise esperance se conduit en
+erreur &amp; plaisir.</p>
+
+<p class="by">Demo.</p>
+
+<p>L’esperance des sages n’est point vaine,
+mais celle des fols est nulle.</p>
+
+<p class="by">S. Aug.</p>
+
+<p>Ainsi que par esperance nous sommes
+sauvez : aussi par esperance sommes pour
+estre bien heureux.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>L’esperance est le dernier refuge des
+adversitez.</p>
+
+<p class="by">Plaut.</p>
+
+<p>Plustost adviennent les choses esperees, que
+non esperees, &amp; souvent quand adviennent
+nous les mesprisons.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Espere tousjours bien regler ta vie avec
+l’esperance d’avoir des biens en abondance.</p>
+
+<p class="by">Ovid.</p>
+
+<p>Ou est la plus grande esperance de jouissance,
+là est le plus grand desir de luxure.</p>
+
+
+<h3>Esprit.</h3>
+
+<p class="by">Eccle.</p>
+
+<p>L’esprit vient de Dieu, &amp; retourne à
+celuy qui l’a creé.</p>
+
+<p class="by">Rom.</p>
+
+<p>Celuy qui cognoist les oeuvres, cognoist
+les affections de l’esprit.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>C’est une chose tranquille, que le repos
+de l’esprit.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il est necessaire que ton esprit soit sain,
+si tu veux que ton corps le soit.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Celuy à qui l’esprit deffaut, l’entendement
+ne luy profite non plus que bonne culture
+aux champs steriles et sablonneux, lesquels
+combien qu’ils soient cultivez &amp; labourez
+soigneusement, toutesfois ne rapportent
+point (ou que bien peu) de fruits.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Par continuel exercice la dureté de l’esprit
+se peut vaincre.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Il n’est homme si lourd d’entendement,
+&amp; d’esprit, qui par continuel exercice ne comprenne
+quelque science.</p>
+
+
+<h3>Exercice.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’exercice du corps est utile, &amp; necessaire
+au corps : paresse hebete le corps, industrie
+le consolide, &amp; le rend plus ferme et allegre.</p>
+
+<p class="by">Demo.</p>
+
+<p>Par exercice continuel, l’homme devient
+plus habille &amp; leger.</p>
+
+<p class="by">Demo.</p>
+
+<p>Il y a plus d’hommes qui deviennent bons
+par exercice que par nature.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>Exercice est le gouverneur &amp; maistre de
+toutes choses.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>En quelque discipline que ce soit, les preceptes
+n’ont point d’effect sans exercice.</p>
+
+
+<h3>Estat.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Trop grand estat &amp; superfluité d’accoustremens,
+est cause de la ruine d’une maison.</p>
+
+
+<h3>Familiarité.</h3>
+
+<p class="by">Ter.</p>
+
+<p>Trop grande familiarité souvent
+engendre mespris.</p>
+
+
+<h3>Femme.</h3>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>La femme est une creature que Dieu <ins title="à">a</ins>
+creé pour la compagnie de l’homme.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Femme est un nom de dignité, &amp; non de
+volupté, l’homme doit desirer &amp; tenir sa
+femme pour sa compagnie, &amp; <ins title="nom">non</ins> pour le
+contentement de ses plaisirs.</p>
+
+<p class="by">Juven.</p>
+
+<p>Il n’y a creature qui ayme plus vengeance
+que la femme : &amp; si sa force respondoit à son
+courage, elle feroit souvent grand trouble.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>C’est l’office de la femme de gouverner
+soigneusement la famille en l’absense du
+mary, &amp; luy obeir en toutes choses.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>Si tu <ins title="és">es</ins> marié retien tousjours la seigneurie
+&amp; domination sur ta femme, afin que par
+trop grande liberté &amp; licence, elle ne te vueille
+surmonter.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>C’est l’office du mary d’enseigner sa
+femme en bonnes moeurs, &amp; ne la doit injurier,
+menacer ou battre. Car le naturel de
+la femme est qu’elle s’endurcit aux coups,
+elle en devient pire, &amp; quand elle se trouve
+avoir l’opportunité, elle s’en donne à son plaisir,
+se persuadant par tel moyen s’estre
+vengee de son mary.</p>
+
+<p class="by">Salom.</p>
+
+<p>La malice de la femme est plus grande
+que celle du serpent : de sorte que si elle peut
+mettre les pieds sur la teste de l’homme, elle
+luy fera consumer ses jours en douleur : bien
+heureux est celuy qui a bonne femme, car c’est
+un don de Dieu.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>Si tu prens femme, fay qu’elle soit pareille
+à toy.</p>
+
+<p class="by">Plutar.</p>
+
+<p>Les maris qui ne veulent rire, joüer, et
+user des joyeux plaisirs, de Venus, avec
+leurs femmes, demonstrent qu’ils desirent
+prendre leurs voluptez ailleurs.</p>
+
+<p class="by">Mur.</p>
+
+<p>Celuy qui se peut passer de femme, est
+exempt de grand ennuy.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>A tard est honteuse la femme, qui a perdu
+sa chasteté.</p>
+
+<p class="by">Bion.</p>
+
+<p>Si tu as belle femme, tu seras en peril
+d’en estre trompé : &amp; si elle est <ins title="l’aide">laide</ins>, elle te desplaira :
+la moyenne forme est la meilleure.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Celuy qui se marie à une femme vefve a
+double peine : premierement de luy oster les
+conditions de son premier mary, &amp; puis de
+l’accoustumer et apprendre à s’accommoder
+aux siennes.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Si tu veux estre exempt de jalousie, tu dois
+plustost choisir une femme laide que belle.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Esly femme qui soit pareille à toy : car une
+imparité engendre contemnement : Semblance
+&amp; conformité lie les coeurs d’une
+amitié inseparable.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Tout va mal en une famille ou la femme
+domine et l’homme obeit.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>C’est une chose que doit bien craindre la
+femme, que d’encourir mauvais bruit : car
+quand la femme est une fois diffamee soit
+à tort ou à bon droit, ne peut apres reparer
+son honneur.</p>
+
+<p class="by">Marti.</p>
+
+<p>D’autant plus que la femme est detenue
+estroitement, d’autant plus est convoiteuse
+de luxure.</p>
+
+<p class="by">S. Jero.</p>
+
+<p>Celuy qui aime femme plus ardamment
+qu’il n’est licite, est adultere.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Nature a denié la force à la femme, autrement
+son courage tousjours plein de tromperies,
+seroit inexpugnable.</p>
+
+<p class="by">Virgi.</p>
+
+<p>La femme est tousjours inconstante et
+muable.</p>
+
+<p class="by">Mela.</p>
+
+<p>Il y a en ce monde trois grands dangers
+eminens, la femme, le feu, &amp; la mer.</p>
+
+<p class="by">Dioge.</p>
+
+<p>Diogenes loüoit les jouvenceaux, qui
+promettoyent de prendre femme &amp; n’en prenoient
+jamais.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La plus plaisante couverture du visage
+de la femme c’est modestie : &amp; qu’en la face
+il reluise une joyeuse severité, &amp; posee contenance,
+qui est indice que l’entendement
+est de mesme.</p>
+
+<p class="by">Theop.</p>
+
+<p>L’homme sage doit prendre femme mediocrement
+belle, &amp; bien apprise, riche et
+d’honneste lignage.</p>
+
+<p class="by">Socrat.</p>
+
+<p>La principale vertu de la femme, c’est
+pudicité, laquelle incontinent qu’est suspecte,
+la femme vit en peine &amp; misere.</p>
+
+<p class="by">Phalar.</p>
+
+<p>Le lieu ou la femme s’est despouillee de
+sa premiere fleur de pudicité, luy est plus
+agreable.</p>
+
+<p class="by">Demo.</p>
+
+<p>Estre gouverné de la femme est grande
+injure au mary.</p>
+
+<p class="by">Gen.</p>
+
+<p>Il vaut mieux habiter dehors qu’avec
+une femme trop parlante.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La fin est malheureuse de la femme qui
+est lubrique &amp; paillarde.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Les vrais accoustremens d’une femme
+de bien est modestie, &amp; avoir ses enfans bien
+aprins en doctrine &amp; bonnes moeurs.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Que la femme se garde de se farder : car
+il n’est rien plus deshonneste que de se montrer
+autre que l’on est, &amp; doit on mal juger
+d’une femme, qui cherche dehors estre
+loüee pour sa beauté.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Femme qui ayme à courir, à tard est chaste
+&amp; pudique.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Un homme reprint sa femme, pource qu’elle
+ne l’advertissoit de ce qu’il avoit l’haleine
+puante : laquelle s’excusa modestement,
+(disant) qu’elle pensoit que tous les hommes
+sentissent comme luy.</p>
+
+<p>Avia (femme Romaine) reprinse de ce qu’elle
+ne se remarioit point, veu qu’elle estoit
+encores jeune, dit deux raisons : la premiere,
+Si elle rencontroit un bon mary, comme
+le sien premier, qu’elle ne vouloit estre
+perpetuellement en crainte de le perdre : ou
+s’il advenoit qu’elle en eust un mauvais,
+qu’elle ne le vouloit experimenter.</p>
+
+<p class="by">Xeno.</p>
+
+<p>Amenie (femme de Perse) interrogee de
+son mary, ce que luy sembloit de la beauté de
+Cyrus, dit, qu’elle ne pouvoit juger d’autre
+beauté que de celle de son mary.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Necessité est desloyalle garde de la pudicité
+de la femme.</p>
+
+<p class="by">Lucie</p>
+
+<p>La mort du mary rompt l’amour d’une
+femme chaste.</p>
+
+<p class="by">Ovide</p>
+
+<p>La femme est plus subjecte, ardente, &amp;
+affectionnee en amour que l’homme.</p>
+
+<p class="by">Juven.</p>
+
+<p>Le lict est plein de noise, ou la femme
+apporte grand doüaire.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Amour de folle femme, enfer, le feu, &amp; la
+terre, ne disent jamais c’est assez.</p>
+
+<p class="by">Marc.</p>
+
+<p>Marie (fille de Caton) interrogee pour
+quoy elle ne se remarioit : Parce (dit elle)
+que je ne trouve homme qui me vueille
+plutost que mes biens.</p>
+
+<p class="by">Gyrol.</p>
+
+<p>Nourrir une pauvre femme, c’est une
+chose difficile, &amp; supporter une riche, grand
+tourment.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La condition de la fille se cognoist par le
+naturel de la mere, &amp; est à presumer
+qu’une mere chaste &amp; pudique, entretient ses
+filles en honneur : &amp; celle qui hayt reproche &amp;
+infamie, ne souffrira à sa fille aucun vice.</p>
+
+
+<h3>Foy.</h3>
+
+<p class="by">Hebr. ii.</p>
+
+<p>La foy est le fondement des choses que
+l’on espere, &amp; certification des choses non
+apparantes.</p>
+
+<p class="by">Hebr. ii.</p>
+
+<p>Il est impossible de plaire à Dieu sans foy.</p>
+
+<p class="by">R. xiiii.</p>
+
+<p>Tout ce qui n’est point faict en foy, est
+peché.</p>
+
+<p class="by">Eph. iii.</p>
+
+<p>Vous estes sauvez de grace, par la Foy,
+ce n’est point de vous, mais du don de Dieu,
+non point par les oeuvres, afin que nul
+ne se glorifie : Nous sommes son oeuvre
+creé en Jesus Christ.</p>
+
+<p class="by">Gal. ii.</p>
+
+<p>L’homme n’est point justifié par les oeuvres
+de la Loy, sinon par la foy de Jesus
+Christ afin que nous soyons justifiez par la
+Foy de Jesus Christ, &amp; non point par les
+oeuvres de la Loy, par ce que nulle chair
+n’est justifiee par les oeuvres de la Loy.</p>
+
+<p class="by">Ro. iiii.</p>
+
+<p>La promesse n’a point esté faicte à
+Abraham, ou à sa semence, d’estre heritiers
+du monde par la Loy, mais par la justice
+de la Foy.</p>
+
+<p class="by">Rom. iii.</p>
+
+<p>L’homme est justifié par Foy sans les
+oeuvres de la Foy.</p>
+
+<p class="by">S. Amb.</p>
+
+<p>La Foy est le fondement de justice.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Peu de foy est adjoustee aux personnes constituees
+en miseres &amp; pauvreté.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Foy est une chose fort loüable. Il n’est
+rien plus deshonneste à gens d’authorité, que
+de rompre la foy &amp; encourir en une note
+d’infamie, laquelle tousjours dure.</p>
+
+
+<h3>Fols.</h3>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Ceux sont proprement fols, qui loüent les
+voluptez mondaines.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nul fol heureux, nul sage qui ne soit
+heureux.</p>
+
+<p class="by">Mena.</p>
+
+<p>Celuy qui fait au contraire de bien, doit
+estre reputé fol.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>On feint que Protheus se <ins title="chanhe">change</ins> en plusieurs
+formes, aussi les pensees des fols
+sont diverses &amp; muables.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Ceux la sont naturellement fols, qui
+honnorent les riches &amp; mesprisent les
+sages ornez de science.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Ainsi que les luxurieux ne peuvent estre
+gueris de leurs maladies, aussi les fols
+ne peuvent trouver remede contre leurs
+adversitez.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Les fols desirent souvent ce qui leur est
+ou seroit dommageable.</p>
+
+<p class="by">Isocr.</p>
+
+<p>Les Pelerins s’esgarent souvent par les
+chemins, aussi les fols du sentier de vertu.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Ainsi que le vin tourné n’est point desiré
+aux banquets, aussi ne sont les fols en
+compagnie honneste.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Il vaut mieux estre pauvre, que fol.</p>
+
+
+<h3>Folie.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est le propre de folie de voir les vices
+d’autruy &amp; ignorer les siens.</p>
+
+<p class="by">Tertul.</p>
+
+<p>C’est une folie de blasmer les choses
+non entendues, encore qu’elles meritassent
+d’estre hayes.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Pense quel grand mal c’est de folie, qui
+cache les fautes que nous commettons.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est folie d’estre curieux d’estre cogneu
+des hommes : &amp; ne se point cognoistre soy-mesme.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est grande folie de commettre un crime
+soubs les arres d’une cupidité de vie
+incertaine.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est folie de disputer, s’il n’y a espoir
+de profiter.</p>
+
+<p class="by">Bion.</p>
+
+<p>Bion interrogué que c’est de folie, dit, que
+c’estoit empeschement de felicité.</p>
+
+
+<h3>Force.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Le propre de force, est de ne craindre rien,
+ne faire conte de toutes choses humaines, &amp;
+estimer que rien intollerable ne peut advenir
+à l’homme.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Force avec prudence ayde beaucoup mais
+sans icelle elle nuict.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Force sans prudence, est temerité.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Ne fay rien par force, mais plustost
+par douceur.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Force, Prudence, Justice, &amp; Temperance,
+sont quatre soeurs, qui sont aliees ensemble en
+telle sorte que l’une sans l’autre ne peut estre.</p>
+
+
+<h3>Fort.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Celuy doit estre reputé fort, qui est appareillé
+à mourir honnestement : &amp; se trouve
+volontiers à tous hazards, ne se trouble pour
+aucun tumulte, &amp; ne s’effraye par crainte.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il n’est rien si fort qui ne puisse estre
+debilité &amp; rompu par force : mais vaincre son
+courage, &amp; refrener ses passions, c’est le
+propre de l’homme constant, &amp; celuy qui le
+faict, ne peut seulement estre comparé aux
+hommes parfaicts, mais participe beaucoup
+de la divinité.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Platon enquis, Qui estoit le plus fort
+des humains, respondit, Celuy, qui peut moderer
+ses passions.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Celuy veritablement est fort qui ne se
+trouble point és adversitez.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Celuy doit estre estimé fort, qui deschasse
+les vices comme ennemis.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Ceux qui repoussent l’outrage, doivent
+estre reputez forts, &amp; non pas ceux qui les
+font.</p>
+
+
+<h3>Fortune.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Les anciens idolatres estimoient fortune
+estre une Deesse, qui estoit cause du bien
+ou du mal : mais tout se fait par la providence
+divine.</p>
+
+
+<h3>Flateur.</h3>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Un Royaume est plus souvent destruit par
+la ruze &amp; cautelle d’un flateur, que par les
+ennemis.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Le monde est si corrompu, que qui ne
+sçait flater, ou apparoir estre envieux, ou
+orgueilleux, n’est point le bien venu.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Fuis comme chose abominable la benevolence
+des flateurs.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Les loups sont semblables aux chiens,
+&amp; les flateurs aux amys : neantmoins ils
+desirent choses differentes.</p>
+
+<p class="by">Phano.</p>
+
+<p>Comme Acteon fut devoré par ses
+chiens : aussi plusieurs par les tromperies
+des flateurs.</p>
+
+<p class="by">Plutar.</p>
+
+<p>Les chasseurs prennent les Lievres
+à l’aide des chiens : aussi les flateurs les
+fols avec fauces loüanges.</p>
+
+
+<h3>Gain.</h3>
+
+<p class="by">Chilo.</p>
+
+<p>Ayme plustost faire ton dommage,
+que d’acquerir un gain deshonneste.</p>
+
+
+<h3>Gendarme.</h3>
+
+<p class="by">Xenop.</p>
+
+<p>Le gendarme qui pour convoitise de vivre
+prend la fuitte, est fol : car souvent par vertu
+on se sauve, &amp; void on trop plus tuer &amp; s’accuger
+de gens en fuyant la mort, que de ceux qui
+bataillent virillement &amp; avec grand courage.</p>
+
+
+<h3>Gentilhomme.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Gentilhomme est, estre bien nay, &amp; naturellement
+apte à vertu.</p>
+
+
+<h3>Gloire.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Gloire est, estre bien nommé, &amp; en bonne
+reputation, à cause de vertu.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Gloire est un renom illustre, de plusieurs
+grands benefices faicts envers son pays,
+&amp; envers un chacun.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nature nous a limité le corps de la vie
+bref : mais celuy de la gloire fort grand.</p>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>On ne trouve homme qui apres avoir
+prins peine ne desire gloire, comme soulde &amp;
+loyer de ses labeurs.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>Qui est celuy qui prendroit tant de peine
+jour &amp; nuit : si la gloire devoit terminer par
+mesme fin que la vie ?</p>
+
+<p class="by">Ovide.</p>
+
+<p>Gloire donne force à l’esprit, que par la
+cupidité de loüange, faict que le coeur entreprend
+chose honneste.</p>
+
+<p class="by">Valer.</p>
+
+<p>Il n’est homme si humble, que quelquefois
+ne soit surpris de quelque affection de gloire.</p>
+
+
+<h3>Gourmandise.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Gourmandise faict plus mourir de gens
+que ne faict le glaive ou la famine.</p>
+
+<p class="by">Hypocr.</p>
+
+<p>Hypocrates escrit, que ceux qui sont adonnez
+à gourmandise, ne sont jamais en santé, &amp;
+ne vivent pas longuement : leurs ames
+sont empeschees de sang, comme si elles estoient
+envelopees de fange, &amp; ordure : &amp; pourtant
+ne pensent rien de celeste, mais ont
+tousjours le coeur à la cuisine.</p>
+
+
+<h3>Gourmand.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Les gourmands sont tousjours indispos,
+assiduellement malades, &amp; peu souvent en
+santé, leur vie est brefve : nul gouffre n’engloutoit
+plustost le bien de l’homme que
+gourmandise : tant plus un gourmand est
+remply, tant plus a faim : tant plus disne,
+tant plus veut il souper : il n’y a possession
+si ample, ne mesnage si bien aorné, ne
+richesses si grandes, qu’en peu de temps ne
+soyent noyez &amp; confondues dedans le ventre
+d’un gourmand.</p>
+
+<p class="by">Diog.</p>
+
+<p>Diogenes voyant la maison d’un gourmand
+exposee en vente, dit par facecie, Je
+me doutois bien que ceste maison tousjours
+remplie &amp; saoulee de vin &amp; de viandes à la
+fin vomiroit son maistre.</p>
+
+
+<h3>Guerre.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Guerre est le comble de tous maux, par
+laquelle l’homme surmonte la cruauté de
+toutes bestes.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>On peut assez juger quelle horreur a
+nature de la guerre, veu qu’elle a engendré
+l’homme sans armes.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est possible que l’homme puisse faire
+guerre sans peché &amp; offence.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Guerre ne doit estre entreprise pour autre
+fin qu’afin qu’on puisse vivre en paix.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Gens de guerre doivent contemner le commandement
+de ceux qui les induisent à combatre
+injustement, &amp; soubs mauvaise querelle.</p>
+
+
+<h3>Heresie.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est heresie pleine d’impieté, de se
+mocquer des sainctes Escritures
+&amp; de convertir le sens naturel d’icelles en resveries,
+&amp; inventions superstitieuses.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Heresie est d’estre obstiné en une opinion
+mauvaise, &amp; contraire à la parolle de Dieu.</p>
+
+
+<h3>Homme.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’homme se doit cognoistre soy-mesme, il
+s’esleve par si grande gloire, qu’il pense estre
+dominateur de la machine ronde, &amp; qu’il peut
+dompter tous les animaux, &amp; ce pendant n’est
+autre chose qu’un animal mortel, caducque
+&amp; debile.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’homme est capable de corps, &amp; d’esprit :
+le corps est faict des elemens, &amp; l’esprit divin
+semblable à Dieu.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>L’homme naturellement n’est apte à
+bien faire, ains enclin à mal.</p>
+
+<p class="by">Ovide.</p>
+
+<p>L’homme void souvent ce qui luy est bon
+&amp; utile : neantmoins fait le contraire.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>L’homme est le meilleur d’entre toutes
+les bestes, quand il obeit à raison, &amp; le pire
+quand il se desvoye et sort des limites de
+raison.</p>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>Ne loüe point un homme ignorant par ses
+richesses, ains par sa vertu.</p>
+
+<p class="by">Colum.</p>
+
+<p>L’homme ne faisant rien apprend à mal
+faire.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Un Tigre n’exerce point sa cruauté sur
+un autre Tigre : un Lion ne faict la guerre
+à un autre Lion, un Dragon n’est ennemy
+au Dragon : mais l’homme tant est de
+nature perverse, prend plaisir de nuire à son
+semblable, &amp; est celuy d’entre les bestes
+qui vit le plus mal asseuré.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’homme est suject à faire faute, mais
+c’est aux fols de perseverer en leurs pechez.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>L’homme n’est point nay pour soy-mesme
+mais pour son pays, ses enfans &amp; prochains.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Tu apprendras des sages à estre homme
+de bien, des fols à estre mieux advisé, tu ensuivras
+ce que les sages loüeront, &amp; tu eviteras
+ce qui sera loüé par les fols.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’homme doit penser trois choses : Comme
+il doit estre sage, comme il doit bien
+dire, &amp; comme il doit bien faire.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est homme si hors de sens qu’il ne desire
+plustost parvenir au lieu ou il pretend faire
+sa demeure, que demourer en chemin.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est possible d’avoir bonne estime de
+celuy, entre les mains duquel on se met avec
+crainte.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Aristote interrogué que c’estoit de l’homme,
+dit : C’est l’exemple de maladie, proye du
+temps, jeu de fortune, image de ruine, balance
+d’envie, &amp; calamité : et le reste flegme
+et cholere.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’homme est nay pour contempler les
+choses celestes, &amp; mesme on le juge par sa
+face eslevee en hault, &amp; par l’esprit.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La nature de l’homme est telle qu’il ne
+cognoist son bien jusques à ce qu’il est perdu.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est chose mal seante à l’homme, de ne
+vouloir faire ce qu’il commande à un autre.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Veu que tu es homme, tu dois considerer
+la commune condition, &amp; te souvenir que tu
+es mortel.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’homme qui cherchera le Royaume de
+Dieu &amp; sa Justice, n’aura jamais faute de
+ce qui luy est necessaire.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’homme ne face à autruy, que ce qu’il
+luy voudroit estre faict.</p>
+
+
+<h3>Honneur.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il convient porter honneur aux bons
+seulement.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’honneur qui s’acquiert par science est
+plus loüable, que la gloire receue des faicts
+de guerre.</p>
+
+<p>Honneur nourrit les arts, &amp; par icelle
+sommes enflammez à acquerir gloire.</p>
+
+<p class="by">Demo.</p>
+
+<p>Donner honneur à aucun plus qu’il ne
+merite, c’est donner occasion aux fols de
+mal penser.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est honneur d’accuser les meschans
+&amp; deffendre les bons.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Honneur se doit acquerir par vertu,
+&amp; non point par finesse.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Honneur est un bien divin, &amp; ce que font
+les meschans ne merite honneur.</p>
+
+<p class="by">S. Aug.</p>
+
+<p>Qui pourra endurer un riche homme estre
+mis au siege d’honneur, &amp; l’homme honneste
+&amp; sage estre mesprisé.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Tu dois porter honneur (apres Dieu) à
+ton Prince &amp; à ses Lieutenans, par ce que
+par eux le pays est gouverné en paix, la justice
+administree, les meschans corrigez, et
+les ennemis repoussez.</p>
+
+
+<h3>Histoire.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Histoire est le tesmoignage du temps, maistresse
+de la vie, lumiere de verité, et
+messagiere d’antiquité.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Histoire nous propose devant les yeux les
+faits heroiques des hommes vertueux, par
+lesquels nous pouvons acquerir la maniere
+de bien &amp; vertueusement vivre : eviter
+les dangers &amp; folles entreprises, estre prudens
+&amp; subtils aux affaires.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’histoire nous enflamme, à ce qui est
+honneste, elle deteste les vices, mesprise les
+meschans, loüe les bons &amp; vertueux.</p>
+
+
+<h3>Jesus Christ.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le fondement de nostre salut est
+croire en Jesus Christ nostre
+Legislateur, &amp; que le sainct Esprit procede
+de luy, sans lequel nous ne pouvons
+faire, ne penser chose qui soit bonne.</p>
+
+<p class="by">Act. iiii.</p>
+
+<p>Il n’y a point de salut sinon en Jesus
+Christ, il n’y a point d’autre nom donné
+entre les hommes, par lequel nous puissions
+estre sauvez.</p>
+
+<p class="by">Mat. xi.</p>
+
+<p>Venez à moy vous tous qui estes affligez,
+&amp; vous serez soulagez.</p>
+
+<p class="by">Act. xiii.</p>
+
+<p>Par iceluy vous est annoncee la remission
+des pechez : qui croit est justifié par Jesus
+Christ.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il a moyenné la paix entre Dieu &amp; le
+Genre humain, &amp; a esté autheur de nostre
+salut, estant vray Dieu &amp; vray homme.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il est venu en ce monde pour avoir compassion
+du genre humain, pour nous enseigner
+la droicte voye que nous devons tenir
+pour parvenir à Dieu : non seulement a enseigné
+un chemin tressur, mais aussi l’a demonstré
+par ses oeuvres &amp; sa vie, laquelle
+rend tesmoignage de sa bonté, &amp; ses miracles
+de sa grande puissance.</p>
+
+
+<h3>Innocent.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’innocent ne craint point les Loix ne
+les tesmoins, l’accusateur ne le rapporteur :
+Il n’est subject à aucun, il n’obeit à nully :
+&amp; ne faict tort ny injure à personne.</p>
+
+
+<h3>Injure.</h3>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Rendre injure pour injure, est autant que
+de laver la boüe avec la boüe.</p>
+
+<p class="by">Lev. xx.</p>
+
+<p>Tu ne tiendras point ton courroux, et ne
+te vengeras point de l’injure que l’on t’aura
+faicte.</p>
+
+<p class="by">Aristi.</p>
+
+<p>Aristipus estant injurié, dit, tu es le maistre
+de mal dire, &amp; moy d’escouter.</p>
+
+
+<h3>Ire.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Ire est une perturbation de l’esprit, cruelle
+&amp; mal seante à l’homme humain : elle change
+la doulceur de l’homme en la cruauté des
+bestes, contrainct souvent faire, ce dont incontinent
+on se reprend.</p>
+
+<p class="by">Lacta.</p>
+
+<p>Si l’homme qui tient son ire gouverne Royaume,
+il trouble tout, respand le sang humain,
+faict tresbucher les citez, trouble le peuple, &amp;
+rend les provinces desertes &amp; inhabitables.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Il n’y a chose qui face l’homme plus enclin
+à ire, que le nourrissement delicat.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Persuasion de felicité a de coustume de
+nourrir l’ire.</p>
+
+<p class="by">Heracli.</p>
+
+<p>C’est chose moins difficile de batailler
+contre volupté, que contre ire.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’ire change la nature de l’homme en
+nature de beste sauvage.</p>
+
+
+<h3>Jeunesse.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Jeunesse se commence, quand les enfans
+commencent à parler parfaictement, &amp; qu’ils
+sont en aage pour estre instruits aux bonnes
+disciplines.</p>
+
+<p class="by">i. Pie. v.</p>
+
+<p>Jeunes gens soient subjects aux anciens, &amp;
+se monstrent humbles envers eux, parce que
+Dieu resiste aux orgueilleux, &amp; donne grace
+aux humbles.</p>
+
+
+<h3>Juge.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>C’est l’office d’un Juge d’avoir au conseil
+gens de bien, sçavoir la Loy, observer
+la Religion, &amp; garder inviolablement la
+Foy, faire cesser toute haine, envie, querelle,
+et convoitise.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Aux Juges est requis d’avoir vertu, specialement
+Force &amp; Prudence.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Es choses de grande importance on regarde
+le soleil, puis les effects, puis apres les
+issues.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Le juge est corrompu plustost par le beau
+parler des Advocats, que par argent : toutesfois
+on prise celuy qui obtient par son eloquence,
+et qui corrompt par pecune est puny.</p>
+
+<p class="by">Exode.</p>
+
+<p>Tu constitueras des Juges, afin qu’ils jugent
+le peuple par juste jugement, tu ne renverseras
+point le droit, &amp; n’auras regard aux
+personnes, tu ne prendras aucuns presens,
+car le present aveugle les yeux des sages.</p>
+
+<p class="by">Deut.</p>
+
+<p>Escoutez Juges, &amp; jugez droictement, entre
+l’homme &amp; le frere, &amp; l’estranger : Vous
+n’aurez acception de personne : &amp; supporterez
+autant le pauvre que le riche, vous ne craindrez
+la face de personne, car le jugement
+est à Dieu.</p>
+
+<p class="by">Deut.</p>
+
+<p>Juges advisez ce que vous faictes, car
+vous n’exercerez point le jugement des hommes,
+mais le jugement de Dieu : Dont il
+vous sera faict selon les choses jugees, la
+craincte de Dieu soit en vous, ne faictes
+point d’iniquité vers le Seigneur Dieu,
+n’ayez acception de personne de convoitise
+de dons.</p>
+
+
+<h3>Justice.</h3>
+
+<p class="by">Caius.</p>
+
+<p>Justice est de n’offenser personne, &amp; rendre
+à un chacun ce qui luy appartient.</p>
+
+<p class="by">Emped.</p>
+
+<p>Justice est le fondement de compagnie humaine,
+qui a esgard à la Religion Chrestienne.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>L’office de Justice, est de ne tromper
+personne, &amp; de Prudence de garder d’estre
+trompé.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il n’y a mal plus grand en Justice, que
+quand soubs couleur de justice, ceux sont reputez
+gens de bien qui sont malins &amp; meschans.</p>
+
+
+<h3>Langue.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>La langue est souvent cause de bien
+&amp; de mal, parquoy la convient brider,
+afin qu’elle ne nuise à soy-mesme.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Nul n’est digne d’estre en authorité, qui
+ne met point de loy à sa langue.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Tu ne dois point avoir en la langue
+autre chose que tu as en la pensee.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>La mauvaise coustume des simulateurs,
+est que leurs coeurs pensent d’un &amp; leurs
+langues dient d’autre.</p>
+
+<p class="by">Salom.</p>
+
+<p>Malediction à l’homme qui a le coeur double,
+tu dois estre tel ce jourd’huy qu’hyer.</p>
+
+
+<h3>Liberal.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Celuy est vrayement liberal, qui de ses
+richesses rachette les prisonniers qui sont detenus
+par guerre, &amp; pirates de mer : ou celuy
+est liberal qui prend sur soy les debtes de ses
+amis, qui ayde à marier les pauvres filles.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Sois liberal à celuy qui le merite.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>C’est un acte de coeur noble, d’estre
+liberal, &amp; faire service à un chacun. Ceux
+qui sont bienfaicteurs, semblent imiter Dieu
+qui tousjours eslargist ses bienfaicts aux humains.</p>
+
+<p class="by">Bito.</p>
+
+<p>Ce n’est pas liberalité si tu donne plus
+par affection de vaine gloire, que par misericorde.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il en y a plusieurs convoiteux de gloire qui
+ravissent aux uns pour se monstrer liberaux
+aux autres.</p>
+
+
+<h3>Liberté.</h3>
+
+<p class="by">Just.</p>
+
+<p>Liberté est chose precieuse &amp; qu’on ne
+pourroit assez priser.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Gens de coeur &amp; de vertu ayment plustost
+mourir, que de perdre leur liberté.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>C’est à faire à gens simples &amp; de petite
+condition, de se laisser mettre soubs le joug.</p>
+
+<p class="by">Epi.</p>
+
+<p>Il vaut trop mieux vivre en liberté, et
+sans peur avec pauvreté, qu’en servitude avec
+grandes richesses.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Celuy doit estre reputé estre en liberté,
+qui souhaitte seulement les choses qui sont en
+sa puissance.</p>
+
+
+<h3>Loy.</h3>
+
+<p class="by">i. Tit.</p>
+
+<p>La Loy est bonne si on en use bien.
+La Loy n’est pas pour les justes, ains
+pour punir les meschans.</p>
+
+<p class="by">Rom. vi.</p>
+
+<p>Je n’ay point cognu peché sinon par la
+Loy, je ne sçavois que c’estoit de concupiscence,
+sinon que la Loy m’eut dit, Tu
+ne convoiteras point.</p>
+
+<p class="by">Gal. iii.</p>
+
+<p>La Loy a esté nostre conducteur, pour
+venir à Jesus Christ, afin que nous soyons
+justifiez par la Foy. La Loy a esté
+donnee par Moyse : mais la grace a esté
+faicte par Jesus Christ.</p>
+
+<p class="by">Ezech.
+xx. c.</p>
+
+<p>Ne cheminez point aux Loix de voz Peres,
+&amp; n’observez point leurs jugemens, ne
+soyez point soüillez en leurs Images. Je suis
+le Seigneur vostre Dieu. Cheminez en
+mes commandemens, &amp; gardez mes ordonnances.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nous sommes enseignez par les Loix à
+dompter noz appetits, &amp; reprimer toute convoitise,
+garder ce qui est nostre, ne convoiter
+ce qui est à autruy.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>La Cité n’est de longue duree en laquelle
+les Loix ne commandent point aux
+Magistrats, mais les Magistrats aux
+Loix.</p>
+
+<p class="by">Pausa.</p>
+
+<p>Il faut que les Loix soient par dessus
+les hommes, &amp; non pas les hommes par
+dessus les Loix.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Les Loix civilles servent bien peu si elles
+ne sont conjoinctes au commandement
+de Dieu.</p>
+
+<p class="by">Eras.</p>
+
+<p>Il est expedient qu’il y ait peu de Loix,
+&amp; encores icelles de claire interpretation, à fin
+qu’on n’ait point de besoing de ceste maniere
+d’hommes praticiens, qui se nomment advocats,
+ce qui (à la verité) est un tiltre d’honneur :
+mais maintenant l’avarice, &amp; trop
+grande convoitise d’argent donne mauvais
+bruit à cest estat.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Il n’est rien plus dangereux que d’interpreter
+les Loix au plaisir des hommes.</p>
+
+<p class="by">Erasm.</p>
+
+<p>Ainsi comme en maladie n’est point de besoing
+d’experimenter nouveaux remedes, si
+les vieux ont esté trouvez bons, aussi ne
+faut il point faire des Loix nouvelles, si
+les anciennes sont utilles &amp; bonnes.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>En vain sont establies Loix s’il <ins title="ny">n’y</ins> a
+gens de bien pour les faire garder &amp; advient
+souvent que les Loix bien aornees par la
+malice des gouverneurs &amp; officiers, tournent
+au detriment de la Republique.</p>
+
+
+<h3>Mariage.</h3>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Il n’y a rien en la vie humaine,
+ou on trouve plus de consolation, amitié
+plus ferme &amp; accomplie, qu’en mariage.</p>
+
+<p>Le mariage joinct ensemblement Citoyens
+avec Citoyens par bonne amitié, reconcilie
+les inimitiez.</p>
+
+<p class="by">Ysodo.</p>
+
+<p>Il y a trois biens en mariage, foy, lignee,
+&amp; mistere.</p>
+
+<p class="by">He. xiii.</p>
+
+<p>Mariage est entre tous honnorable, &amp; la
+couche sans macule, mais Dieu jugera
+les paillards.</p>
+
+
+<h3>Mary.</h3>
+
+<p class="by">i. Cor. vi.</p>
+
+<p>Le mary rende la benevolence deue à sa
+femme : aussi pareillement la femme à son
+mary.</p>
+
+<p>La femme n’a point de puissance de son
+corps, ains son mary.</p>
+
+<p class="by">Col. iii.</p>
+
+<p>Marys aymez voz femmes, &amp; ne soyez
+point rigoureux vers elles.</p>
+
+
+<h3>Martyrs.</h3>
+
+<p class="by">Ap. vi.</p>
+
+<p>Je voy soubs l’autel les Ames de ceux
+qui ont esté tuez pour la parolle de Dieu,
+&amp; pour le tesmoignage qu’ils avoient : Et
+crioient à haute voix, disant, Jusques à quand
+Seigneur sainct &amp; veritable, ne juge tu
+point, &amp; ne venge tu point nostre sang, de
+ceux qui habitent en la terre : Et leur furent
+donnees à chacun robbes blanches, &amp; leur fut
+dit, qu’ils se reposassent encores un peu de
+temps, jusques à ce que leurs compagnons serviteurs
+fussent accomplis &amp; de leurs freres,
+qui devoient aussi estre martirisez comme eux.</p>
+
+<p class="by">J. x. vi.</p>
+
+<p>Vous serez contristez, mais vostre tristesse
+sera convertie en joye.</p>
+
+<p class="by">Apo. ii.</p>
+
+<p>Sois fidele jusques à la mort, &amp; je te
+donneray la couronne de vie.</p>
+
+<p class="by">Math. xiii.</p>
+
+<p>Les justes resplendiront comme le Soleil
+au Royaume de leur Pere.</p>
+
+<p class="by">Ma. xv.</p>
+
+<p>Venez les beneits de mon Pere possedez le
+Royaume lequel vous est preparé des la fondation
+du monde. Puis dira à ceux qui seront
+à la fenestre : Maudits departez vous de
+moy au feu eternel, &amp; allez au tourment eternel :
+Vous justes venez à moy, &amp; joüissez
+de la vie eternelle.</p>
+
+
+<h3>Medecine.</h3>
+
+<p class="by">Celsus.</p>
+
+<p>La Medecine est necessaire pour la vie
+humaine : L’agriculture promect nourrissement
+&amp; la médecine santé.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Si la Medecine du corps est necessaire,
+d’autant plus l’est celle de l’Ame, sans laquelle
+le corps ne peut estre bien dispos.</p>
+
+
+<h3>Mediocrité.</h3>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>Vertu consiste en mediocrité, &amp; vice en
+exces.</p>
+
+<p class="by">Bito.</p>
+
+<p>On acquiert plus de loüange par mediocrité,
+que par exces.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Toute chose qui est trop, se convertit en vice.</p>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>Il y a moyen en toutes choses, &amp; certaines
+limites &amp; fins, lesquels la vertu n’outrepasse
+point.</p>
+
+
+<h3>Mere.</h3>
+
+<p class="by">Phamo.</p>
+
+<p>Celle n’est point vraye mere qui permet
+nourrir son enfant d’autre laict que du sien :
+car les mammelles ne sont donnees à la
+femme pour l’aornement de sa poictrine :
+mais Nature les luy a donnees, pour le
+nourrissement de l’enfant.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La bonne mere chaste &amp; pudique qui a
+vescu sans blasme, ne permettra à ses enfans
+chose qui ne soit honneste.</p>
+
+
+<h3>Menteurs.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Les hommes sont souvent menteurs
+contre ceux qu’ils ont en hayne.</p>
+
+<p class="by">Arist.</p>
+
+<p>Les menteurs pour recompence de leurs
+menteries ont cecy, qu’encores qu’ils disent
+verité, ne sont jamais creuz.</p>
+
+<p class="by">Eccle.
+xx.</p>
+
+<p>Un laron vaut mieux qu’un menteur ordinaire :
+mais tous deux auront confusion
+pour leur part.</p>
+
+
+<h3>Mensonge.</h3>
+
+<p class="by">Eccles.
+xx.</p>
+
+<p>C’est un mauvais blasme à un homme,
+que mensonge : toutesfois il est souvent en
+la bouche folle.</p>
+
+<p class="by">Eph. iiii.</p>
+
+<p>Otez le mensonge, &amp; parlez verité chacun
+avec son prochain.</p>
+
+
+<h3>Menace.</h3>
+
+<p class="by">Psam.</p>
+
+<p>Garde toy de menacer autruy, et ne desire
+te venger d’autruy, car à Dieu seul
+appartient la vengeance.</p>
+
+
+<h3>Misericorde.</h3>
+
+<p class="by">Mat. xi.
+S. L. vi.</p>
+
+<p>Certes si vous sçavez que c’est, Je veux
+misericorde &amp; non point sacrifice : vous
+n’eussiez point condamné les innocens, car
+aussi le Fils de l’homme est Seigneur
+mesme du jour, du repos, &amp; est licite de bien
+faire és sabaths.</p>
+
+
+<h3>Mort.</h3>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Cela doit estre imprimé en nous, dés
+nostre jeune aage, de ne point craindre la
+mort : Car si nous en avons craincte, nous
+vivons en perpetuel tourment.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Nature a condamné un chacun à mourir,
+mais les vertueux ont ce don propre de
+mourir avec gloire &amp; loüange.</p>
+
+<p class="by">Ap.
+xxiii.</p>
+
+<p>Bien heureux sont les morts qui meurent
+en la grace de Dieu, l’Esprit dit qu’ils reposent
+de leurs labeurs, &amp; leurs oeuvres les
+suivent.</p>
+
+<p class="by">Epi.</p>
+
+<p>Il y a des gens qui sont de telle nature
+qu’ils desirent mourir, &amp; non mourir.</p>
+
+<p class="by">Mus.</p>
+
+<p>Puis que c’est une chose arretee &amp; certaine
+qu’il convient une fois mourir, je n’estime
+point celuy qui meurt tard heureux : mais
+celuy qui meurt avec honneur.</p>
+
+<p class="by">Simoni.</p>
+
+<p>La mort est la medecine, &amp; fin de tous
+noz maux.</p>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>Il n’est rien meilleur à l’homme, que de
+naistre : ne rien meilleur que de mourir
+au commencement de la vie.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il ne faut pas porter impatiemment
+ce qu’on ne sçauroit vaincre par force, ne
+par conseil, ains estimer que par la mort
+ne nous advient chose nouvelle, ne rien
+outre la condition de tous mortels : parquoy
+ne se faut contrister de ce qui est commun à
+chacune creature. Que nous sert-il de
+lamenter &amp; plaindre, sinon que nous sommes
+veuz plus legers, &amp; inconstans par
+cela ?</p>
+
+<p class="by">Erasm.</p>
+
+<p>Nous ne devons point plourer la mort
+d’autruy, si elle n’est deshonneste : car nous
+n’estimons point celuy estre le plus heureux,
+qui aura vescu plus longuement, mais
+plus honnestement.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>La mort est le bout &amp; extremité de
+toutes choses qui est le departement de
+l’Ame &amp; du corps.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il n’y a rien semblable à la mort que le
+dormir.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>La mort est incertaine : en sorte que personne
+ne se peut asseurer de vivre un an, non
+pas jusques à la vespree.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Qui est celuy tant soit-il jeune qui soit
+certain de vivre jusques au Soleil couché ?</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Il faut que tout meure, &amp; la mort, est
+la fin de misere &amp; d’adversité.</p>
+
+<p class="by">Ecclesi. xx.</p>
+
+<p>Ne pleurez point sur les morts, parce
+qu’ils reposent.</p>
+
+<p class="by">Ecclesi. xxviii.</p>
+
+<p>Il n’y a point de retour de la mort, &amp; ne
+te proffitera de rien de te tourmenter et
+fascher d’icelle.</p>
+
+<p class="by">Sa. xii.</p>
+
+<p>David, de son enfant mort dit, Pourquoy
+ploreroy-je ? Le puis-je faire revenir ? J’iray
+à luy, &amp; il ne viendra point à ensevelir
+les morts.</p>
+
+<p class="by">Job. xiiii.</p>
+
+<p>L’homme qui est mort ne se releve plus
+&amp; ne se reculera jusques à ce que les Cieux
+ne seront plus.</p>
+
+<p class="by">Math. xxii.</p>
+
+<p>Dieu n’est point le Dieu des morts,
+ains des vivants.</p>
+
+<p class="by">Deut.</p>
+
+<p>En toy ne sera trouvé homme qui face passer
+son fils, ou sa fille par le feu, ne Magitien
+usant de Magique, ne homme ayant
+regard au temps &amp; oyseaux, ne Sorciers, ne
+Enchanteurs, ne hommes demandans conseil
+aux esprits familiers, ne Devins demandans
+advis aux morts : car tous ceux qui font
+telles choses sont abomination devant le
+Seigneur.</p>
+
+<p class="by">Luc. vi.</p>
+
+<p>Les vivans ont Moyse &amp; les Prophetes,
+qu’ils les oyent, s’ils ne les veulent ouyr
+aussi ne croiront-ils point aux morts quand
+ils ressusciteroient.</p>
+
+<p class="by">i. Sam. xxviii.</p>
+
+<p>Saul fut puny pour avoir demandé conseil
+à la Sorciere, &amp; aux morts.</p>
+
+<p class="by">Jer. xxii.</p>
+
+<p>Ne pleurez point le mort, &amp; ne soiez point
+esmeuz pour luy, ains celuy qui vient de naistre,
+car il ne retournera plus, &amp; ne voira
+plus la terre de sa nativité.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Celuy qui craint la mort, laquelle on ne
+peut eviter, ne peut vivre en tranquilité
+&amp; repos de son esprit.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Celuy qui ne craint point la mort, s’acquiert
+grand secours &amp; moyen pour vivre
+heureusement.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>La mort n’espouvente point l’homme
+sage, combien qu’elle luy soit tous les jours
+preparee.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>La mort honneste jamais ne doit estre
+fuye, mais plustost desiree.</p>
+
+
+<h3>Musique.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La Musique delecte l’esprit &amp; rend les
+hommes plus prompts, &amp; alaigres à la chose
+militaire.</p>
+
+<p>La Musique doit estre receue en la
+Cité de liberté, pourveu qu’elle ne donne
+que plaisir.</p>
+
+
+<h3>Nature.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Nature nous a enseigné ce qui est
+necessaire d’avoir : &amp; folie a inventé
+ce qui est superflu.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Si tu donne à nature ce qui luy est necessaire,
+elle y prend plaisir : &amp; si tu luy donne
+chose superflue elle en est debilitee.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Nature vaut mieux sans doctrine, que
+doctrine sans nature.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>J’ay cogneu plusieurs gens d’excellent
+esprit, qui sans avoir esté endoctrinez, ont
+estez grands personnages &amp; vertueux : en sorte
+que l’on pouvoit juger qu’ils avoient une
+nature en eux, plustost divine qu’humaine.</p>
+
+<p class="by">Phalar.</p>
+
+<p>Nature a pourveu aux commoditez de tous
+les animaux, aux uns donnant toisons, plumes,
+escailles &amp; autres semblables : mais elle a
+produit les hommes tous nuds, &amp; denuez de
+force : tellement que pour pourvoir à ses necessitez
+il faut qu’il travaille avec soing, labeur
+&amp; industrie.</p>
+
+
+<h3>Necessité.</h3>
+
+<p class="by">Leod.</p>
+
+<p>Necessité enseigne Nature &amp; pouvoir à
+l’advenir, &amp; s’accommoder à ce qui est propre
+pour pourvoir à la necessité des hommes.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Necessité a plus d’efficace que nul art,
+qui ne se fortifie point d’ayde accoustumer :
+mais quiert &amp; invente chose nouvelle pour
+sa deffence.</p>
+
+
+<h3>Noblesse.</h3>
+
+<p class="by">Salust.</p>
+
+<p>La vraye noblesse, est de s’appuyer à sa
+propre vertu, &amp; non à celle de ses Majeurs.</p>
+
+<p class="by">S. Chr.</p>
+
+<p>Que sert la noblesse, à celuy qui est
+soüillé de vice ? Que nuist à celuy l’obscure
+race s’il est aorné de vertu.</p>
+
+<p class="by">Senec.</p>
+
+<p>Le noble coeur se delecte és choses vertueuses,
+&amp; ne verrez point les choses d’excellence
+prendre plaisir aux choses viles.</p>
+
+<p class="by">Quin.</p>
+
+<p>La vraye noblesse vient de vertu, &amp;
+les autres choses sont de fortune.</p>
+
+<p class="by">Fab.</p>
+
+<p>Nous n’estimons point qu’aucun merite le
+tiltre de noblesse <ins title="a">à</ins> cause de sa naissance, &amp;
+de sa race, ains pour l’excellence de sa vertu.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il est beaucoup meilleur d’estre en bonne
+reputation par actes vertueux, que d’estre
+meschant, &amp; se couvrir de la vertu, &amp; noblesse
+de ses Majeurs.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il faut vivre en sorte que l’on soit commancement
+&amp; exemple de vertu à sa posterité.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il ne faut point degenerer, &amp; obscurcir
+la gloire de ses ancestres par sa mauvaise
+vie.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Noblesse sans bonté engendre orgueil, &amp;
+richesse sans vertu, insolence.</p>
+
+<p class="by"><ins title="Sobra">Socra</ins>.</p>
+
+<p>On reprochoit à un qu’il n’estoit point
+de noble sang, lequel respondit : Tant plus
+suis digne de loüange, par ce que ma noblesse
+commance à moy.</p>
+
+<p class="by"><ins title="Sobra">Socra</ins>.</p>
+
+<p>Socrates interrogué que c’estoit que noblesse,
+dit, c’est une temperance de l’ame et
+du corps.</p>
+
+<p class="by">Boet.</p>
+
+<p>La noblesse du sang d’autruy ne te rend
+noble si tu ne l’acquiers toymesme.</p>
+
+<p class="by">Apul.</p>
+
+<p>La noblesse n’est à considerer selon le
+sang, ains selon les vertus.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Noblesse est d’estre cogneu par l’excellence
+&amp; hautesse de sa vertu, estre issu de gens
+vertueux &amp; estre semblable à eux.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Noblesse, honneur, puissance, &amp; dignité,
+nous ont esté delaissez d’une vaine gloire
+&amp; antique persuasion des hommes, laquelle
+Jesus Christ a arrachee du coeur des siens, &amp;
+depuis a esté semee entre les Chrestiens
+comme Zizanie, que le diable ennemy des
+hommes a semé parmy la bonne semence.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>D’autant plus q’un homme est noble, et
+bien nourry, tant moins se doit estimer,
+mais se montrer modeste, gratieux &amp; humain :
+car arrogance ne procede que de personne
+hebetee, &amp; non pourveue de sçavoir
+&amp; d’honnesteté.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est le propre d’un homme noble, &amp; bien
+nay, de pardonner &amp; remettre les offences :
+Tenir sa rancune, &amp; aymer vengeance, c’est
+à un homme cruel &amp; inhumain.</p>
+
+
+<h3>Officiers.</h3>
+
+<p class="by">Aristo.</p>
+
+<p>En une Republique bien ordonnee,
+ceste loy doit avoir lieu, que nul
+office ne soit à vendre : mais qu’un chacun
+en soit pourveu selon ce qu’il a merité.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Les officiers d’une Cité sont la Loy
+parlante, &amp; les Loix sont officiers muetz.</p>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Les Officiers doivent preferer l’utilité
+publique à leur profit particulier. Ainsi
+comme les ordonnances doivent commander
+aux officiers, aussi les officiers doivent
+commander au peuple.</p>
+
+<p class="by">Euseb.</p>
+
+<p>Celuy qui tient office, &amp; establit loix, ne
+doit estre gouverné par sa seule puissance,
+mais avec dignité &amp; bon entendement se recognoistre
+par dessus tous les autres.</p>
+
+<p class="by">Exode.</p>
+
+<p><ins title="Pourquoy">Pourvoy</ins> entre le peuple de gens vertueux,
+craignans Dieu, hommes veritables
+hayssans avarice.</p>
+
+
+<h3>Orgueilleux.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>L’orgueilleux est tousjours en discord
+avec les humbles, encores beaucoup plus
+avec les autres orgueilleux.</p>
+
+
+<h3>Oysiveté.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Oysifs ne doivent estre tollerez en une
+Cité bien policee, car les hommes ne faisans
+rien, apprennent à mal faire.</p>
+
+<p class="by">Ovide.</p>
+
+<p>Si tu fuis oysiveté, Cupido ne te pourra
+nuire de ses darts.</p>
+
+
+<h3>Parler.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il est beaucoup plus seant de se
+taire quand il est requis, que de parler
+à temps.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Deux peuvent bien chanter ensemble : mais
+non pas parler.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Autant de fois que nous parlons : autant
+de fois lon juge de nous.</p>
+
+<p class="by">Simoni.</p>
+
+<p>Je ne me repents jamais de m’estre teu,
+mais bien d’avoir trop parlé.</p>
+
+<p class="by">Socra.</p>
+
+<p>Zenon voyant un jeune homme, qui estoit
+fort addonné à parler, luy dit, Sache que
+nature nous a donné deux aureilles, &amp; une
+langue, qui veut signifier qu’il faut plus
+escouter que parler.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Platon dit à un qui parloit trop en une
+compagnie, Sache que mesure de parler n’est
+pas à celuy qui parle, mais a celuy qui escoute.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Ne parle point beaucoup à table si tu ne
+veux faillir.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Quand tu seras interrogué, respons à propos
+&amp; non legerement.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il est meilleur d’escouter avec les gens
+sages, que de parler.</p>
+
+<p class="by">Macr.</p>
+
+<p>On n’apparoit point moins sçavant en se
+taisant qu’en parlant.</p>
+
+<p class="by">Mam.</p>
+
+<p>Plus grande science &amp; prudence est de se taire
+que de parler.</p>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>Tu dois plus escouter que parler : car
+tu ne seras point repris de te taire, mais bien
+de trop parler : Le fol en quoy resemble-il
+mieux aux sages ? C’est quand il se tait : car
+lors on ne cognoist point sa follie.</p>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>Sois prompt à escouter &amp; tardif à parler :
+car il y a moins de peché à mal ouyr qu’à
+mal parler.</p>
+
+
+<h3>Paroles.</h3>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Paroles lascives &amp; salles, doivent estre
+extirpees hors de la bouche, tout ainsi comme
+la poison des viandes.</p>
+
+<p class="by">Caton.</p>
+
+<p>Ne t’accoustume point à parler legierement,
+et garde que tes paroles ne previennent
+tes pensees.</p>
+
+
+<h3>Peché.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Ne nous persuadons point que noz pechez
+s’effacent par or, argent, ou encens : mais
+par la grace du Seigneur : laquelle par la
+foy engendre en nous une bonté &amp; syncerité
+de coeur.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il n’est possible de penser mal plus pernicieux
+que d’estre separé par peché de l’amour
+du Seigneur.</p>
+
+<p class="by">Eras.</p>
+
+<p>Il n’y a rien plus miserable, que d’obeir
+aux pechez &amp; passions sensuelles. Qu’y-a-il
+plus laid qu’estre serviteur d’appetit desordonné ?
+d’ire, d’avarice, d’ambition, &amp; autres
+maistres insolens &amp; desreglez, qui s’attribuent
+jurisdiction sur les hommes ?</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Reprens non seulement les pecheurs, mais
+aussi ceux qui se preparent à faire vice.</p>
+
+
+<h3>Peres.</h3>
+
+<p class="by">Eph. vi.</p>
+
+<p>Peres ne provoquez point voz enfans à
+courroux, mais entretenez-les avec modestes
+instructions &amp; remonstrances en la doctrine
+du Seigneur.</p>
+
+<p class="by">Col. iii.</p>
+
+<p>Vous peres n’irritez point voz enfans
+à fin qu’ils ne se descouragent.</p>
+
+<p class="by">Eccl. iii.</p>
+
+<p>La benediction du pere rend les maisons
+des enfans fermes : mais la malediction de la
+mere demolit les fondemens.</p>
+
+<p class="by">Maxi.</p>
+
+<p>Les peres qui, en oubliance &amp; mespris de
+leur sang par les allechemens &amp; mignardises
+des marastres malicieuses, cherchent d’exhereder
+leurs propres enfans &amp; d’en supplanter
+des estrangers, sont grandement à blasmer
+et despourveuz de leurs sens &amp; entendement.</p>
+
+<p class="by">Erasm.</p>
+
+<p>Un bon pere se doit plustost efforcer à delaisser
+à ses enfans bonne &amp; honneste renommee
+qu’abondance de bien, pour ce
+qu’il est transitoire : mais le bon bruit est
+immortel.</p>
+
+<p>Par vertu on peut acquerir or &amp; argent : mais
+par or on ne peut acquerir bonne renommee.</p>
+
+<p class="by">Nava.</p>
+
+<p>Le pere doit employer toute la peine
+qu’il prend, à faire soigneusement endoctriner
+ses enfans en bonnes moeurs &amp; en la craincte
+du seigneur.</p>
+
+<p class="by">Bito.</p>
+
+<p>Il n’y a rien qui soit plus à craindre, que
+d’avoir des enfans qui denigrent de l’honnesteté
+du pere.</p>
+
+<p class="by">Pytha.</p>
+
+<p>Tel que tu auras esté envers ton pere,
+tels aussi seront tes enfans envers toy.</p>
+
+<p class="by">Papir.</p>
+
+<p>Si le pere cognoist que son enfant soit
+docile &amp; de bon esprit, il ne doit rien espargner
+pour le faire parvenir aux sciences
+des bonnes lettres.</p>
+
+<p class="by">Beren.</p>
+
+<p>Le pere ne doit rien plus desirer, que
+d’avoir son enfant bien apprins &amp; sçavant, lequel
+non seulement doit souffrir d’estre
+vaincu de luy, en tout genre de loüange
+&amp; de vertu, mais aussi estimer que l’honneur
+&amp; dignité de son fils luy est une palme
+de victoire.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Ce qui rend plus tenu &amp; obligé un
+enfant envers son pere, est quand il congnoit
+que par son moyen il a esté instruit, et
+est parvenu à la cognoissance des bonnes
+lettres.</p>
+
+<p class="by">Caius.</p>
+
+<p>Alexandre confessoit qu’il n’estoit point
+moins tenu à son precepteur, qu’à son
+pere, pource que l’un luy avoit donné le
+commencement de vie, &amp; l’autre luy avoit
+donné la maniere de bien &amp; vertueusement
+vivre.</p>
+
+
+<h3>Prosperité.</h3>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Si tu es en prosperité, gouverne tes affaires
+avec modestie : &amp; en adversité, avec prudence.</p>
+
+<p>Ne te fie à la prosperité, par ce qu’il
+n’y a chose plus <ins title="noble">muable</ins> que fortune.</p>
+
+
+<h3>Raison.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Raison est la gouvernante, &amp; maistresse
+de tous les faicts loüables
+sans laquelle lon ne peut rien dire
+ne penser qui soit bon : C’est celle la qui nous
+separe des bestes, &amp; faict que nous sommes
+veuz approcher de la nature des Dieux.</p>
+
+
+<h3>Religion.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Religion &amp; pieté Chrestienne, tend à ceste
+fin, que d’introduire une serenité &amp; tranquillité
+dedans les esprits humains : à fin qu’estans
+paisibles &amp; mortifiez, en nos affections,
+nous soyons semblables à Dieu et
+aux Anges.</p>
+
+
+<h3>Renommee.</h3>
+
+<p class="by">Ovide.</p>
+
+<p>L’homme, apres son Ame n’a rien plus
+cher ne precieux, que bonne Renommee, laquelle
+une fois perdue, est tenu en mespris.</p>
+
+<p class="by">Plin.</p>
+
+<p>Plusieurs craignent la mauvaise renommee :
+mais peu craignent leur conscience.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Efforce toy d’acquerir bonne renommee, &amp;
+la grace d’un chacun.</p>
+
+
+<h3>Reprendre.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Ne reprens autruy, que premier tu ne vois
+sur toy s’il y a rien <ins title="a">à</ins> prendre.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Croy que celuy t’ayme, qui te reprend amiablement.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Si tu trouve mauvais d’estre reprins,
+fay que tu ne commette chose digne de reproche.</p>
+
+
+<h3>Resjoüir.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>C’est à faire à l’homme cruel de se resjoüir
+du mal d’autruy.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il ne te faut point trop resjoüir s’il
+t’est venu quelque accroissement de bien à
+l’adventure : car il y a si grande mutation de
+fortune en toutes choses, que souvent douleur
+est voisine de folle &amp; vaine resjoüissance.</p>
+
+
+<h3>Riche.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Il ne faut pas s’enrichir au dommage &amp;
+detriment d’autruy.</p>
+
+
+<h3>Richesses.</h3>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Il advient peu souvent, que l’on soit
+excellent en richesses et en bonté.</p>
+
+<p class="by">Pythag.</p>
+
+<p>Il est malaisé de retenir le cheval sans
+frain, ne aussi les richesses sans prudence.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Richesses ne sont point pierres precieuses,
+rares metaux, bastimens sumptueux, ne
+beaux meubles : mais sont n’avoir faute
+des choses qui sont necessaires pour la
+garde &amp; tuition de la vie humaine.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Si tu n’es pourveu de richesses, garde toy
+bien d’en acquerir avec perte de la moindre
+vertu du monde.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Avoir trop grande abondance de richesses,
+qu’est-ce autre chose qu’une pesante charge, &amp;
+empeschement de trop de bagage.</p>
+
+<p class="by">Calm.</p>
+
+<p>Richesses ne peuvent honnorer l’homme
+sans vertu : mais vertu sans richesses donne
+grand lustre et credit à l’homme vertueux.</p>
+
+<p class="by">Democ.</p>
+
+<p>Si tu ne desire point de richesses, le peu
+te semble beaucoup.</p>
+
+<p class="by">Simoni.</p>
+
+<p>Simonides interrogué lequel il aymeroit
+le mieux, ou richesses ou sçavoir, dit, J’en
+doubte : mais je voy tousjours les sages
+portez des riches.</p>
+
+
+<h3>Sage.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>On vient plustost à bout des grandes
+affaires par le conseil d’un
+sage homme, que non point par les opinions
+de plusieurs indiscrets.</p>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Un homme sage ne se courrouce point quand
+on le vitupere : et ne se glorifie point quand
+on le loüe.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il n’y a rien qui soit plus à blasmer à un
+sage, que de dire, Je n’y pensois pas.</p>
+
+
+<h3>Sagesse.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Sagesse est de se cognoistre soy-mesme.</p>
+
+<p class="by">i. Co. iii.</p>
+
+<p>La sagesse mondaine est follie vers
+Dieu.</p>
+
+
+<h3>Sacrifice.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le vray sacrifice que nous devons à
+Dieu, est de purger nostre Ame des perverses
+affections, de ne porter rancune à nostre
+prochain, nous mettre en devoir de profiter
+à un chacun.</p>
+
+
+<h3>Santé.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Santé est bonne habitude, tant du corps
+que de l’Ame.</p>
+
+
+<h3>Secret.</h3>
+
+<p class="by">Socrat.</p>
+
+<p>C’est simplesse contempler les secrets de
+Nature, &amp; negliger l’estat de nostre vie.</p>
+
+<p class="by">Thales.</p>
+
+<p>Ce que tu entreprens, tiens-le secret, à
+fin que si tu ne viens à ton attente tu n’en
+sois mocqué.</p>
+
+
+<h3>Sepulchres.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La mode des Egiptiens, est de faire bastir
+des magnifiques &amp; somptueux sepulchres,
+estimant que par leur folle &amp; superstitieuse
+religion, ils peuvent servir de domicile
+aux morts.</p>
+
+
+<h3>Sobrieté.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Sobrieté conserve nostre santé, faict la
+vie de plus longue duree, conduit l’esprit,
+&amp; le corps entier, &amp; sain jusques à la fin de
+l’aage.</p>
+
+<p class="by">Socrat.</p>
+
+<p>Socrates par sa grande sobrieté ne fut
+jamais trouvé malade.</p>
+
+
+<h3>Temperance.</h3>
+
+<p class="by">Chal.</p>
+
+<p>Temperance est celle qui dompte
+les pensees : &amp; qui deffend à l’homme
+de ne desirer que chose licite.</p>
+
+
+<h3>Temerité.</h3>
+
+<p class="by">Isocra.</p>
+
+<p>Temerité &amp; folle hardiesse sans advis
+ne conseil, mettent souvent l’homme en
+danger.</p>
+
+
+<h3>Temps.</h3>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le temps consomme toutes choses, et
+esclarcit les choses faulses, &amp; faict que les
+vrayes sont cognues.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Le temps est plus precieux que toute autre
+chose car quand il est passé ne se peut
+recouvrer.</p>
+
+<p class="by">Chilo.</p>
+
+<p>Ne pers point ton temps : car il n’y a rien
+si clair &amp; precieux qu’iceluy, lequel soudain
+&amp; avec un moment s’envole.</p>
+
+
+<h3>Verité.</h3>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Tu dois porter telle reverence à la
+Verité, que pour chose, tant soit de
+grande importance, ne t’en dois varier
+n’avoir aucun respect aux richesses,
+amys, prieres, ou crainte de mort.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Le proffit de mesnage n’est point de
+longue duree : aussi le dommage de verité
+ne nuit pas longuement.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Il y a tousjours consentement du vray
+avec le vray : mais ce qui est faux ne s’accorde
+avec verité ny avec mensonge.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>La reputation que tu auras d’estre veritable,
+aura plus de foy que tous les grands
+sermens que les autres feront.</p>
+
+
+<h3>Vertu.</h3>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>Celuy qui desire attaindre &amp; parvenir au
+degré de vertu, ne peut sans peine et
+labeur.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Vertu est une pieté &amp; affection envers
+Dieu &amp; les hommes, &amp; volonté de bien faire.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Vertu ne peut estre au regne de volupté.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Tout ce qui se faict avec vertu ne peut
+estre que honneste &amp; loüable.</p>
+
+<p class="by">Bias.</p>
+
+<p>Disputer de vertu &amp; vivre en peché sont
+actes differents.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Entre les choses de ce monde, vertu est
+la plus excellente.</p>
+
+<p class="by">Vale.</p>
+
+<p>Vertu est fuir vice comme ennemy capital,
+&amp; hair ceux qui sont addonnez à volupté
+mondaine.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Vertu est aucunement affoiblie par oysiveté
+&amp; reforcee par peine &amp; travail.</p>
+
+<p class="by">Horace.</p>
+
+<p>Celuy qui a vertu, a tout ce qui luy est
+necessaire.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il est trop meilleur servir à vertu, par
+peine &amp; labeur (cognoissant qu’apres s’ensuit
+un loyer de gloire &amp; honneur) que servir
+à volupté avec plaisir charnel, qui n’apporte
+que tristesse &amp; mort.</p>
+
+<p class="by">Caton.</p>
+
+<p>Si vous faictes chose (disoit Caton)
+vertueuse, le travail et le labeur se departiront :
+&amp; le bien faict tant que vivrez
+vous demeurera : Mais si vous faictes quelque
+chose par oysiveté, &amp; plaisir desordonné,
+votre volupté en un moment cessera,
+&amp; le mal-faict tousjours vous accompagnera.</p>
+
+<p class="by">Solon.</p>
+
+<p>Toutes choses passent, mais la seule vertu
+demeure entiere, qui rend son Autheur
+loüable : Au contraire vice est vituperable
+qui rend son Autheur infame.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Celuy est digne de loüange, qui par sa
+vertu est parvenu en hault estat, &amp; non pas
+celuy qui par richesses, faveurs, &amp; par la
+calamité d’autruy est eslevé en dignité.</p>
+
+<p>Les coeurs des humains sont esmeuz à
+aymer, quand ils cognoissent parfaictement
+la vertu de ceux avec lesquels ils hantent.</p>
+
+<p class="by">Lact.</p>
+
+<p>Si vertu eschet à l’homme, il luy eschet
+aussi la beatitude &amp; felicité.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Il y a en nous des semences de vertu,
+lesquelles si nous laissons venir en accroissement,
+il n’y a doubte que naturellement,
+nous ne parvenions à une fin
+heureuse.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>Alexandre souloit dire qu’il aymoit
+mieux surmonter les autres en vertu qu’en
+puissance.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Plusieurs s’attribuent le nom de vertu,
+mais ils ignorent ce qu’elle vault.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Vertu fuit le vice comme son contraire,
+Qui veut acquerir le renom d’estre estimé
+vertueux, faut qu’il s’abstienne de tous
+vices, non seulement des vices exterieurs,
+mais aussi des interieurs qui demeurent en
+la pensee.</p>
+
+<p class="by">Thal.</p>
+
+<p>Addonne toy aux choses vertueuses, &amp; honnestes,
+à fin que tu en puisses avoir honneur
+&amp; bonne renommee.</p>
+
+<p class="by">Solon.</p>
+
+<p>Vertu est loüable de soy, laquelle porte son
+honneur avec <ins title="ellle">elle</ins>, &amp; bien souvent est loüee
+des meschans, contre leur gré : elle ressemble
+à la palme, que tant plus est courbee contre
+bas, tant plus elle se redresse en hault : aussi
+tant plus vertu est oppressee, tant plus est
+resplendissante.</p>
+
+
+<h3>Vie humaine.</h3>
+
+<p class="by">Lact.</p>
+
+<p>Combien que ceste vie humaine soit remplie
+de plusieurs calamitez : ce neantmoins
+est desiree d’un chacun.</p>
+
+<p class="by">Alcib.</p>
+
+<p>Il ne faut rien desirer en la vie
+humaine, sinon ce qui est conjoinct avec vertu
+&amp; honnesteté.</p>
+
+<p class="by">Patric.</p>
+
+<p>La vie d’un bon homme privé est trop
+plus seure que la vie de celuy qui a charge.</p>
+
+<p class="by">Vives.</p>
+
+<p>Le temps de dormir n’est compté entre
+le temps de vie, car la vie n’est que
+veue.</p>
+
+
+<h3>Volupté.</h3>
+
+<p class="by">Platon.</p>
+
+<p>Volupté est le nourrissement de tous
+maux, elle tue &amp; pervertit la bonne nature de
+l’esprit, rompt &amp; debilite le corps, hebete
+l’entendement, oste le conseil de raison.</p>
+
+<p class="by">Cicero.</p>
+
+<p>Volupté est l’amorce de tous maux, par
+laquelle les hommes sont prins comme le
+poisson à l’ameçon.</p>
+
+<p class="by">Perian.</p>
+
+<p>Les voluptez du corps se passent bien
+tost, mais vertu demeure.</p>
+
+
+<p class="c gap">Fin.</p>
+
+<p class="c gap"><img class="w20" src="images/deco3.jpg" alt=""></p>
+
+<div class="chapter"></div>
+
+<h2 class="nobreak i">RENCONTRES FACECIEUX<br>
+d’aucuns sçavans personnages.</h2>
+
+
+<p>Quelqu’un admonestant Diogenes,
+luy dit, pourquoy, vu qu’il estoit deja
+vieil, il ne se deportoit de tant travailler :
+auquel il respondit, Si je courois
+au jeu de prix, il me fauldroit laisser la
+course quand je seroye prochain du bout de
+la lice.</p>
+
+<p>Quelquefois un sophiste pour monstrer
+son sçavoir disputoit hautement &amp; avec
+ostentation des choses celestes : auquel Diogenes
+dit, Vrayement tu en parle comme
+sçavant, &amp; pense qu’il n’y a guere que tu es
+venu du Ciel.</p>
+
+<p>On demanda à Diogenes à quelle heure
+l’homme pourroit prendre sa refection : lequel
+dit, S’il est riche quand luy plaira, &amp; s’il
+est pauvre quand il pourra.</p>
+
+<p>On demanda à Diogenes quand c’est
+qu’il seroit bon se marier : lequel respondit,
+Aux jeunes il n’est pas encores temps, &amp;
+aux vieux jamais.</p>
+
+<p>Alexandre ayant pris un escumeur de
+mer, luy demanda, de quelle authorité il deroboit
+sur la mer : de la mienne, dit-il :
+Et pource que le fais avec un petit Brigandin,
+on m’appelle Pirate : mais toy qui le
+fais avec une grosse armee, tu es appellé
+Roy.</p>
+
+<p>Cesar voyant à Rome un estranger qui
+portoit des petits cinges &amp; des petits chiens
+pour plaisir, demanda si en son pays on ne
+faisoit point d’enfans.</p>
+
+<p>Agasides voyant qu’un sophiste exaltoit
+fort une petite matiere, dit, tu ne serois
+point bon cordonnier, de vouloir accommoder
+un grand soulier à un petit pied.</p>
+
+<p>Diogenes disoit que les paillardes estoient
+semblables au vin doux destrempé avec du
+venin, pource (disoit-il) qu’elles apportent
+au commencement un petit plaisir : mais
+apres une perpetuelle douleur &amp; repentance.</p>
+
+<p>Diogenes disoit que ceux qui parloient disertement
+de vertu &amp; ne vivoient point selon
+raison, estoient semblables à un Luth,
+le son duquel resjoüissoit les hommes, mais
+de soy il n’en sentoit rien.</p>
+
+<p>Diogenes voyant un joueur d’instrumens
+accorder sa harpe, luy dit, N’as tu
+point de honte que tu peux si parfaictement
+accorder ton instrument de bois, &amp; tu ne peux
+accorder ta vie selon raison.</p>
+
+<p>Diogenes interrogué par quel moyen on
+se pourroit mieux venger de son ennemy,
+dit, En se monstrant homme de bien et
+vertueux.</p>
+
+<p>Quelqu’un reprochoit à Xenophanes,
+qu’il estoit craintif, et qu’il n’osoit joüer aux
+detz avec luy : lequel respondit, il est vray
+que je suis craintif, encores plus que tu ne
+dis, mais est aux choses deshonnestes.</p>
+
+<p>Themistocles faisant decreter un sien
+heritage dit au crieur, crie qu’il y a de bons
+voisins.</p>
+
+<p>Caton se repentoit de trois choses, d’avoir
+dit son secret à femme, d’avoir navigé
+sur mer, quand il pouvoit aller sur terre,
+&amp; d’avoir passé aucun temps sans apprendre.</p>
+
+
+<p class="c gap">Fin.</p>
+
+
+
+<p class="c gap">Le mien desir n’est point<br>
+mortel.</p>
+
+
+<div class="chapter"></div>
+<div class="trnote">
+<h2 class="nobreak">NOTE DU TRANSCRIPTEUR</h2>
+
+
+<p>L’orthographe et la ponctuation sont conformes à l’original. On a
+distingué les lettres i/j et u/v. Quelques erreurs manifestes ont été
+corrigées.
+Ces corrections apparaissent <ins title="texte avant correction">en
+pointillé</ins> : passez le pointeur sur le passage pour voir le texte
+avant correction.</p>
+
+</div>
+
+<div style='text-align:center'>*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***</div>
+</body>
+</html>
+
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+This book, including all associated images, markup, improvements,
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+this book outside of the United States should confirm copyright
+status under the laws that apply to them.
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+Project Gutenberg (https://www.gutenberg.org) public repository for
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