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diff --git a/.gitattributes b/.gitattributes new file mode 100644 index 0000000..d7b82bc --- /dev/null +++ b/.gitattributes @@ -0,0 +1,4 @@ +*.txt text eol=lf +*.htm text eol=lf +*.html text eol=lf +*.md text eol=lf diff --git a/75747-0.txt b/75747-0.txt new file mode 100644 index 0000000..1f6b50d --- /dev/null +++ b/75747-0.txt @@ -0,0 +1,3783 @@ + +*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 *** + + + + + + + Union des + sentences de + Philosophie. + + + A Paris, + + De l’Imprimerie de Leon Cavellat, + au mont sainct Hilaire au + Griphon d’argent. + + M. D. Lxxxiii. + + + + +Dixain. + + + Si tu desire en compagnie honneste, + Tenir propos qui soit d’authorité, + Ou si tu veux d’une grace modeste + Que tu sois veu parler en gravité: + Lire te faut ce brief present traicté, + Des bons autheurs sentences memorables, + Aorné de fleurs de science loüables. + Apprens les donc, & les mets en effect: + Et cognoistras combien sont profitables, + Pour estre en meurs accomply & parfaict. + + + + +BREF ADVERTISSEMENT + +à tous Amateurs de vertu. + + +Il n’y a celuy tant soit il peu versé és sciences des bonnes lettres, +qui ne puisse facilement juger combien apporte de profit la reduction +des sentences & memorables dicts de ceux qui ont surpassé le vulgaire en +bonne doctrine & Philosophie Morale. Pour ceste cause considerant, que +la multitude & diversité d’icelles (dispersees dedans un grand nombre & +infinité d’Autheurs tant anciens que modernes) est telle qu’il seroit +impossible à la plus part de les recueillir pour les mettre en usage & +en faire leur profit, il m’a semblé bon & utile de faire un abregé et +recueil de celles qui sont les plus singulieres & excellentes, & les +ordonner selon l’ordre Alphabetique en forme de lieux communs: pour par +ce moyen les delivrer d’une grande peine et travail d’esprit. Maintenant +donc faictes en vostre profit, tellement qu’on voye d’oresnavant en voz +propos, et en voz oeuvres reluire une gravité & modestie, telle que vous +sera recommandee par la commodité de ce present livre à la gloire & +honneur de Dieu, & l’edification des prochains. Que si ainsi vous le +faictes me donnerez suffisant argument & occasion pour m’emploier à vous +dedier ce present livre plus parfait et entier en peu de Jours. + +Grace avec vous. + + + + +UNION DES SENTENCES + +de philosophie. + + +Aage. + +Pytha. + +L’Aage qui est le temps & l’espace de la vie humaine, depuis la nativité +jusques à la mort, Pythagoras le limitoit à quatre-vingts ans, qui est +le point ou l’homme doit mourir, & le divisoit selon les saisons de +l’annee, comparant l’Enfance au Printemps, l’Adolescence à l’Esté, la +Jeunesse à l’Automne, la Vieillesse à l’Hyver. + +Platon. + +Platon le divisoit de sept ans en sept ans, & estimoit qu’au bout des +sept ans, l’homme changeoit tousjours de complection, & se faisoit +quelque metamorphose au corps humain, pour ceste cause estimoit le +septiesme an estre perilleux, judiciaire, ou fatal. + +Patric. + +Aucuns Philosophes divisoient l’aage en six, enfance, puerilité, +jeunesse, adolescence, virilité, & vieillesse. + +Them. + +Themistocles aagé de cent sept ans, regretoit finir sa vie lors qu’il +commençoit à estre sage. + +Theop. + +Theophraste accusoit nature, qu’elle avoit donné aage si long aux cerfs +& corbeaux, qui sont bestes inutiles, de nul proffit: Et aux hommes +avoit donné la vie courte & de peu de duree, lesquels (s’il leur estoit +permis par long aage) pourroient estre parfaicts en science, & +abondamment puiser de l’eau en la fontaine de sagesse. + +Possid. + +Possidonius disoit qu’on devoit avoir plus cher, & estimer un seul jour +d’un homme docte, que le long espace de l’aage d’un homme ignorant. + +Aug. + +Il ne me semble jamais tard à l’homme, pour apprendre ce qui est +necessaire. + +Patric. + +Avec l’aage convient changer les moeurs. + +La chose en laquelle un jeune enfant s’adonne de son premier aage, le +conduit jusques au sepulchre. + +Une mesme chose ne convient pas bien à tout aage, car nature se change +avec le temps. + +Patric. + +Pour l’aage de maintenant les jeunes gens s’adonnent à toutes +dissolutions, & plaisirs mondains, & quand sont grands ils ont honte +d’apprendre, au lieu que plus tost devroyent estre honteux qu’ils n’ont +apprins. + + +Abstinence. + +Patric. + +Abstinence est de ne rien desirer de superflu, ne passer les limites de +moderation, dompter convoitise soubs le joug de raison, celuy est +abstinent à qui vice, & volupté desplaist: qui ne se resjouit d’exces, +mais soudain retourne à mediocrité. + +Patric. + +Abstinence doit estre gardee, car superfluité & gourmandise +affoiblissent le corps & rompent l’entendement. Ainsi comme abstinence +faict la jeunesse longue, & conserve la santé, tient le corps en estat +honneste: au contraire gourmandise haste la vieillesse, rend le corps +debile, faict la face laide & salle. + + +Acheter. + +Caton. + +Caton disoit, qu’il estoit requis de considerer deux choses en achetant +une terre: premierement si elle estoit en bel air, & puis fertille, car +si elle n’estoit en bel air, tu acheterois maladie, & si elle n’est +fertille & feconde, pauvreté & perpetuel travail. + +Perian. + +Tu dois acheter pour un gain honneste & licite, non pas pour rapine & +trop grande convoitise: car la troisiesme generation ne pourroit jouir +de tes biens. + +Pythag. + +Sois songneux de rendre ce qu’on t’aura presté, car qui s’acquitte +s’enrichit: sois plus soucieux de rendre, que tu n’as esté de prudence. + + +Admonitions. + +Perian. + +Entens, & escoute les admonitions qu’on te fera, & ne desprise le bon +conseil de tes amis, tout ce qui est à ton utilité & honneur soit par +toy escouté. + + +Adoration. + +S. J. iiii. + +L’heure est venue que les vrais Adorateurs adoreront le Pere en esprit, +& verité, car Dieu est esprit. + +Sstien. + +J’ay eu crainte que ne transportasse l’honneur de mon Dieu à l’homme, +que je n’adorasse aucun sinon mon Dieu. + +Act. x. + +Sainct Pierre dit à Corneille qui se jettoit à ses piedz, Lieve toy, je +suis aussi moymesme serviteur de Dieu comme toy. + +Apoc. ix. & xxii. + +L’Ange dit à sainct Jean qui le vouloit adorer, Regarde que tu ne le +face: Je suis serviteur de Dieu avec toy, & avec tes freres qui ont le +tesmoignage de Jesus Christ. + + +Adversitez. + +Chilo. + +Chilo voyant un qui se contristoit en ses adversitez (dit) si tu +cognoissois les maux des autres, tu ne porterois les tiens si +impatiemment. + +Perian. + +Tu dois aucunement celer, & ne donne point à cognoistre tes adversitez, +à fin que tu ne donne occasion à tes envieux de se resjouir. + +Vives. + +Les adversitez de ce monde sont communes, & indifferemment peuvent +advenir à un chacun. + +Perian. + +C’est signe d’homme de petit courage, de se contrister beaucoup des +adversitez. + + +Affaires. + +Bias. + +N’entreprens beaucoup d’affaires temerairement, & si elles sont +commencees poursuis les avec diligence & prudence. + + +Agreable. + +Chilo. + +Sois agreable à un chacun, & te gouverne si sagement que tu plaise à +tous. + +Patric. + +Sois agreable à un chacun, & fay qu’en toy douceur & humanité abonde. + + +Agriculture. + +Patric. + +L’agriculture nous apporte gain honneste, & sans tromperie: qui est +necessaire pour la vie humaine. + +Agriculture est chose trop plus loüable que la guerre: elle promet vie +paisible, & tranquille felicité: l’autre malheur, mort, & misere. + + +Adultere. + +Patric. + +Il n’y a rien en ce monde qui cause plus tost un divorce, & separation +de la saincte compagnie de mariage qu’adultere. + +Patric. + +On doit punir griefvement les adulteres, à fin que la saincte compagnie +de mariage en soit plus stable. + + +Affections. + +Vives. + +Si nous permettons noz affections regner en nous: elles nous apportent +grandes calamitez, & souvent desespoir. + +Vives. + +Le remede en noz affections se trouve en nous mesmes. + + +Ame. + +Patric. + +L’Ame est donnee de Dieu à l’homme, laquelle si faict bien son devoir, +refrene l’appetit, appaise l’ire, mesprise volupté, pacifie convoitise, +dompte soubs les pieds les troubles de l’esprit soubs la conduicte de +raison & prudence. + +Cicero. + +Dieu a engendré l’Ame, & veut qu’elle soit la gouvernante de raison. + +Cicero. + +Dieu ne nous a donné chose en ce monde plus digne que l’ame. + +S. J. viiii. + +Le Fils de l’homme n’est pas venu pour damner nostre ame, ains pour la +sauver. + +Cicero. + +Le corps n’est seulement que le vaisseau de l’ame. + +Vives. + +Le corps ayant en soy l’ame enclose, & souillee de vices & pechez, est +comme un somptueux & ellegant sepulchre, dedans lequel gist une +charrogne puante & infecte. + +Cicero. + +L’ame est capable et participante de raison, & rien plus excellent n’a +esté creé par le createur. + +Cicero. + +Les ames des hommes sont immortelles, mais celles des vertueux sont +divines. + +Pythag. + +Il est trop plus honneste mourir, que contaminer son ame d’incontinence +& vice. + +Platon. + +Ceux faillent qui estiment les vices du corps estre plus grands que ceux +de l’ame. + +Cicero. + +Convoitise, vaine gloire, ambition, volupté, & autres telles passions, +sont les maladies de l’ame. + +Pythag. + +L’ame est une compagnie de l’appetit, et de la raison, neantmoins il +faut tousjours que la raison domine, avec contemplation des choses +hautes, & ardues. + +Pythag. + +L’appetit doit obeir à l’ame: ou bien ne desirer rien qui ne soit licite +& honneste. + +Quin. + +L’ame a son origine des cieux, ainsi que les oyseaux sont naturellement +nays à voler, les chevaux à courir: aussi nous a engendré nature nostre +ame à vertu, & humanité. + +Cicero. + +D’autant que la force de l’ame est plus forte que celle du corps: Aussi +les choses conceues en l’ame sont plus grandes & plus hautes que celle +du corps. + +Cicero. + +La volupté de l’ame est plus grande que celle du corps. + +Platon. + +Par le corps nous ne sentons que les choses presentent, ou prochaines de +nous, mais par l’ame nous sentons les passees & futures. + +Patric. + +Nous pouvons aysement juger nostre ame avoir prins source & origine des +Cieux, par ce qu’elle contemple les choses celestes, predit & divine par +prudence les futures. + +Sap. iii. + +Les ames des justes sont en la main de Dieu & le tourment de la mort ne +les touchera point. + + +Amys. + +Cicero. + +Il n’est rien plus propre à la vie humaine & convenable à bien & +honnestement vivre, que d’avoir des amis, & de converser avec ceux qui +nous ayment. + +Aristo. + +Les amys sont estimez estre le refuge en nostre pauvreté & calamité. + +Cicero. + +Les amys doivent estre liberaux vers leurs amys, à fin d’entretenir, & +augmenter l’amitié. + +Isocra. + +Espreuve tes amis en tes adversitez: car ainsi que l’or s’espreuve au +feu & sur la touche, aussi en tes adversitez cognoistras si tes amys te +seront fideles. + +Cicero. + +Nous ne devons demander à noz amys chose qui ne soit honneste: ne faire +aussi pour eux rien qui ne soit honneste & licite. + +Isocr. + +Fais amys avec discretion & prudence: & lors que les auras acquis, sois +fidele, & entier vers eux. + +Perian. + +Ne reçoy aucun pour amy, si tu ne sçais comme il a versé au paravant +avec ses amis: car tu dois esperer qu’il sera tel en ton endroit, comme +il a esté envers les autres. + +Thal. + +Le proverbe est veritable qui dit que devant que faire amy, il faut +manger un muy de sel avec luy: il faut cognoistre avant qu’aymer, & non +pas aymer avant que cognoistre, le vray amy cele le secret, aide au +besoing, l’honore en sa presence, & loue en son absence: Il le convient +esprouver s’il est secret, ainsi qu’on essaye un vaisseau auquel on met +de l’eau pour sçavoir s’il contiendra le vin. + + Ne dy jamais avoir amy trouvé, + Si paravant tu ne l’as esprouvé. + +Pytha. + +N’estime celuy ton amy, lequel te flatte: & celuy duquel tu t’es +apperceu, qu’il a pourchassé ton dommage, ou deshonneur, par ses fraudes +& calomnies, evite le comme tu voudrois fuir la couleuvre cachee +dessoubs l’herbe: telle amitié simulee ressemble à l’oyseleur, qui de +son siflet deçoit les cailles tant qu’elles se viennent empestrer aux +filets. + +Pytha. + +Pour petite occasion ne te fasche contre ton amy, & supporte ses +imperfections. + +Chil. + +Ne change beaucoup tes amys, ne cherche point leurs tables, & à leurs +calamitez sois prompt à les secourir. + +Solon. + +Sois pareil à tes amis en leurs adversitez, comme tu leur estois en +leurs prosperitez. + +Isocra. + +Tu ne dois seulement ayder & subvenir à tes amys, mais aussi par charité +secourir un chacun. + +Salom. + +Si tu veux entretenir ton amy, dy bien de luy, car ainsi comme loüange +est commencement d’amitié: aussi detraction est origine de haine. + +Pline. + +Celuy est vray amy qui ne fait point de compte de son dommage propre, +pour garder celuy de son amy. + +Cicero. + +L’amy ne doit point prier l’amy en demandant. + +Cicero. + +L’amy certain est cogneu és adversitez. + +Vives. + +Pour estre vray amy, il faut que tu ayme la personne, & non les biens. + +Il n’est archer de garde plus fort, que le fidele amy. + +Horace. + +Amitié se doit suivre jusqu’à la mort. + +Euseb. + +Celuy ne peut estre amy des bons, qui vit si follement qu’il se rend +agreable aux meschans. + +Cicero. + +C’est chose loüable d’estre chery & amy des bons, mais d’estre craint & +hay, c’est chose miserable. + + +Amitié. + +Cicero. + +Si en amitié on ne demande chose licite, & honneste, il faut que la foy +& crainte de Dieu soit preferé à amitié. + +Cicero. + +Amitié, plaisir & grace sont les biens de paix & concorde. + +Cicero. + +Amitié est desirer à son amy beaucoup de bien, & prosperité: encor’ que +nul proffit ne luy en revienne. + +Cicero. + +Entre les choses qui sont donnees par la sapience divine, nulle n’est +plus grande, ne meilleure que l’amitié. + +Quin. + +Amitié entre amis esgaux est stable, entre lesquels n’y a jamais eu +experience de forces. + +Plin. + +Amitié est union de parfaicte volonté. + +Arist. + +Vraye amitié est entre les bons & vertueux. + +Cicero. + +Preferons amitié à toute chose, car il n’y a rien plus propre pour la +conservation de la vie humaine. + +Vives. + +Celuy qui reprend & rejette l’amitié, faict autant que s’il ostoit le +soleil du monde. + +Cicero. + +On doit honorer amitié: par ce que sans elle on ne peut vivre sans +danger ne joyeusement. + +Patric. + +L’amitié qui est la plus ferme & certaine, est celle qui est conjoincte +avec personnes semblables en meurs & conditions. + +Vives. + +Amitié ne peut estre qu’entre les bons, & vertueux. + +Patric. + +L’amitié qui est appuyee sur vertu, n’est point mise en oubly par longue +diuturnité, ou distance des lieux, elle ne diminue par silence, & ne se +resjouit point par soupçon ou nouvelle accointance. + + +Amour honneste. + +Vives. + +Les faits de Jesus Christ nous mettent devant les yeux le vray exemple +de ce precepte d’amour, afin que nous l’ensuivions. + +Pline. + +Nulle chose n’est en amour plus digne de louange que constance & +perseverance. + +S. Au. + +Il est meilleur d’aymer avec severité, que decevoir avec douceur. + +Senec. + +Qui au premier assault d’amour faict resistence, a vaincu. + +Terenc. + +Les petites choses croissent, & s’augmentent par amour, & les grandes se +ruinent par discorde. + +Vives. + +Amour faict toutes choses esgalles, personne ne cherche estre preferé +l’un à l’autre, ne s’efforce de ravir ce qui est à son amy, & rend toute +chose commune. + +Vives. + +Il n’est richesse plus asseuree ne plus certaine, que l’amour qu’on a +les uns aux autres. + + +Amour deshonneste. + +Patric. + +Amour est un desir insatiable, duquel quand nous en sommes rassasiez, +nous tombons en repentance. + +Quin. + +Les amoureux ont de coustume de juger mal des beautez, par ce que +l’amour obfusque le sens des yeux. + +Platon. + +Si celuy qui ayme est pauvre il est merveilleusement passionné. + +Senec. + +Parmy les banquets & le vin, amour brusle plus vivement. + +Platon. + +Platon disoit le coeur d’un amoureux mourir en son propre corps & vivre +en celuy d’autruy. + +Senec. + +Apres que les amoureux ont assouvy leur insatiable desir, s’en repentent +incontinent. + + +Anciens. + +Tit. ii. + +Les anciens soyent sobres, graves, prudens, charitables & patiens. + +i. Tim. iii. + +Ne reprens point griefvement celuy qui est ancien: mais admoneste-le +comme pere, & les jeunes comme freres. + +Porte honneur & reverence aux anciens. + + Aux anciens remplis de sapience, + Tu dois porter honneur & reverence. + + +Art. + +Patric. + +L’art accroist ce qui est utile à la nature. + +Lact. + +Les arts ont affaire de nature, d’enseignement & exercice. + +Patric. + +Ainsi qu’un cheval qui n’est duit ne dompté, jaçoit qu’il soit fort bien +composé et de belle corpulence, ne peut estre propice ou utile à l’usage +de l’homme: aussi celuy qui est sous art et doctrine, jaçoit qu’il soit +ingenieux, ne peut acquerir vertu. + + +Artisans. + +Patric. + +Les artisans rendent les villes riches, & font qu’elles sont frequentees +de peuples. + + +Argent. + +Patric. + +Argent est le sang & l’ame de la Republique, & celuy qui n’en a point, +chemine comme mort entre les vivans. + + +Avarice. + +Salust. + +Avarice est l’estude, & convoitise d’acumuler deniers, que nul sage ne +doit desirer. + +Tit. li. + +Avarice & superfluité sont deux pestes qui sont cause de la destruction +de maintes villes. + +Virgile. + +O maudite avarice, quel mal tant pervers induis-tu dedans le corps des +mortels? + +Salust. + +Avarice faict ruiner la foy & la bonté. + +S. Au. + +Avarice n’est pas vice de l’or, mais de l’homme usant mal de l’or. + +Salom. + +Les jours seront longs de celuy qui hait l’avarice. + +Eccle. + +Qui ayme l’argent, jamais ne s’en rassasiera, & qui ayme l’abondance, +est sans fruict. + +Lu. xii. + +Gardez vous d’avarice: car la vie de l’homme n’est pas aux choses qu’il +possede. + +Pro. xv. + +Celuy qui s’adonne à avarice trouble sa maison: mais celuy qui est +liberal, vivra. + +Platon. + +Le naturel d’un avaricieux est d’estre autant convoiteux d’un petit gain +que d’un grand. + +Arist. + +Il y a des hommes aussi avaricieux comme s’ils devoient tousjours vivre, +& les autres sont aussi prodigues, comme s’ils devoient mourir +presentement. + + +Audace. + +Isocr. + +Audace passe la mesure de force. + +Plutar. + +Es choses perilleuses, l’audace qui se faict avec raison est à louer: +mais l’impetuosité qui se faict sans raison est temerité. + + +Aumosne. + +Vives. + +Il n’est aumosne si bien faicte, que celle qui est distribuee aux +pauvres: fais aumosne de ce que Dieu t’a donné. + + +Beauté. + +Vives. + +Beauté du corps auquel repose un esprit ord & sale, est comme un beau +logis, ou habite un hoste laid & deshonneste. + +Cicero. + +Beauté s’efface ou flestrit par maladie, & s’estaint par vieillesse. + +Aristo. + +En fait de recommandation, la beauté a plus de valeur que toutes les +lettres missives. + +Platon. + +La beauté a ceste persecution, que sur toute autre chose agree & est +amiable. + +Senec. + +Beauté a esté dommageable à plusieurs. + + +Beau. + +Xenop. + +Le feu brusle de pres, mais le beau visage tant soit loin, enflamme & +brusle les amoureux. + +Plutar. + +C’est chose plaisante de contempler les belles personnes: mais de les +toucher, fort dangereuse. + + +Bons. + +Euseb. + +Celuy qui desire de plaire aux bons est bon: ou au moins à le vouloir de +l’estre, les bons ayment les bons, & les meschans ayment les meschans. + +Aristo. + +En faisant bien aux bons, il me semble que ce n’est donner, mais +recevoir. + +Cicero. + +Nul ne peut estre bon par la volonté d’autruy, mais par la sienne +propre. + +Aristi. + +La chose en ce monde qui est de plus grande admiration, c’est l’homme, +pourveu qu’il soit bon. + + +Charité. + +Vives. + +La charité que nous devons avoir en Dieu, est que nous preferions son +honneur à toutes choses, & que nous l’ayons en plus singuliere +recommandation que toutes autres choses. + +Vives. + +Tes abstinences ne te rendront point tant recommandable envers Dieu, que +charité. + +Tu dois tenir tous hommes comme propres freres: te resjouir de leurs +prosperitez, te contrister de leurs adversitez, & leur ayder par +charité. + + +Chasteté. + +Perian. + +Chasteté en la femme, est la forteresse de sa beauté. + +Cicer. + +C’est honte de voir celuy qui doit estre le patron & exemple de +chasteté, se trouver surprins de vice. + +Vives. + +Entre les batailles des Chrestiens, les pires sont les brigues de +chasteté: en laquelle est la guerre perpetuelle, & ont bien peu de +victoire. + + +Cité. + +Patric. + +Nulles richesses ne tributs n’augmentent tant une Cité que quand les +citoyens sont bons amis, paisibles, unanimes, & bien affectionnez au +bien publicq. Au contraire nulles puissances ne sont assez grandes, +quand les Citoyens vacillent, & sont divisez par brigues. + +Perian. + +A une Cité on doit donner ordre, que peu de gens commandent & plusieurs +obeissent. + + +Citoyen. + +Patric. + +Le Citoyen qui volontiers se rend subject doit esperer que quelque jour +on luy obeira. + +Patric. + +Il est convenable qu’un Citoyen ne soit ne trop riche ne trop pauvre, le +pauvre ne peut rien, & le riche desdaigne ou ne veut ayder. + + +Clemence. + +Senec. + +C’est clemence de pardonner au sang d’autruy comme au sien. + + +Constance. + +Patric. + +Constance est fidelle garde de noz secrets. + +Patric. + +Un homme constant est tousjours en un estat, jamais ne se change, il +ayme trop mieux estre bon que d’en avoir le renom. Il n’y a point en luy +de faux semblant, ne dissimulation: il a tousjours un mesme front & +oeil. + + +Corps. + +Vives. + +Tant plus le corps est bien traicté & tant plus l’esprit est mal mené. + +Vives. + +Le corps doit obeir à l’esprit, l’esprit à l’entendement, & +l’entendement à Dieu. + + +Correction. + +Vives. + +Quand on t’aura corrigé, fay que la correction te profite. + + +Crainte. + +Erasm. + +Il faut que celuy qui est craint de tous, luy mesme aussi craigne +plusieurs: car celuy ne peut vivre en asseurance, qu’un chacun desire +estre mort. + + +Cruauté. + +Cicero. + +Cruauté doit estre en horreur, & clemence aymee. + + +Curiosité. + +Arist. + +Curiosité des choses nouvelles a de coustume de plustost troubler & +perdre un bien publique que le rendre meilleur. + + +Diformité. + +Peria. + +Si tu cognois estre difforme & laid, corrige telle imperfection de +nature par vertu & sagesse. + + +Desespoir. + +Perian. + +Entre les perturbations de l’ame desespoir est la pire: & la plus +horrible & espouventable, elle persuade à l’homme de se desfaire, violer +nature, rompre la compagnie de l’ame & du corps: ce qui est la chose la +plus terrible qu’on pourroit dire. + + +Deshonneste. + +Isocr. + +Pense que les choses qui sont deshonnestes à dire sont aussi +deshonnestes à faire. + + +Dieu. + +Vives. + +Il est un Dieu seul, Prince, Autheur, & Recteur de ceste machine: Et +tout ainsi qu’en la maison d’un bon pere de famille, ne se faict rien +sans son commandement, aussi ne se faict rien de bien sans la bonne +providence de Dieu. + +Vives. + +L’honnorer aymer, & approuver tout ce qu’il ordonne, est chose saincte, +& vertueuse & loüable. + +Psal. c. + +Tout homme qui aymera Dieu, obeira à ses loix, & fera sa volonté. + +Vives. + +C’est une chose admirable & impossible à la captivité de l’homme humain +de pouvoir comprendre sa grandeur. + +Vives. + +Il ne faut juger des secrets de Dieu, sinon avec reverence, craincte & +honneur. + +Euseb. + +C’est chose impossible de comprendre la divinité de Dieu: car nous ne +sommes point capables, avec ce corps mortel, d’exprimer une chose +invisible, & sans corps: une chose eternelle estre cogneue par celle qui +est mortelle & prend fin. + +S. Je. iiii. + +Dieu est charité & qui demeure en charité demeure en Dieu, & Dieu en +luy. + +i. Jean i. + +Dieu est la lumiere, & n’y a point de tenebres en luy. + +Cicero. + +On doit parler peu de la puissance de Dieu & avec crainte & reverence. + +Grif. + +On ne peut assez recommander & persuader aux hommes l’adoration & +honneur de Dieu, qui de sa grace nous eslargit tous biens, augmente noz +vertus, nous illumine & baille vraye intelligence de sa doctrine, verité +& parole, & par son sainct Esprit nous donne esperance de salut en la +gloire advenir. + +Bias. + +Tu dois bien juger de Dieu, & de la vraye Religion Chrestienne, fidele +assemblee en nostre Seigneur Jesus Christ: ne te mocque point des +ceremonies d’icelle: fuy les disputes trop curieuses, garde-toy bien par +tes paroles de prophaner le nom de Dieu. + +Cami. + +Vous trouverrez toutes choses bonnes estre advenues à ceux qui ont +craint Dieu, & toutes adversitez à ceux qui l’ont mesprisé. + +Tertu. + +Dieu Createur de toutes choses ne peut aisement estre entendu: on ne +peut parler de luy sinon avec grande difficulté. + +Xenop. + +Es choses prosperes ne faut oublier Dieu, ains l’avoir tousjours en la +memoire. + +Platon. + +La cognoissance de Dieu est vraye sapience de vertu. + +Lacta. + +Dieu n’est point cogneu de nous, sinon en noz adversitez. + +Silvin. + +Pendant que les affaires des mortels sont en danger, lors font grand +honneur à Dieu: & quand ils sont en prosperité, on ne voit plus fumer +leurs autels. + +Cicero. + +C’est une chose donnee de nature, & comme engravee aux esprits des +hommes qu’il est un Dieu. + +Euseb. + +Le Ciel, la terre, l’air, la mer, Astres, Planettes, se mouvent par le +commandement de Dieu. + +Xenop. + +Il y a un Dieu lequel n’est point semblable aux hommes ny en la pensee +ny quant au corps. + +Cicero. + +Qui est l’homme si incensé, hors du sens & entendement qui quand il +contemple les Cieux, ne juge qu’il y a un seul Dieu, & qui n’estime +toutes choses estre faictes par sa providence, & non par adventure ou +fortune. + +Cicero. + +Nous pouvons cognoistre Dieu par ses oeuvres. + +Cicero. + +Jamais homme ne fut grand, ou excellent sans inspiration divine. + +Cicero. + +La coustume de trop curieusement s’enquerir de Dieu est mauvaise. + + +Dignité. + +Vives. + +Dignité est la bonne reputation qu’ont les hommes d’une grande vertu. + +Cicero. + +D’autant que nous sommes haut eslevez en dignité, & honneur: d’autant en +devons nous estre plus humbles, & moins arrogans. + + +Discret. + +Patric. + +L’homme discret ne faict aucune chose dequoy il se puisse repentir. + +Patric. + +Discretion est raison de l’esprit & meur advis pour tout bien +considerer. + + +Druides. + +Druides furent jadis Philosophes sçavans, leur vie respondoit à leurs +doctrines. Ilz ont parlé fort religieusement de Dieu immortel: Ils +persuadoient par bonnes raisons naturelles, que la mort n’estoit qu’un +passage à une vie perpetuelle & heureuse. + + +Eglise. + +S. Aug. + +L’Eglise est l’assemblee, & congregation des fidelles. + +i. Ti. iii. + +La maison de Dieu vivant est la colomne & fermeté de verité. + +Coll. i. + +Jesus Christ est le chef du corps de l’Eglise. + +i. Cor. iii. + +Nul ne peut mettre autre fondement en l’Eglise que celuy qui est mis, +lequel est Jesus Christ. + +Psa. viii. + +La verité de Dieu est l’Eglise des saincts. + +M. viii. + +Toutes & quantes fois que deux ou trois sont assemblez en mon nom je +suis au millieu d’eux. + +M. xvi. + +Christ est la pierre, & sur icelle est edifiee l’Eglise. + + +Enfans. + +Ro. viii. + +Si nous sommes enfans de Dieu, nous sommes aussi les heritiers, & +coheritiers de Jesus Christ, voire si nous souffrons avec luy, afin que +nous soyons aussi ensemble glorifiez. + +Vives. + +Ceux qui se mettent en devoir de reconsilier paix avec les hommes, sont +appellez enfans de Dieu, tesmoins de Jesus Christ: au contraire ceux qui +s’efforcent de rompre la Charité sont enfans de sathan. + +Arist. + +Aristote tient que le cry aux enfans leur est utile, par ce qu’il donne +accroissance, dilate la poitrine, & donne force aux membres interieurs. + +Patr. + +Il est trop meilleur ne point jamais avoir enfans, & en estre +perpetuellement privé, que d’en avoir de mal complectionnez. + +Patr. + +Un enfant est loué par sa simplesse, un jouvenceau par sa benignité, un +ancien par sa gravité. + +Clerb. + +Si tu ayme tes enfans, fay qu’ils soient bien apprins & endoctrinez en +bonnes meurs: car c’est le plus grand thresor que tu leur puisse +acquerir. + +Patr. + +Enfans perdus, sont ceux qui corompus de vices & voluptez, perdent les +biens de l’ame, ne vacquent à aucun art, s’adonnent à lascheté & +paresse, avec gens oisifs & mal vivans. + +Silenn. + +C’est un grand bien que de naistre, & le plus grand bien apres, de +mourir. + + +Eloquence. + +Patri. + +Eloquence conjoincte avec raison & sagesse reprend les vices: faict les +effeminez & paresseux, forts & audacieux: elle peut appaiser un peuple +esmeu & en fureur, & luy donner courage quand il est en craincte. + + +Equalité. + +Patric. + +Equalité entre Bourgeois rend la communauté stable & de longue duree: +entretient concorde & amitié. + + +Escriptures. + +Vives. + +Les Escriptures sainctes doivent estre receues en notre esprit avec +devotion et reverence. + + +Ennemis. + +Agis. + +Agis disoit qu’il ne falloit point demander combien estoient les +ennemis: mais ou ils estoient pour combatre. + + +Envie. + +Cicero. + +Envie est tristesse, & fascherie de la prosperité d’autruy. + +Euseb. + +Celuy qui porte envie à un homme de bien, qui faict bien, il porte envie +à la republicque, et à soy-mesme. + +Arist. + +Ainsi que la roüillure mange le fer: aussi envie mange les envieux. + +Patric. + +Envie a de coustume de troubler les excellens & vertueux. + +Patric. + +Envie est celle qui se resjoüit du mal d’autruy, & se deult de la +prosperité des gens de bien & vertueux. + +Patri. + +Envie est contraire à amitié. + +Solon. + +Envie abrege les jours de l’homme: elle ne veut bien à nul, & se +tourmente soy-mesme. + +Caton. + +On n’a point d’envie sur celuy qui modestement use de sa fortune. + +Cicero. + +Envie est un plus grand mal contre nature que la mort. + +Perian. + +Ne porte point envie à aucun, ains plustost prens peine d’ensuivre ceux +qui font bien. + + +Envieux. + +Salust. + +Le propre d’un envieux est desirer qu’il n’advienne bien à aucun. + +Salust. + +C’est une tache de tout temps, de porter envie à vertu. + +Statio. + +Un envieux est triste & melancholique quand les affaires d’autruy +prosperent. + +Pytha. + +Il n’est rien qui donne plus grand argument de la mauvaise & perverse +volonté de l’homme, que de se resjouir & mocquer de l’adversité +d’autruy. + +Chilo. + +Ne sois envieux des richesses d’autruy, qui sont transitoires. + +Arist. + +C’est une chose malaisee, d’eviter les yeux des envieux. + +Bion. + +Bion voyant un envieux qui avoit la face basse & enclinee, dit, O quel +grand mal est advenu à celuy, ou grand bien à un autre. + +Patric. + +La felicité d’autruy est poison aux envieux, ils n’ont plaisir que quand +ils jettent leur venin sur autruy. + +Theop. + +Les envieux ne se resjoüiront tant de leurs propres biens, comme des +dommages & incommoditez d’autruy. + +Solon. + +Ne sois point envieux sur les biens d’autruy, mais prens peine d’en +acquerir avec contentement, & lors envie cessera. + +Chil. + +Ne sois point envieux, ains te resjoüis avec un chacun par bonne amitié: +car ceux qui sont envieux vivent en indigence, & ceux qui vivent en +amitié abondent en grandes richesses. + + +Esperance. + +Thal. + +Esperance est la confusion des chetifs & miserables, lesquels quand +n’ont plus de moyens, vivent en esperance. + +Patric. + +Esperance est le songe de ceux qui veillent. + +Dona. + +Esperance & crainte, sont les deux passions des choses advenir. + +Socrat. + +La femme sans masle, & la bonne esperance sans travail, ne peuvent +engendrer chose bonne. + +Socra. + +La mauvaise esperance se conduit en erreur & plaisir. + +Demo. + +L’esperance des sages n’est point vaine, mais celle des fols est nulle. + +S. Aug. + +Ainsi que par esperance nous sommes sauvez: aussi par esperance sommes +pour estre bien heureux. + +Senec. + +L’esperance est le dernier refuge des adversitez. + +Plaut. + +Plustost adviennent les choses esperees, que non esperees, & souvent +quand adviennent nous les mesprisons. + +Perian. + +Espere tousjours bien regler ta vie avec l’esperance d’avoir des biens +en abondance. + +Ovid. + +Ou est la plus grande esperance de jouissance, là est le plus grand +desir de luxure. + + +Esprit. + +Eccle. + +L’esprit vient de Dieu, & retourne à celuy qui l’a creé. + +Rom. + +Celuy qui cognoist les oeuvres, cognoist les affections de l’esprit. + +Perian. + +C’est une chose tranquille, que le repos de l’esprit. + +Cicero. + +Il est necessaire que ton esprit soit sain, si tu veux que ton corps le +soit. + +Quin. + +Celuy à qui l’esprit deffaut, l’entendement ne luy profite non plus que +bonne culture aux champs steriles et sablonneux, lesquels combien qu’ils +soient cultivez & labourez soigneusement, toutesfois ne rapportent point +(ou que bien peu) de fruits. + +Quin. + +Par continuel exercice la dureté de l’esprit se peut vaincre. + +Quin. + +Il n’est homme si lourd d’entendement, & d’esprit, qui par continuel +exercice ne comprenne quelque science. + + +Exercice. + +Patric. + +L’exercice du corps est utile, & necessaire au corps: paresse hebete le +corps, industrie le consolide, & le rend plus ferme et allegre. + +Demo. + +Par exercice continuel, l’homme devient plus habille & leger. + +Demo. + +Il y a plus d’hommes qui deviennent bons par exercice que par nature. + +Quin. + +Exercice est le gouverneur & maistre de toutes choses. + +Cicero. + +En quelque discipline que ce soit, les preceptes n’ont point d’effect +sans exercice. + + +Estat. + +Patric. + +Trop grand estat & superfluité d’accoustremens, est cause de la ruine +d’une maison. + + +Familiarité. + +Ter. + +Trop grande familiarité souvent engendre mespris. + + +Femme. + +Euseb. + +La femme est une creature que Dieu a creé pour la compagnie de l’homme. + +Patric. + +Femme est un nom de dignité, & non de volupté, l’homme doit desirer & +tenir sa femme pour sa compagnie, & non pour le contentement de ses +plaisirs. + +Juven. + +Il n’y a creature qui ayme plus vengeance que la femme: & si sa force +respondoit à son courage, elle feroit souvent grand trouble. + +Platon. + +C’est l’office de la femme de gouverner soigneusement la famille en +l’absense du mary, & luy obeir en toutes choses. + +Pythag. + +Si tu es marié retien tousjours la seigneurie & domination sur ta femme, +afin que par trop grande liberté & licence, elle ne te vueille +surmonter. + +Patric. + +C’est l’office du mary d’enseigner sa femme en bonnes moeurs, & ne la +doit injurier, menacer ou battre. Car le naturel de la femme est qu’elle +s’endurcit aux coups, elle en devient pire, & quand elle se trouve avoir +l’opportunité, elle s’en donne à son plaisir, se persuadant par tel +moyen s’estre vengee de son mary. + +Salom. + +La malice de la femme est plus grande que celle du serpent: de sorte que +si elle peut mettre les pieds sur la teste de l’homme, elle luy fera +consumer ses jours en douleur: bien heureux est celuy qui a bonne femme, +car c’est un don de Dieu. + +Pythag. + +Si tu prens femme, fay qu’elle soit pareille à toy. + +Plutar. + +Les maris qui ne veulent rire, joüer, et user des joyeux plaisirs, de +Venus, avec leurs femmes, demonstrent qu’ils desirent prendre leurs +voluptez ailleurs. + +Mur. + +Celuy qui se peut passer de femme, est exempt de grand ennuy. + +Patric. + +A tard est honteuse la femme, qui a perdu sa chasteté. + +Bion. + +Si tu as belle femme, tu seras en peril d’en estre trompé: & si elle est +laide, elle te desplaira: la moyenne forme est la meilleure. + +Patric. + +Celuy qui se marie à une femme vefve a double peine: premierement de luy +oster les conditions de son premier mary, & puis de l’accoustumer et +apprendre à s’accommoder aux siennes. + +Thal. + +Si tu veux estre exempt de jalousie, tu dois plustost choisir une femme +laide que belle. + +Patric. + +Esly femme qui soit pareille à toy: car une imparité engendre +contemnement: Semblance & conformité lie les coeurs d’une amitié +inseparable. + +Patric. + +Tout va mal en une famille ou la femme domine et l’homme obeit. + +Patric. + +C’est une chose que doit bien craindre la femme, que d’encourir mauvais +bruit: car quand la femme est une fois diffamee soit à tort ou à bon +droit, ne peut apres reparer son honneur. + +Marti. + +D’autant plus que la femme est detenue estroitement, d’autant plus est +convoiteuse de luxure. + +S. Jero. + +Celuy qui aime femme plus ardamment qu’il n’est licite, est adultere. + +Senec. + +Nature a denié la force à la femme, autrement son courage tousjours +plein de tromperies, seroit inexpugnable. + +Virgi. + +La femme est tousjours inconstante et muable. + +Mela. + +Il y a en ce monde trois grands dangers eminens, la femme, le feu, & la +mer. + +Dioge. + +Diogenes loüoit les jouvenceaux, qui promettoyent de prendre femme & +n’en prenoient jamais. + +Patric. + +La plus plaisante couverture du visage de la femme c’est modestie: & +qu’en la face il reluise une joyeuse severité, & posee contenance, qui +est indice que l’entendement est de mesme. + +Theop. + +L’homme sage doit prendre femme mediocrement belle, & bien apprise, +riche et d’honneste lignage. + +Socrat. + +La principale vertu de la femme, c’est pudicité, laquelle incontinent +qu’est suspecte, la femme vit en peine & misere. + +Phalar. + +Le lieu ou la femme s’est despouillee de sa premiere fleur de pudicité, +luy est plus agreable. + +Demo. + +Estre gouverné de la femme est grande injure au mary. + +Gen. + +Il vaut mieux habiter dehors qu’avec une femme trop parlante. + +Patric. + +La fin est malheureuse de la femme qui est lubrique & paillarde. + +Patric. + +Les vrais accoustremens d’une femme de bien est modestie, & avoir ses +enfans bien aprins en doctrine & bonnes moeurs. + +Patric. + +Que la femme se garde de se farder: car il n’est rien plus deshonneste +que de se montrer autre que l’on est, & doit on mal juger d’une femme, +qui cherche dehors estre loüee pour sa beauté. + +Patric. + +Femme qui ayme à courir, à tard est chaste & pudique. + +Patric. + +Un homme reprint sa femme, pource qu’elle ne l’advertissoit de ce qu’il +avoit l’haleine puante: laquelle s’excusa modestement, (disant) qu’elle +pensoit que tous les hommes sentissent comme luy. + +Avia (femme Romaine) reprinse de ce qu’elle ne se remarioit point, veu +qu’elle estoit encores jeune, dit deux raisons: la premiere, Si elle +rencontroit un bon mary, comme le sien premier, qu’elle ne vouloit estre +perpetuellement en crainte de le perdre: ou s’il advenoit qu’elle en +eust un mauvais, qu’elle ne le vouloit experimenter. + +Xeno. + +Amenie (femme de Perse) interrogee de son mary, ce que luy sembloit de +la beauté de Cyrus, dit, qu’elle ne pouvoit juger d’autre beauté que de +celle de son mary. + +Senec. + +Necessité est desloyalle garde de la pudicité de la femme. + +Lucie + +La mort du mary rompt l’amour d’une femme chaste. + +Ovide + +La femme est plus subjecte, ardente, & affectionnee en amour que +l’homme. + +Juven. + +Le lict est plein de noise, ou la femme apporte grand doüaire. + +Senec. + +Amour de folle femme, enfer, le feu, & la terre, ne disent jamais c’est +assez. + +Marc. + +Marie (fille de Caton) interrogee pour quoy elle ne se remarioit: Parce +(dit elle) que je ne trouve homme qui me vueille plutost que mes biens. + +Gyrol. + +Nourrir une pauvre femme, c’est une chose difficile, & supporter une +riche, grand tourment. + +Patric. + +La condition de la fille se cognoist par le naturel de la mere, & est à +presumer qu’une mere chaste & pudique, entretient ses filles en honneur: +& celle qui hayt reproche & infamie, ne souffrira à sa fille aucun vice. + + +Foy. + +Hebr. ii. + +La foy est le fondement des choses que l’on espere, & certification des +choses non apparantes. + +Hebr. ii. + +Il est impossible de plaire à Dieu sans foy. + +R. xiiii. + +Tout ce qui n’est point faict en foy, est peché. + +Eph. iii. + +Vous estes sauvez de grace, par la Foy, ce n’est point de vous, mais du +don de Dieu, non point par les oeuvres, afin que nul ne se glorifie: +Nous sommes son oeuvre creé en Jesus Christ. + +Gal. ii. + +L’homme n’est point justifié par les oeuvres de la Loy, sinon par la foy +de Jesus Christ afin que nous soyons justifiez par la Foy de Jesus +Christ, & non point par les oeuvres de la Loy, par ce que nulle chair +n’est justifiee par les oeuvres de la Loy. + +Ro. iiii. + +La promesse n’a point esté faicte à Abraham, ou à sa semence, d’estre +heritiers du monde par la Loy, mais par la justice de la Foy. + +Rom. iii. + +L’homme est justifié par Foy sans les oeuvres de la Foy. + +S. Amb. + +La Foy est le fondement de justice. + +Patric. + +Peu de foy est adjoustee aux personnes constituees en miseres & +pauvreté. + +Patric. + +Foy est une chose fort loüable. Il n’est rien plus deshonneste à gens +d’authorité, que de rompre la foy & encourir en une note d’infamie, +laquelle tousjours dure. + + +Fols. + +Senec. + +Ceux sont proprement fols, qui loüent les voluptez mondaines. + +Cicero. + +Nul fol heureux, nul sage qui ne soit heureux. + +Mena. + +Celuy qui fait au contraire de bien, doit estre reputé fol. + +Isocra. + +On feint que Protheus se change en plusieurs formes, aussi les pensees +des fols sont diverses & muables. + +Euseb. + +Ceux la sont naturellement fols, qui honnorent les riches & mesprisent +les sages ornez de science. + +Socra. + +Ainsi que les luxurieux ne peuvent estre gueris de leurs maladies, aussi +les fols ne peuvent trouver remede contre leurs adversitez. + +Cicero. + +Les fols desirent souvent ce qui leur est ou seroit dommageable. + +Isocr. + +Les Pelerins s’esgarent souvent par les chemins, aussi les fols du +sentier de vertu. + +Socra. + +Ainsi que le vin tourné n’est point desiré aux banquets, aussi ne sont +les fols en compagnie honneste. + +Arist. + +Il vaut mieux estre pauvre, que fol. + + +Folie. + +Cicero. + +C’est le propre de folie de voir les vices d’autruy & ignorer les siens. + +Tertul. + +C’est une folie de blasmer les choses non entendues, encore qu’elles +meritassent d’estre hayes. + +Platon. + +Pense quel grand mal c’est de folie, qui cache les fautes que nous +commettons. + +Cicero. + +C’est folie d’estre curieux d’estre cogneu des hommes: & ne se point +cognoistre soy-mesme. + +Vives. + +C’est grande folie de commettre un crime soubs les arres d’une cupidité +de vie incertaine. + +Vives. + +C’est folie de disputer, s’il n’y a espoir de profiter. + +Bion. + +Bion interrogué que c’est de folie, dit, que c’estoit empeschement de +felicité. + + +Force. + +Cicero. + +Le propre de force, est de ne craindre rien, ne faire conte de toutes +choses humaines, & estimer que rien intollerable ne peut advenir à +l’homme. + +Isocra. + +Force avec prudence ayde beaucoup mais sans icelle elle nuict. + +Arist. + +Force sans prudence, est temerité. + +Perian. + +Ne fay rien par force, mais plustost par douceur. + +Patric. + +Force, Prudence, Justice, & Temperance, sont quatre soeurs, qui sont +aliees ensemble en telle sorte que l’une sans l’autre ne peut estre. + + +Fort. + +Patric. + +Celuy doit estre reputé fort, qui est appareillé à mourir honnestement: +& se trouve volontiers à tous hazards, ne se trouble pour aucun tumulte, +& ne s’effraye par crainte. + +Patric. + +Il n’est rien si fort qui ne puisse estre debilité & rompu par force: +mais vaincre son courage, & refrener ses passions, c’est le propre de +l’homme constant, & celuy qui le faict, ne peut seulement estre comparé +aux hommes parfaicts, mais participe beaucoup de la divinité. + +Platon. + +Platon enquis, Qui estoit le plus fort des humains, respondit, Celuy, +qui peut moderer ses passions. + +Cicero. + +Celuy veritablement est fort qui ne se trouble point és adversitez. + +Senec. + +Celuy doit estre estimé fort, qui deschasse les vices comme ennemis. + +Cicero. + +Ceux qui repoussent l’outrage, doivent estre reputez forts, & non pas +ceux qui les font. + + +Fortune. + +Patric. + +Les anciens idolatres estimoient fortune estre une Deesse, qui estoit +cause du bien ou du mal: mais tout se fait par la providence divine. + + +Flateur. + +Quin. + +Cicero. + +Un Royaume est plus souvent destruit par la ruze & cautelle d’un +flateur, que par les ennemis. + +Cicero. + +Le monde est si corrompu, que qui ne sçait flater, ou apparoir estre +envieux, ou orgueilleux, n’est point le bien venu. + +Socra. + +Fuis comme chose abominable la benevolence des flateurs. + +Socra. + +Les loups sont semblables aux chiens, & les flateurs aux amys: +neantmoins ils desirent choses differentes. + +Phano. + +Comme Acteon fut devoré par ses chiens: aussi plusieurs par les +tromperies des flateurs. + +Plutar. + +Les chasseurs prennent les Lievres à l’aide des chiens: aussi les +flateurs les fols avec fauces loüanges. + + +Gain. + +Chilo. + +Ayme plustost faire ton dommage, que d’acquerir un gain deshonneste. + + +Gendarme. + +Xenop. + +Le gendarme qui pour convoitise de vivre prend la fuitte, est fol: car +souvent par vertu on se sauve, & void on trop plus tuer & s’accuger de +gens en fuyant la mort, que de ceux qui bataillent virillement & avec +grand courage. + + +Gentilhomme. + +Vives. + +Gentilhomme est, estre bien nay, & naturellement apte à vertu. + + +Gloire. + +Vives. + +Gloire est, estre bien nommé, & en bonne reputation, à cause de vertu. + +Cicero. + +Gloire est un renom illustre, de plusieurs grands benefices faicts +envers son pays, & envers un chacun. + +Cicero. + +Nature nous a limité le corps de la vie bref: mais celuy de la gloire +fort grand. + +Horace. + +On ne trouve homme qui apres avoir prins peine ne desire gloire, comme +soulde & loyer de ses labeurs. + +Aristo. + +Qui est celuy qui prendroit tant de peine jour & nuit: si la gloire +devoit terminer par mesme fin que la vie? + +Ovide. + +Gloire donne force à l’esprit, que par la cupidité de loüange, faict que +le coeur entreprend chose honneste. + +Valer. + +Il n’est homme si humble, que quelquefois ne soit surpris de quelque +affection de gloire. + + +Gourmandise. + +Patric. + +Gourmandise faict plus mourir de gens que ne faict le glaive ou la +famine. + +Hypocr. + +Hypocrates escrit, que ceux qui sont adonnez à gourmandise, ne sont +jamais en santé, & ne vivent pas longuement: leurs ames sont empeschees +de sang, comme si elles estoient envelopees de fange, & ordure: & +pourtant ne pensent rien de celeste, mais ont tousjours le coeur à la +cuisine. + + +Gourmand. + +Patric. + +Les gourmands sont tousjours indispos, assiduellement malades, & peu +souvent en santé, leur vie est brefve: nul gouffre n’engloutoit plustost +le bien de l’homme que gourmandise: tant plus un gourmand est remply, +tant plus a faim: tant plus disne, tant plus veut il souper: il n’y a +possession si ample, ne mesnage si bien aorné, ne richesses si grandes, +qu’en peu de temps ne soyent noyez & confondues dedans le ventre d’un +gourmand. + +Diog. + +Diogenes voyant la maison d’un gourmand exposee en vente, dit par +facecie, Je me doutois bien que ceste maison tousjours remplie & saoulee +de vin & de viandes à la fin vomiroit son maistre. + + +Guerre. + +Vives. + +Guerre est le comble de tous maux, par laquelle l’homme surmonte la +cruauté de toutes bestes. + +Vives. + +On peut assez juger quelle horreur a nature de la guerre, veu qu’elle a +engendré l’homme sans armes. + +Vives. + +Il n’est possible que l’homme puisse faire guerre sans peché & offence. + +Cicero. + +Guerre ne doit estre entreprise pour autre fin qu’afin qu’on puisse +vivre en paix. + +Patric. + +Gens de guerre doivent contemner le commandement de ceux qui les +induisent à combatre injustement, & soubs mauvaise querelle. + + +Heresie. + +Vives. + +C’est heresie pleine d’impieté, de se mocquer des sainctes Escritures & +de convertir le sens naturel d’icelles en resveries, & inventions +superstitieuses. + +Patric. + +Heresie est d’estre obstiné en une opinion mauvaise, & contraire à la +parolle de Dieu. + + +Homme. + +Patric. + +L’homme se doit cognoistre soy-mesme, il s’esleve par si grande gloire, +qu’il pense estre dominateur de la machine ronde, & qu’il peut dompter +tous les animaux, & ce pendant n’est autre chose qu’un animal mortel, +caducque & debile. + +Vives. + +L’homme est capable de corps, & d’esprit: le corps est faict des +elemens, & l’esprit divin semblable à Dieu. + +Cicero. + +L’homme naturellement n’est apte à bien faire, ains enclin à mal. + +Ovide. + +L’homme void souvent ce qui luy est bon & utile: neantmoins fait le +contraire. + +Aristo. + +L’homme est le meilleur d’entre toutes les bestes, quand il obeit à +raison, & le pire quand il se desvoye et sort des limites de raison. + +Bias. + +Ne loüe point un homme ignorant par ses richesses, ains par sa vertu. + +Colum. + +L’homme ne faisant rien apprend à mal faire. + +Patric. + +Un Tigre n’exerce point sa cruauté sur un autre Tigre: un Lion ne faict +la guerre à un autre Lion, un Dragon n’est ennemy au Dragon: mais +l’homme tant est de nature perverse, prend plaisir de nuire à son +semblable, & est celuy d’entre les bestes qui vit le plus mal asseuré. + +Vives. + +L’homme est suject à faire faute, mais c’est aux fols de perseverer en +leurs pechez. + +Platon. + +L’homme n’est point nay pour soy-mesme mais pour son pays, ses enfans & +prochains. + +Vives. + +Tu apprendras des sages à estre homme de bien, des fols à estre mieux +advisé, tu ensuivras ce que les sages loüeront, & tu eviteras ce qui +sera loüé par les fols. + +Vives. + +L’homme doit penser trois choses: Comme il doit estre sage, comme il +doit bien dire, & comme il doit bien faire. + +Vives. + +Il n’est homme si hors de sens qu’il ne desire plustost parvenir au lieu +ou il pretend faire sa demeure, que demourer en chemin. + +Vives. + +Il n’est possible d’avoir bonne estime de celuy, entre les mains duquel +on se met avec crainte. + +Arist. + +Aristote interrogué que c’estoit de l’homme, dit: C’est l’exemple de +maladie, proye du temps, jeu de fortune, image de ruine, balance +d’envie, & calamité: et le reste flegme et cholere. + +Patric. + +L’homme est nay pour contempler les choses celestes, & mesme on le juge +par sa face eslevee en hault, & par l’esprit. + +Patric. + +La nature de l’homme est telle qu’il ne cognoist son bien jusques à ce +qu’il est perdu. + +Cicero. + +C’est chose mal seante à l’homme, de ne vouloir faire ce qu’il commande +à un autre. + +Patric. + +Veu que tu es homme, tu dois considerer la commune condition, & te +souvenir que tu es mortel. + +Vives. + +L’homme qui cherchera le Royaume de Dieu & sa Justice, n’aura jamais +faute de ce qui luy est necessaire. + +Vives. + +L’homme ne face à autruy, que ce qu’il luy voudroit estre faict. + + +Honneur. + +Vives. + +Il convient porter honneur aux bons seulement. + +Patric. + +L’honneur qui s’acquiert par science est plus loüable, que la gloire +receue des faicts de guerre. + +Honneur nourrit les arts, & par icelle sommes enflammez à acquerir +gloire. + +Demo. + +Donner honneur à aucun plus qu’il ne merite, c’est donner occasion aux +fols de mal penser. + +Cicero. + +C’est honneur d’accuser les meschans & deffendre les bons. + +Cicero. + +Honneur se doit acquerir par vertu, & non point par finesse. + +Platon. + +Honneur est un bien divin, & ce que font les meschans ne merite honneur. + +S. Aug. + +Qui pourra endurer un riche homme estre mis au siege d’honneur, & +l’homme honneste & sage estre mesprisé. + +Thal. + +Tu dois porter honneur (apres Dieu) à ton Prince & à ses Lieutenans, par +ce que par eux le pays est gouverné en paix, la justice administree, les +meschans corrigez, et les ennemis repoussez. + + +Histoire. + +Patric. + +Histoire est le tesmoignage du temps, maistresse de la vie, lumiere de +verité, et messagiere d’antiquité. + +Patric. + +Histoire nous propose devant les yeux les faits heroiques des hommes +vertueux, par lesquels nous pouvons acquerir la maniere de bien & +vertueusement vivre: eviter les dangers & folles entreprises, estre +prudens & subtils aux affaires. + +Patric. + +L’histoire nous enflamme, à ce qui est honneste, elle deteste les vices, +mesprise les meschans, loüe les bons & vertueux. + + +Jesus Christ. + +Vives. + +Le fondement de nostre salut est croire en Jesus Christ nostre +Legislateur, & que le sainct Esprit procede de luy, sans lequel nous ne +pouvons faire, ne penser chose qui soit bonne. + +Act. iiii. + +Il n’y a point de salut sinon en Jesus Christ, il n’y a point d’autre +nom donné entre les hommes, par lequel nous puissions estre sauvez. + +Mat. xi. + +Venez à moy vous tous qui estes affligez, & vous serez soulagez. + +Act. xiii. + +Par iceluy vous est annoncee la remission des pechez: qui croit est +justifié par Jesus Christ. + +Vives. + +Il a moyenné la paix entre Dieu & le Genre humain, & a esté autheur de +nostre salut, estant vray Dieu & vray homme. + +Vives. + +Il est venu en ce monde pour avoir compassion du genre humain, pour nous +enseigner la droicte voye que nous devons tenir pour parvenir à Dieu: +non seulement a enseigné un chemin tressur, mais aussi l’a demonstré par +ses oeuvres & sa vie, laquelle rend tesmoignage de sa bonté, & ses +miracles de sa grande puissance. + + +Innocent. + +Patric. + +L’innocent ne craint point les Loix ne les tesmoins, l’accusateur ne le +rapporteur: Il n’est subject à aucun, il n’obeit à nully: & ne faict +tort ny injure à personne. + + +Injure. + +Socra. + +Rendre injure pour injure, est autant que de laver la boüe avec la boüe. + +Lev. xx. + +Tu ne tiendras point ton courroux, et ne te vengeras point de l’injure +que l’on t’aura faicte. + +Aristi. + +Aristipus estant injurié, dit, tu es le maistre de mal dire, & moy +d’escouter. + + +Ire. + +Patric. + +Ire est une perturbation de l’esprit, cruelle & mal seante à l’homme +humain: elle change la doulceur de l’homme en la cruauté des bestes, +contrainct souvent faire, ce dont incontinent on se reprend. + +Lacta. + +Si l’homme qui tient son ire gouverne Royaume, il trouble tout, respand +le sang humain, faict tresbucher les citez, trouble le peuple, & rend +les provinces desertes & inhabitables. + +Senec. + +Il n’y a chose qui face l’homme plus enclin à ire, que le nourrissement +delicat. + +Senec. + +Persuasion de felicité a de coustume de nourrir l’ire. + +Heracli. + +C’est chose moins difficile de batailler contre volupté, que contre ire. + +Patric. + +L’ire change la nature de l’homme en nature de beste sauvage. + + +Jeunesse. + +Patric. + +Jeunesse se commence, quand les enfans commencent à parler +parfaictement, & qu’ils sont en aage pour estre instruits aux bonnes +disciplines. + +i. Pie. v. + +Jeunes gens soient subjects aux anciens, & se monstrent humbles envers +eux, parce que Dieu resiste aux orgueilleux, & donne grace aux humbles. + + +Juge. + +Cicero. + +C’est l’office d’un Juge d’avoir au conseil gens de bien, sçavoir la +Loy, observer la Religion, & garder inviolablement la Foy, faire cesser +toute haine, envie, querelle, et convoitise. + +Cicero. + +Aux Juges est requis d’avoir vertu, specialement Force & Prudence. + +Cicero. + +Es choses de grande importance on regarde le soleil, puis les effects, +puis apres les issues. + +Cicero. + +Le juge est corrompu plustost par le beau parler des Advocats, que par +argent: toutesfois on prise celuy qui obtient par son eloquence, et qui +corrompt par pecune est puny. + +Exode. + +Tu constitueras des Juges, afin qu’ils jugent le peuple par juste +jugement, tu ne renverseras point le droit, & n’auras regard aux +personnes, tu ne prendras aucuns presens, car le present aveugle les +yeux des sages. + +Deut. + +Escoutez Juges, & jugez droictement, entre l’homme & le frere, & +l’estranger: Vous n’aurez acception de personne: & supporterez autant le +pauvre que le riche, vous ne craindrez la face de personne, car le +jugement est à Dieu. + +Deut. + +Juges advisez ce que vous faictes, car vous n’exercerez point le +jugement des hommes, mais le jugement de Dieu: Dont il vous sera faict +selon les choses jugees, la craincte de Dieu soit en vous, ne faictes +point d’iniquité vers le Seigneur Dieu, n’ayez acception de personne de +convoitise de dons. + + +Justice. + +Caius. + +Justice est de n’offenser personne, & rendre à un chacun ce qui luy +appartient. + +Emped. + +Justice est le fondement de compagnie humaine, qui a esgard à la +Religion Chrestienne. + +Patric. + +L’office de Justice, est de ne tromper personne, & de Prudence de garder +d’estre trompé. + +Cicero. + +Il n’y a mal plus grand en Justice, que quand soubs couleur de justice, +ceux sont reputez gens de bien qui sont malins & meschans. + + +Langue. + +Vives. + +La langue est souvent cause de bien & de mal, parquoy la convient +brider, afin qu’elle ne nuise à soy-mesme. + +Vives. + +Nul n’est digne d’estre en authorité, qui ne met point de loy à sa +langue. + +Thal. + +Tu ne dois point avoir en la langue autre chose que tu as en la pensee. + +Thal. + +La mauvaise coustume des simulateurs, est que leurs coeurs pensent d’un +& leurs langues dient d’autre. + +Salom. + +Malediction à l’homme qui a le coeur double, tu dois estre tel ce +jourd’huy qu’hyer. + + +Liberal. + +Cicero. + +Celuy est vrayement liberal, qui de ses richesses rachette les +prisonniers qui sont detenus par guerre, & pirates de mer: ou celuy est +liberal qui prend sur soy les debtes de ses amis, qui ayde à marier les +pauvres filles. + +Cicero. + +Sois liberal à celuy qui le merite. + +Patric. + +C’est un acte de coeur noble, d’estre liberal, & faire service à un +chacun. Ceux qui sont bienfaicteurs, semblent imiter Dieu qui tousjours +eslargist ses bienfaicts aux humains. + +Bito. + +Ce n’est pas liberalité si tu donne plus par affection de vaine gloire, +que par misericorde. + +Cicero. + +Il en y a plusieurs convoiteux de gloire qui ravissent aux uns pour se +monstrer liberaux aux autres. + + +Liberté. + +Just. + +Liberté est chose precieuse & qu’on ne pourroit assez priser. + +Patric. + +Gens de coeur & de vertu ayment plustost mourir, que de perdre leur +liberté. + +Patric. + +C’est à faire à gens simples & de petite condition, de se laisser mettre +soubs le joug. + +Epi. + +Il vaut trop mieux vivre en liberté, et sans peur avec pauvreté, qu’en +servitude avec grandes richesses. + +Senec. + +Celuy doit estre reputé estre en liberté, qui souhaitte seulement les +choses qui sont en sa puissance. + + +Loy. + +i. Tit. + +La Loy est bonne si on en use bien. La Loy n’est pas pour les justes, +ains pour punir les meschans. + +Rom. vi. + +Je n’ay point cognu peché sinon par la Loy, je ne sçavois que c’estoit +de concupiscence, sinon que la Loy m’eut dit, Tu ne convoiteras point. + +Gal. iii. + +La Loy a esté nostre conducteur, pour venir à Jesus Christ, afin que +nous soyons justifiez par la Foy. La Loy a esté donnee par Moyse: mais +la grace a esté faicte par Jesus Christ. + +Ezech. xx. c. + +Ne cheminez point aux Loix de voz Peres, & n’observez point leurs +jugemens, ne soyez point soüillez en leurs Images. Je suis le Seigneur +vostre Dieu. Cheminez en mes commandemens, & gardez mes ordonnances. + +Cicero. + +Nous sommes enseignez par les Loix à dompter noz appetits, & reprimer +toute convoitise, garder ce qui est nostre, ne convoiter ce qui est à +autruy. + +Platon. + +La Cité n’est de longue duree en laquelle les Loix ne commandent point +aux Magistrats, mais les Magistrats aux Loix. + +Pausa. + +Il faut que les Loix soient par dessus les hommes, & non pas les hommes +par dessus les Loix. + +Patric. + +Les Loix civilles servent bien peu si elles ne sont conjoinctes au +commandement de Dieu. + +Eras. + +Il est expedient qu’il y ait peu de Loix, & encores icelles de claire +interpretation, à fin qu’on n’ait point de besoing de ceste maniere +d’hommes praticiens, qui se nomment advocats, ce qui (à la verité) est +un tiltre d’honneur: mais maintenant l’avarice, & trop grande convoitise +d’argent donne mauvais bruit à cest estat. + +Platon. + +Il n’est rien plus dangereux que d’interpreter les Loix au plaisir des +hommes. + +Erasm. + +Ainsi comme en maladie n’est point de besoing d’experimenter nouveaux +remedes, si les vieux ont esté trouvez bons, aussi ne faut il point +faire des Loix nouvelles, si les anciennes sont utilles & bonnes. + +Arist. + +En vain sont establies Loix s’il n’y a gens de bien pour les faire +garder & advient souvent que les Loix bien aornees par la malice des +gouverneurs & officiers, tournent au detriment de la Republique. + + +Mariage. + +Platon. + +Il n’y a rien en la vie humaine, ou on trouve plus de consolation, +amitié plus ferme & accomplie, qu’en mariage. + +Le mariage joinct ensemblement Citoyens avec Citoyens par bonne amitié, +reconcilie les inimitiez. + +Ysodo. + +Il y a trois biens en mariage, foy, lignee, & mistere. + +He. xiii. + +Mariage est entre tous honnorable, & la couche sans macule, mais Dieu +jugera les paillards. + + +Mary. + +i. Cor. vi. + +Le mary rende la benevolence deue à sa femme: aussi pareillement la +femme à son mary. + +La femme n’a point de puissance de son corps, ains son mary. + +Col. iii. + +Marys aymez voz femmes, & ne soyez point rigoureux vers elles. + + +Martyrs. + +Ap. vi. + +Je voy soubs l’autel les Ames de ceux qui ont esté tuez pour la parolle +de Dieu, & pour le tesmoignage qu’ils avoient: Et crioient à haute voix, +disant, Jusques à quand Seigneur sainct & veritable, ne juge tu point, & +ne venge tu point nostre sang, de ceux qui habitent en la terre: Et leur +furent donnees à chacun robbes blanches, & leur fut dit, qu’ils se +reposassent encores un peu de temps, jusques à ce que leurs compagnons +serviteurs fussent accomplis & de leurs freres, qui devoient aussi estre +martirisez comme eux. + +J. x. vi. + +Vous serez contristez, mais vostre tristesse sera convertie en joye. + +Apo. ii. + +Sois fidele jusques à la mort, & je te donneray la couronne de vie. + +Math. xiii. + +Les justes resplendiront comme le Soleil au Royaume de leur Pere. + +Ma. xv. + +Venez les beneits de mon Pere possedez le Royaume lequel vous est +preparé des la fondation du monde. Puis dira à ceux qui seront à la +fenestre: Maudits departez vous de moy au feu eternel, & allez au +tourment eternel: Vous justes venez à moy, & joüissez de la vie +eternelle. + + +Medecine. + +Celsus. + +La Medecine est necessaire pour la vie humaine: L’agriculture promect +nourrissement & la médecine santé. + +Vives. + +Si la Medecine du corps est necessaire, d’autant plus l’est celle de +l’Ame, sans laquelle le corps ne peut estre bien dispos. + + +Mediocrité. + +Horace. + +Vertu consiste en mediocrité, & vice en exces. + +Bito. + +On acquiert plus de loüange par mediocrité, que par exces. + +Senec. + +Toute chose qui est trop, se convertit en vice. + +Horace. + +Il y a moyen en toutes choses, & certaines limites & fins, lesquels la +vertu n’outrepasse point. + + +Mere. + +Phamo. + +Celle n’est point vraye mere qui permet nourrir son enfant d’autre laict +que du sien: car les mammelles ne sont donnees à la femme pour +l’aornement de sa poictrine: mais Nature les luy a donnees, pour le +nourrissement de l’enfant. + +Patric. + +La bonne mere chaste & pudique qui a vescu sans blasme, ne permettra à +ses enfans chose qui ne soit honneste. + + +Menteurs. + +Cicero. + +Les hommes sont souvent menteurs contre ceux qu’ils ont en hayne. + +Arist. + +Les menteurs pour recompence de leurs menteries ont cecy, qu’encores +qu’ils disent verité, ne sont jamais creuz. + +Eccle. xx. + +Un laron vaut mieux qu’un menteur ordinaire: mais tous deux auront +confusion pour leur part. + + +Mensonge. + +Eccles. xx. + +C’est un mauvais blasme à un homme, que mensonge: toutesfois il est +souvent en la bouche folle. + +Eph. iiii. + +Otez le mensonge, & parlez verité chacun avec son prochain. + + +Menace. + +Psam. + +Garde toy de menacer autruy, et ne desire te venger d’autruy, car à Dieu +seul appartient la vengeance. + + +Misericorde. + +Mat. xi. S. L. vi. + +Certes si vous sçavez que c’est, Je veux misericorde & non point +sacrifice: vous n’eussiez point condamné les innocens, car aussi le Fils +de l’homme est Seigneur mesme du jour, du repos, & est licite de bien +faire és sabaths. + + +Mort. + +Cicero. + +Cela doit estre imprimé en nous, dés nostre jeune aage, de ne point +craindre la mort: Car si nous en avons craincte, nous vivons en +perpetuel tourment. + +Isocra. + +Nature a condamné un chacun à mourir, mais les vertueux ont ce don +propre de mourir avec gloire & loüange. + +Ap. xxiii. + +Bien heureux sont les morts qui meurent en la grace de Dieu, l’Esprit +dit qu’ils reposent de leurs labeurs, & leurs oeuvres les suivent. + +Epi. + +Il y a des gens qui sont de telle nature qu’ils desirent mourir, & non +mourir. + +Mus. + +Puis que c’est une chose arretee & certaine qu’il convient une fois +mourir, je n’estime point celuy qui meurt tard heureux: mais celuy qui +meurt avec honneur. + +Simoni. + +La mort est la medecine, & fin de tous noz maux. + +Aristo. + +Il n’est rien meilleur à l’homme, que de naistre: ne rien meilleur que +de mourir au commencement de la vie. + +Patric. + +Il ne faut pas porter impatiemment ce qu’on ne sçauroit vaincre par +force, ne par conseil, ains estimer que par la mort ne nous advient +chose nouvelle, ne rien outre la condition de tous mortels: parquoy ne +se faut contrister de ce qui est commun à chacune creature. Que nous +sert-il de lamenter & plaindre, sinon que nous sommes veuz plus legers, +& inconstans par cela? + +Erasm. + +Nous ne devons point plourer la mort d’autruy, si elle n’est +deshonneste: car nous n’estimons point celuy estre le plus heureux, qui +aura vescu plus longuement, mais plus honnestement. + +Cicero. + +La mort est le bout & extremité de toutes choses qui est le departement +de l’Ame & du corps. + +Cicero. + +Il n’y a rien semblable à la mort que le dormir. + +Socra. + +La mort est incertaine: en sorte que personne ne se peut asseurer de +vivre un an, non pas jusques à la vespree. + +Cicero. + +Qui est celuy tant soit-il jeune qui soit certain de vivre jusques au +Soleil couché? + +Platon. + +Il faut que tout meure, & la mort, est la fin de misere & d’adversité. + +Ecclesi. xx. + +Ne pleurez point sur les morts, parce qu’ils reposent. + +Ecclesi. xxviii. + +Il n’y a point de retour de la mort, & ne te proffitera de rien de te +tourmenter et fascher d’icelle. + +Sa. xii. + +David, de son enfant mort dit, Pourquoy ploreroy-je? Le puis-je faire +revenir? J’iray à luy, & il ne viendra point à ensevelir les morts. + +Job. xiiii. + +L’homme qui est mort ne se releve plus & ne se reculera jusques à ce que +les Cieux ne seront plus. + +Math. xxii. + +Dieu n’est point le Dieu des morts, ains des vivants. + +Deut. + +En toy ne sera trouvé homme qui face passer son fils, ou sa fille par le +feu, ne Magitien usant de Magique, ne homme ayant regard au temps & +oyseaux, ne Sorciers, ne Enchanteurs, ne hommes demandans conseil aux +esprits familiers, ne Devins demandans advis aux morts: car tous ceux +qui font telles choses sont abomination devant le Seigneur. + +Luc. vi. + +Les vivans ont Moyse & les Prophetes, qu’ils les oyent, s’ils ne les +veulent ouyr aussi ne croiront-ils point aux morts quand ils +ressusciteroient. + +i. Sam. xxviii. + +Saul fut puny pour avoir demandé conseil à la Sorciere, & aux morts. + +Jer. xxii. + +Ne pleurez point le mort, & ne soiez point esmeuz pour luy, ains celuy +qui vient de naistre, car il ne retournera plus, & ne voira plus la +terre de sa nativité. + +Cicero. + +Celuy qui craint la mort, laquelle on ne peut eviter, ne peut vivre en +tranquilité & repos de son esprit. + +Cicero. + +Celuy qui ne craint point la mort, s’acquiert grand secours & moyen pour +vivre heureusement. + +Cicero. + +La mort n’espouvente point l’homme sage, combien qu’elle luy soit tous +les jours preparee. + +Socra. + +La mort honneste jamais ne doit estre fuye, mais plustost desiree. + + +Musique. + +Patric. + +La Musique delecte l’esprit & rend les hommes plus prompts, & alaigres à +la chose militaire. + +La Musique doit estre receue en la Cité de liberté, pourveu qu’elle ne +donne que plaisir. + + +Nature. + +Vives. + +Nature nous a enseigné ce qui est necessaire d’avoir: & folie a inventé +ce qui est superflu. + +Vives. + +Si tu donne à nature ce qui luy est necessaire, elle y prend plaisir: & +si tu luy donne chose superflue elle en est debilitee. + +Cicero. + +Nature vaut mieux sans doctrine, que doctrine sans nature. + +Cicero. + +J’ay cogneu plusieurs gens d’excellent esprit, qui sans avoir esté +endoctrinez, ont estez grands personnages & vertueux: en sorte que l’on +pouvoit juger qu’ils avoient une nature en eux, plustost divine +qu’humaine. + +Phalar. + +Nature a pourveu aux commoditez de tous les animaux, aux uns donnant +toisons, plumes, escailles & autres semblables: mais elle a produit les +hommes tous nuds, & denuez de force: tellement que pour pourvoir à ses +necessitez il faut qu’il travaille avec soing, labeur & industrie. + + +Necessité. + +Leod. + +Necessité enseigne Nature & pouvoir à l’advenir, & s’accommoder à ce qui +est propre pour pourvoir à la necessité des hommes. + +Patric. + +Necessité a plus d’efficace que nul art, qui ne se fortifie point d’ayde +accoustumer: mais quiert & invente chose nouvelle pour sa deffence. + + +Noblesse. + +Salust. + +La vraye noblesse, est de s’appuyer à sa propre vertu, & non à celle de +ses Majeurs. + +S. Chr. + +Que sert la noblesse, à celuy qui est soüillé de vice? Que nuist à celuy +l’obscure race s’il est aorné de vertu. + +Senec. + +Le noble coeur se delecte és choses vertueuses, & ne verrez point les +choses d’excellence prendre plaisir aux choses viles. + +Quin. + +La vraye noblesse vient de vertu, & les autres choses sont de fortune. + +Fab. + +Nous n’estimons point qu’aucun merite le tiltre de noblesse à cause de +sa naissance, & de sa race, ains pour l’excellence de sa vertu. + +Patric. + +Il est beaucoup meilleur d’estre en bonne reputation par actes vertueux, +que d’estre meschant, & se couvrir de la vertu, & noblesse de ses +Majeurs. + +Patric. + +Il faut vivre en sorte que l’on soit commancement & exemple de vertu à +sa posterité. + +Patric. + +Il ne faut point degenerer, & obscurcir la gloire de ses ancestres par +sa mauvaise vie. + +Patric. + +Noblesse sans bonté engendre orgueil, & richesse sans vertu, insolence. + +Socra. + +On reprochoit à un qu’il n’estoit point de noble sang, lequel respondit: +Tant plus suis digne de loüange, par ce que ma noblesse commance à moy. + +Socra. + +Socrates interrogué que c’estoit que noblesse, dit, c’est une temperance +de l’ame et du corps. + +Boet. + +La noblesse du sang d’autruy ne te rend noble si tu ne l’acquiers +toymesme. + +Apul. + +La noblesse n’est à considerer selon le sang, ains selon les vertus. + +Vives. + +Noblesse est d’estre cogneu par l’excellence & hautesse de sa vertu, +estre issu de gens vertueux & estre semblable à eux. + +Vives. + +Noblesse, honneur, puissance, & dignité, nous ont esté delaissez d’une +vaine gloire & antique persuasion des hommes, laquelle Jesus Christ a +arrachee du coeur des siens, & depuis a esté semee entre les Chrestiens +comme Zizanie, que le diable ennemy des hommes a semé parmy la bonne +semence. + +Vives. + +D’autant plus q’un homme est noble, et bien nourry, tant moins se doit +estimer, mais se montrer modeste, gratieux & humain: car arrogance ne +procede que de personne hebetee, & non pourveue de sçavoir & +d’honnesteté. + +Vives. + +C’est le propre d’un homme noble, & bien nay, de pardonner & remettre +les offences: Tenir sa rancune, & aymer vengeance, c’est à un homme +cruel & inhumain. + + +Officiers. + +Aristo. + +En une Republique bien ordonnee, ceste loy doit avoir lieu, que nul +office ne soit à vendre: mais qu’un chacun en soit pourveu selon ce +qu’il a merité. + +Cicero. + +Les officiers d’une Cité sont la Loy parlante, & les Loix sont officiers +muetz. + +Isocra. + +Les Officiers doivent preferer l’utilité publique à leur profit +particulier. Ainsi comme les ordonnances doivent commander aux +officiers, aussi les officiers doivent commander au peuple. + +Euseb. + +Celuy qui tient office, & establit loix, ne doit estre gouverné par sa +seule puissance, mais avec dignité & bon entendement se recognoistre par +dessus tous les autres. + +Exode. + +Pourvoy entre le peuple de gens vertueux, craignans Dieu, hommes +veritables hayssans avarice. + + +Orgueilleux. + +Vives. + +L’orgueilleux est tousjours en discord avec les humbles, encores +beaucoup plus avec les autres orgueilleux. + + +Oysiveté. + +Patric. + +Oysifs ne doivent estre tollerez en une Cité bien policee, car les +hommes ne faisans rien, apprennent à mal faire. + +Ovide. + +Si tu fuis oysiveté, Cupido ne te pourra nuire de ses darts. + + +Parler. + +Patric. + +Il est beaucoup plus seant de se taire quand il est requis, que de +parler à temps. + +Patric. + +Deux peuvent bien chanter ensemble: mais non pas parler. + +Cicero. + +Autant de fois que nous parlons: autant de fois lon juge de nous. + +Simoni. + +Je ne me repents jamais de m’estre teu, mais bien d’avoir trop parlé. + +Socra. + +Zenon voyant un jeune homme, qui estoit fort addonné à parler, luy dit, +Sache que nature nous a donné deux aureilles, & une langue, qui veut +signifier qu’il faut plus escouter que parler. + +Platon. + +Platon dit à un qui parloit trop en une compagnie, Sache que mesure de +parler n’est pas à celuy qui parle, mais a celuy qui escoute. + +Cicero. + +Ne parle point beaucoup à table si tu ne veux faillir. + +Perian. + +Quand tu seras interrogué, respons à propos & non legerement. + +Vives. + +Il est meilleur d’escouter avec les gens sages, que de parler. + +Macr. + +On n’apparoit point moins sçavant en se taisant qu’en parlant. + +Mam. + +Plus grande science & prudence est de se taire que de parler. + +Bias. + +Tu dois plus escouter que parler: car tu ne seras point repris de te +taire, mais bien de trop parler: Le fol en quoy resemble-il mieux aux +sages? C’est quand il se tait: car lors on ne cognoist point sa follie. + +Bias. + +Sois prompt à escouter & tardif à parler: car il y a moins de peché à +mal ouyr qu’à mal parler. + + +Paroles. + +Platon. + +Paroles lascives & salles, doivent estre extirpees hors de la bouche, +tout ainsi comme la poison des viandes. + +Caton. + +Ne t’accoustume point à parler legierement, et garde que tes paroles ne +previennent tes pensees. + + +Peché. + +Vives. + +Ne nous persuadons point que noz pechez s’effacent par or, argent, ou +encens: mais par la grace du Seigneur: laquelle par la foy engendre en +nous une bonté & syncerité de coeur. + +Vives. + +Il n’est possible de penser mal plus pernicieux que d’estre separé par +peché de l’amour du Seigneur. + +Eras. + +Il n’y a rien plus miserable, que d’obeir aux pechez & passions +sensuelles. Qu’y-a-il plus laid qu’estre serviteur d’appetit desordonné? +d’ire, d’avarice, d’ambition, & autres maistres insolens & desreglez, +qui s’attribuent jurisdiction sur les hommes? + +Perian. + +Reprens non seulement les pecheurs, mais aussi ceux qui se preparent à +faire vice. + + +Peres. + +Eph. vi. + +Peres ne provoquez point voz enfans à courroux, mais entretenez-les avec +modestes instructions & remonstrances en la doctrine du Seigneur. + +Col. iii. + +Vous peres n’irritez point voz enfans à fin qu’ils ne se descouragent. + +Eccl. iii. + +La benediction du pere rend les maisons des enfans fermes: mais la +malediction de la mere demolit les fondemens. + +Maxi. + +Les peres qui, en oubliance & mespris de leur sang par les allechemens & +mignardises des marastres malicieuses, cherchent d’exhereder leurs +propres enfans & d’en supplanter des estrangers, sont grandement à +blasmer et despourveuz de leurs sens & entendement. + +Erasm. + +Un bon pere se doit plustost efforcer à delaisser à ses enfans bonne & +honneste renommee qu’abondance de bien, pour ce qu’il est transitoire: +mais le bon bruit est immortel. + +Par vertu on peut acquerir or & argent: mais par or on ne peut acquerir +bonne renommee. + +Nava. + +Le pere doit employer toute la peine qu’il prend, à faire soigneusement +endoctriner ses enfans en bonnes moeurs & en la craincte du seigneur. + +Bito. + +Il n’y a rien qui soit plus à craindre, que d’avoir des enfans qui +denigrent de l’honnesteté du pere. + +Pytha. + +Tel que tu auras esté envers ton pere, tels aussi seront tes enfans +envers toy. + +Papir. + +Si le pere cognoist que son enfant soit docile & de bon esprit, il ne +doit rien espargner pour le faire parvenir aux sciences des bonnes +lettres. + +Beren. + +Le pere ne doit rien plus desirer, que d’avoir son enfant bien apprins & +sçavant, lequel non seulement doit souffrir d’estre vaincu de luy, en +tout genre de loüange & de vertu, mais aussi estimer que l’honneur & +dignité de son fils luy est une palme de victoire. + +Patric. + +Ce qui rend plus tenu & obligé un enfant envers son pere, est quand il +congnoit que par son moyen il a esté instruit, et est parvenu à la +cognoissance des bonnes lettres. + +Caius. + +Alexandre confessoit qu’il n’estoit point moins tenu à son precepteur, +qu’à son pere, pource que l’un luy avoit donné le commencement de vie, & +l’autre luy avoit donné la maniere de bien & vertueusement vivre. + + +Prosperité. + +Perian. + +Si tu es en prosperité, gouverne tes affaires avec modestie: & en +adversité, avec prudence. + +Ne te fie à la prosperité, par ce qu’il n’y a chose plus muable que +fortune. + + +Raison. + +Patric. + +Raison est la gouvernante, & maistresse de tous les faicts loüables sans +laquelle lon ne peut rien dire ne penser qui soit bon: C’est celle la +qui nous separe des bestes, & faict que nous sommes veuz approcher de la +nature des Dieux. + + +Religion. + +Vives. + +Religion & pieté Chrestienne, tend à ceste fin, que d’introduire une +serenité & tranquillité dedans les esprits humains: à fin qu’estans +paisibles & mortifiez, en nos affections, nous soyons semblables à Dieu +et aux Anges. + + +Renommee. + +Ovide. + +L’homme, apres son Ame n’a rien plus cher ne precieux, que bonne +Renommee, laquelle une fois perdue, est tenu en mespris. + +Plin. + +Plusieurs craignent la mauvaise renommee: mais peu craignent leur +conscience. + +Thal. + +Efforce toy d’acquerir bonne renommee, & la grace d’un chacun. + + +Reprendre. + +Vives. + +Ne reprens autruy, que premier tu ne vois sur toy s’il y a rien à +prendre. + +Vives. + +Croy que celuy t’ayme, qui te reprend amiablement. + +Vives. + +Si tu trouve mauvais d’estre reprins, fay que tu ne commette chose digne +de reproche. + + +Resjoüir. + +Vives. + +C’est à faire à l’homme cruel de se resjoüir du mal d’autruy. + +Vives. + +Il ne te faut point trop resjoüir s’il t’est venu quelque accroissement +de bien à l’adventure: car il y a si grande mutation de fortune en +toutes choses, que souvent douleur est voisine de folle & vaine +resjoüissance. + + +Riche. + +Patric. + +Il ne faut pas s’enrichir au dommage & detriment d’autruy. + + +Richesses. + +Perian. + +Il advient peu souvent, que l’on soit excellent en richesses et en +bonté. + +Pythag. + +Il est malaisé de retenir le cheval sans frain, ne aussi les richesses +sans prudence. + +Vives. + +Richesses ne sont point pierres precieuses, rares metaux, bastimens +sumptueux, ne beaux meubles: mais sont n’avoir faute des choses qui sont +necessaires pour la garde & tuition de la vie humaine. + +Vives. + +Si tu n’es pourveu de richesses, garde toy bien d’en acquerir avec perte +de la moindre vertu du monde. + +Vives. + +Avoir trop grande abondance de richesses, qu’est-ce autre chose qu’une +pesante charge, & empeschement de trop de bagage. + +Calm. + +Richesses ne peuvent honnorer l’homme sans vertu: mais vertu sans +richesses donne grand lustre et credit à l’homme vertueux. + +Democ. + +Si tu ne desire point de richesses, le peu te semble beaucoup. + +Simoni. + +Simonides interrogué lequel il aymeroit le mieux, ou richesses ou +sçavoir, dit, J’en doubte: mais je voy tousjours les sages portez des +riches. + + +Sage. + +Patric. + +On vient plustost à bout des grandes affaires par le conseil d’un sage +homme, que non point par les opinions de plusieurs indiscrets. + +Platon. + +Un homme sage ne se courrouce point quand on le vitupere: et ne se +glorifie point quand on le loüe. + +Cicero. + +Il n’y a rien qui soit plus à blasmer à un sage, que de dire, Je n’y +pensois pas. + + +Sagesse. + +Vives. + +Sagesse est de se cognoistre soy-mesme. + +i. Co. iii. + +La sagesse mondaine est follie vers Dieu. + + +Sacrifice. + +Vives. + +Le vray sacrifice que nous devons à Dieu, est de purger nostre Ame des +perverses affections, de ne porter rancune à nostre prochain, nous +mettre en devoir de profiter à un chacun. + + +Santé. + +Vives. + +Santé est bonne habitude, tant du corps que de l’Ame. + + +Secret. + +Socrat. + +C’est simplesse contempler les secrets de Nature, & negliger l’estat de +nostre vie. + +Thales. + +Ce que tu entreprens, tiens-le secret, à fin que si tu ne viens à ton +attente tu n’en sois mocqué. + + +Sepulchres. + +Patric. + +La mode des Egiptiens, est de faire bastir des magnifiques & somptueux +sepulchres, estimant que par leur folle & superstitieuse religion, ils +peuvent servir de domicile aux morts. + + +Sobrieté. + +Patric. + +Sobrieté conserve nostre santé, faict la vie de plus longue duree, +conduit l’esprit, & le corps entier, & sain jusques à la fin de l’aage. + +Socrat. + +Socrates par sa grande sobrieté ne fut jamais trouvé malade. + + +Temperance. + +Chal. + +Temperance est celle qui dompte les pensees: & qui deffend à l’homme de +ne desirer que chose licite. + + +Temerité. + +Isocra. + +Temerité & folle hardiesse sans advis ne conseil, mettent souvent +l’homme en danger. + + +Temps. + +Vives. + +Le temps consomme toutes choses, et esclarcit les choses faulses, & +faict que les vrayes sont cognues. + +Patric. + +Le temps est plus precieux que toute autre chose car quand il est passé +ne se peut recouvrer. + +Chilo. + +Ne pers point ton temps: car il n’y a rien si clair & precieux +qu’iceluy, lequel soudain & avec un moment s’envole. + + +Verité. + +Patric. + +Tu dois porter telle reverence à la Verité, que pour chose, tant soit de +grande importance, ne t’en dois varier n’avoir aucun respect aux +richesses, amys, prieres, ou crainte de mort. + +Cicero. + +Le proffit de mesnage n’est point de longue duree: aussi le dommage de +verité ne nuit pas longuement. + +Vives. + +Il y a tousjours consentement du vray avec le vray: mais ce qui est faux +ne s’accorde avec verité ny avec mensonge. + +Vives. + +La reputation que tu auras d’estre veritable, aura plus de foy que tous +les grands sermens que les autres feront. + + +Vertu. + +Horace. + +Celuy qui desire attaindre & parvenir au degré de vertu, ne peut sans +peine et labeur. + +Vives. + +Vertu est une pieté & affection envers Dieu & les hommes, & volonté de +bien faire. + +Cicero. + +Vertu ne peut estre au regne de volupté. + +Vives. + +Tout ce qui se faict avec vertu ne peut estre que honneste & loüable. + +Bias. + +Disputer de vertu & vivre en peché sont actes differents. + +Patric. + +Entre les choses de ce monde, vertu est la plus excellente. + +Vale. + +Vertu est fuir vice comme ennemy capital, & hair ceux qui sont addonnez +à volupté mondaine. + +Cicero. + +Vertu est aucunement affoiblie par oysiveté & reforcee par peine & +travail. + +Horace. + +Celuy qui a vertu, a tout ce qui luy est necessaire. + +Cicero. + +Il est trop meilleur servir à vertu, par peine & labeur (cognoissant +qu’apres s’ensuit un loyer de gloire & honneur) que servir à volupté +avec plaisir charnel, qui n’apporte que tristesse & mort. + +Caton. + +Si vous faictes chose (disoit Caton) vertueuse, le travail et le labeur +se departiront: & le bien faict tant que vivrez vous demeurera: Mais si +vous faictes quelque chose par oysiveté, & plaisir desordonné, votre +volupté en un moment cessera, & le mal-faict tousjours vous +accompagnera. + +Solon. + +Toutes choses passent, mais la seule vertu demeure entiere, qui rend son +Autheur loüable: Au contraire vice est vituperable qui rend son Autheur +infame. + +Cicero. + +Celuy est digne de loüange, qui par sa vertu est parvenu en hault estat, +& non pas celuy qui par richesses, faveurs, & par la calamité d’autruy +est eslevé en dignité. + +Les coeurs des humains sont esmeuz à aymer, quand ils cognoissent +parfaictement la vertu de ceux avec lesquels ils hantent. + +Lact. + +Si vertu eschet à l’homme, il luy eschet aussi la beatitude & felicité. + +Cicero. + +Il y a en nous des semences de vertu, lesquelles si nous laissons venir +en accroissement, il n’y a doubte que naturellement, nous ne parvenions +à une fin heureuse. + +Patric. + +Alexandre souloit dire qu’il aymoit mieux surmonter les autres en vertu +qu’en puissance. + +Cicero. + +Plusieurs s’attribuent le nom de vertu, mais ils ignorent ce qu’elle +vault. + +Thal. + +Vertu fuit le vice comme son contraire, Qui veut acquerir le renom +d’estre estimé vertueux, faut qu’il s’abstienne de tous vices, non +seulement des vices exterieurs, mais aussi des interieurs qui demeurent +en la pensee. + +Thal. + +Addonne toy aux choses vertueuses, & honnestes, à fin que tu en puisses +avoir honneur & bonne renommee. + +Solon. + +Vertu est loüable de soy, laquelle porte son honneur avec elle, & bien +souvent est loüee des meschans, contre leur gré: elle ressemble à la +palme, que tant plus est courbee contre bas, tant plus elle se redresse +en hault: aussi tant plus vertu est oppressee, tant plus est +resplendissante. + + +Vie humaine. + +Lact. + +Combien que ceste vie humaine soit remplie de plusieurs calamitez: ce +neantmoins est desiree d’un chacun. + +Alcib. + +Il ne faut rien desirer en la vie humaine, sinon ce qui est conjoinct +avec vertu & honnesteté. + +Patric. + +La vie d’un bon homme privé est trop plus seure que la vie de celuy qui +a charge. + +Vives. + +Le temps de dormir n’est compté entre le temps de vie, car la vie n’est +que veue. + + +Volupté. + +Platon. + +Volupté est le nourrissement de tous maux, elle tue & pervertit la bonne +nature de l’esprit, rompt & debilite le corps, hebete l’entendement, +oste le conseil de raison. + +Cicero. + +Volupté est l’amorce de tous maux, par laquelle les hommes sont prins +comme le poisson à l’ameçon. + +Perian. + +Les voluptez du corps se passent bien tost, mais vertu demeure. + + +Fin. + + + + +RENCONTRES FACECIEUX + +d’aucuns sçavans personnages. + + +Quelqu’un admonestant Diogenes, luy dit, pourquoy, vu qu’il estoit deja +vieil, il ne se deportoit de tant travailler: auquel il respondit, Si je +courois au jeu de prix, il me fauldroit laisser la course quand je +seroye prochain du bout de la lice. + +Quelquefois un sophiste pour monstrer son sçavoir disputoit hautement & +avec ostentation des choses celestes: auquel Diogenes dit, Vrayement tu +en parle comme sçavant, & pense qu’il n’y a guere que tu es venu du +Ciel. + +On demanda à Diogenes à quelle heure l’homme pourroit prendre sa +refection: lequel dit, S’il est riche quand luy plaira, & s’il est +pauvre quand il pourra. + +On demanda à Diogenes quand c’est qu’il seroit bon se marier: lequel +respondit, Aux jeunes il n’est pas encores temps, & aux vieux jamais. + +Alexandre ayant pris un escumeur de mer, luy demanda, de quelle +authorité il deroboit sur la mer: de la mienne, dit-il: Et pource que le +fais avec un petit Brigandin, on m’appelle Pirate: mais toy qui le fais +avec une grosse armee, tu es appellé Roy. + +Cesar voyant à Rome un estranger qui portoit des petits cinges & des +petits chiens pour plaisir, demanda si en son pays on ne faisoit point +d’enfans. + +Agasides voyant qu’un sophiste exaltoit fort une petite matiere, dit, tu +ne serois point bon cordonnier, de vouloir accommoder un grand soulier à +un petit pied. + +Diogenes disoit que les paillardes estoient semblables au vin doux +destrempé avec du venin, pource (disoit-il) qu’elles apportent au +commencement un petit plaisir: mais apres une perpetuelle douleur & +repentance. + +Diogenes disoit que ceux qui parloient disertement de vertu & ne +vivoient point selon raison, estoient semblables à un Luth, le son +duquel resjoüissoit les hommes, mais de soy il n’en sentoit rien. + +Diogenes voyant un joueur d’instrumens accorder sa harpe, luy dit, N’as +tu point de honte que tu peux si parfaictement accorder ton instrument +de bois, & tu ne peux accorder ta vie selon raison. + +Diogenes interrogué par quel moyen on se pourroit mieux venger de son +ennemy, dit, En se monstrant homme de bien et vertueux. + +Quelqu’un reprochoit à Xenophanes, qu’il estoit craintif, et qu’il +n’osoit joüer aux detz avec luy: lequel respondit, il est vray que je +suis craintif, encores plus que tu ne dis, mais est aux choses +deshonnestes. + +Themistocles faisant decreter un sien heritage dit au crieur, crie qu’il +y a de bons voisins. + +Caton se repentoit de trois choses, d’avoir dit son secret à femme, +d’avoir navigé sur mer, quand il pouvoit aller sur terre, & d’avoir +passé aucun temps sans apprendre. + + +Fin. + + + Le mien desir n’est point + mortel. + + + + +NOTE DU TRANSCRIPTEUR + + +L’orthographe et la ponctuation sont conformes à l’original. On a +distingué les lettres i/j et u/v. Quelques erreurs manifestes ont été +corrigées. + + + + +*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 *** diff --git a/75747-h/75747-h.htm b/75747-h/75747-h.htm new file mode 100644 index 0000000..da40dae --- /dev/null +++ b/75747-h/75747-h.htm @@ -0,0 +1,4545 @@ +<!DOCTYPE html> +<html lang="fr"> +<head> + <meta charset="UTF-8"> + <title>Union des sentences de philosophie | Project Gutenberg</title> + <link rel="icon" href="images/cover.jpg" type="image/x-cover"> + <style> + +p { text-align: justify; line-height: 1.2em; text-indent: 1.5em; + margin: .3em 0;} + +h1 { text-align: center; line-height: 1.5em; margin: 1em 0; } +h2 { text-align: center; line-height: 1.5em; margin: 4em 0 2em 0; } +h3 { text-align: center; line-height: 1.5em; margin: 3em 0 1.5em 0; } + +div.c, p.c { text-align: center; line-height: 1.5em; text-indent: 0; + margin: 1em 0; } + +.i { font-style: italic; } + +ins { border-bottom: 2px dotted #444; text-decoration: none; } + +div.flex { display: flex; justify-content: center; } +.poetry { text-align: left; margin: 1em 0 1em 5%; } +.verse { padding-left: 3em; text-indent: -3em; } + +.by { text-indent: 0; margin-top: .7em; margin-bottom: -.2em; } + +hr { width: 20%; margin: 1em 40%; } + +sup { font-size: smaller; vertical-align: 30%; line-height: 1em; } + +li { list-style: none; text-indent: -1.5em; padding-left: 1.5em; } + +.trnote { font-family: sans-serif; font-size: 95%; padding: .5em; + margin: 3em 5% 1em 5%; border: thin dotted; background: #eee; } +.trnote h2 { margin: .5em 0; } + +a { text-decoration: none; } + +div.gap, p.gap { margin-top: 2.5em; } +.break, .chapter { margin-top: 4em; } + +img { max-width: 100%; } +img.w20 { max-width: 20em; } + +@media screen { + body { max-width: 40em; width: 80%; margin: 0 auto; } + img { max-height: 700px; } +} + +.x-ebookmaker .break, .x-ebookmaker .chapter { page-break-before: always; } +.top2em { padding-top: 2em; } +.nobreak { page-break-before: avoid; } + + </style> +</head> +<body> +<div style='text-align:center'>*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***</div> +<div class="x-ebookmaker-drop c"><img src="images/cover.jpg" alt=""></div> +<div class="x-ebookmaker-drop break"></div> +<h1 class="top2em">Union des<br> +sentences de<br> +Philosophie.</h1> + + +<p class="c gap">A Paris,<br> +De l’Imprimerie de Leon Cavellat,<br> +au mont sainct Hilaire au<br> +Griphon d’argent.</p> + +<p class="c"><ins title="L">M</ins>. D. Lxxxiii.</p> + +<div class="chapter"></div> + +<h2 class="nobreak">Dixain.</h2> + + +<div class="flex"> +<div class="poetry"> +<div class="verse">Si tu desire en compagnie honneste,</div> +<div class="verse">Tenir propos qui soit d’authorité,</div> +<div class="verse">Ou si tu veux d’une grace modeste</div> +<div class="verse">Que tu sois veu parler en gravité :</div> +<div class="verse">Lire te faut ce brief present traicté,</div> +<div class="verse">Des bons autheurs sentences memorables,</div> +<div class="verse">Aorné de fleurs de science loüables.</div> +<div class="verse">Apprens les donc, & les mets en effect :</div> +<div class="verse">Et cognoistras combien sont profitables,</div> +<div class="verse">Pour estre en meurs accomply & parfaict.</div> +</div> + +</div> +<p class="c"><img class="w20" src="images/deco1.jpg" alt=""></p> + +<div class="chapter"></div> +<p class="c"><img src="images/deco2.jpg" alt=""></p> + +<h2 class="nobreak i">BREF ADVERTISSEMENT<br> +à tous Amateurs de vertu.</h2> + + +<p>Il n’y a celuy tant soit il peu versé +és sciences des bonnes lettres, +qui ne puisse facilement juger +combien apporte de profit la reduction des sentences +& memorables dicts de ceux qui ont +surpassé le vulgaire en bonne doctrine & Philosophie +Morale. Pour ceste cause considerant, +que la multitude & diversité d’icelles +(dispersees dedans un grand nombre & infinité +d’Autheurs tant anciens que modernes) +est telle qu’il seroit impossible à la plus part +de les recueillir pour les mettre en usage & +en faire leur profit, il m’a semblé bon & +utile de faire un abregé et recueil de +celles qui sont les plus singulieres & excellentes, +& les ordonner selon l’ordre Alphabetique +en forme de lieux communs : pour par +ce moyen les delivrer d’une grande peine et +travail d’esprit. Maintenant donc faictes +en vostre profit, tellement qu’on voye +d’oresnavant en voz propos, et en voz +oeuvres reluire une gravité & modestie, telle +que vous sera recommandee par la commodité +de ce present livre à la gloire & honneur de +Dieu, & l’edification des prochains. Que +si ainsi vous le faictes me donnerez suffisant +argument & occasion pour m’emploier +à vous dedier ce present livre plus parfait +et entier en peu de Jours.</p> + +<p class="c gap">Grace avec vous.</p> + +<p class="c gap"><img class="w20" src="images/deco3.jpg" alt=""></p> + +<div class="chapter"></div> +<p class="c"><img src="images/deco4.jpg" alt=""></p> + +<h2 class="nobreak i">UNION DES SENTENCES<br> +de philosophie.</h2> + + +<h3>Aage.</h3> + +<p class="by">Pytha.</p> + +<p>L’Aage qui est le temps & l’espace +de la vie humaine, depuis la nativité +jusques à la mort, Pythagoras +le limitoit à quatre-vingts ans, qui est le +point ou l’homme doit mourir, & le divisoit +selon les saisons de l’annee, comparant l’Enfance +au Printemps, l’Adolescence à +l’Esté, la Jeunesse à l’Automne, la +Vieillesse à l’Hyver.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Platon le divisoit de sept ans en sept ans, +& estimoit qu’au bout des sept ans, l’homme +changeoit tousjours de complection, & se faisoit +quelque metamorphose au corps humain, +pour ceste cause estimoit le septiesme an estre +perilleux, judiciaire, ou fatal.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Aucuns Philosophes divisoient l’aage en +six, enfance, puerilité, jeunesse, adolescence, +virilité, & vieillesse.</p> + +<p class="by">Them.</p> + +<p>Themistocles aagé de cent sept ans, +regretoit finir sa vie lors qu’il commençoit +à estre sage.</p> + +<p class="by">Theop.</p> + +<p>Theophraste accusoit nature, qu’elle avoit +donné aage si long aux cerfs & corbeaux, +qui sont bestes inutiles, de nul proffit : +Et aux hommes avoit donné la vie courte +& de peu de duree, lesquels (s’il leur estoit +permis par long aage) pourroient estre parfaicts +en science, & abondamment puiser de +l’eau en la fontaine de sagesse.</p> + +<p class="by">Possid.</p> + +<p>Possidonius disoit qu’on devoit avoir +plus cher, & estimer un seul jour d’un +homme docte, que le long espace de l’aage +d’un homme ignorant.</p> + +<p class="by">Aug.</p> + +<p>Il ne me semble jamais tard à l’homme, +pour apprendre ce qui est necessaire.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Avec l’aage convient changer les moeurs.</p> + +<p>La chose en laquelle un jeune enfant +s’adonne de son premier aage, le conduit jusques +au sepulchre.</p> + +<p>Une mesme chose ne convient pas bien à +tout aage, car nature se change avec le +temps.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Pour l’aage de maintenant les jeunes +gens s’adonnent à toutes dissolutions, & +plaisirs mondains, & quand sont grands +ils ont honte d’apprendre, au lieu que plus +tost devroyent estre honteux qu’ils n’ont +apprins.</p> + + +<h3>Abstinence.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Abstinence est de ne rien desirer de superflu, +ne passer les limites de moderation, +dompter convoitise soubs le joug de raison, celuy +est abstinent à qui vice, & volupté desplaist : +qui ne se resjouit d’exces, mais soudain +retourne à mediocrité.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Abstinence doit estre gardee, car superfluité +& gourmandise affoiblissent le +corps & rompent l’entendement. Ainsi comme +abstinence faict la jeunesse longue, & +conserve la santé, tient le corps en estat honneste : +au contraire gourmandise haste la +vieillesse, rend le corps debile, faict la +face laide & salle.</p> + + +<h3>Acheter.</h3> + +<p class="by">Caton.</p> + +<p>Caton disoit, qu’il estoit requis de considerer +deux choses en achetant une terre : premierement +si elle estoit en bel air, & puis fertille, +car si elle n’estoit en bel air, tu acheterois +maladie, & si elle n’est fertille & feconde, +pauvreté & perpetuel travail.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Tu dois acheter pour un gain honneste & +licite, non pas pour rapine & trop grande convoitise : +car la troisiesme generation ne pourroit +jouir de tes biens.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>Sois songneux de rendre ce qu’on t’aura +presté, car qui s’acquitte s’enrichit : sois plus +soucieux de rendre, que tu n’as esté de prudence.</p> + + +<h3>Admonitions.</h3> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Entens, & escoute les admonitions qu’on +te fera, & ne desprise le bon conseil de tes +amis, tout ce qui est à ton utilité & honneur +soit par toy escouté.</p> + + +<h3>Adoration.</h3> + +<p class="by">S. J. iiii.</p> + +<p>L’heure est venue que les vrais Adorateurs +adoreront le Pere en esprit, & verité, +car Dieu est esprit.</p> + +<p class="by">Sstien.</p> + +<p>J’ay eu crainte que ne transportasse +l’honneur de mon Dieu à l’homme, que je +n’adorasse aucun sinon mon Dieu.</p> + +<p class="by">Act. x.</p> + +<p>Sainct Pierre dit à Corneille qui se jettoit +à ses piedz, Lieve toy, je suis aussi +moymesme serviteur de Dieu comme toy.</p> + +<p class="by">Apoc. ix. +& xxii.</p> + +<p>L’Ange dit à sainct Jean qui le vouloit +adorer, Regarde que tu ne le face : Je suis +serviteur de Dieu avec toy, & avec tes freres +qui ont le tesmoignage de Jesus Christ.</p> + + +<h3>Adversitez.</h3> + +<p class="by">Chilo.</p> + +<p>Chilo voyant un qui se contristoit en ses adversitez +(dit) si tu cognoissois les maux des +autres, tu ne porterois les tiens si impatiemment.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Tu dois aucunement celer, & ne donne +point à cognoistre tes adversitez, à fin que tu +ne donne occasion à tes envieux de se resjouir.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Les adversitez de ce monde sont communes, +& indifferemment peuvent advenir à un +chacun.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>C’est signe d’homme de petit courage, de +se contrister beaucoup des adversitez.</p> + + +<h3>Affaires.</h3> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>N’entreprens beaucoup d’affaires temerairement, +& si elles sont commencees poursuis +les avec diligence & prudence.</p> + + +<h3>Agreable.</h3> + +<p class="by">Chilo.</p> + +<p>Sois agreable à un chacun, & te gouverne +si sagement que tu plaise à tous.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Sois agreable à un chacun, & fay qu’en +toy douceur & humanité abonde.</p> + + +<h3>Agriculture.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’agriculture nous apporte gain honneste, +& sans tromperie : qui est necessaire +pour la vie humaine.</p> + +<p>Agriculture est chose trop plus loüable que +la guerre : elle promet vie paisible, & tranquille +felicité : l’autre malheur, mort, & misere.</p> + + +<h3>Adultere.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il n’y a rien en ce monde qui cause plus +tost un divorce, & separation de la saincte +compagnie de mariage qu’adultere.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>On doit punir griefvement les adulteres, +à fin que la saincte compagnie de mariage +en soit plus stable.</p> + + +<h3>Affections.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Si nous permettons noz affections regner +en nous : elles nous apportent grandes +calamitez, & souvent desespoir.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le remede en noz affections se trouve +en nous mesmes.</p> + + +<h3>Ame.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’Ame est donnee de Dieu à l’homme, +laquelle si faict bien son devoir, refrene +l’appetit, appaise l’ire, mesprise volupté, pacifie +convoitise, dompte soubs les pieds les +troubles de l’esprit soubs la conduicte de raison +& prudence.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Dieu a engendré l’Ame, & veut qu’elle +soit la gouvernante de raison.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Dieu ne nous a donné chose en ce +monde plus digne que l’ame.</p> + +<p class="by">S. J. viiii.</p> + +<p>Le Fils de l’homme n’est pas venu pour +damner nostre ame, ains pour la sauver.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Le corps n’est seulement que le vaisseau +de l’ame.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le corps ayant en soy l’ame enclose, & +souillee de vices & pechez, est comme un +somptueux & ellegant sepulchre, dedans lequel +gist une charrogne puante & infecte.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>L’ame est capable et participante de +raison, & rien plus excellent n’a esté creé +par le createur.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Les ames des hommes sont immortelles, +mais celles des vertueux sont divines.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>Il est trop plus honneste mourir, que +contaminer son ame d’incontinence & vice.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Ceux faillent qui estiment les vices du +corps estre plus grands que ceux de l’ame.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Convoitise, vaine gloire, ambition, volupté, +& autres telles passions, sont les maladies +de l’ame.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>L’ame est une compagnie de l’appetit, et +de la raison, neantmoins il faut tousjours +que la raison domine, avec contemplation des +choses hautes, & ardues.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>L’appetit doit obeir à l’ame : ou bien ne +desirer rien qui ne soit licite & honneste.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>L’ame a son origine des cieux, ainsi que +les oyseaux sont naturellement nays à voler, +les chevaux à courir : aussi nous a engendré +nature nostre ame à vertu, & humanité.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>D’autant que la force de l’ame est plus +forte que celle du corps : Aussi les choses +conceues en l’ame sont plus grandes & plus +hautes que celle du corps.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>La volupté de l’ame est plus grande +que celle du corps.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Par le corps nous ne sentons que les choses +presentent, ou prochaines de nous, +mais par l’ame nous sentons les passees +& futures.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Nous pouvons aysement juger nostre ame +avoir prins source & origine des Cieux, par +ce qu’elle contemple les choses celestes, predit +& divine par prudence les futures.</p> + +<p class="by">Sap. iii.</p> + +<p>Les ames des justes sont en la main de +Dieu & le tourment de la mort ne les touchera +point.</p> + + +<h3>Amys.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il n’est rien plus propre à la vie humaine +& convenable à bien & honnestement vivre, +que d’avoir des amis, & de converser avec +ceux qui nous ayment.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>Les amys sont estimez estre le refuge +en nostre pauvreté & calamité.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Les amys doivent estre liberaux vers +leurs amys, à fin d’entretenir, & augmenter +l’amitié.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Espreuve tes amis en tes adversitez : car +ainsi que l’or s’espreuve au feu & sur la touche, +aussi en tes adversitez cognoistras si tes +amys te seront fideles.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nous ne devons demander à noz amys +chose qui ne soit honneste : ne faire aussi pour +eux rien qui ne soit honneste & licite.</p> + +<p class="by">Isocr.</p> + +<p>Fais amys avec discretion & prudence : & +lors que les auras acquis, sois fidele, & entier +vers eux.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Ne reçoy aucun pour amy, si tu ne sçais +comme il a versé au paravant avec ses amis : +car tu dois esperer qu’il sera tel en ton endroit, +comme il a esté envers les autres.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Le proverbe est veritable qui dit que devant +que faire amy, il faut manger un muy +de sel avec luy : il faut cognoistre avant +qu’aymer, & non pas aymer avant que cognoistre, +le vray amy cele le secret, aide au +besoing, l’honore en sa presence, & loue en son +absence : Il le convient esprouver s’il est secret, +ainsi qu’on essaye un vaisseau auquel on +met de l’eau pour sçavoir s’il contiendra le +vin.</p> + +<div class="flex"> +<div class="poetry"> +<div class="verse">Ne dy jamais avoir amy trouvé,</div> +<div class="verse">Si paravant tu ne l’as esprouvé.</div> +</div> + +</div> +<p class="by">Pytha.</p> + +<p>N’estime celuy ton amy, lequel te flatte : +& celuy duquel tu t’es apperceu, qu’il a pourchassé +ton dommage, ou deshonneur, par ses +fraudes & calomnies, evite le comme tu voudrois +fuir la couleuvre cachee dessoubs +l’herbe : telle amitié simulee ressemble à l’oyseleur, +qui de son siflet deçoit les cailles tant +qu’elles se viennent empestrer aux filets.</p> + +<p class="by">Pytha.</p> + +<p>Pour petite occasion ne te fasche contre ton +amy, & supporte ses imperfections.</p> + +<p class="by">Chil.</p> + +<p>Ne change beaucoup tes amys, ne cherche +point leurs tables, & à leurs calamitez sois +prompt à les secourir.</p> + +<p class="by">Solon.</p> + +<p>Sois pareil à tes amis en leurs adversitez, +comme tu leur estois en leurs <ins title="proprietez">prosperitez</ins>.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Tu ne dois seulement ayder & subvenir à +tes amys, mais aussi par charité secourir +un chacun.</p> + +<p class="by">Salom.</p> + +<p>Si tu veux entretenir ton amy, dy bien de luy, +car ainsi comme loüange est commencement +d’amitié : aussi detraction est origine de haine.</p> + +<p class="by">Pline.</p> + +<p>Celuy est vray amy qui ne fait point de +compte de son dommage propre, pour garder +celuy de son amy.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>L’amy ne doit point prier l’amy en demandant.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>L’amy certain est cogneu és adversitez.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Pour estre vray amy, il faut que tu ayme +la personne, & non les biens.</p> + +<p>Il n’est archer de garde plus fort, que le +fidele amy.</p> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>Amitié se doit suivre jusqu’à la mort.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Celuy ne peut estre amy des bons, qui +vit si follement qu’il se rend agreable aux +meschans.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est chose loüable d’estre chery & amy +des bons, mais d’estre craint & hay, c’est +chose miserable.</p> + + +<h3>Amitié.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Si en amitié on ne demande chose licite, & +honneste, il faut que la foy & crainte de +Dieu soit preferé à amitié.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Amitié, plaisir & grace sont les biens +de paix & concorde.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Amitié est desirer à son amy beaucoup de +bien, & prosperité : encor’ que nul proffit ne +luy en revienne.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Entre les choses qui sont donnees par la +sapience divine, nulle n’est plus grande, ne +meilleure que l’amitié.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Amitié entre amis esgaux est stable, entre +lesquels n’y a jamais eu experience de forces.</p> + +<p class="by">Plin.</p> + +<p>Amitié est union de parfaicte volonté.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Vraye amitié est entre les bons & vertueux.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Preferons amitié à toute chose, car il n’y +a rien plus propre pour la conservation de la +vie humaine.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Celuy qui reprend & rejette l’amitié, faict +autant que s’il ostoit le soleil du monde.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>On doit honorer amitié : par ce que sans +elle on ne peut vivre sans danger ne joyeusement.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’amitié qui est la plus ferme & certaine, +est celle qui est conjoincte avec personnes +semblables en meurs & conditions.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Amitié ne peut estre qu’entre les bons, & +vertueux.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’amitié qui est appuyee sur vertu, +n’est point mise en oubly par longue diuturnité, +ou distance des lieux, elle ne diminue +par silence, & ne se resjouit point par +soupçon ou nouvelle accointance.</p> + + +<h3>Amour honneste.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Les faits de Jesus Christ nous mettent +devant les yeux le vray exemple de ce precepte +d’amour, afin que nous l’ensuivions.</p> + +<p class="by">Pline.</p> + +<p>Nulle chose n’est en amour plus digne +de louange que constance & perseverance.</p> + +<p class="by">S. Au.</p> + +<p>Il est meilleur d’aymer avec severité, que +decevoir avec douceur.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Qui au premier assault d’amour faict +resistence, a vaincu.</p> + +<p class="by">Terenc.</p> + +<p>Les petites choses croissent, & s’augmentent +par amour, & les grandes se ruinent +par discorde.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Amour faict toutes choses esgalles, personne +ne cherche estre preferé l’un à l’autre, +ne s’efforce de ravir ce qui est à son amy, & +rend toute chose commune.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est richesse plus asseuree ne plus certaine, +que l’amour qu’on a les uns aux autres.</p> + + +<h3>Amour deshonneste.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Amour est un desir insatiable, duquel +quand nous en sommes rassasiez, nous +tombons en repentance.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Les amoureux ont de coustume de juger +mal des beautez, par ce que l’amour obfusque +le sens des yeux.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Si celuy qui ayme est pauvre il est merveilleusement +passionné.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Parmy les banquets & le vin, amour +brusle plus vivement.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Platon disoit le coeur d’un amoureux mourir +en son propre corps & vivre en celuy d’autruy.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Apres que les amoureux ont assouvy leur +insatiable desir, s’en repentent incontinent.</p> + + +<h3>Anciens.</h3> + +<p class="by">Tit. ii.</p> + +<p>Les anciens soyent sobres, graves, prudens, +charitables & patiens.</p> + +<p class="by">i. Tim. iii.</p> + +<p>Ne reprens point griefvement celuy qui +est ancien : mais admoneste-le comme pere, & +les jeunes comme freres.</p> + +<p>Porte honneur & reverence aux anciens.</p> + +<div class="flex"> +<div class="poetry"> +<div class="verse">Aux anciens remplis de sapience,</div> +<div class="verse">Tu dois porter honneur & reverence.</div> +</div> + +</div> + +<h3>Art.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’art accroist ce qui est utile à la nature.</p> + +<p class="by">Lact.</p> + +<p>Les arts ont affaire de nature, d’enseignement +& exercice.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Ainsi qu’un cheval qui n’est duit ne +dompté, jaçoit qu’il soit fort bien composé et +de belle corpulence, ne peut estre propice +ou utile à l’usage de l’homme : aussi celuy qui +est sous art et doctrine, jaçoit qu’il soit +ingenieux, ne peut acquerir vertu.</p> + + +<h3>Artisans.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Les artisans rendent les villes riches, & +font qu’elles sont frequentees de peuples.</p> + + +<h3>Argent.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Argent est le sang & l’ame de la Republique, +& celuy qui n’en a point, chemine comme +mort entre les vivans.</p> + + +<h3>Avarice.</h3> + +<p class="by">Salust.</p> + +<p>Avarice est l’estude, & convoitise d’acumuler +deniers, que nul sage ne doit desirer.</p> + +<p class="by">Tit. li.</p> + +<p>Avarice & superfluité sont deux pestes qui +sont cause de la destruction de maintes villes.</p> + +<p class="by">Virgile.</p> + +<p>O maudite avarice, quel mal tant pervers +induis-tu dedans le corps des mortels ?</p> + +<p class="by">Salust.</p> + +<p>Avarice faict ruiner la foy & la bonté.</p> + +<p class="by">S. Au.</p> + +<p>Avarice n’est pas vice de l’or, mais +de l’homme usant mal de l’or.</p> + +<p class="by">Salom.</p> + +<p>Les jours seront longs de celuy qui hait +l’avarice.</p> + +<p class="by">Eccle.</p> + +<p>Qui ayme l’argent, jamais ne s’en rassasiera, +& qui ayme l’abondance, est sans fruict.</p> + +<p class="by">Lu. xii.</p> + +<p>Gardez vous d’avarice : car la vie de l’homme +n’est pas aux choses qu’il possede.</p> + +<p class="by">Pro. xv.</p> + +<p>Celuy qui s’adonne à avarice trouble sa +maison : mais celuy qui est liberal, vivra.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Le naturel d’un avaricieux est d’estre autant +convoiteux d’un petit gain que d’un grand.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Il y a des hommes aussi avaricieux comme +s’ils devoient tousjours vivre, & les autres +sont aussi prodigues, comme s’ils devoient +mourir presentement.</p> + + +<h3>Audace.</h3> + +<p class="by">Isocr.</p> + +<p>Audace passe la mesure de force.</p> + +<p class="by">Plutar.</p> + +<p>Es choses perilleuses, l’audace qui se +faict avec raison est à louer : mais l’impetuosité +qui se faict sans raison est temerité.</p> + + +<h3>Aumosne.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est aumosne si bien faicte, que celle +qui est distribuee aux pauvres : fais aumosne +de ce que Dieu <ins title="ta">t’a</ins> donné.</p> + + +<p class="by">Beauté.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Beauté du corps auquel repose un +esprit ord & sale, est comme un beau +logis, ou habite un hoste laid & deshonneste.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Beauté s’efface ou flestrit par maladie, +& s’estaint par vieillesse.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>En fait de recommandation, la beauté a plus +de valeur que toutes les lettres missives.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>La beauté a ceste persecution, que sur +toute autre chose agree & est amiable.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Beauté a esté dommageable <ins title="a">à</ins> plusieurs.</p> + + +<h3>Beau.</h3> + +<p class="by">Xenop.</p> + +<p>Le feu brusle de pres, mais le beau visage +tant soit loin, enflamme & brusle les amoureux.</p> + +<p class="by">Plutar.</p> + +<p>C’est chose plaisante de contempler les belles +personnes : mais de les toucher, fort +dangereuse.</p> + + +<h3>Bons.</h3> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Celuy qui desire de plaire aux bons est bon : +ou au moins à le vouloir de l’estre, les +bons ayment les bons, & les meschans +ayment les meschans.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>En faisant bien aux bons, il me semble +que ce n’est donner, mais recevoir.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nul ne peut estre bon par la volonté +d’autruy, mais par la sienne propre.</p> + +<p class="by">Aristi.</p> + +<p>La chose en ce monde qui est de plus +grande admiration, c’est l’homme, pourveu +qu’il soit bon.</p> + + +<h3>Charité.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>La charité que nous devons avoir +en Dieu, est que nous preferions +son honneur à toutes choses, & que +nous l’ayons en plus singuliere recommandation +que toutes autres choses.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Tes abstinences ne te rendront point tant +recommandable envers Dieu, que charité.</p> + +<p>Tu dois tenir tous hommes comme propres +freres : te resjouir de leurs prosperitez, +te contrister de leurs adversitez, & leur +ayder par charité.</p> + + +<h3>Chasteté.</h3> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Chasteté en la femme, est la forteresse +de sa beauté.</p> + +<p class="by">Cicer.</p> + +<p>C’est honte de voir celuy qui doit estre le +patron & exemple de chasteté, se trouver surprins +de <ins title="vie">vice</ins>.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Entre les batailles des Chrestiens, les +pires sont les brigues de chasteté : en laquelle +est la guerre perpetuelle, & ont bien peu de +victoire.</p> + + +<h3>Cité.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Nulles richesses ne tributs n’augmentent +tant une Cité que quand les citoyens sont +bons amis, paisibles, unanimes, & bien affectionnez +au bien publicq. Au contraire +nulles puissances ne sont assez grandes, +quand les Citoyens vacillent, & sont divisez +par brigues.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>A une Cité on doit donner ordre, que +peu de gens commandent & plusieurs +obeissent.</p> + + +<h3>Citoyen.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Le Citoyen qui volontiers se rend subject +doit esperer que quelque jour on luy obeira.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il est convenable qu’un Citoyen ne soit +ne trop riche ne trop pauvre, le pauvre ne +peut rien, & le riche desdaigne ou ne veut +ayder.</p> + + +<h3>Clemence.</h3> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>C’est clemence de pardonner au sang +d’autruy comme au sien.</p> + + +<h3>Constance.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Constance est fidelle garde de noz secrets.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Un homme constant est tousjours en un estat, +jamais ne se change, il ayme trop mieux +estre bon que d’en avoir le renom. Il n’y a +point en luy de faux semblant, ne dissimulation : +il a tousjours un mesme front & oeil.</p> + + +<h3>Corps.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Tant plus le corps est bien traicté & tant +plus l’esprit est mal mené.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le corps doit obeir à l’esprit, l’esprit à +l’entendement, & l’entendement à Dieu.</p> + + +<h3>Correction.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Quand on t’aura corrigé, fay que la correction +te profite.</p> + + +<h3>Crainte.</h3> + +<p class="by">Erasm.</p> + +<p>Il faut que celuy qui est craint de tous, +luy mesme aussi craigne plusieurs : car celuy +ne peut vivre en asseurance, qu’un chacun +desire estre mort.</p> + + +<h3>Cruauté.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Cruauté doit estre en horreur, & clemence +aymee.</p> + + +<h3>Curiosité.</h3> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Curiosité des choses nouvelles a de coustume +de plustost troubler & perdre un bien publique +que le rendre meilleur.</p> + + +<h3>Diformité.</h3> + +<p class="by">Peria.</p> + +<p>Si tu cognois estre difforme & laid, +corrige telle imperfection de nature +par vertu & sagesse.</p> + + +<h3>Desespoir.</h3> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Entre les perturbations de l’ame desespoir +est la pire : & la plus horrible & espouventable, +elle persuade à l’homme de se desfaire, +violer nature, rompre la compagnie de l’ame +& du corps : ce qui est la chose la plus terrible +qu’on pourroit dire.</p> + + +<h3>Deshonneste.</h3> + +<p class="by">Isocr.</p> + +<p>Pense que les choses qui sont deshonnestes à +dire sont aussi deshonnestes à faire.</p> + + +<h3>Dieu.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il est un Dieu seul, Prince, Autheur, +& Recteur de ceste machine : Et tout ainsi +qu’en la maison d’un bon pere de famille, ne +se faict rien sans son commandement, aussi +ne se faict rien de bien sans la bonne providence +de Dieu.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’honnorer aymer, & approuver tout ce +qu’il ordonne, est chose saincte, & vertueuse & +loüable.</p> + +<p class="by">Psal. c.</p> + +<p>Tout homme qui aymera Dieu, obeira à +ses loix, & fera sa volonté.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est une chose admirable & impossible à +la captivité de l’homme humain de pouvoir +comprendre sa grandeur.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il ne faut juger des secrets de Dieu, sinon +avec reverence, craincte & honneur.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>C’est chose impossible de comprendre la divinité +de Dieu : car nous ne sommes point +capables, avec ce corps mortel, d’exprimer +une chose invisible, & sans corps : une chose +eternelle estre cogneue par celle qui est mortelle +& prend fin.</p> + +<p class="by">S. Je. iiii.</p> + +<p>Dieu est charité & qui demeure en charité +demeure en Dieu, & Dieu en luy.</p> + +<p class="by">i. Jean i.</p> + +<p>Dieu est la lumiere, & n’y a point de tenebres +en luy.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>On doit parler peu de la puissance +de Dieu & avec crainte & reverence.</p> + +<p class="by">Grif.</p> + +<p>On ne peut assez recommander & persuader +aux hommes l’adoration & honneur de +Dieu, qui de sa grace nous eslargit tous biens, +augmente noz vertus, nous illumine & baille +vraye intelligence de sa doctrine, verité & +parole, & par son sainct Esprit nous donne +esperance de salut en la gloire advenir.</p> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>Tu dois bien juger de Dieu, & de la +vraye Religion Chrestienne, fidele assemblee +en nostre Seigneur Jesus Christ : ne +te mocque point des ceremonies d’icelle : fuy +les disputes trop curieuses, garde-toy bien par +tes paroles de prophaner le nom de +Dieu.</p> + +<p class="by">Cami.</p> + +<p>Vous trouverrez toutes choses bonnes estre +advenues à ceux qui ont craint Dieu, & toutes +adversitez à ceux qui l’ont mesprisé.</p> + +<p class="by">Tertu.</p> + +<p>Dieu Createur de toutes choses ne peut +aisement estre entendu : on ne peut parler +de luy sinon avec grande difficulté.</p> + +<p class="by">Xenop.</p> + +<p>Es choses prosperes ne faut oublier +Dieu, ains l’avoir tousjours en la memoire.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>La cognoissance de Dieu est vraye sapience +de vertu.</p> + +<p class="by">Lacta.</p> + +<p>Dieu n’est point cogneu de nous, sinon en +noz adversitez.</p> + +<p class="by">Silvin.</p> + +<p>Pendant que les affaires des mortels sont +en danger, lors font grand honneur à +Dieu : & quand ils sont en prosperité, on ne +voit plus fumer leurs autels.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est une chose donnee de nature, & comme +engravee aux esprits des hommes qu’il est +un Dieu.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Le Ciel, la terre, l’air, la mer, Astres, +Planettes, se mouvent par le commandement +de Dieu.</p> + +<p class="by"><ins title="Zenop">Xenop</ins>.</p> + +<p>Il y a un Dieu lequel n’est point semblable +aux hommes ny en la pensee ny quant +au corps.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Qui est l’homme si incensé, hors du sens +& entendement qui quand il contemple les Cieux, +ne juge qu’il y a un seul Dieu, & qui n’estime +toutes choses estre faictes par sa providence, +& non par adventure ou fortune.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nous pouvons cognoistre Dieu par ses +oeuvres.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Jamais homme ne fut grand, ou excellent +sans inspiration divine.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>La coustume de trop curieusement s’enquerir +de Dieu est mauvaise.</p> + + +<h3>Dignité.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Dignité est la bonne reputation qu’ont les +hommes d’une grande vertu.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>D’autant que nous sommes haut eslevez +en dignité, & honneur : d’autant en devons +nous estre plus humbles, & moins arrogans.</p> + + +<h3>Discret.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’homme discret ne faict aucune chose +dequoy il se puisse repentir.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Discretion est raison de l’esprit & meur +advis pour tout bien considerer.</p> + + +<h3>Druides.</h3> + +<p>Druides furent jadis Philosophes sçavans, +leur vie respondoit à leurs doctrines. Ilz +ont parlé fort religieusement de Dieu immortel : +Ils persuadoient par bonnes raisons +naturelles, que la mort n’estoit qu’un passage +à une vie perpetuelle & heureuse.</p> + + +<h3>Eglise.</h3> + +<p class="by">S. Aug.</p> + +<p>L’Eglise est l’assemblee, & congregation +des fidelles.</p> + +<p class="by">i. Ti. iii.</p> + +<p>La maison de Dieu vivant est +la colomne & fermeté de verité.</p> + +<p class="by">Coll. i.</p> + +<p>Jesus Christ est le chef du corps de +l’Eglise.</p> + +<p class="by">i. Cor. iii.</p> + +<p>Nul ne peut mettre autre fondement en +l’Eglise que celuy qui est mis, lequel est +Jesus Christ.</p> + +<p class="by">Psa. viii.</p> + +<p>La verité de Dieu est l’Eglise des +saincts.</p> + +<p class="by">M. viii.</p> + +<p>Toutes & quantes fois que deux ou trois +sont assemblez en mon nom je suis au millieu +d’eux.</p> + +<p class="by">M. xvi.</p> + +<p>Christ est la pierre, & sur icelle est edifiee +l’Eglise.</p> + + +<h3>Enfans.</h3> + +<p class="by">Ro. viii.</p> + +<p>Si nous sommes enfans de Dieu, nous +sommes aussi les heritiers, & coheritiers de +Jesus Christ, voire si nous souffrons avec +luy, afin que nous soyons aussi ensemble +glorifiez.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Ceux qui se mettent en devoir de reconsilier +paix avec les hommes, sont appellez enfans +de Dieu, tesmoins de Jesus Christ : au +contraire ceux qui s’efforcent de rompre la +Charité sont enfans de sathan.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Aristote tient que le cry aux enfans leur +est utile, par ce qu’il donne accroissance, +dilate la poitrine, & donne force aux membres +interieurs.</p> + +<p class="by">Patr.</p> + +<p>Il est trop meilleur ne point jamais avoir +enfans, & en estre perpetuellement privé, que +d’en avoir de mal complectionnez.</p> + +<p class="by">Patr.</p> + +<p>Un enfant est loué par sa simplesse, un +jouvenceau par sa benignité, un ancien par +sa gravité.</p> + +<p class="by">Clerb.</p> + +<p>Si tu ayme tes enfans, fay qu’ils soient +bien apprins & endoctrinez en bonnes meurs : +car c’est le plus grand thresor que tu leur +puisse acquerir.</p> + +<p class="by">Patr.</p> + +<p>Enfans perdus, sont ceux qui corompus de +vices & voluptez, perdent les biens de l’ame, +ne vacquent à aucun art, s’adonnent à lascheté +& paresse, avec gens oisifs & mal vivans.</p> + +<p class="by">Silenn.</p> + +<p>C’est un grand bien que de naistre, & le +plus grand bien apres, de mourir.</p> + + +<h3>Eloquence.</h3> + +<p class="by">Patri.</p> + +<p>Eloquence conjoincte avec raison & sagesse +reprend les vices : faict les effeminez & paresseux, +forts & audacieux : elle peut appaiser +un peuple esmeu & en fureur, & luy donner +courage quand il est en craincte.</p> + + +<h3>Equalité.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Equalité entre Bourgeois rend la communauté +stable & de longue duree : entretient +concorde & amitié.</p> + + +<h3>Escriptures.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Les Escriptures sainctes doivent estre +receues en notre esprit avec devotion et +reverence.</p> + + +<h3>Ennemis.</h3> + +<p class="by">Agis.</p> + +<p>Agis disoit qu’il ne falloit point demander +combien estoient les ennemis : mais +ou ils estoient pour combatre.</p> + + +<h3>Envie.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Envie est tristesse, & fascherie de la prosperité +d’autruy.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Celuy qui porte envie à un homme de bien, +qui faict bien, il porte envie à la republicque, +et à soy-mesme.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Ainsi que la roüillure mange le fer : aussi +envie mange les envieux.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Envie a de coustume de troubler les excellens +& vertueux.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Envie est celle qui se resjoüit du mal +d’autruy, & se deult de la prosperité des +gens de bien & vertueux.</p> + +<p class="by">Patri.</p> + +<p>Envie est contraire à amitié.</p> + +<p class="by">Solon.</p> + +<p>Envie abrege les jours de l’homme : elle +ne veut bien à nul, & se tourmente soy-mesme.</p> + +<p class="by">Caton.</p> + +<p>On n’a point d’envie sur celuy qui modestement +use de sa fortune.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Envie est un plus grand mal contre nature +que la mort.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Ne porte point envie à aucun, ains plustost +prens peine d’ensuivre ceux qui font bien.</p> + + +<h3>Envieux.</h3> + +<p class="by">Salust.</p> + +<p>Le propre d’un envieux est desirer qu’il +n’advienne bien à aucun.</p> + +<p class="by">Salust.</p> + +<p>C’est une tache de tout temps, de porter +envie à vertu.</p> + +<p class="by">Statio.</p> + +<p>Un envieux est triste & melancholique +quand les affaires d’autruy prosperent.</p> + +<p class="by">Pytha.</p> + +<p>Il n’est rien qui donne plus grand argument +de la mauvaise & perverse volonté de +l’homme, que de se resjouir & mocquer de +l’adversité d’autruy.</p> + +<p class="by">Chilo.</p> + +<p>Ne sois envieux des richesses d’autruy, +qui sont transitoires.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>C’est une chose malaisee, d’eviter les +yeux des envieux.</p> + +<p class="by">Bion.</p> + +<p>Bion voyant un envieux qui avoit la face +basse & enclinee, dit, O quel grand mal est +advenu à celuy, ou grand bien à un autre.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La felicité d’autruy est poison aux envieux, +ils n’ont plaisir que quand ils jettent +leur venin sur autruy.</p> + +<p class="by">Theop.</p> + +<p>Les envieux ne se resjoüiront tant de +leurs propres biens, comme des dommages +& incommoditez d’autruy.</p> + +<p class="by">Solon.</p> + +<p>Ne sois point envieux sur les biens d’autruy, +mais prens peine d’en acquerir avec contentement, +& lors envie cessera.</p> + +<p class="by">Chil.</p> + +<p>Ne sois point envieux, ains te resjoüis avec +un chacun par bonne amitié : car ceux qui sont +envieux vivent en indigence, & ceux qui vivent +en amitié abondent en grandes richesses.</p> + + +<h3>Esperance.</h3> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Esperance est la confusion des chetifs & +miserables, lesquels quand n’ont plus de +moyens, vivent en esperance.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Esperance est le songe de ceux qui veillent.</p> + +<p class="by">Dona.</p> + +<p>Esperance & crainte, sont les deux passions +des choses advenir.</p> + +<p class="by"><ins title="Sobrat.">Socrat.</ins></p> + +<p>La femme sans masle, & la bonne esperance +<ins title="saus">sans</ins> travail, ne peuvent engendrer +chose bonne.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>La mauvaise esperance se conduit en +erreur & plaisir.</p> + +<p class="by">Demo.</p> + +<p>L’esperance des sages n’est point vaine, +mais celle des fols est nulle.</p> + +<p class="by">S. Aug.</p> + +<p>Ainsi que par esperance nous sommes +sauvez : aussi par esperance sommes pour +estre bien heureux.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>L’esperance est le dernier refuge des +adversitez.</p> + +<p class="by">Plaut.</p> + +<p>Plustost adviennent les choses esperees, que +non esperees, & souvent quand adviennent +nous les mesprisons.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Espere tousjours bien regler ta vie avec +l’esperance d’avoir des biens en abondance.</p> + +<p class="by">Ovid.</p> + +<p>Ou est la plus grande esperance de jouissance, +là est le plus grand desir de luxure.</p> + + +<h3>Esprit.</h3> + +<p class="by">Eccle.</p> + +<p>L’esprit vient de Dieu, & retourne à +celuy qui l’a creé.</p> + +<p class="by">Rom.</p> + +<p>Celuy qui cognoist les oeuvres, cognoist +les affections de l’esprit.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>C’est une chose tranquille, que le repos +de l’esprit.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il est necessaire que ton esprit soit sain, +si tu veux que ton corps le soit.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Celuy à qui l’esprit deffaut, l’entendement +ne luy profite non plus que bonne culture +aux champs steriles et sablonneux, lesquels +combien qu’ils soient cultivez & labourez +soigneusement, toutesfois ne rapportent +point (ou que bien peu) de fruits.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Par continuel exercice la dureté de l’esprit +se peut vaincre.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Il n’est homme si lourd d’entendement, +& d’esprit, qui par continuel exercice ne comprenne +quelque science.</p> + + +<h3>Exercice.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’exercice du corps est utile, & necessaire +au corps : paresse hebete le corps, industrie +le consolide, & le rend plus ferme et allegre.</p> + +<p class="by">Demo.</p> + +<p>Par exercice continuel, l’homme devient +plus habille & leger.</p> + +<p class="by">Demo.</p> + +<p>Il y a plus d’hommes qui deviennent bons +par exercice que par nature.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>Exercice est le gouverneur & maistre de +toutes choses.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>En quelque discipline que ce soit, les preceptes +n’ont point d’effect sans exercice.</p> + + +<h3>Estat.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Trop grand estat & superfluité d’accoustremens, +est cause de la ruine d’une maison.</p> + + +<h3>Familiarité.</h3> + +<p class="by">Ter.</p> + +<p>Trop grande familiarité souvent +engendre mespris.</p> + + +<h3>Femme.</h3> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>La femme est une creature que Dieu <ins title="à">a</ins> +creé pour la compagnie de l’homme.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Femme est un nom de dignité, & non de +volupté, l’homme doit desirer & tenir sa +femme pour sa compagnie, & <ins title="nom">non</ins> pour le +contentement de ses plaisirs.</p> + +<p class="by">Juven.</p> + +<p>Il n’y a creature qui ayme plus vengeance +que la femme : & si sa force respondoit à son +courage, elle feroit souvent grand trouble.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>C’est l’office de la femme de gouverner +soigneusement la famille en l’absense du +mary, & luy obeir en toutes choses.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>Si tu <ins title="és">es</ins> marié retien tousjours la seigneurie +& domination sur ta femme, afin que par +trop grande liberté & licence, elle ne te vueille +surmonter.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>C’est l’office du mary d’enseigner sa +femme en bonnes moeurs, & ne la doit injurier, +menacer ou battre. Car le naturel de +la femme est qu’elle s’endurcit aux coups, +elle en devient pire, & quand elle se trouve +avoir l’opportunité, elle s’en donne à son plaisir, +se persuadant par tel moyen s’estre +vengee de son mary.</p> + +<p class="by">Salom.</p> + +<p>La malice de la femme est plus grande +que celle du serpent : de sorte que si elle peut +mettre les pieds sur la teste de l’homme, elle +luy fera consumer ses jours en douleur : bien +heureux est celuy qui a bonne femme, car c’est +un don de Dieu.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>Si tu prens femme, fay qu’elle soit pareille +à toy.</p> + +<p class="by">Plutar.</p> + +<p>Les maris qui ne veulent rire, joüer, et +user des joyeux plaisirs, de Venus, avec +leurs femmes, demonstrent qu’ils desirent +prendre leurs voluptez ailleurs.</p> + +<p class="by">Mur.</p> + +<p>Celuy qui se peut passer de femme, est +exempt de grand ennuy.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>A tard est honteuse la femme, qui a perdu +sa chasteté.</p> + +<p class="by">Bion.</p> + +<p>Si tu as belle femme, tu seras en peril +d’en estre trompé : & si elle est <ins title="l’aide">laide</ins>, elle te desplaira : +la moyenne forme est la meilleure.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Celuy qui se marie à une femme vefve a +double peine : premierement de luy oster les +conditions de son premier mary, & puis de +l’accoustumer et apprendre à s’accommoder +aux siennes.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Si tu veux estre exempt de jalousie, tu dois +plustost choisir une femme laide que belle.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Esly femme qui soit pareille à toy : car une +imparité engendre contemnement : Semblance +& conformité lie les coeurs d’une +amitié inseparable.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Tout va mal en une famille ou la femme +domine et l’homme obeit.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>C’est une chose que doit bien craindre la +femme, que d’encourir mauvais bruit : car +quand la femme est une fois diffamee soit +à tort ou à bon droit, ne peut apres reparer +son honneur.</p> + +<p class="by">Marti.</p> + +<p>D’autant plus que la femme est detenue +estroitement, d’autant plus est convoiteuse +de luxure.</p> + +<p class="by">S. Jero.</p> + +<p>Celuy qui aime femme plus ardamment +qu’il n’est licite, est adultere.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Nature a denié la force à la femme, autrement +son courage tousjours plein de tromperies, +seroit inexpugnable.</p> + +<p class="by">Virgi.</p> + +<p>La femme est tousjours inconstante et +muable.</p> + +<p class="by">Mela.</p> + +<p>Il y a en ce monde trois grands dangers +eminens, la femme, le feu, & la mer.</p> + +<p class="by">Dioge.</p> + +<p>Diogenes loüoit les jouvenceaux, qui +promettoyent de prendre femme & n’en prenoient +jamais.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La plus plaisante couverture du visage +de la femme c’est modestie : & qu’en la face +il reluise une joyeuse severité, & posee contenance, +qui est indice que l’entendement +est de mesme.</p> + +<p class="by">Theop.</p> + +<p>L’homme sage doit prendre femme mediocrement +belle, & bien apprise, riche et +d’honneste lignage.</p> + +<p class="by">Socrat.</p> + +<p>La principale vertu de la femme, c’est +pudicité, laquelle incontinent qu’est suspecte, +la femme vit en peine & misere.</p> + +<p class="by">Phalar.</p> + +<p>Le lieu ou la femme s’est despouillee de +sa premiere fleur de pudicité, luy est plus +agreable.</p> + +<p class="by">Demo.</p> + +<p>Estre gouverné de la femme est grande +injure au mary.</p> + +<p class="by">Gen.</p> + +<p>Il vaut mieux habiter dehors qu’avec +une femme trop parlante.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La fin est malheureuse de la femme qui +est lubrique & paillarde.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Les vrais accoustremens d’une femme +de bien est modestie, & avoir ses enfans bien +aprins en doctrine & bonnes moeurs.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Que la femme se garde de se farder : car +il n’est rien plus deshonneste que de se montrer +autre que l’on est, & doit on mal juger +d’une femme, qui cherche dehors estre +loüee pour sa beauté.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Femme qui ayme à courir, à tard est chaste +& pudique.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Un homme reprint sa femme, pource qu’elle +ne l’advertissoit de ce qu’il avoit l’haleine +puante : laquelle s’excusa modestement, +(disant) qu’elle pensoit que tous les hommes +sentissent comme luy.</p> + +<p>Avia (femme Romaine) reprinse de ce qu’elle +ne se remarioit point, veu qu’elle estoit +encores jeune, dit deux raisons : la premiere, +Si elle rencontroit un bon mary, comme +le sien premier, qu’elle ne vouloit estre +perpetuellement en crainte de le perdre : ou +s’il advenoit qu’elle en eust un mauvais, +qu’elle ne le vouloit experimenter.</p> + +<p class="by">Xeno.</p> + +<p>Amenie (femme de Perse) interrogee de +son mary, ce que luy sembloit de la beauté de +Cyrus, dit, qu’elle ne pouvoit juger d’autre +beauté que de celle de son mary.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Necessité est desloyalle garde de la pudicité +de la femme.</p> + +<p class="by">Lucie</p> + +<p>La mort du mary rompt l’amour d’une +femme chaste.</p> + +<p class="by">Ovide</p> + +<p>La femme est plus subjecte, ardente, & +affectionnee en amour que l’homme.</p> + +<p class="by">Juven.</p> + +<p>Le lict est plein de noise, ou la femme +apporte grand doüaire.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Amour de folle femme, enfer, le feu, & la +terre, ne disent jamais c’est assez.</p> + +<p class="by">Marc.</p> + +<p>Marie (fille de Caton) interrogee pour +quoy elle ne se remarioit : Parce (dit elle) +que je ne trouve homme qui me vueille +plutost que mes biens.</p> + +<p class="by">Gyrol.</p> + +<p>Nourrir une pauvre femme, c’est une +chose difficile, & supporter une riche, grand +tourment.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La condition de la fille se cognoist par le +naturel de la mere, & est à presumer +qu’une mere chaste & pudique, entretient ses +filles en honneur : & celle qui hayt reproche & +infamie, ne souffrira à sa fille aucun vice.</p> + + +<h3>Foy.</h3> + +<p class="by">Hebr. ii.</p> + +<p>La foy est le fondement des choses que +l’on espere, & certification des choses non +apparantes.</p> + +<p class="by">Hebr. ii.</p> + +<p>Il est impossible de plaire à Dieu sans foy.</p> + +<p class="by">R. xiiii.</p> + +<p>Tout ce qui n’est point faict en foy, est +peché.</p> + +<p class="by">Eph. iii.</p> + +<p>Vous estes sauvez de grace, par la Foy, +ce n’est point de vous, mais du don de Dieu, +non point par les oeuvres, afin que nul +ne se glorifie : Nous sommes son oeuvre +creé en Jesus Christ.</p> + +<p class="by">Gal. ii.</p> + +<p>L’homme n’est point justifié par les oeuvres +de la Loy, sinon par la foy de Jesus +Christ afin que nous soyons justifiez par la +Foy de Jesus Christ, & non point par les +oeuvres de la Loy, par ce que nulle chair +n’est justifiee par les oeuvres de la Loy.</p> + +<p class="by">Ro. iiii.</p> + +<p>La promesse n’a point esté faicte à +Abraham, ou à sa semence, d’estre heritiers +du monde par la Loy, mais par la justice +de la Foy.</p> + +<p class="by">Rom. iii.</p> + +<p>L’homme est justifié par Foy sans les +oeuvres de la Foy.</p> + +<p class="by">S. Amb.</p> + +<p>La Foy est le fondement de justice.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Peu de foy est adjoustee aux personnes constituees +en miseres & pauvreté.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Foy est une chose fort loüable. Il n’est +rien plus deshonneste à gens d’authorité, que +de rompre la foy & encourir en une note +d’infamie, laquelle tousjours dure.</p> + + +<h3>Fols.</h3> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Ceux sont proprement fols, qui loüent les +voluptez mondaines.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nul fol heureux, nul sage qui ne soit +heureux.</p> + +<p class="by">Mena.</p> + +<p>Celuy qui fait au contraire de bien, doit +estre reputé fol.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>On feint que Protheus se <ins title="chanhe">change</ins> en plusieurs +formes, aussi les pensees des fols +sont diverses & muables.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Ceux la sont naturellement fols, qui +honnorent les riches & mesprisent les +sages ornez de science.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Ainsi que les luxurieux ne peuvent estre +gueris de leurs maladies, aussi les fols +ne peuvent trouver remede contre leurs +adversitez.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Les fols desirent souvent ce qui leur est +ou seroit dommageable.</p> + +<p class="by">Isocr.</p> + +<p>Les Pelerins s’esgarent souvent par les +chemins, aussi les fols du sentier de vertu.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Ainsi que le vin tourné n’est point desiré +aux banquets, aussi ne sont les fols en +compagnie honneste.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Il vaut mieux estre pauvre, que fol.</p> + + +<h3>Folie.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est le propre de folie de voir les vices +d’autruy & ignorer les siens.</p> + +<p class="by">Tertul.</p> + +<p>C’est une folie de blasmer les choses +non entendues, encore qu’elles meritassent +d’estre hayes.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Pense quel grand mal c’est de folie, qui +cache les fautes que nous commettons.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est folie d’estre curieux d’estre cogneu +des hommes : & ne se point cognoistre soy-mesme.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est grande folie de commettre un crime +soubs les arres d’une cupidité de vie +incertaine.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est folie de disputer, s’il n’y a espoir +de profiter.</p> + +<p class="by">Bion.</p> + +<p>Bion interrogué que c’est de folie, dit, que +c’estoit empeschement de felicité.</p> + + +<h3>Force.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Le propre de force, est de ne craindre rien, +ne faire conte de toutes choses humaines, & +estimer que rien intollerable ne peut advenir +à l’homme.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Force avec prudence ayde beaucoup mais +sans icelle elle nuict.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Force sans prudence, est temerité.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Ne fay rien par force, mais plustost +par douceur.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Force, Prudence, Justice, & Temperance, +sont quatre soeurs, qui sont aliees ensemble en +telle sorte que l’une sans l’autre ne peut estre.</p> + + +<h3>Fort.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Celuy doit estre reputé fort, qui est appareillé +à mourir honnestement : & se trouve +volontiers à tous hazards, ne se trouble pour +aucun tumulte, & ne s’effraye par crainte.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il n’est rien si fort qui ne puisse estre +debilité & rompu par force : mais vaincre son +courage, & refrener ses passions, c’est le +propre de l’homme constant, & celuy qui le +faict, ne peut seulement estre comparé aux +hommes parfaicts, mais participe beaucoup +de la divinité.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Platon enquis, Qui estoit le plus fort +des humains, respondit, Celuy, qui peut moderer +ses passions.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Celuy veritablement est fort qui ne se +trouble point és adversitez.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Celuy doit estre estimé fort, qui deschasse +les vices comme ennemis.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Ceux qui repoussent l’outrage, doivent +estre reputez forts, & non pas ceux qui les +font.</p> + + +<h3>Fortune.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Les anciens idolatres estimoient fortune +estre une Deesse, qui estoit cause du bien +ou du mal : mais tout se fait par la providence +divine.</p> + + +<h3>Flateur.</h3> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Un Royaume est plus souvent destruit par +la ruze & cautelle d’un flateur, que par les +ennemis.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Le monde est si corrompu, que qui ne +sçait flater, ou apparoir estre envieux, ou +orgueilleux, n’est point le bien venu.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Fuis comme chose abominable la benevolence +des flateurs.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Les loups sont semblables aux chiens, +& les flateurs aux amys : neantmoins ils +desirent choses differentes.</p> + +<p class="by">Phano.</p> + +<p>Comme Acteon fut devoré par ses +chiens : aussi plusieurs par les tromperies +des flateurs.</p> + +<p class="by">Plutar.</p> + +<p>Les chasseurs prennent les Lievres +à l’aide des chiens : aussi les flateurs les +fols avec fauces loüanges.</p> + + +<h3>Gain.</h3> + +<p class="by">Chilo.</p> + +<p>Ayme plustost faire ton dommage, +que d’acquerir un gain deshonneste.</p> + + +<h3>Gendarme.</h3> + +<p class="by">Xenop.</p> + +<p>Le gendarme qui pour convoitise de vivre +prend la fuitte, est fol : car souvent par vertu +on se sauve, & void on trop plus tuer & s’accuger +de gens en fuyant la mort, que de ceux qui +bataillent virillement & avec grand courage.</p> + + +<h3>Gentilhomme.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Gentilhomme est, estre bien nay, & naturellement +apte à vertu.</p> + + +<h3>Gloire.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Gloire est, estre bien nommé, & en bonne +reputation, à cause de vertu.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Gloire est un renom illustre, de plusieurs +grands benefices faicts envers son pays, +& envers un chacun.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nature nous a limité le corps de la vie +bref : mais celuy de la gloire fort grand.</p> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>On ne trouve homme qui apres avoir +prins peine ne desire gloire, comme soulde & +loyer de ses labeurs.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>Qui est celuy qui prendroit tant de peine +jour & nuit : si la gloire devoit terminer par +mesme fin que la vie ?</p> + +<p class="by">Ovide.</p> + +<p>Gloire donne force à l’esprit, que par la +cupidité de loüange, faict que le coeur entreprend +chose honneste.</p> + +<p class="by">Valer.</p> + +<p>Il n’est homme si humble, que quelquefois +ne soit surpris de quelque affection de gloire.</p> + + +<h3>Gourmandise.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Gourmandise faict plus mourir de gens +que ne faict le glaive ou la famine.</p> + +<p class="by">Hypocr.</p> + +<p>Hypocrates escrit, que ceux qui sont adonnez +à gourmandise, ne sont jamais en santé, & +ne vivent pas longuement : leurs ames +sont empeschees de sang, comme si elles estoient +envelopees de fange, & ordure : & pourtant +ne pensent rien de celeste, mais ont +tousjours le coeur à la cuisine.</p> + + +<h3>Gourmand.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Les gourmands sont tousjours indispos, +assiduellement malades, & peu souvent en +santé, leur vie est brefve : nul gouffre n’engloutoit +plustost le bien de l’homme que +gourmandise : tant plus un gourmand est +remply, tant plus a faim : tant plus disne, +tant plus veut il souper : il n’y a possession +si ample, ne mesnage si bien aorné, ne +richesses si grandes, qu’en peu de temps ne +soyent noyez & confondues dedans le ventre +d’un gourmand.</p> + +<p class="by">Diog.</p> + +<p>Diogenes voyant la maison d’un gourmand +exposee en vente, dit par facecie, Je +me doutois bien que ceste maison tousjours +remplie & saoulee de vin & de viandes à la +fin vomiroit son maistre.</p> + + +<h3>Guerre.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Guerre est le comble de tous maux, par +laquelle l’homme surmonte la cruauté de +toutes bestes.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>On peut assez juger quelle horreur a +nature de la guerre, veu qu’elle a engendré +l’homme sans armes.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est possible que l’homme puisse faire +guerre sans peché & offence.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Guerre ne doit estre entreprise pour autre +fin qu’afin qu’on puisse vivre en paix.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Gens de guerre doivent contemner le commandement +de ceux qui les induisent à combatre +injustement, & soubs mauvaise querelle.</p> + + +<h3>Heresie.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est heresie pleine d’impieté, de se +mocquer des sainctes Escritures +& de convertir le sens naturel d’icelles en resveries, +& inventions superstitieuses.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Heresie est d’estre obstiné en une opinion +mauvaise, & contraire à la parolle de Dieu.</p> + + +<h3>Homme.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’homme se doit cognoistre soy-mesme, il +s’esleve par si grande gloire, qu’il pense estre +dominateur de la machine ronde, & qu’il peut +dompter tous les animaux, & ce pendant n’est +autre chose qu’un animal mortel, caducque +& debile.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’homme est capable de corps, & d’esprit : +le corps est faict des elemens, & l’esprit divin +semblable à Dieu.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>L’homme naturellement n’est apte à +bien faire, ains enclin à mal.</p> + +<p class="by">Ovide.</p> + +<p>L’homme void souvent ce qui luy est bon +& utile : neantmoins fait le contraire.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>L’homme est le meilleur d’entre toutes +les bestes, quand il obeit à raison, & le pire +quand il se desvoye et sort des limites de +raison.</p> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>Ne loüe point un homme ignorant par ses +richesses, ains par sa vertu.</p> + +<p class="by">Colum.</p> + +<p>L’homme ne faisant rien apprend à mal +faire.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Un Tigre n’exerce point sa cruauté sur +un autre Tigre : un Lion ne faict la guerre +à un autre Lion, un Dragon n’est ennemy +au Dragon : mais l’homme tant est de +nature perverse, prend plaisir de nuire à son +semblable, & est celuy d’entre les bestes +qui vit le plus mal asseuré.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’homme est suject à faire faute, mais +c’est aux fols de perseverer en leurs pechez.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>L’homme n’est point nay pour soy-mesme +mais pour son pays, ses enfans & prochains.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Tu apprendras des sages à estre homme +de bien, des fols à estre mieux advisé, tu ensuivras +ce que les sages loüeront, & tu eviteras +ce qui sera loüé par les fols.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’homme doit penser trois choses : Comme +il doit estre sage, comme il doit bien +dire, & comme il doit bien faire.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est homme si hors de sens qu’il ne desire +plustost parvenir au lieu ou il pretend faire +sa demeure, que demourer en chemin.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est possible d’avoir bonne estime de +celuy, entre les mains duquel on se met avec +crainte.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Aristote interrogué que c’estoit de l’homme, +dit : C’est l’exemple de maladie, proye du +temps, jeu de fortune, image de ruine, balance +d’envie, & calamité : et le reste flegme +et cholere.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’homme est nay pour contempler les +choses celestes, & mesme on le juge par sa +face eslevee en hault, & par l’esprit.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La nature de l’homme est telle qu’il ne +cognoist son bien jusques à ce qu’il est perdu.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est chose mal seante à l’homme, de ne +vouloir faire ce qu’il commande à un autre.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Veu que tu es homme, tu dois considerer +la commune condition, & te souvenir que tu +es mortel.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’homme qui cherchera le Royaume de +Dieu & sa Justice, n’aura jamais faute de +ce qui luy est necessaire.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’homme ne face à autruy, que ce qu’il +luy voudroit estre faict.</p> + + +<h3>Honneur.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il convient porter honneur aux bons +seulement.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’honneur qui s’acquiert par science est +plus loüable, que la gloire receue des faicts +de guerre.</p> + +<p>Honneur nourrit les arts, & par icelle +sommes enflammez à acquerir gloire.</p> + +<p class="by">Demo.</p> + +<p>Donner honneur à aucun plus qu’il ne +merite, c’est donner occasion aux fols de +mal penser.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est honneur d’accuser les meschans +& deffendre les bons.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Honneur se doit acquerir par vertu, +& non point par finesse.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Honneur est un bien divin, & ce que font +les meschans ne merite honneur.</p> + +<p class="by">S. Aug.</p> + +<p>Qui pourra endurer un riche homme estre +mis au siege d’honneur, & l’homme honneste +& sage estre mesprisé.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Tu dois porter honneur (apres Dieu) à +ton Prince & à ses Lieutenans, par ce que +par eux le pays est gouverné en paix, la justice +administree, les meschans corrigez, et +les ennemis repoussez.</p> + + +<h3>Histoire.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Histoire est le tesmoignage du temps, maistresse +de la vie, lumiere de verité, et +messagiere d’antiquité.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Histoire nous propose devant les yeux les +faits heroiques des hommes vertueux, par +lesquels nous pouvons acquerir la maniere +de bien & vertueusement vivre : eviter +les dangers & folles entreprises, estre prudens +& subtils aux affaires.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’histoire nous enflamme, à ce qui est +honneste, elle deteste les vices, mesprise les +meschans, loüe les bons & vertueux.</p> + + +<h3>Jesus Christ.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le fondement de nostre salut est +croire en Jesus Christ nostre +Legislateur, & que le sainct Esprit procede +de luy, sans lequel nous ne pouvons +faire, ne penser chose qui soit bonne.</p> + +<p class="by">Act. iiii.</p> + +<p>Il n’y a point de salut sinon en Jesus +Christ, il n’y a point d’autre nom donné +entre les hommes, par lequel nous puissions +estre sauvez.</p> + +<p class="by">Mat. xi.</p> + +<p>Venez à moy vous tous qui estes affligez, +& vous serez soulagez.</p> + +<p class="by">Act. xiii.</p> + +<p>Par iceluy vous est annoncee la remission +des pechez : qui croit est justifié par Jesus +Christ.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il a moyenné la paix entre Dieu & le +Genre humain, & a esté autheur de nostre +salut, estant vray Dieu & vray homme.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il est venu en ce monde pour avoir compassion +du genre humain, pour nous enseigner +la droicte voye que nous devons tenir +pour parvenir à Dieu : non seulement a enseigné +un chemin tressur, mais aussi l’a demonstré +par ses oeuvres & sa vie, laquelle +rend tesmoignage de sa bonté, & ses miracles +de sa grande puissance.</p> + + +<h3>Innocent.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’innocent ne craint point les Loix ne +les tesmoins, l’accusateur ne le rapporteur : +Il n’est subject à aucun, il n’obeit à nully : +& ne faict tort ny injure à personne.</p> + + +<h3>Injure.</h3> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Rendre injure pour injure, est autant que +de laver la boüe avec la boüe.</p> + +<p class="by">Lev. xx.</p> + +<p>Tu ne tiendras point ton courroux, et ne +te vengeras point de l’injure que l’on t’aura +faicte.</p> + +<p class="by">Aristi.</p> + +<p>Aristipus estant injurié, dit, tu es le maistre +de mal dire, & moy d’escouter.</p> + + +<h3>Ire.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Ire est une perturbation de l’esprit, cruelle +& mal seante à l’homme humain : elle change +la doulceur de l’homme en la cruauté des +bestes, contrainct souvent faire, ce dont incontinent +on se reprend.</p> + +<p class="by">Lacta.</p> + +<p>Si l’homme qui tient son ire gouverne Royaume, +il trouble tout, respand le sang humain, +faict tresbucher les citez, trouble le peuple, & +rend les provinces desertes & inhabitables.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Il n’y a chose qui face l’homme plus enclin +à ire, que le nourrissement delicat.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Persuasion de felicité a de coustume de +nourrir l’ire.</p> + +<p class="by">Heracli.</p> + +<p>C’est chose moins difficile de batailler +contre volupté, que contre ire.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’ire change la nature de l’homme en +nature de beste sauvage.</p> + + +<h3>Jeunesse.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Jeunesse se commence, quand les enfans +commencent à parler parfaictement, & qu’ils +sont en aage pour estre instruits aux bonnes +disciplines.</p> + +<p class="by">i. Pie. v.</p> + +<p>Jeunes gens soient subjects aux anciens, & +se monstrent humbles envers eux, parce que +Dieu resiste aux orgueilleux, & donne grace +aux humbles.</p> + + +<h3>Juge.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>C’est l’office d’un Juge d’avoir au conseil +gens de bien, sçavoir la Loy, observer +la Religion, & garder inviolablement la +Foy, faire cesser toute haine, envie, querelle, +et convoitise.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Aux Juges est requis d’avoir vertu, specialement +Force & Prudence.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Es choses de grande importance on regarde +le soleil, puis les effects, puis apres les +issues.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Le juge est corrompu plustost par le beau +parler des Advocats, que par argent : toutesfois +on prise celuy qui obtient par son eloquence, +et qui corrompt par pecune est puny.</p> + +<p class="by">Exode.</p> + +<p>Tu constitueras des Juges, afin qu’ils jugent +le peuple par juste jugement, tu ne renverseras +point le droit, & n’auras regard aux +personnes, tu ne prendras aucuns presens, +car le present aveugle les yeux des sages.</p> + +<p class="by">Deut.</p> + +<p>Escoutez Juges, & jugez droictement, entre +l’homme & le frere, & l’estranger : Vous +n’aurez acception de personne : & supporterez +autant le pauvre que le riche, vous ne craindrez +la face de personne, car le jugement +est à Dieu.</p> + +<p class="by">Deut.</p> + +<p>Juges advisez ce que vous faictes, car +vous n’exercerez point le jugement des hommes, +mais le jugement de Dieu : Dont il +vous sera faict selon les choses jugees, la +craincte de Dieu soit en vous, ne faictes +point d’iniquité vers le Seigneur Dieu, +n’ayez acception de personne de convoitise +de dons.</p> + + +<h3>Justice.</h3> + +<p class="by">Caius.</p> + +<p>Justice est de n’offenser personne, & rendre +à un chacun ce qui luy appartient.</p> + +<p class="by">Emped.</p> + +<p>Justice est le fondement de compagnie humaine, +qui a esgard à la Religion Chrestienne.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>L’office de Justice, est de ne tromper +personne, & de Prudence de garder d’estre +trompé.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il n’y a mal plus grand en Justice, que +quand soubs couleur de justice, ceux sont reputez +gens de bien qui sont malins & meschans.</p> + + +<h3>Langue.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>La langue est souvent cause de bien +& de mal, parquoy la convient brider, +afin qu’elle ne nuise à soy-mesme.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Nul n’est digne d’estre en authorité, qui +ne met point de loy à sa langue.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Tu ne dois point avoir en la langue +autre chose que tu as en la pensee.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>La mauvaise coustume des simulateurs, +est que leurs coeurs pensent d’un & leurs +langues dient d’autre.</p> + +<p class="by">Salom.</p> + +<p>Malediction à l’homme qui a le coeur double, +tu dois estre tel ce jourd’huy qu’hyer.</p> + + +<h3>Liberal.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Celuy est vrayement liberal, qui de ses +richesses rachette les prisonniers qui sont detenus +par guerre, & pirates de mer : ou celuy +est liberal qui prend sur soy les debtes de ses +amis, qui ayde à marier les pauvres filles.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Sois liberal à celuy qui le merite.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>C’est un acte de coeur noble, d’estre +liberal, & faire service à un chacun. Ceux +qui sont bienfaicteurs, semblent imiter Dieu +qui tousjours eslargist ses bienfaicts aux humains.</p> + +<p class="by">Bito.</p> + +<p>Ce n’est pas liberalité si tu donne plus +par affection de vaine gloire, que par misericorde.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il en y a plusieurs convoiteux de gloire qui +ravissent aux uns pour se monstrer liberaux +aux autres.</p> + + +<h3>Liberté.</h3> + +<p class="by">Just.</p> + +<p>Liberté est chose precieuse & qu’on ne +pourroit assez priser.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Gens de coeur & de vertu ayment plustost +mourir, que de perdre leur liberté.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>C’est à faire à gens simples & de petite +condition, de se laisser mettre soubs le joug.</p> + +<p class="by">Epi.</p> + +<p>Il vaut trop mieux vivre en liberté, et +sans peur avec pauvreté, qu’en servitude avec +grandes richesses.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Celuy doit estre reputé estre en liberté, +qui souhaitte seulement les choses qui sont en +sa puissance.</p> + + +<h3>Loy.</h3> + +<p class="by">i. Tit.</p> + +<p>La Loy est bonne si on en use bien. +La Loy n’est pas pour les justes, ains +pour punir les meschans.</p> + +<p class="by">Rom. vi.</p> + +<p>Je n’ay point cognu peché sinon par la +Loy, je ne sçavois que c’estoit de concupiscence, +sinon que la Loy m’eut dit, Tu +ne convoiteras point.</p> + +<p class="by">Gal. iii.</p> + +<p>La Loy a esté nostre conducteur, pour +venir à Jesus Christ, afin que nous soyons +justifiez par la Foy. La Loy a esté +donnee par Moyse : mais la grace a esté +faicte par Jesus Christ.</p> + +<p class="by">Ezech. +xx. c.</p> + +<p>Ne cheminez point aux Loix de voz Peres, +& n’observez point leurs jugemens, ne +soyez point soüillez en leurs Images. Je suis +le Seigneur vostre Dieu. Cheminez en +mes commandemens, & gardez mes ordonnances.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nous sommes enseignez par les Loix à +dompter noz appetits, & reprimer toute convoitise, +garder ce qui est nostre, ne convoiter +ce qui est à autruy.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>La Cité n’est de longue duree en laquelle +les Loix ne commandent point aux +Magistrats, mais les Magistrats aux +Loix.</p> + +<p class="by">Pausa.</p> + +<p>Il faut que les Loix soient par dessus +les hommes, & non pas les hommes par +dessus les Loix.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Les Loix civilles servent bien peu si elles +ne sont conjoinctes au commandement +de Dieu.</p> + +<p class="by">Eras.</p> + +<p>Il est expedient qu’il y ait peu de Loix, +& encores icelles de claire interpretation, à fin +qu’on n’ait point de besoing de ceste maniere +d’hommes praticiens, qui se nomment advocats, +ce qui (à la verité) est un tiltre d’honneur : +mais maintenant l’avarice, & trop +grande convoitise d’argent donne mauvais +bruit à cest estat.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Il n’est rien plus dangereux que d’interpreter +les Loix au plaisir des hommes.</p> + +<p class="by">Erasm.</p> + +<p>Ainsi comme en maladie n’est point de besoing +d’experimenter nouveaux remedes, si +les vieux ont esté trouvez bons, aussi ne +faut il point faire des Loix nouvelles, si +les anciennes sont utilles & bonnes.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>En vain sont establies Loix s’il <ins title="ny">n’y</ins> a +gens de bien pour les faire garder & advient +souvent que les Loix bien aornees par la +malice des gouverneurs & officiers, tournent +au detriment de la Republique.</p> + + +<h3>Mariage.</h3> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Il n’y a rien en la vie humaine, +ou on trouve plus de consolation, amitié +plus ferme & accomplie, qu’en mariage.</p> + +<p>Le mariage joinct ensemblement Citoyens +avec Citoyens par bonne amitié, reconcilie +les inimitiez.</p> + +<p class="by">Ysodo.</p> + +<p>Il y a trois biens en mariage, foy, lignee, +& mistere.</p> + +<p class="by">He. xiii.</p> + +<p>Mariage est entre tous honnorable, & la +couche sans macule, mais Dieu jugera +les paillards.</p> + + +<h3>Mary.</h3> + +<p class="by">i. Cor. vi.</p> + +<p>Le mary rende la benevolence deue à sa +femme : aussi pareillement la femme à son +mary.</p> + +<p>La femme n’a point de puissance de son +corps, ains son mary.</p> + +<p class="by">Col. iii.</p> + +<p>Marys aymez voz femmes, & ne soyez +point rigoureux vers elles.</p> + + +<h3>Martyrs.</h3> + +<p class="by">Ap. vi.</p> + +<p>Je voy soubs l’autel les Ames de ceux +qui ont esté tuez pour la parolle de Dieu, +& pour le tesmoignage qu’ils avoient : Et +crioient à haute voix, disant, Jusques à quand +Seigneur sainct & veritable, ne juge tu +point, & ne venge tu point nostre sang, de +ceux qui habitent en la terre : Et leur furent +donnees à chacun robbes blanches, & leur fut +dit, qu’ils se reposassent encores un peu de +temps, jusques à ce que leurs compagnons serviteurs +fussent accomplis & de leurs freres, +qui devoient aussi estre martirisez comme eux.</p> + +<p class="by">J. x. vi.</p> + +<p>Vous serez contristez, mais vostre tristesse +sera convertie en joye.</p> + +<p class="by">Apo. ii.</p> + +<p>Sois fidele jusques à la mort, & je te +donneray la couronne de vie.</p> + +<p class="by">Math. xiii.</p> + +<p>Les justes resplendiront comme le Soleil +au Royaume de leur Pere.</p> + +<p class="by">Ma. xv.</p> + +<p>Venez les beneits de mon Pere possedez le +Royaume lequel vous est preparé des la fondation +du monde. Puis dira à ceux qui seront +à la fenestre : Maudits departez vous de +moy au feu eternel, & allez au tourment eternel : +Vous justes venez à moy, & joüissez +de la vie eternelle.</p> + + +<h3>Medecine.</h3> + +<p class="by">Celsus.</p> + +<p>La Medecine est necessaire pour la vie +humaine : L’agriculture promect nourrissement +& la médecine santé.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Si la Medecine du corps est necessaire, +d’autant plus l’est celle de l’Ame, sans laquelle +le corps ne peut estre bien dispos.</p> + + +<h3>Mediocrité.</h3> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>Vertu consiste en mediocrité, & vice en +exces.</p> + +<p class="by">Bito.</p> + +<p>On acquiert plus de loüange par mediocrité, +que par exces.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Toute chose qui est trop, se convertit en vice.</p> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>Il y a moyen en toutes choses, & certaines +limites & fins, lesquels la vertu n’outrepasse +point.</p> + + +<h3>Mere.</h3> + +<p class="by">Phamo.</p> + +<p>Celle n’est point vraye mere qui permet +nourrir son enfant d’autre laict que du sien : +car les mammelles ne sont donnees à la +femme pour l’aornement de sa poictrine : +mais Nature les luy a donnees, pour le +nourrissement de l’enfant.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La bonne mere chaste & pudique qui a +vescu sans blasme, ne permettra à ses enfans +chose qui ne soit honneste.</p> + + +<h3>Menteurs.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Les hommes sont souvent menteurs +contre ceux qu’ils ont en hayne.</p> + +<p class="by">Arist.</p> + +<p>Les menteurs pour recompence de leurs +menteries ont cecy, qu’encores qu’ils disent +verité, ne sont jamais creuz.</p> + +<p class="by">Eccle. +xx.</p> + +<p>Un laron vaut mieux qu’un menteur ordinaire : +mais tous deux auront confusion +pour leur part.</p> + + +<h3>Mensonge.</h3> + +<p class="by">Eccles. +xx.</p> + +<p>C’est un mauvais blasme à un homme, +que mensonge : toutesfois il est souvent en +la bouche folle.</p> + +<p class="by">Eph. iiii.</p> + +<p>Otez le mensonge, & parlez verité chacun +avec son prochain.</p> + + +<h3>Menace.</h3> + +<p class="by">Psam.</p> + +<p>Garde toy de menacer autruy, et ne desire +te venger d’autruy, car à Dieu seul +appartient la vengeance.</p> + + +<h3>Misericorde.</h3> + +<p class="by">Mat. xi. +S. L. vi.</p> + +<p>Certes si vous sçavez que c’est, Je veux +misericorde & non point sacrifice : vous +n’eussiez point condamné les innocens, car +aussi le Fils de l’homme est Seigneur +mesme du jour, du repos, & est licite de bien +faire és sabaths.</p> + + +<h3>Mort.</h3> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Cela doit estre imprimé en nous, dés +nostre jeune aage, de ne point craindre la +mort : Car si nous en avons craincte, nous +vivons en perpetuel tourment.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Nature a condamné un chacun à mourir, +mais les vertueux ont ce don propre de +mourir avec gloire & loüange.</p> + +<p class="by">Ap. +xxiii.</p> + +<p>Bien heureux sont les morts qui meurent +en la grace de Dieu, l’Esprit dit qu’ils reposent +de leurs labeurs, & leurs oeuvres les +suivent.</p> + +<p class="by">Epi.</p> + +<p>Il y a des gens qui sont de telle nature +qu’ils desirent mourir, & non mourir.</p> + +<p class="by">Mus.</p> + +<p>Puis que c’est une chose arretee & certaine +qu’il convient une fois mourir, je n’estime +point celuy qui meurt tard heureux : mais +celuy qui meurt avec honneur.</p> + +<p class="by">Simoni.</p> + +<p>La mort est la medecine, & fin de tous +noz maux.</p> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>Il n’est rien meilleur à l’homme, que de +naistre : ne rien meilleur que de mourir +au commencement de la vie.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il ne faut pas porter impatiemment +ce qu’on ne sçauroit vaincre par force, ne +par conseil, ains estimer que par la mort +ne nous advient chose nouvelle, ne rien +outre la condition de tous mortels : parquoy +ne se faut contrister de ce qui est commun à +chacune creature. Que nous sert-il de +lamenter & plaindre, sinon que nous sommes +veuz plus legers, & inconstans par +cela ?</p> + +<p class="by">Erasm.</p> + +<p>Nous ne devons point plourer la mort +d’autruy, si elle n’est deshonneste : car nous +n’estimons point celuy estre le plus heureux, +qui aura vescu plus longuement, mais +plus honnestement.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>La mort est le bout & extremité de +toutes choses qui est le departement de +l’Ame & du corps.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il n’y a rien semblable à la mort que le +dormir.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>La mort est incertaine : en sorte que personne +ne se peut asseurer de vivre un an, non +pas jusques à la vespree.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Qui est celuy tant soit-il jeune qui soit +certain de vivre jusques au Soleil couché ?</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Il faut que tout meure, & la mort, est +la fin de misere & d’adversité.</p> + +<p class="by">Ecclesi. xx.</p> + +<p>Ne pleurez point sur les morts, parce +qu’ils reposent.</p> + +<p class="by">Ecclesi. xxviii.</p> + +<p>Il n’y a point de retour de la mort, & ne +te proffitera de rien de te tourmenter et +fascher d’icelle.</p> + +<p class="by">Sa. xii.</p> + +<p>David, de son enfant mort dit, Pourquoy +ploreroy-je ? Le puis-je faire revenir ? J’iray +à luy, & il ne viendra point à ensevelir +les morts.</p> + +<p class="by">Job. xiiii.</p> + +<p>L’homme qui est mort ne se releve plus +& ne se reculera jusques à ce que les Cieux +ne seront plus.</p> + +<p class="by">Math. xxii.</p> + +<p>Dieu n’est point le Dieu des morts, +ains des vivants.</p> + +<p class="by">Deut.</p> + +<p>En toy ne sera trouvé homme qui face passer +son fils, ou sa fille par le feu, ne Magitien +usant de Magique, ne homme ayant +regard au temps & oyseaux, ne Sorciers, ne +Enchanteurs, ne hommes demandans conseil +aux esprits familiers, ne Devins demandans +advis aux morts : car tous ceux qui font +telles choses sont abomination devant le +Seigneur.</p> + +<p class="by">Luc. vi.</p> + +<p>Les vivans ont Moyse & les Prophetes, +qu’ils les oyent, s’ils ne les veulent ouyr +aussi ne croiront-ils point aux morts quand +ils ressusciteroient.</p> + +<p class="by">i. Sam. xxviii.</p> + +<p>Saul fut puny pour avoir demandé conseil +à la Sorciere, & aux morts.</p> + +<p class="by">Jer. xxii.</p> + +<p>Ne pleurez point le mort, & ne soiez point +esmeuz pour luy, ains celuy qui vient de naistre, +car il ne retournera plus, & ne voira +plus la terre de sa nativité.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Celuy qui craint la mort, laquelle on ne +peut eviter, ne peut vivre en tranquilité +& repos de son esprit.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Celuy qui ne craint point la mort, s’acquiert +grand secours & moyen pour vivre +heureusement.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>La mort n’espouvente point l’homme +sage, combien qu’elle luy soit tous les jours +preparee.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>La mort honneste jamais ne doit estre +fuye, mais plustost desiree.</p> + + +<h3>Musique.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La Musique delecte l’esprit & rend les +hommes plus prompts, & alaigres à la chose +militaire.</p> + +<p>La Musique doit estre receue en la +Cité de liberté, pourveu qu’elle ne donne +que plaisir.</p> + + +<h3>Nature.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Nature nous a enseigné ce qui est +necessaire d’avoir : & folie a inventé +ce qui est superflu.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Si tu donne à nature ce qui luy est necessaire, +elle y prend plaisir : & si tu luy donne +chose superflue elle en est debilitee.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Nature vaut mieux sans doctrine, que +doctrine sans nature.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>J’ay cogneu plusieurs gens d’excellent +esprit, qui sans avoir esté endoctrinez, ont +estez grands personnages & vertueux : en sorte +que l’on pouvoit juger qu’ils avoient une +nature en eux, plustost divine qu’humaine.</p> + +<p class="by">Phalar.</p> + +<p>Nature a pourveu aux commoditez de tous +les animaux, aux uns donnant toisons, plumes, +escailles & autres semblables : mais elle a +produit les hommes tous nuds, & denuez de +force : tellement que pour pourvoir à ses necessitez +il faut qu’il travaille avec soing, labeur +& industrie.</p> + + +<h3>Necessité.</h3> + +<p class="by">Leod.</p> + +<p>Necessité enseigne Nature & pouvoir à +l’advenir, & s’accommoder à ce qui est propre +pour pourvoir à la necessité des hommes.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Necessité a plus d’efficace que nul art, +qui ne se fortifie point d’ayde accoustumer : +mais quiert & invente chose nouvelle pour +sa deffence.</p> + + +<h3>Noblesse.</h3> + +<p class="by">Salust.</p> + +<p>La vraye noblesse, est de s’appuyer à sa +propre vertu, & non à celle de ses Majeurs.</p> + +<p class="by">S. Chr.</p> + +<p>Que sert la noblesse, à celuy qui est +soüillé de vice ? Que nuist à celuy l’obscure +race s’il est aorné de vertu.</p> + +<p class="by">Senec.</p> + +<p>Le noble coeur se delecte és choses vertueuses, +& ne verrez point les choses d’excellence +prendre plaisir aux choses viles.</p> + +<p class="by">Quin.</p> + +<p>La vraye noblesse vient de vertu, & +les autres choses sont de fortune.</p> + +<p class="by">Fab.</p> + +<p>Nous n’estimons point qu’aucun merite le +tiltre de noblesse <ins title="a">à</ins> cause de sa naissance, & +de sa race, ains pour l’excellence de sa vertu.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il est beaucoup meilleur d’estre en bonne +reputation par actes vertueux, que d’estre +meschant, & se couvrir de la vertu, & noblesse +de ses Majeurs.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il faut vivre en sorte que l’on soit commancement +& exemple de vertu à sa posterité.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il ne faut point degenerer, & obscurcir +la gloire de ses ancestres par sa mauvaise +vie.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Noblesse sans bonté engendre orgueil, & +richesse sans vertu, insolence.</p> + +<p class="by"><ins title="Sobra">Socra</ins>.</p> + +<p>On reprochoit à un qu’il n’estoit point +de noble sang, lequel respondit : Tant plus +suis digne de loüange, par ce que ma noblesse +commance à moy.</p> + +<p class="by"><ins title="Sobra">Socra</ins>.</p> + +<p>Socrates interrogué que c’estoit que noblesse, +dit, c’est une temperance de l’ame et +du corps.</p> + +<p class="by">Boet.</p> + +<p>La noblesse du sang d’autruy ne te rend +noble si tu ne l’acquiers toymesme.</p> + +<p class="by">Apul.</p> + +<p>La noblesse n’est à considerer selon le +sang, ains selon les vertus.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Noblesse est d’estre cogneu par l’excellence +& hautesse de sa vertu, estre issu de gens +vertueux & estre semblable à eux.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Noblesse, honneur, puissance, & dignité, +nous ont esté delaissez d’une vaine gloire +& antique persuasion des hommes, laquelle +Jesus Christ a arrachee du coeur des siens, & +depuis a esté semee entre les Chrestiens +comme Zizanie, que le diable ennemy des +hommes a semé parmy la bonne semence.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>D’autant plus q’un homme est noble, et +bien nourry, tant moins se doit estimer, +mais se montrer modeste, gratieux & humain : +car arrogance ne procede que de personne +hebetee, & non pourveue de sçavoir +& d’honnesteté.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est le propre d’un homme noble, & bien +nay, de pardonner & remettre les offences : +Tenir sa rancune, & aymer vengeance, c’est +à un homme cruel & inhumain.</p> + + +<h3>Officiers.</h3> + +<p class="by">Aristo.</p> + +<p>En une Republique bien ordonnee, +ceste loy doit avoir lieu, que nul +office ne soit à vendre : mais qu’un chacun +en soit pourveu selon ce qu’il a merité.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Les officiers d’une Cité sont la Loy +parlante, & les Loix sont officiers muetz.</p> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Les Officiers doivent preferer l’utilité +publique à leur profit particulier. Ainsi +comme les ordonnances doivent commander +aux officiers, aussi les officiers doivent +commander au peuple.</p> + +<p class="by">Euseb.</p> + +<p>Celuy qui tient office, & establit loix, ne +doit estre gouverné par sa seule puissance, +mais avec dignité & bon entendement se recognoistre +par dessus tous les autres.</p> + +<p class="by">Exode.</p> + +<p><ins title="Pourquoy">Pourvoy</ins> entre le peuple de gens vertueux, +craignans Dieu, hommes veritables +hayssans avarice.</p> + + +<h3>Orgueilleux.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>L’orgueilleux est tousjours en discord +avec les humbles, encores beaucoup plus +avec les autres orgueilleux.</p> + + +<h3>Oysiveté.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Oysifs ne doivent estre tollerez en une +Cité bien policee, car les hommes ne faisans +rien, apprennent à mal faire.</p> + +<p class="by">Ovide.</p> + +<p>Si tu fuis oysiveté, Cupido ne te pourra +nuire de ses darts.</p> + + +<h3>Parler.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il est beaucoup plus seant de se +taire quand il est requis, que de parler +à temps.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Deux peuvent bien chanter ensemble : mais +non pas parler.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Autant de fois que nous parlons : autant +de fois lon juge de nous.</p> + +<p class="by">Simoni.</p> + +<p>Je ne me repents jamais de m’estre teu, +mais bien d’avoir trop parlé.</p> + +<p class="by">Socra.</p> + +<p>Zenon voyant un jeune homme, qui estoit +fort addonné à parler, luy dit, Sache que +nature nous a donné deux aureilles, & une +langue, qui veut signifier qu’il faut plus +escouter que parler.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Platon dit à un qui parloit trop en une +compagnie, Sache que mesure de parler n’est +pas à celuy qui parle, mais a celuy qui escoute.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Ne parle point beaucoup à table si tu ne +veux faillir.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Quand tu seras interrogué, respons à propos +& non legerement.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il est meilleur d’escouter avec les gens +sages, que de parler.</p> + +<p class="by">Macr.</p> + +<p>On n’apparoit point moins sçavant en se +taisant qu’en parlant.</p> + +<p class="by">Mam.</p> + +<p>Plus grande science & prudence est de se taire +que de parler.</p> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>Tu dois plus escouter que parler : car +tu ne seras point repris de te taire, mais bien +de trop parler : Le fol en quoy resemble-il +mieux aux sages ? C’est quand il se tait : car +lors on ne cognoist point sa follie.</p> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>Sois prompt à escouter & tardif à parler : +car il y a moins de peché à mal ouyr qu’à +mal parler.</p> + + +<h3>Paroles.</h3> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Paroles lascives & salles, doivent estre +extirpees hors de la bouche, tout ainsi comme +la poison des viandes.</p> + +<p class="by">Caton.</p> + +<p>Ne t’accoustume point à parler legierement, +et garde que tes paroles ne previennent +tes pensees.</p> + + +<h3>Peché.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Ne nous persuadons point que noz pechez +s’effacent par or, argent, ou encens : mais +par la grace du Seigneur : laquelle par la +foy engendre en nous une bonté & syncerité +de coeur.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il n’est possible de penser mal plus pernicieux +que d’estre separé par peché de l’amour +du Seigneur.</p> + +<p class="by">Eras.</p> + +<p>Il n’y a rien plus miserable, que d’obeir +aux pechez & passions sensuelles. Qu’y-a-il +plus laid qu’estre serviteur d’appetit desordonné ? +d’ire, d’avarice, d’ambition, & autres +maistres insolens & desreglez, qui s’attribuent +jurisdiction sur les hommes ?</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Reprens non seulement les pecheurs, mais +aussi ceux qui se preparent à faire vice.</p> + + +<h3>Peres.</h3> + +<p class="by">Eph. vi.</p> + +<p>Peres ne provoquez point voz enfans à +courroux, mais entretenez-les avec modestes +instructions & remonstrances en la doctrine +du Seigneur.</p> + +<p class="by">Col. iii.</p> + +<p>Vous peres n’irritez point voz enfans +à fin qu’ils ne se descouragent.</p> + +<p class="by">Eccl. iii.</p> + +<p>La benediction du pere rend les maisons +des enfans fermes : mais la malediction de la +mere demolit les fondemens.</p> + +<p class="by">Maxi.</p> + +<p>Les peres qui, en oubliance & mespris de +leur sang par les allechemens & mignardises +des marastres malicieuses, cherchent d’exhereder +leurs propres enfans & d’en supplanter +des estrangers, sont grandement à blasmer +et despourveuz de leurs sens & entendement.</p> + +<p class="by">Erasm.</p> + +<p>Un bon pere se doit plustost efforcer à delaisser +à ses enfans bonne & honneste renommee +qu’abondance de bien, pour ce +qu’il est transitoire : mais le bon bruit est +immortel.</p> + +<p>Par vertu on peut acquerir or & argent : mais +par or on ne peut acquerir bonne renommee.</p> + +<p class="by">Nava.</p> + +<p>Le pere doit employer toute la peine +qu’il prend, à faire soigneusement endoctriner +ses enfans en bonnes moeurs & en la craincte +du seigneur.</p> + +<p class="by">Bito.</p> + +<p>Il n’y a rien qui soit plus à craindre, que +d’avoir des enfans qui denigrent de l’honnesteté +du pere.</p> + +<p class="by">Pytha.</p> + +<p>Tel que tu auras esté envers ton pere, +tels aussi seront tes enfans envers toy.</p> + +<p class="by">Papir.</p> + +<p>Si le pere cognoist que son enfant soit +docile & de bon esprit, il ne doit rien espargner +pour le faire parvenir aux sciences +des bonnes lettres.</p> + +<p class="by">Beren.</p> + +<p>Le pere ne doit rien plus desirer, que +d’avoir son enfant bien apprins & sçavant, lequel +non seulement doit souffrir d’estre +vaincu de luy, en tout genre de loüange +& de vertu, mais aussi estimer que l’honneur +& dignité de son fils luy est une palme +de victoire.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Ce qui rend plus tenu & obligé un +enfant envers son pere, est quand il congnoit +que par son moyen il a esté instruit, et +est parvenu à la cognoissance des bonnes +lettres.</p> + +<p class="by">Caius.</p> + +<p>Alexandre confessoit qu’il n’estoit point +moins tenu à son precepteur, qu’à son +pere, pource que l’un luy avoit donné le +commencement de vie, & l’autre luy avoit +donné la maniere de bien & vertueusement +vivre.</p> + + +<h3>Prosperité.</h3> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Si tu es en prosperité, gouverne tes affaires +avec modestie : & en adversité, avec prudence.</p> + +<p>Ne te fie à la prosperité, par ce qu’il +n’y a chose plus <ins title="noble">muable</ins> que fortune.</p> + + +<h3>Raison.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Raison est la gouvernante, & maistresse +de tous les faicts loüables +sans laquelle lon ne peut rien dire +ne penser qui soit bon : C’est celle la qui nous +separe des bestes, & faict que nous sommes +veuz approcher de la nature des Dieux.</p> + + +<h3>Religion.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Religion & pieté Chrestienne, tend à ceste +fin, que d’introduire une serenité & tranquillité +dedans les esprits humains : à fin qu’estans +paisibles & mortifiez, en nos affections, +nous soyons semblables à Dieu et +aux Anges.</p> + + +<h3>Renommee.</h3> + +<p class="by">Ovide.</p> + +<p>L’homme, apres son Ame n’a rien plus +cher ne precieux, que bonne Renommee, laquelle +une fois perdue, est tenu en mespris.</p> + +<p class="by">Plin.</p> + +<p>Plusieurs craignent la mauvaise renommee : +mais peu craignent leur conscience.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Efforce toy d’acquerir bonne renommee, & +la grace d’un chacun.</p> + + +<h3>Reprendre.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Ne reprens autruy, que premier tu ne vois +sur toy s’il y a rien <ins title="a">à</ins> prendre.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Croy que celuy t’ayme, qui te reprend amiablement.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Si tu trouve mauvais d’estre reprins, +fay que tu ne commette chose digne de reproche.</p> + + +<h3>Resjoüir.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>C’est à faire à l’homme cruel de se resjoüir +du mal d’autruy.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il ne te faut point trop resjoüir s’il +t’est venu quelque accroissement de bien à +l’adventure : car il y a si grande mutation de +fortune en toutes choses, que souvent douleur +est voisine de folle & vaine resjoüissance.</p> + + +<h3>Riche.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Il ne faut pas s’enrichir au dommage & +detriment d’autruy.</p> + + +<h3>Richesses.</h3> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Il advient peu souvent, que l’on soit +excellent en richesses et en bonté.</p> + +<p class="by">Pythag.</p> + +<p>Il est malaisé de retenir le cheval sans +frain, ne aussi les richesses sans prudence.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Richesses ne sont point pierres precieuses, +rares metaux, bastimens sumptueux, ne +beaux meubles : mais sont n’avoir faute +des choses qui sont necessaires pour la +garde & tuition de la vie humaine.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Si tu n’es pourveu de richesses, garde toy +bien d’en acquerir avec perte de la moindre +vertu du monde.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Avoir trop grande abondance de richesses, +qu’est-ce autre chose qu’une pesante charge, & +empeschement de trop de bagage.</p> + +<p class="by">Calm.</p> + +<p>Richesses ne peuvent honnorer l’homme +sans vertu : mais vertu sans richesses donne +grand lustre et credit à l’homme vertueux.</p> + +<p class="by">Democ.</p> + +<p>Si tu ne desire point de richesses, le peu +te semble beaucoup.</p> + +<p class="by">Simoni.</p> + +<p>Simonides interrogué lequel il aymeroit +le mieux, ou richesses ou sçavoir, dit, J’en +doubte : mais je voy tousjours les sages +portez des riches.</p> + + +<h3>Sage.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>On vient plustost à bout des grandes +affaires par le conseil d’un +sage homme, que non point par les opinions +de plusieurs indiscrets.</p> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Un homme sage ne se courrouce point quand +on le vitupere : et ne se glorifie point quand +on le loüe.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il n’y a rien qui soit plus à blasmer à un +sage, que de dire, Je n’y pensois pas.</p> + + +<h3>Sagesse.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Sagesse est de se cognoistre soy-mesme.</p> + +<p class="by">i. Co. iii.</p> + +<p>La sagesse mondaine est follie vers +Dieu.</p> + + +<h3>Sacrifice.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le vray sacrifice que nous devons à +Dieu, est de purger nostre Ame des perverses +affections, de ne porter rancune à nostre +prochain, nous mettre en devoir de profiter +à un chacun.</p> + + +<h3>Santé.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Santé est bonne habitude, tant du corps +que de l’Ame.</p> + + +<h3>Secret.</h3> + +<p class="by">Socrat.</p> + +<p>C’est simplesse contempler les secrets de +Nature, & negliger l’estat de nostre vie.</p> + +<p class="by">Thales.</p> + +<p>Ce que tu entreprens, tiens-le secret, à +fin que si tu ne viens à ton attente tu n’en +sois mocqué.</p> + + +<h3>Sepulchres.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La mode des Egiptiens, est de faire bastir +des magnifiques & somptueux sepulchres, +estimant que par leur folle & superstitieuse +religion, ils peuvent servir de domicile +aux morts.</p> + + +<h3>Sobrieté.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Sobrieté conserve nostre santé, faict la +vie de plus longue duree, conduit l’esprit, +& le corps entier, & sain jusques à la fin de +l’aage.</p> + +<p class="by">Socrat.</p> + +<p>Socrates par sa grande sobrieté ne fut +jamais trouvé malade.</p> + + +<h3>Temperance.</h3> + +<p class="by">Chal.</p> + +<p>Temperance est celle qui dompte +les pensees : & qui deffend à l’homme +de ne desirer que chose licite.</p> + + +<h3>Temerité.</h3> + +<p class="by">Isocra.</p> + +<p>Temerité & folle hardiesse sans advis +ne conseil, mettent souvent l’homme en +danger.</p> + + +<h3>Temps.</h3> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le temps consomme toutes choses, et +esclarcit les choses faulses, & faict que les +vrayes sont cognues.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Le temps est plus precieux que toute autre +chose car quand il est passé ne se peut +recouvrer.</p> + +<p class="by">Chilo.</p> + +<p>Ne pers point ton temps : car il n’y a rien +si clair & precieux qu’iceluy, lequel soudain +& avec un moment s’envole.</p> + + +<h3>Verité.</h3> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Tu dois porter telle reverence à la +Verité, que pour chose, tant soit de +grande importance, ne t’en dois varier +n’avoir aucun respect aux richesses, +amys, prieres, ou crainte de mort.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Le proffit de mesnage n’est point de +longue duree : aussi le dommage de verité +ne nuit pas longuement.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Il y a tousjours consentement du vray +avec le vray : mais ce qui est faux ne s’accorde +avec verité ny avec mensonge.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>La reputation que tu auras d’estre veritable, +aura plus de foy que tous les grands +sermens que les autres feront.</p> + + +<h3>Vertu.</h3> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>Celuy qui desire attaindre & parvenir au +degré de vertu, ne peut sans peine et +labeur.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Vertu est une pieté & affection envers +Dieu & les hommes, & volonté de bien faire.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Vertu ne peut estre au regne de volupté.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Tout ce qui se faict avec vertu ne peut +estre que honneste & loüable.</p> + +<p class="by">Bias.</p> + +<p>Disputer de vertu & vivre en peché sont +actes differents.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Entre les choses de ce monde, vertu est +la plus excellente.</p> + +<p class="by">Vale.</p> + +<p>Vertu est fuir vice comme ennemy capital, +& hair ceux qui sont addonnez à volupté +mondaine.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Vertu est aucunement affoiblie par oysiveté +& reforcee par peine & travail.</p> + +<p class="by">Horace.</p> + +<p>Celuy qui a vertu, a tout ce qui luy est +necessaire.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il est trop meilleur servir à vertu, par +peine & labeur (cognoissant qu’apres s’ensuit +un loyer de gloire & honneur) que servir +à volupté avec plaisir charnel, qui n’apporte +que tristesse & mort.</p> + +<p class="by">Caton.</p> + +<p>Si vous faictes chose (disoit Caton) +vertueuse, le travail et le labeur se departiront : +& le bien faict tant que vivrez +vous demeurera : Mais si vous faictes quelque +chose par oysiveté, & plaisir desordonné, +votre volupté en un moment cessera, +& le mal-faict tousjours vous accompagnera.</p> + +<p class="by">Solon.</p> + +<p>Toutes choses passent, mais la seule vertu +demeure entiere, qui rend son Autheur +loüable : Au contraire vice est vituperable +qui rend son Autheur infame.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Celuy est digne de loüange, qui par sa +vertu est parvenu en hault estat, & non pas +celuy qui par richesses, faveurs, & par la +calamité d’autruy est eslevé en dignité.</p> + +<p>Les coeurs des humains sont esmeuz à +aymer, quand ils cognoissent parfaictement +la vertu de ceux avec lesquels ils hantent.</p> + +<p class="by">Lact.</p> + +<p>Si vertu eschet à l’homme, il luy eschet +aussi la beatitude & felicité.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Il y a en nous des semences de vertu, +lesquelles si nous laissons venir en accroissement, +il n’y a doubte que naturellement, +nous ne parvenions à une fin +heureuse.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>Alexandre souloit dire qu’il aymoit +mieux surmonter les autres en vertu qu’en +puissance.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Plusieurs s’attribuent le nom de vertu, +mais ils ignorent ce qu’elle vault.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Vertu fuit le vice comme son contraire, +Qui veut acquerir le renom d’estre estimé +vertueux, faut qu’il s’abstienne de tous +vices, non seulement des vices exterieurs, +mais aussi des interieurs qui demeurent en +la pensee.</p> + +<p class="by">Thal.</p> + +<p>Addonne toy aux choses vertueuses, & honnestes, +à fin que tu en puisses avoir honneur +& bonne renommee.</p> + +<p class="by">Solon.</p> + +<p>Vertu est loüable de soy, laquelle porte son +honneur avec <ins title="ellle">elle</ins>, & bien souvent est loüee +des meschans, contre leur gré : elle ressemble +à la palme, que tant plus est courbee contre +bas, tant plus elle se redresse en hault : aussi +tant plus vertu est oppressee, tant plus est +resplendissante.</p> + + +<h3>Vie humaine.</h3> + +<p class="by">Lact.</p> + +<p>Combien que ceste vie humaine soit remplie +de plusieurs calamitez : ce neantmoins +est desiree d’un chacun.</p> + +<p class="by">Alcib.</p> + +<p>Il ne faut rien desirer en la vie +humaine, sinon ce qui est conjoinct avec vertu +& honnesteté.</p> + +<p class="by">Patric.</p> + +<p>La vie d’un bon homme privé est trop +plus seure que la vie de celuy qui a charge.</p> + +<p class="by">Vives.</p> + +<p>Le temps de dormir n’est compté entre +le temps de vie, car la vie n’est que +veue.</p> + + +<h3>Volupté.</h3> + +<p class="by">Platon.</p> + +<p>Volupté est le nourrissement de tous +maux, elle tue & pervertit la bonne nature de +l’esprit, rompt & debilite le corps, hebete +l’entendement, oste le conseil de raison.</p> + +<p class="by">Cicero.</p> + +<p>Volupté est l’amorce de tous maux, par +laquelle les hommes sont prins comme le +poisson à l’ameçon.</p> + +<p class="by">Perian.</p> + +<p>Les voluptez du corps se passent bien +tost, mais vertu demeure.</p> + + +<p class="c gap">Fin.</p> + +<p class="c gap"><img class="w20" src="images/deco3.jpg" alt=""></p> + +<div class="chapter"></div> + +<h2 class="nobreak i">RENCONTRES FACECIEUX<br> +d’aucuns sçavans personnages.</h2> + + +<p>Quelqu’un admonestant Diogenes, +luy dit, pourquoy, vu qu’il estoit deja +vieil, il ne se deportoit de tant travailler : +auquel il respondit, Si je courois +au jeu de prix, il me fauldroit laisser la +course quand je seroye prochain du bout de +la lice.</p> + +<p>Quelquefois un sophiste pour monstrer +son sçavoir disputoit hautement & avec +ostentation des choses celestes : auquel Diogenes +dit, Vrayement tu en parle comme +sçavant, & pense qu’il n’y a guere que tu es +venu du Ciel.</p> + +<p>On demanda à Diogenes à quelle heure +l’homme pourroit prendre sa refection : lequel +dit, S’il est riche quand luy plaira, & s’il +est pauvre quand il pourra.</p> + +<p>On demanda à Diogenes quand c’est +qu’il seroit bon se marier : lequel respondit, +Aux jeunes il n’est pas encores temps, & +aux vieux jamais.</p> + +<p>Alexandre ayant pris un escumeur de +mer, luy demanda, de quelle authorité il deroboit +sur la mer : de la mienne, dit-il : +Et pource que le fais avec un petit Brigandin, +on m’appelle Pirate : mais toy qui le +fais avec une grosse armee, tu es appellé +Roy.</p> + +<p>Cesar voyant à Rome un estranger qui +portoit des petits cinges & des petits chiens +pour plaisir, demanda si en son pays on ne +faisoit point d’enfans.</p> + +<p>Agasides voyant qu’un sophiste exaltoit +fort une petite matiere, dit, tu ne serois +point bon cordonnier, de vouloir accommoder +un grand soulier à un petit pied.</p> + +<p>Diogenes disoit que les paillardes estoient +semblables au vin doux destrempé avec du +venin, pource (disoit-il) qu’elles apportent +au commencement un petit plaisir : mais +apres une perpetuelle douleur & repentance.</p> + +<p>Diogenes disoit que ceux qui parloient disertement +de vertu & ne vivoient point selon +raison, estoient semblables à un Luth, +le son duquel resjoüissoit les hommes, mais +de soy il n’en sentoit rien.</p> + +<p>Diogenes voyant un joueur d’instrumens +accorder sa harpe, luy dit, N’as tu +point de honte que tu peux si parfaictement +accorder ton instrument de bois, & tu ne peux +accorder ta vie selon raison.</p> + +<p>Diogenes interrogué par quel moyen on +se pourroit mieux venger de son ennemy, +dit, En se monstrant homme de bien et +vertueux.</p> + +<p>Quelqu’un reprochoit à Xenophanes, +qu’il estoit craintif, et qu’il n’osoit joüer aux +detz avec luy : lequel respondit, il est vray +que je suis craintif, encores plus que tu ne +dis, mais est aux choses deshonnestes.</p> + +<p>Themistocles faisant decreter un sien +heritage dit au crieur, crie qu’il y a de bons +voisins.</p> + +<p>Caton se repentoit de trois choses, d’avoir +dit son secret à femme, d’avoir navigé +sur mer, quand il pouvoit aller sur terre, +& d’avoir passé aucun temps sans apprendre.</p> + + +<p class="c gap">Fin.</p> + + + +<p class="c gap">Le mien desir n’est point<br> +mortel.</p> + + +<div class="chapter"></div> +<div class="trnote"> +<h2 class="nobreak">NOTE DU TRANSCRIPTEUR</h2> + + +<p>L’orthographe et la ponctuation sont conformes à l’original. On a +distingué les lettres i/j et u/v. Quelques erreurs manifestes ont été +corrigées. +Ces corrections apparaissent <ins title="texte avant correction">en +pointillé</ins> : passez le pointeur sur le passage pour voir le texte +avant correction.</p> + +</div> + +<div style='text-align:center'>*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 75747 ***</div> +</body> +</html> + diff --git a/75747-h/images/cover.jpg b/75747-h/images/cover.jpg Binary files differnew file mode 100644 index 0000000..ce74b21 --- /dev/null +++ b/75747-h/images/cover.jpg diff --git a/75747-h/images/deco1.jpg b/75747-h/images/deco1.jpg Binary files differnew file mode 100644 index 0000000..cb3e8da --- /dev/null +++ b/75747-h/images/deco1.jpg diff --git a/75747-h/images/deco2.jpg b/75747-h/images/deco2.jpg Binary files differnew file mode 100644 index 0000000..8e1cbbd --- /dev/null +++ b/75747-h/images/deco2.jpg diff --git a/75747-h/images/deco3.jpg b/75747-h/images/deco3.jpg Binary files differnew file mode 100644 index 0000000..e311588 --- /dev/null +++ b/75747-h/images/deco3.jpg diff --git a/75747-h/images/deco4.jpg b/75747-h/images/deco4.jpg Binary files differnew file mode 100644 index 0000000..5bb961a --- /dev/null +++ b/75747-h/images/deco4.jpg diff --git a/LICENSE.txt b/LICENSE.txt new file mode 100644 index 0000000..b5dba15 --- /dev/null +++ b/LICENSE.txt @@ -0,0 +1,11 @@ +This book, including all associated images, markup, improvements, +metadata, and any other content or labor, has been confirmed to be +in the PUBLIC DOMAIN IN THE UNITED STATES. + +Procedures for determining public domain status are described in +the "Copyright How-To" at https://www.gutenberg.org. + +No investigation has been made concerning possible copyrights in +jurisdictions other than the United States. 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